Togo : Les soutiens d’Agbéyomé Kodjo dénoncent un acharnement du régime

Les soutiens de l’ancien Premier ministre, Agbéyomé Kodjo, dénoncent un « acharnement du pouvoir » de Lomé contre lui, convoqué à nouveau à la Gendarmerie le jeudi 9 avril, pour être entendu sur un certain nombre de charges.« Pendant que les Etats du monde sont préoccupés par la recherche de mesures pour assurer la protection de leurs citoyens contre la pandémie du coronavirus, le régime de Faure Gnassingbé cherche à emprisonner un leader politique, de surcroît son challenger », ont déploré ce mercredi en conférence de presse les membres de la dynamique Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, du nom de l’archevêque émérite de Lomé. 

Convoqué une première fois le 1eravril dernier par le Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC), un service de la Gendarmerie nationale, le candidat malheureux à l’élection présidentielle du 22 février 2020 ne s’était pas personnellement présenté, officiellement pour « raison de santé ». Il s’était fait plutôt représenter par un collègue d’avocats. Il est convoqué à nouveau pour ce jeudi 9 avril et ses soutiens soupçonnent « la malveillante intention du régime de conclure le dossier par l’arrestation du vainqueur (de la présidentielle) ». 

Sous le coup de nombreuses charges dont celles de « trouble à l’ordre public, mise en danger de la sécurité nationale, actes subversifs, diffusion de fausses nouvelles, dénonciations calomnieuses, atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat », le candidat du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD) au scrutin présidentiel au Togo a vu son immunité parlementaire levée le 16 mars dernier. 

Officiellement crédité de 19,46 % des suffrages à cette élection et classé second derrière Faure Gnassingbé déclaré réélu avec 70,78 % des suffrages, Agbéyomé Kodjo continue de réclamer sa « victoire volée » et de se considérer comme le « Président élu ».

Afrique : Les droits humains « violés » par conflits armés et répression (Amnesty)

L’ONG Amnesty International a conclu mercredi dans son rapport 2019 que les conflits armés et la répression orchestrée par les autorités en Afrique « favorisent les violations des droits humains ».« Dans toute l’Afrique subsaharienne, des manifestants (es) ont bravé les tirs et les coups pour défendre leurs droits face aux conflits et à la répression qui perdurent », a déclaré Amnesty à l’occasion de la publication de son rapport annuel sur les droits humains dans la région.

Dans le document dont APA a obtenu copie, l’organisation des droits humains dit avoir analysé en Afrique subsaharienne les « principales évolutions » observées depuis l’année précédente, notamment la destitution du président soudanais Omar el Béchir, la réaction du gouvernement zimbabwéen face aux manifestations de grande ampleur et les attaques de plus en plus fréquentes visant des civils au Mozambique et au Mali.

Amnesty « salue le courage et l’attitude de défiance des personnes qui sont descendues dans la rue pour réclamer un changement et montre que leurs espoirs ont été déçus par les États, qui continuent à perpétrer des violations des droits humains dans l’ensemble de la région ».

Mais « en 2019, nous avons vu l’incroyable pouvoir du peuple s’exprimer lors de manifestations de grande ampleur organisées dans toute l’Afrique subsaharienne. Du Soudan au Zimbabwe, de la République démocratique du Congo (RDC) à la Guinée, des personnes ont bravé une répression brutale pour défendre leurs droits », a souligné Deprose Muchena, directeur du bureau Afrique de l’Est et Afrique australe à Amnesty International.

« Dans certains cas, ces manifestations ont abouti à des changements importants : après la chute d’Omar el Béchir, qui dirigeait le Soudan de longue date, le nouveau régime a promis des réformes favorables aux droits humains et, à la suite de manifestations, une série de réformes relatives aux droits humains ont été lancées par l’État éthiopien », a-t-il poursuivi avant de déplorer les autres changements nécessaires « bloqués par des gouvernements répressifs, qui continuent à commettre des violations en toute impunité ».

Victoires notables

Pour l’ONG, des défenseurs des droits humains ont été « persécutés et harcelés » pour s’être opposés ouvertement aux autorités, citant les exemples du Malawi, de la Guinée, du Zimbabwe ou du Burundi.

« Les violations persistantes des droits humains ont contraint des centaines de milliers de personnes de la région à fuir leur domicile en quête de protection. Il y avait 600 000 personnes déplacées en RDC, plus de 222 000 au Tchad et plus d’un demi-million au Burkina Faso », estime Amnesty.

« En dépit du contexte maussade, certaines victoires notables ont été remportées dans le domaine des droits humains l’an dernier », s’est par ailleurs réjoui l’ONG internationale.

Si des manifestations de grande ampleur au Soudan ont mis fin au « régime répressif » d’Omar el Béchir en avril 2019, elle souligne que les autorités de la RDC « ont annoncé la libération de 700 détenus (es), dont plusieurs prisonniers d’opinion ».

Amnesty a constaté aussi des « avancées » en 2019 en Mauritanie où le blogueur Mohamed Mkhaïtir a été libéré et en Somalie où la population a vu pointer « une lueur d’espoir » lorsque le Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM) a reconnu pour la première fois, en avril 2019, avoir tué des civils lors de frappes aériennes visant Al Shabaab, « ouvrant ainsi la possibilité pour les victimes d’obtenir réparation ».

Par ailleurs, les tribunaux de droit commun de la République centrafricaine ont progressé dans l’examen d’affaires concernant des atteintes aux droits humains commises par des groupes armés, a salué Amnesty International, précisant que la Cour pénale spéciale « a reçu 27 plaintes et commencé ses enquêtes l’an dernier ». 

Cameroun : le RDPC remporte les 13 sièges aux législatives partielles en zone anglophone (officiel)

Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) a remporté les 13 sièges de députés en lice au terme des législatives partielles du 22 mars dernier dans 11 circonscriptions électorales des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, a-t-on appris au terme du contentieux électoral clos jeudi par le Conseil constitutionnel.Tous les recours introduits par le Front social démocratique (SDF, opposition) ont ainsi été rejetés. Cette formation se retrouve désormais avec 5 sièges à l’Assemblée nationale, contre 18 dans la législature précédente. 

Dans l’autre sens, la formation du président Paul Biya occupera désormais 152 sièges à la Chambre basse, contre 148 avant les élections du 9 février 2020.

 En dehors de ces deux formations, 6 autres partis siègeront à l’Assemblée pour les 5 prochaines années à savoir l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP, 7 sièges), le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN, 5 sièges), l’Union démocratique du Cameroun (UDC, 4 sièges), le Front pour le salut national du Cameroun (FSNC, 3 sièges), le Mouvement pour la défense de la République (MDR)et l’Union des mouvements socialistes(UMS), 2 sièges chacun. 

Communales au Bénin : cinq partis retenus, trois recalés

La commission électorale nationale autonome (CENA) a rendu publique ce lundi 30 mars, la liste des partis politiques retenus pour participer aux élections communales du 17 mai 2020.Selon le Président de la Cena, Emmanuel Tiando, les Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), l’Union démocratique pour un Bénin nouveau (UDBN), le Bloc républicain (BR), le Parti du renouveau démocratique (PRD) et l’Union progressiste (UP) sont les 5 partis politiques dont les dossiers de candidature sont en règle pour participer aux prochaines élections communales.

 Le Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (MOELE-Bénin), la Force cauris pour le développement du Bénin (FCBE) et le Parti pour l’engagement et la relève, quand à eux n’ont pas été retenus en raison entre autres, de « l’absence de pièces dans plusieurs dossiers de candidatures et de l’absence de dossiers pour certains candidats » inscrits sur la liste de ces partis politiques.

 A l’entame du processus électoral, neuf partis politiques avaient déposés leurs dossiers de candidatures. Lors de la  vérification de la complétude des dossiers de candidatures, le Mouvement Populaire de Libération (MPL) a été écarté en raison du dépassement du nombre de dossiers présentés contrairement à ce que prévoit la loi.

 Sur les huit partis politiques restants, cinq viennent de recevoir leur récépissé définitif après examens au fond des dossiers.

Législatives au Mali: faible participation à cause de la violence et du coronavirus

C’est dans un contexte marqué par la violence et la propagation du coronavirus qui a déjà fait un mort, que se sont déroulés ce dimanche le premier des élections législatives au Mali Les électeurs se sont rendus aux urnes pour élire leurs 147 députés en deux tours (29 mars et 19 avril ) qui doivent siéger à l’Assemblée Nationale. Si dans certains bureaux de vote des gels hydro alcooliques sont disposés, il faut noter que toutes les dispositions n’ont pas été prises par les autorités pour éviter la propagation du coronavirus. 

Président de bureau de vote à Hamdallaye en commune IV du district de Bamako, Mamadou Sacko indique avoir lui-même « acheter les gels hydro alcooliques et les cache-nez pour les agents de son bureau » car à leur arrivée « il n’y avait pas de kits hygiéniques ».

Moins de 20% de taux participation à la mi-journée 

  A 16 heures, le taux de participation compilé par la synergie d’observation de la société civile était de 17,2%. Fall Assétou Wagué fait partie des rares électeurs à avoir fait le déplacement dans son centre de vote à Lafiabougou en commune IV du district de Bamako. « Le coronavirus ne doit pas nous empêcher de voter, il faut juste prendre ses précautions pour venir accomplir son devoir citoyen sans quoi demain tu ne pourras pas critiquer l’action de ceux qui ont été élus par d’autres. Raison pour laquelle chacun doit voter et retourner chez lui calmement » dit-elle pour justifier son déplacement.  

 Agent de la poste, Yoro Hady, l’index imbibé d’encre, indique que son acte civique est motivé par la volonté  de « remplacer une Assemblée Nationale dont le mandat a expiré depuis décembre 2018 ». En votant, il pense avoir mis fin à l’ « illégitimité des députés ».

 La Synergie des Associations de la société civile avec plus de 1000 observateurs déployés sur l’ensemble du territoire national, note avec satisfaction l’opérationnalisation des bureaux de vote. « Nous avons constaté que 90% des bureaux de votes ont  ouverts à 08 heures c’est qui est déjà un motif de satisfaction » indique, Dr Ibrahima Sangho, chef de mission de la synergie.

 Il faut noter que le scrutin législatif a été entaché par l’enlèvement du chef de l’opposition malienne Soumaila Cisse a Tombouctou, alors qu’il se rendait dans son village de Niafunke pour la campagne électorale. Du personnel et du matériel électoral ont été enlevés dans certaines régions du Nord du pays et une voiture a sauté sur une mine dans le cercle de Niafunké  dans la région de Tombouctou faisant neuf morts.

Référendum en Guinée : le Oui l’emporte avec 91,59%

Les résultats provisoires du référendum constitutionnel du 22 mars dernier en Guinée font état d’une victoire du « OUI » avec 91.59 % des suffrages, a annoncé vendredi à Conakry la Commission électorale nationale indépendante (CENI).Selon Me Salif Kébé, président de la CENI, le taux de suffrages valablement exprimés est de 61,18%, soit 3.118.860 électeurs.  Le « OUI » à la nouvelle Constitution a obtenu 2.856.675 voix, soit 91,59% contre 262.185 voix, soit 8,41 pour le « NON », a-t-il indiqué. 

Ci-dessous, les chiffres:

Nombre total d’inscrits: 5 millions 179 mille 6 cents
Nombre de bureaux de vote: 16 mille 3 cents 2
Total général des votants : 3 millions 168 961
Total des bulletins nuls : 50 mille 101, soit 1,58%
Total des suffrages valablement exprimés : 3 millions 118 mille 860, soit 61,18 %
Votants Oui : 2 millions 8 cents 56 mille 675, soit 91, 59%
Votants Non : 262 mille 185, soit 8, 41 %

Mali: maintien des législatives, malgré le coronavirus

Les élections législatives du 29 mars 2020 se tiendront, malgré la confirmation de deux cas de Covid-19, a annoncé mercredisoir à Bamako, le président Ibrahim Boubacar Keïta, lors de son adresse à la nation.« Les élections législatives émanent de la décision du Dialogue National Inclusif qui avait fixé les échéances. Ces élections se tiendront le 29 mars, dans le respect scrupuleux des mesures-barrières. Le gouvernement fera  tout pour que cela soit le cas », a rassuré IBK, alors que beaucoup de Maliens doutaient encore de la tenue de ces élections, après la détection hier mercredi de deux cas de Covid-19 dans le pays.

Mais pour contenir la propagation de la pandémie, le président de la République a décrété l’État d’urgence sanitaire et le couvre-feu qui, a-t-il dit, « sera rigoureusement appliqué  de 21 heures à 05 heures du matin jusqu’à nouvel ordre, et ce à compter de ce jeudi 26 mars 2020 ».

Guinée-scrutin : Les affrontements font au moins six morts

Au moins six personnes ont été tuées ce dimanche dans des échauffourées entre forces de l’ordre et manifestants, en marge de la tenue du double scrutin législatif et référendaire.Tous sont âgés entre 18 à 25 ans, ces jeunes ont été tués dans les quartiers logeant la route Leprince où des manifestants se sont opposés à la tenue du double scrutin.
Depuis samedi, des violences sont enregistrées à Conakry ainsiqu’à l’intérieur du pays. Des affrontements s’étaient poursuivis dans les quartiers fiefs de l’opposition. Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) a plusieurs fois exprimé son opposition à la tenue de ce scrutin.
Par ailleurs, l’internet connait des interruptions. Les réseauxsociaux, eux, sont déjà coupés.

Guinée-scrutin : Des échauffourées enregistrées par endroits

Des affrontements ont éclaté ce dimanche à Conakry entre forces de l’ordre et de jeunes manifestants, lors du double scrutin référendaire et législatif en Guinée.Les Guinéens sont appelés aux urnes pour élire une nouvelle Assemblée nationale, mais aussi se prononcer sur le réferendum constitutionnel.

En haute banlieue, la route Leprince est quasi déserte, aucun bureau de vote n’est visible entre les quartiers Bambéto-Cimenterie, en passant par Cosa et Wanindara. Dans ces endroits, les matériels de vote ont été brûlés et des accrochages sont enregistrés entre manifestants et forces de l’ordre.

A Kountia dans la commune de Dubréka, des manifestants qui avaient commencé à attaquer des bureaux de vote ont vite été maitrisés par les agents de sécurité. 

Rencontré à quelques mètres de chez lui, Michel Kamano accepte de raconter sa mésaventure.

« On avait commencé à voter. Des jeunes ont commencé à nous jeter des pierres. Mais la police a pu lesmaitriser à coups de gaz lacrymogène. Il y a eu plusieurs arrestations. Je rentre à la maison, je vais attendre un peu, voir si l’atmosphère change, je vais revenir pour voter », a confié cet électeur.

Il faut noter également que jusque tard la nuit du samedi, des échauffourées se sont poursuivies dans les quartiers fiefs de l’opposition, faisant un mort et plusieurs blessés, mais aussi plusieurs écoles devant abriter des bureaux de vote ont été incendiées.

Du centre-ville (Kaloum) à Entang en passant par l’autoroute Fidèle Castro, l’on note toutefois une affluence des électeurs dans quelques bureaux de vote.

Cependant, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) appelle à empêcher la tenue de ce double scrutin.
Par ailleurs, l’internet connait des perturbations. Les réseaux sociaux, eux, sont déjà coupés.

Guinée : Alpha Condé rassure de la tenue du double scrutin

Le chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé, a rassuré ses compatriotes quant à la tenue du double scrutin législatif et référendaire prévu ce 22 mars 2020.« Ce dimanche, vous allez voter dans le calme, la sérénité, j’en suis convaincu. Votre choix sera déterminant pour l’avenir de notre pays et pour celui de tous nos frères, nos sœurs, de nos filles et fils. Vous avez le pouvoir de décider de la Guinée que vous voulez construire », a déclaré Alpha Condé dans une adresse à la nation samedi.

Le président a rappelé que conformément aux principes fondamentaux de la démocratie, « seuls les citoyens et citoyennes de Guinée peuvent décider ».

« Je vous le redis, ces élections sont capitales pour notre avenir. Malgré les fausses informations et les mensonges de certains, je sais qu’en vos âmes et consciences, vous le savez, notre Guinée va voter une fois de plus pour prendre son destin en main. C’est un moment historique », martèle le président guinéen.

Ce samedi, à l’appel du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), des manifestations ont été enregistrés à Conakry ainsi que dans quelques villes de l’intérieur du pays, faisant plusieurs blessés par balle et de destructions d’édifices publics et privés. Pour Alpha Condé les prochaines élections vont se déroulées dans la transparence, mais aussi dans le respect absolu des règles démocratiques et des usages républicains.

« Par-delà de certains commentaires malintentionnés à l’égard de notre pays, le scrutin du dimanche sera conforme à la loi et à la réglementation de notre pays », a-t-il rassuré, alors que le FNDC appelle ses militants à poursuivre la résistance ce dimanche pour empêcher la tenue du double scrutin.

Guinée: le vote dans les ambassades à l’étranger annulés à cause du Covid-19

Le ministre guinéen des Affaires étrangères et des Guinéens de l’Exterieur, Mamadi Touré, a appelé les ambassades de Guinée à sursoir à l’organisation du double scrutin à cause du Covid-2019.« A toutes les représentations diplomatiques et consulaire de la République de Guinée, compte tenu de la crise sanitaire due au

Coronavirus (Covid-19), j’ai l’honneur de vous inviter à vous conformer strictement aux mesures restrictives imposées par les

autorités de vos juridictions respectives, notamment celles liées à

l’interdiction des regroupements des personnes. Par conséquent, vous

devez sursoir à l’organisation du double scrutin législatif et référendaire du 22 mars 2020, si cela contrevient auxdites restrictions.», indique le ministre dans une lettre ce vendredi, aux ambassades et consulats de Guinée.

Psychose à Conkary, à 48 heures du double scrutin

La psychose s’est emparée de Conakry, la capitale guinéenne, à deux jours des élections législatives couplées au référendum du 22 mars 2020.Commercant de son état, Ibrahima Bah, habitant à Dar-es-Salam, redoute une escalade de la violence, s’appuyant sur « les différents discours de tous les bords dans les medias ». 

« Le FNDC menace d’empêcher la tenue du vote et de l’autre côté la sécurité indique qu’il n’y aura pas de désordre, moi j’ai peur, étant un habitant d’un quartier fief de l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée) », nous confie notre interlocuteur, soulignant que lui, n’ira pas voter. « Même si vous voulez voter, vous n’allez pas voter, parce que les militants de l’UFDG menacent dans mon quartier de s’attaquer aux bureaux de vote qui y seront installés », indique Bah.

« Que ce soit le FNDC, les partisans de ces élections, ils sont tous les mêmes. Ce sont des gens qui nous ont fatigués, en vérité. A chaque fois, ce sont des manifestations, des morts d’hommes. Je ne vote pas. Même si l’UFDG, l’UFR ou autres avaient pris part à ces élections, je n’allais pas voter, parce que je ne suis pas d’accord avec la manière dont la politique fonctionne en Guinée », réagit Sidiki Diallo, enseignant rencontré au quartier Kipé.

Dans une déclaration, le Front national pour la défense de la constitution (FNDC), un mouvement regroupant acteurs politiques et société civile, invite les citoyens guinéens à se mobiliser « pour enterrer définitivement le projet de coup d’État constitutionnel prévu le 22 mars 2020 ».

« Le peuple de Guinée est instamment appelé à une mobilisation historique du 21 au 22 mars pour empêcher le coup d’Etat constitutionnel destiné à octroyer un troisième mandat à M. Alpha Condé », a lancé Abdouramane Sanoh, coordonnateur du FNDC au sortir d’une plénière mardi dernier.

En face, le RPG (parti au pouvoir) met en garde contre toute manifestation le jour du scrutin. « Nous mettons en garde les fauteurs de trouble contre toute tentative d’actes subversifs sur n’importe quel périmètre du territoire national. Nous invitons le Gouvernement de la République à déployer tous les moyens légaux ce dimanche 22 mars 2020 pour assurer la sécurité des électeurs et à sécuriser les matériels et sites électoraux, afin que nos compatriotes épris de paix, de justice et de  démocratie, puissent sereinement exercer leur droit civique », lance le RPG dans une declaration ce vendredi.

Dans le même sens, l’Unité Spéciale de Sécurisation des Elections (USSEL) informe l’ensemble des citoyens que toutes les dispositions ont été prises pour assurer la sécurité des opérations de vote, des personnes et des biens ainsi que du matériel électoral avant, pendant et après les élections du dimanche 22 Mars 2020.

« Les actes d’incivilité et de trouble à l’ordre public ainsi que toute atteinte au droit de vote des citoyens seront sanctionnés conformément aux dispositions du Code électoral et du Code pénal », prévient dans une déclaration le général corps d’armées, Ibrahima Baldé, chef de l’USSEL.

De leur côté, les partis politiques en lice à ce double scrutin exigent la tenue de ces élections ce 22 mars. « Il y a eu trois reports. Donc, il n’est pas question de reporter la date du 22 mars. Nous allons nous y opposer catégoriquement », prévient Aboubacar Soumah, président du parti GDE.

« Toutes ces sorties sont effrayantes. Il faut que ces acteurs se ressaisissent. Ce bras de fer ne nous arrange pas. Aujourd’hui au marché, tous les prix ont grimpé. La conjoncture économique est difficile », martèle Tidiane Camara, qui appelle tous les acteurs au dialogue. « Il faut qu’ils mettent de côté leurs intérêts personnels, ils doivent voir la Guinée. Nous sommes devenus aujourd’hui la risée du monde », déplore M. Camara.

Depuis octobre 2019, des manifestations contre la modification de la constitution et la tenue des législatives ont fait plus de 40 morts dans le pays.

Af/Sud : Report des élections partielles en raison du coronavirus

La Commission électorale indépendante (CEI) d’Afrique du Sud a déclaré jeudi avoir suspendu toutes les élections partielles prévues cette semaine dans le but de freiner la propagation de la pandémie du coronavirus.Le pays a des élections partielles en suspens dans huit provinces, dont celles de Gauteng, du KwaZulu-Natal, du Limpopo, du Mpumalanga et des provinces du Cap Nord, a indiqué la CEI.

« Les gens ne peuvent pas se présenter aux bureaux de vote à cause de la maladie. Ainsi, dans ces circonstances, des élections libres et équitables seraient considérablement affectées », a déclaré le Directeur général des élections à la CEI, Sy Mamabolo.

A l’approche des élections des gouvernements locaux, la CEI a déclaré qu’elle envisageait d’introduire d’autres mesures pour 2021.

« Les élections du gouvernement local prévues l’année prochaine doivent avoir lieu, mais dans des conditions de santé relative.

« Dans des circonstances où il n’y a aucune possibilité de contamination croisée significative des personnes. Nous surveillons la situation, juste au cas où elle devrait empirer », a déclaré Mamabolo.

Le chef des élections a toutefois déclaré que la CEI était prête à déplacer les élections municipales de 2021 à une date ultérieure si la pandémie continuait de se propager de manière incontrôlable.

L’Afrique du Sud compte 116 cas confirmés de coronavirus mais aucun décès n’a été noté.

L’opposition ivoirienne dit « non » au changement de la Constitution à un meeting

Les partis de l’opposition ivoirienne ont tenu dimanche un meeting à Yamoussoukro, dans la capitale politique du pays, pour dire « non » au changement de la Constitution, alors qu’une session du Parlement sur la révision de la loi fondamentale devrait se clôturer mardi.« Nous sommes rassemblés aujourd’hui, principalement, pour dire non à la modification de la Constitution », a déclaré Kakou Guikahué, secrétaire exécutif en chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), devant des milliers de partisans réunis à la Place Jean-Paul ll.

Il a évoqué un processus de révision constitutionnelle « qui va contre les lois de la Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) dont la Côte d’Ivoire a signé toutes les chartes ».  

Le protocole de la Cedeao relatif à la bonne gouvernance, a-t-il noté, « prescrit en son article 2 qu’aucune modification de la loi électorale ou de la Constitution ne peut se faire sans majorité des acteurs politiques dans les six mois précédent l’élection ». 

 

M. Guikahué a soutenu que le gouvernement ivoirien a cru qu’il avait jusqu’au 31 mars 2020 pour tout changer, faisant une « erreur d’interprétation juridique parce que notre code électoral dit que les listes électorales doivent être publiées trois mois avant le jour du vote ».  

En outre, selon le code électoral d’ailleurs en cours de révision, « si on vote le 31 octobre 2020, le 31 juillet on affiche la liste provisoire et on appelle les Ivoiriens au contentieux »,  ce qui marque le début des élections, a fait savoir le secrétaire exécutif en chef du Pdci.

« Jusqu’au 1er septembre on a le droit d’être candidat, donc le processus électoral commence le 31 juillet 2020 or ils (les dirigeants) confondent les élections avec le vote », a-t-il relevé,  avant d’ajouter « le 31 octobre 2020 est le jour du vote, mais les élections commencent le 31 juillet 2020 ». 

De ce fait, « le président de la République est forclos (car) s’il voulait renouveler la Constitution, il l’aurait fait au plus tard le 31 janvier 2020 », a estimé Guikahué, affirmant « nous avons le droit avec nous et nous allons lutter ».  

« Pas de changement de la Constitution », a dit Kakou Guikahué, indiquant qu’à partir d’aujourd’hui, est lancée l’ « opération debout, en avant ». Il a appelé les partisans de l’opposition à se lever et à ne pas avoir peur, tout en défendant le pays.

Pour les prochaines joutes électorales, l’opposition compte y participer en dépit des réformes exigées  qui jusque là n’ont pas eu de retour favorable. Assoa Adou, cadre du Front populaire ivoirien (Fpi), a martelé que l’opposition ne voulait pas d’une modification de la Constitution. 

« Dès lundi, envahissez les centres d’enrôlement (car) vous avez le droit d’avoir vos CNI (Cartes nationales d’identité)», a lancé Assoa Adou à l’endroit des militants de l’opposition, appelant toujours à une « gratuité » de ce document. 

Odette Lorougnon de l’organisation des femmes du Fpi , a salué le rapprochement du leader du Pdci, Henri Konan Bédié, et l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, fondateur du Fpi. Toute chose qui augure une réconciliation nationale. 

Rejetant le processus de modification de la Constitution en cours, elle a annoncé pour bientôt une mobilisation des femmes en vue d’une grande marche, insinuant que l’heure du rassemblement est arrivée. 

Quant au président de Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (Eds), Georges Armand Ouégnin, il a laissé entendre que ce mouvement dont le référent politique est Laurent Gbagbo était opposé à un « tripatouillage de la Constitution ».

Il a par ailleurs dénoncé un « système de gouvernance clanique » de l’actuel pouvoir. Plusieurs intervenants issus de la société civile, invités au rassemblement, le deuxième de la plateforme de l’opposition sur les terres d’Houphouët-Boigny, ont également dit non à une modification de la Constitution. 

Guinée: le référendum et les législatives fixés au 22 mars

Le président de la République, Alpha Condé a, dans un décret lu ce vendredi à la télévision nationale, fixé la tenue du double scrutin référendaire et législatif le dimanche 22 mars 2020.Cette annonce intervient presque deux semaines après le report de ces élections qui étaient initialement prévues le 1er mars dernier. 

Le chef de l’Etat guinéen avait, dans une adresse à la nation, justifié le report par sa volonté de permettre à des experts de la CEDEAO d’examiner le fichier électoral qui est la source de discorde avec les poids lourds de l’opposition qui ont décidé de boycotter les législatives.

Depuis octobre 2019, des acteurs politiques et de la société civile, regroupés au sein du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) organisent des manifestations dans le pays pour protester contre le changement de la constitution devant permettre à l’actuel chef de l’Etat de briguer un troisième mandat.

Gon Coulibaly désigné candidat du Rhdp pour la présidentielle ivoirienne de 2020

Le Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly, en charge du Budget et du portefeuille de l’Etat, a été désigné jeudi nuit candidat du Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix (Rhdp, pouvoir) à la suite d’un plébiscite, à l’issue d’un Conseil politique élargi. Le chef de l’Etat Alassane Ouattara, qui présidait la réunion du Conseil politique élargi du Rhdp, a fait observer que M. Gon Coulibaly était le seul candidat évoqué par les intervenants qui l’ont ouvertement désigné comme le candidat du Rhdp pour l’élection présidentielle du 31 octobre 2020.

Il a dit relever « une écrasante majorité de proposer Amadou Gon Coulibaly comme candidat du Rhdp et l’unanimité » autour de sa candidature pour ces joutes électorales, avouant : «si j’avais à choisir, c’était Amadou Gon Coulibaly que j’aurais choisi ».

L’on pouvait observer un certain scepticisme chez quelques cadres, notamment Toikeusse Mabri, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, qui ne s’est pas ouvertement prononcé sur son choix pour cette présidentielle.

« Je veux prendre ici l’engagement d’avoir une équipe qui soit soudée et unie », a dit M. Gon Coulibaly, qui a déclaré « nous devons gagner ces élections (…) et je donnerai, tout, tout, tout, pour qu’il en soit ainsi ».

Pour atteindre cet objectif, Amadou Gon Coulibaly, a invité les membres du parti à s’« engager politiquement » sur le terrain. Il a déclaré qu’il n’avait « pas de doute » que le Rhdp gagnera cette élection « au premier tour ».

« Le message que j’ai pour l’équipe, M. le président, ce que nous vous devons, c’est une victoire sans ambages le 31 octobre 2020 », a-t-il dit, affirmant toutefois mesurer « la responsabilité de la charge ». Il devra puiser dans ses 30 ans d’expériences aux côtés de M. Ouattara pour réussir cet essai politique.

Le chef de l’Etat ivoirien qui a décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle de 2020 et de transférer le pouvoir à une jeune génération, a insisté sur l’unité et souhaité une « convergence de vue sur l’équipe», nécessaires pour garantir un triomphe.

M. Gon est dans le Cabinet de M. Ouattara depuis novembre 90, période à laquelle l’actuel chef de l’Etat ivoirien a été nommé Premier ministre, le tout premier de la Côte d’Ivoire. Et depuis lors, M. Gon « apprend » à ses côtés.

« Amadou Gon Coulibaly est plus qu’un collaborateur pour moi, c’est un fils », a déclaré le président ivoirien. Avant d’atterrir en 2017 au Premier ministère, M. Gon, ingénieur des travaux publics, était secrétaire général de la présidence de la République.

Le candidat du Rhdp pour la présidentielle d’octobre 2020 devrait être investi en « juin-juillet » 2020, a suggéré M. Ouattara aux membres du Conseil politique élargi aux élus et aux responsables des structures de base du parti.

L’opposition parlementaire ivoirienne se retire des travaux de révision de la Constitution

Les groupes parlementaires de l’opposition ivoirienne, notamment le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Rassemblement et Vox populi, ont annoncé jeudi leur retrait des travaux visant à réviser la Constitution, dans une déclaration.« Les parlementaires de l’opposition se retirent, dès cet instant des travaux parlementaires, visant à modifier la loi fondamentale de notre pays », indique une déclaration, publiée jeudi, dont APA a reçu copie.

Selon les parlementaires de l’opposition, l’ensemble des modifications projetées touche le cœur même de la Constitution, avec notamment, le statut du vice-président de la République et la continuité du mandat parlementaire, toute chose qu’ils réfutent.   

Si cette réforme introduite par le gouvernement sous forme de projet de loi devant le Parlement est adoptée, le vice-président serait désormais nommé par le président élu, avec l’accord du Parlement dont le mandat courirait au-delà du terme constitutionnel indiqué, relève l’opposition parlementaire.    

« Pour les groupes parlementaires PDCI, Rassemblement et Vox Populi, il ne pourrait en être question. Au nom du Peuple de Côte d’Ivoire, nous disons non au projet de révision constitutionnelle », clament ces groupes parlementaires de l’opposition. 

Pour l’opposition « il s’agit donc d’une nouvelle Constitution et non d’une révision constitutionnelle. Toute chose qui appelle une consultation du peuple par Référendum. Et en revanche, en optant pour la voie parlementaire, le président de la République a fait le choix d’un passage en force ».  

Pour preuve, soutiennent-ils, « les grands principes fixés en matière de procédure, par la Constitution elle-même, n’ont pas été respectés ». Et dans ce contexte, les parlementaires ont été invités le 5 mars 2020 à se réunir en Congrès sur convocation du chef de l’Etat pour son discours sur l’état de la Nation.

Au cours de cette allocution devant les sénateurs et les députés réunis en Congrès, le chef de l’Etat, a annoncé au peuple de Côte d’Ivoire un projet de révision constitutionnelle et sa décision de ne pas briguer un 3è mandat présidentiel le 31 octobre 2020.

Les modifications s’articulent autour de trois grandes reformes touchant le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire. L’opposition, elle, soulève la question d’une soumission préalable du règlement du Congrès au Conseil constitutionnel selon l’article 134 de la loi fondamentale.

Selon l’article 134  de la Constitution « les lois constitutionnelles adoptées par voie parlementaire, les lois organiques avant leur promulgation, les règlements des assemblées parlementaires avant leur mise en application doivent être déférés au Conseil constitutionnel qui se prononce sur leur conformité à la Constitution », font observer les groupes parlementaires de l’opposition.

De plus, ces parlementaires notent que cinq collègues députés sont détenus, et en attente de jugement, se trouvent dans l’impossibilité de déléguer leurs votes par procuration alors que selon l’article 7 de la Constitution du 8 novembre 2016 consacrant la présomption d’innocence, alors ils devraient jouir de leurs droits politiques. 

Par ailleurs, chargent-ils, cinq autres parlementaires sont en « exil forcé du fait de pressions et ne peuvent donc prendre part aux travaux ». Ce qui « exclut de fait l’expression d’une dizaine de volontés de représentants de la Nation et donc des populations dont ils sont les mandataires ».

L’opposition parlementaire qui se veut « responsable et sérieuse, garante du respect de la volonté populaire », se réserve de « se rendre complice de cette mascarade » et ne peut « cautionner ces trop nombreuses dérives, qui entachent la crédibilité de l’institution parlementaire et fragilise l’équilibre social », conclut la déclaration.

Ouverture d’un procès devant la Cour africaine des droits de l’homme contre la Côte d’Ivoire sur la réforme de la CEI

Un procès opposant l’État de Côte d’Ivoire à l’un des avocats du Parti démocratique de Côte d’Ivoire ( PDCI, opposition) Me Suy Bi Emile et huit autres nationaux ivoiriens, s’est ouvert jeudi à Arusha en Tanzanie devant la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples sur la Commission électorale indépendante ( CEI, organe électoral ivoirien).Cette procédure a été ouverte après une requête de Me Suy Bi et huit autres personnes qui contestent l’impartialité de la CEI, l’institution électorale ivoirienne qui a été recomposée par la loi N°2019-708 du 05 août 2019.

 Au cours d’une audience devant les juges de cette Cour, les avocats des deux parties ont défendu tour à tour, leurs positions respectives. Alors que les représentants des requérants demandent à la Cour  de déclarer la partialité de l’organe électoral ivoirien, les avocats de l’Etat de Côte d’Ivoire ont plaidé le contraire.

 « Pour les requérants, ils saisissent la Cour pour qu’elle constate les violations des droits de l’homme dont l’auteur est l’État de Côte d’Ivoire avec cette loi sur la CEI. Ils invitent la Cour à constater que l’État de Côte d’Ivoire viole son engagement à se conformer aux  décisions rendues par la Cour », a entre autres, expliqué aux juges, Me Blessy Chrysostome, l’un des avocats des requérants.

A leur tour, les représentants de l’État de Côte d’Ivoire, ont soutenu que contrairement à ce qui a été dit, la Côte d’Ivoire tient aux respects des libertés de ses citoyens. « La Côte d’Ivoire aspire à la protection de la vie de ses citoyens, du droit de ses citoyens contrairement à ce que vous avez entendus », a indiqué Me Mamadou Samassi au nom de ses confrères représentants de l’État de Côte d’Ivoire.

Auparavant, les juges de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples ont soulevé successivement des interrogations adressées aux parties.

A la suite d’une requête d’une organisation de la société civile ivoirienne, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples avait ordonné dans un arrêt à la Côte d’Ivoire de réformer la CEI, estimant qu’elle était déséquilibrée.

Conformément à cette décision, le gouvernement ivoirien a recomposé l’an dernier cette institution électorale  avec une réduction des représentants des partis politiques et une augmentation de ceux de la société civile.

Malgré cette réforme, une partie de l’opposition ivoirienne dont le PDCI et la tendance du Front populaire ivoirien (FPI) incarnée par l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, estime que cette institution électorale est toujours partiale et déséquilibrée en faveur du pouvoir.

C’est ainsi qu’au terme de la deuxième phase du dialogue politique avec l’opposition  qui a pris fin à la mi-février, le président ivoirien Alassane Ouattara a pris une ordonnance modifiant à nouveau la loi sur la CEI avec l’attribution de sièges supplémentaires à l’opposition.

Avec cette nouvelle réforme,  la commission centrale de la CEI est passée de 15 à 16 membres dont 04 représentants de l’opposition et 03 du pouvoir. Quant aux commissions locales, les membres passent de 7 à 8 dont 03 représentants du pouvoir et 04 représentants de l’opposition.

L’archevêque émérite de Lomé prend la défense d’Agbéyomé Kodjo

Monseigneur Philippe Fanoko Kpodzro, l’archevêque émérite de Lomé, la capitale togolaise, apporte son soutien à Agbéyomé Kodjo, l’un des candidats malheureux à la présidentielle du 22 février dernier, visé par une procédure de levée de son immunité parlementaire.« S’ils viennent le chercher, ils doivent me prendre en premier lieu. Il ne bougera pas sans moi », a martelé l’archevêque émérite, ce mercredi à Lomé, lors d’une conférence de presse. Agbéyomé Kodjo, candidat du Mouvement Patriotique pour la Démocratie et le Développement (MPDD), a été officiellement crédité de 19,46 % des suffrages valablement exprimés.

Mais l’ancien Premier ministre, revendiquant sa « victoire volée », est visé par une procédure de levée de son immunité parlementaire. Agbéyomé Kodjo a reçu, mardi dans la soirée, la visite d’un huissier de justice accompagné de gendarmes. Ils lui ont adressé une convocation express devant une Commission spéciale à l’Assemblée nationale ce mercredi à 9 heures pour lever son immunité parlementaire sur requête du ministère public.

On lui reproche entre autres charges: troubles à l’ordre public, mise en danger de la sécurité nationale, actes subversifs, troubles aggravés à l’ordre public, diffusion de fausses nouvelles, dénonciations calomnieuses et atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat.

Des accusations que l’archevêque émérite de Lomé balaie d’un revers de la main : « Je suis décidé à affronter ces voleurs. Ils ont volé notre victoire et ils prennent des mesures de couardise pour effrayer les Togolais. Cette politique est terminée. Ils marcheront sur mon cadavre avant de bouger. Ils n’auront même pas cette chance d’avoir mon cadavre. En tant que berger, je peux le faire et je suis prêt à donner ma vie ».

Agbéyomé Kodjo réclame toujours la victoire mais c’est le président sortant Faure Gnassingbé qui rempile pour un quatrième mandat avec un score de 70,78 %. De son côté, Jean-Pierre Fabre de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), un autre candidat, dénonce une mascarade électorale. Ce dernier, qui exige l’annulation pure et simple du scrutin et sa reprise dans des conditions de transparence, a saisi la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao).

L’UE conditionne l’envoi d’observateurs électoraux en Côte d’Ivoire après une mission d’évaluation en juin

L’Union européenne (UE) déploiera des observateurs électoraux pour la présidentielle d’octobre 2020 en Côte d’Ivoire à la suite d’une évaluation « positive » d’une mission attendue en juin dans le pays, selon le représentant résident de l’UE à Abidjan, Jobst Von Kirchmann.« Le gouvernement ivoirien nous a demandé de faire une observation électorale (…) on le fera si la mission d’évaluation conclut d’une manière positive », a dit Jobst Von Kirchmann, chef de la délégation de l’UE en Côte d’Ivoire.

L’ambassadeur de l’UE en Côte d’Ivoire, Jobst Von Kirchmann, s’exprimait à un Press-club de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI) tenu à la Maison de la presse au Plateau, le centre des Affaires d’Abidjan.

L’UE enverra « une observation électorale après une mission d’évaluation qui va se faire en juin » 2020, a-t-il insisté, avant d’ajouter «c’est ça notre contribution active en tant que partenaire pour qu’il y ait un bon déroulement des élections ».  

En tant que partenaire de la Côte d’Ivoire, l’UE « accompagne » et soutient le processus électoral, a indiqué le diplomate européen. L’Union s’affiche comme un « partenaire très important », le premier partenaire commercial de la Côte d’Ivoire puisque 40% des exports vont en direction de l’Union européenne.

La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, exporte 70% de sa production vers l’Union européenne contre 3% des exports en Chine. L’année précédente (2019), l’UE a ratifié avec la Côte d’Ivoire un accord commercial dans le cadre d’un échange régional.  

« Le premier pays d’export de la Côte d’Ivoire dans l’espace UE est les Pays-Bas, largement avant les autres, car les produits ivoiriens rentrent par le port de Rotterdam dans un marché unique où il circule librement, va en France, en Belgique, en Allemagne… », a-t-il poursuivi.

L’Union Européenne comprend actuellement 27 pays après le Brexit, la sortie de la Grande Bretagne de l’organisation. Cette organisation qui revendique 450 millions d’habitants, est le premier bloc commercial au monde.  

Pour l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara a annoncé le 5 mars 2020 qu’il ne sera pas candidat, une décision qui a surpris même les gens de son camp, dans un message sur l’état de la Nation devant le Parlement réuni en congrès.      

Manifestation à Abidjan pour demander à Alassane Ouattara de faire un 3è mandat

Des partisans du président ivoirien Alassane Ouattara ont manifesté lundi à Abobo, une commune populaire au Nord d’Abidjan, leur opposition à sa décision de ne pas briguer un troisième mandat lors la présidentielle d’octobre prochain.Majoritairement des femmes, ces manifestants ont souhaité que M. Ouattara surnommé «ADO» fasse un troisième mandat estimant qu’il est une « chance » pour la Côte d’Ivoire.

«Groupe Fidèle Abobo Sagbé/Départ du président: non, non et non » ;  «On veut ADO, ADO pour toujours, ADO est une chance pour la Côte d’Ivoire », pouvait-on lire entre autres sur les pancartes et banderoles brandies par les manifestants.

«Papa ADO nous sommes avec toi aujourd’hui, nous sommes avec toi demain. Si nous sommes là aujourd’hui,  c’est pour la paix », a expliqué l’artiste-chanteuse ivoirienne Mawa Traoré, souhaitant que M. Ouattara ne renonce pas à un troisième mandat.

Jeudi dernier, dans un message sur l’état de la Nation devant le parlement réuni en congrès à Yamoussoukro, la capitale politique et administrative ivoirienne, M. Ouattara a annoncé qu’ il ne sera pas candidat pour l’élection présidentielle du 31 octobre prochain, souhaitant le transfert du pouvoir à une « nouvelle génération». Il a par ailleurs annoncé à cette occasion une modification de la constitution.

Simone Gbagbo félicite Ouattara pour sa décision de ne pas briguer un 3è mandat présidentiel

L’ex-Première dame de Côte d’Ivoire, Simone Ehivet Gbagbo, vice-présidente du Front populaire ivoirien (FPI, opposition), a félicité samedi Alassane Ouattara pour sa décision de ne pas briguer un 3è mandat présidentiel, lors d’un meeting à Port-Bouet, dans le Sud d’Abidjan.« Cette décision très importante, est une décision très courageuse de sa part, mais pour la nation ivoirienne, c’est une décision salutaire, qui va contribuer à consolider la démocratie en Côte d’Ivoire, à consolider le respect de nos textes fondamentaux et à consolider la paix des cœurs », a dit Mme Gbagbo.

« De la même manière que j’ai salué M. Alassane Ouattara et je l’ai remercié d’avoir pris l’ordonnance d’amnistie qui nous a rendu la liberté en août 2018, de cette même manière, aujourd’hui, je lui adresse mes félicitations et mes remerciements pour cette décision forte qu’il vient de prendre », a-t-elle ajouté.

Cependant, dira-t-elle, « aujourd’hui, nous sommes malheureusement obligés de reconnaître et d’affirmer que le dialogue socio-politique organisé autour des élections de 2020 a échoué complètement ». 

« Et en ce moment ci, nous constatons que le gouvernement a décidé de faire cavalier seul dans des réformes qui sont partisanes », a-t-elle estimé, faisant observer qu’ « au niveau de la CEI (Commission électorale indépendante), le gouvernement a mis en place une Commission électorale non consensuelle ».

Pour elle, la Commission électorale indépendante est « taillée à sa mesure de sorte que la CEI actuelle est déséquilibrée gravement au profit du Rhdp (Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix)», le parti au pouvoir. 

Elle a indiqué que « sur 15 membres de la CEI centrale, le Rhdp lui seul compte 11 », tandis que « sur 540 CEI locales, le Rhdp préside 520 CEI », ce qui est « inacceptable ». Mais, en dépit de cette configuration, la plateforme de l’opposition affirme qu’elle ne boycottera pas les élections.

« M. Ouattara a annoncé qu’il va prendre une ordonnance pour ajouter un poste supplémentaire pour l’opposition représentée à la CEI centrale, ca va changer quoi ? C’est une mauvaise réponse à la question du déséquilibre, et ce n’est pas acceptable », a-t-elle poursuivi. 

La question ici, selon elle, « ce n’est pas une affaire de un ou deux postes en plus on va ajouter, c’est une question de l’arrêt du 18 novembre 2016 de la Cour africaine des droits de l’Homme qui a fait injonction au gouvernement de faire une réforme en profondeur de la CEI pour qu’elle soit effectivement un organe indépendant ». 

De ce fait, « nous attendons encore une réponse courageuse de la part du gouvernement », a déclaré Mme Gbagbo.

Elle a relevé par ailleurs que depuis le 3 mars, M. Ouattara a enclenché un processus de modification de la Constitution et annonce que ce processus va s’achever le mercredi 18 mars 2020, craignant qu’une nouvelle Constitution soit « imposée » aux Ivoiriens.   

Le jeudi 5 mars 2020, M. Alassane Ouattara a annoncé dans un message sur l’état de la nation, devant le Parlement réuni en congrès,  qu’ il ne sera pas être candidat pour l’élection présidentielle du 31 octobre en Côte d’Ivoire, à  la surprise de tous ses proches et partisans.

Cameroun: les législatives reprogrammées le 22 mars en zone anglophone

Les élections législatives sont reprogrammées pour le 22 mars prochain dans 11 circonscriptions électorales des régions camerounaises du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, annonce un décret présidentiel publié vendredi soir.Le Conseil constitutionnel, sur la saisine du Front social démocratique (SDF, opposition) avait, le 25 février, partiellement annulé les résultats du scrutin du 9 d’avant où la crise sécessionniste anglophone, selon ladite formation, n’avait pas permis la tenue de consultations transparentes et équitables.

Les élections à reprendre concernent 13 sièges à l’Assemblée nationale dans le fief de la formation requérante, qui selon les derniers résultats n’a obtenu que 5 sièges à la Chambre basse contre 18 lors de la législature précédente.

Guinée: Un mort à Conakry lors d’un rassemblement

Des échauffourées entre forces de sécurité et manifestants ont enregistrées un mort et plusieurs blessés à Wanidara, un quartier
situé en haute banlieue de Conakry dans la commune de Ratoma.Elhadj Ibrahima Diallo, âgé de 17 ans et tôlier de profession, a succombé à ses blessures après avoir reçu une grenade lacrymogène à la tête.

Face au refus des autorités d’organiser une « marche pacifique » ce jeudi, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC),

avait appelé ses militants à une « journée de résistance citoyenne ».

Depuis octobre 2019, ce mouvement regroupant partis politiques et plateformes de la société civile, multiplient des manifestations dans le pays pour s’opposer à un changement de Constitution pouvant déboucher sur la possibilité pour président Alpha Condé de briguer un troisième mandat. Environ 40 morts ont été enregistrés depuis le début de la contestation.

Ouattara dévoile les modifications dans le projet de révision constitutionnelle

Le président ivoirien Alassane Ouattara a dévoilé jeudi à Yamoussoukro les modifications dans le projet de révision de la Constitution, dans un discours sur l’état de la Nation devant le Parlement réuni en Congrès, à la Fondation Félix Houphouët-Boigny.M. Ouattara a annoncé une modification du statut du vice-président de la République, proposant au regard de l’expérience actuelle, qu’ «au lieu d’un ticket, que le vice-président de la République soit nommé par le président avec l’accord du Parlement ». 

«Avec la Constitution du 8 novembre 2016, qui a vu la nomination de M. Daniel Kablan Duncan à la fonction de vice-président de la République avec l’accord du Parlement, le couple vice-président-président de la République a fonctionné de manière efficace et harmonieuse », a-t-il soutenu. 

Cela, ajoutera-t-il, a permis « une collaboration étroite et efficace au sommet de l’exécutif ». La nomination du vice-président de la République après l’élection du président de la République dont M. Ouattara revendique la pérennisation, implique la modification des articles 55 ; 56 ; 57 ; 59 ; 62 ; 78 et 79. 

Il a en outre évoqué une réforme ayant trait au pouvoir législatif avec la modification de l’article 90, qui devrait consacrer « la continuité parlementaire », ou en cas d’impossibilité d’organiser les élections parlementaires dans les délais prescrits par la Constitution (décembre 2020), le Parlement demeure en fonction jusqu’à l’organisation des prochaines élections.

Cette réforme constitutionnelle touche aussi l’organisation judiciaire. Elle vise à consacrer la Cour de cassation et le Conseil d’Etat comme des institutions de la République au même titre que la Cour des comptes.

De ce fait, la Cour de cassation, le Conseil d’Etat et la Cour des comptes deviennent les trois institutions juridictionnelles représentatives du pouvoir judiciaire, une réforme qui a pour conséquence la disparition de la Cour suprême.

Selon le président de la République de Côte d’Ivoire, cela « répond au souci d’une rationalisation institutionnelle en vue d’un meilleur fonctionnement des institutions judiciaires » du pays. 

Des autres réformes envisagées suite aux observations formulées par le Comité des experts, poursuivra-t-il, consistent entre autres en l’aménagement de la caution présidentielle, la reformulation de certaines dispositions visant les articles 74 ; 90 ; 94 ; 101 ; 109 ; 134 ; 137 ; 177 et 182.

La Cour Suprême dément toute volonté d’annuler la présidentielle

La Cour Suprême de Justice (CSJ) de Bissau a démenti les informations véhiculées sur les réseaux sociaux et dans certains médias, selon lesquelles, Paulo Sanhá Président de cette Institution, a déclaré depuis Lisbonne, qu’il annulerait à son retour dans le pays, les résultats du second tour de la présidentielle du 29 décembre 2019Dans un communiqué de presse publié ce mercredi, auquel APA a obtenu copie, le chargé de la communication du bureau du président de la Cour Suprême a déclaré que de telles informations ne sont rien de plus que des «mensonges et calomnies» installés ces derniers temps contre la personne du président de la Cour Paulo Sanhá.

Dans la note, Salimo Vieira a expliqué qu’ «il n’appartient pas au Président de la Cour Suprême de justice de statuer individuellement sur tout les recours en Guinée-Bissau que ce soit au niveau des Chambres où en Plénière. »

Ce responsable a expliqué dans la même note, que le président de la CSJ préside la plénière, conduit la discussion et recueille les voix qui sont pour et contre le projet d’arrêt présenté dans le rapport, dans le cas spécifique du litige électoral, avec droit de vote de qualité en cas d’égalité. Il peut voter lorsque qu’il décide de le faire.

Dans le document, le conseiller a déclaré que le président de la Cour n’a aucun pouvoir d’imposition, ni d’autorité technico-juridique sur les autres juges conseillers. « Chacun est indépendant en se soumettant à sa conscience et à la loi applicable au cas d’espèce » , précise la note.

Présidentielle au Togo : les partisans de Kodjo dénoncent « un hold-up électoral »

Agbéyomé Kodjo, candidat malheureux de l’élection présidentielle du 22 février, et la coalition qui le soutient ont rejeté mercredi à Lomé les résultats officiels proclamés par la Cour constitutionnelle, dénonçant un « hold-up électoral ».Au lendemain de la proclamation des résultats officiels du scrutin par la Cour constitutionnelle, le candidat du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD) et la une coalition « Les forces démocratiques », rassemblant une dizaine de partis d’opposition continuent de réclamer leur « victoire ».

Ils estiment qu’il s’agit d’un « hold-up électoral opéré par le parti au pouvoir qui a usé de la fraude, de la violence et de la falsification des chiffres pour pervertir la vérité des urnes ».

Kodjo est arrivé officiellement deuxième avec 19,46 % des voix ; un chiffre qui selon l’ancien Premier ne reflète pas le verdict des urnes et le taux attribué au président sortant Faure Gnassingbé.

 « Aucun observateur sérieux ne peut croire au score de 70,78 % attribué au chef de l’Etat sortant contesté pour sa posture de monarque à la tête d’une dynastie familiale, son quatrième mandat et son bilan », ont dénoncé le MPDD et la coalition.

Le groupe de partis politiques et d’acteurs de la société civile continue d’affirmer que le candidat Agbeyome Kodjo a « effectivement remporté le scrutin présidentiel du 22 février 2020 » et exige « le rétablissement de la vérité des urnes à travers la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote et le transfert du pouvoir au véritable vainqueur ».

« Le destin du Togo et l’avenir du vaillant peuple ne peuvent être confisqués par une poignée d’individus qui utilisent les moyens et attributs de l’Etat pour perpétuer leur règne clanique et maléfique, avec la complicité des prédateurs extérieurs qui font leur affaire sur le dos des pauvres citoyens togolais », fustigent Agbéyomé Kodjo et ses soutiens.

Ils ont ainsi appelé les électeurs et électrices en particulier, les populations en général à « défendre par tous les moyens légaux, et conformément à l’article 150 de notre Constitution, leurs votes et la victoire chèrement obtenue dans les urnes ».

Togo : La Cour constitutionnelle confirme la réélection de Faure Gnassingbé

La Cour constitutionnelle a proclamé mardi à Lomé les résultats définitifs de l’élection présidentielle du 22 février, confirmant la victoire du président sortant Faure Gnassingbé.Le président de la Cour constitutionnelle, Aboudou Assouma, entouré des six autres Sages, a crédité Faure Gnassingbé de 70,78 % des suffrages contre les 72,36 % annoncés provisoirement par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) le dimanche 23 février.

 Le candidat du parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR), qui briguait à ce scrutin un quatrième mandat présidentiel consécutif est ainsi élu dès le premier tour pour les cinq prochaines années.

Son principal challenger, l’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo, qui portait les couleurs du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD) a obtenu 19,46 % des suffrages, selon la Cour constitutionnelle.

Ce chiffre est en légère hausse par rapport aux 18,37 % que la Ceni lui avait attribué.

Jean-Pierre Fabre, le président et candidat de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), crédité de 4,35 % des suffrages par la Commission électorale, se retrouve avec 4,68 % des suffrages. L’ancien chef de file de l’opposition arrive 3e de ce scrutin.

Pour proclamer ces résultats, la Cour constitutionnelle a d’abord statué sur les recours déposés par Agbéyomé Kodjo que les juges ont cependant tous rejetés.

Dès la proclamation des résultats provisoires, l’ancien Premier ministre d’Eyadema Gnassingbé, Agbéyomé Kodjo s’était auto-proclamé victorieux de ce scrutin présidentiel, avec « environ 67 % des suffrages ».

L’archevêque métropolitain de Lomé, Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, qui était son soutien moral, a tenté d’organiser une manifestation des personnes âgées le 28 février dernier afin de réclamer la victoire de son candidat.

Cependant, les forces de l’ordre avaient fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants dont certains ont été arrêtés. 

Durant la controverse suite à la proclamation des résultats provisoires, l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique, Eric Stromayer a pris position en recommandant la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote.

A sa suite, l’ancien Secrétaire d’Etat américain aux Affaires africaines, Herman Cohen, a réclamé sur Twitter le recomptage des voix sous observation internationale, puis félicité Agbéyomé Kodjo pour sa victoire qu’il a dit tenir « des sources fiables » au Togo.

Guinée: nouveau report des législatives et du referendum

Le chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé a annoncé, vendredi soir dans une adresse à la nation, le report de deux semaines des élections législatives et du référendum initialement prévus le 1er mars 2020.Le président Condé a justifié que ce report n’est « ni une capitulation ni une breculade ». «Tant pis pour ceux qui vont croire que c’est un recul», a déclaré Alpha Condé, tout en indiquant c’est au nom de de la responsabilité nationale et sous-régionale qu’il a accepté de prendre cettedécision.

Il a précisé que ce report concerne uniquement les partis politiques qui sont en lice aux élections législatives et qu’il n’est pas question de faire participer ceux qui ont boycotté.

Après la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’Union Africaine a rappelé ce vendredi ses observateurs électoraux déployés en Guinée.

Guinée: l’UA rappelle ses observateurs à 48h des élections

Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat a annoncé, dans un communiqué publié sur son site vendredi, le rappel de la mission envoyée en Guinée pour observer les élections législatives et le référendum prévus ce dimanche.« La position de l’organisation continentale alignée, en vertu du principe de la subsidiarité, sur celle de l’organisation régionale, en l’occurrence la Cedeao, amène à reconsidérer le maintien de la mission d’observation de l’Union africaine déjà en place », a expliqué Faki Mahamat, notant que c’est « en conséquence de tous ces faits » que la mesure de rappel de la mission a été prise.

Elle se justifie aussi, selon le Tchadien, « par les récents développements pré-électoraux en République de Guinée caractérisés par la poursuite d’une forte controverse sur le fichier électoral et l’impossibilité du déploiement de la mission de bons offices composés de quatre chefs d’État de la Cedeao».

Avant l’UA, l’Union européenne et la Cedeao avaient de leur côté rappelé leurs missions d’observation des élections dans ce pays ouest-africain dirigé depuis 2010 par Alpha Condé. Ce dernier fait face à une contestation populaire à cause d’un projet de briguer un troisième mandat qui lui est prêté dans l’organisation du référendum, qui modifierait de fait la constitution.

Se disant préoccupé par cette situation, Faki Mahamat souligne par ailleurs que « la Commission de l’Union africaine reste et demeure entièrement disposée, en concertation avec la Cedeao, et en solidarité avec le gouvernement et tous les acteurs politiques et sociaux de Guinée, à accompagner le processus électoral dans ce pays conformément aux principes de l’organisation qui régissent l’observation des élections en Afrique ».

Les autorités de Conakry n’ont toutefois pas encore réagi à ces différentes annonces, à moins de 48 heures du double scrutin.