Les mécomptes des législatives et municipales 2020 en vedette dans les journaux camerounais

Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, et selon les journaux du pays parus mercredi, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) n’est pas le plus serein à la veille du double scrutin législatif et municipal du 9 février 2020.«Ça brûle dans le RDPC», «Les vieux députés vent debout». À travers ces manchettes, La Veuve et Émergence alertent sur la crise de nerfs qui s’est emparée de plusieurs élus du parti aux affaires depuis les circulaires du président national, Paul Biya et de son secrétaire général, Jean Nkueté, optant clairement pour le renouvellement du personnel politique au sein de ladite formation.

Hebdomadaire dudit parti, justement, quasiment devenu quotidien depuis peu, L’Action, à l’intention des caciques qui n’auraient pas encore bien compris le virage rappelle, sous le titre «Sélection des candidats du RDPC : du sang neuf en vue», que le leader et non moins chef de l’État demande d’accorder la priorité des investitures aux jeunes, aux femmes et aux nouvelles figures.

Ces prescriptions, constate L’œil du Sahel, entraîneront à coup sûr la chute de plusieurs barons dans les régions septentrionales à commencer par l’actuel président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril, 80 ans, 45 ans de députation et au perchoir depuis mars 1992. En dehors de lui, signale le quotidien à capitaux privés Mutations, de nombreux autres candidats frappés par la notion de retraite parlementaire s’entêtent à faire acte de candidature.

Dans la région de l’Ouest aussi, renchérit Ouest-Échos, des fossiles du RDPC se retrouvent en ballotage défavorable au profit du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), plutôt embarrassé face à l’afflux des prétendants.

 Ils sont tous au «grand bal des menteurs», représentés sur le tableau de l’hebdomadaire satirique Le Popoli : vieux, escrocs notoires, courtisans, etc., se bousculant devant le président national du RDPC, Paul Biya qui, assis à même le sol avec son bâton de vieillard, s’écrie : «Ils me donnent des vertiges !» «(…) le Parlement comme les municipalités se sont constitués en repères de prébendiers d’un ordre nouveau. 

Des élus encore plus illégitimes qu’ils ont, pour l’essentiel, violé leurs serments moraux, leurs promesses électorales et leurs engagements politiques vis-à-vis de leurs électeurs», s’insurge Mutations.

 Et d’appeler à ne plus voter ces élus organisés pour la grande majorité en une caste de corrompus nuisibles et de prévaricateurs extrêmement nocifs, qui disparaissent après chaque victoire pour réapparaître, comme par enchantement, à la veille de chaque nouveau scrutin. Des élus qui captent l’essentiel des rentes, constitués majoritairement en une aristocratie de parvenus.

 «La candidature des candidats s’emballe», titre, plus largement, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, rendant compte d’un climat fébrile dans tous les états-majors des partis politiques. Mais tout le monde ne semble pas concerné par ce remue-ménage, tacle The Guardian Post à propos d’un député de la zone anglophone membre du Front social démocratique (SDF, opposition) : Awudu Mbaya est non partant, qui ne se voit pas en train de remettre en jeu son mandat dans une partie du pays en plongée dans une guerre sécessionniste. 

Il dit, explicitent Le Jour et Mutations, ne pas être prêt à sacrifier le bien-être des populations en proie à l’insécurité pour des ambitions politiques personnelles.

Des mesures seront prises pour que les élections législatives et municipales aient lieu dans toutes les régions du Cameroun, lui répond en écho, cité par Le Pélican Enow Abrams Egbe, le président du Conseil électoral d’Elections Cameroon (Elecam), l’organe en charge des scrutins et opérations référendaires.

Cameroun : les élections législatives et municipales convoquées le 9 février (officiel)

Le chef de l’État camerounais, Paul Biya, a publié dimanche un décret convoquant, pour le 9 février 2020, le corps électoral en vue du renouvellement des mandats des 180 députés à l’Assemblée nationale et des 10.590 conseillers municipaux à travers le pays.Cet acte présidentiel vient ainsi mettre un terme aux spéculations, surtout au sein même du système où plusieurs dignitaires plaidaient pour une prorogation des mandats à la Chambre basse et dans les mairies. Pour cette frange des analystes, la priorité devait porter non seulement sur la modification du Code électoral controversé, mais aussi la mise en place des régions prévue par la Constitution de janvier 1996.
 
Élus pour 5 ans au terme du scrutin couplé du 30 septembre 2013, les parlementaires et élus municipaux ont déjà bénéficié de deux prorogations de mandat, dont la dernière rallonge s’achève le 29 février prochain.

Guinée: la CENI propose le 16 février 2020 pour la tenue des législatives

Le président de la Commission électorale nationale indépendante guinéenne (CENI), Me Salif Kébé a annoncé, vendredi soir à Conakry, la date du 16 février 2020 pour la tenue des élections législatives.« La CENI est en mesure d’annoncer la date du 16 février 2020 comme date technique pour la tenue des élections législatives en Guinée », écrit Me Kébé dans un communiqué de presse.

Il souligne qu’au titre des recommandations de l’audit du fichier électoral, la CENI a acquis les équipements des logiciels d’enrôlement biométrique ; de gestion du fichier pour le site central ; des licences de protection de la base de données et des antivirus ; des serveurs de grandes capacités ; des moteurs ABIS pour soustraire les doublons par les données alphanumériques, mais aussi les empreintes digitales et la détection faciale des électeurs.

« La CENI appelle l’ensemble des acteurs politiques et parties prenantes à s’associer à la réalisation du présent chronogramme qu’elle mettra à la disposition du président de la République pour décision à prendre », poursuit son président, Me Salif Kébé.

Cette annonce intervient quelques jours après que la CENI accompagnée par l’OIF avait déclaré « non tenable » la date du 28 décembre 2019 initialement proposée pour l’organisation des législatives.

Présidentielle algérienne : « aucun » des 5 candidats n’incarne le renouveau (analyste)

A quelques jours du début de la campagne pour l’élection présidentielle du 12 décembre en Algérie, les cinq candidats retenus, sont tous d’anciens proches ou collaborateurs directs du président démissionnaire Abdelaziz Bouteflika sur pression de la rue. Mais leurs profils individuels laissent à croire qu’aucun d’entre eux n’incarne la fin du système exigée par les manifestants du Hirak, selon Kader Abdelrahim, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste du Maghreb et de l’Islamisme interrogé par APA.Samedi dernier, l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a finalement retenu sur 22 postulants sélectionnés à partir du système des parrainages des électeurs les noms d’Ali Benflis (75 ans), Abdelmadjid Tebboune (73 ans), Azzedine Mihoubi (60 ans), Abdelkader Bengrina (57 ans) et Abdelaziz Belaïd (56 ans).

Ces personnalités ne sont pas inconnues du bataillon politique algérien, comptables plus ou moins du bilan de près de 20 ans de Bouteflika, parti en avril du pouvoir sur chaise roulante, affaibli depuis quelques années par un AVC.

Son projet de 5è mandat soutenu par ses proches collaborateurs s’est finalement heurté à la résistance du peuple algérien, à travers des manifestations pacifiques hebdomadaires.

Les profils des candidats retenus ne semblent pas répondre aux aspirations des manifestants qui réclament le départ des dignitaires et caciques du défunt régime et le renouvèlement de la classe politique.

« Pas de favori, aucun chouchou »

En effet Benflis et Tebboune sont deux anciens Premier ministres, même si le premier se présente depuis quinze ans comme le principal opposant de Bouteflika. Le second se définit pour sa part comme candidat « indépendant ».

Azzedine Mihoubi fut ministre de la Culture jusqu’en mars mais n’a pas été collègue de gouvernement d’Abdelkader Bengrina lorsque ce dernier assurait le portefeuille du Tourisme (1997-1999). Ce dernier bénéficie dans sa candidature du soutien de la coalition islamiste, dont l’un des députés a été élu en septembre à la présidence de l’Assemblée populaire nationale.

Enfin, Abdelaziz Belaïd n’a pas été certes membre d’un gouvernement de Bouteflika, mais le benjamin des candidats est néanmoins un dirigeant d’un parti peu représentatif- le Front El Moustakbel- qui a eu à soutenir l’action du défunt pouvoir.

Parmi ces cinq, qui incarnerait le renouveau tel qu’exigé par le mouvement de contestation ? 

Kader Abdelrahim, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste du Maghreb et de l’Islamisme est catégorique : « Aucun ! C’est très clair… ».

Cependant « le seul candidat à propos duquel il faudrait peut-être que je nuance ma réponse, c’est Ali Benflis. Il était une fois Premier ministre et deux fois candidat à l’élection présidentielle. Il a carrément rompu avec le président sortant Bouteflika. C’est le seul qui aurait pu éventuellement jouer un rôle par rapport aux manifestations que l’on voit depuis presque neuf mois en Algérie ».

« Mais dès l’instant qu’il s’est porté candidat, et puis il a été chahuté dans la banlieue d’Alger samedi dernier, c’est quand même de très mauvais augure », a poursuivi M. Abdelrahim, auteur du livre « Géopolitique de l’Etat islamique » paru lundi dernier dans les éditions Eyrolles.

Toutefois, souligne-t-il, les candidats partent à chances égales vu le cas de figure qui montre « une compétition à peu près équitable » entre eux. En plus, ils ne « représentent pas un danger pour le régime politique » qui s’accommodera « très bien » avec le prochain chef d’Etat.

Cette situation où l’on assiste à un semblant de divorce entre les politiques et la population n’est pas qu’algérienne ou arabe, selon le chercheur, par ailleurs maître de conférences à SciencesPo de Paris. Elle traverse même le continent africain au regard « des manifestations dans tout le monde arabe (Liban, Yémen,) ».

C’est la conséquence du « rejet profond du personnel politique par des citoyens qui estiment qu’il faut en finir avec la corruption devenue endémique et avec la nature des régimes politiques qui se sont installés depuis les indépendances et qui ont fait la preuve de leur incompétence, de leur inconsistance », analyse Kader Abdelrahim.

Alassane Ouattara invité à faire des réformes pour éviter une crise pré-électorale en 2020

L’opposant ivoirien Mamadou Koulibaly a appelé jeudi à Abidjan, le chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara à faire les « réformes qu’il faut maintenant » pour éviter une crise « pré-électorale » avant la présidentielle de 2020. «Pour éviter une crise pré-électorale, M. le président de la République, faisons les réformes qu’il faut maintenant. La liste électorale doit être ouverte en permanence », a conseillé M. Koulibaly qui s’exprimait dans sa traditionnelle Web-émission hebdomadaire dénommée « Jeudi, c’est Koulibaly » dans laquelle il analyse un sujet de l’actualité ivoirienne.

« Actuellement on entend des partis politiques dire qu’on a enrôlé tel ou tel nombre de militants. Puisque nous voulons tous cet enrôlement, pourquoi ne pas plaider tous pour que la liste électorale soit ouverte maintenant ? Il ne faut pas attendre qu’on soit en 2020 pour ouvrir la liste électorale pour une semaine», a-t-il dénoncé estimant que «si nous continuons à vouloir berner l’opinion, ce n’est pas une crise postelectorale que nous allons avoir en 2020, mais plutôt une crise pré-électorale».

« Nous sommes tous d’accords que la Commission électorale soit indépendante sans les politiciens, faisons-le, on est d’accord que le président de la République n’a pas à être sur-représenté au sein  de la Commission électorale, faisons-le. On est d’accord que tous les ivoiriens en âge de voter doivent être sur la liste électorale, faisons-le. Si on le fait, on va éviter une crise pré-électorale », a soutenu M. Koulibaly.

Selon lui, la liste électorale ivoirienne compte 6,5 millions d’électeurs alors qu’il y a 12 millions de «probables électeurs » pour une population de 25 millions d’habitants. « On ne laissera pas des gens devenir président de la République avec 1 300 000 voix ou 1 400 000 voix alors qu’il y a 12 millions de probables électeurs », a-t-il prévenu.

Le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, coalition au pouvoir) et certains partis d’opposition ont lancé récemment des campagnes d’adhésion en ligne en vue de répertorier leurs militants.

Selon Adama Bictogo, le secrétaire exécutif du RHDP, la coalition au pouvoir dénombre 1,35 million de militants ayant migré dont  700 000 partisans du Rassemblement des républicains ( RDR, pouvoir) et  400 000 membres du Parti démocratique de Côte d’Ivoire ( PDCI, opposition, ex-allié au pouvoir).

M. Koulibaly qui est l’actuel maire d’Azaguié, une localité du sud ivoirien, a dirigé pendant une dizaine d’années l’institution parlementaire ivoirienne sous le régime de la refondation de Laurent Gbagbo. Il est l’un des candidats déclarés pour la présidentielle ivoirienne de 2020.

Algérie : la présidentielle du 12 décembre aura lieu à date échue (éditorialiste)

Alors que la contestation populaire ne fléchit pas à quelques jours du début de la campagne électorale, le doute semble s’installer sur la tenue du scrutin présidentiel en Algérie prévue le 12 décembre prochain. Dans une interview accordée à APA, le journaliste algérien Fayçal Métaoui estime cependant que l’élection aura lieu « à date échue », en dépit de l’aspiration du hirak au changement et à la rupture avec le système du président déchu Abdelaziz Bouteflika.« Malgré les contestations et malgré qu’une partie de la rue réfutent les conditions dans lesquelles ce scrutin est organisé, le pouvoir désire bien, comme la majorité des Algériens d’ailleurs, d’organiser cette élection pour sortir de la crise » soutient l’éditorialiste algérien.

Le journaliste de HuffPost Algérie soutient que ni l’opposition encore moins la société civile n’ont appelé à un boycott de cette présidentielle que le pouvoir et notamment le Commandement militaire présentent comme « une solution constitutionnelle politique à la crise » dont le pays est le théâtre depuis le 22 février.

Fayçal Métaoui estime que l’enjeu sera plutôt le taux de participation quand on sait que pour les dernières consultations électorales, ce taux n’a pas dépassé les 60%. 

Face à la pression du mouvement populaire contre la tenue du scrutin, il y a les menaces répétées du chef de l’état-major Ahmed Gaïd Salah vis-à-vis de toute personne qui entraverait le processus électoral.

Dans le même sens, le Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Khelifa Ounissi, a, dans un communiqué publié le 1er novembre, appelé la police à « redoubler d’efforts pour faire face à toutes formes de criminalité, notamment les menaces d’atteinte à l’ordre public ou toute autre activité criminelle susceptible d’entraver le bon déroulement de cette échéance importante et cruciale ».

Pour Kader Abdelrahim, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste du Maghreb et de l’Islamisme, les dispositions semblent en place pour assurer la tenue de la présidentielle.

« A priori, je pense que l’élection aura lieu quoi qu’il arrive parce que le régime et principalement son chef d’état-major, le vice-ministre de la Défense, Gaïd Salah, n’a pas face à lui une opposition structurée et organisée », estime-t-il.

Par ailleurs, ajoute le maître de conférences à l’Université SciensPo Paris, « il n’y a aucune personnalité qui émerge du lot et qui pourrait dire que +je porte les aspirations du Hirak+ » et qui serait éventuellement en mesure de s’opposer à la volonté du pouvoir d’organiser coûte que coûte cette élection. 

Après la publication le 2 novembre des noms des cinq candidats déclarés éligibles par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), le processus électoral se précise dans un contexte toutefois marqué par des manifestations populaires et estudiantines tous les vendredis et mardis depuis février.

Il s’agit des anciens Premiers ministres Abdelmadjid Tebboune et Ali Benflis, de l’ancien ministre de la Culture Azzedddine Mihoubi, de l’ancien ministre du Tourisme Abdelkader Bengrina et d’Abdelaziz Belaïd, président du parti du Front El Mostakbal.

Ce scrutin présidentiel a déjà été reporté à deux reprises à cause de la pression du mouvement de contestation inédit du régime lancé il y a neuf mois.

Le corps électoral a initialement été convoqué par le président Bouteflika, alors au pouvoir, pour la tenue de la présidentielle le 18 avril dernier. Sa démission forcée en avril annulait de fait l’organisation du scrutin. Ensuite Abdelkader Bensalah, président intérimaire, signe un décret portant convocation du corps électoral pour l’élection du 4 juillet ; une deuxième annulation faute de candidat.

Révision de la constitution et piratage maritime en vedette dans les quotidiens béninois

Les quotidiens béninois parus ce mardi ont fait un large commentaire sur la loi portant révision de la Constitution et le piratage maritime, notamment l’arraisonnement du navire norvégien Bonita par des pirates alors qu’il mouillait au large des côtes béninoises. Fraternité affiche à sa Une « Loi portant révision de la constitution béninoise, La décision des sept sages de la Cour constitutionnelle attendue ». Selon ledit journal, la Cour constitutionnelle doit assumer la validité des dispositions introduites dans la constitution béninoise. 

Dans un contexte de suspicion, la Cour devra se prononcer sur la procédure d’adoption et sur le contenu du texte révisé. Elle est plus attendue sur la création du poste de vice-président, le parrainage des candidats à la présidentielle, l’alignement des mandats et les élections générales et la suppression de certaines attributions du parlement béninois. 

Cependant, concernant la Cour des comptes, la suppression de la peine de mort et la discrimination positive en faveur des femmes, l’opinion nationale sera moins regardante, estime le journal Fraternité. 

 Matin Libre estime que « cette révision n’est pas une victoire «  et ajoute que les députés auraient dû écourter leur propre mandat, pour favoriser des élections générales inclusives. Non seulement ils ne l’ont pas fait, mais en plus, ils ont créé un poste de vice-président et imposé des parrainages, grâce auxquels on pourra exclure des candidats en 2021.

 Le quotidien relève les craintes de la société civile à travers une déclaration du réseau WANEP Bénin.

 Dans le même sens, Le Pays Émergent publie la déclaration de l’Union Sociale Libérale de Sébastien Ajavon qui « dénonce et met en garde Patrice a Talon contre des élections exclusives ».

 Par ailleurs, Matin Libre révèle « ce qu’il fait savoir » sur l’attaque pirate perpétrée samedi dernier au large des côtes béninoises.

À en croire ce journal, tôt dans la matinée du samedi dernier, le navire norvégien Bonita a été arraisonné par des pirates alors qu’il mouillait au large des côtes du Bénin. Selon les informations révélées par l’autorité portuaire, neuf membres de l’équipage ont été enlevés.

 Fraternité écrit « Patrice Talon préoccupé par la situation » et explique qu’à la suite de l’attaque du navire dans les eaux béninoises, le chef de l’Etat, Patrice Talon, a tenu une réunion de crise avec les acteurs en charge de la sécurité des eaux du Bénin et du Port de Cotonou. Il s’agissait d’évaluer la situation en vue de prendre des mesures pour un meilleur renforcement de la sécurité dans les eaux béninoises.

Et Le Matinal renchérit «  Talon annonce la risposte ». 

La révision de la Constitution fait la une des médias béninois

Les quotidiens béninois apparus ce lundi ont principalement relayé le débat autour de la révision de la Constitution dont le texte a été voté à l’unanimité des 83 députés ; ce qui constitue une première depuis son adoption en 1990.« 29 ans après le renouveau démocratique, Une constitution pour les défis de modernité », affiche La Nation. À en croire le journal, c’est une révision constitutionnelle porteuse d’avancées afin d’inscrire le Bénin dans l’ère de la modernité, le mettre en phase avec les défis du 21ièmesiècle et les enjeux contemporains de développement. 

L’Assemblée nationale, par un vote massif, a doté le Bénin d’une constitution remaniée dont la promulgation va ouvrir une nouvelle ère qui se veut dynamique, mais non pas une nouvelle république, explique le journal. 

 L’Evénement Précis trouve que « le Bénin a posé un acte historique » car elle présente des innovations qui concernent plusieurs volets et qui la différencient de la Constitution de base. Des innovations relatives entre autres à la dynamisation de la procédure de ratification des accords de prêts, et à certaines directives de l’Uemoa en occurrence la création de la Cour des comptes. 

 « Une révision qui ne touche ni le mandat du chef de l’Etat, ni la limitation d’âge » rassure La Cloche qui met un accent particulier sur les innovations censées booster le développement.

 L’Autre Quotidien, dans le même sens annonce de « grandes innovations ». Selon le journal, les députés ont introduit le financement des partis dans le nouveau texte. Il en est de même de l’alignement des mandats, de l’organisation d’élections générales en 2026, de l’abolition de la peine de mort, des membres de la HAAC, qui seront désignés et des chefferies traditionnelles qui sont reconnues. 

 Mais Matin Libre n’est pas très optimiste. Le journal titre « Pourquoi Talon promulguera pas cette constitution ». D’après  le journal, les experts ayant travaillé sur les conclusions du dialogue politique, avaient estimé que seules la discrimination positive en faveur des femmes et l’organisation des élections générales nécessitaient une modification de la loi fondamentale du Bénin. Mais au finish, plusieurs articles ont été introduits dans le texte. Ce qui pousse le journal à rappeler que le président Patrice Talon avait affirmé le 25 octobre, en recevant les experts à la présidence, qu’il ne voulait pas d’une révision qui ne rassure pas les Béninois.

En effet, le journal qu’il y a de fortes chances que le président  Talon refuse de promulguer ladite constitution. 

 L’Evénement Précis rapporte « les craintes du Parti Communiste du Bénin », qui dénonce une révision aux conséquences incalculables. Le journal relève également « les propos de l’ancien président, Nicéphore Soglo », qui évoque un coup d’Etat institutionnel. 

 

La Cedeao réitère son soutien à Aristide Gomes

La Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest a réitéré dimanche son soutien et sa reconnaissance à Aristides Gomes en tant que Premier ministre de la Guinée-Bissau, tout en menaçant d’imposer des sanctions individuelles aux acteurs politiques qui tenteraient de perturber l’organisation de l’élection présidentielle du 24 novembre.Dans une déclaration publiée à la fin d’une mission ministérielle à Bissau pour briser l’impasse politique dans le pays, l’organisation ouest-africaine a encouragé le Premier ministre, Aristides Gomes, à poursuivre le processus électoral.

« La mission réaffirme son soutien total au Premier ministre, Aristides Gomes, qui a vu son programme gouvernemental approuvé à l’Assemblée nationale populaire le 15 octobre, confirmant ainsi la confiance du Parlement et son soutien au gouvernement », a déclaré le président de la Commission de la CEDEAO, Jean Kassi Brou, à la lecture du communiqué final de la mission.

La mission a également réitéré le « caractère illégal » du décret du président bissau-guinéen José Mário Vaz du 29 octobre, qui annonçait le limogeage du gouvernement d’Aristides Gomes et celui du lendemain nommant Faustino Fudutu Imbali au poste de Premier ministre.

L’organisation encourage le gouvernement d’Aristides Gomes à intensifier sa lutte contre le trafic de drogue, qui « continue de menacer la sécurité et la stabilité de la Guinée-Bissau et de toute la sous-région ».

Dans son communiqué, la CEDEAO se félicite du début samedi de la campagne électorale et appelle les 12 candidats à « concourir dans un esprit positif sans violence », confirmant sa décision d’envoyer 70 observateurs électoraux pour contribuer à la « améliorer la transparence et la crédibilité » du processus.

La mission de la CEDEAO a par ailleurs salué le « professionnalisme » de ECOMIB – sa force d’interposition en Guinée-Bissau depuis le coup d’État militaire de 2012 – et la « neutralité » manifestée par les forces armées de la Guinée-Bissau.

La mission de l’organisation ouest-africaine s’est tenue en prélude à un sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la Cedeao, prévu le 8 novembre au Niger pour discuter spécifiquement de la crise politique en Guinée-Bissau.

L’opposition du Botswana va contester les résultats des élections

Les partis d’opposition du Botswana ont annoncé, mercredi, l’introduction d’un recours pour contester devant la Cour suprême les résultats des élections générales du 23 octobre 2019 après des soupçons d’irrégularités.Le Parti démocratique du Botswana (BDP, au pouvoir) a gagné les élections après avoir remporté 38 des 57 sièges parlementaires en lice et le principal parti d’opposition, l’Umbrella for Democratic Change (UDC), a terminé deuxième avec 25 sièges.

Le Front patriotique botswanais (BPF) a obtenu trois sièges, alors que l’Alliance pour les progressistes n’a obtenu qu’un seul siège.

Le président du BPF, Biggie Butale a déclaré aux journalistes à Gaborone que son parti ainsi que d’autres partis d’opposition sont en train de préparer des recours pour contester les résultats des élections législatives. Il a déclaré que les partis d’opposition estiment qu’il y avait des irrégularités, ce qui a profité au BDP.

« Par exemple, quand vous regardez le mode de scrutin, en particulier la marge dans le sud du pays, c’est choquant. Jamais auparavant le parti au pouvoir n’avait gagné avec une marge de plus de 3.000 à Gaborone, une région cosmopolite. Il y a eu des fraudes massives pendant les élections générales », a déclaré M. Butale.

Botswana : l’opposition crie au scandale et dénonce un truquage des élections

Les tensions autour des élections qui viennent de s’achever au Botswana, ont été provoquées par la principale opposition, Umbrella for Democratic Change (UDC), qui accuse le Parti démocrate du Botswana (BDP, au pouvoir) d’avoir manipulé les résultats du vote.Selon les chiffres publiés par la Commission électorale indépendante, le BDP a remporté 38 sièges sur 57, tandis que l’UDC, une coalition de partis, a remporté 15 sièges et le Front patriotique du Botswana nouvellement formé a obtenu trois sièges. L’Alliance des Progressistes ne devrait obtenir qu’un seul siège après les élections du 23 octobre.

Le résultat obtenu a permis au président Mokgweetsi Masisi de conserver le pouvoir.

Le porte-parole de l’UDC, Moeti Mohwasa, a déclaré: « … il y a des divergences et des irrégularités flagrantes qui, à notre avis, ont conduit à des résultats frauduleux et nous ne pouvons  pas considérer ces résultats comme vraies, correctes et équitables ».

« Dans le même ordre d’idées, nous tenons à informer nos membres, sympathisants et sympathisants que le processus de collecte de preuves est en cours et qu’il sera ensuite informé de la marche à suivre », a indiqué Mohwasa dans un communiqué.

Selon Mohwasa, avant les élections de la semaine dernière, la coalition de l’opposition avait mis en garde la Commission électorale indépendante et les observateurs étrangers contre « certains cas et comportements troublants ».

Le BDP a toutefois rejeté les revendications de l’UDC qu’il considère comme sans fondement.

« Nous estimons que les élections du 23 octobre ont été libres et équitables. Et c’est aussi la conclusion faite par les différentes missions d’observation des élections pour qui le scrutin a été libre et transparent », a déclaré le BDP dans un communiqué.

Les résultats du vote ont été approuvés par les observateurs de la SADEC (Communauté de développement de l’Afrique australe) et de l’Union africaine.

Elections générales au Botswana : report de la publication des résultats

La publication des résultats des élections générales du 23 octobre 2019 au Botswana a été reportée, a annoncé, jeudi à Gaborone, un haut responsable de la Commission électorale indépendante (CEI).Osupile Maroba, porte-parole de la CEI s’est confié à des journalistes dans la capitale, indiquant que les résultats sont retardés en raison d’un certain nombre de facteurs, dont le protocole.

Il a ajouté que l’autre facteur porte sur le fait que les politiciens veulent s’assurer que la procédure prévue est suivie, ce qui pourrait faire pression sur les fonctionnaires de le CEI, d’où le retard de la publication des résultats.

L’Umbrella for Democratic Change (UDC, opposition) qui a le soutien de l’ancien président Ian Khama, a fait une percée dans le fief du Parti démocratique du Botswana (BDP, au pouvoir), dans le centre du pays.

Elections au Botswana : la police s’insurge contre les fake news

La Direction du renseignement et de la sécurité (DIS) du Botswana s’est dite préoccupée par ce qu’elle a qualifié de campagne concertée visant à désinformer le public d’une conspiration présumée des institutions gouvernementales pour influencer le résultat des élections générales de ce 23 octobre 2019.Selon le porte-parole de la DIS, Edward Robert il existe un plan élaboré pour discréditer l’agence de renseignement et les autres institutions gouvernementales impliquées dans l’administration électorale en diffusant des mensonges par le biais des réseaux sociaux.

« La DIS a déjà mis en garde le public contre les efforts déployés par des individus qui mènent des campagnes de désinformation sophistiquées et bien sponsorisées dont le but est de donner l’impression qu’il y a un état de chaos avant les élections au Botswana », a déclaré Robert.

« La tactique, a-t-il expliqué, consiste à créer des complots dans lesquels les institutions publiques sont présentées comme des corrompues, incompétentes et hautement politisées ».

« Les dernières tentatives de ce genre sont des messages tendancieux dans les réseaux sociaux, dans lesquels de faux comptes d’organes de presse sont créés et des messages décrivant la DIS, entre autres institutions, comme étant impliquée dans des tactiques sournoises destinées à compromettre l’intégrité du scrutin », a-t-il déclaré.

Les fake news sont un type de journalisme ou de propagande qui consiste en une désinformation délibérée ou des canulars diffusés par les médias d’information traditionnels ou les médias en ligne.

Les déclarations de Robert interviennent après que près d’un million de Botswanais ont voté pour élire directement les membres du Parlement et, indirectement, le président. Le chef du parti ayant obtenu le plus grand nombre de voix au Parlement devient automatiquement le président.

La période précédant le scrutin de mercredi a été caractérisée par des allégations d’ingérence de la DIS dans la gestion des élections, ce qui a poussé le principal dirigeant de l’opposition, Umbrella for Democratic Change, à menacer de rejeter tout résultat entaché de fraude.

Des centaines de milliers de botswanais ont voté mercredi lors d’élections générales considérées comme le premier véritable test pour le Parti démocratique du Botswana (BDP) au pouvoir depuis son indépendance en 1966.

Les bureaux de vote ont ouvert à 6h30 (4h30 GMT) dans tout le pays. Selon la Commission électorale indépendante, plus de 900.000 Botswanais sont inscrits sur les listes électorales. Les bureaux de vote devraient fermer à 19 heures, heure locale.

Le principal parti d’opposition, Umbrella for Democratic Change (UDC) dirigé par Boko Duma espère renverser le BDP du président Mokgweetsi Masisi.

La domination du BDP est également contestée par le nouveau Front patriotique du Botswana (BPF), qui est dirigé par l’ancien ministre adjoint Biggie Butale et bénéficie du soutien de l’ancien président du Botswana Ian Khama.

Outre Masisi, Duma et Butale, un quatrième candidat à la présidence est dans la course. Il s’agit de Ndaba Gaolathe de l’Alliance pour les progressistes.

Khama s’est brouillé avec son successeur et a fait campagne pour l’opposition afin de renverser le BDP (qui a été formé par son père et le président fondateur du Botswana, Sir Seretse Khama, dans les années 1960).

Khama, qui a été président et chef du BDP de 2008 à 2018, s’est séparé du parti au pouvoir après une altercation avec Masisi, qui ne voulait pas continuer à « recevoir des ordres » de lui.

Le pays utilise un système électoral uninominal majoritaire à un tour pour l’élection des députés.

Le Parlement du Botswana compte 63 sièges, dont 57 sont pourvus au suffrage direct. Quatre sièges sont réservés au parti majoritaire au Parlement, tandis que le président et le Procureur général en sont membres d’office.

L’opposition mozambicaine rejette les résultats des élections générales

Le principal parti d’opposition, la Résistance nationale du Mozambique (Renamo) a rejeté, lundi, les résultats des élections générales du 15 octobre 2019, les qualifiant de « frauduleux et de farce ».Selon le Secrétariat technique pour l’administration électorale (STAE), le président en exercice Filipe Nyusi et le Front de libération du Mozambique (Frelimo) ont pris une avance irrattrapable après l’achèvement du dépouillement des bulletins de vote dans les trois provinces de Gaza, Inhambane et Sofala.

Les résultats montrent que Nyusi a obtenu au moins 70% des suffrages dans ces trois provinces, contre 21% pour Ossufo Momade, le leader de la Renamo.

Le décompte des voix se poursuit dans le reste du pays, mais le Frelimo et Nyusi sont partout en tête.

Momade, le président de la Renamo a cependant déclaré que son parti n’accepte pas les résultats.

« Le désir des Mozambicains et de la communauté internationale est que ces élections, précédées de la signature de l’Accord de paix (définitif) et de réconciliation nationale et de la visite du Pape François dans notre pays, soient justes, transparentes et libres. Contrairement à cette volonté commune et sincère, nous avons tous eu honteusement des élections frauduleuses jamais vues auparavant dans notre pays et dans le monde », a déclaré Momade lors d’une réunion extraordinaire de son parti, lundi à Maputo.

La Renamo exige un nouveau scrutin qui sera surveillé par des organisations étrangères réputées.

Présidentielle ivoirienne de 2020: la CEI compte créer 549 commissions locales

En vue de tenir les délais du calendrier électoral pour la présidentielle ivoirienne d’octobre 2020, la Commission électorale indépendante (CEI), a engagé lundi le processus de formation des commissions électorales et compte créer 549 commissions locales à travers le pays.Dans cet élan, le président de la CEI, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, a eu une séance de travail avec les représentants des partis et groupements politiques, lundi, au siège de l’institution à Abidjan, pour donner les dispositions légales concernant la mise en place des commissions électorales requises.  

« Les Commissions électorales locales que nous comptons créer pour l’année 2020 sont au nombre 549 (dont) 31 commissions électorales régionales (CER), 82 Commissions électorales départementales (CED), 378 Commissions électorales sous-préfectorales (CESP) et 58 Commissions électorales communales (CEC) », a précisé M. Coulibaly-Kuibiert.  

Sur la base de ces chiffres, chacune des entités politiques membres de la CEI devrait proposer à la Commission centrale de la CEI « au total 1 847 personnalités », répondant au profil requis dont 93 pour les Commissions régionales, 246 pour les Commissions départementales, 1 134 pour les Commissions sous-préfectorales et 174 pour les Commissions communales.

En ce qui concerne les représentants de l’autorité préfectorale, 549 personnalités devraient être proposées par le ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation. Après les propositions des partis et de l’administration publique, le président de la CEI nomme, selon la loi électorale, les membres de la Commission électorale locale.

Le président de la CEI a fait observer que les commissaires locaux ne sont pas liés à la Commission électorale indépendante par un contrat de travail, au sens du Code du travail. Ils exercent leur mandat en toute indépendance vis-à-vis des entités qui les ont proposées.   

Le vice-président du Front populaire ivoirien (FPI, parti fondé par Laurent Gbagbo), Kouakou Kra, en charge des questions électorales, représentant l’Alliance des forces démocratiques (AFD, groupement de l’opposition), s’est dit « confiant » par les dispositions du président de la CEI.   

« Ils nous ont donné jusqu’au 15 novembre 2019 » pour que chaque parti ou groupement politique puisse désigner ses représentants pour la Commission électorale locale qui devrait être bientôt mise en place, a indiqué M. Kouakou Kra à la presse.    

L’opposition a émis « le souhait que le vote électoral soit revu », ce à quoi le gouvernement avait accédé mais jusque-là ça n’a pas été fait, a-t-il dit, avant d’ajouter : « ils nous ont rassuré que le vote électoral sera pris en compte et des propositions faites au gouvernement, (mais) il reste à ouvrir les discussions » ainsi que celles sur le découpage électoral.

Quant au représentant du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp, pouvoir), Mamadou Sanogo, il s’est félicité de voir « en face une équipe (de la CEI) composée de personnes expérimentées, des connaisseurs de la loi et du processus électoral ».  

« Nous attendons beaucoup de choses se dire ça et là, pour moi, que les Ivoiriens soient rassurés, nous avons la ferme conviction que pour une fois nous aurons une élection apaisée et une élection qui va se passer dans la transparence où le passage à témoin se fera comme au Ghana ou d’autres pays », a-t-il poursuivi.   

Les représentants des partis politiques ont été instruits notamment sur les conditions de désignation des représentants à la Commission électorale locale. Pour M. Mamadou Sanogo, « tout presse pour respecter le calendrier électoral », alors que la plateforme de l’opposition rejette cette mouture de la CEI.

Le nouveau président de la Commission électorale indépendante (CEI) de Côte d’Ivoire, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, investi le 2 octobre 2019 à la tête de l’institution, après une passation de charges avec Youssouf Bakayoko, a déclaré vouloir « mériter la confiance de la nation ».

Les différents représentants des partis et groupements politiques qui ont répondu à cette convocation de la Commission centrale de la Commission électorale indépendante ont par ailleurs paraphé un document marquant leur accord pour le lancement de ce processus électoral qui donne le ton pour l’élection présidentielle d’octobre 2020.    

La désignation des commissaires devant animer les Commissions électorales locales dans les représentations diplomatiques devrait, bientôt, faire l’objet d’une autre rencontre, après une concertation de l’institution avec le ministère ivoirien des Affaires étrangères.    

Guinée : vers un report des législatives du 28 décembre

L’envoyé spécial du secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) en compagnie du président de la Commission électorale nationale indépendante guinéenne (CENI), a annoncé ce lundi à Conakry, que les élections législatives initialement prévues le 28 décembre 2019 ne pourront pas se tenir à cette date.Selon Tiéman Coulibaly, ce report est dû à des problèmes d’ordre technologique. « Un nouveau logiciel est en train d’être mise en œuvre par la CENI », a indiqué Tiéman Coulibaly, soulignant que cette avancée technologique nécessite un travail très important. « Des partenaires sont en train de travailler pour que le logiciel soit installé avant d’être déployés sur le terrain pour le début, non seulement, de l’enrôlement, mais aussi du nettoyage du fichier électoral », martèle M. Coulibaly, au cours d’une conférence de presse.

« Nous avons fait des suggestions dont le gouvernement a pris acte. Je suis en mesure de vous dire que la date du 28 décembre qui a été proposée par la CENI pour la tenue des élections législatives est à reconsidérer. Cette date sera difficile à mettre en œuvre » a souligné M. Coulibaly.

Présidentielle 2020: la candidature de Soro «n’est pas prématurée» (Analyste)

Dans la course à la présidentielle ivoirienne de 2020, la candidature déclarée de l’ex-chef de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro (47 ans), « n’est pas prématurée » vu sa « haute expérience d’homme politique », estime l’analyste politique Louis Magloire Keumayou.M. Soro, transfuge du Rhdp (Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix), le parti présidentiel en Côte d’Ivoire, n’a pas d’appareil politique, notamment un parti officiel, ce qui suscite des interrogations, de savoir si sa candidature est opportune, prématurée ou justifiée.      

Pour Louis Magloire Keumayou, président du Club de l’information africaine et ancien directeur de l’information de la chaîne Télé Sud, le critère pour briguer la magistrature suprême est celui de la «capacité à avoir les moyens de sa politique ».

La candidature de M. Soro dévoilée dans des déclarations « n’est pas prématurée (et) il n’y a jamais de candidature prématurée », à l’instar de celle du président français Emmanuel Macron qui semblait l’être, pourtant il a gagné le scrutin devant des acteurs politiques reconnus.

Du milieu associatif, Guillaume Soro, secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci), le principal syndicat estudiantin, a été dans la rébellion avant de devenir un homme politique après avoir été plusieurs fois ministre, Premier ministre puis chef de l’Assemblée nationale. 

«L’étape présidentielle ne sera qu’une marche de plus à franchir pour lui », estime Louis Magloire Keumayou, interrogé par APA. Toutefois, il devra « fédérer tout le monde au sein du Rhdp où il a des ennemis, ainsi que dans la mouvance Gbagbo, où il a aussi des ennemis et au niveau du pays de façon générale ».

L’analyste politique Louis Magloire Keumayou, soutient que « les gens ne vont pas oublier qu’il a du sang sur les mains et qu’il doit rendre compte de tout cela ». Un facteur qui amène d’ailleurs M. Guillaume Soro à proclamer dans ses discours le « pardon » et la réconciliation nationale.

Créer la proximité

Conscient que la proximité pourrait le conduire à une acceptation dans l’imagerie populaire en Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, ne manque pas d’occasion de parrainer des activités à travers le pays, profitant pour se tisser une toile.

L’ex-chef de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, qui a démissionné de son poste en février 2019 pour divergence de vision avec le Rhdp, veut se frayer sa voie, prendre son destin en main et construire son appareil politique pour briguer la magistrature suprême. 

En Côte d’Ivoire, comme à l’étranger, des clubs de soutien sont ficelés. Le 12 octobre 2019, à Valancia, en Espagne, M. Soro a procédé au lancement d’un lien d’adhésion à Générations et peuples solidaires (GPS), un mouvement politique visant à « gagner » l’élection présidentielle ivoirienne de 2020.

GPS, créé au travers d’un élan « participatif » des citoyens, se veut un éventail représentatif de la Côte d’Ivoire, a dit M. Guillaume Soro, devant des ressortissants Ivoiriens à Valencia à l’occasion d’une rencontre dénommée « Crush party 2019».

Pour Guillaume Soro qui veut « faire la politique autrement » dans son pays, il s’agit de donner la possibilité aux Ivoiriens d’écrire le GPS, un think tank où tous se frottent les têtes pour trouver des solutions pour le développement du pays parce qu’il n’est « pas Soro solution ». 

Affichant la sûreté dans sa course, Guillaume Soro, assure avoir encore « 30 ans à 40 ans de vie politique » devant lui, contrairement à ceux qui clament qu’il est « fini ». GPS dont il est le président, a également pour but de fédérer tous les mouvements Soroïstes.

Le paysage politique ivoirien compte trois grands partis politiques (à savoir le Rhdp, le Pdci et le FPI). Et, pour arriver à la présidence de la République, une alliance s’impose entre deux formations. M. Soro, lui, s’est rapproché d’Henri Konan Bédié, le leader du Pdci, chef de file de la plateforme de l’opposition. 

Proche de la Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix en abrégé (CDRP, plateforme de l’opposition), Guillaume Soro, qui a un électorat au sein du Rhdp, veut avoir une sympathie des militants de ce regroupement politique, ce qui pourrait lui donner une onction plus étendue. 

Ivoirien, donc « légitime pour être candidat à la magistrature suprême », Guillaume Soro a une étoffe aujourd’hui pour le faire. En revanche, « on ne peut être destin de rien en politique », car même crédité auparavant à 99%, on peut perdre une élection le jour du scrutin, fait observer M. Keumayou.

« Soro n’a pas préparé sa candidature »

« Je suis convaincu que M. Guillaume Soro n’a pas préparé sa candidature (car) quand on essaie d’analyser son parcours, sa trajectoire jusqu’aujourd’hui, je ne suis pas convaincu qu’il y ait des éléments qui peuvent convaincre qu’il peut présenter une candidature sérieuse vis-à-vis du Rhdp », affirme le politologue Claude Nahi Pregnon.  

Selon M. Pregnon, enseignant-chercheur au département de droit à l‘Université Peleforo Gon Coulibaly de Korhogo (nord ivoirien), « M. Soro est un acteur politique issu du Rhdp et jusqu’à un passé récent, n’a pas imaginé sa trajectoire en dehors du Rhdp ». 

Quand on est candidat, on compte sur un électorat, or « l’électorat naturel de M. Soro a toujours été l’électorat du Rhdp », le parti présidentiel, a fait observer M. Pregnon, pour qui « cette candidature n’a pas été ficelée, (car) il est resté dans les girons du Rhdp, espérant y évoluer ». 

« Avec la rupture depuis quelques moments, ce n’est pas évident qu’il puisse retourner cet électorat à son compte, à la limite on peut dire que c’est dans le Nord, dans sa région où il a une audience », qu’il peut revendiquer une base, quand le Rhdp « grignote » des bases dans tout le pays, a-t-il dit. 

La candidature de M. Soro, a maille à partir avec la majorité présidentielle dans la mesure où il se plaint d’ailleurs d’un harcèlement de la part du gouvernement ivoirien, relève-t-il, affirmant considérer cette candidature comme « prématurée parce qu’elle peut servir de moyen de protection » politique.

Dans un entretien avec France 24 et RFI (Radio France internationale), Guillaume Soro a déclaré avoir décidé de se présenter à l’élection présidentielle d’octobre 2020, ajoutant avoir des craintes pour la stabilité du pays avec la nouvelle Commission électorale indépendante (CEI).

Présidentielle bissau-guinéenne : la CNE a investi ses membres non permanents

Le président de la Commission nationale des élections (CNE), José Pedro Sambú a appelé, samedi à Bissau, les membres non permanents ou représentants des candidats à la présidentielle à la CNE à une plus grande sérénité.La CNE exige en outre que chaque représentant d’un candidat n’ait pas de motivations politiques ou personnelles afin de préserver la sérénité pour le bon déroulement du processus électoral.

L’appel du président de la CNE intervient après l’investiture, samedi, des représentants des candidats à la présidentielle du 24 novembre 2019.

« (…) la société vous considère comme des représentants dignes des candidats. Votre conduite doit donc être pacifique, tolérante, dialogique. Vous devez accepter le verdict des urnes », a lancé José Pedro Sambú à l’endroit des membres non permanents de la CNE.

Il a affirmé que la loi électorale « est claire à cet égard et devrait être appliquée en toutes circonstances pour une éventuelle consultation ». Cependant, il a prévenu que son interprétation ne doit pas être « abusives » pour éviter « les différends de mauvaise foi », ce qui fausse parfois « la noble mission » des membres non permanents et entraîne le chaos électoral.

Cette cérémonie a également permis le tirage au sort des candidats pour déterminer leur position sur les bulletins. Ainsi, le candidat indépendant Mutaro Intai Djabi occupe la 1ère place, suivi de Domingos Simões Pereira du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), en 3ème position, figure Vicente Fernandes du Parti de la convergence démocratique (PCD) et Afonso Té occupe la 4ème place.

Le candidat du parti l’Assemblée du Peuple uni-Parti démocratique de Guinée-Bissau (APU-PDGB), Nuno Gomes Na Biam occupe la 5ème position, Baciro Dja de FREPASNA s’est retrouvé à la 6ème place, alors qu’en 7ème position, il y a le candidat indépendant Carlos Gomes Júnior.

Pendant ce temps, Gabriel Fernandes Indi se retrouve en 8ème position, suivi du candidat du Parti de l’unité nationale (PUN) Idriça Djaló.

La 10ème place est occupée par le président sortant, José Mário, candidat à sa propre succession. Soutenu par le Mouvement pour l’alternance démocratique (MADEM-G15), Umaro Sissoco Embaló est classé à la 11ème place, et Mamadu Iaia Djaló occupe la 12ème et dernière position.

CEI: une requête de l’opposition «jugée recevable» par la Cour africaine (Bédié)

Une requête de la plateforme de l’opposition ivoirienne auprès de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples sur la nouvelle loi constituant la Commission électorale indépendante (CEI) a été « jugée recevable », a annoncé samedi à Yamoussoukro Henri Konan Bédié, lors d’un meeting d’hommage à feu Félix Houphouët-Boigny.« Je voudrais vous informer officiellement que la requête adressée par les groupes parlementaires de l’opposition ivoirienne dont le Pdci à la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples exprimant notre opposition à l’application de la nouvelle loi sur la CEI a été jugée recevable », a dit Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), à un meeting de sa formation.

« Nous espérons une conclusion heureuse dans les prochains mois », a ajouté M. Henri Konan Bédié, tout en saluant les frères et amis des partis politiques qui ont répondu à l’appel pour la constitution de la plateforme non-idéologique de l’opposition, regroupée pour la conquête du pouvoir.  

Dans une adresse à des milliers de militants, sur la Place Jean Paul II de Yamoussoukro, M. Bédié a salué sur sa terre natale, la mémoire de feu Félix Houphouët-Boigny, fondateur du Pdci, appelant les militants à ne point céder à la peur dans l’élan pour la reconquête du pouvoir d’Etat.

Pour l’opposition, il y a « un déséquilibre structurel savamment aménagé qui place de façon très claire cette CEI sous l’emprise du pouvoir actuel. C’est pourquoi, cette Commission électorale indépendante  n’éteint en rien les contestations pertinentes et les fortes réserves émises par les forces politiques ».

Entrés en discussion avec le gouvernement ivoirien depuis le 21 janvier 2019 sur la question de la CEI, les partis politiques de l’opposition regroupés au sein de la Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la Paix (CDRP), n’ont pu poursuivre les débats, suite à des divergences. 

Déplorant « l’obstination du gouvernement à poursuivre dans une voie non consensuelle et porteuse de graves menaces pour l’avenir » du pays, les trois groupes parlementaire de l’opposition ont à nouveau saisi la Cour en vue de « déclarer cette nouvelle CEI non conforme aux instruments internationaux auxquels la Côte d’Ivoire est partie ». 

Les partis politiques de l’opposition demandent une « réforme profonde de la CEI » et exigent que les discussions soient étendues à l’ensemble des questions relatives, tant à la composition, qu’au cadre juridique et institutionnel des élections.

En son arrêt du 18 novembre 2016, la Cour africaine des Droits de l’Homme et des peuples a demandé à l’Etat de Côte d’Ivoire de reformer la CEI afin qu’elle soit conforme à ses engagements internationaux. L’opposition qui rejette la nouvelle CEI, veut une réforme en profondeur de l’institution avec un président issu de la société civile.  

Ce meeting qui intervient au lendemain de l’anniversaire de la naissance de feu Félix Houphouët-Boigny, se veut une remobilisation des militants pour l’élection présidentielle d’octobre 2020 que le Pdci compte remporter avec la collaboration de l’opposition dont le Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Laurent Gbagbo. 

Le Pdci devra affronter pour ce faire son ex-allié, le Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), le parti au pouvoir. Selon M. Bédié, chef de ce parti, le parti unifié Rhdp est « nain » à côté de sa formation et n’arrive pas à sa ceinture. 

M. Bédié a dénoncé des « abus de déstabilisation des partis politiques » et une « justice aux ordres » en allusion à la condamnation de son vice-président Jacques Mangoua,  écroué pour détention illégale de munitions, tout en invitant les militants à se réveiller « pour dire non à cette dictature rampante ».

A ce meeting, le Front populaire ivoirien (FPI), était représenté par Assoa Adou, son secrétaire général. Àu nom de M. Gbagbo, il a salué cette « trajectoire de la paix tracée » par M. Bédié, en instituant la plateforme de l’opposition pour la réconciliation de la Côte d’Ivoire. 

 « Tous ceux qui hésitent à nous rejoindre, je les invite à la faire » afin de construire le pays de la vraie fraternité, a-t-il lancé.  Pour lui, la « mobilisation est urgente pour la libération de la Côte d’Ivoire ».

Pour sa part, le président de Rassemblement pour la Côte d’Ivoire (Raci, opposition), Soro Kagnigui, un parti proche de Guillaume Soro, a laissé entendre que sa formation a sa part de responsabilité dans l’histoire de la Côte d’Ivoire et de façon responsable l’accepte, l’assume de demande « pardon ».

« Nous demandons pardon aux Ivoiriens et aux Ivoiriennes, nous demandons pardon à papa Henri Konan Bédié, nous demandons pardon à papa Laurent Gbagbo », fondateur du FPI, actuellement à Bruxelles, en attente du dénouement de son procès à la Cour pénale internationale (CPI), a-t-il dit. 

La Commission centrale de la CEI a été mise en place. Les membres, au nombre de 15 qui ont prêté serment, ont déjà pris fonction après l’élection du président de cette institution en charge d’organiser les élections en Côte d’Ivoire.

 

Côte d’Ivoire/Présidentielle 2020: «C’est décidé, je suis candidat pour 2020» (Soro)

L’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Kigbafori Soro a mis fin aux supputations sur son éventuelle candidature à la présidentielle ivoirienne de 2020 en affirmant dans une interview diffusée vendredi soir sur les antennes de la télévision internationale française France 24 que « c’est décidé je suis candidat ».« Il y a longtemps, j’ai beaucoup réfléchi à cette question qui m’a maintes fois été posée. C’est décidé je suis candidat… J’ai décidé de prendre mon destin en main. J’ai décidé de m’assumer et de faire cavalier seul», a dit M. Soro.

 « J’irai à la présidentielle avec le soutien du peuple de Côte d’Ivoire. C’est au seul peuple de Côte d’Ivoire de décider qui présidera à sa destinée.  J’espère être le Guillaume Soro de Côte d’Ivoire et être élu président en  2020», a-t-il ajouté.

Hormis sa candidature à cette élection de 2020,  plusieurs sujets  étaient au menu de cet entretien de l’ancien patron de l’hémicycle ivoirien dont son  arrestation manquée à Barcelone ( Espagne) la semaine dernière, la nouvelle Commission électorale indépendante ( CEI), ses rapports avec le président ivoirien Alassane Ouattara, l’éventuelle rencontre entre lui et l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo en liberté conditionnelle à Bruxelles en Belgique, ses ennuis judiciaires…

« J’ai des craintes pour la stabilité et la paix  en Côte d’Ivoire. Tout le monde sait que cette CEI va brûler la Côte d’Ivoire », a estimé M. Soro relativement à la mise en place de la nouvelle CEI (institution chargée d’organiser les élections dans le pays).

 En ce qui concerne son arrestation manquée la semaine dernière à Barcelone, M. Soro qui a déjà déposé une plainte a indiqué que « la justice espagnole dira qui est derrière ». Quant à une éventuelle rencontre entre lui et l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, l’ancien chef du parlement ivoirien a fait  savoir qu’il « ne verrait aucun d’inconvénients » si M. Gbagbo était disposé à le recevoir.

Il a d’ailleurs révélé que « nous avons des contacts par personne interposée ». S’agissant de ses rapports avec le président Alassane Ouattara, M. Soro a fait savoir « qu’au plan politique, je pense que la rupture est consommée puisque j’ai lancé mon mouvement. Mais au plan personnel et humain je continue à garder beaucoup de  respect pour le président Ouattara ».  M. Soro a conclu en annonçant son retour en Côte d’Ivoire la semaine prochaine.

Elections au Mozambique : la Renamo boycotte la compilation des résultats

La Renamo, principal parti d’opposition au Mozambique a décidé de boycotter la compilation des votes dans tous les districts du pays, alléguant des irrégularités dans le scrutin du 15 octobre 2019.La Renamo a déclaré avoir ordonné à ses représentants de ne participer en aucune manière au décompte des bulletins de vote après les élections générales de mardi dernier.

Le parti n’a pas encore répertorié les cas d’irrégularités dans les scrutins et a fait connaître sa position sur les résultats des élections.

Les observateurs des bureaux de vote de l’Union européenne et du Commonwealth ont critiqué le processus qui a précédé les élections qu’ils qualifient d’inéquitable.

Dans le même temps, le président sortant Filipe Nyusi et son parti, le Frelimo, sont sur le point de remporter une victoire écrasante, selon les résultats publiés par la Commission électorale.

Selon le Secrétariat technique de la Commission électorale (STAE), Nyusi a acquis ce qu’il a qualifié d’avance irréfutable, au vu de des résultats du dépouillement dans les trois provinces décisives de Gaza, Inhambane et Sofala.

Les résultats montrent que Nyusi a recueilli au moins 70% des suffrages dans les trois provinces, alors que son principal adversaire, Ossufo Momade de la Résistance nationale du Mozambique (Renamo) n’a remporté que 21% des suffrages exprimés.

Le leader Mouvement démocratique du Mozambique (MDM, plus petit parti) Daviz Simango, s’est classé troisième avec 7% des voix, alors que Mario Albino (encore méconnu) du Parti de l’action du Mouvement pour le salut intégral (AMUSI) a recueilli moins d’un pour cent des suffrages.

En ce qui concerne les élections législatives, le Frelimo, le parti au pouvoir de Nyusi, est arrivé largement en tête dans la plupart des provinces et devrait nommer en son sein le plus grand nombre des gouverneurs de provinces, notamment celle de Nampula, la région natale de Momade, son principal adversaire.

Elections mozambicaines : le président sortant Nyusi en tête (résultats provisoires)

Le président sortant, Filipe Nyusi est en tête des premiers résultats des sixièmes élections générales du Mozambique de mardi dernier.Cependant, les résultats disponibles à l’heure actuelle sont si peu nombreux qu’il serait hasardeux d’en tirer des conclusions et d’après la chaîne de télévision privée Soico Televisao Stv, les résultats de trois bureaux de vote de Maputo sont les suivants : Filipe Nyusi (Frelimo) 1.152 voix, Ossufo Momade (Renamo) 297 voix et Davis Simango (MDM) 118 voix.

Le résultat d’un seul bureau de vote à Gaza, situé à Xai-Xai, la capitale de la province de Gaza (sud) est le suivant : Filipe Nyusi (Frelimo) 301, Ossufo Momade (Renamo) 72, Davis Simango (MDM) 18.

Les analystes estiment que ces quelques premiers résultats n’ont rien d’étonnant puisque Gaza a toujours été un fief politique du Frelimo, bien que la position de ce parti au pouvoir se soit affaiblie à Maputo au cours des dernières années. Il n’a jamais semblé que le parti au pouvoir risquerait de perdre le contrôle de la capitale.

Les résultats arrivent plus rapidement de Maputo que de toute autre circonscription car, les électeurs de la capitale ne disposaient que de deux bulletins de vote (pour la présidentielle et les législatives).

Dans toutes les autres circonscriptions, il y avait un troisième bulletin de vote, pour l’Assemblée provinciale, une institution qui n’existe pas dans la capitale.

Jusqu’à présent, aucun résultat n’est disponible pour les provinces les plus peuplées de Nampula et de Zambezia, régions considérées comme le théâtre de rudes joutes électorales.

Par ailleurs, la police mozambicaine a lancé des gaz lacrymogènes mardi soir pour disperser une foule d’électeurs qui protestaient contre le fait que leurs noms ne figurent pas sur la liste électorale du bureau de vote où ils se sont inscrits dans un district de la province centrale de Zambezia.

La crise en Guinée était « prévisible et évitable » (analyste)

Les manifestations initiées depuis lundi en Guinée par le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) ont causé des morts aussi bien chez les civils que chez les militaires, mais c’est « une crise politique (qui était) parfaitement prévisible et évitable », a expliqué à APAnews le Béninois Gilles Yabi, analyste des conflits politiques.« On est dans une situation qui a été provoquée par l’intention de changer de constitution sans qu’on ne comprenne vraiment les arguments qui pourraient justifier cela, en dehors d’une volonté prêtée au président Alpha Condé de rester au pouvoir » alors que son second mandat termine dans un an, a noté Gilles Yabi, ancien journaliste de l’hebdomadaire Jeune Afrique.

Hier lundi, l’opposition a fait état de cinq morts là où le gouvernement a déploré deux décès, dont un gendarme, à la suite des manifestations initiées dans le pays par le FNDC contre un éventuel troisième mandat du chef de l’Etat Alpha Condé.

Pour Gilles Yabi, « c’est une situation grave dès lors qu’on a des victimes ».

Alpha Condé doit s’adresser mardi soir à ses compatriotes suite aux manifestations meurtrières de la veille. Mais son discours ne saura faire fléchir les « mobilisations » que s’il renonce à son projet de référendum, a expliqué M. Yabi, fondateur de Wathi, un think tank multidisciplinaire sur les dynamiques ouest-africaines.

« Le contenu du message sera déterminant s’il consiste à une renonciation à ce projet. Mais s’il consiste à prendre acte des manifestations et à rappeler que le gouvernement ne tolérera aucun débordement, ça ne changera pas la donne et les mobilisations vont se poursuivre », a-t-il alerté.

Toutefois, Gilles Yabi ne perd pas espoir au sens de responsabilité d’Alpha Condé, estimant qu’il « faut attendre (le) message (de ce soir). Peut-être qu’il traduira une prise de conscience de la gravité de la situation et qui aura une annonce peut-être inattendue ».

« On a vu beaucoup de situations en Afrique de modification de la Constitution qui se limitait à une volonté pour le président en place de rester au pouvoir. Donc je crois qu’aujourd’hui, en Guinée, tout le monde se rend bien compte que c’est l’hypothèse la plus probable ».

Encore que « la constitution actuelle verrouille un certain nombre d’articles notamment ceux qui concernent le nombre de mandats », a poursuivi le président de Wathi, avant de noter que « beaucoup de mystères et de suspicions » pèsent sur le projet de la nouvelle constitution de la Guinée.

Les Mozambicains aux urnes sur fond de tensions et d’accusations de fraudes

Les Mozambicains votent depuis mardi matin pour élire leur président, les membres du parlement et les gouverneurs de provinces sur fond d’allégations d’irrégularités dans le déroulement du scrutin.Le vote a débuté à 7h00 (05h00 GMT) dans la plupart des 20.162 bureaux de vote ouverts, disséminés dans ce vaste pays d’Afrique australe.

Selon des observateurs, de longues files d’attente ont été observées dans les bureaux de vote de plusieurs provinces, notamment à Nampula et à Zambezia.

Le président Filipe Nyusi a voté dans une école de Maputo, tandis que son principal rival, le chef de la Renamo, Ossufo Momade a voté dans sa ville natale de l’Ile de Mozambique, dans la province de Nampula.

Nyusi, qui brique un second mandat, a appelé ses compatriotes à montrer que «nous défendons la démocratie et la tolérance». « Continuons ce processus de manière sereine. La paix signifie que tout doit être fait conformément aux règles », a déclaré Nyusi après avoir voté.

La plupart des analystes estiment que le président, âgé de 60 ans, remportera facilement le scrutin pour un second mandat de cinq ans, en dépit du fait que sa popularité a baissé du fait de la crise financière née de la corruption présumée de l’Etat.

Momade a toutefois promis qu’il « n’acceptera jamais » des « résultats électoraux truqués ».

« Si ces résultats sont manipulés, nous ne pourrons jamais les accepter et nous sommes déterminés à faire tout ce que les gens nous indiqueront », a déclaré Momade aux journalistes après son vote. Il a allégué que le Frelimo au pouvoir tentait de manipuler le vote en bourrant des bulletins de vote et a montré aux journalistes deux bulletins de vote qui, selon lui, auraient été confisqués à un membre du parti au pouvoir.

Le vote devrait s’achever à 18 heures et les résultats préliminaires devraient commencer à sortir à partir de mercredi, bien que la législation mozambicaine accorde jusqu’à 15 jours pour l’annonce du résultat définitif du scrutin.

Les élections sont considérées comme un test décisif pour l’accord de paix fragile signé par les deux dirigeants en août dernier, et qui a mis fin à des années d’affrontements armés entre les militants de la Renamo et les troupes gouvernementales.

L’insécurité fait également peser une menace croissante, au moins dix bureaux de vote n’ayant pas pu ouvrir leurs portes dans la province la plus septentrionale de Cabo Delgado, les autorités électorales du Mozambique ayant déclaré ne pas pouvoir garantir la sécurité des attaques d’extrémistes qui ont tué plus de 400 personnes au cours des deux dernières années. Cela signifie que quelque 5.400 personnes ne sont pas en mesure de voter dans la zone.

Mauritanie : les raisons d’un changement apaisé

Il y a environ deux mois, les Mauritaniens portaient au pouvoir, l’ancien général Mohamed Ould Cheikh Ghazouani à l’issue d’une élection présidentielle où l’opposition s’est beaucoup déployée face à un homme issu de l’institution militaire.
Contrairement à la tradition, mais aussi aux prévisions, la dernière élection présidentielle en Mauritanie n’a pas débouché sur l’habituelle confrontation qui a toujours caractérisé la vie politique du pays au cours des dernières décennies.Une confrontation qui a parfois été entachée de sang, connu des procès, des emprisonnements et même des tentatives de coup d’Etat.

On est en droit de s’interroger quant au secret de ce cas rare de climat calme et apaisé qui a marqué les premières semaines du nouveau président mauritanien qui a entamé ses premiers pas au pouvoir dans une ambiance épargnée par la tension.

Il faudrait d’abord souligner les conditions qui ont préparé le terrain à l’accession au pouvoir d’Ould Cheikh Ghazouani.

L’homme fait partie d’un groupe d’officiers que les études et la formation militaire ont réunis à l’académie militaire de Meknès, au Maroc, avant d’être propulsés au-devant de la scène en août 2005, lors du coup d’état contre l’ancien président Maouiya Ould Sid’Ahmed Taya alors au pouvoir depuis plus de vingt ans.

Il s’agit notamment de Mohamed Ould Abdel Aziz et Mohamed Ould Cheikh Ghazouani. Mais c’est leur aîné, le colonel Ely Ould Mohamed Vall, aujourd’hui disparu, qui fut alors porté au pouvoir. C’était l’un des officiers mauritaniens les plus en vue à l’époque, familier avec les dossiers politiques sensibles, grâce à sa longue expérience au poste de directeur général de la sûreté nationale durant plus de 20 ans.

Les deux cadets attendront trois ans plus tard avant de revenir au-devant de la scène après avoir fomenté un nouveau coup d’Etat contre le président civil élu à l’issu d’un processus électoral inédit dans l’histoire du pays, mais aussi dans le monde arabe : Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, premier chef d’Etat d’un pays membre de la Ligue arabe à être élu de manière démocratique et transparente.

Cette fois-ci, c’est Mohamed Ould Abdel Aziz lui-même qui sera en première ligne, comme il l’avait lui-même répété plusieurs fois et dirigera le pays dix ans durant.

Une période majoritairement marquée par une confrontation ininterrompue avec ses adversaires. Une période considérée comme l’une des plus tendues dans l’histoire du pays.

Sans s’étaler sur les raisons qui ont amené Ould Abdel Aziz à quitter le pouvoir en juin dernier et à renoncer à modifier la constitution afin de briguer un troisième mandat malgré les multiples appels et initiatives de ses soutiens, les circonstances ont propulsé cette fois Mohamed Ould Cheikh Ghazouani au-devant de la scène. Non pas comme auteur ou complice d’un coup d’état, mais comme « sauveur », la classe politique, dont certains pans de l’opposition, ayant perçu en lui l’homme du consensus.

Pour Ould Abdel Aziz, qui venait de quitter le pouvoir, affecté qu’il était, il ne pouvait trouver mieux que son compagnon d’armes pour lui succéder et probablement éviter l’ouverture de dossiers politiques, économiques et d’exactions et violations présumées des droits de l’homme légués par son prédécesseur.

A l’exception du candidat Sidi Mohamed Ould Boubacar qui a pu réunir autour de lui différents segments de diverses sensibilités politiques, les autres candidats de l’opposition, dans leur majorité, ont surtout bénéficié du rejet du pouvoir par des franges de la société, ce qui a été de nature à morceler la classe politique, déjà fortement divisée.

Le climat calme qui a suivi cette présidentielle s’explique par le style policé, la maturité affichée et l’expérience professionnelle du nouvel homme fort mauritanien dont le parcours et la personnalité ont fortement été marqué par deux « héritages »: l’armée et la vie de l’armée.

Mohamed Ould Cheikh Ghazouani a occupé différents postes au sein de l’institution militaire dont certains complexes et très sensibles.

La plus marquante parmi ces responsabilités est certainement son passage durant de longues années à la tête l’Etat-Major général de l’armée dans une étape difficile au cours de laquelle la Mauritanie a été exposée aux dangers du terrorisme qui s’est propagé dans toute la région du Sahel.

Il s’est attelé à reconstituer l’armée mauritanienne par la mise en place d’une stratégie de modernisation en mettant l’accent sur les équipements et le renseignement.

Il a réussi à chasser les groupes armés loin des frontières du pays, une réussite saluée par toute la classe politique du pays, majorité et opposition, mais aussi par la communauté internationale.

L’autre facette de l’homme est imprimée par son éducation religieuse traditionnelle reçue au sein de sa famille, connue dans la région de Boumdeïd (Centre) pour avoir propagé, des siècles durant, les valeurs de la patience face à toutes les difficultés, le dédain du matérialisme, la modestie, l’amour du travail, le respect de l’autre, le sens de l’écoute et de la compréhension.

C’est probablement ce style que lui reconnaissent ses proches, qui lui a permis de communiquer avec l’ensemble de la classe politique, même les plus hostiles et les plus virulents quant aux résultats de la dernière élection présidentielle de fin juin dernier remettant même en cause son élection.

Tout au long des dernières semaines, le président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani a rencontré l’ensemble des dirigeants de l’opposition, paraissant avoir reçu le feu vert pour un changement apaisé et la reconstruction du pays grandement entamé, selon l’opposition, par son compagnon d’armes.

On est en droit de se poser la question de savoir qu’est-ce que Ghazouani a-t-il déployé pour obtenir de telles concessions et amorcer un nouveau départ dans un pays qui compte, dit-on, plus d’un million de politiciens plutôt qu’un million de poètes comme on avait l’habitude de dire dans le monde arabe.

Le secret, comme le révèle ceux qui l’ont connu de près, est certainement sa méthode et sa célèbre phrase « le temps de la confrontation est terminé, place à la concertation avec tous à propos des questions qui intéressent le pays. »

Un style absolument opposé à la méthode de son compagnon qui a refusé d’associer qui que ce soit à la prise des décisions, choisissant la confrontation avec tous, y compris ses très proches, considérant que le pouvoir est une affaire personnelle.

Un comportement, dont il a payé le prix fort, en cultivant la division et la confrontation entre les différentes composantes de l’opposition.

D’aucuns diront que Ghazouani a bénéficié du climat d’espoir qu’il a donné mais qu’il trouvera en face de lui un ensemble de problèmes inquiétants.

Parmi ceux-ci la déchéance de l’administration, et l’accaparement par une poignée d’hommes d’affaires proches de son prédécesseur des vannes de l’économie.

Présidentielle tunisienne : Kaïs Saïed, un « antisystème » au pouvoir

L’universitaire Kaïs Saïed a, selon les estimations provisoires, remporté l’élection présidentielle en Tunisie avec plus de 70% des voix. Partisan d’une véritable révolution institutionnelle, ce juriste de 61 ans prône un renversement de la pyramide des pouvoirs au profit de « conseils locaux ».Porté par une jeunesse avide de changement et qu’il n’a pas manqué de féliciter pour avoir « ouvert une nouvelle page de l’histoire » de la Tunisie en le portant à la magistrature suprême, Kaïs Saïed appelle à se « libérer » des « concepts classiques » incarnés par les partis politiques et la démocratie représentative.

Il entend ainsi impulser, par des assemblées locales, une gouvernance inversée qui ferait du terrain un lieu démocratique de force de proposition, loin du Parlement. De façon plus concrète, il s’agira de « remplacer l’Assemblée parlementaire par une grande Assemblée des régions où les représentants seront désignés localement », souligne l’analyste politique franco-tunisien, Samy Ghorbal.

Mais pour mettre en œuvre cette réforme, fait remarquer l’expert, le très probable nouvel homme fort de Tunis devra obtenir la majorité des 2/3 du Parlement actuel. Cela signifie qu’il demanderait aux députés de voter une révision de la Constitution qui dissoudrait le parlement et « ça s’est compliqué », estime Samy Ghorbal.

« Ce qui est en train de se faire, même d’un point de vue constitutionnel, reste une très grande inconnue parce que la Constitution de 2014, qui est l’œuvre des partis, prévoit des procédures de révisions de la Constitution très compliquées », poursuit l’analyste franco-tunisien.

Nationaliste arabe convaincu, Kaïs Saïed, 61 ans, est né dans une famille originaire de Beni Khiar sur la côte est de la Tunisie. Fils d’un fonctionnaire municipal et d’une mère juriste mais restée au foyer, il grandit à Rhadès, banlieue sud de Tunis. Il est un pur produit de l’enseignement public tunisien.

Après l’obtention d’un diplôme à l’Académie internationale de Droit public à Tunis, il a brièvement dirigé une Faculté de Droit public à Sousse (centre-est).  L’enseignant-assistant rejoint ensuite en 1999, la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de Tunis où il a pris sa retraite l’année dernière.

Partisan de l’application de la peine de mort, hostile à la dépénalisation de l’homosexualité et à l’égalité homme-femme dans l’héritage, il n’hésite pas à afficher son conservatisme moral et religieux et son opposition à toute coopération avec Israël dont il considère toute relation comme un acte de « haute trahison ».

Spécialiste du Droit constitutionnel, Kaïs Saïed, surnommé « Robocop » par ses partisans du fait de sa diction saccadée, est père de deux filles et d’un garçon. Ses anciens étudiants gardent de lui sa dévotion : « Il pouvait passer des heures en dehors des cours pour expliquer tel point ou pour faire comprendre la note d’un examen », témoigne l’un d’eux sur Twitter.

« La victoire de Kaïs Saïed consacre la mort du système politique tunisien » (analyste)

Kaïs Saïed, candidat indépendant à la présidentielle tunisienne, est annoncé vainqueur du second tour par les instituts de sondage Sigma et Emrhod qui le créditent respectivement de 76,9 % et 72,5 % des suffrages valablement exprimés. Dans un entretien exclusif accordé à APAnews, Seidik Abba, journaliste, écrivain et ancien rédacteur en chef central de l’hebdomadaire Jeune Afrique, décrypte ce fait politique majeur.Quelles leçons tirer de l’élection annoncée de Kaïs Saïed à la tête de la Tunisie ?

« La victoire de Kaïs Saïed consacre la mort du système politique tel qu’il a été conçu et pratiqué en Tunisie. Jusqu’ici, les partis politiques traditionnels remportaient les élections. Mais la perte de foi dans les partis traditionnels fait que les candidats indépendants ont connu des percées significatives aux différents scrutins organisés depuis la révolution en 2011. Les partis traditionnels, que ça soit Ennahda ou encore Nidaa Tounes, n’ont pas apporté les changements espérés par les citoyens. Aujourd’hui, les gens veulent un autre changement. Pour les Tunisiens, celui-ci ne peut venir que de personnes qui n’appartiennent pas au système. Et Kaïs Saïed a capitalisé sur ça en disant qu’une fois élu, il aura les mains libres pour réformer le pays puisqu’il n’appartient à aucun parti politique ».

Peut-t-il réformer la situation du pays, notamment en redressant l’économie ?

« Il aura les mains libres pour mener des réformes. Car il ne doit rien à une formation politique, à une coalition de partis, aux grands lobbies économiques, aux syndicalistes et à la société civile. Kaïs Saïed n’a pas noué d’alliances pour être élu. Par contre, au plan économique, il lui faudra négocier et rassurer les investisseurs. L’économie de la Tunisie dépend fortement des services. Sa légitimité, puis qu’il a gagné la présidentielle avec plus 70% des suffrages, pourrait l’aider à redynamiser l’économie tunisienne durement éprouvée par la situation sécuritaire. Il faudra donc s’appuyer sur le tourisme et le succès de cette politique passe par la sécurisation accrue du pays ».

Huit ans après la chute du régime de Zine el-Abidine Ben Ali, la Tunisie semble toujours chercher sa voie. Qu’est-ce qui l’explique ?

« La Tunisie est le seul pays du  » Printemps arabe  » qui a survécu à sa révolution. En Egypte, elle a permis aux Frères musulmans de conquérir le pouvoir mais le maréchal Abdel Fattah al-Sissi a fait un coup d’Etat. En Lybie, c’est le chaos total. La Tunisie a quand même réussi à organiser des élections démocratiques. Elle n’a pas vécu de guerre civile ou de violences à grande échelle. Quand on sort d’une révolution comme celle de Jasmin où tout a été bouleversé, c’est clair que le chemin peut être long pour se reconstruire. Mais la Tunisie est sur la bonne voie. On peut dire que le bilan de l’expérience démocratique post-révolution est positif même s’il reste beaucoup à faire sur le plan économique. La démocratie a progressé, la presse est libre et les citoyens ne se cachent plus pour parler de ce qui se passe dans leur pays. On n’efface pas une quarantaine d’années de dictature, de monopartisme en 8 ans. Il est normal qu’il y ait de l’impatience mais je pense que le pays est sur la bonne voie. La Tunisie ira à son rythme et à la fin peut être que son expérience démocratique va inspirer d’autres pays africains ».

Tunisie : Kais Saied, vainqueur de la présidentielle (sondages)

Le constitutionnalise Kais Saied a remporté le second tour de l’élection présidentielle tunisienne de dimanche avec 76,9 pourcent des voix, devant son rival Nabil Karoui, président du parti « Qalb Tounès », qui a engragé 23,1 pourcent, selon un sondage de sortie des urnes réalisé par « Sigma Conseil ».Ces chiffres issus du sondage établi sur un échantillon de 14.000 électeurs ont été également annoncés par la la chaîne publique Wataniya 1. 

Un autre institut de sondage Emrohod Consulting a, lui, avancé un taux de 72,5 pourcent en faveur du candidat indépendant  l’universitaire Kais Saied contre 27,4 pour l’homme d’affaires Nabil Karoui.

 Les résultats officiels ne devraient pas être connus avant mardi.

Tunisie : ouverture des bureaux de vote pour le second tour de la présidentielle

Les Tunisiens ont commencé à voter dimanche pour le second tour de l’élection présidentielle qui met en lice deux candidats anti-système, Nabil Karoui et Saïd Kaïes arrivés en tête à l’issue du premier tour du 15 septembre dernier.Les bureaux de vote sont ouverts dès 7 heures (8h GMT) sur l’ensemble du territoire national alors qu’à l’étranger, le scrutin avait déjà commencé depuis vendredi. 

Après le premier tour du 15 septembre et les législatives du 6 octobre, c’est la troisième fois en un mois, que les quelque sept millions d’électeurs tunisiens sont appelés aux urnes.

Selon les résultats du premier tour proclamés le 17 septembre par l’instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE), l’universitaire Kais Saied avait obtenu 620 711 voix soit 18,4% des suffrages exprimés alors que l’homme d’affaires et président du parti Qalb Tounes (Au cœur de la Tunisie), Nabil Karoui, alors en prison, avait recueilli raflé 5 25 517 voix, avec un pourcentage de 15,58.

 

Sans représentant à la CEI, le Pdci ira à la présidentielle de 2020 et va «gagner» (Guikahué)

Sans représentant à la Commission électorale indépendante (CEI), le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, ex-allié au pouvoir), ira à la présidentielle de 2020 et va « gagner », selon son secrétaire exécutif en chef, Maurice Kakou Guikahué.Le Pdci n’a pas de membre à la CEI, mais à « ces élections (présidentielles de 2020) on va y aller et puis on va gagner », a déclaré jeudi au siège du Pdci à Cocody, dans l’Est d’Abidjan, le secrétaire exécutif du parti, Maurice Kakou Guikahué, face à la presse.

M. Guikahé a annoncé un rassemblement, les 18 et 19 octobre 2019, des militants du Pdci à Yamoussoukro, dans le centre du pays, sur les terres de feu Félix Houphouët-Boigny, premier président de la Côte d’Ivoire et fondateur du Pdci.

Selon M. Guikahué, cette mobilisation se veut un « pèlerinage »  à Yamoussoukro en hommage à M. Félix Houphouët-Boigny pour « montrer que le Pdci existe pour que ceux qui bavardent nous laissent en paix et qu’on commence à apprêter l’élection de 2020 ». 

Les partis politiques en Côte d’Ivoire sont en ordre de bataille pour 2020. Le Pdci, ex-allié du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp, pouvoir), qui n’a pu obtenir l’alternance auprès de ses alliés, veut reconquérir le pouvoir avec des partis de l’opposition.

M. Guikahué a dénoncé l’emprisonnement de Jacques Mangoua, vice-président du Pdci et président du Conseil régional du Gbèkè (centre ivoirien), notamment accusé de détention illégale de munitions d’armes de guerre. Pour lui, le flagrant délit évoqué a permis d’écarter une enquête et de le condamner.

« C’est un complot politique », a asséné le secrétaire exécutif du Pdci, Maurice Kakou Guikahué, qui a appelé le pouvoir à « apaiser la situation » socio-politique, qui semble actuellement tendue du fait de la rupture du dialogue entre le pouvoir et l’opposition.

La plate-forme de l’opposition ivoirienne conduite par le Pdci exige une Commission électorale indépendante qui ne comporte pas de représentants de parti politique. La CEI centrale, forte de 15 membres, comprend trois représentants du pouvoir et trois autres de l’opposition.