Présidentielle kényane : Kenyatta soutient l’opposant Odinga

Le président kényan Uhuru Kenyatta appelle ses partisans à voter pour Raila Odinga, le leader de l’opposition, pour la présidentielle du 9 août 2022.C’est un coup de tonnerre au Kenya. Le président sortant Uhuru Kenyatta (60 ans) qui ne peut pas se représenter à la prochaine présidentielle du 9 août 2022, a officiellement appelé ses partisans à soutenir l’opposant Raila Odinga, qui l’a rejoint en 2017, au détriment de son vice-président William Ruto.

Odinga (77 ans), qui en sera à sa cinquième tentative, se présentera sous la bannière de l’Alliance Azimio la Umoja, composée de près de dix partis. Le président sortant estime que Raila Odinga mettait plus en avant les intérêts du pays. S’il est élu, Kenyatta fils a indiqué qu’il serait en paix pour lui remettre le « flambeau du pouvoir ». 

Tout le contraire de son vice-président William Ruto (55 ans), le leader de l’Alliance démocratique unie, avec qui il est en brouille depuis ses retrouvailles avec Odinga. Convaincu que son heure a sonné, William Ruto est décidé à briguer les suffrages des Kenyans même sans le soutien de la machine électorale du parti au pouvoir.

Beaucoup de ses proches ont démissionné du gouvernement pour venir renforcer son camp. N’ayant plus rien à perdre devant la machine Odinga – Kenyatta, Ruto compte sur les ralliements pour remporter la présidentielle.

Entre lui et Kenyatta, c’était avant tout une alliance de raison pour échapper à la Cour pénale internationale (CPI). Les deux figures politiques étaient condamnées en 2012 par la CPI pour les violences postélectorales de 2007 et 2008 opposant les ethnies Kalenjin et Kikuyu faisant 1200 morts. Mais en 2013, ils s’allient et remportent la présidentielle contre l’opposant Raila Odinga, poussant quelques mois plus tard la CPI à prononcer un non-lieu en 2014 pour le président Uhuru Kenyatta puis en 2016 pour son vice-président William Ruto.

Mais les retrouvailles entre Kenyatta et le chef historique de l’opposition Odinga dès sa réélection en 2017 changent la donne pour William Ruto qui perd l’appui de Kenyatta plus enclin à soutenir l’opposant d’hier devenu son allié, plutôt que son vice-président, avec qui les relations se sont dégradées au fil de son second et dernier mandat.

Uhuru Kenyatta et Raila Odinga symbolisent la rivalité de deux dynasties familiales qui règnent sur le pays depuis plusieurs décennies. Les Kényans perçoivent ces deux personnages politiques à travers « leurs pères » Jomo Kenyatta et Oginga Odinga qui ont ensemble fondé et dirigé le Kenya en 1964, respectivement en tant que président et vice-président.

Corne de l’Afrique : une nouvelle Envoyée spéciale de l’Onu

Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a annoncé mardi la nomination de Hanna Serwaa Tetteh, du Ghana, au poste d’Envoyée spéciale pour la Corne de l’Afrique.Elle succède à Parfait Onanga-Anyanga du Gabon à qui le Secrétaire général réitère sa profonde gratitude et son appréciation pour son service dévoué.

Mme Tetteh apporte à ce poste des décennies d’expérience aux niveaux national, régional et international, notamment ses compétences dans la recherche d’un consensus entre les parties prenantes, ce qui lui permettra de renforcer le partenariat entre l’Onu et les pays de la Corne de l’Afrique, ainsi qu’avec l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), dans le domaine de la paix et de la sécurité, selon une note de presse publiée par le bureau du Secrétaire général.

Elle a été nommée en 2019, Représentante spéciale du Secrétaire général auprès de l’Union africaine et de chef du Bureau des Nations unies auprès de l’Union africaine. Avant cela, elle a occupé le poste de Directrice générale de l’Office des Nations unies à Nairobi.

Elle a également fait partie du Cabinet du gouvernement ghanéen en tant que ministre des affaires étrangères, période pendant laquelle elle était également membre du Conseil national de sécurité et du Conseil des forces armées (2013-2017). Elle a été ministre du Commerce et de l’industrie (2009-2013).

De 2014 à 2015, elle a été présidente du Conseil des ministres ainsi que du Conseil de médiation et de sécurité de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.

Au cours de son mandat de ministre du Commerce et de l’Industrie, elle a été membre de l’équipe de gestion économique du gouvernement, du conseil d’administration de la Millennium Development Authority et de la National Development Planning Commission, ainsi que présidente du Ghana Free Zones Board. En 2009, elle a été porte-parole de l’équipe de transition administrative du président John Evans Atta Mills.

Ethiopie : des Camerounais arrêtés pour trafic de fausse monnaie

Les deux ressortissants du Cameroun sont accusés d’avoir mis sur pied un réseau de fabrication de fausses devises étrangères à Addis Abeba.Les deux suspects ont été arrêtés alors qu’ils tentaient d’imprimer et de faire circuler des billets en devise étrangère, notamment des dollars américains, dans une maison située dans le quartier de Bole.

Selon la police éthiopienne, les suspects se sont livrés à une activité frauduleuse en prétendant pouvoir imprimer jusqu’à 4 millions de dollars américains en 24 heures.

Des billets de banque de Chine, du Myanmar, de Tanzanie, du Soudan et des États-Unis figurent parmi les devises étrangères saisies par la police.

L’Ethiopienne Gebrzihair remporte le semi-marathon de Ras el Khaïmah

L’athlète éthiopienne établit un nouveau temps de référence sur le semi-marathon à pied de Ras el Khaïmah organisé aux Emirats arabes unis.Girmawit Gebrzihair a remporté le semi-marathon féminin de Ras Al Khaimah (Emirats arabes) dimanche avec un temps exceptionnel de 01:04:13.

Elle a établi un nouveau record du parcours pour la 15e édition du semi-marathon le plus rapide du monde. L’athlète olympique kenyane Hellen Obiri a pris la deuxième place, franchissant la ligne d’arrivée avec un temps de 01:04:22, tandis que la troisième place est revenue à Sheila Chepkirui, qui a obtenu un temps de 01:04:36.

« Félicitations à Gebrzihair pour avoir réalisé une course incroyable du début à la fin, et au reste du peloton pour avoir fourni son meilleur effort pour le retour du semi-marathon de Ras Al Khaimah 2022 », a déclaré Raki Phillips, président de l’Autorité de développement touristique de Ras Al Khaimah.

Le semi-marathon de Ras el Khaïmah fait partie des IAAF Road Race Label Events, dans la catégorie des « Labels d’or ».

Le Burundi veut renforcer sa coopération avec l’UE

Le Burundi et l’Union Européenne se sont engagés à booster leurs relations.Le Chef de l’Etat burundais, Evariste Ndayishimiye, a déclaré dimanche 20 février, que son pays et l’Union Européenne (UE) ont convenu de renforcer les relations de coopération à travers la promotion du dialogue.

« Avec le président du Conseil Européen, nous sommes arrivés à un consensus qu’on va tout faire pour entretenir nos relations pour qu’il n’y ait plus de divergences. Pour ce faire, il faut renforcer le dialogue », a déclaré M. Ndayishimiye.

Le président qui participait au 6e Sommet Union Européenne-Union Africaine se (17-18 février 2022) s’est félicité que le Burundi, au cours d’une table ronde sur l’agriculture et le développement durable, ait eu une opportunité de présenter son expérience en matière agricole.

« Etant donné que le Burundi comme l’Union Africaine a dédié cette année à la révolution agricole, nous avons présenté nos stratégies qui ont été bien appréciées car dans moins de 2 ans nous voyons des résultats positifs par rapport à la lutte contre la faim », a-t-il dit, évoquant également sa satisfaction pour la solidarité des pays dans la lutte contre le terrorisme international, en référence à la table ronde sur la paix et la sécurité organisée lors de ce sommet.

Le président Ndayishimiye a en outre révélé qu’en marge de ce sommet, il s’est entretenu avec d’autres chefs d’Etat et de Gouvernement, une occasion qui lui a permis de remercier les présidents Uhuru Kenyatta du Kenya et Samia Suluhu de la Tanzanie pour s’être investis dans le combat contre la levée des sanctions imposées par l’Union Européenne au Burundi.

« Même les opposants ont participé activement et positivement ; j’ai été content de voir que l’esprit des Burundais change vers la création d’un bon environnement pour la génération future », a laissé entendre le Président de la République.

Il a tout de même fustigé le comportement de certains Burundais qui aspirent encore à la perturbation de la paix et la sécurité, faisant allusion à une poignée de ses compatriotes qui ont manifesté contre la levée des sanctions qui étaient imposées au Burundi.

« J’ai eu la honte de voir qu’il y a encore des Burundais qui n’aiment pas leur pays », a conclu le chef de l’Etat, avant d’inviter les leaders des partis politiques à inculquer à leurs militants des valeurs morales.

Une exposition sur le café et le thé au Rwanda

La capitale rwandaise, Kigali, va accueillir une exposition sur le café et le thé africains.La première édition de l’Africa Coffee & Tea Expo (ACT) aura lieu au Village des Expositions du Centre de conférence de Kigali (KCC) du 12 au 14 juillet 2022, ont révélé lundi ses organisateurs.

La rencontre va favoriser les liens commerciaux entre les producteurs africains de café et de thé et les acheteurs internationaux, en présentant les meilleurs produits africains sur le marché mondial.

Sous le thème « Café et thé africains, la chaîne de valeur pour des pratiques durables », l’exposition de trois jours sera une plateforme de mise en réseau B2B du café et du thé sur le continent africain, fournissant principalement des connexions ciblées pour un contenu stratégique de croissance du secteur afin de répondre aux besoins des partenaires impliqués.

L’évènement sera un moment opportun pour évaluer les défis auxquels le continent africain est confronté dans les deux secteurs de l’agrobusiness et explorer les opportunités disponibles. En plus de discuter des actions qui permettront d’améliorer la qualité et la compétitivité du café et du thé en provenance d’Afrique, l’exposition contribuera à la promotion, à la croissance des marchés existants et à l’exploration de nouveaux marchés.

« Le café et le thé continuent de jouer un rôle de premier plan dans l’économie de l’Afrique et dans la vie de nos producteurs et opérateurs commerciaux. Le continent contribue respectivement à 11% et 37% des exportations mondiales de ces deux cultures de rente. Cela contribue de manière significative aux recettes en devises et à la monétisation de l’économie rurale. C’est quelque chose d’important dont nous devons discuter plus souvent pour que ses revenus soient encore plus importants », a affirmé Claude Bizimana, le PDG du National Agricultural Export Development Board.

OMS: six pays d’Afrique vont produire des vaccins à ARNm

L’Organisation Nations unies pour la santé (OMS) a choisi l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Kenya, le Nigeria, le Sénégal et la Tunisie pour recevoir la technologie nécessaire à la production de vaccins à l’acide ribonucléique messager, ARN messager, ou ARNm.L’annonce a été faite lors d’une cérémonie organisée par le Conseil européen, la France, l’Afrique du Sud et l’OMS lors du sommet UA-UE à Bruxelles le 17 et 18 février 2022.

Le Centre mondial de transfert de technologie ARNm a été créé en 2021 pour soutenir les fabricants des pays à revenu faible ou intermédiaire ; il va maintenant aider les six pays africains à produire leurs propres vaccins selon les normes internationales.

Essentiellement mis en place pour répondre à l’urgence Covid-19, le hub a le potentiel d’étendre la capacité de fabrication d’autres produits, notamment des médicaments. « C’est une initiative qui nous permettra de fabriquer nos propres vaccins et cela, pour nous, est très important », a déclaré Cyril Ramaphosa, le président sud-africain.

« Cela signifie le respect mutuel, la reconnaissance mutuelle de ce que nous pouvons tous apporter à la fête, l’investissement dans nos économies, l’investissement dans les infrastructures et, à bien des égards, le fait de renvoyer l’ascenseur au continent », a-t-il ajouté.

L’OMS et ses partenaires vont travailler avec les pays bénéficiaires pour élaborer une feuille de route et mettre en place la formation et le soutien nécessaires pour qu’ils puissent commencer à produire des vaccins dès que possible, a indiqué l’Agence onusienne.

Ouganda : Bolloré désignée meilleure société de dédouanement

L’autorité fiscale de l’Ouganda (URA, sigle anglais) a nommé Bolloré Transport & Logistics meilleur agent de dédouanement pour l’année 2021.Ce titre distingue Bolloré Transport & Logistics en tant que meilleur mobilisateur de revenus avec 20.893 déclarations douanières déposées en 2021 pour le compte de ses clients qui ont permis de collecter 645 115 822 092 Ugx (160.916.000 €) de taxes au nom du gouvernement ougandais.

L’entreprise a été également félicitée pour la gestion de ses opérations qui ont été menées en parfaite conformité tout au long de l’année, attestant ainsi de son haut niveau de professionnalisme.

Bolloré Transport & Logistics est un opérateur économique régional agréé qui possède un portefeuille diversifié de clients spécialisés, entre autres, dans les secteurs suivants : les boissons, les biens de consommations, les télécommunications, l’aide humanitaire, le pétrole et gaz, la gestion de la supply chain et les projets industriels.

La certification OEA couvre à ce jour 5 pays (Kenya, Ouganda, Rwanda, Burundi et Tanzanie) et vise à renforcer la sûreté et la sécurité du commerce international en garantissant des niveaux élevés de conformité aux réglementations douanières.

« Répondre aux plus hautes exigences en matière d’éthique et de conformité a toujours été au cœur des activités de notre groupe. Nous souhaitons témoigner notre profonde gratitude à tous nos estimés clients et partenaires qui nous ont confié leurs activités et nous nous engageons à travailler en équipe pour continuer de respecter les normes de conformité les plus strictes », a déclaré Oliver Wells, Directeur général de Bolloré Transport & Logistics Uganda Ltd.

Le sommet UE-UA soulève de « grands espoirs », selon Faki Mahamat

Le sixième sommet euro-africain suscite de « réelles » attentes au sein des gouvernements, des élites et des peuples des deux continents, a soutenu jeudi le président de la Commission de l’Union africaine.Le changement s’impose désormais dans les relations entre l’Afrique et l’Europe. S’exprimant à l’ouverture de cette rencontre qui se tient à Bruxelles, la capitale de l’UE, Moussa Faki Mahamat a fait savoir que « de grands espoirs sont soulevés aujourd’hui par notre sommet. Les attentes qu’il suscite au sein des gouvernements, des élites et des peuples des deux continents sont réelles ».

Quarante chefs d’Etat et de gouvernements africains et vingt-sept dirigeants européens sont réunis dans la capitale belge pour un sommet de refonte de la relation Afrique-Europe. Les dirigeants se retrouvent deux jours autour de tables rondes thématiques pour élaborer une série de projets concrets dans tous les domaines.

C’est ainsi que le président de la Commission de l’Union Africaine a mis hier sur la table une série de questions à propos de l’avenir des relations des deux continents. « Sera-t-il par ses décisions innovantes et courageuses ce sommet d’un partenariat rénové, revitalisé, nourri d’une âme nouvelle de pragmatisme créateur de projets concrets, structurants et transformateurs dont l’espérance a marqué ses travaux préparatoires ? Saura-t-il refonder les relations Afrique-Europe, dont le solide socle invite instamment à une adaptation à l’évolution mondiale vertigineuse où les exigences de rationalité, de technicité, de transparence, de redevabilité, d’égalité, sont les vrais paramètres de performance et de modernité de la gouvernance ? », s’est interrogé le Tchadien.

D’après M. Mahamat, il se dégage du parcours jusqu’ici accompli par le partenariat UA-UE « une préoccupation sur le comment de la mise en œuvre efficace et efficiente des différentes activités figurant dans les plans d’action. La lisibilité du partenariat ne pouvant être reflétée que dans des résultats tangibles. Ce souci du comment interpelle notre commune réflexion ».

Selon le président de la CUA, « deux paramètres » pourraient être conjointement pris en compte, à savoir, d’une part les mécanismes de financement et d’autre part les mécanismes de suivi et d’évaluation des projets et programmes.

Moussa Faki Mahamat souligne que les mécanismes classiques ont « clairement affiché leurs limites », invitant les deux Unions à « en inventer de nouveaux plus souples, plus efficaces, plus producteurs de résultats ». Pour lui, ces dernières devront surtout « coopérer plus efficacement dans la lutte contre les flux financiers illicites et rapatrier les fonds issus de tels flux vers l’Afrique ».

Par conséquent, « la bonne pratique d’évaluation périodique et régulière mérite d’être rapidement prise en compte, car elle offre le bénéfice de faciliter les ajustements conjoncturels requis et d’envisager l’avenir avec plus d’assurance et de maîtrise », suggère le Tchadien.

La santé doit être « au cœur » du partenariat Afrique-Europe (Macky Sall)

Pour le chef de l’Etat sénégalais et président en exercice de l’Union Africaine (UA), « sans sécurité sanitaire, la relance économique est impossible ».La relance économique tant espérée par les dirigeants a des préalables. Et la plus importante, selon le président Macky Sall, est la sécurité sanitaire. S’exprimant dans une tribune publiée, ce jeudi, premier jour du sixième Sommet Union Européenne (UE)-Union Africaine (UA), qui se tient à Bruxelles (Belgique), il a fait savoir que la santé est l’un secteur crucial que doit prendre en compte le partenariat entre les deux continents.

« Sans sécurité sanitaire, la relance économique est impossible. La crise du Covid-19 le prouve, de même qu’elle a prouvé l’interdépendance entre nos deux continents », a soutenu Macky Sall, rappelant que la santé ne faisait pas partie, en 2017, des quatre domaines stratégiques considérés comme prioritaires à l’occasion du cinquième sommet entre l’UE et l’UA.

Le président en exercice de l’UA relève qu’entre-temps, la pandémie de Covid-19 « a dévasté le monde, nous rappelant une vérité que nous avions tendance à oublier : notre santé, clé de notre bien-être, est aussi le fondement de notre agenda de développement commun ». Il a ainsi invité les uns et les autres à ne pas reproduire « les mêmes erreurs ».

Par ailleurs, le président Macky Sall a rappelé que « de nombreux pays d’Afrique ont vu leur marge budgétaire se réduire et leurs efforts en matière de santé mis à mal ». Cela a durement affecté les programmes de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, trois épidémies qui freinent considérablement le développement de l’Afrique, a-t-il ajouté.

Partant de constat, Macky Sall a souligné la nécessité pour le partenariat UE-UA de reconnaître l’urgence de renforcer les systèmes de santé des pays africains et d’en faire un domaine d’investissement prioritaire. A l’en croire, cela permettra de concrétiser la relance et prémunir les économies des conséquences d’une future pandémie.

Pour le chef de l’Etat sénégalais, « ce sommet sera aussi celui qui changera, pour de bon, le paradigme de la coopération entre l’UE et l’Afrique, que nous souhaitons voir fondée sur une relation de partenariat entre pairs, sur la base d’objectifs partagés. » Selon lui, « la santé en est un ».

Macky Sall a appelé « l’Union européenne, ses Etats membres et la communauté internationale à renforcer sa collaboration avec le Fonds mondial et l’ensemble des organisations multilatérales de santé afin que nous puissions, ensemble, continuer à sauver des vies et préserver nos perspectives communes de développement équitable et durable ».

Sénégal : une campagne plaide pour l’accès des femmes au foncier

Il est nécessaire de renforcer la volonté politique pour combler l’écart entre le droit foncier des femmes et la réalité sur le terrain, selon des organisations de la Société civile sénégalaise.Un plaidoyer coordonné dans le cadre d’une stratégie unificatrice est la pièce manquante dans le combat pour l’équité et l’égalité en matière d’accès au foncier au Sénégal. Pour inverser la tendance, l’Alliance nationale des femmes et foncier (ANFF) a initié une campagne visant à faciliter l’accès des femmes à la terre.

Dénommée « Stand for Her Land (S4HL) » et déroulée également en Ethiopie et en Ouganda, la campagne se veut « une solution à un modèle cohérent qui entrave la réalisation du droit foncier des femmes ».

« La campagne S4HL travaille par le biais d’un plaidoyer collectif, développé localement et dirigé localement, soutenu par le partage des capacités entre les acteurs aux niveaux mondial, national et local, pour s’assurer que la gouvernance, les réformes et les processus fonciers incluent, bénéficient aux femmes et son dirigés équipement par les femmes », expliquent ses initiateurs dans un document parvenu à APA.

« La Campagne Stand for Her Land (S4HL) permettra de réduire le gap entre le cadre normatif et les actions sur le terrain », a dit Amadou Kanouté, Directeur exécutif de l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (Cicodev) qui coordonne la campagne au Sénégal.

Pour Yaram Fall, présidente du Collège des femmes du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR), « la campagne devra prioriser davantage les besoins des femmes rurales car beaucoup de barrières (culturelles…) entravent leur progression ».

De son côté, Berth Robert, Directrice du Centre pour le droit foncier des femmes qui appuie la campagne S4HL, l’initiative permettra d’attirer « l’attention de tout le monde sur la nécessité de comprendre que le respect des droits des femmes est essentiel pour le développement ».

Présidant officiellement le lancement de la campagne, ce vendredi 17 février à Dakar, Ndèye Safiétou Diop, responsable genre du ministre de l’Elevage et des Productions animales a promis l’accompagnement de l’Etat.

« Je vous assure de la main tendue de l’État du Sénégal pour ce plaidoyer afin que les femmes accèdent à la terre de manière concrète. La cause de la campagne Stand for Her Land est noble et sachez que ce que vous faites, vous le faites aussi pour l’État du Sénégal », a affirmé Mme Diop.

La Banque de l’UE soutient le secteur privé africain

L’institution financière va débloquer 62 millions d’euros pour accompagner les entreprises privées touchées par la crise sanitaire de la Covid-19.L’investissement dans le secteur privé en Afrique, comme partout ailleurs dans le monde, est indispensable pour remédier aux conséquences de la crise sanitaire et enclencher une croissance durable. Les fonds de la Banque européenne d’investissement (BEI) promis en marge du Sommet Union européenne-Union africaine (17-18 février à Bruxelles) permettront de financer six initiatives d’investissement à fort impact en faveur du secteur privé.

Il s’agit entre autres de l’accélération de l’investissement dans les jeunes pousses du secteur technologique d’Afrique, la garantie de l’accès au financement des populations éloignées et fragiles et le soutien au financement du secteur privé avec les principales banques africaines locales.

La Bad appuie l’Agenda 2063 de l’Union africaine

Le Fonds africain de développement vient d’accorder une subvention de 11,48 millions de dollars au secrétariat de l’institution régionale pour renforcer sa gouvernance et lui apporter un soutien institutionnel.L’approbation de cette subvention s’inscrit dans le volet « financement des biens publics régionaux » du Fonds logé à la Banque africaine de développement (Bad). Les ressources contribueront au projet de renforcement des capacités institutionnelles de l’Union africaine, un programme conçu pour améliorer la capacité de la Commission de l’UA à piloter l’Agenda 2063.

Ce dernier est la vision de l’institution régionale pour « une Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique sur la scène mondiale ». Il comprend des programmes pour stimuler la croissance économique et le développement du continent et conduire à sa transformation rapide.

Les fonds alloués couvriront trois principaux volets : le renforcement institutionnel ; la planification et la coordination des politiques, ainsi que la fourniture de prestations de services ; et la gestion de projet. En outre, le projet comprend d’importantes garanties environnementales et sociales ainsi que des considérations liées à la dimension de genre.

En 2017, la Commission de l’UA a lancé un vaste processus de réforme institutionnelle afin de rendre l’institution plus agile, plus efficace et plus autonome financièrement. Le projet poursuivra ces réformes en modernisant ses systèmes et en améliorant ses capacités de planification, de coordination et de prestation de services.

Une partie des fonds sera allouée aux pratiques de réduction des risques de catastrophes et aux mécanismes d’adaptation au changement climatique de la Commission de l’UA. Le soutien aux femmes comprendra l’élaboration des lignes directrices et du tableau de bord de la Commission en matière d’intégration de la dimension de genre et de la jeunesse, ainsi que des activités connexes, en plus du soutien à la réforme institutionnelle de l’Union africaine.

Le coût total du projet s’élève à 12,6 millions de dollars, et inclut une contribution en nature de l’Union africaine. Le succès du projet devrait encourager d’autres institutions de développement pour des contributions similaires.

Ethiopie: le TPLF accusé d’atrocités dans la région d’Amhara

Le conflit dans le Nord de l’Ethiopie dure depuis novembre 2020.Le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF, sigle anglais) est le principal acteur du conflit qui l’oppose au gouvernement fédéral éthiopien. Pour Amnesty International, les combattants de ce mouvement rebelle ont délibérément tué des civils et violé collectivement des dizaines de femmes et de jeunes filles mineures dans deux villes de la région d’Amhara.

L’organisation non gouvernementale de défense des droits humains a interrogé 30 victimes de viol dont certaines n’avaient pas plus de 14 ans au moment des faits et d’autres victimes de violences afin de dresser un tableau des atrocités commises à Chenna et Kobo en août et septembre 2021, après que les forces du TPLF ont pris le contrôle de ces villes.

Près de la moitié des victimes de violences sexuelles ont déclaré avoir subi des viols collectifs. Des médecins ont indiqué à Amnesty International que certaines victimes avaient subi des lacérations probablement causées par l’introduction de baïonnettes dans leurs parties intimes.

Une écolière de 14 ans a déclaré à Amnesty qu’elle et sa mère avaient toutes deux été violées par des combattants du TPLF. « L’un d’eux m’a violée dans la cour et l’autre a violé ma mère à l’intérieur de la maison », a-t-elle déclaré, ajoutant : « Ma mère est très malade maintenant. Elle est très déprimée et désespérée. Nous ne parlons pas de ce qui s’est passé, c’est impossible ».

L’enquête fait suite à la publication en novembre dernier d’un rapport d’Amnesty qui faisait état d’agressions sexuelles commises par des rebelles tigréens dans la ville amhara de Nifas Mewcha.

« Des preuves de plus en plus nombreuses montrent que les forces tigréennes ont commis des crimes de guerre et peut-être des crimes contre l’humanité dans les zones sous leur contrôle dans la région d’Amhara à partir de juillet 2021. Il s’agit notamment d’actes répétés de viols généralisés, d’homicides sommaires et de pillages, y compris dans des hôpitaux », a dit Sarah Jackson, Directrice adjointe du programme Afrique de l’Est à Amnesty.

Selon elle, des habitants de Kobo ont déclaré que les combattants du TPLF avaient abattu des civils non armés, apparemment par vengeance, après avoir été confrontés à la résistance des milices amhara à leur avancée.

« Les personnes qui ont été touchées à l’arrière de la tête n’ont pas pu être reconnues car leur visage était devenu méconnaissable », a confié un habitant de la région.

Ethiopie : levée anticipée de l’état d’urgence

Le parlement éthiopien a levé cette mesure d’exception imposée en novembre dernier, lorsque les rebelles tigréens menaçaient de marcher sur la capitale fédérale.En Ethiopie, la vie a repris peu à peu son cours normal. Dans un tweet publié ce mardi, le ministère des Affaires étrangères a informé que « la Chambre des députés d’Ethiopie a approuvé aujourd’hui la levée de l’état d’urgence imposé pour six mois ».

Sur les 312 législateurs présents, 63 ont voté contre le décret, tandis que 21 se sont abstenus.

Le vote des députés éthiopiens fait suite à une proposition du cabinet du Premier ministre Abiy Ahmed visant à assouplir l’état d’urgence de temps de guerre imposé initialement jusqu’en mai.

Cette mesure d’exception avait été proclamée le 2 novembre alors que des combattants du Front de Libération du Peuple du Tigré (TPLF, sigle anglais) venaient de s’emparer de deux villes stratégiques sur la route menant à la capitale éthiopienne, Addis Abeba.

A l’époque, des arrestations de masse de Tigréens avaient été menées à Addis Abeba et dans le reste du pays. Cela avait déclenché une série de condamnations d’organisations internationales de défense des droits de l’homme.

L’état d’urgence avait aussi coïncidé avec une campagne de mobilisation générale et de bombardements qui ont finalement repoussé les forces rebelles vers le Tigré, suscitant l’espoir de voir les combats s’arrêter.

En décembre, Addis Abeba a annoncé que l’armée ne les y poursuivrait pas mais plusieurs frappes de drones ont touché le Tigré dans les semaines suivantes.

Fin janvier, le TPLF a annoncé avoir repris les combats dans la région voisine de l’Afar, après des attaques, selon lui, de forces pro-gouvernementales sur ses positions.

Selon les Nations unies, ce conflit a fait plusieurs milliers de morts, plus de deux millions de déplacés et plongé des centaines de milliers d’Ethiopiens dans des conditions proches de la famine.

Lancement d’un projet africain pour une justice climatique

Le projet vise à amplifier les voix des femmes, jeunes et communautés locales et autochtones qui réclament la justice climatique.Des activistes africains engagent le combat pour la justice climatique. Ils seront aidés dans leur combat par le projet « African Activists for Climate Justice » (ACCJ, sigle anglais) dont la composante sénégalaise a été lancée officiellement le 14 février 2022 à Dakar.

Ses initiateurs expliquent que d’une durée de 56 mois (mai 2021-31 décembre 2025), le projet entend améliorer la démocratisation du débat climatique et le développement d’une justice climatique en Afrique.

« Le projet AACJ vise à amplifier les voix des femmes, jeunes et communautés locales et autochtones qui réclament la justice climatique et à renforcer les capacités des groupes les plus touchés par le changement climatique afin de faire progresser l’équité, la dignité et la justice pour les communautés les plus vulnérables et les plus réprimées en Afrique », selon Sokhna Dié Kâ, Program Manager de l’ONG Natural Justice qui fait partie du consortium qui met en œuvre le projet au Sénégal.

L’intervention du projet se fera de manière holistique et vise les jeunes et les femmes des communautés impactées et/ou vulnérables face au changement climatique et ciblera globalement des zones côtières avec une incidence sur les politiques et réglementations au niveau national, régional et international.

Il est financé par le ministère néerlandais des Affaires étrangères à hauteur de plus de 43 millions d’euros. Le projet AACJ est aussi mis en œuvre dans sept autres pays africains : Burkina Faso, Nigeria, Ethiopie, Kenya, Somalie, Mozambique et Afrique du Sud.

Soudan : l’occident fustige les violations des droits de l’homme

La junte militaire au Soudan a fait l’objet de vives critiques de la part des capitales occidentales concernant les violations des droits de l’homme.Plusieurs personnalités politiques qui se sont opposés contre les coup d’Etat perpétré par l’armée  dans ce pays en proie des séries de manifestations populaires, ont été victimes de ces violations.

Dans une déclaration publiée vendredi, les pays de la troïka (Norvège, Royaume-Uni et États-Unis), le Canada, la Suisse et l’Union européenne se disent alarmés par les arrestations et les détentions, le 9 février, de plusieurs personnalités politiques de premier plan.

 « Ces actions troublantes font partie d’une série d’arrestations et de détentions de militants de la société civile, de journalistes et de travailleurs humanitaires qui ont eu lieu ces dernières semaines dans tout le Soudan. Nous condamnons ce harcèlement et cette intimidation de la part des autorités militaires soudanaises. Cela est totalement incompatible avec leur engagement déclaré à participer de manière constructive à un processus facilité visant à résoudre la crise politique du Soudan pour revenir à une transition démocratique », indique la déclaration.

 La troïka appelle à une cessation immédiate des abus à l’encontre des prisonniers politiques et des personnes détenues en raison de leur militantisme en faveur du retour du Soudan à l’ordre constitutionnel.

Ils ont appelé les autorités militaires à respecter leurs obligations en matière de sauvegarde des droits de l’homme et de garantie de la sécurité des personnes détenues ou arrêtées, ainsi que la nécessité de veiller à ce que la procédure régulière soit systématiquement suivie dans tous les cas.

La levée de l’état d’urgence en vigueur depuis octobre dernier, date à laquelle les militaires dirigés par Abdelfattah al-Burhan ont pris le pouvoir, serait un signal positif, selon la troïka.

Le Sénégal veut rendre plus efficace le sommet UE-UA

A l’issue de la rencontre, Dakar attend une « déclaration forte, moins politique et plus engageante ».L’Union européenne et l’Union africain organisent leur sixième sommet les 17 et 18 février à Bruxelles (Belgique). Pour Me Aïssata Talla Sall, ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, ce sommet doit être plus efficace pour les deux organisations.

« L’autre chose (c’est de) nous dire, que cette déclaration finale qui va sanctionner le sommet doit être forte, courte, moins politique et plus engageante. Elle doit lier les pieds et les mains de l’Europe et de l’Afrique ensemble dans ce qu’elles vont faire », a dit Me Sall, recevant jeudi soir à Dakar, des Commissaires de l’UE en visite au Sénégal qui assure la présidence de l’UA pour la période 2022-2023.

Poursuivant, la cheffe de la diplomatie sénégalaise a estimé que « nous allons vers un sommet extrêmement important pour lequel nous allons redéfinir la forme de notre partenariat avant d’aborder les questions de fond parce que nous voulons que ce sommet soit beaucoup plus efficace que les précédents ».

« C’est pour cela que nous avons pensé qu’ensemble, avec vous, ce format de table-ronde est quelque chose de pragmatique pour nous permettre d’arriver à ces résultats », at-elle ajouté.

Selon elle, « l’Europe doit avoir une grande initiative pour l’Afrique pour nous permettre de nous décloisonner, de faire tomber les barrières, de faire passer les personnes et les biens dans toutes les frontières sans que cela ne soit une difficulté ».

De son côté, la vice-présidente exécutive de la commission européenne, Margarette Vestager a magnifié le partenariat entre l’Afrique et l’Union européenne, promettant que l’UE continuera d’accompagner l’Afrique afin qu’elle relève les défis de l’heure.

En prélude au Sommet UE-UA, des Commissaires européens conduits par la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, sont en visite à Dakar du 9 au 11 février 2022. L’objectif est d’échanger avec les autorités sénégalaises, la jeunesse sénégalaise, la société civile et le secteur privé autour des principaux défis et enjeux de la relance socio-économique du Sénégal.

Les deux parties ont également échangé autour des priorités du partenariat UE-Sénégal ainsi que sur les priorités de l’agenda sénégalaise vis-à-vis la présidence de l’Union Africaine.

Madagascar : 80 personnes tuées par le cyclone Batsirai

De 30 la veille, le bilan humain du cyclone Batsirai est passé à 80 selon un décompte actualisé des autorités diffusé ce mercredi.Le cyclone Batsirai a quitté Madagascar lundi. Mais la grande île de l’océan indien continue de compter ses morts. Le pays a désormais atteint la barre des 80 morts selon Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC), qui compile les éléments remontés depuis les régions les plus touchées. 

La côte orientale du pays est la plus touchée avec au moins 60 victimes pour le district d’Ikongo, situé dans cette zone.

Sécheresse: la Corne de l’Afrique a besoin de 327 millions $

Dans cette partie de l’Afrique de l’Est, des millions de personnes sont confrontées à la famine.Le Programme alimentaire mondial (PAM) a estimé à 327 millions de dollars pour lutter contre la grave sécheresse qui sévit dans la Corne de l’Afrique,

Ce financement est nécessaire pour répondre aux besoins immédiats d’environ 4,5 millions de personnes au cours des six prochains mois et aider les communautés à devenir plus résilientes aux chocs climatiques extrêmes, selon le PAM.

« La situation exige une action humanitaire immédiate et un soutien constant pour renforcer la résilience des communautés pour l’avenir », a déclaré Michael Dunford, Directeur du bureau régional du PAM pour l’Afrique de l’Est.

Selon l’agence onusienne, les pénuries d’eau et de pâturages obligent les familles à quitter leur foyer et entraînent une augmentation des conflits intercommunautaires.

« Les récoltes sont ruinées, le bétail meurt, et la faim s’aggrave, alors que des sécheresses récurrentes affectent la Corne de l’Afrique », a déploré M. Dunford.

Le PAM a ajouté que les prévisions de précipitations inférieures à la moyenne menacent d’aggraver les conditions désastreuses dans les mois à venir, soulignant que les impacts de la sécheresse sont aggravés par la hausse des prix des aliments de base, l’inflation et la faible demande de main-d’œuvre agricole.

UA : le combat de Macky Sall pour la paix et la sécurité

Le nouveau président de l’Union africaine (UA) veut jouer pleinement son rôle dans la résolution des crises sécuritaires et sociopolitiques du continent.Alors que les efforts pour éteindre les violences djihadistes dans le Sahel et au Mozambique ne semblent pas encore avoir porté leurs fruits, des pays ouest-africains replongent dans le cycle des coups d’Etat, témoignant de l’ancrage des crises politico-sécuritaires sur le continent. 

Mais ce n’est pas une raison de baisser les bras, d’après Macky Sall. Le chef de l’Etat sénégalais, qui assure depuis samedi 5 février la présidence tournante de l’UA, veut s’impliquer davantage dans la résolution de ces différents problèmes que traversent des pays africains.

« L’urgence de paix et de sécurité nous rappelle notre responsabilité particulière dans la lutte contre le terrorisme, le règlement pacifique des différends entre pays membres, et la prise en charge des situations de crises internes », a déclaré le président Sall à l’occasion du 35e Sommet de cette instance continentale, ouvert ce samedi dans la capitale éthiopienne.

« Nous ne pouvons détourner nos regards de toutes ces vies perdues, ces familles endeuillées, ces millions de personnes déplacées ou réfugiées, ces écoles et structures de santé fermées et ces cohésions sociales désintégrées », a poursuivi le successeur de Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo (RDC), élu pour la période 2021-2022.

L’année 2021 a été tumultueuse en Afrique. Elle a été marquée par des coups d’Etat au Tchad, en Guinée, au Mali et au Soudan, une prise de pouvoir orchestrée en Tunisie, des combats prolongés en Ethiopie et une menace croissante du militantisme islamiste transnational, rappelle Crisis Group qui, toutefois, indique que « la réponse de l’UA à ces crises a été mitigée ». 

Complexité des crises

« Elle a eu du mal à agir sur deux conflits très urgents – la guerre civile en Ethiopie et l’insurrection dans la région de Cabo Delgado au Mozambique – en grande partie parce que les gouvernements ont résisté à ce qu’ils perçoivent comme une ingérence extérieure, insistant sur le fait que leurs crises respectives sont des affaires intérieures », souligne cette organisation indépendante. 

En Libye, ajoute-t-elle, l’UA est dans l’ensemble « restée spectatrice alors que la transition politique risque de dérailler ». De leur côté, « le Tchad et la Somalie ont tous deux rejeté le choix du haut représentant de l’UA, remettant en question l’acceptation par les Etats membres de sa primauté en matière de paix et de sécurité sur le continent », selon Crisis Group.

Le président Macky Sall a donc du pain sur la planche, au moment où l’UA fête ses 20 ans cette année 2022. Elle est déjà marquée par un coup d’Etat au Burkina Faso et une tentative de putsch avortée en Guinée-Bissau. Si le président Umaru Sissaco Embalo mettait en cause mardi dernier les narcotrafiquants, son gouvernement a pointé ce samedi un groupe de « militaires et paramilitaires » comme étant à l’origine de cette tentative de prise de pouvoir par la force.

Au Soudan, la junte, malgré les menaces de sanctions économiques de la communauté internationale, continue de mater les manifestants qui réclament un retour à l’ordre constitutionnel. 

Au Mali, les autorités semblent s’être braquées après les sanctions de la Cédéao qui exige une organisation rapide des élections pour mettre fin à la transition militaire.

« Le bon sens commande de faire taire les armes et construire une culture de dialogue et de concertation dans le cadre des mécanismes africains de résolution des conflits. Les antagonismes dispersent nos efforts et nous retardent sur le chemin du développement », a soutenu le nouveau président de l’instance continentale. « J’appelle à un examen de conscience pour réaliser la paix des braves afin de mieux nous consacrer aux autres urgences qui nous préoccupent », a ajouté le Sénégalais.

Macky Sall « l’Afrique dispose du potentiel nécessaire pour assurer son émergence »

Le président sénégalais Macky Sall, est convaincu que l’Afrique est convaincu que dispose d’énormes potentiels économies pour poursuivre son décollage économique.Dans un extrait de son discours prononcé au siège de l’UA à Addis Abeba, la capitale éthiopienne, Macky Sall a posé la question des économies africaines. « Nos urgences sont aussi économiques. L’Afrique continue d’accuser du retard dans le domaine du développement malgré ses énormes potentialités : 30 millions de km2 ; plus d’un milliard d’habitants ; d’importantes réserves en eau et hydrocarbures; 60% des terres arables non exploitées du monde ; 40% des réserves d’or ; 85 à 95% des réserves de métaux du groupe du chrome et du platine ; 85% des réserves de phosphates ; plus de 50% des réserves de cobalt et un tiers des réserves de bauxite » indique-t-il. 

Le président Sall est convaincu qu’en dépit de ses handicaps, « l’Afrique dispose du potentiel nécessaire pour assurer les conditions de son émergence ». Il s’est réjoui des progrès réalisés par plusieurs pays au plan économique malgré un contexte sanitaire difficile ces deux dernières années. « Dans sa grande majorité, notre continent progresse. Les gouvernements sont à la tâche. Il y a une jeunesse créative qui entreprend et réussit. Des millions d’hommes et femmes travaillent, investissent et créent de la richesse. Toutes ces énergies positives contribuent à la transformation structurelle du continent en faisant émerger l’Afrique des infrastructures routières, autoroutières, ferroviaires, portuaires et aéroportuaires ; l’Afrique des centrales électriques, de l’agro business, des plateformes industrielles et numériques » dit-il.

L’Afrique que nous voulons se construit dès à présent indique le président sénégalais qui se félicite du thème de ce sommet « renforcer la résilience en matière de nutrition sur le continent africain : accélérer le capital humain et le développement social et économique » proposé par le président ivoirien Alassane Ouattara.

Un thème qui rappelle selon le nouveau président de l’UA « l’urgence de réaliser notre souveraineté alimentaire en produisant plus et mieux dans l’agriculture, l’élevage et la pêche par: – la modernisation de nos outils et méthodes de production, de conservation et de transformation ; l’amélioration des intrants, la maitrise de l’eau, le développement des chaines de valeurs et la facilitation de l’accès aux marchés » conclut-il.

UA: Macky Sall pour un « multilatéralisme plus ouvert, transparent et plus inclusif »

Le président sénégalais Macky Sall investi à la tête de l’Union africaine en tant président en exercice, compte poursuivre son plaidoyer « pour un multilatéralisme plus ouvert, plus transparent et plus inclusif »Dans son discours prononcé devant plusieurs chefs d’Etat africains, le président sénégalais est revenu sur l’une de ses priorités durant son mandat d’un an. « Si le destin de notre continent se joue entre nos mains, il reste aussi tributaire d’une gouvernance politique, économique et financière mondiale qui fait peu de place à nos pays » le soutenu le président Macky Sall devant ses pairs.  « En votre nom, je poursuivrai notre plaidoyer pour un multilatéralisme plus ouvert, plus transparent et plus inclusif; à commencer par une représentation plus équitable de l’Afrique au Conseil de Sécurité des Nations Unies, conformément au consensus d’Ezulwini. »

Il poursuit: « je souhaite également que nous portions davantage nos efforts sur la réforme de la gouvernance économique et financière internationale pour un meilleur accès de nos pays aux sources de financement du développement.

« Nos économies sont sous financées, parce que des règles et procédures rigides entravent l’accès de nos pays à des prêts consistants de longue durée, et à des taux supportables, pour le financement de leurs besoins de développement économique et social. Nos économies sont aussi mal financées, parce qu’elles continuent de payer des taux d’intérêt trop élevés, à cause d’un système inéquitable d’évaluation du risque d’investissement en Afrique » a indiqué le président sénégalais dont les propos sont parfois accueilli par quelques applaudissements.

« A titre d’exemple, en 2020, alors que le monde entier subissait de plein fouet l’impact de la Covid-19, 18 des 32 pays africains évalués par au moins une des grandes agences d’évaluation ont vu leur notation dégradée ; soit 56% contre une moyenne mondiale de 31%. D’autre part, des études montrent qu’au moins 20% des paramètres de notation de nos pays dépendent de facteurs plutôt subjectifs, par exemple d’ordre culturel ou linguistique, donc sans relation avec les fondamentaux qui déterminent la stabilité d’une économie », souligne Macky Sall.

Selon le successeur de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo président de la République démocratique à la tête de l’UA « tout cela fait que la perception du risque d’investissement en Afrique reste toujours plus élevée que le risque réel ; ce qui renchérit les primes d’assurance, rend le crédit plus cher et pénalise ainsi la compétitivité de nos économies »

Macky Sall : « l’Afrique émergente doit compter sur les jeunes et les femmes » (UA)

Dans son discours en tant que nouveau président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall a réservé une partie importante aux jeunes et femmes du continent.« Les jeunes doivent rester au centre de nos politiques publiques, parce qu’ils forment la majorité de notre population, et que nous ne pourrons tirer avantage du dividende démographique que si notre jeunesse reçoit l’éducation et la formation adéquates qui la préparent à la vie active » a indiqué le chef d’Etat sénégalais à la tribune de l’Union africaine 

A côté des jeunes, les femmes continueront de jouer un rôle prépondérant dans ce décollage économique de l’Afrique souligne Macky Sall. « La condition féminine nous interpelle, parce que les femmes constituent l’autre moitié du continent. L’Afrique ne peut se développer quand des millions de femmes et de filles continuent de subir des traitements violents, inégalitaires et discriminatoires » soutient-il.

C’est pour cela que « j’appelle à une plus grande mobilisation des pouvoirs publics, des leaders d’opinion, de la société civile, des familles et des communautés contre toutes les formes de violence faites aux femmes et aux filles, et pour leur autonomisation » a lancé le président de l’Union africaine au siège de l’Organisation a Addis Abeba. « C’est une condition essentielle du progrès de notre continent et de notre bien-être collectif » assure-t-il.

Madagascar se prépare avant le passage du cyclone Batsirai

Après l’île Maurice et La Réunion, le cyclone Batsirai porté par des vents moyens de 185 kilomètres par heures et des rafales de 260 kilomètres par heures doit atterrir ce samedi sur la côte Est de la grande Île.Selon la direction météorologique du pays, le cyclone Batsirai va balayer l’Est du pays entre 11h heure locale et 17 heures sur la grande île de l’Océan indien. Les habitants certes habitués à ces cyclones, se préparent déjà à son arrivée avec les moyens du bord.. 

Une mauvaise nouvelle pour le pays qui a subi de plein fouet le passage il y a deux semaines de la tempête Ana. Une tempête qui a entraîné  qui a entraîné de gros dégâts notamment des inondations.

Les pluies et les vents de Batsirai pourraient affecter près de 600 000 personnes et faire 140 000 déplacés, selon les prévisions du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes.

La directrice du Programme alimentaire mondial (PAM) pour Madagascar, Pasqualina Di Sirio, a déclaré anticiper « une crise majeure » sur la grande île, où le cyclone pourrait toucher plus de 600.000 personnes, dont 150.000 déplacées.

Chaque année durant la saison cyclonique (de novembre à avril), une dizaine de tempêtes ou cyclones traversent le sud-ouest de l’Océan Indien, d’est en ouest.

UA: discours du président Macky Sall lors de son investiture

Le président sénégalais Macky investi président de l’Union africaine ce samedi à Addis Abeba en Éthiopie, vient de prononcer son discours à la 35ème Session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union AfricaineVoici l’intégralité du discours 

 Excellences, Mesdames, Messieurs les Chefs d’Etat et de gouvernement, chers collègues,  

 Mesdames, Messieurs les Ministres,   

 Monsieur le Président de la Commission de l’Union,

 Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs et chefs de délégations,   

Mesdames, Messieurs,   En votre nom et au mien propre, je tiens d’abord à remercier le gouvernement et le peuple éthiopiens pour l’accueil convivial et l’hospitalité chaleureuse qu’ils nous réservent, une fois de plus, dans la cité légendaire d’Addis Abeba, berceau de notre rêve de liberté et d’unité africaines.

 

Je mesure l’honneur et la responsabilité qui s’attachent à la confiance dont vous venez de m’investir, ensemble avec les membres du Bureau, pour conduire les destinées de notre Organisation pendant un an.

 Je vous en remercie et vous assure de notre engagement à travailler de concert avec tous les pays membres dans l’exercice de notre mandat.

 

Je rends hommage aux Pères fondateurs de l’Organisation. 

Six décennies après, leur vision lumineuse continue d’inspirer notre vivre ensemble et d’éclairer notre marche solidaire vers l’idéal d’intégration africaine.  

 

C’est justement dans cet esprit panafricaniste que le Président Léopold Sédar Senghor avait proposé, au sommet de l’OUA de juillet 1964, d’instituer « une autorité politique et morale permanente de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement » pour donner une impulsion de haut niveau à la conduite des affaires continentales.  

 

C’est ainsi qu’est née la charge de Président en exercice de notre Organisation ; charge dont le Président Félix Antoine Tshisekedi Tchilombo,s’est acquitté avec dévouement.

 

Merci cher Félix, pour les efforts considérables que tu as consacrés au service de notre continent.  

Alors que notre Union célèbre son 20èmeanniversaire cette année, nous pouvons être fiers des progrès accomplis dans le cadre d’initiatives majeures telles que le NEPAD, le PIDA, le MAEP, la Vision 2063, la réforme institutionnelle, la Grande Muraille Verte, la ZLECAF et plus récemment notre riposte coordonnée contre la pandémie COVID-19.  

En même temps, nos défis restent nombreux et pressants; qu’il s’agisse de la paix et de la sécurité, des changements anti constitutionnels de gouvernement, de la protection de l’environnement, de la santé et du développement économique et social.  

L’urgence de paix et de sécurité nous rappelle notre responsabilité particulière dans la lutte contre le terrorisme, le règlement pacifique des différends entre pays membres, et la prise en charge des situations de crises internes.

 Nous ne pouvons détourner nos regards de toutes ces vies perdues, ces familles endeuillées, ces millions de personnes déplacées ou réfugiées, ces écoles et structures de santé fermées et ces cohésions sociales désintégrées.

 

Le bon sens commande de faire taire les armes et construire une culture de dialogue et de concertation dans le cadre des mécanismes africains de résolution des conflits.

Les antagonismes dispersent nos efforts et nous retardent sur le chemin dudéveloppement.

 

J’appelle à un examen de conscience pour réaliser la paix des braves afin de mieux nous consacrer aux autres urgences qui nous préoccupent.  

 

Il en est ainsi de la crise sanitaire liée à la pandémie COVID-19, et la nécessité d’assurer au plus vite notre souveraineté pharmaceutique et médicale.

  Je remercie vivement le Président Cyril Ramaphosa qui, avec l’appui de la Commission et de Africa CDC, s’est beaucoup investi dans la riposte anti COVID, aussi bien pour l’accès au vaccin que pour sa production en Afrique.

 

 A l’épreuve de la crise, tout un écosystème de produits hygiéniques, pharmaceutiques et médicaux a vu le jour sur le continent.

La production de vaccins est déjà en cours dans certains pays et d’autres vont suivre.

  Au-delà de la riposte anti COVID, il serait donc indiqué de maintenir cette nouvelle dynamique en gardant les questions de santé au cœur de notre agenda, afin de soutenir l’émergence d’une industrie pharmaceutique africaine capable de satisfaire nos besoins essentiels, et faire face à des pandémies comme le VIH-Sida, la tuberculose et le paludisme. 

 

J’attire également l’attention de notre sommet sur les ravages du cancer, un tueur silencieux qui cause près de 20 millions de décès par an dans le monde, dont plus de 

700 000 en Afrique.

 S’y ajoute que 40% de nos pays ne disposent d’aucune unité de traitement par radiothérapie.

 En réponse à cette situation préoccupante, l’Agence internationale de l’Energie a lancé l’initiative Rays of hope, Rayons de l’espoir, afin de soutenir les capacités des Etats membres, africains en particulier, dans la lutte contre le cancer, grâce aux technologies nucléaires, notamment l’imagerie médicale, la médecine nucléaire et la radiothérapie.  

J’encourage vivement nos pays à appuyer la campagne Rays of Hope de l’AIEA qui contribue à la réalisation des ODD et de l’Agenda 2063.  

 

Nos urgences sont aussi économiques.

L’Afrique continue d’accuser du retard dans le domaine du développement malgré ses énormes potentialités : 30 millions de km2 ; plus d’un milliard d’habitants ; d’importantes réserves en eau et hydrocarbures; 60% des terres arables non exploitées du monde ; 40% des réserves d’or ; 85 à 95% des réserves de métaux du groupe du chrome et du platine ; 85% des réserves de phosphates ; plus de 50% des réserves de cobalt et un tiers des réserves de bauxite.

 C’est dire qu’en dépit de ses handicaps, l’Afrique dispose du potentiel nécessaire pour assurer les conditions de son émergence. 

 

Du reste, dans sa grande majorité, notre continent progresse.

Les gouvernements sont à la tâche.

Il y a une jeunesse créative qui entreprend et réussit.

Des millions d’hommes et femmes travaillent, investissent et créent de la richesse.

 Toutes ces énergies positives contribuent à la transformation structurelle du continent, en faisant émerger l’Afrique des infrastructures routières, autoroutières, ferroviaires, portuaires et aéroportuaires ; l’Afrique des centrales électriques, de l’agro business, des plateformes industrielles et numériques.

 C’est justement dans l’esprit de cette Afrique sur la voie de l’émergence que s’inscrit le thème de notre sommet, sur proposition pertinente du Président Alassane Ouattara : « Renforcer la résilience en matière de nutrition sur le continent africain : accélérer le capital humain et le développement social et économique ».  

 

Ce thème nous rappelle l’urgence de réaliser notre souveraineté alimentaire en produisant plus et mieux dans l’agriculture, l’élevage et la pêche par:  – la modernisation de nos outils et méthodes de production, de conservation et de transformation ;   

– l’amélioration des intrants, la maitrise de l’eau, le développement des chaines de valeurs et la facilitation de l’accès aux marchés.

 

 L’Afrique émergente doit aussi compter sur ses forces vives : les jeunes et les femmes.

 Les jeunes doivent rester au centre de nos politiques publiques, parce qu’ils forment la majorité de notre population, et que nous ne pourrons tirer avantage du dividende démographique que si notre jeunesse reçoit  l’éducation et la formation adéquates qui la préparent à la vie active.

 

 La condition féminine nous interpelle, parce que les femmes constituent l’autre moitié du continent.

 

L’Afrique ne peut se développer quand des millions de femmes et de filles continuent de subir des traitements violents, inégalitaires et discriminatoires.

 J’appelle à une plus grande mobilisation des pouvoirs publics, des leaders d’opinion, de la société civile, des familles et des communautés contre toutes les formes de violence faites aux femmes et aux filles, et pour leur autonomisation.

 

C’est une condition essentielle du progrès de notre continent et de notre bien-être collectif.   

Chers collègues, mesdames, messieurs,  

Si le destin de notre continent se joue entre nos mains, il reste aussi tributaire d’une gouvernance politique, économique et financière mondiale qui fait peu de place à nos pays. 

 

 En votre nom, je poursuivrai notre plaidoyer pour un multilatéralisme plus ouvert, plus transparent et plus inclusif; à commencer par une représentation plus équitable de l’Afrique au Conseil de Sécurité des Nations Unies, conformément au consensus d’Ezulwini.   

 

Je souhaite également que nous portions davantage nos efforts sur la réforme de la gouvernance économique et financière internationale pour un meilleur accès de nos pays aux sources de financement du développement.  

 

Nos économies sont sous financées, parce que des règles et procédures rigides entravent l’accès de nos pays à des prêts consistants de longue durée, et à des taux supportables, pour le financement de leurs besoins de développement économique et social.

 Nos économies sont aussi mal financées, parce qu’elles continuent de payer des taux d’intérêt trop élevés, à cause d’un système inéquitable d’évaluation du risque d’investissement en Afrique.   

 

A titre d’exemple, en 2020, alors que le monde entier subissait de plein fouet l’impact de la COVID-19, 18 des 32 pays africains évalués par au moins une des grandes agences d’évaluation ont vu leur notation dégradée ; soit 56% contre une moyenne mondiale de 31%.

 

D’autre part, des études montrent qu’au moins 20% des paramètres de notation de nos pays dépendent de facteurs plutôt subjectifs, par exemple d’ordre culturel ou linguistique, donc sans relation avec les fondamentaux qui déterminent la stabilité d’une économie.

 

Tout cela fait que la perception du risque d’investissement en Afrique reste toujours plus élevée que le risque réel ; ce qui renchérit les primes d’assurance, rend le crédit plus cher et pénalise ainsi la compétitivité de nos économies.  

 

Avec le soutien de la Commission, il me parait nécessaire de mettre en place une task forcede l’Union pour étudier plus en avant la problématique du financement de nos économies, y compris par la réforme des règles de l’OCDE y afférentes, la création d’une Agence panafricaine de notation et la mise en place d’un Mécanisme de stabilité financière sur lequel la Banque Africaine de Développement travaille déjà.

 

D’autres efforts pourraient davantage porter sur l’harmonisation de nos législations nationales et l’échange des meilleures pratiques dans l’industrie minière et des hydrocarbures pour une juste rémunération de nos ressources.

 

  Ces chantiers pourraient certes prendre du temps, mais il me semble nécessaire de passer des revendications aux actes en jetant les fondements de leur construction.

 

Dans l’immédiat, je poursuivrai notre plaidoyer pour la réallocation des DTS.  Avec l’émission historique de Droits de Tirages Spéciaux à hauteur de 650 milliards de dollars, l’Afrique a pu disposer de son quota de 33 milliards de dollars pour renforcer sa résilience.

C’est un acquis considérable.  Mais au regard de l’impact profond de la crise, l’Afrique a besoin d’un financement additionnel d’au moins 252 milliards de dollars d’ici à 2025 pour contenir le choc et amorcer sa relance économique.

 

En conséquence je poursuivrai notre plaidoyer pour la réallocation en faveur des pays africains, selon des modalités à convenir, de 67 milliardsde dollars, mobilisables sur les quotas de DTS des pays riches qui y consentent, pour atteindre l’objectif de 100 milliards fixés au Sommet de Paris sur le financement des économies africaines.  

 

Il est important qu’une partie significative des DTS soit réallouée via la BAD, compte tenu de son rôle habituel dans le financement du développement, pour soutenir nos efforts de relance par des investissements de qualité, qui stimulent une croissance inclusive et durable.   

 

En outre, afin d’élargir nos possibilités de financement de grands projets de développement, le moment est venu de modifier l’Accord portant création du Fonds africain pour le Développement (FAD) ; ce qui lui permettra d’accéder aux marchés des capitaux et lever 33 milliards de dollars, comme effet de levier, en complément de ses fonds propres de 25 milliards de dollars.

 Plus de ressources pour le FAD lui donne plus de capacités de financement pour nos pays.  

 

En conséquence, j’appelle nos partenaires à engager avec nous le travail de modernisation du FAD, à l’image d’autres Institutions similaires, d’autant plus que son statut est resté quasiment inchangé depuis sa création en 1972.  

 

En votre nom, chers collègues, j’ai aussi la ferme intention de porter haut et fort notre message pour des partenariats rénovés, plus justes et plus équitables.

 

Plus de 60 ans après ses premières indépendances, l’Afrique est plus que jamais décidée à prendre son destin en mains.

 Notre continent ne saurait être la chasse gardée des uns contre les autres.

Nous sommes ouverts à tous les partenariats, sans exclusion, ni exclusivité, pourvu qu’ils soient mutuellement bénéfiques et respectueux de nos priorités de développement et de nos choix de société.   

 

Dans cet esprit, je salue les excellents résultats du Forum sur la coopération sino-africaine de novembre 2021 et du Sommet Turquie-Afrique de décembre dernier.  

 

J’ai confiance que nos rendez-vous avec l’Union Européenne dans quelques jours, et plus tard avec la Corée , la Russie, le Japon, le monde arabe, et certainement avec les Etats-Unis d’Amérique, s’inscriront dans la même dynamique.

 

Un autre défi nous interpelle : celui de la transition énergétique dans le contexte de la lutte contre le changement climatique dont l’Afrique est partie prenante.  

En marge de la COP 26 de Glasgow, des pays ont unilatéralement pris la décision de mettre fin au financement extérieur d’énergies fossiles, même propres comme le gaz, alors que certains parmi eux continuent d’utiliser des sources aussi polluantes que le charbon et le fuel.

 

 Au moment où, avec les importantes découvertes de ces dernières années, le gaz ouvre pour nos pays de réelles perspectives d’accès universel à l’électricité et de soutien à l’industrialisation, arrêter le financement de la filière gazière porterait gravement atteinte à nos efforts de développement économique et social.

 C’est pourquoi, en restant engagés dans la lutte contre le changement climatique selon le principe de la responsabilité commune mais différenciée, il est tout à fait légitime que nos pays réclament une transition énergétique juste et équitable.

 

 Ensemble, mobilisons-nous pour la réussite de la COP 27 que notre frère Abdel Fattah Al Sissi va accueillir.

 

 Chers collègues, mesdames, messieurs,  

Les défis que voilà, nous les relèverons en consacrant plus de temps à nos débats sur des questions vitales pour nos pays, avec des méthodes de travail rénovées et rationalisées, dans l’esprit de la réforme institutionnelle que nous avons menée sous la conduite dynamique du Président Paul Kagame.    

L’impératif de résultat nous presse de mettre en œuvre nos réformes pour améliorer les performances de l’Union, y compris par le renforcement de ses capacités financières.

 

Je pense à la répartition du travail entre l’Union, les Communautés économiques régionales et les Mécanismes régionaux, à la réforme des organes judiciaires et quasi judiciaires, à l’opérationnalisation du Fonds pour la paix et de la Force africaine en attente, ainsi qu’à une meilleure articulation des Agences.  

 

L’Afrique que nous voulons, c’est aussi celle qui recouvre l’intégralité de son patrimoine culturel.  

 

La restitution de notre patrimoine spolié restera au cœur de notre agenda, parce qu’il fait partie intégrante de notre identité civilisationnelle ; c’est ce qui nous relie à notre passé et forme le viatique que nous devons léguer aux générations futures.

 

 L’Afrique que nous voulons bâtir ne peut faire l’impasse sur son héritage culturel.

 Le temps ne saurait effacer notre mémoire collective.

Le poids de l’histoire et les pesanteurs du présent ne sauraient inhiber notre volonté de déconstruire les préjugés et les déterminismes qui entravent la marche de notre continent vers le progrès.  

Nous disons oui au « rendez-vous du donner et du recevoir» par le dialogue fécond des cultures et des civilisations ; mais non à l’injonction civilisationnelle qui nous dicterait nos choix et nos comportements.

 

 Dans l’esprit que voilà, je ne ménagerai aucun effort dans la défense des intérêts de notre Continent avec le soutien des membres de notre Bureau et le vôtre. 

 

Ainsi, et ensemble, nous pourrons apporter une nouvelle pierre à l’édifice continental de nos rêves : une Afrique en paix, plus libre, plus unie et plus solidaire ; une Afrique debout et en marche vers plus de progrès et de prospérité.

 

 Vive l’Afrique !  Vive l’Union Africaine !   

Je vous remercie.    

Soudan : la junte acculée continue de réprimer les manifestants

Les autorités militaires au Soudan ont une nouvelle fois réprimé, jeudi 3 février, des manifestants réclamant un retour à la démocratie.Les Soudanais ne déchantent pas. Ils veulent un retour à un régime démocratique et semblent prêts à en payer le prix. Hier dans la capitale Khartoum, ils étaient des milliers de personnes à être descendus dans la rue pour dénoncer le coup d’État du général Abdel Fattah al-Burhane.

Les protestataires veulent également obtenir justice pour les dizaines de morts de la répression depuis le putsch d’octobre. Mais ils ont essuyé des tirs de grenades lacrymogènes, en dépit des critiques et menaces de sanctions venues de l’étranger.

Les manifestants étaient estimés à 2500, d’après l’AFP. Ils s’étaient rassemblés pour demander justice pour les 79 d’entre eux tués depuis le coup d’État du 25 octobre, quasi tous par des balles dans la tête ou la poitrine, selon un syndicat de médecins prodémocratie. La foule continuait de conspuer le pouvoir militaire pendant que les forces de l’ordre ripostaient par des tirs de grenades lacrymogènes.

Au même moment, le général Abdel Fattah al-Burhane, l’auteur du coup d’État désormais seul aux manettes du pays, trois ans après la destitution d’un autre général, le dictateur Omar el-Béchir, était reçu par l’émissaire de l’ONU au Soudan, Volker Perthes. Il l’a une fois de plus enjoint « à faire cesser les violences qui accompagnent les manifestations », rapportent les autorités.

Les conditions des militaires

Si Washington a gelé 700 millions de dollars d’aide et la Banque mondiale l’intégralité de ses paiements au Soudan dans la foulée du putsch, pour l’ONG des droits humains Human Rights Watch (HRW), il faut « des mesures concrètes pour faire cesser la répression ». De son côté, la secrétaire d’État adjointe américaine, Molly Phee, a récemment menacé de « faire payer aux dirigeants militaires un coût plus lourd encore si la violence continue ».

La pression continue ainsi de s’accroître sur la junte soudanaise. Le général putschiste Abdel Fattah al-Burhan a évoqué pour la première fois des conditions pour rendre le pouvoir aux civils, alors que les Comités de résistance ont annoncé un maintien de la mobilisation populaire pour le faire plier.

 « S’ils sont d’accord et s’assoient avec nous, nous sommes prêts à les rejoindre et à dialoguer avec eux. Ils peuvent même décider de nous couper le cou et nous serions prêts à cela. Ce qui compte pour nous, c’est l’accord de tous les Soudanais, après quoi nous leur transférerons le +pouvoir confié+ par le biais d’élections ou d’un accord national », a-t-il déclaré au site d’information Sudan Tribune.

L’Union africaine préoccupée par les coups d’Etat

Le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat a exprimé son inquiétude face aux menaces croissantes pour la sécurité du continent liées aux changements anticonstitutionnels.S’adressant au Conseil exécutif à l’ouverture de la 40ème Session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine (UA), le Président de la Commission Moussa Faki Mahamat, a déclaré que le continent a été touché par une série de conflits qui ont déstabilisé un grand nombre de personnes. « La paix et la sécurité ont été sérieusement menacées dans de nombreuses régions du continent avec l’augmentation des coups d’Etat militaires, des conflits intra-étatiques et l’expansion des groupes meurtriers dans de nombreux Etats africains », a déclaré M. Mahamat.

Le président a imputé les problèmes d’insécurité croissante à la gouvernance politique, économique et sociale déficiente sur le continent. Il a reconnu que la résurgence des changements anticonstitutionnels de gouvernement affectent dangereusement le continent qui doit faire face à la pandémie de la Covid-19 et et au changement climatique.

Selon M. Mahamat, les déplacements et les migrations restent les problèmes majeurs du continent, alors que les crises économiques frappent l’Afrique de plein fouet. S’exprimant à cette occasion, Vera Songwe, Sous-secrétaire des Nations unies et Secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) a souligné un certain nombre de risques auxquels l’Afrique est confrontée.

« L’Afrique, comme le reste du monde, doit renforcer sa résilience face à un certain nombre de menaces, notamment le changement climatique, les risques de cyber-sécurité, les pandémies et les maladies infectieuses, la faible gouvernance et les conflits », a-t-elle déclaré.

Selon Mme Songwe, ces risques s’inscrivent dans le sillage de la dépression, des niveaux élevés de chômage et d’un espace civique de plus en plus fermé. Par ailleurs, Vera Songwe a indiqué que l’Afrique avait mis en commun ses risques et, s’appuyant sur 20 ans de solidarité, elle a créé la Plateforme africaine de fournitures médicales pour accéder aux équipements de protection.

Ethiopie : l’Onu appelle à la fin immédiate des conflits

Le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres a lancé mardi un fort appel à toutes les parties en Ethiopie pour qu’elles mettent immédiatement fin aux combats dans le Tigré et dans dans les autres régions.Selon le patron de l’Onu, cette mesure vise à s’inscrire dans l’esprit de la trêve olympique instaurée par l’Assemblée générale de l’organisation mondiale à l’occasion du lancement des Jeux olympiques d’hiver prévus du 4 au 20 février à Pékin (Chine).

S’adressant aux journalistes à New York, António Guterres a déclaré que cela permettrait un accès humanitaire efficace et des secours à toutes les populations touchées dans toute l’Ethiopie. « Et ces actions contribueront à ouvrir la voie au dialogue national inclusif dont nous avons tant besoin et qui implique tous les Ethiopiens », a-t-il ajouté, notant que « le peuple éthiopien continue de souffrir grandement du conflit en cours et de l’effusion de sang ».

Alors que le patron des Nations unies s’apprête à partir pour les Jeux olympiques d’hiver prévus en Chine, il a réitéré son appel à toutes les parties pour qu’elles suivent la plus belle tradition de l’esprit olympique afin de sauver des vies, de surmonter les différences et de trouver la voie d’une paix véritable.

Dans le même temps, la sécheresse qui sévit dans ce pays de la Corne de l’Afrique laissera plus de 6,8 millions de personnes dans le besoin d’une aide humanitaire d’urgence d’ici la mi-mars, selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).

Trois mauvaises saisons des pluies consécutives ont entraîné une grave sécheresse dans les régions des basses terres d’Afar, d’Oromia, des Nations, Nationalités et Peuples du Sud (SNNPR), ainsi qu’en Somalie. En conséquence, les puits se sont asséchés, causant la mort du bétail et des cultures, et poussant des centaines de milliers d’enfants et leurs familles au bord du gouffre.

Pour le représentant de l’Unicef dans le pays, Gianfranco Rotigliano, l’impact est dévastateur. « Les enfants et leurs familles luttent pour survivre en raison de la perte de leurs moyens de subsistance et de leur bétail », a-t-il déclaré, soulignant également « d’importants déplacements » de personnes fuyant les zones sinistrées.

20 ans de l’UA : quel bilan ?

Malgré les critiques formulées à l’encontre de l’Union africaine au cours des deux dernières décennies, celle-ci est loin d’être un suiveur docile des ordres de ses Etats membres, écrit Thomas Kwasi Tieku, professeur associé de sciences politiques au King’s University College.L’opinion selon laquelle l’Union africaine – et sa bureaucratie – sont les serviteurs glorifiés des gouvernements africains est largement répandue. Cette opinion est soutenue par les universitaires et les médias.

Mais est-elle exacte ? J’aborde cette question dans un article récent, alors que l’Organisation fête cette année son 20ème anniversaire.

L’Union africaine a été négociée et signée par les gouvernements africains en 1999. Son traité fondateur n’aurait pas vu le jour si au moins deux tiers des 54 gouvernements africains ne l’avaient pas ratifié et déposé le 26 mai 2001.

Mon article montre que depuis son lancement officiel en 2002, l’Union africaine a développé une agence considérable. Je l’ai définie comme sa capacité à façonner l’agenda et les décisions en Afrique et dans les affaires mondiales.

Il ne fait aucun doute que l’Union africaine a des défis à relever. Elle est financièrement faible et dépend de donateurs extérieurs. Elle est souvent perçue comme un club de vieux messieurs inaccessible aux Africains ordinaires. Et elle présente des déficits de mise en œuvre, son travail étant parfois freiné par des Etats mal gouvernés.

Pourtant, l’Organisation est souvent au cœur de la définition des programmes, de la prise de décision, de la création de règles, de l’élaboration des politiques et de la direction stratégique du continent africain.

C’est donc une simplification excessive de la relation complexe entre l’Union africaine et ses membres que de traiter la bureaucratie panafricaine comme un simple serviteur des gouvernements du continent. L’Union africaine et sa bureaucratie ne sont ni des messagers glorifiés ni des suiveurs dociles des ordres des gouvernements africains.

Elle a rassemblé ses 55 membres pour qu’ils adoptent des positions communes sur de nombreux problèmes mondiaux critiques. Il s’agit notamment de dégager un consensus sur les réformes des Nations unies, la réponse du Covid-19 et le financement du développement de l’Afrique.

Rédaction de traités internationaux

L’Union africaine a contribué à la rédaction de traités visant à promouvoir la paix, la démocratie et la bonne gouvernance.

Nombre de ses traités contiennent des premières mondiales. Cela est vrai même si de nombreux Etats membres présentent encore des lacunes en matière de protection de la démocratie.

L’Union africaine a pu contribuer à l’élaboration de traités parce qu’elle a attiré certains des meilleurs esprits politiques du continent. Ces recherches montrent que le personnel de l’Union africaine compte parmi les fonctionnaires internationaux les plus instruits au monde. Ils ont également une grande expérience professionnelle.

Faire respecter les règlements, les promesses et les traités : L’Union africaine a développé une machine bien huilée pour promouvoir la paix et la sécurité.

Ses initiatives ont consisté à développer un modèle institutionnel pour la médiation, le dialogue politique, les systèmes d’alerte précoce et les opérations de soutien de la paix. Ces initiatives ont changé la donne des missions de paix et ont conduit à un succès relatif. L’intervention en Somalie en est un exemple.

L’Union a également réussi à faire évoluer l’état d’esprit des élites politiques africaines, qui sont passées de leur posture traditionnelle d’indifférence à une attitude qui les encourage à intervenir dans les affaires des autres. Elle est intervenue rapidement lors des violences post-électorales au Kenya en 2007 et a rapidement déployé l’opération « Démocratie » aux Comores en 2008.

Volonté collective, définition de l’ordre du jour et orientation de la réflexion, l’Union africaine a utilisé le pouvoir des recommandations avec beaucoup d’efficacité.

Elle l’a utilisé pour rallier ses membres à soutenir une liste de candidats africains en lice pour des postes au sein d’organisations internationales. Parmi les exemples, citons l’élection de l’Ethiopien Tedros Adhanom Gebreyesus au poste de Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé et de la Rwandaise Louise Mushikiwabo au poste de secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie.

En outre, des études indiquent que l’Union africaine a réussi à amener ses membres à adopter des positions communes sur plus de 20 questions majeures.

Nombre de ces positions ont influencé le débat et les décisions au niveau mondial. Elles ont notamment influencé les termes de l’engagement entre l’Onu et les organisations régionales.

Mais l’Union a également convoqué et mobilisé pour de mauvaises causes. Par exemple, l’ex-président du Soudan, Omar el Béchir, et le président du Kenya, Uhuru Kenyatta, ont été protégés des appels à comparaître devant la Cour pénale internationale pour répondre aux accusations de crimes contre l’humanité.

Leadership stratégique

L’Union africaine a montré qu’elle était capable d’assurer un leadership et de jouer un rôle de conseiller auprès des gouvernements et des agences intergouvernementales.

Elle a élaboré avec succès des cadres de développement tournés vers l’avenir, tels que l’Agenda 2063 et l’Accord de libre-échange continental africain (Zleca).

Par ailleurs, elle a créé des agences de développement, dont l’Agence de développement de l’Union africaine (NEPAD).

L’Union africaine a réussi à socialiser les gouvernements africains pour qu’ils acceptent les idées de développement et en fassent les piliers des plans de croissance nationaux.

Elle a également mobilisé des ressources pour stimuler les initiatives de développement du continent. Elle a notamment déployé des efforts pour mettre les vaccins Covid-19 à la disposition des Etats membres.

Mais il y a des faiblesses

La mobilisation des ressources de l’Union africaine a été critiquée pour avoir exacerbé la dépendance de l’Afrique vis-à-vis des partenaires internationaux. Certains affirment également que l’UA est douée pour proposer des idées nobles, mais qu’elle est souvent incapable de les mettre en œuvre ou peu désireuse de le faire.

Problèmes

L’Organisation a été freinée par la pression constante exercée pour la réformer.

Entre 2002 et 2009, l’acharnement de Mouammar Kadhafi à vouloir la transformer en un gouvernement d’union est devenu un obstacle majeur à la mise en œuvre de ses programmes.

Et depuis 2016, un processus de réforme de l’Institution mené par le président rwandais Paul Kagamé a semé la division parmi les dirigeants de la commission. Ce processus a paralysé le personnel pendant près de cinq ans et affaibli la Commission de l’UA, comme l’a observé l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki.

De vieilles habitudes – telles que le culte de la personnalité, la concentration du pouvoir dans le bureau du Président de la Commission et le rétrécissement des espaces de participation populaire à la prise de décision – se sont installées au cours des dernières années.

La rotation du président de l’Union entre des dirigeants dont les références démocratiques sont douteuses suggère également que l’Union est entrée dans l’orbite d’un groupe particulier de dirigeants africains. Ce groupe est composé de dirigeants autoritaires qui ont fait de l’Institution un organisme conservateur et peu enclin à prendre des risques.

Un exemple de cette approche plus conservatrice est l’assouplissement de sa position de tolérance zéro à l’égard des régimes militaires.

Elle s’est montrée indulgente à l’égard des récents auteurs de coups d’Etat. Cela contraste avec sa position franche des années précédentes et les mesures qu’elle a prises pour ostraciser les régimes militaires en Guinée-Bissau et à Sao Tomé-et-Principe en 2003, au Togo en 2005, en Mauritanie en 2005 et 2007, en Guinée en 2008, au Mali en 2012, ainsi qu’en Egypte et en République centrafricaine (RCA) en 2013.

La récente résurgence des coups d’Etat sur le continent invite l’Union africaine à revoir sa position sur les changements anticonstitutionnels de gouvernement et renforcer son programme de promotion de la démocratie.

Le continent a besoin d’un leadership plus fort de l’Union africaine sur cette question – et sur bien d’autres – au cours des 20 prochaines années.

Cet article a été publié pour la première fois par ‘The Conversation’.