Cent millions d’euros de Berlin pour soutenir la réforme économique éthiopienne

L’Allemagne a accordé lundi une subvention de 100 millions d’euros à l’Ethiopie pour soutenir la réforme économique nationale dans ce pays de la Corne de l’Afrique.Admasu Nebebe, ministre d’État éthiopien des finances, et Mme Brita Wagner, ambassadrice d’Allemagne en Éthiopie ont signé l’accord de subvention lors d’une cérémonie virtuelle, conformément aux recommandations de l’OMS en matière de distanciation sociale.

 Cette enveloppe vise à soutenir le programme de réforme économique de l’Éthiopie, axé sur le développement du secteur privé en améliorant les conditions cadres pour les investissements et pour un meilleur accès aux services financiers pour les entreprises privées locales et étrangères.

 Le financement sera également utilisé pour la deuxième phase du programme de croissance et de compétitivité et permettra de supporter les dépenses orientées vers la réforme par le biais de l’aide budgétaire.

 Il faut rappeler que le Conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé ce week-end un don et un prêt de 500 millions de dollars pour soutenir la réforme économique de l’Éthiopie.

 Sur ce total, 250 millions de dollars sont des dons et les 250 millions de dollars restants sont des prêts, selon un communiqué de presse publié par la banque.

 Le fonds est destiné à financer la deuxième opération de la politique de développement de la croissance et de la compétitivité (OPD) de l’Éthiopie, qui vise à accélérer la croissance économique du pays et à réaliser sa vision de devenir un pays à revenu moyen inférieur.

 Cette opération est la deuxième d’une série d’OPD et fournit un soutien financier et technique aux réformes économiques de l’Éthiopie, indique le communiqué.

Ethiopie: cours et tribunaux fermés pour cause de Covid-19

La Cour suprême éthiopienne a annoncé la fermeture des tribunaux fédéraux pour les 15 prochains jours, en raison de la pandémie de coronavirus (Covid-19).Toutefois, les cas nécessitant une action urgente des tribunaux seront examinés, selon un communiqué publié par la Cour suprême et dont APA a obtenu copie jeudi.

D’autres affaires seront ajournées et de nouveaux dossiers ne seront pas acceptés dans les deux semaines à venir, a ajouté le communiqué.

L’Ethiopie compte désormais six cas confirmés de coronavirus. Son ministre de la Santé a déclaré que quatre des six personnes testées positives au Covid-19 sont désormais en bon état.

L’Ethiopie a signalé vendredi dernier son premier cas de coronavirus et le nombre de cas confirmés a atteint six mardi.

« Sur les six cas confirmés et actuellement suivis, quatre d’entre eux sont maintenant en bon état et ne présentent aucun symptôme », a déclaré le Dr Lia Tadesse, ministre d’Etat à la Santé, ajoutant: « Deux des patients présentent des symptômes légers à modérés et font l’objet d’un suivi fréquent ».

Covid-19 : L’homme le plus riche de Chine va faire don de kits de prévention à l’Afrique

Jack Ma, l’homme le plus riche de Chine, s’est engagé à donner 20.000 kits de dépistage, 100.000 masques et 1.000 combinaisons et écrans de protection à usage médical à chacun des 54 pays africains pour aider à lutter contre les coronavirus.Dans un communiqué publié lundi, M. Ma a déclaré que ses fondations commenceront également à travailler avec des institutions médicales en Afrique pour fournir du matériel de formation en ligne pour le traitement clinique des coronavirus.

Au total, 1,1 million de kits de dépistage, 6 millions de masques et 60.000 combinaisons de protection et écrans faciaux seront livrés dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba.

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a accepté de prendre la tête de la gestion de la logistique et de la distribution de ces fournitures à d’autres pays africains.

« Je tiens à exprimer un grand merci au gouvernement éthiopien et au Premier ministre Abiy », a-t-il déclaré.

Lors d’une conversation téléphonique dimanche dernier, le Premier ministre Abiy et Ma ont souligné l’importance d’assurer la préparation du coronavirus en Afrique pour en atténuer les effets.

Ils se sont mis d’accord sur les moyens de travailler ensemble pour stopper la propagation du COVID19 sur le continent.

Le Premier ministre Abiy a déclaré que « le soutien matériel associé à une meilleure connaissance est la clé pour contenir la Covid-19».

Covid-19 : l’Ethiopie ferme ses écoles et suspend les manifestations sociales

L’Ethiopie a suspendu les enseignements dans le primaire, le secondaire et les universités ; les grandes réunions et les événements sportifs dans le cadre d’une riposte contre la propagation du Covid-19.Jusqu’à présent, cinq personnes ont été testées positives pour le coronavirus et 117 personnes sont mises en quarantaine. Dans une émission en direct lundi, le Premier ministre Abiy Ahmed a annoncé la suspension des cours, des activités sportives et des réunions à partir du lundi 16 mars 2020 pour les 15 prochains jours.

Cette décision est intervenue après que le Premier ministre a tenu des consultations avec des membres du Cabinet et diverses parties prenantes, notamment Ethiopian Airlines, le ministère de l’Education, l’Ethiopian Public Health Institute (EPHI) et le ministère de la Santé.

M. Abiy a déclaré que les étudiants des établissements d’enseignement supérieur resteront dans leurs campus et dortoirs pour recevoir le contenu des cours en ligne.

Les institutions religieuses et les lieux de culte ont également été priés de limiter les rassemblements. Le gouvernement a également décidé de mettre gratuitement à la disposition du public des bus afin de minimiser le surpeuplement des transports publics.

Selon le Premier ministre, les cinq personnes qui ont été jugées positives pour le Covid-19 sont dans un état stable. Les patients infectés par le virus en Éthiopie sont trois Japonais et de deux Ethiopiens.

Covid-19: l’Afrique pourrait perdre la moitié de son Pib (Cea)

La pandémie de coronavirus pourrait faire perdre à l’Afrique la moitié de son Pib, selon la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (Cea).« L’Afrique pourrait perdre la moitié de son PIB, la croissance passant de 3,2% à environ 2% pour un certain nombre de raisons, y compris la perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales », a déclaré la Secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwe.

S’exprimant lors d’une conférence de presse, ce week-end à Addis-Abeba (Ethiopie), elle a indiqué qu’après avoir fortement touché la Chine, qui est le principal partenaire commercial de l’Afrique, le Covid-19 affecte inévitablement le commerce impliquant l’Afrique.

La Secrétaire exécutive de la CEA a ajouté que l’interconnexion du continent avec les économies affectées de l’Union européenne, de la Chine et des USA cause des répercussions en chaîne. Ainsi, a-t-elle souligné, l’Afrique aurait besoin de près de 10,6 milliards de dollars d’augmentations imprévues des dépenses de santé pour empêcher le virus de se propager et que les pertes de revenus pourraient conduire à une dette insoutenable.

Le Covid-19, a déclaré Mme Songwe, pourrait réduire les exportations de pétrole brut du Nigeria en 2020 de 14 et 19 milliards de dollars.

La Cea estime que le Covid-19 pourrait entraîner une baisse des recettes d’exportation de l’Afrique, de l’ordre de 101 milliards de dollars en 2020.

Les envois de fonds et le tourisme sont également touchés car, le virus continue de se propager dans le monde entier, entraînant une baisse des flux d’investissements directs étrangers (IDE); la fuite des capitaux ; le resserrement des marchés financiers nationaux ; et un ralentissement des investissements, d’où des pertes d’emplois.

Les produits pharmaceutiques, importés en grande partie d’Europe et d’autres partenaires touchés par le Covid-19 de l’extérieur du continent, pourraient voir leurs prix augmenter et leur disponibilité réduite pour les Africains.

Etant donné que près des deux tiers des pays africains sont des importateurs nets de produits alimentaires de base, les pénuries devraient sérieusement affecter la disponibilité et la sécurité alimentaires.

De plus, les conséquences négatives devraient s’aggraver si le Covid-19 se transforme en une véritable épidémie en Afrique.

Par ailleurs, une baisse des prix des produits de base pourrait entraîner des pressions fiscales pour les puissances économiques africaines, à savoir l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Algérie, l’Egypte et l’Angola.

Un ressortissant japonais testé positif au Covid-19 en Éthiopie

Le ministère éthiopien de la Santé a annoncé vendredi la confirmation d’un premier cas de Covid-19 dans le pays.« Il s’agit d’un ressortissant Japonais de 48 ans qui est arrivé en Éthiopie le 4 mars 2020 en provenance du Burkina Faso où le virus sévit », a précisé la ministre de la Santé, Lia Tadesse, informant que le patient, mis en quarantaine au centre d’isolement de Bole Chefa, est en bon état.

Selon Mme Tadesse, ceux qui ont été en contact avec le patient sont retrouvés et mis en quarantaine.

L’Ethiopie a déjà mis en place un comité ministériel national pour diriger et soutenir les efforts nationaux de préparation et de riposte contre toute éventuelle épidémie du Covid-19 dans le pays. Elle a également alloué un budget supplémentaire pour l’effort de prévention et mobilisé davantage de ressources.

«L’Éthiopie ripostera en cas d’attaque sur le barrage» (armée)

Le chef des forces de défense nationale éthiopiennes a prévenu que son armée se défendra et ripostera à toute attaque visant le méga barrage en construction sur le Nil bleu.Le général Adem Mohammed s’exprimait jeudi alors qu’il conduisait les meilleurs officiers militaires du pays dans une visite guidée sur le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD), situé à 20 km à l’est de la frontière soudanaise.

Parmi les officiers se trouvaient le major général Yilma Merdassa, commandant en chef de l’armée de l’air éthiopienne et d’autres chefs militaires.

Après avoir évalué les progrès du projet GERD, le général Adem a déclaré que les forces de défense sont prêtes à accomplir leurs missions de maintien de la paix et de défense de la souveraineté territoriale de l’Ethiopie.

« Des membres de l’armée ont envoyé des contributions sur leurs salaires mensuels pour le projet de barrage après son lancement il y a sept ans », a déclaré le général Adem.

Le commandant en chef de l’armée de l’air éthiopienne, le général de brigade Yilma, a déclaré que l’armée de l’air est également prête à contrecarrer tout raid aérien des nations belligérantes qui pourraient vouloir détruire le barrage.

Par ailleurs, une délégation éthiopienne conduite par le général Berhanu Jula, chef d’état-major adjoint de la force de défense nationale éthiopienne, a effectué une visite officielle de travail au Soudan. La délégation s’est entretenue avec le Premier ministre soudanais, Abdalla Hamdook et d’autres officiers supérieurs, selon l’ambassade éthiopienne à Khartoum.

Addis-Abeba : Report de la 53ème conférence des ministres africains des finances

La Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA-ONU) a annoncé jeudi le report de la 53eme Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique, prévue initialement le 18 mars courant à Addis-Abeba, siège de la CEA.«Suite aux préoccupations sanitaires mondiales liées au coronavirus, connu sous le nom de COVID-19 et au besoin d’une vigilance accrue et après consultation des partenaires, la CEA reportera toutes les réunions publiques jusqu’à nouvel ordre. Il s’agit notamment de la Conférence 2020 des ministres des finances, de la planification et du développement économique», précise la CEA-ONU.

La Commission affirme qu’elle contactera les ministres pour discuter des dispositions prises par les États membres.

La Conférence ministérielle qui devait se pencher sur l’industrialisation et la diversification durables de l’Afrique à l’ère du numérique, comprendra des débats sur la numérisation et ses incidences, notamment ses enjeux et la façon dont elle impose une transformation de la nature même de l’industrie technologique.

L’accent sera mis aussi bien sur la mesure dans laquelle la numérisation ouvre des possibilités dans les domaines de l’agriculture, des services et de l’énergie propre que sur la manière dont ces possibilités peuvent stimuler les processus d’industrialisation et de diversification, tout en offrant des solutions pour s’adapter aux changements climatiques, y compris des méthodes pour assurer la résilience, souligne la CEA-ONU.

«Le barrage éthiopien est une question de souveraineté» (expert)

Pape Ibrahima Kane, directeur du Programme de plaidoyer pour l’Union africaine du Bureau régional pour l’Afrique de la Fondation Open Society Initiative for West Africa (OSIWA) analyse pour APA la crise née de la construction en cours sur le Nil du plus grand barrage hydroélectrique en Afrique.Pourquoi le Nil suscite tant d’intérêt pour l’Ethiopie et l’Egypte ?

Le premier aspect du barrage pour l’Ethiopie est une question de souveraineté.

L’Ethiopie a besoin d’électricité et d’eau pour irriguer beaucoup de terres parce qu’elle doit nourrir sa population surtout qu’elle est la deuxième population africaine après le Nigéria. Le pays fait une population de 110 millions d’habitants, d’après les estimations. Donc il faut la nourrir, produire de l’énergie pour créer la richesse, si l’on sait que l’Ethiopie devient maintenant une banlieue de l’industrie chinoise.

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Autrement dit, le pays a besoin de beaucoup d’électricité pour faire fonctionner les zones économiques spéciales qui ont été créées un peu partout.

En troisième lieu, il y a aussi une dimension symbolique parce que le traité sur lequel s’appuie l’Egypte pour défendre des droits sur le Nil est un traité colonial datant des années 20 qui a été adopté par la puissance coloniale d’alors. C’est l’Angleterre qui dominait à la fois le pays d’où venaient les eaux du Nil, c’est-à-dire l’Ouganda, le Soudan et l’Egypte. C’est pour dire que l’Angleterre avait un pouvoir de déterminer comment l’eau pouvait être distribuée à travers ses trois pays. A l’époque, l’Ethiopie était dirigée par un empereur qui n’était pas assez puissant mais une bonne partie des eaux du Nil blanc viennent des montagnes éthiopiennes et ne pouvaient pas servir l’économie nationale. C’est maintenant que le pays, en raison de l’augmentation de sa population, en raison de ses ambitions économiques et aussi de ses ambitions de puissance, a voulu adopter une stratégie qui comporte une maitrise de l’eau dans le but de produire de l’énergie.

Ce qui se passe, c’est quand l’Ethiopie a commencé à mettre sur la table la question de la maitrise de l’eau du Nil blanc pour que ça puisse aider son économie à décoller, les Égyptiens se sont appuyés sur ce traité et ont pris la mauvaise décision de boycotter les réunions que l’Ethiopie et les autres pays avaient convoquées. Il s’agit notamment du Soudan, du Sud Soudan, de l’Ouganda et de la Tanzanie parce qu’une bonne partie des eaux du Nil viennent du Lac Victoria et donc, cette question intéresse aussi le Kenya.

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L’Egypte n’a pas participé à ces réunions. Les autres pays se sont entendus sur une façon de distribuer la quantité d’eau produite annuellement par le Lac Victoria et les différents affluents du Nil. L’absent a toujours tort. Maintenant se rendant compte que la politique de la chaise vide n’a pas produit ses effets, l’Egypte veut revenir à la table.

Que peut-on attendre de la médiation américaine ?

Ce qui est aussi curieux de la part de l’Egypte, c’est que ces négociations ont commencé sous la présidence égyptienne de l’Union Africaine, au lieu d’utiliser les nombreux mécanismes de cette organisation pour essayer de trouver une solution à cette crise, ils sont allés demander l’intermédiation des Etats-Unis. Et puisque Washington est proche des pays du Moyen-Orient qui essaient aussi d’influencer les discussions pour imposer un peu une pax égyptienne sur la question du barrage éthiopien. Dans une moindre mesure, le Soudan refuse parce qu’il a besoin dans sa partie orientale de l’eau pour ses terres fertiles pour ne pas parler aussi de l’électricité. On sait que depuis la division du pays en deux, le Soudan n’a plus de pétrole donc il a besoin aussi d’électricité et le barrage peut vraiment lui en offrir beaucoup.

L’Egypte aurait-elle commis des erreurs de procédure dans le dossier du Nil ?

Je pense qu’en demandant qu’un arbitre puisse aider les parties à trouver un accord, l’Egypte admet maintenant que c’est la seule solution qui est possible.

Sous le régime de (l’ancien président) Hosni Moubarak, les Egyptiens sont passés à côté. Même s’ils ne devraient pas être d’accord sur le contenu de l’accord en participant à la discussion, ils auraient pu retarder la prise de décision et influencer encore les discussions. Mais en appliquant la politique de chaise, ils ont laissé les autres le soin de déterminer. Je pense qu’il est aujourd’hui difficile pour l’Egypte puisqu’elle est totalement isolée dans cette affaire non seulement parmi les pays qui partagent le Nil, mais même au niveau continental, les gens disent que la période coloniale est terminée.

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L’Egypte n’a pas encore produit le document qui prouve que le Nil va limiter son accès à l’eau. L’histoire joue des tours à ce pays-là. Quand il procédait à la construction du barrage d’Assouan, il n’avait demandé l’avis à personne et tout le monde savait que ce barrage était une manière de capter l’eau… donc l’Egypte serait mal placée pour donner des leçons aux autres.

Faudrait-il craindre une confrontation autre que diplomatique ?

La confrontation militaire est presque exclue à moins que les relations entre l’Erythrée et l’Ethiopie se dégradent parce que l’Erythrée est le seul pion qui peut vraiment dérailler ou aider l’Egypte à mener une guerre. Et puisque c’est loin du territoire égyptien d’autant plus que l’Egypte a menacé, surtout du temps de Meles Zenawi (ancien Premier ministre éthiopien), de détruire le barrage.  Ce qui est maintenant impossible d’un point de vue très pratique même si l’Egypte décidait de bombarder parce que le barrage existe réellement. On a commencé à remplir le lac artificiel et personne ne peut imaginer les conséquences d’un tel désastre qui seraient sous la responsabilité de l’Egypte.

Le barrage éthiopien : entre renaissance et menace existentielle

La construction du Grand barrage éthiopien de la Renaissance (GERD) suscite depuis neuf ans des tensions nationalistes régionales qui impliquent l’Ethiopie et l’Egypte principalement ainsi que le Soudan.Le GERD dont les travaux en cours ont été lancés depuis 2011 constitue pour Addis-Abeba un idéal de développement à travers le futur plus grand ouvrage hydraulique d’Afrique en matière de production d’énergie.

Cependant la crise régionale née des « divergences nationalistes » entre l’Ethiopie et l’Egypte compromet la signature d’un accord pour la construction du barrage. 

Alors que l’Ethiopie défend et revendique la légitimité du barrage, l’Egypte craint pour sa survie et évoque les traités coloniaux de 1929 et 1959 qui lui consacreraient « des droits historiques sur le Nil ». 

Compromis, Renaissance ensuite

Jusque-là les nombreux rounds de pourparlers n’ont pas encore permis de trouver un compromis durable et coopératif, même sous l’égide des Etats-Unis d’Amérique et de la Banque Mondiale. 

En octobre 2019, quand les tensions étaient plus vives, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed avait exprimé l’attachement de son pays à la construction du GERD.

« S’il y a besoin d’aller à la guerre, nous pouvons mobiliser des millions d’hommes », menaçait-il.

L’Ethiopie abrite la rivière Abbay, principal affluent du plus grand fleuve du monde. Et le Nil bleu qui prend sa source en Ethiopie assure plus de 80% des eaux du Nil. Malgré ce potentiel hydrique, le pays a longtemps souffert des épisodes de famines et de sécheresse. L’explosion démographique suit une courbe ascendante avec une population qui est passée de 22 millions en 1960 à plus de 110 millions en 2018, selon la Banque Mondiale.

Face aux exigences d’une croissance soutenue à la hauteur de la demande en services basiques (eau, électricité, soins de santé), l’Ethiopie mise beaucoup sur le barrage de la Renaissance.

L’approvisionnement régulière en continu d’électricité aux populations, à l’administration, aux usines, au monde rural, participerait à asseoir un climat social propice au développement du pays.

Financé à hauteur de 3,5 milliards d’euros, le GERD devrait commencer à fournir de l’électricité avant la fin de l’année 2020. A terme, en 2023, la production est estimée à plus de 6000 mégawatts.

 Son financement propre a été accompagné par un fort élan de solidarité nationale à travers des ponctions desalaire des fonctionnaires, l’achat par la diaspora d’obligations d’Etat, l’organisation de loteries, detournois sportifs, d’expositions, etc.

 Au-delà d’assurer son propre décollage économique, l’Éthiopie qui affiche la meilleure croissance moyenne du PIB en Afrique au cours de la dernière décennie, aspire à une hégémonie même au-delà de la Corne de l’Afrique. 

Une question de survie 

« L’Égypte est le don du Nil aux Égyptiens, et le don des Égyptiens à l’humanité ». Ainsi commence le préambule de la Constitution égyptienne de 2014. L’article 44 de la Loi fondamentale consacre que « L’État s’engage à protéger le Nil, préserver les droits historiques de l’Égypte qui y sont liés, rationaliser et optimiser les usages du fleuve et combattre le gaspillage et la pollution des eaux ».

 Le Caire qui dépend à plus 90% du Nil Bleu pour ses ressources hydriques, estime qu’à terme le GERD devrait inéluctablement entrainer un débit faible du fleuve. 

 « Le barrage est construit sur le grand affluent du Nil qui qui est le Nil bleu qui charrient 95% des eaux du fleuve. Donc les Egyptiens considèrent que toute retenue à ce niveau va influencer négativement sur le volume d’eau qui atteint l’Egypte », reconnait KabinéKoroma, ancien Haut-commissaire de l’organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS).

Quand le président Abdel Fattah al-Sissi exprimait dans un tweet la détermination de l’Égypte « à défendre son droit à l’eau », la bataille de l’eau semblait inévitable.

Une réaction consécutive au rejet par Addis-Abeba de toutes les propositions qui prennent en compte les intérêts de l’Égypte en matière d’eau.

« Si vous construisez un barrage, vous barrez l’eau et il faut remplir le réservoir pendant des années d’abord ; or pendant ce temps cela prive ceux qui sont en aval d’un volume substantiel d’eau », explique M. Koroma.

Pour l’ancien Premier ministre guinéen, s’il n’y a pas concertation, les divergences peuvent subsister entre l’Ethiopie et l’Egypte, compte tenu de la « géostratégie économique » qu’engendre le barrage pour les pays du bassin du Nil.

« C’est assez évident que les pays en aval du barrage dépendent de l’eau pour l’agriculture, leur eau potable, leur navigation, etc. », souligne Gérard Govers, professeur de géographie physique à l’Université catholique de Louvain (Belgique). 

Remplira, remplira lentement

L’un des principaux points d’achoppement des pourparlers concerne le rythme de remplissage du réservoir. Addis-Abeba le prévoit à partir de juin 2020 pendant trois ans pour atteindre un volume de74 milliards de m3 d’eau. Le Caire craint que ce remplissage n’affecte le débit du Nil, si l’opération n’est pas étalée sur une période de 21 ans d’années. En outre, l’Égypte réclame des garanties sa fourniture en eau à raison d’un minimum annuel de 40 milliards de m3 contre 55 milliards pour l’Éthiopie.

« Partout dans le monde où il y a des barrages très proches d’une frontière ou impliquant différents pays, il y a une forte probabilité de changements assez importants dans le régime du fleuve et peut-être de la quantité d’eau à utiliser », souligne l’universitaire Govers.

Lors des négociations du 13 au 15 janvier dernier àWashington, sous la médiation des États-Unis et de la Banque Mondiale, les trois principaux pays du bassin du Nil semblaient aller vers un compromis sur un rythme de remplissage initial « à hauteur de 595 mètres au-dessus du niveau de la mer ».

Cependant, l’absence de l’Ethiopie à la dernière rencontre tripartite (Egypte-Soudan) tenue fin février dernier à Washington, n’a pas permis de finaliser l’accord tripartite sur la Déclaration de principes (DoP) signée en 2015.

Pourquoi le Nil est-il tant convoité ?

Pourquoi le Nil, le fleuve le plus long d’Afrique, constitue-t-il une ressource si convoitée pour l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan? Les deux principaux affluents du Nil – le Nil bleu et le Nil blanc – se jettent dans le Nil à Khartoum, la capitale soudanaise, avant de s’écouler vers le nord à travers l’Egypte, pour se déverser dans la mer Méditerranée.

Tout comme les Egyptiens, les Ethiopiens ressentent un sentiment de droit sur le Nil bleu appelé localement « Abay », qui provient de l’un des hauts plateaux du nord de l’Ethiopie et fournit 85% de l’eau de ce fleuve épique.

L’enjeu ne peut être plus important, car les pourparlers sur la gestion future d’un méga-barrage en cours de construction sur le fleuve par l’Ethiopie ont échoué pour la énième fois en début de ce mois, l’Egypte et le Soudan maintenant leur position sur le remplissage et l’exploitation de son réservoir.

Depuis que la querelle sur le barrage controversé a commencé il y a neuf ans, l’Egypte et dans une moindre mesure le Soudan, n’avaient pas caché leur détermination à défendre leur part du Nil, même si cela signifiait aller en guerre pour cette cause.

En 2013, des informations ont fait état d’un enregistrement secret avec des politiciens égyptiens proposant une série d’actes hostiles contre l’Ethiopie à propos de la construction du barrage.

Le président Abdel Fattah al-Sisi aurait également déclaré que l’Egypte prendrait toutes les mesures nécessaires pour protéger ses droits sur les eaux du Nil.

En octobre 2019, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a déclaré aux députés de son pays qu’aucune force ne pouvait empêcher la construction du barrage.

Cependant, avec le temps, la forte rhétorique des deux côtés du débat s’est adoucie, au profit de la diplomatie.

Même les Etats-Unis ont été impliqués en tant que facilitateur, pesant lourdement sur les pourparlers, mais avec peu de progrès jusqu’à présent pour parvenir à un compromis sur le temps qu’il faudrait et le volume d’eau requis pour remplir le barrage.

L’analyste économique libyen, Waheed Aljabu, un observateur avisé du contentieux diplomatique autour de l’avenir du Nil, s’est dit rassuré par le fait que les trois pays semblaient hésiter à recourir à d’autres moyens que la diplomatie, pour résoudre le problème.

« Equilibrer les intérêts disparates de ces pays serait une tâche énorme pour ceux qui sont impliqués dans les pourparlers », a confié Aljabu à APA.

Le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD), un ouvrage de 145 mètres de haut et 1,8 km de long, est en construction dans la région de Benishangul Gumuz, à 25 kilomètres à l’est de la frontière soudano-éthiopienne.

Le GERD sera la plus grande centrale hydroélectrique d’Afrique conçue pour alimenter l’Ethiopie et la région de la Corne de l’Afrique en général, selon les souteneurs du projet.

L’Ethiopie prévoit que ses voisins, le Soudan, le Soudan du Sud, le Kenya, Djibouti et l’Erythrée bénéficieront de l’électricité générée par le barrage, dont les travaux devraient être entièrement achevés d’ici 2025.

Ce projet hydroélectrique entre dans le cadre des efforts du gouvernement éthiopien relatifs à l’accès universel à l’électricité d’ici 2025.

Actuellement, seulement 35% de ses 110 millions d’habitants ont accès à l’énergie électrique et à travers toute l’Ethiopie, c’est une source d’espoir pour les agriculteurs pauvres qui attendent avec impatience l’achèvement de l’ouvrage dont la capacité de production est de 6.000 mégawatts.

Même à Addis-Abeba, l’électricité est inégalement répartie et la ville a subi des semaines de coupures de courant au cours de la dernière période de rationnement de l’électricité en mai et juin 2019.

Aljabu indique que ce n’est pas seulement une initiative de l’Ethiopie pour stimuler son économie mais aussi un « projet de prestige » pour annoncer la grande émergence du pays en Afrique et sur la scène mondiale.

Cependant, il ajoute qu’il s’agit d’un stratagème que les voisins de l’Ethiopie continueront de considérer comme un cadeau empoisonné, malgré un aspect bénéfique pour les Ethiopiens.

Rampe pour l’économie

Littéralement comme sa pierre angulaire, le Nil est à l’Egypte ce que la nourriture est au corps humain, l’un incapable de se passer de l’autre pendant une longue période.

L’Egypte dépend du Nil pour près de 90% de son eau d’irrigation et de son eau potable. Il revendique un « droit historique » sur le Fleuve qui, selon le Caire, était garanti par des traités de 1929 et 1959 avec les Britanniques, lorsqu’ils administraient conjointement le Soudan dans le condominium.

Les autorités égyptiennes craignent que le GERD ne remette en cause l’approvisionnement déjà très précaire du Nil en eaux, et dont la crue et la décrue conditionnent presque entièrement la vie de leur population de 104 millions d’habitants.

« Un pays comme le mien, la Libye, reçoit la plupart de ses besoins alimentaires de l’Egypte et du Soudan, et ses relations avec l’Ethiopie sont presque similaires, donc une résolution pacifique de la crise serait une bonne chose pour les quelque 268 millions d’habitants de la région », a poursuivi l’analyste libyen.

Bien sûr, les enjeux seront toujours plus élevés pour la grande population de l’Ethiopie (114, 963,588 millions), de l’Egypte (102, 334 404 millions) et, dans une moindre mesure, le Soudan (43,849,260 millions), en particulier ceux qui vivent de l’agriculture, des activités pastorales et industrielles.

Le barrage éthiopien d’un coût de plus de quatre milliards de dollars est au cœur de son rêve industriel, qui est de générer suffisamment d’énergie pour son économie et un surplus d’électricité à vendre à ses voisins immédiats.

Fierté nationale

Les Ethiopiens considèrent également le barrage comme une question de souveraineté nationale, comptant non seulement sur des financements extérieurs, mais aussi sur des obligations d’Etat et des dépenses privées de l’intérieur de l’Ethiopie pour financer le projet.

Les fonctionnaires et les employés privés versent ont participé à son financement, depuis le lancement du projet en 2011.

Même les agriculteurs vivant dans le nord du pays participent à des activités de conservation des sols pour réduire l’ensablement du réservoir du GERD et affecter ainsi la capacité de production d’électricité du barrage.

L’Egypte craint que l’Ethiopie ne remplisse le réservoir trop rapidement, ce qui réduira le débit d’eau en aval avec des « implications indicibles » pour sa population.

L’impasse actuelle est enracinée dans les craintes du Caire que le barrage ne puisse pas apporter de l’eau, créant l’insécurité alimentaire pour des millions d’Egyptiens.

Pour sa part, l’Ethiopie affirme que le GERD ne causera pas de dommages signifiants aux pays en aval, mais l’Egypte maintient la position opposée et doute de l’opportunité du barrage.

Ainsi, les deux Etats, qui sont d’ailleurs des alliés des Etats-Unis, ne semblent pas disposer à céder de leur souveraineté malgré les nombreuses médiations internationales.

Pendant ce temps, les travaux du barrage se poursuivent.

L’Egypte signe l’accord américain sur le Grand barrage éthiopien

L’Egypte a déclaré avoir signé à Washington l’accord proposé par les Etats-Unis sur les règles de remplissage et d’exploitation du Grand barrage de la renaissance éthiopien (GERD) en cours de construction par l’Ethiopie sur le Nil.L’Egypte a décidé de parapher l’accord parce qu’elle estime qu’il préserve ses intérêts en matière d’eau. « L’Egypte attend avec impatience que le Soudan et l’Ethiopie lui emboîtent le pas, qu’ils acceptent l’accord et le signent dès que possible », déclare le Caire dans un communiqué de presse.

L’Ethiopie n’a pas participé aux négociations finales à Washington et le Soudan a assisté à la réunion, mais n’a pas signé l’accord pour une raison non divulguée.

L’Egypte affirme que l’absence de l’Ethiopie lors des derniers pourparlers facilités par les Etats-Unis à Washington n’est « pas justifiée » et sa décision de commencer à remplir le GERD sans accord préalable est contraire aux lois internationales et à celle du DOP.

Les Etats-Unis ont déclaré qu’ils partagent les préoccupations des populations en aval au Soudan et en Egypte en raison de « travaux inachevés sur l’exploitation sûre du GERD et de la nécessité de mettre en œuvre toutes les mesures de sécurité nécessaires, conformément aux normes internationales, avant le début du remplissage ».

Les Etats-Unis ont également annoncé qu’ils continueraient de travailler avec l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan jusqu’à ce qu’ils signent un accord sur le barrage.

Le Secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin a déclaré que les trois pays ont prévu de signer un accord à Washington cette semaine sur le remplissage et le fonctionnement de ce projet de plus de quatre milliards de dollars, mais l’Ethiopie a fait faux bond à la réunion.

Ethiopian Airlines remporte un prix international

Le Service de fret et de logistique d’Ethiopian Airlines a remporté le prix « International Air Cargo Marketer of the Year » (Distributeur international de fret aérien de l’année).La compagnie aérienne éthiopienne a été distinguée lors d’une cérémonie du prix international STAT 2020 pour l’excellence du fret aérien qui s’est tenu la semaine dernière à Mumbai, en Inde.

Le prix reconnait la contribution de la compagnie aérienne éthiopienne à l’industrie du fret aérien dans un marché hautement compétitif et l’un des marchés à la croissance la plus rapide au monde.

S’exprimant à propos de ce prix, le PDG d’Ethiopian Group, Tewolde Gebremariam a déclaré: « Nous sommes honorés d’avoir remporté le prix +International Air Cargo Marketer of the Year+ qui témoigne du rôle central de nos services de fret et de logistique en Afrique et dans différentes parties du monde, favorisant ainsi une croissance à multiples facettes dans toutes les régions que nous desservons ».

« Nous avons investi massivement dans des installations et des cargos, ce qui nous a permis d’étendre sans cesse nos services et de fournir des services de fret et de logistique sûrs, sécurisés, fiables et compétitifs dans le monde entier. Ce prix nous incitera à exceller davantage dans nos opérations », a-t-il poursuivi.

Ethiopian Cargo & Logistics Services a construit le plus grand terminal de fret en Afrique, avec une capacité d’accueil de près d’un million de tonnes par an. Elle offre des services de fret couvrant 57 destinations internationales en Afrique, dans le Golfe, au Moyen-Orient, en Asie, en Amérique du Nord, en Amérique latine et en Europe, avec dix avions B777F et deux appareils B737F.

Au cours de l’exercice 2018/19, Ethiopian Cargo & Logistics Services a transporté au total 432.417.404 kg de marchandises.

Séoul accorde 27,6 millions de dollars à Addis Abeba

La Corée du Sud a signé jeudi avec l’Éthiopie trois protocoles d’accord, dont le montant global de 27,6 millions de dollars accordé servira au développement socio-économique de ce pays de la Corne de l’Afrique.Le premier accord, d’un montant de 10 millions de dollars, sera utilisé pour créer des emplois de qualité en apportant un soutien aux entreprises basées sur les TIC et aux petites et moyennes entreprises (PME) au cours des six prochaines années.

D’un montant de 8 millions de dollars, le deuxième accord est destiné au développement des capacités des responsables et professionnels de la formation technique et professionnelle en Éthiopie.

Le troisième protocole d’accord, d’un montant de 9,6 millions de dollars, vise à financer un projet d’optimisation des soins aux nouveau-nés et aux enfants dans les États éthiopiens de Benishangul Gumz et d’Afar pour les cinq prochaines années.

L’Afrique enregistre son deuxième cas de Covid-19 en Algérie

Un ressortissant italien arrivé le 17 février en Algérie a été diagnostiqué positif du coronavirus, ont annoncé mardi soir les autorités de ce pays qui enregistre ainsi le deuxième cas du continent officiellement touché par l’épidémie après l’Egypte, deux semaines plus tôt.Le cas algérien a été suspecté en même temps que son compatriote, tous deux « de nationalité italienne » et « âgés de 55 ans et 61 ans », a précisé le ministre algérien de la Santé à la télévision d’Etat.

Au bout de huit jours de veille sur eux, un seul « cas a été confirmé positif au coronavirus », a-t-il assuré, avant de louer le dispositif de « surveillance et d’alerte mis en place au niveau national (qui) a permis de détecter deux cas ».

Selon la télévision d’Etat, reprise par plusieurs médias, la personne infectée a été placée en isolement à l’institut Pasteur d’Alger, la capitale, même si les circonstances de son infection ne sont pas établies.

Parti en décembre de Chine qui a déjà enregistré 2615 décès sur 78.064 cas, le Covid-19 se propage également dans plusieurs pays comme l’Italie où le bilan s’établit à 10 morts sur 322 personnes infectées.

Par ailleurs, les autorités algériennes assurent de la mise en place d’un « dispositif de surveillance et de veille au niveau de tous les points d’entrée » dans le pays.

Selon RFI, des épidémiologistes ont indiqué, dans un rapport publié dans la revue The Lancet, que l’Algérie, l’Égypte et l’Afrique du Sud constituaient les « trois portes d’entrée les plus importantes de l’épidémie sur le continent ». Quand on sait également que ces deux derniers faisaient partie avec le Kenya, le Maroc et l’Ile Maurice des destinations préférées des Chinois sur le continent. (https://apanews.net/pays/guinee-bissau/news/coronavirus-un-manque-a-gagner-pour-le-tourisme-africain)

Le système de santé africain en alerte ?

Il y a près de deux semaines déjà, le ministère égyptien de la Santé annonçait dans une déclaration conjointe avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le premier cas de coronavirus en Afrique. Un étranger dont la nationalité n’a toutefois pas été précisée, encore moins son état de santé actuel.

En Afrique de l’ouest, les ministres de la Santé des pays membres de la Cedeao, réunis le 14 février à Bamako, au Mali, ont décidé de renforcer au niveau communautaire la coordination, la communication et la collaboration transfrontalière dans le cadre de la préparation à l’épidémie de Covid-19.

Les initiatives ne manquent pas aussi au niveau continental après que l’Union africaine (UA) a convoqué le 22 février à son siège, à Addis-Abeba, les ministres de la Santé pour partager les informations existantes et connaissances actuelles sur le Covid-19, les médicaments en cours de développement et essais cliniques.

Des réunions se tiennent régulièrement aussi à Dakar où l’Institut Pasteur, référence sur le continent, prépare des experts de pays africains face à la maladie.

Déjà hier mardi dans la capitale sénégalaise, il a ouvert un atelier régional de formation sur le diagnostic biologique du coronavirus à l’intention des 15 pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et du Tchad.

Les recettes de Wathi pour améliorer les systèmes de santé ouest africains

Au moment où l’épidémie du coronavirus prend des proportions inquiétantes et menaçantes dans le monde, le Think tank Wathi pose le débat pour améliorer des systèmes de santé en Afrique de l’ouest.En  Afrique, particulièrement dans sa région occidentale, l’accès à des  services sociaux de base constitue encore un des défis majeurs à relever  pour certains pays.

En janvier 2019, Wathi a lancé un débat en  ligne sur « les systèmes de santé de la région et les conditions de son  amélioration au service des populations ».

En conclusion, le  rapport Mataki (« mesures » en langue houassa) a consisté à une  sélection des principaux constats et recommandations formulés dans le  cadre du débat, complétée par des pistes d’action élaborées par l’équipe  de Wathi sur la base de consultations supplémentaires avec des  professionnels et experts du secteur.

Même si des indications  sur la situation sanitaire dans les pays d’Afrique de l’ouest montrent  des « progrès incontestables », il reste évident que ces acquis sont  souvent tributaires à des chocs externes inopportuns.

Dans le  document publié ce mardi à Dakar par le directeur exécutif de Wathi,  Gilles Olakounlé Yabi, il est noté des progrès sur le plan sanitaire  souvent freinés par des « contextes de conflits armées, des crises  sanitaires exceptionnelles ».

La plus marquante et récente en  Afrique de l’Ouest, rappelle-t-il, est l’épidémie à virus Ebola qui a  lourdement affecté le Libéria, la Sierra Leone et la Guinée.

Selon  le rapport Makati, les indicateurs de l’état de santé se sont améliorés  en grande partie grâce à l’ampleur des contributions financières  internationales pour « combattre les grandes pandémies, le paludisme, la  tuberculose, et le VIH Sida.

Le Fonds mondial de lutte contre  le Sida, la tuberculose et le paludisme a joué « un rôle central dans  tous les pays de la région et permis d’alléger considérablement la  facture sanitaire des Etats et des populations », souligne M. Yabi.

Cependant,  les objectifs maintes fois visés « n’ont jamais était atteints, le plus  connu de ces objectifs étant l’engagement des Etats à consacrer 15% de  leur budget national au secteur de la santé », conformément à la  Déclaration d’Abuja de 2001.

Pour améliorer les systèmes de  santé en Afrique de l’ouest, Makati recommande dans un premier temps la  mise en place d’une politique préventive de lutte contre les maladies au  cœur du système de santé.

Comme préalable, il faut inclure la  prévention, les soins de santé primaire et les principes de base de la  santé mentale dans le parcours de formation de tous les professionnels  de santé.

Makati suggère aux autorités ouest-africaines  d’assurer la formation de ressources humaines suffisantes dans le  domaine sanitaire, y compris la santé mentale, leur déploiement  équitable sur les territoires nationaux et leur encadrement effectif.

Au-delà  du financement durable des systèmes de santé pour promouvoir  l’accessibilité aux soins et aux médicaments, il faudra également  améliorer le fonctionnement au quotidien de tous les établissements  délivrant des services de santé. Et enfin, le renforcement des systèmes  de santé nationaux par le développement de la recherche, la  mutualisation des ressources au niveau régional et  l’institutionnalisation d’un débat public sur les politiques nationales  de santé.

Okf /Dng/te/APA

Éthiopie : baisse du nombre de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire

Le nombre de personnes ayant besoin d’aide humanitaire en Ethiopie s’élève à 7,3 millions cette année, soit une baisse de plus d’un million par rapport à l’année dernière, selon les rapports publiés vendredi.Le nombre de personnes ayant besoin d’aide en raison des conséquences des sécheresses et des conflits provoqués par le changement climatique était de 8,5 millions l’année dernière.

Cependant, il est maintenant réduit à 7,3 millions, a déclaré Haidas Hussien, directeur des opérations logistiques de la Commission nationale de gestion des risques de catastrophes (NDRMC) d’Ethiopie, lors d’un briefing vendredi.

Selon lui, la bonne saison des récoltes, l’aide apportée par la population et la fourniture de services de prêt ont été les principales raisons de la diminution du nombre de personnes dans le besoin.

Le gouvernement, a-t-il confié, continuera à fournir une assistance aux 7,3 millions de personnes restantes

Malgré une meilleure récolte cette année, l’Éthiopie doit encore faire face à un nombre élevé de personnes ayant besoin d’assistance alimentaire et non alimentaire d’urgence, a ajouté la Commission.

Le pays a besoin de plus d’un milliard de dollars pour l’approvisionnement en secours d’urgence pour l’année en cours, a-t-il déclaré.

L’Ethiopienne Ababel Yeshaneh bat le record mondial du semi-marathon

L’Ethiopienne Ababel Yeshaneh a battu, jeudi, le record mondial du semi-marathon du Qatar.La vice-championne du marathon de Chicago en 2019 a remporté la course avec un record de 64:31, devant Brigid Kosgei du Kenya, arrivée deuxième.

Yeshaneh a remporté sa première médaille internationale lors des Championnats d’Afrique de cross-country en 2014. Elle avait terminé sixième de sa catégorie, ce qui lui a valu une médaille d’argent en tant que membre de l’équipe féminine éthiopienne dirigée par Tadelech Bekele. Elle était ensuite retournée sur les routes en terminant quatrième au semi-marathon du Portugal. Au début de l’année 2015, elle avait remporté la section semi-marathon du marathon d’Ooredoo à Doha.

Ababel Yeshaneh est une coureuse de fond qui participe à des épreuves sur piste, sur route et en cross-country. Elle avait représenté son pays sur les 10.000 mètres lors des championnats du monde d’athlétisme de 2013, où elle s’était classée neuvième et cinquième au monde à temps. Elle avait été médaillée d’argent par équipe aux championnats d’Afrique de cross-country en 2014.

Afrique : les Etats-Unis à la quête du temps perdu

La récente tournée en Afrique du Secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo procède, en apparence, de la volonté de Washington de rebattre les cartes dans un continent où s’est déjà déployée avec tact la Chine.Au moment où la Chine se bat de toutes ses forces contre l’épidémie du covid-19 (nouvelle appellation du coronavirus) qui a déjà causé plus de 2000 morts, les Etats-Unis passent à l’offensive en Afrique. Opportunisme ou coïncidence ?

Du 15 au 19 février dernier, Mike Pompeo, le Secrétaire d’Etat américain s’est rendu tour à tour au Sénégal, en Angola et en Éthiopie. Son objectif : redonner une place de choix au pays de l’oncle Sam en Afrique.

« Les Etats-Unis sont en permanence en Afrique depuis des décennies. Mais il y a longtemps qu’il n’y a pas eu de visite importante (19 mois exactement). Il est donc assez normal qu’une personnalité de premier rang vienne sur ce continent pour marquer le territoire », analyse Jean-Joseph Boillot, agrégé de Sciences économiques et sociales.

Selon les données du Fonds Monétaire International (FMI), la Chine est en tête du peloton des partenaires commerciaux de l’Afrique. En 2018, la valeur des échanges sino-africains était de 200 milliards de dollars là où le commerce américano-africain dépassait à peine les 40 milliards de dollars.

« Les indicateurs économiques reflètent parfois des aléas ou des évènements conjoncturels », tempère El Hadj Alioune Diouf, professeur en Economie internationale. Son homologue français, Boillot fait remarquer que « l’Amérique agit essentiellement par ses grandes multinationales. Et si l’on prend en compte leur présence en Afrique, il n’y a pas de quoi rougir ».

Lentement mais sûrement, l’empire du Milieu a su tisser sa toile en Afrique, damant le pion aux anciennes puissances coloniales comme la France ou encore le Royaume-Uni. Une étude du cabinet McKinsey Africa, publiée en 2017, indique qu’il y aurait plus de 10.000 entreprises chinoises opérant en Afrique.

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« Les deux superpuissances (USA et Chine) s’intéressent de très près à l’Afrique. Elles sont à la fois concurrentes et complémentaires. C’est à l’Afrique de savoir travailler au mieux avec l’une et l’autre. Le Kenya par exemple entretient d’excellentes relations avec les Etats-Unis et la Chine », note M. Boillot, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).

De l’avis de M. Diouf, ancien directeur du Commerce intérieur du Sénégal, « la présence chinoise en Afrique est très importante et bouscule tout. Cette situation permet aux Africains d’avoir une diversité de partenaires (et ils peuvent) jouer sur cette bienveillante rivalité pour avoir des conditionnalités plus intéressantes ».

Que ce soit dans les secteurs du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP), de l’exploitation des ressources naturelles, du commerce etc. la soif de conquête de la Chine semble inextinguible.

Dans le juteux commerce de la téléphonie mobile, Tecno et surtout Huawei disputent des parts de marché au géant américain Apple. Leur mode opératoire : vendre des smartphones à des prix accessibles. Une stratégie visiblement payante.

En Afrique, selon certaines analyses, la Chine court-circuiterait les institutions de financement comme la Banque Mondiale (BM) ou le Fonds Monétaire International (FMI). Cette diplomatie de la dette de Pékin agace énormément l’Occident.

« L’Amérique a pratiqué la diplomatie de la dette pendant des années. C’est une politique étasunienne très connue. En réalité, elle remonte au Plan Marshall (pour la reconstruction de l’Europe dévastée par la seconde guerre mondiale). Dans la crise de la dette des années 90 en Afrique, la Banque Mondiale était le pilote de ce surendettement », rembobine Jean-Joseph Boillot, par ailleurs auteur du livre Chindiafrique : la Chine, l’Inde et l’Afrique feront le monde de demain.

El Hadj Alioune Diouf soutient que la dette africaine envers la Chine « n’est pas un problème. Elle est tout à fait soutenable. Les Africains savent parfaitement ce qu’ils font ». Poursuivant, il estime que ce débat est posé parce que « l’Amérique a un adversaire qui lui donne des coups de poing » mais « les Africains doivent rester fidèles à leur tradition de continent non-aligné et coopérer avec l’Europe, l’Amérique, la Chine… ».

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Pour sa part, M. Boillot a une toute autre lecture des prêts accordés aux pays africains : « La Chine reproduit à peu près le même mécanisme. Il est tout à fait exact de penser que la façon dont elle a conçu son déploiement en Afrique conduit à un surendettement avec des projets pas toujours rentables ».

A travers l’African Growth and Opportunity Act (Agoa), les Etats-Unis donnent la possibilité à l’Afrique « d’exporter un certain nombre de produits sans payer des droits de douanes et sans faire l’objet de quotas », informe M. Diouf.

A présent, ajoute-t-il, « ce serait bien que l’Amérique investisse davantage en Afrique si elle sent que la Chine occupe le terrain. Pour l’Afrique, l’investissement doit être stratégique et non le commerce. C’est avec l’investissent qu’on transformera le potentiel de ce continent avec la création d’usines. C’est aussi ce qu’on attend des Chinois».

Après avoir constaté que « l’Afrique a joué la Chine contre les Etats-Unis », Jean-Joseph Boillot souhaite qu’elle ne fasse pas maintenant l’inverse. Pour ce spécialiste des Sciences économiques et sociales, elle doit plutôt dire aux Américains, aux Chinois et même aux Européens « de présenter, dans la transparence, leurs projets, leurs rentabilités et les moyens de paiement » pour choisir « les meilleures offres ».

Guinée: Alpha Condé, le mandat de la discorde

L’éventualité d’un troisième mandat pour le président guinéen, Alpha Condé, peut vraisemblablement enliser ce pays dans une crise politique aiguë.Le leader du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG), élu président de la République en 2010 avec 52,52 % des suffrages valablement exprimés, arrive au terme de son second mandat. Et selon la Constitution en vigueur, nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs.

De ce fait, le projet de changement de la Constitution porté par le chef de l’Etat guinéen passe mal auprès de certains de ses concitoyens pour qui, c’est un énième stratagème pour rester au pouvoir.

Au cours d’un entretien accordé à France 24 et Radio France Internationale (RFI), en marge du 33e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine (UA) tenu les 9 et 10 février 2020 à Addis-Abeba (Ethiopie), Alpha Condé a indiqué que « la Constitution n’a rien à voir avec l’élection présidentielle ».

Il a fait savoir que son seul but est de doter la Guinée d’une loi fondamentale « répondant à ses besoins présents » puisque « l’actuelle Constitution, rédigée par un groupe de personnes pour leurs propres intérêts, a été bâclée ».

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Condé, en fin communicant, a esquivé la question sur sa participation au prochain scrutin présidentiel. « C’est le parti qui décidera. Le RPG est libre de présenter un autre candidat. Pour le moment, ce n’est pas mon souci », a-t-il déclaré.

En outre, le chef de l’Etat guinéen a lâché une phrase ambiguë : « On trouve normal que des présidents fassent quatre ou cinq mandats. Mais quand c’est la Guinée, ça devient un scandale ».

Selon Ibrahima Sanoh, enseignant-chercheur guinéen, « on ne reconnaît plus Alpha Condé qui pourtant avait lutté contre les pouvoirs autoritaires en Afrique. Il est dans une sorte de déchéance ».

De son côté, Cellou Dalein Diallo, le président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG, opposition) n’a pas manqué de commenter, sur son compte Twitter, la déclaration de Condé.

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« (Il) n’a fait que confirmer ce que les Guinéens savent et refusent : son référendum truqué qui doit lui permettre de changer la Constitution pour se maintenir au pouvoir. Rien de nouveau ! Mais nous empêcherons cette prise d’otage illégale du pays », a-t-il promis.

Sur le même réseau social, Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de la France insoumise (parti politique de la gauche radicale), a apporté son soutien au Front National de Défense de la Constitution (FNDC) de la Guinée qui, selon lui, « est une création d’un type qui pourrait inspirer d’autres peuples et nous, en particulier, les Français, dans notre volonté de récupération de la souveraineté populaire ».

Ce mouvement a appelé, hier mercredi, les Guinéens à une « journée de résistance citoyenne active et permanente » afin que le projet de nouvelle Constitution soit abandonné.

Quant à l’opposition, elle avance en rangs dispersés à l’approche des deux élections (législatif et référendum sur une nouvelle Constitution) prévues le 1er mars 2020. Certains partis ont déjà décidé de boycotter ces consultations électorales car le fichier électoral ne serait pas « fiable ».

L’UA alerte les banques centrales africaines sur les conséquences économiques du coronavirus

Le professeur Victor Harison, Commissaire aux Affaires économiques de la Commission de l’Union africaine (CUA) a demandé, jeudi à Dakar, aux gouverneurs des Banques Centrales Africaines de faire attention aux conséquences économiques du coronavirus qui affecte actuellement plusieurs parties du monde.« Cette épidémie n’affecte pas pour le moment le continent, mais il faudra que nous fassions attention », a laissé entendre le professeur Harison, à l’occasion de la réunion du bureau de l’Association des Banques Centrales Africaines (ABCA).

Selon lui, l’OPEP est en train de se réunir pour décider des niveaux de protection du pétrole, ajoutant qu’au regard de la place de la Chine par rapport aux échanges commerciaux des pays africains, les banques centrales africaines ont un rôle clé à jouer car il risque d’y avoir une récession économique au niveau mondial.

M. Harison a tout de même salué la performance du Pound égyptien et les obligations rwandaises. « Et nous espérons que l’avènement d’une monnaie unique qui correspond aux aspirations des pays de la CEDEAO marquera un grand pas dans le processus d’intégration régionale », a-t-il dit.

Sur un autre registre, le professeur Harison a laissé entendre ne pas pouvoir imaginer qu’une zone de libre-échange continental réussisse si les Etats africains continuent à faire des transactions en devises étrangères. Au passage, il a révélé qu’en collaboration avec la Banque Centrale du Nigeria, la Commission de l’Union africaine (CUA) a élaboré la structure des statuts de l’Institut monétaire africain (IMA).

« C’est mon plus grand souhait que cette structure commence ses activités cette année. Le nouveau gouvernement nigérian a déjà mis à disposition un bâtiment avec des bureaux », a affirmé le professeur Harison.

Un des points de l’ordre du jour de la réunion de l’ABCA est d’ailleurs est l’examen du projet de statuts de l’IMA dont l’objectif principal est d‘entreprendre tous les travaux préparatoires techniques, stratégiques, statistiques, institutionnels et juridiques nécessaires à la création de la Banque Centrale Africaine et de la monnaie unique au plan continental.

Même si les défis de développement sont énormes, le Commissaire aux Affaires économiques de la CUA reste convaincu que les pays africains doivent prendre en main leurs propres destins.

Le Nigeria et l’Éthiopie signent un accord d’exemption de visa

Le Nigeria et l’Ethiopie ont signé un accord d’exemption de visa pour les titulaires de passeports diplomatiques et officiels, ainsi qu’un protocole d’accord sur la coopération dans le domaine de la défense.Mallam Garba Shehu, le conseiller spécial en communication du président qui a confirmé les accords dans un communiqué reçu mercredi à APA, a déclaré que le président Muhammadu Buhari et le Premier ministre Abiy Ahmed ont assisté à la signature de l’accord à Addis-Abeba.

La signature a été effectuée par les ministres des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, et son homologue éthiopien, Gedu Andargachew, lors de la visite d’État du dirigeant nigérian.

Auparavant, lors de sa rencontre avec le Premier ministre éthiopien, le président Buhari avait discuté de la manière d’explorer de nouveaux domaines de collaboration afin de renforcer et d’étendre la coopération bilatérale entre le Nigeria et l’Éthiopie, dans l’intérêt mutuel des deux pays.

L’accord d’exemption de visa devrait faciliter les déplacements des fonctionnaires et contribuer à renforcer davantage les relations bilatérales.

Le protocole d’accord sur la coopération en matière de défense est important pour les deux pays dans la coordination des efforts de lutte contre le terrorisme et pour garantir la paix et la stabilité dans leur sous-région respective, ainsi que sur le continent africain.

Le protocole d’accord renforcera également la coopération militaire bilatérale dans les domaines de la formation et de l’éducation, de l’assistance technique, de l’échange de visites et du transfert de technologies de défense.

Il prévoit également une coopération sur les questions relatives aux opérations de soutien de la paix dans le cadre des lois respectives des parties et sur une base réciproque.

« Les deux parties ont convenu de conclure rapidement les négociations sur l’accord bilatéral révisé sur les services aériens et le protocole d’accord sur la coopération culturelle. La conclusion de ces deux accords fournira de véritables plateformes pour approfondir les services de transport aérien existants, le tourisme et les échanges culturels entre les deux pays », souligne le communiqué.

Sommet UA: la Libye, nouvelle priorité des Africains

A l’issue du 33e sommet de l’Union Africaine débuté dimanche 9 et qui s’est achevé tard dans la nuit du lundi 10 au mardi 11 février à Addis-Abeba, en Ethiopie, les chefs d’Etat et de gouvernement du continent ont décidé de s’impliquer dans le dossier libyen dont ils ont été jusqu’ici exclus. Récit.Il y a sept ans, lors du cinquantenaire de la fondation de l’organisation panafricaine, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine avaient promis de faire « taire les armes » d’ici 2020 sur le continent.

En se retrouvant dimanche 9 février à Addis-Abeba, en Éthiopie, ils avaient largement eu le temps de constater qu’ils étaient loin du compte, même si quelques petits progrès ont été enregistrés notamment au Soudan et en Centrafrique alors qu’au Cameroun et au Mozambique de nouveaux conflits ont entretemps éclaté.

Tout au long de ce sommet qui s’est achevé tard dans la nuit du lundi 10 au mardi 11 février, les leaders africains se sont employés à se montrer décidés pour en finir avec les guerres qui déchirent le continent.

Emblématique de l’impuissance africaine dans la résolution des conflits du continent, le cas de la Libye a été en tête des débats lors de ce 33e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement.

Dans ce pays naguère un des plus armés du continent, l’intervention militaire occidentale ayant provoqué la chute du colonel Mouammar Kadhafi en 2011 a transformé l’ancienne Jamahiriya en un vaste champ de bataille entre différentes factions dont chacune est soutenue par des puissances extérieures, tout en provoquant la déstabilisation des pays voisins, ceux du Sahel notamment.

Dans cette région du continent, grande comme six fois la France, des groupes djihadistes dont l’essentiel de l’armement a été puisé dans l’arsenal de l’ancien Guide libyen, font aujourd’hui peser un « risque d’effondrement » sur les États de la région, selon les propres mots du Tchadien Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission africaine, l’organe exécutif de l’Union.

A en croire les leaders africains, le long silence de l’organisation panafricaine sur un dossier comme celui de la Libye est terminé. « La guerre en Libye a été décidée contre l’avis de notre organisation. L’Union Africaine a tenté de trouver une solution qui pouvait empêcher la guerre en Libye. Mais ceux qui ont déclenché cette guerre ne nous ont pas entendus. Pis, ils ont tout fait pour nous tenir à l’écart de ce dossier », justifiait, lundi matin, un haut responsable de l’Union.

« Après tant d’années de marginalisation de notre organisation, la communauté internationale se rend compte enfin de son erreur. Et tant mieux », confiait-il avant que le Commissaire à la paix et la sécurité de l’Union vienne dénoncer, en milieu de journée devant la presse, une « attitude de déni » qui a trop duré.

« Cela fait plus de huit ans qu’ils sont sur le dossier. Donc dénier à l’Afrique sa propre participation est inexplicable. Nous avons haussé le ton et signalé que cela pouvait mettre à rude épreuve la collaboration que nous avons avec eux », a revendiqué l’Algérien Smail Chergui, en allusion à la communauté internationale incarnée par l’Organisation des Nations Unies (Onu).

Venu la veille assister à l’ouverture du sommet, comme cela est de coutume, le patron de l’organisation universelle a d’ailleurs dit comprendre cette indignation des responsables africains. « Je comprends parfaitement cette frustration, l’Afrique a été mise à l’écart concernant la Libye », a- t-il avoué.

En guise de preuve de leur volonté de s’impliquer en Libye, les chefs d’Etat et de gouvernement africains ont annoncé plusieurs initiatives dans ce dossier.

Un forum de réconciliation nationale réunissant les principaux acteurs de la crise libyenne, mais aussi les représentants de différentes communautés tribales, ethniques et religieuses doit être convoqué prochainement.

Parmi les pays qui pourraient accueillir cette rencontre, figure l’Algérie qui s’est d’ailleurs proposée pour cela. Le Maroc qui a déjà abrité une première conférence inter-libyenne à Skhirat, près de Rabat, la capitale du Royaume, aurait les faveurs d’un grand nombre de pays membres de l’Union Africaine, de certaines parties libyennes aussi.

Organisée en 2015, la rencontre de Skhirat avait débouché sur le seul accord politique jusqu’ici conclu entre les belligérants libyens et sur la base duquel a été installé à Tripoli, la capitale, le gouvernement d’union nationale (GNA) dirigé par le premier ministre Fayez al-Sarraj reconnu par la communauté internationale.

Un sommet spécial sur la Libye est aussi programmé au mois de mai en Afrique du Sud, dont le président, Cyril Ramaphosa a été désigné par ses pairs comme le nouveau président de l’Union pour les douze prochains mois en remplacement de l’Egyptien Abdel Fattah al-Sissi.

Avec les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite, ce dernier est un fervent soutien du maréchal Khalifa Haftar, chef de l’armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée qui conteste le pouvoir du GNA et dont l’offensive lancée en avril dernier a aggravé la situation en Libye.

Ouverture du 33è Sommet de l’Union Africaine

Le 33è sommet ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) s’est ouvert ce dimanche à Addis-Abeba, sous le thème « Faire taire les armes d’ici 2020 : créer les conditions favorables au développement de l’Afrique ».Les travaux de ce sommet annuel seront ainsi axés sur la recherche de solutions aux différentes crises qui secouent le continent.

Malgré son engagement pris en 2013 de mettre un terme aux conflits armés en Afrique d’ici 2020, le continent reste confronté à des défis d’asseoir un climat de paix et de sécurité durable.

En effet, au-delà des questions économiques également prioritaires pour le développement de l’Afrique et compte tenu des enjeux sécuritaires, la crise libyenne et le terrorisme au Sahel sont au cœur des débats.

Selon le Secrétaire général des Nations Unions, Antonio Guterres, « le terrorisme en Afrique n’est pas une menace pour l’Afrique [uniquement], le terrorisme en Afrique est une menace globale ».

Il plaide ainsi pour une mobilisation plus soutenue de la communauté internationale « pour promouvoir la paix et la sécurité ainsi que la prospérité dans le continent ».

« Il faut que la communauté internationale reconnaisse le besoin d’opérations africaines de paix et de lutte anti-terroriste, appuyées par des mandats sous le chapitre VII du Conseil de Sécurité et avec des financements prévisibles garantis par les contributions obligatoires », a-t-il déclaré.

Pacification de l’Afrique: les chefs d’Etat à pied d’œuvre à Addis-Abeba

L’Union Africaine (UA), dont le 33e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement se tient dans la capitale éthiopienne, cherche des solutions pour « faire taire les armes » sur le continent.Le constat est amer : les conflits sont légion en Afrique. Du Sahel à la Corne de l’Afrique en passant par la Centrafrique, ce continent subit de plein fouet les affres de la guerre.

Il y a un mois, les islamistes de Shebab ont lancé un assaut contre une base militaire américaine dans la région de Lamu (est du Kenya), régulièrement visée. Cette attaque, inscrite dans le cadre de leur campagne baptisée « Jérusalem ne sera jamais judaïsée », a été fatale pour eux car quatre assaillants ont été tués et cinq complices présumés auraient été arrêtés.

Malgré ces rudes coups qu’ils reçoivent de la part des armées éthiopiennes et, depuis 2011, kényanes, avec l’appui de l’aviation américaine (effectif en mars dernier), les Shebab ont une réelle capacité de nuisance. Les attentats d’avril 2015 contre l’université de Garissa, avec 142 étudiants non-musulmans exécutés, sont encore frais dans les mémoires.

Il y a un an encore à Nairobi, la capitale kenyane, un commando de cinq hommes armés de kalachnikovs et de grenades a tué 21 personnes dans un complexe hôtelier et de bureaux avant que deux terroristes ne soient tués le lendemain dans une autre attaque. Toutefois, les Shebab confirment qu’ils demeurent la principale menace terroriste dans la Corne de l’Afrique. Comme l’est le groupe Boko Haram au Sahel.

L’initiative G5 Sahel

En proie au terrorisme, cette zone a vu la naissance en 2014 du G5 Sahel. Cette organisation politico-militaire est composée du Burkina Faso, du Mali, du Niger, du Tchad et de la Mauritanie. Son objectif est d’endiguer la menace des groupes terroristes dont la principale force est le représentant de l’Etat Islamique en Afrique de l’ouest : Boko Haram.

En 2019, les quatre premiers pays susmentionnés ont laissé des plumes dans cette guerre asymétrique. Depuis novembre 2017, le G5 Sahel a lancé des opérations militaires même si la réalité est tout autre sur le terrain.

Les nécrologies concernant des éléments des forces armées sont devenues fréquentes au Burkina Faso, sans compter les nombreux civils tués. Selon un décompte fait par des médias, le pays a enregistré près de 500 victimes de janvier à novembre, faisant de 2019 une année noire.

Le Mali n’est pas parvenu à contrôler l’intégralité de son territoire dont une partie est toujours sous le joug des djihadistes en dépit de la présence des forces étrangères (Minusma puis Barkhane). Début novembre, 24 soldats ont été tués dans une attaque terroriste.

Par ailleurs, la Mauritanie peut se réjouir de son accalmie même si des spécialistes préviennent qu’elle n’est pas à l’abri des « menaces djihadistes », auxquelles sont confrontés ses voisins du G5 Sahel. Dans cette zone, les attaques sont également attribuées à des groupes affiliés à Al-Qaida ou à l’État Islamique. Selon des médias locaux, celles-ci auraient fait près de 600 morts.

La crise libyenne en toile de fond

La Libye sera également au cœur des échanges durant ce sommet de l’UA. Ce sera l’occasion pour les chefs d’État africains de faire enfin entendre la voix du continent sur ce dossier.

Après l’effondrement du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, divers groupes armés ont plongé ce pays très riche en hydrocarbures dans une crise sans précédent. Pis, Fayez al-Sarraj (reconnu par la communauté internationale) et le maréchal Khalifa Haftar (chef du gouvernement parallèle) se livrent une bataille sans merci pour le contrôle politique de la Libye.

On est très loin de l’époque où ce pays de l’Afrique du nord était un Etat florissant, apportant son soutien financier à d’autres nations du continent. Aujourd’hui, elle « ne peut même plus s’occuper d’elle-même en tant qu’Etat », regrette Ali, citoyen libyen interrogé par APA en 2019 lors du 8e anniversaire de la révolution libyenne.

Comme nombre de ses compatriotes, c’est l’image du corps ensanglanté de Kadhafi qu’ils gardent encore comme souvenir au milieu d’un Etat et d’une population divisés.

A travers le thème de son 33e sommet : « faire taire les armes », l’UA veut « créer des conditions propices au développement de l’Afrique ». La mise en œuvre progressive de la Zone de libre-échange continentale (Zlecaf), lancée en juillet dernier à Niamey (Niger), sera ainsi l’un des principaux sujets de discussion.

Le Conseil de paix et de sécurité travaille aussi sur le financement des opérations de soutien à la paix pour appuyer le projet de l’UA visant à amorcer le décollage économique du continent et de mettre fin aux conflits.

Par ailleurs, au cours de ce sommet de deux jours, l’Egyptien Abdel Fattah al-Sissi, président en exercice de l’UA, va passer le témoin à son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa. Ce dernier présidera aux destinées de l’UA en 2020.

Conflits en Afrique : 55.882 violations commises contre des enfants (étude)

Une étude de Save the children (Sauver les enfants en anglais), publiée ce vendredi, révèle que « plus de 55.882 violations graves » ont été commises entre 2014 et 2018 contre des enfants dans les zones de conflit en Afrique.Cette Organisation Non Gouvernementale, pour être en mesure de fournir ce chiffre effarant, a compulsé les données vérifiées des pays africains figurant dans les cinq plus récents rapports des Nations Unies sur les enfants affectés par les conflits armés. Dans ces rapports, six types de « violations graves » commises contre des enfants sont répertoriés.

L’analyse de Save the Children « a évalué le nombre de violations dans chaque pays africain figurant dans les rapports, par violation, sur cinq ans. Elle révèle qu’en 2014, il y a eu 6620 violations graves, 12.359 en 2015, 11.516 en 2016, 13.613 en 2017 et 11.774 en 2018 ».

La structure fondée en 1919 note que « les enfants (sont) tués, mutilés ou agressés sexuellement, malgré les engagements pris par les dirigeants africains de mettre fin à toutes les guerres sur le continent d’ici 2020 ».

A en croire Save the children, les cinq derniers rapports annuels des Nations Unies sur les enfants et les conflits armés montrent que « les progrès réalisés en matière de protection des enfants en Afrique sont limités depuis le lancement en 2013 de la campagne phare de l’Union Africaine (UA)  » Faire taire les armes en Afrique  » ».

Cela étant dit, l’ONG est « préoccupée » par la lenteur des progrès enregistrés suite aux mesures prises par les dirigeants africains afin de réduire les attaques violentes contre les enfants.

Selon cette étude, rendue publique à la veille du 33e Sommet de l’Union Africaine (UA), il y a eu une augmentation des incidents dont quatre parmi les six graves violations de l’Onu (Organisation des nations unies) contre les enfants en Afrique en temps de guerre depuis 2014.

En effet, d’après Save the children, le recrutement et l’utilisation d’enfants comme soldats a plus que doublé en Afrique en cinq ans. Depuis 2014 en Afrique, plus de 11.000 enfants ont étés tués ou mutilés dans les conflits, plus de 24.000 enfants ont été recrutés et exploités par des groupes armés, plus de 4600 enfants, pour la plupart des filles, ont été victimes d’agressions sexuelles lors de conflits et plus de 3500 attaques ont visé des écoles et des hôpitaux. Un tableau sombre qui appelle des mesures urgentes.

A 18 ans, Mariam est membre du Conseil consultatif pour les enfants et les jeunes du Mali, un pays durement éprouvé par le djihadisme. Dans un entretien avec Save the children, elle a lancé un cri de détresse : « Au Mali, la situation des enfants est vraiment critique. Nous voyons des enfants tués, violés. Certains d’entre eux ont vu des frères et des parents tués devant eux. Que de champs, d’écoles et d’hôpitaux détruits ».

De son côté, Doris Mpoumou, représentante de Save the Children auprès de l’Union Africaine, a déclaré que « ce sommet de l’UA doit être l’occasion de revoir cette ambition de 2013 et de réfléchir aux raisons pour lesquelles la situation est restée la même. Les États membres de l’UA et toutes les parties au conflit sur le continent doivent trouver des moyens consensuels, significatifs et durables de mettre fin aux guerres et de protéger les enfants contre toutes les formes de violence, d’abus et d’exploitation ».

Par ailleurs, cette ONG a invité les États membres de l’UA à prendre « des mesures plus fermes pour protéger l’éducation contre les attaques et pour les pays qui ne l’ont pas encore fait, de signer la Déclaration sur la sécurité dans les écoles », non sans mettre l’accent sur « les programmes de prévention, d’intervention et de reconstruction post-conflit ».

Coronavirus : La Chine mise en quarantaine

La propagation de l’épidémie du coronavirus (425 morts sur 22 400 cas en date du 4 février) a poussé plusieurs compagnies aériennes africaines à suspendre ou réduire leurs vols vers la Chine.Face au nombre croissant de personnes contaminées, des compagnies africaines ne desservent plus la Chine à l’instar de plusieurs compagnies aériennes comme AIr France-KLM (jusqu’au 9 février), American Airlines 31 janvier au 27 mars), Qatar Airways (à partir du 3 février).

La Royal Air Maroc a été la première à annoncer le 30 janvier dernier, la suspension de ses vols à destination de Pékin. La RAM évoque « une forte baisse de la demande sur les vols Casablanca-Pékin-Casablanca » et promet une reprise du trafic le 29 février prochain.

D’autres compagnies ont interrompu voire réduit leurs dessertes vers la Chine à cause du coronavirus.

C’est le cas d’Ethiopian Airlines qui a décidé de réduire ses vols en direction de l’Empire du Milieu ce mardi 4 février. La première compagnie aérienne africaine avait pourtant décidé dans un premier temps de maintenir ses vols en direction principalement dans cinq villes (Pékin, Shanghai, Guangzhou, Chengdu et Hong Kong) soulignant que la Chine est un « marché stratégique » pour son développement ».

Plusieurs autres compagnies africaines comme Egyptair, Air Madagascar, Rwandair, Air Mauritus ont suspendu leurs dessertes jusqu’à « nouvel ordre » vers la Chine à cause de l’épidémie de coronavirus.

Air Algérie, qui avait maintenu ses liaisons, s’est résolue ce mardi 4 février à suspendre ses vols vers les grandes villes chinoises.

Kenya Airways a pris la même mesure vers la ville chinoise de Ghangzhou « jusqu’à nouvel ordre », en accord avec les recommandations du ministère kenyan de la Santé. En revanche, elle a souligné la poursuite de ses activités vers Bangkok, la capitale de la Thaïlande, le deuxième pays le plus touché par l’épidémie après la Chine.

De son côté, l’Association internationale du transport aérien (IATA) affirme qu’elle « suit de près les développements liés à l’épidémie coronavirus à Wuhan (Chine), et collabore activement avec le Secrétariat de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et les Centres de contrôles et de préventions des maladies des Etats-Unis ».

Le 30 janvier dernier, l’OMS a qualifié l’épidémie de coronavirus venue de Chine, « d’urgence de santé publique de portée internationale ».

Washington accueille les derniers pourparlers sur le barrage du Nil

Les ministres des Affaires étrangères de l’Ethiopie, du Soudan et de l’Egypte se réunissent à Washington DC pour finaliser un accord sur le remplissage et l’exploitation du Grand Barrage de la Renaissance Ethiopienne (GERD en anglais).La délégation éthiopienne dirigée par le ministre des Affaires étrangères, Gedu Andargachew, comprenait le ministre de l’Eau, de l’Irrigation et de l’Energie, le Dr Seleshi Bekele, ainsi que des ingénieurs hydrauliciens et des avocats.

Selon le Dr Seleshi, la réunion sera axée sur l’examen de la rédaction juridique de l’accord sur le remplissage et les modalités de fonctionnement du GERD qui a commencé la semaine dernière à Khartoum. Le projet était basé sur les résultats déjà négociés techniquement.

« Les principaux éléments des résultats techniques comprennent les principes, les étapes de remplissage, les volumes d’eau retenus dans le barrage, le fonctionnement du réservoir, la sécheresse et sa gestion, l’échange de données et les mécanismes de coordination », a-t-il déclaré sur son compte Twitter.

Le Secrétaire américain au Trésor et le Président de la Banque mondiale assisteront à la réunion en qualité d’observateurs.

Les trois pays se sont rencontrés la semaine dernière à Khartoum, la capitale soudanaise, pour des discussions techniques et juridiques sur le remplissage et l’exploitation du barrage.

Lors de la réunion qui s’est tenue il y a deux semaines à Washington, les trois pays avaient convenu que le remplissage du barrage serait exécuté par étapes.

Ils ont également convenu que le remplissage aurait lieu pendant la saison des pluies, de juillet à août, et se poursuivra en septembre, sous certaines conditions.

Selon le Dr Seleshi, l’Ethiopie commencera à remplir le barrage à la fin de cette année. L’opération s’achèvera d’ici quatre à sept ans.

Jusqu’à présent, plus de 70% des travaux sur le barrage ont été achevés. Les travaux du GERD devraient être entièrement terminés en 2023.

Les sites africains classés patrimoine mondial de l’UNESCO

L’Afrique regorge de plusieurs sites culturels et naturels classés patrimoine mondial de l’UNESCO, dont certains sont répertoriés par APA.Algérie

La casbah d’Alger : Elle correspond à la vieille ville ou Médina d’Alger, capitale de l’Algérie, dont elle forme un quartier historique inscrit au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco depuis 1992. Administrativement, elle est située dans la commune de Casbah, dans la wilaya d’Alger.

Afrique du Sud

-Robben Island, une ile à l’histoire tourmentée : Historiquement, Robben Island est l’île où furent emprisonnés des centaines de combattants, et plus particulièrement contre le régime de l’apartheid en Afrique du Sud, au siècle dernier. Ce site est classé patrimoine mondiale par l’UNESCO depuis sa fermeture en 1996.

-La zone humide d’iSimangaliso qui est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco grâce à son écosystème unique en Afrique du sud.

Capo-Verde

Cidade Velha (vieille ville  en portugais), ou tout simplement Sidadi en créole du Capo-Verde : Elle a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 2009.

Egypte

Pour sa part, l’Égypte a ratifié la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel en  1974. Les premiers sites protégés sont inscrits en 1979. En 2013, l’Égypte comptait sept sites inscrits au patrimoine mondial, six culturels et un naturel. Le pays a également soumis trente-trois sites à la liste indicative, vingt-trois culturels, sept naturels et trois mixtes.

-Abou Mena ou Abu Mena : C’est une ancienne ville d’Égypte. Le monastère chrétien d’Abu Mena. Les ruines ont été inscrites sur la liste du patrimoine mondial par le comité du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1979. Cependant, les travaux agricoles récents dans le secteur de ce site archéologique ont provoqué une élévation significative des niveaux des nappes phréatiques conduisant à la déstabilisation ou à l’effondrement d’un certain nombre de bâtiments. En 2001, le site a été ajouté à la liste du patrimoine mondial en péril.

-Le Caire historique : Dans l’agglomération moderne du Caire, se trouve l’une des plus anciennes villes islamiques du monde, avec ses prestigieuses mosquées, ses medersa, ses hammams et ses fontaines. Fondé au Xe siècle, Le Caire islamique est devenu le nouveau centre du monde islamique et il a atteint son âge d’or au XIVe siècle.

-Memphis et sa nécropole (les zones des pyramides de Guizeh à Dahchour) : Autour de la capitale de l’Ancien Empire égyptien, subsistent d’extraordinaires ensembles funéraires avec leurs tombes rupestres, leurs mastabas finement décorés, leurs temples et leurs pyramides. Le site était considéré dans l’Antiquité comme l’une des Sept Merveilles du monde.

-Monuments de Nubie d’Abou Simbel à Philae : Cette zone archéologique est jalonnée de monuments admirables, comme les temples de Ramsès II à Abou Simbel et le sanctuaire d’Isis à Philae qui ont été sauvés lors de la construction du haut barrage d’Assouan grâce à une campagne internationale lancée par l’UNESCO en 1960 et qui s’est poursuivie jusqu’en 1980.

-Thèbes antique et sa nécropole : Capitale de l’Égypte au Moyen et au Nouvel Empire, Thèbes était la ville du dieu Amon.

-Zone Sainte-Catherine : Le monastère, fondé au VIe siècle, est le plus ancien monastère chrétien ayant conservé sa fonction initiale.

-Wadi al-Hitan, la Vallée des baleines : Dans le désert occidental de l’Égypte, il y a des restes fossiles inestimables du plus ancien, et maintenant éteint, ordre des baleines  archaeoceti.

Ethiopie

Harar, parfois appelée Harar Jugol désignant les murailles, est une ville située à l’est de l’Éthiopie. Elle est parfois qualifiée de quatrième ville sainte de l’islam. Depuis 2006, elle est classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO.

Kenya

Lamu est le chef-lieu du comté de Lamu. Bâtie au XIIe siècle, cette ville dispose d’un centre culturel important dans la culture swahilie et qui constitue une lieu de pèlerinage pour beaucoup de musulmans de la côte est-africaine. Les 16 hectares de la vieille ville figurent, depuis 2001, au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Libye

Ghadamès  est une ville et une oasis du désert en Libye.  L’ancienne ville est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1986. Elle est également connue sous le nom de « Perle du désert ».

Madagascar

La Réserve Naturelle Intégrale des Tsingy de Bemaraha, est un site naturel inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1990.

Mali

Djenné est une ville et une commune du Mali, chef-lieu du cercle de Djenné. Son nom signifie « génie des eaux » en langue bozo.

Maroc

-Aït-ben-Haddou est un ksar (Ighrem, en berbère) du Maroc inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Situé dans la province de Ouarzazate, il fait partie de la commune d’Aït Zineb.

-Essaouira est une ville portuaire et une commune du Maroc, chef-lieu de la province d’Essaouira, dans la région de Marrakech-Safi. Sa Médina est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2001.

-Fès ou Fez est une ville du Maroc septentrional. Fès s’étend sur trois secteurs : la ville ancienne (Médina), classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, l’enceinte royale et les quartiers nouveaux établis par les Français, et qui s’étendent de nos jours dans la plaine environnante.

-Marrakech, est une ville située dans le centre du Maroc, aux pieds des montagnes de l’Atlas. Marrakech est surnommée « la ville rouge » ou la « ville ocre » en référence à la couleur rouge d’une grande partie de ses immeubles et ses maisons.

-Meknès  est une ville du nord du Maroc fondée en 711 par la tribu amazighe des Meknassas qui lui a donné son nom. Elle fut la capitale du Maroc durant le règne d’Ismaïl ben Chérif (1672-1727). La ville historique de Meknès est placée sous la protection de l’UNESCO depuis 1996.

-Tétouan est une ville du Maroc, située dans le nord du pays, dans le Rif occidental, aussi appelée pays Jbala. Près de Tétouan, on trouve plusieurs villes côtières très touristiques comme M’diq et Martil, ainsi que des villages de vacances comme Marina Smir et Cabo Negro.

Mauritanie

Les anciens ksour de Ouadane, Chinguetti, Tichitt et Oualata en Mauritanie ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1996. Ces cités florissantes devinrent des foyers de la culture saharienne. Chinguetti est ainsi devenue la 7e ville sainte de l’islam sous le nom de « ville des bibliothèques ».

Namibie

Le site de Twyfelfontein inscrit au patrimoine de l’humanité de l’UNESCO depuis 2007 Twyfelfontein est un site majeur de la culture San. Il regroupe un peu plus de 2000 pétroglyphes. Les plus anciens ont 6500 ans. D’après les recherches, le site servait à des rites chamaniques.

Sénégal

-L’Île de Gorée est devenue le symbole de la traite négrière, un lieu de mémoire, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1978.

-Saint-Louis (Ndar en wolof), souvent appelée « Saint-Louis-du-Sénégal », est l’une des plus grandes villes du Sénégal et, historiquement, l’une des plus importantes, comme en témoigne son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. C’était une des quatre communes (Quatre Vieilles) historiques du Sénégal à statut de département français pendant la colonisation.

Tanzanie

L’archipel Zanzibar est la ville de Tanzanie la plus importante. La vieille ville historique se nomme « Mji Mkongwe », plus connue sous son nom anglais Stone Town, la «ville de pierre », parce que ses maisons sont bâties en pierre de corail. Il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Tunisie

-Kairouan est une ville du centre de la Tunisie. Elle est souvent désignée comme la quatrième ville sainte (ou sacrée) de l’islam et la première ville sainte du Maghreb. Kairouan est inscrite depuis 1988 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

-Sousse est une ville portuaire de l’est de la Tunisie. Capitale du Sahel tunisien, elle est parfois surnommée la « perle du Sahel ». La Médina de Sousse est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1988.

-Tunis est la ville la plus peuplée et la capitale de la Tunisie. Son cœur historique est la Médina, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Zambie et Zimbabwe

Les chutes Victoria figurent sans aucun doute au palmarès des chutes les plus impressionnantes du monde. Elles sont à  cheval sur deux pays, la Zambie et le Zimbabwe.

L’Ethiopie sollicite l’Af/Sud pour faciliter les discussions sur le barrage du Nil

Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed a demandé la médiation de l’Afrique du Sud pour résoudre son différend avec l’Egypte né de la construction du barrage du Nil.S’exprimant lors d’une visite officielle récemment à Pretoria, le Premier ministre Abiy a appelé Ramaphosa qui doit assumer la présidence tournante de la Commission de l’Union africaine en février, pour faciliter les pourparlers entre l’Ethiopie, l’Egypte et le Soudan visant à résoudre la question litigieuse du grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD).

Les récents pourparlers tripartites tenus à Addis-Abeba entre les trois pays du Nil sur le remplissage et le fonctionnement du GERD se sont terminés en queue de poisson.

La nouvelle proposition de l’Egypte exige que l’Ethiopie remplisse le barrage entre 12 et 21 ans et libère 40 milliards de mètres cubes d’eau du Nil par an dans les pays en aval.

L’Ethiopie a rejeté avec véhémence cette proposition, insistant pour remplir le barrage dans un délai de six à sept ans qui, selon l’Egypte, compromettrait ses parts d’eau du plus long fleuve d’Afrique.

« Le président Cyril Ramaphosa, qui sera le prochain président de la Commission de l’Union africaine, est un bon ami de l’Ethiopie et de l’Egypte. Il peut résoudre pacifiquement le litige en cours entre les deux pays. Il est impossible pour l’Afrique d’atteindre ses objectifs de développement sans la paix. J’invite le président Ramaphosa à conduire la médiation entre les trois pays, en tant qu’ami et frère de chacun d’eux », a déclaré le Premier ministre Abiy Ahmed.

La demande du Premier ministre Ahmed a été acceptée par le président Ramaphosa qui a souligné la nécessité pour les trois nations de parvenir à un accord.

Le président sud-africain a qualifié le Nil de vital pour les deux pays et rappelé que les pourparlers qu’il avait eus avec le président Abdel Fattah al Sisi d’Egypte au sujet du GERD étaient fructueux et progressistes.

Depuis le mois dernier, les Etats-Unis organisent des pourparlers entre l’Ethiopie, l’Egypte et le Soudan qui butent jusqu’à présent sur la question du temps nécessaire pour remplir le barrage.