Lutte contre le coronavirus : l’Afrique de l’ouest sur le pied de guerre

Les ministres de la Santé de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) se sont récemment réunis à Bamako (Mali) pour mettre en branle des stratégies communes de lutte contre le coronavirus.Selon un communiqué du ministère sénégalais de la Santé et de l’Action sociale reçu lundi à APA, c’est « l’urgence de la situation actuelle concernant le covid-19 » (nouvelle appellation du coronavirus), qui a justifié la tenue de cette réunion présidée par le Premier ministre malien, Boubou Cissé.

Au terme de leur rencontre, les ministres de la Santé de la Cedeao ont pris une batterie de mesures : renforcer la coordination, la communication et la collaboration entre les États membres dans la préparation à l’épidémie de covid-19, en particulier la collaboration transfrontalière, renforcer les mesures de surveillance aux points d’entrée, aériens, terrestres et maritimes, renforcer la communication pour garantir que le public reçoive des informations exactes, appropriées et en temps opportun concernant l’épidémie et renforcer d’urgence les capacités nationales essentielles pour le diagnostic et la gestion des cas.

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De plus, cet espace communautaire a prévu « d’élaborer un plan stratégique régional de préparation chiffré basé sur les priorités des États membres, de promouvoir les efforts nationaux multisectoriels en utilisant l’approche d’une seule santé pour maximiser l’impact, de mettre en œuvre des mesures robustes pour assurer la disponibilité des fournitures médicales essentielles, y compris le matériel de laboratoire et l’équipement de protection individuelle dans la région ».

Le document indique aussi que « les ministres prennent note, soutiennent et saluent les efforts (de la Chine) pour gérer cette épidémie », non sans promettre de « travailler en étroite collaboration avec les autorités compétentes des gouvernements nationaux et le gouvernement chinois pour surveiller et assurer la situation sanitaire de (leurs) citoyens résidant » dans l’empire du Milieu.

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L’épidémie de coronavirus, dont l’épicentre est la ville de Wuhan (centre de la Chine), a déjà fait 1775 morts. Des 71.810 personnes ayant contracté le virus, seules 11.188 ont pu être totalement guéries.

Le coronavirus, hautement contagieux, a touché tous les continents, soit une trentaine de pays. Pour l’heure, un seul cas a été confirmé en Afrique. Un porteur de la maladie a été détecté en Egypte où il a été admis en quarantaine.

L’UA alerte les banques centrales africaines sur les conséquences économiques du coronavirus

Le professeur Victor Harison, Commissaire aux Affaires économiques de la Commission de l’Union africaine (CUA) a demandé, jeudi à Dakar, aux gouverneurs des Banques Centrales Africaines de faire attention aux conséquences économiques du coronavirus qui affecte actuellement plusieurs parties du monde.« Cette épidémie n’affecte pas pour le moment le continent, mais il faudra que nous fassions attention », a laissé entendre le professeur Harison, à l’occasion de la réunion du bureau de l’Association des Banques Centrales Africaines (ABCA).

Selon lui, l’OPEP est en train de se réunir pour décider des niveaux de protection du pétrole, ajoutant qu’au regard de la place de la Chine par rapport aux échanges commerciaux des pays africains, les banques centrales africaines ont un rôle clé à jouer car il risque d’y avoir une récession économique au niveau mondial.

M. Harison a tout de même salué la performance du Pound égyptien et les obligations rwandaises. « Et nous espérons que l’avènement d’une monnaie unique qui correspond aux aspirations des pays de la CEDEAO marquera un grand pas dans le processus d’intégration régionale », a-t-il dit.

Sur un autre registre, le professeur Harison a laissé entendre ne pas pouvoir imaginer qu’une zone de libre-échange continental réussisse si les Etats africains continuent à faire des transactions en devises étrangères. Au passage, il a révélé qu’en collaboration avec la Banque Centrale du Nigeria, la Commission de l’Union africaine (CUA) a élaboré la structure des statuts de l’Institut monétaire africain (IMA).

« C’est mon plus grand souhait que cette structure commence ses activités cette année. Le nouveau gouvernement nigérian a déjà mis à disposition un bâtiment avec des bureaux », a affirmé le professeur Harison.

Un des points de l’ordre du jour de la réunion de l’ABCA est d’ailleurs est l’examen du projet de statuts de l’IMA dont l’objectif principal est d‘entreprendre tous les travaux préparatoires techniques, stratégiques, statistiques, institutionnels et juridiques nécessaires à la création de la Banque Centrale Africaine et de la monnaie unique au plan continental.

Même si les défis de développement sont énormes, le Commissaire aux Affaires économiques de la CUA reste convaincu que les pays africains doivent prendre en main leurs propres destins.

Sept pays réfléchissent à Abidjan sur la fiscalité pour l’autonomisation des femmes en milieu rural

Un séminaire régional de haut niveau s’est ouvert lundi à Abidjan pour renforcer l’autonomisation des femmes africaines dans le processus de développement politique, économique et social de leur pays respectif, a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne.Pendant trois jours, ce séminaire organisé par le Centre africain de formation et de recherche administrative pour le développement (CAFRAD), planchera sur plusieurs thématiques dont la fiscalité pour une meilleure autonomisation des femmes en milieu rural.

Les pesanteurs institutionnelles, sociales et culturelles à l’autonomisation des femmes en milieu rural ainsi que les outils et mécanismes pertinents en vue de l’amélioration de l’autonomisation des femmes rurales dans le domaine du logement social sont également au menu de ces assises.

La modernisation de l’habitat rural comme moyen pour réduire l’exode rural et stimuler l’exode urbain, l’impact des programmes de logements sociaux en zones rurales sur l’autonomisation des femmes et les politiques publiques de l’habitat en Afrique seront également débattus.

Procédant à l’ouverture des travaux, Ramata Ly-Bakayoko, la ministre ivoirienne de la Femme, de la famille et de l’enfant, a souligné que ces assises offrent une opportunité de faire l’état des lieux de la place et du rôle de la femme dans la vie sociale, économique et politique en Afrique.

« L’autonomisation ne saurait être complète pour la femme, si elle n’a pas un toit pour elle et ses enfants. Sa productivité ne sera durable que lorsqu’elle se sentira en sécurité, chez elle», a estimé Mme Bakayoko pour qui ce séminaire permettra également d’identifier de « meilleures stratégies » en vue d’une autonomisation de la femme surtout en milieu rural.

 Réaffirmant l’engagement des autorités ivoiriennes pour la promotion et la protection des droits de la femme, elle a souhaité que les recommandations de ce séminaire puissent permettre de faire des « bonds qualitatifs vers une société africaine plus juste et plus en harmonie avec les principes de la gouvernance publique responsable (GPR) et les objectifs de développement durable (ODD)».

 Ces assises qui seront meublées d’ateliers et de panels, sont organisées sur le thème, «Renforcement de l’autonomisation politique, socio- économique et culturelle des femmes à la lumière des principes de la Gouvernance Publique Responsable (GPR) et des Objectifs de développement durable (ODD) ».

 Auparavant, Dr Stéphane Monney Mouandjo,  Directeur général du Centre africain de formation et de recherche administrative pour le développement (CAFRAD) qui est une organisation intergouvernementale panafricaine basée à Tanger au Maroc, a relevé les enjeux de l’autonomisation de la femme avant de revenir sur l’historique du CAFRAD.

Ce séminaire d’Abidjan qui réunit des participantes venues notamment du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Gabon, de la Gambie, de la France, du Maroc et du Sénégal est coordonné par l’Ivoirienne Dr Fatoumata Traoré-Diop, membre du Comité consultatif international du CAFRAD.

Lutte contre l’excision en Afrique: un sociologue mise sur «l’éducation»

L’éducation est l’approche la plus efficace pour aboutir à l’abandon de l’excision dans certaines sociétés africaines, a indiqué dans une interview avec APA, le sociologue sénégalais Djiby Diakhaté.Comment expliquez-vous la survivance de l’excision en Afrique ?

L’excision s’est ancrée dans des valeurs culturelles très fortes et des représentations qui déterminent les comportements. Lorsqu’on se réfère à la mythologie dogon, on se rend compte qu’au départ, il n’y avait pas de distinction entre l’homme et la femme. Il y avait un seul individu qui était à la fois le mâle et la femelle.

Après que cet individu a commis un pêché, le dieu Amma l’a éjecté du paradis pour l’amener sur terre. C’est à ce moment-là qu’il s’est séparé en deux. Puisque c’est comme ça, on considère qu’il y a une partie femelle et une partie mâle dans chaque individu. Par la circoncision, on enlève à l’homme sa partie féminine, et par l’excision on enlève à la femme sa partie masculine.

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Pour les exciseuses, tant qu’une fille n’est pas excisée, elle n’en est pas totalement une. Il y a une part de masculinité en elle. Pour les Bambara, un individu de ce genre est incomplet. On l’appelle le bilaporo. Un individu qui a des souillures. Par conséquent, il ne peut pas faire la cuisine, prendre la parole en public ou encore se marier.

On a un certain nombre de représentations culturelles, cosmogoniques qui déterminent la pratique de l’excision. Certains vont dire que c’est pour que la fille soit chaste jusqu’au mariage. Mais on pense que tant que cette opération n’est pas faite, l’individu n’a pas une appartenance sexuelle précise.

Quelle est la bonne approche pour en finir avec l’excision en Afrique ?

L’approche la plus efficace, c’est l’éducation des populations. Il faut nécessairement que des acteurs de la communauté, et non ceux de l’extérieur, puissent les convaincre de la nécessité d’abandonner de telles pratiques.

Ce sont par exemple les religieux, les chefs coutumiers issus de la communauté. Ces derniers peuvent servir de relais auprès de la communauté. Malheureusement, les méthodes jusque-là utilisées par les ONG et les Etats consistent à faire appel à des personnes externes à la communauté pour parler de ce problème. Les gens peuvent écouter mais le message ne passe pas. Pour avoir plus d’impact, il faut que le message soit porté par des personnes ayant une certaine légitimité au niveau local.

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Il faut aussi offrir des alternatives matérielles et immatérielles aux exciseuses qui abandonnent cette activité. L’alternative matérielle, c’est l’insertion socioprofessionnelle. Et pour celle immatérielle, il faut faire comprendre aux populations que leurs représentations ne sont pas fondées.

En outre, il faut opposer cette tradition culturelle à l’Islam parce que la plupart des communautés qui excisent, sont musulmanes. On doit démontrer qu’on peut être une bonne musulmane sans cette mutilation.

Pourquoi la pénalisation de l’excision n’est pas dissuasive ?

Dans plusieurs pays africains, il existe une loi qui pénalise l’excision et les mutilations génitales féminines. Mais il me semble que ces lois ont davantage compliqué la situation. Les gens sont maintenant obligés de faire cette opération dans la clandestinité. C’est-à-dire dans le non-respect des principes cliniques les plus élémentaires. Et cela conduit souvent à des infections.

Au fond, cela veut dire qu’on a légiféré sans travailler, au préalable, sur l’éducation, la sensibilisation et l’accompagnement des populations. De plus, certaines Organisations Non Gouvernementales (ONG) ont cru que les exciseuses avaient délaissé cette pratique après leurs sensibilisations. Mais le problème ne se situe pas seulement à ce niveau. L’excision est une activité génératrice de revenus pour elles. On leur a fait abandonner leur travail sans leur proposer des alternatives.

Il y a des parents qui pensent que leurs filles doivent se faire exciser y compris en milieu urbain. Il faut comprendre que ce n’est pas seulement une pratique rurale. Des immigrés quittent même des pays occidentaux pour faire exciser leurs enfants.

Les gens doivent comprendre que les personnes favorables à l’excision, l’expliquent par des raisons métaphysiques. Si on ne comprend pas cela, les arguments médicaux ne pourront pas être acceptés.

Ceux qui fument de la cigarette savent qu’elle tue mais ils continuent. Certaines sociétés savent que l’excision présente des dangers mais elles continuent à la pratiquer. C’est parce qu’elles sont convaincues qu’en cessant cette activité, elles mettront en péril leur existence.

Il faut comprendre cela et travailler à mettre en place des supports de communication de masse qui tiennent compte de réalités et convictions des gens sans les heurter, sans les bouleverser.

Mali: persistance de l’excision, malgré les déclarations d’abandon

Malgré plusieurs déclarations publiques d’abandon de l’excision, la pratique persiste au Mali avec un taux de prévalence nationale de 89%, selon la dernière Enquête Démographique et de Santé (EDS-VI, 2018).Au Mali, l’abandon de la pratique de l’excision par 1373 villages et hameaux et la déclaration publique de 2673 leaders communautaires et religieux, n’y peut rien. Le phénomène demeure car, dans le pays, 70 % des femmes et 68 % des hommes de 15-49 ans pensent que l’excision est une nécessité religieuse. De plus, 76 % des femmes et 74 % des hommes de 15-49 ans ont déclaré que la pratique de l’excision doit continuer.

Cette pesanteur religieuse, l’Association Malienne pour le Suivi et l’Orientation des Pratiques Traditionnelles (AMSOPT) en a conscience. «Ce qui bloque chez nous, c’est qu’il y a une forte pression des pesanteurs socioculturelles et aussi le poids de certains leaders religieux sur le Gouvernement », déplore Ballo, membre de l’AMSOPT qui lutte contre l’excision.

De ce fait, environ neuf femmes de 15- 49 ans sur dix (89 %) et 73 % des filles de 0-14 ans sont excisées au Mali. Pour environ trois quart des femmes excisées (76 %), l’excision a eu lieu avant l’âge de 5 ans, y compris dans la petite enfance.

Les excisions sont effectuées principalement par une exciseuse traditionnelle : 94% des filles de 0-14 ans et 89 % des femmes de 15-49 ans ont été excisées par des exciseuses traditionnelles.

Toutefois, des variations sont notées sur la perception de la pratique de l’excision. Ainsi, on constate que c’est à Kidal (47 %), Gao (58 %) et Tombouctou (77 %) que les pourcentages de femmes ayant entendu parler de l’excision sont les plus faibles. Par comparaison, ces pourcentages sont de 92 % à Mopti, 98 % à Sikasso et 99 % à Kayes, Koulikoro, Ségou ou Bamako. On note les mêmes variations régionales chez les hommes.

La forme d’excision la plus pratiquée consiste à couper et à enlever des chairs (41 %).En outre, dans 25 % des cas, les femmes ont subi une simple entaille et dans 8% des cas, c’est une infibulation qui a été pratiquée. Il faut aussi souligner que 26 % des femmes n’ont pas été en mesure de donner une réponse.

Pour mettre fin à l’excision dont les multiples conséquences affectent la santé sexuelle et reproductive de la fille et de la femme, le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, à travers le Programme National de Lutte contre l’Excision (PNLE) et en collaboration avec l’ensemble des partenaires, met l’accent sur la communication pour le changement de comportement social et la prise en charge des victimes.

« Ce qui a contribué, explique la Directrice du Programme National de Lutte contre l’Excision (PNLE), Dr Guindo Yacine Gakou, au renforcement du dialogue communautaire, de la synergie d’actions, des engagements individuels et collectifs contre les violences basées sur le genre en général ».

Coronavirus : l’Afrique en mode prévention !

Avec la faiblesse de ses structures sanitaires, le pari le plus solide de l’Afrique contre la propagation du Coronavirus originaire de Chine devrait être la prévention éclairée par davantage de recherche sur cette maladie, a déclaré à APA Baboucar Camara, jeune médecin gambien basé dans la capitale turque Ankara.La maladie est un groupe de virus présents chez les mammifères et les oiseaux qui, chez l’homme, peuvent provoquer des infections respiratoires sous forme de rhume, de grippe et de pneumonie.

D’autres variantes sont le SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère) et le MERS (Syndrome respiratoire du Moyen-Orient) qui peut entraîner la mort.

Le Dr Camara a expliqué à APA que le nouveau coronavirus est une famille de virus qui s’est déjà révélée mortelle en Chine centrale où les mesures de précaution contre étaient laxistes.

Au moins, 304 personnes sont mortes de la maladie à Wuhan et tout porte à croire qu’elle se propage dans le monde, y compris aux Philippines, depuis son apparition le 7 janvier.

Cela a poussé l’Organisation mondiale de la santé à la déclarer urgence sanitaire mondiale, une décision qui a suscité de vives inquiétudes, même dans des pays développés comme les États-Unis.

Bien que l’Afrique n’ait enregistré aucun cas connu de cette maladie virale, à l’exception d’une alerte en Côte d’Ivoire, les pays du continent dont les systèmes de santé sont faibles et parfois inexistants sont passés en mode prévention, avec des vols vers la Chine temporairement immobilisés au Kenya, en Éthiopie et au Rwanda, le Botswana intensifiant son contrôle des voyageurs et l’Afrique du Sud mettant ses installations médicales en état d’alerte.

« La préparation de nos systèmes de santé en Afrique est, dans le meilleur des cas, inefficace et, dans le pire des cas, catastrophique. Ce que nous pouvons faire pour empêcher la propagation de la maladie, c’est avant tout fermer ou surveiller nos frontières et mettre en quarantaine tous les cas suspects », conseille Dr Camara.

Selon lui, étant donné que l’Afrique n’a pas un bilan impressionnant en matière de lutte contre les maladies virales comme le virus Ebola par exemple, il y a toutes les raisons de s’attaquer au Coronavirus avant qu’il n’apparaisse en Afrique.

Et d’ajouter : « Il faut fermer la porte de l’écurie avant que le cheval n’ait une chance de s’enfuir. Nous avons tous vu comment les systèmes de santé mal équipés de la Sierra Leone, du Libéria et de la Guinée, pays frappés par la pauvreté, ont lutté pour faire face à une épidémie virulente du virus Ebola en 2014 et comment cela continue de poser un défi plusieurs années après la fin de l’épidémie ».

« L’Afrique ne devrait pas répéter la même erreur… et si les décès en Chine servent à quelque chose, cela doit nous pousser à prévenir que de guérir », souligne Camara, pharmacien de formation.

A son avis, les professionnels de la santé du continent devraient plonger dans la recherche sur la nature de la maladie qui présente des symptômes de type grippal, en plus du rhume et de la pneumonie qui peuvent être mortels pour ceux qui la contractent.

Originaire d’animaux comme les rats, les serpents, ses autres symptômes sont la fièvre, le nez qui coule, des maux de tête constants, la diarrhée et la nausée.

Camara prévient que bien qu’il n’y ait pas encore de cas connu ou vérifié du virus dans un pays africain, les parasites sont pour la plupart invisibles à l’œil nu, mais peuvent se déplacer partout sans le savoir et rapidement en raison des mouvements de personnes, notamment en provenance de Chine.

« Dans un monde globalisé et de plus en plus interconnecté, il suffit qu’un virus se propage d’un bout à l’autre de la planète pour que les mouvements de personnes se multiplient et les pays africains devraient mettre en quarantaine tous les cas suspects, en particulier ceux qui proviennent de Chine », conclut-il.

Eco : Divergences en Afrique de l’ouest !

L’annonce de l’Eco comme monnaie unique de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a suscité des avis divergents, notamment avec son rejet par cinq pays anglophones ouest africains et la Guinée.Le Nigeria, le Ghana, le Libéria, la Sierra Leone, la Guinée et la Gambie, ces six pays membres de la Zone monétaire ouest-africaine (ZMOA) ont récemment condamné ce qu’ils ont appelé « la déclaration unilatérale des membres francophones de la Cedeao », selon laquelle l’Eco, monnaie unique va supplanter le franc CFA en juillet 2020.

Depuis l’annonce de la création future de la monnaie Eco, le 21 décembre 2019 à Abidjan, par les présidents ivoirien Alassane Ouattara et français Emmanuel Macron, des voix se sont levées contre ce « nouveau » projet de monnaie commune au sein des huit pays de l’Uemoa.

Or, le projet de cette même monnaie unique qui germait depuis le début des années 2000, a été déjà lancé lors d’un Sommet de la Cedeao à Abuja en 2019.

Au fil des années, la date de son introduction a été reportée plusieurs fois, notamment en 2005, 2010 et 2014.

Certains observateurs ont expliqué ce blocage par les critères de convergence fixés par l’Institut monétaire ouest africain que n’ont pas été remplis par les Etats membres. Ces exigences comprennent un taux d’inflation inférieur à 10%, un déficit budgétaire inférieur à 3% et une dette évaluée à moins de 70% du PIB national.

La Cedeao, zone à plusieurs monnaies

Le passage majeur du CFA à l’Eco a soulevé plusieurs interrogations dans les cercles économiques. Hormis les huit membres de l’Union monétaire ouest-africaine (Uemoa), à savoir le Sénégal, la Guinée Bissau, le Niger, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Bénin, Togo et le Burkina Faso, d’autres pays de la Cedeao (Ghana, Guinée, Nigeria, Ghana, Sierra Leone, Liberia) ont leur propre monnaie nationale.

Pour Momodou Dibba, un expert fiscal travaillant avec la Banque centrale de Gambie, l’idée que ce nouveau projet de monnaie commune sera exclusivement destiné aux pays francophones de la région est légèrement illusoire, voire carrément erronée.

« L’idée d’une monnaie commune pour les 15 pays de la région était et reste un projet régional soutenu par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest », a-t-il confié à APA.

Cependant, il semble que l’Afrique de l’ouest francophone s’est emparée de l’idée d’un projet de monnaie commune, laissant en rade ses voisins anglophones.

L’expert gambien soutient que si cette thèse s’avérait vraie, cela aurait encore beaucoup de sens, étant donné que les nations francophones sont déjà dans une zone monétaire qui fonctionne depuis des décennies.

Le fait qu’aucun des membres anglophones de la Cedeao qui ont leur propre monnaie ne fasse partie de ce nouveau projet de monnaie commune annoncé par le président ivoirien, Alassane Ouattara, a néanmoins laissé de nombreux observateurs perplexes.

L’Eco comme nom proposé d’une future monnaie commune pour les 15 pays de la région n’était jusqu’à récemment pas breveté.

Cependant, un avis d’un responsable de l’Institut monétaire ouest-africain (IMOA) suggère, sous le couvert de l’anonymat, qu’il ne peut s’agir d’un arrangement sectaire et vague, qui est légèrement plus qu’un changement symbolique de nom du CFA à l’Eco.

Il a déclaré que des progrès avaient été accomplis depuis que l’idée d’une monnaie commune pour remplacer le CFA avait été présentée pour la première fois à des étapes tangibles pour la concrétiser après des années d’obstruction systématique par les six membres initiaux du système de devise Eco.

« L’Eco héritera de certains bienfaits du CFA, dont l’un sera le taux de change fixe, et cet arrangement ne causera aucun choc aux huit économies concernées », a-t-il ajouté.

Cependant, a-t-il expliqué, certaines questions délicates restent d’actualité, notamment celle de savoir si la France, qui contrôle toujours les réserves des pays membres du franc CFA, donnera accès à leurs réserves restantes sans intérêt.

Alors que les militants contre l’utilisation continue du franc CFA peuvent se réjouir de cette « victoire » sur « un symbole de l’esclavage colonial de l’Afrique » par la France, certains experts économiques pensent qu’il y a encore des craintes persistantes que le statu quo soit maintenu, à moins que des questions sans rapport direct, notamment concernant la sécurité fiscale ne soient résolues.

Mais selon eux, l’avantage de ce passage du CFA à l’Eco, c’est que l’on ressent moins le fait que la France détient tous les atouts pour la stabilité budgétaire des économies de la zone Uemoa, bien que la nouvelle monnaie, si elle entre en circulation en 2020, sera arrimée à l’euro, à l’instar du CFA.

« Ils ont cédé à l’opinion populaire de leurs peuples et cela prend également un caractère régional », explique un économiste gambien.

Les membres de la ZMOA ont depuis appelé à une réunion des pays membres de la Cedeao pour en discuter les détails. Les pays de l’Uemoa n’ont pas répondu officiellement à la position des membres de la ZMAO ni à leur appel pour une réunion parrainée par la Cedeao au sujet de l’Eco.

En attendant, si le projet se concrétise, pour beaucoup, l’Eco se sentira toujours comme une entreprise inachevée, tant que le grand frère nigérian, le géant économique de l’Afrique qui représente 60% des réserves totales en Afrique de l’ouest et environ 70% du PIB de la région est absent du jeu.

Eco : divergences en Afrique de l’ouest !

L’annonce de l’Eco comme monnaie unique de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a suscité des avis divergents, notamment avec son rejet par cinq pays anglophones ouest africains et la Guinée.Le Nigeria, le Ghana, le Libéria, la Sierra Leone, la Guinée et la Gambie, ces six pays membres de la Zone monétaire ouest-africaine (ZMOA) ont récemment condamné ce qu’ils ont appelé « la déclaration unilatérale des membres francophones de la Cedeao », selon laquelle l’Eco, monnaie unique va supplanter le franc CFA en juillet 2020.

Depuis l’annonce de la création future de la monnaie Eco, le 21 décembre 2019 à Abidjan, par les présidents ivoirien Alassane Ouattara et français Emmanuel Macron, des voix se sont levées contre ce « nouveau » projet de monnaie commune au sein des huit pays de l’Uemoa.

A lire aussi: la ZMAO refuse le remplacement du CFA par l’ECO

Or, le projet de cette même monnaie unique qui germait depuis le début des années 2000, a été déjà lancé lors d’un Sommet de la Cedeao à Abuja en 2019.

Au fil des années, la date de son introduction a été reportée plusieurs fois, notamment en 2005, 2010 et 2014.

Certains observateurs ont expliqué ce blocage par les critères de convergence fixés par l’Institut monétaire ouest africain que n’ont pas été remplis par les Etats membres. Ces exigences comprennent un taux d’inflation inférieur à 10%, un déficit budgétaire inférieur à 3% et une dette évaluée à moins de 70% du PIB national.

La Cedeao, zone à plusieurs monnaies

Le passage majeur du CFA à l’Eco a soulevé plusieurs interrogations dans les cercles économiques. Hormis les huit membres de l’Union monétaire ouest-africaine (Uemoa), à savoir le Sénégal, la Guinée Bissau, le Niger, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Bénin, Togo et le Burkina Faso, d’autres pays de la Cedeao (Ghana, Guinée, Nigeria, Ghana, Sierra Leone, Liberia) ont leur propre monnaie nationale.

Pour Momodou Dibba, un expert fiscal travaillant avec la Banque centrale de Gambie, l’idée que ce nouveau projet de monnaie commune sera exclusivement destiné aux pays francophones de la région est légèrement illusoire, voire carrément erronée.

« L’idée d’une monnaie commune pour les 15 pays de la région était et reste un projet régional soutenu par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest », a-t-il confié à APA.

Cependant, il semble que l’Afrique de l’ouest francophone s’est emparée de l’idée d’un projet de monnaie commune, laissant en rade ses voisins anglophones.

L’expert gambien soutient que si cette thèse s’avérait vraie, cela aurait encore beaucoup de sens, étant donné que les nations francophones sont déjà dans une zone monétaire qui fonctionne depuis des décennies.

Le fait qu’aucun des membres anglophones de la Cedeao qui ont leur propre monnaie ne fasse partie de ce nouveau projet de monnaie commune annoncé par le président ivoirien, Alassane Ouattara, a néanmoins laissé de nombreux observateurs perplexes.

L’Eco comme nom proposé d’une future monnaie commune pour les 15 pays de la région n’était jusqu’à récemment pas breveté.

Cependant, un avis d’un responsable de l’Institut monétaire ouest-africain (IMOA) suggère, sous le couvert de l’anonymat, qu’il ne peut s’agir d’un arrangement sectaire et vague, qui est légèrement plus qu’un changement symbolique de nom du CFA à l’Eco.

A lire aussi: Eco : le Ghana préconise un taux de change flexible avec l’Euro

Il a déclaré que des progrès avaient été accomplis depuis que l’idée d’une monnaie commune pour remplacer le CFA avait été présentée pour la première fois à des étapes tangibles pour la concrétiser après des années d’obstruction systématique par les six membres initiaux du système de devise Eco.

« L’Eco héritera de certains bienfaits du CFA, dont l’un sera le taux de change fixe, et cet arrangement ne causera aucun choc aux huit économies concernées », a-t-il ajouté.

Cependant, a-t-il expliqué, certaines questions délicates restent d’actualité, notamment celle de savoir si la France, qui contrôle toujours les réserves des pays membres du franc CFA, donnera accès à leurs réserves restantes sans intérêt.

Alors que les militants contre l’utilisation continue du franc CFA peuvent se réjouir de cette « victoire » sur « un symbole de l’esclavage colonial de l’Afrique » par la France, certains experts économiques pensent qu’il y a encore des craintes persistantes que le statu quo soit maintenu, à moins que des questions sans rapport direct, notamment concernant la sécurité fiscale ne soient résolues.

Mais selon eux, l’avantage de ce passage du CFA à l’Eco, c’est que l’on ressent moins le fait que la France détient tous les atouts pour la stabilité budgétaire des économies de la zone Uemoa, bien que la nouvelle monnaie, si elle entre en circulation en 2020, sera arrimée à l’euro, à l’instar du CFA.

« Ils ont cédé à l’opinion populaire de leurs peuples et cela prend également un caractère régional », explique un économiste gambien.

Les membres de la ZMOA ont depuis appelé à une réunion des pays membres de la Cedeao pour en discuter les détails. Les pays de l’Uemoa n’ont pas répondu officiellement à la position des membres de la ZMAO ni à leur appel pour une réunion parrainée par la Cedeao au sujet de l’Eco.

En attendant, si le projet se concrétise, pour beaucoup, l’Eco se sentira toujours comme une entreprise inachevée, tant que le grand frère nigérian, le géant économique de l’Afrique qui représente 60% des réserves totales en Afrique de l’ouest et environ 70% du PIB de la région est absent du jeu.

Nigeria : la ZMAO refuse le remplacement du CFA par l’ECO

L’adoption proposée de l’Eco comme monnaie unique pour sept pays francophones et la Guinée Bissau a été rejetée par le Conseil de convergence de la zone monétaire ouest-africaine (ZMAO). Cet article a été initialement édité le 17 janvier 2020.« Le Conseil de convergence de la ZMAO tient à souligner que cette action n’est pas conforme à la décision de l’Autorité des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO d’adopter l’Eco comme nom d’une monnaie unique indépendante de la CEDEAO », ont annoncé les ministres des Finances et des Gouverneurs des banques centrales de la Zone monétaire ouest-africaine (ZMAO) à l’issue d’une réunion extraordinaire tenue jeudi 16 janvier à Abuja, au Nigeria.

La réunion, à laquelle ont assisté les ministres des Finances et les Gouverneurs des banques centrales de la Gambie, du Ghana, de la Guinée, du Libéria, de la Sierra Leone et du Nigeria, a recommandé qu’une réunion générale extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO soit convoquée pour discuter de la question.

La réunion a pris bonne note, avec préoccupation, de la déclaration du président de l’Autorité des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) du 21 décembre 2019 de donner au FCFA, le nouveau nom ECO en 2020.

« Le Conseil de convergence de la ZMAO réitère l’importance pour tous les pays membres de la CEDEAO d’adhérer aux décisions de l’Autorité des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO concernant la mise en œuvre de la feuille de route révisée du programme de monnaie unique de la CEDEAO », a poursuivi le communiqué.

Le 21 décembre 2019, huit pays à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée-Bissau, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, ont annoncé l’adoption de l’ECO à la place du franc CFA, dans le cadre de leur organisation commune dénommée UEMOA.

Eco : le Ghana préconise un taux de change flexible avec l’Euro

Le président du Ghana, Nana Akufo Addo s’est exprimé sur l’adoption de l’Eco comme monnaie unique ouest africaine, exhortant les membres de l’Union monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) à ne pas fixer sa parité avec l’Euro comme annoncé. Cet article a été initialement édité le 3 janvier 2020.Les 8 pays membres de l’UEMOA ont annoncé fin 2019 le passage en juillet 2020 du Franc cfa à la monnaie Eco.

L’annonce de l’introduction de la monnaie unique a suscité de nombreuses réactions dans les cercles politiques et économiques au Ghana, certains estimant que ce serait un gaspillage de l’argent du contribuable si le gouvernement accepte la nouvelle monnaie après avoir imprimé et mis en circulation de nouvelles coupures de 100 et 200 Cedis ghanéens.

Cité par le Ghanaian Times dans sa parution de vendredi, le président Nana Addo a déclaré que « le gouvernement est déterminé à faire tout son possible pour rejoindre les huit pays utilisant l’Eco, mais il ne veut pas que la monnaie soit fixée à l’Eco ».

Il a déclaré que son administration préconise un régime de taux de change flexible pour permettre à la monnaie de fonctionner selon l’offre et la demande.

Par ailleurs, le gouvernement ghanéen n’a pas encore déclaré en termes clairs si l’adoption du régime de taux de change flexible sera une condition à remplir avant que le Ghana n’adopte la monnaie.

Le Ghana, le Nigeria, la Gambie, la Guinée, le Liberia, le Cap-Vert et la Sierra Leone sont les seuls pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) non membres de l’Uemoa qui n’utilisent pas actuellement le Franc cfa. Ces pays n’ont pas encore décidé s’ils veulent ou non adhérer à l’Eco qui, à terme, vise à devenir la monnaie unique de la Cedeao.

Mondial 2022 : la Caf tire au sort les groupes des éliminatoires

La Confédération africaine de football (Caf) a procédé, mardi soir au Caire (Egypte), au tirage au sort du second tour des qualifications pour la Coupe du monde Qatar 2022 où le continent sera représenté par cinq sélections.Quarante équipes nationales, réparties en dix poules, sont en lice pour ce deuxième acte des éliminatoires du Mondial qatari. L’Algérie, championne d’Afrique en titre, est favorite du groupe qu’elle partage avec le Burkina Faso, le Niger et Djibouti.

De son côté, le Sénégal, vice-champion d’Afrique, affrontera le Congo, la Namibie et le Togo. Justement, les Eperviers d’Emmanuel Adebayor avaient coiffé au poteau les Lions pour s’inviter à la Coupe du monde 2006 abritée par l’Allemagne.

Le Cameroun et la Côte d’Ivoire se livreront un duel à mort dans la poule D. Les Eléphants, profitant d’un faux pas des Lions indomptables en 2006, s’étaient qualifiés au Mondial pour la première fois de leur histoire.

Les dix sélections, qui terminent en tête de leur groupe, disputeront des matchs de barrages en aller et retour. Au final, les cinq équipes nationales qui sortent vainqueures de ces confrontations, se qualifieront pour la Coupe du monde 2022.

Tirage au sort du 2nd tour des Eliminatoires du Mondial Qatar 2022 :

Groupe A : Algérie, Burkina Faso, Niger et Djibouti.

Groupe B : Tunisie, Zambie, Mauritanie et Guinée équatoriale

Groupe C : Nigeria, Cabo Verde, République Centrafricaine et Liberia.

Groupe D : Cameroun, Côte d’Ivoire, Mozambique et Malawi.

Groupe E : Mali, Ouganda, Kenya et Rwanda.

Groupe F : Egypte, Gabon, Libye et Angola.

Groupe G : Ghana, Afrique du Sud, Zimbabwé et Ethiopie.

Groupe H : Sénégal, Congo, Namibie et Togo.

Groupe I : Maroc, Guinée, Guinée Bissau et Soudan.

Groupe J : République Démocratique du Congo, Bénin, Madagascar et Tanzanie.

Londres veut accentuer sa présence en Afrique francophone (ministère)

Dans un contexte d’incertitudes nées du Brexit, la Grande Bretagne cherche à accentuer sa présence dans les pays francophones d’Afrique, a déclaré lundi son ministère des Affaires étrangères et du Commonwealth.En 2016, la Grande Bretagne a voté en faveur d’une sortie de l’UE, et après des années de négociations sur un « divorce » mutuellement acceptable pour les deux parties, la nation insulaire semble prête à s’émanciper le 31 janvier.

Elle négocie avec l’UE pour quitter le bloc qu’elle a intégré en 1976, après une sérieuse réticence de la France, un poids lourd de l’UE, et une offensive diplomatique tout aussi frénétique de Londres pour courtiser les pays hors d’Europe, y compris l’Afrique.

Le Sommet Grande-Bretagne/Afrique sur le commerce et l’investissement, qui s’est ouvert ce 20 janvier à Londres, en est un bon exemple.

Cette ouverture vers l’Afrique a pris une tournure plus sérieuse il y a neuf mois, lorsque le ministre des Affaires étrangères, Jeremy Hunt a dirigé cette offensive diplomatique en Afrique francophone, en effectuant une visite au Sénégal, la première d’un haut fonctionnaire britannique dans ce pays d’Afrique de l’Ouest depuis 20 ans.

M. Hunt préconise une nouvelle offensive diplomatique britannique sur le continent, notamment dans les pays francophones où la Grande-Bretagne a traditionnellement joué un rôle plutôt modeste, mais qui, avec l’avènement du Brexit, pourrait être crucial pour assurer à Londres un climat post-Brexit plus favorable.

Au cours de son voyage au Sénégal, Hunt a pu voir comment la Royal Navy a formé les forces spéciales de la marine sénégalaise afin de protéger les nouvelles installations pétrolières et gazières offshore du pays.

Le Royaume-Uni a annoncé qu’il allait financer un nouveau programme de promotion de la langue anglaise de 4 millions de livres sterling dans les pays francophones et lusophones d’Afrique.

À Dakar, Jeremy Hunt a lancé le programme « English Connects » à l’Université Virtuelle du Sénégal.

Au cours des deux prochaines années, ce programme soutiendra l’enseignement et l’apprentissage de l’anglais dans les pays d’Afrique subsaharienne, où l’anglais n’est pas largement parlé.

Nigeria : La ZMAO refuse le remplacement du CFA par l’ECO

L’adoption proposée de l’Eco comme monnaie unique pour sept pays francophones et la Guinée Bissau a été rejetée par le Conseil de convergence de la zone monétaire ouest-africaine (ZMAO), qui s’est réuni jeudi à Abuja. »Le Conseil de convergence de la ZMAO tient à souligner que cette action n’est pas conforme à la décision de l’Autorité des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO d’adopter l’Eco comme nom d’une monnaie unique indépendante de la CEDEAO », a annoncé la réunion dans un communiqué publié à l’issue de la réunion extraordinaire des Ministres des finances et des Gouverneurs des banques centrales de la Zone.

La réunion, à laquelle ont assisté les Ministres des finances et les Gouverneurs des banques centrales de la Gambie, du Ghana, de la Guinée, du Libéria, de la Sierra Leone et du Nigeria, a recommandé qu’une réunion générale extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO soit convoquée pour discuter de la question.

La réunion a pris bonne note, avec préoccupation, de la déclaration du président de l’Autorité des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) du 21 décembre 2019 de donner au FCFA, le nouveau nom ECO en 2020″.

« Le Conseil de convergence de la ZMAO réitère l’importance pour tous les pays membres de la CEDEAO d’adhérer aux décisions de l’Autorité des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO concernant la mise en œuvre de la feuille de route révisée du programme de monnaie unique de la CEDEAO », a poursuivi le communiqué.

Le 21 décembre 2019, huit pays à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée-Bissau, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, ont annoncé l’adoption de l’ECO à la place du franc CFA, dans le cadre de leur organisation commune dénommée UEMOA.

Migration: Retour gagnant d’un ex clandestin gambien

Mamadou Jallow, ancien migrant clandestin en Libye a réussi sa reconversion dans l’agriculture en Gambie, son pays. Rencontre.Même après de nombreuses tentatives infructueuses de quitter la Gambie par des itinéraires illégaux qui ont coûté la vie à des milliers de jeunes, beaucoup d’entre eux ne peuvent toujours pas penser au-delà de l’espoir désespéré de se rendre à tout prix en Europe et de changer le cours de leur vie, du jour au lendemain.

Cependant, un jeune qui a été récemment rapatrié d’Europe a décidé d’aller à contre-courant de cette tendance parmi les jeunes désespérés de la Gambie pour donner une nouvelle orientation à sa vie.

Mamadou Jallow faisait partie de dizaines de volontaires rapatriés de la Libye, avec l’aide  de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Jallow consacre son énergie pour réussir sa vie grâce à l’agriculture dans son village natal de Darsilameh, à 304 km à l’est de Banjul, la capitale gambienne.

« J’ai défriché le terrain et préparé les pépinières pour la transplantation », a-t-il expliqué à l’Agence de presse africaine (APA).

« Si ça se passe bien, je m’attends à pas moins de 70.000 dalasis (environ 1.400 USD) avec la vente de mes légumes, notamment les oignons », a-t-il dit, plus par optimisme que la certitude d’un prophète prédisant l’avenir.

« Je vais arroser le champ pendant quatre mois avant la récolte », a-t-il ajouté, en se penchant à gauche puis à droite sur le siège avant de la voiture de tourisme qui roulait à grande vitesse en direction de l’est du pays où l’agriculture est l’activité dominante des familles rurales.

Jallow a déclaré que les revenus générés par son projet de jardin potager constitueront un tournant pour lui et sa famille dans la recherche de la prospérité sur place, une alternative au rêve non brisé d’une vie meilleure en Europe.

« Mon père est décédé quand j’étais très jeune et j’ai dû abandonner l’école par manque de moyens. L’idée d’aller clandestinement en Europe m’a traversé l’esprit, et en désespoir de cause, je l’ai saisie. Mais je m’étais trompé de décision », a-t-il ajouté.

Jallow qui estime que son aventure loin de la Gambie lui a ouvert les yeux sur les caprices de la migration irrégulière.

S’arrêtant brièvement dans son récit peut-être pour réfléchir aux perspectives de son projet, Jallow baisse instinctivement son chapeau pour protéger son visage du vent qui sifflait à travers la vitre du véhicule.

Le temps de ce soir de janvier est plus froid que d’habitude, mais Jallow n’en a cure en descendant du véhicule qui venait d’arriver à destination quelques minutes après 21 heures.

Au cours de son voyage de quatre heures, Jallow a raconté les rudes péripéties risquées de la poursuite de son rêve européen qui avaient commencé dans la lointaine Libye, où l’instabilité politique a produit un autre défi, en plus des contraintes du voyage.

« Des gangs arabes qui gouvernent des quartiers entiers en Libye torturent et tuent même ces gens qui ont la malchance d’être détenus dans leurs camps », a-t-il expliqué.

Jallow a commencé à partager les histoires de ses escapades sur le sentier de la migration un mercredi soir assez froid dans la ville balnéaire de Barra, située dans un estuaire à 7 km de Banjul.

Le bureau de l’OIM à Banjul, en partenariat avec le gouvernement de la Gambie et d’autres partenaires, facilitent depuis lors, le rapatriement volontaire des migrants gambiens alors bloqués en Libye comme Jallow.

Après le rapatriement, l’Organisation et ses partenaires facilitent également la réintégration sociale des rapatriés, aussi bien sur le plan social qu’économique, compte tenu du stress, des traumatismes et des difficultés financières dans lesquelles la plupart d’entre eux se trouvent.

L’OIM et d’autres parties prenantes ont mené une série d’opérations de sensibilisation dans le pays concernant la menace de la migration illégale depuis l’ouverture de la route de l’Afrique du Nord vers l’Europe, il y a plus de quinze ans.

Jallow était parmi ceux initialement attirés par le syndrome de l’émigration clandestine, mais la campagne de l’OIM visant à décourager la migration irrégulière lui a laissé une certaine impression.

 L’Europe n’est pas la seule réponse à leurs défis économiques, un fait qui conduit à réaliser que beaucoup de ceux qui ont atteint la terre promise seraient des sans-emplois et des sans-papiers pendant de longues périodes, voire des années avant de pouvoir mener une vie normale.

Des milliers de migrants africains n’ont pas eu autant de chance, beaucoup d’entre eux périssant en haute mer et sous des températures désertiques impitoyables dans leur tentative désespérée de vivre mieux ailleurs que sur leur continent d’origine.

La catastrophe maritime de décembre dernier au large des côtes de la Mauritanie nous rappelle que les risques sont réels. Au moins 50 jeunes gambiens ont perdu la vie et plus d’une douzaine de Sénégalais ont péri lorsque leur pirogue a chaviré avec 150 personnes à bord.

L’incident a choqué l’opinion publique en Gambie et incité le gouvernement à prendre des initiatives pour trouver des réponses.

En attendant, Jallow espère qu’à travers son projet horticole, il pourra inspirer d’autres jeunes embourbés dans les mêmes difficultés économiques.

Les responsables gambiens estiment que de telles entreprises pourraient servir de test direct pour expliquer pourquoi les jeunes devraient retourner à la terre avec le même zèle qu’ils font lorsqu’il s’agit de sauter dans des canots pneumatiques pour des voyages risqués vers l’inconnu.

Gambie : vers un retour d’exil de Yahya Jammeh ?

L’ex président, Yahya Jammeh a fait la Une des journaux gambiens ce week-end après la circulation d’un fichier audio WhatsApp dans lequel il demande aux membres de son parti de mettre la pression sur le gouvernement pour son retour au pays, après un exil de trois ans en Guinée équatoriale.L’Agence de presse africaine a eu accès à ce fichier audio dans lequel on entend Yahya Jammeh inciter les hauts dignitaires de son parti, l’Alliance pour la réorientation et la construction patriotiques (APRC) à faire pression sur les nouvelles autorités gambiennes pour assurer son retour dans le pays.

L’APRC s’apprête à organiser une manifestation courant janvier pour exiger ce qu’elle appelle le « droit inviolable de Jammeh à revenir en tant que citoyen gambien de bonne foi ».

En se référant à la manifestation prévue, l’on peut entendre sur le fichier audio Jammeh dire : « Le fait est de s’adresser aux autorités et de leur faire comprendre que l’accord doit être appliqué ».

« En ce qui concerne votre marche de protestation prévue pour demander au gouvernement, à l’UA, à la CEDEAO et à l’ONU de respecter l’accord qu’ils ont conclu avec moi, je vous demande de protester en paix. Ne détruisez aucun bien. Protestez en paix. Permettez-moi également de mettre en garde ceux qui pourraient vouloir vous infiltrer pour vous causer des problèmes. Si vous êtes un fauteur de troubles, ne vous joignez pas à nous. Si quelqu’un veut vous attaquer, défendez-vous à tout prix. Nous n’avons pas besoin de fauteurs de troubles dans cette protestation », a-t-il dit.

Il s’entretenait avec Ousman Rambo Jatta, le pilier de l’APRC, au sujet de la manifestation prévue le 16 janvier prochain.

L’ancien dirigeant gambien en exil, qui a organisé un coup d’État en 1994 et a dirigé le pays jusqu’à ce qu’il perde la présidentielle de 2016 face à Adama Barrow, fait allusion aux termes d’un accord conjoint entre le gouvernement actuel et l’ONU, l’Union africaine et la CEDEAO. Cet accord garantit son droit de retourner en Gambie dès qu’il le veut.

Ces dernières semaines, les partisans de l’APRC ont intensifié leur demande pour que Jammeh soit autorisé à revenir dans le pays et à vivre sa retraite en tant qu’ancien chef d’Etat.

Lors de sa visite dans la région de Foni, où habite M. Jammeh, le mois dernier, le président Barrow n’avait pas exclu le retour de son prédécesseur, mais il a souligné que l’ancien homme fort de Banjul ne devrait jamais s’attendre à diriger à nouveau la Gambie.

Ses détracteurs ont averti que Jammeh, qui est accusé de graves violations des droits de l’homme pendant ses 22 ans de règne, ne peut rentrer en Gambie qu’enchaîné.

Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement, Ebrima Sankareh, a mis en garde contre le retour de Jammeh, soulignant que la sûreté et la sécurité de l’ancien dirigeant ne peuvent être garanties.

Espace: la course aux étoiles version africaine

Sécurité, Télécommunications, météorologie, navigation, gestion des ressources et des territoires, climat… Les Africains multiplient les envois de satellites dans l’espace. Pourquoi cette soudaine ambition africaine de puissance spatiale ? Explication.C’est la course aux étoiles version africaine. Depuis le lancement par l’Égypte de son premier satellite en 1988, onze pays du continent lui ont suivi le pas et d’autres se préparent à rejoindre le petit club africain des « puissances » de l’espace. Au total, 41 satellites africaine dont trois issus de la coopération multilatérale et le reste appartenant à l’Egypte, l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Algérie, le Ghana, le Maroc, le Kenya, Rwanda, l’Angola, le Soudan et l’Ethiopie se trouvent  aujourd’hui en activité, même si aucun de ces engins n’a été lancé à partir des terres africaines.

Mais à quoi servent ces machines aux coûts énormes pour un continent qui abrite les populations les pauvres du monde?

Comme la majorité des autres satellites américains, européens, russes, chinois, indiens ou émirats, la plupart de ces engins africains ont pour objet de fournir des services aux populations. Ils sont par exemple utilisés pour gérer les ressources naturelles et faciliter les secours en cas de crise. Ils servent aussi à recueillir des données qui aident à prendre des décisions, mais aussi à transmettre des informations. Ces satellites ont donc diverses utilités.

Les satellites de télédétection sont utilisés pour contrôler la surface terrestre, les océans et l’atmosphère, et les changements que ceux-ci subissent. Aujourd’hui, ces outils jouent, au quotidien, un rôle essentiel à l’appui des efforts de protection de l’environnement mondial.

Dans les zones isolées, ils sont par exemple utilisés dans le cadre des services de télémédecine qui compensent l’absence de centres de santé publics. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui ont incité l’Angola, en 2017, à lancer son premier satellite.

Les satellites d’observation sont utiles lors de catastrophes naturelles. En 2013, alors que l’Afrique du Sud était touchée par d’immenses inondations, la South African National Space Agency (l’agence spatiale sud-africaine) a fourni aux autorités des données cruciales qui lui ont permis d’apporter une réponse rapide aux populations.

Au Kenya, le premier satellite, lancé en 2017, fournit au gouvernement, par l’intermédiaire de son agence spatiale, des données météorologiques en continu. Dans sa lutte contre les grandes sécheresses en 2013, le pays les a savamment utilisées et a ainsi découvert un aquifère dans les sols d’une des régions les plus touchées.

Au Nigeria, l’agence spatiale fournit aux forces de sécurité des images satellitaires permettant de traquer les djihadistes de Boko Haram ou les groupes insurrectionnels qui sévissent dans la région pétrolifère du Delta, dans le sud du pays.

Les satellites ont aussi des capacités indispensables pour surveiller et contrôler le territoire. Ils permettent notamment aux forces armées d’opérer avec plus de précision et dans de meilleures conditions de sécurité.

Le Maroc a fait sensation en lançant en novembre 2017 un satellite d’observation baptisé Mohammed VI A. Cet engin est capable de réaliser des clichés d’une résolution de 70 cm. Le satellite a été lancé par Arianespace et construit par Thalès et Airbus. Son usage se veut exclusivement civil, ce qui laisse planer des doutes chez les voisins. Une année après, son binôme, le satellite d’observation de la Terre Mohammed VI B a été lancé depuis Kourou en Guyane française.

Ce dernier servira notamment aux activités cartographiques et cadastrales, à l’aménagement du territoire, au suivi des activités agricoles, à la prévention et à la gestion des catastrophes naturelles, au suivi des évolutions environnementales et de la désertification ainsi qu’à la surveillance des frontières et du littoral, a indiqué Arianespace. Il rejoindra dans l’espace son binôme le satellite Mohammed VI A.

Les deux satellites Mohammed VI «A» et «B» ont mis à la disposition des ministères et les établissements publics des images satellitaires de haute résolution pendant 2019. Ces images ont couvert une superficie de 250.000 km et ont permis de mettre en place plus de 370 cartes thématiques, indique un rapport officiel.

Les deux engins satellitaires marocains fournissent une base de données de dernière génération aux départements ministériels et aux différents établissements publics. C’est ce qui ressort du premier rapport officiel sur le bilan de ces deux satellites depuis leur mise en orbite.

A ce jour, les deux satellites ont contribué au développement de la cartographie et de plusieurs autres domaines civils. Tout en permettant d’affiner les données et les relevés topographiques, ils ont permis de délimiter avec exactitude les terres agricoles, développer la recherche des sources d’eau et intensifier la lutte contre la désertification.

Sur le plan des infrastructures, les images satellitaires qu’ils ont fournies ont contribué à une meilleure connaissance des périmètres urbains et aident à présent pour lutter contre le rétrécissement des zones agricoles et l’urbanisation anarchique. Dans le domaine de l’environnement, ces données satellitaires permettent une connaissance précise du littoral marocain ainsi qu’une connaissance plus précise des changements de la structure des richesses marines.

Cette ruée vers l’espace pour les Africains paraît aujourd’hui si importante qu’elle est érigée en une ambition continentale. La preuve? En janvier 2019, l’Union africaine (UA) a entériné la création d’une Agence spatiale africaine (ASA), basée au Caire et dont l’objectif est clairement de faire du continent une puissance mondiale de l’espace. Autant dire que: « L’Afrique regarde aussi vers les étoiles et s’arme pour la conquête de l’espace ».

Quand la Caf traîne des casseroles, les équipes se plantent sur la scène mondiale

Les sélections africaines n’ont pas fait de miracles dans les compétitions internationales au moment où la Confédération africaine de football a fait face à divers remous dont la rocambolesque finale de la Ligue des Champions.Ahmad Ahmad, le président de l’instance faîtière du foot africain, dans le cadre d’une enquête pour « association de malfaiteurs, corruption, abus de confiance et faux et usage de faux », a été interpellé le 6 juin dernier à Paris (France).

A l’origine des déboires judiciaires du patron de la Caf, il y a la rupture unilatérale d’un contrat entre l’instance continentale et l’équipementier allemand Puma au profit de l’entreprise française Technical Steel.

A lire aussi: CAF : La finale-retour de la Ligue des champions d’Afrique sera rejouée (officiel)

Comme si cela ne suffisait pas, la Caf a été placée sous la tutelle de la Fédération internationale de football association (Fifa) pour une période de six mois (du 1er août 2019 au 31 janvier 2020) renouvelable en cas d’accord préalable entre les deux organisations.

Somme toute, l’interpellation, le retrait de l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations au Cameroun et le fiasco de la finale de Ligue africaine des Champions ont clairement fragilisé le Malgache.

En effet, la finale de la Ligue des Champions, opposant l’Espérance de Tunis (Tunisie) au Wydad Athletic de Casablanca (Maroc), a été interrompue à cause d’un but refusé au Wac pour une position de hors-jeu. Ce jour-là, le dispositif technique de l’Assistance vidéo à l’arbitrage (Var) était en panne.

Impuissant, le successeur d’Issa Hayatou est descendu sur la pelouse pour convaincre les Marocains de reprendre le jeu. En vain. Au bout du compte, et après une saisine du Tribunal arbitral du sport (Tas), la Caf a déclaré le Wydad « perdant de la finale retour par forfait », donnant implicitement le titre à l’Espérance.

Le Zamalek (Egypte) est revenu sur le devant de la scène en remportant la Coupe de la Caf. En finale, la Renaissance Sportive Berkane (Maroc) a fait les frais du retour en force des Cairotes. Battu sur le score d’un but à zéro lors de la manche aller, le Zamalek s’est imposé sur le même score au retour. Les hommes du Suisse Christian Gross ont finalement fait la différence aux tirs au but (5-3). Le club de cœur de la légende Hossam Hassam, avec dix coupes africaines, est la deuxième formation égyptienne la plus titrée du continent derrière Al Ahly.

La Coupe d’Afrique des Nations de cette année a été celle du basculement de 16 à 24 équipes. Cette Can, dont l’organisation a été confiée à l’Egypte à cause du non-respect du cahier de charges par le Cameroun, a vu l’Algérie monter sur le toit du continent, 29 ans après le premier sacre à domicile. Les Fennecs ont survolé ce tournoi en développant un football champagne théorisé par le fin tacticien Djamel Belmadi.

Le Sénégal, qui s’est qualifié pour sa deuxième finale après 2002 au Mali, n’a pu contenir la déferlante ayant puisé ses racines dans la Méditerranée (victoire 1-0 sur un but de Bounedjah).

Pour sa part, le Cameroun a soulevé, en Tanzanie, la Coupe d’Afrique des Nations des moins de 17 ans en venant à bout de la Guinée en finale (0-0, Tab 5-3). Le Mali a triomphé du Sénégal en finale de la Can U20 (1-1, Tab 3-2). Dans cette catégorie, c’est la troisième finale d’affilée perdue par les Lionceaux.

A la Coupe du monde U17 organisée et gagnée par le Brésil, trois des quatre représentants de l’Afrique ont franchi le cap du premier du tour. Avec six points au compteur (deux victoires et une défaite), l’Angola a terminé deuxième du groupe A du pays hôte.

Dans la poule B, le Nigeria a occupé la première place avec un bilan comptable similaire. Le Sénégal, pour sa première participation au Mondial des cadets, a fini deuxième de son groupe en prenant le dessus sur les Etats-Unis (4-1) et les Pays-Bas, champions d’Europe en titre (3-1).

Le Cameroun, champion d’Afrique, a trépassé avec trois défaites en autant de sorties dans une poule relativement relevée (Espagne, Argentine et Tadjikistan). Malheureusement, l’Angola, le Nigeria et le Sénégal ont, dès les huitièmes de finale, été respectivement éliminés par la Corée du Sud (1-0), les Pays-Bas (3-1) et l’Espagne (2-1).

En phase de groupes du Mondial U20, le Sénégal a signé deux succès contre Tahiti (0-3) et la Colombie (2-0) et un match nul et vierge face à la Pologne. Bourreau du Qatar (0-4), le Nigeria a ensuite été dominé par les Etats-Unis (2-0), avant de neutraliser l’Ukraine, future vainqueur du tournoi (1-1).

Le Mali a fait une timide entrée dans la compétition avec un nul face au Panama (1-1). La victoire à l’arraché des Aiglons contre l’Arabie Saoudite (3-4) leur a permis de s’inviter au second tour malgré la défaite face à la France (2-3).

Enfin, l’Afrique du Sud a lourdement chuté contre l’Argentine (5-2). Non remis de cette déculottée, les Sud-Africains ont ensuite courbé l’échine face à la Corée du Sud (0-1) avant de faire match nul avec le Portugal (1-1).

En huitièmes de finale, le Sénégal a hérité du Nigeria. Ce choc de l’Afrique de l’ouest a tourné à l’avantage des Lionceaux (2-1). Le Mali, dans une rencontre à rebondissements, a surpris l’Argentine (2-2, Tab 4-5).Au tour suivant, les poulains de Mamoutou Kane sont tombés, les armes à la main, contre l’Italie (4-2) là où le Sénégal a, une fois de plus, perdu ses nerfs dans la séance des tirs au but (3-2) après un nul à l’issue des prolongations (3-3).

Sadio Mané, tête de gondole du foot africain en 2019

Le Sénégalais Sadio Mané, pour sa troisième nomination de suite au Ballon d’Or France Football, a fini au pied du podium de ce prestigieux classement au terme d’une saison où il aura affolé les compteurs et en sélection.Vingt-deuxième en 2018, le sociétaire de Liverpool (Premier League anglaise) égale cette année l’Ivoirien Didier Drogba, quatrième du Ballon d’Or France Football en 2007. Au final, c’est l’Argentin Lionel Messi, crédité de 686 points, qui a mis la main sur le 64e Ballon d’Or de l’histoire devant le Néerlandais Virgil Van Dijk (679 points) et le Portugais Cristiano Ronaldo (476 points).

Au Royaume de Sa Majesté, Sadio Mané, Mohamed Salah (5e au B.O) et Pierre-Emerick Aubameyang (20e au B.O) ont été les meilleurs artificiers de la Premier League avec 22 réalisations. Les Reds ont néanmoins perdu sur le fil le championnat avant de truster d’autres trophées : Ligue européenne des Champions, Supercoupe d’Europe et Coupe du monde des clubs.

A lire aussi: « Sadio Mané peut bel et bien prétendre au Ballon d’Or » (juré)

En finale de la Coupe aux grandes oreilles, le but mettant sur l’orbite du succès (2-0 devant Tottenham) les hommes de Jürgen Klopp a été inscrit par le Pharaon (Salah) à la suite d’un pénalty provoqué par le Lion (Mané).

Pour la Supercoupe d’Europe, Liverpool s’est extirpé du piège tendu par Chelsea grâce notamment à un doublé de l’enfant de Bambali (près de 400 km au sud de Dakar). Après s’être neutralisé à l’issue des prolongations, les vainqueurs de la C1 et de la Ligue Europa ont été départagés par la séance fatidique des tirs au but (2-2, Tab 5-4).

Sur sa lancée, Sadio Mané a adressé une offrande à son coéquipier Roberto Firmino pour l’unique but de la finale de la Coupe du monde des clubs face à Flamengo (Brésil). Aux côtés de l’Egyptien et du Sénégalais, Naby Keïta a aussi joué sa partition dans ce triomphe du club de la Mersey. Mo Salah, auteur de deux passes décisives en demi-finale contre Monterrey (Mexique) dont une pour le Guinéen, a été désigné meilleur joueur de la compétition.

Le natif de Bassioun El Gharbia (Egypte) a reçu, aux Caf Awards de Dakar (Sénégal), la distinction du Joueur africain de l’année. Son dauphin n’est autre que son coéquipier Sadio Mané.

Si ces fils du continent ont étalé leur classe durant le Mondial des clubs organisé par la Fédération internationale de football association (Fifa), l’Espérance de Tunis (Tunisie) a été moins en réussite en subissant une défaite d’entrée (face à Al Hilal FC, 1-0). Dans la rencontre pour la 5e place, les Sang et Or ont corrigé Al Sadd Sports Club (2-6) avec un triplé d’Hamdou Elhouni.

L’année 2019 a aussi vu le Camerounais Samuel Eto’o, l’une des icônes du foot africain, mettre un terme à sa carrière à l’âge de 38 ans. L’attaquant de classe mondiale a notamment conquis, avec son pays, les Jeux Olympiques (2000) et deux Coupes d’Afrique des Nations (2000 et 2002).

En club, ce canonnier a décroché trois Ligues européenne des Champions avec le FC Barcelone (2006 et 2009) puis l’Inter Milan (2010). Elu quatre fois Joueur africain de l’année, ce technicien qui s’est révélé avec le maillot de Majorque (Liga espagnole), a disputé quatre Coupes du monde avec les Lions Indomptables (1998, 2002, 2010 et 2014).

Le Togolais Emmanuel Adebayor, auteur de 29 buts en 66 sélections avec les Éperviers et le Burkinabè Jonathan Pitroipa, finaliste malheureux de la Can 2013 en Afrique du Sud ont, quant à eux, arrêté leur carrière internationale après respectivement 16 et 13 ans de bons et loyaux services.

Gambie : le président Adama Barrow crée son parti politique

Le président gambien, Adama Barrow a créé son propre parti politique, le National People’s Party (Parti populaire national) dont la devise est « Paix, progrès et unité », a annoncé mardi la Commission électorale indépendante.Dans un communiqué de presse, la CEI a indiqué que M. Barrow est le secrétaire général par intérim du NPP et le chef du parti. Le NPP a choisi le gris foncé comme couleur tandis que son symbole est un cheval blanc.

« La Commission électorale indépendante souhaite par la présente informer le grand public qu’après avoir rempli les conditions d’enregistrement en vertu de l’Article 105 de la loi électorale de 2009, qu’un nouveau parti, le National People’s Party a été dûment enregistré en tant que parti politique de bonne foi le 31 décembre 2019 », a-t-elle déclaré.

Barrow avait démissionné du Parti démocratique unifié (UDP) fin 2016 pour se présenter à la présidentielle à la tête d’une coalition de partis d’opposition et a fini par déloger le président sortant, Yahya Jammeh.

Les Gambiens se rendront aux urnes en 2021 et M. Barrow, qui n’avait pas tenu sa promesse électorale d’assurer une transition de trois ans en lieu et place d’un mandat complet de cinq ans, se présentera probablement pour un second mandat.

Gambie: la ville de Barra sous la hantise de l’émigration clandestine

L’une des pires tragédies migratoires que la Gambie a connues ces derniers années a propulsé la ville de Barra, d’où partent plusieurs migrants clandestins vers l’Europe, au-devant de la scène.La catastrophe s’est peut-être produite dans la ville côtière mauritanienne de Nouadhibou où le naufrage d’une pirogue de migrants partis de la Gambie a fait 62 morts début décembre, mais l’attention s’est rapidement portée sur l’endroit où le malheureux voyage a commencé. La ville de Barra !

Suspendue juste au nord de la capitale Banjul et de l’autre côté d’un estuaire à l’embouchure du fleuve Gambie dans l’océan Atlantique, la ville côtière de Barra, a servi de point de départ de la pirogue de migrants illégaux qui a heurté un rocher et chaviré au large des côtes de Mauritanie.

Les infortunés migrants partaient vers l’Espagne au moment de cette tragédie qui a fait aussi 47 disparus et 85 survivants, selon les derniers chiffres des autorités mauritaniennes.

Outre cette embarcation tragique, deux autres navires remplis de migrants en situation irrégulière qui ont quitté Barra, une ville de près de 10.000 habitants située au carrefour d’une rivière, ont été interceptés par les garde-côtes mauritaniens.

Depuis le naufrage, les réactions des habitants de la ville, où règne une ambiance funèbre dans les rues, ne manquent pas.

Interrogée par l’Agence de presse africaine, Mam Jarra Secka, une habituée du ferry, a déclaré que même si de nombreuses personnes à Barra sont en deuil, certaines semblent se consoler en apprenant que les deux autres bateaux interceptés par les autorités mauritaniennes sont arrivés à bon port même si elles sont loin de leur destination finale en Espagne.

Barra se trouve à la croisée des chemins et assiste quotidiennement au mouvement constant des personnes et des marchandises de l’autre côté de l’estuaire du fleuve, du sud vers le nord, à la lisière du Sénégal voisin. Les mêmes mouvements s’effectuent dans l’autre sens.

A 5 km de la capitale gambienne, la ville du ferry est la capitale de la division de Lower Niumi qui avait depuis longtemps acquis la réputation de lieu de transit pour de nombreux migrants clandestins en quête de meilleures conditions de vie.

Le front de mer de Barra, parfois rempli de pirogues de pêche et de transport, offre une vue pour les pirogues impliquées dans le transport de « migrants clandestins » dont certains sont prêts à casser leurs tirelires pour payer leur passage en Europe.

Cette dernière tragédie survient à un moment où la plupart des Gambiens commençaient à penser que le syndrome du « retour en arrière » s’était peut-être éteint lorsque le gouvernement d’Adama Barrow a dévoilé des programmes visant à rendre les jeunes autonomes et employables.

C’est aussi une période de réprimande pour les soi-disant agents qui facilitent de tels voyages périlleux pour les migrants, en leur faisant payer une fortune pour leurs expéditions.

Alors que le président Barrow et son gouvernement s’engagent à démanteler les réseaux de trafiquants d’êtres humains, de nombreux Gambiens en colère exigent des représailles sévères contre les passeurs.

Réagissant sur Facebook, Tijan Njie a imputé le problème aux passeurs qui possèdent encore le pouvoir d’inciter les migrants crédules à casquer d’énormes sommes d’argent pour de tels voyages risqués.

« Les Gambiens veulent des réponses, il y a des rapports selon lesquels les passeurs sont tous des Gambiens et en fait ils ont collecté des centaines de milliers de dalasis de ces jeunes désespérés », a-t-il écrit.

« Nous demandons leur arrestation immédiate et l’imposition de la réclusion à perpétuité aux personnes qui se livrent au trafic d’êtres humains dans le cadre de ces voyages dangereux. Le gouvernement devrait intervenir et protéger les jeunes contre ces criminels », a-t-il ajouté.

Le président Barrow a observé une minute de silence avant de prendre la parole lors d’une réunion dans la ville côtière de Tanji, à 33 km au sud de Banjul, dans le cadre d’une tournée statutaire destinée à rencontrer la population.

Gambie : quelles leçons tirer des manifestations contre Barrow ?

Les commentateurs et analystes ressassent encore sur les réseaux sociaux la manifestation organisée lundi contre le président gambien Adama Barrow, la plus importante depuis le retour de la démocratie dans le pays, il y a trois ans.Cette manifestation qui s’est déroulée dans une ambiance pacifique s’est terminée par la remise d’une pétition par les organisateurs, regroupés autour du mouvement ‘Three Years Jotna’ (Les trois ans sont révolus !).

Le document donne au président Barrow un mois pour se décider à renoncer au pouvoir, conformément à sa promesse de campagne de ne rester que trois ans à la magistrature suprême.

Immédiatement après la manifestation, le journaliste et commentateur social Baboucar Ceesay a déclaré à l’Agence de presse africaine qu’il y avait trois à quatre choses à retenir de cette action populaire.

Pour lui, la première remarque c’est que le mouvement avait réussi à attirer une foule plus importante que les prévisions, de l’ordre de 30.000 manifestants ou même plus.

Avant la marche, les détracteurs du mouvement avaient décrit leur activisme comme une cause malavisée et incompatible avec les voeux de l’opinion publique en Gambie.

« Cependant, pour autant que je me souvienne, une telle foule ne s’est jamais rassemblée pour manifester dans ce pays … J’étais là dès 8 heures et j’ai vu comment la foule augmentait au fur et à mesure que la manifestation s’apprêtait à démarrer « , a-t-il déclaré.

Sous le règne de l’ancien président Yahya Jammeh au pouvoir pendant plus de 20 ans, les Gambiens protestaient rarement car le moindre geste de protestation contre l’autorité centrale était très sévèrement réprimé.

Ceesay, fondateur et directeur du journal Monitor, a ajouté qu’un autre point à retenir de la manifestation est le fait rassurant que le pays a définitivement franchi une étape en ce qui concerne l’activisme pour les droits civiques.

Il a expliqué qu’en respectant leur promesse d’une marche pacifique, les dizaines de milliers de manifestants semblaient bien canalisés par les dirigeants du mouvement.

Barrow, qui s’était emmuré à la présidence à Banjul, a envoyé le porte-parole du gouvernement, Ebrima Sankareh, qui a d’abord été hué par les manifestants dont certains le voyaient « trop jeune » pour recevoir la missive au nom du chef de l’Etat.

Beaucoup de manifestants estiment qu’il s’agit de manque de respect de la part du président Barrow qui semble se considérer « trop digne » pour y répondre de par sa présence.

Cependant, les dirigeants du mouvement Three Years Jotna avaient réussi à appeler la foule à faire preuve de retenue et à s’abstenir de franchir les barrières menant au pont.

Bien que quelques-uns d’entre eux aient réussi à franchir les barrières mises en place par la police, la marée montante des manifestants est restée en grande partie « dans les limites autorisées» pendant les négociations.

C’est ainsi que finalement, Sankareh a pris le mémorandum à transmettre au président Barrow.

Un autre point à retenir selon M. Ceesay est le fait troublant de savoir que la protestation est loin d’être à son épilogue, étant donné que le mouvement dans sa lettre au président Barrow a déclaré avec fermeté qu’il allait lancer d’autres manifestations à Banjul, s’il ne revenait pas sur sa promesse électorale de démissionner en janvier 2020, soit exactement trois ans depuis sa prise de fonction..

Les manifestants ont également déclaré qu’ils ne demanderaient pas d’autorisation à la police pour les prochaines séries de manifestations.

Ils ont juré d’occuper les rues tant que Barrow restera au pouvoir.

Dans la perspective des élections de décembre 2016 qui l’ont vu évincer Jammeh, le président Barrow, à la tête d’une coalition de partis d’opposition, avait promis de diriger un gouvernement de transition de trois ans, après quoi il démissionnerait et organiserait de nouvelles élections auxquelles il ne participerait pas.

Cependant, trois ans plus tard, alors que les Gambiens le considèrent généralement comme voulant renier cette promesse électorale, beaucoup pensent qu’il est encore excusable, étant donné que la constitution du pays stipule qu’un président élu peut faire un mandat de cinq ans s’il le souhaite.

Cependant, pour Jeggan Gray-Johnson, un autre citoyen gambien déplore la situation actuelle et semble dire que les choses sérieuses ont commencé.

« La décision que va prendre Barrow permettra de savoir si nous allons survivre ou couler en tant que pays ; mais ses choix sont extrêmement limités et les moments qu’il vit ne lui appartiennent pas », a-t-il confié à APA.

Gambie : des manifestants donnent un mois à Barrow pour démissionner

Environ 30.000 manifestants ont marché, lundi, dans la banlieue de Banjul, la capitale gambienne, donnant ainsi un ultimatum d’un mois au président Adama Barrow de respecter sa promesse électorale et de se retirer après trois ans au pouvoir.Les manifestants promettent de se réunir à nouveau à Banjul si le président Barrow ne tient pas sa promesse de démissionner.

A l’appel du mouvement «Three years jotna (3YRS)», les manifestants s’étaient rassemblés à une intersection, à environ 7 kilomètres de là, lundi matin, et s’étaient dirigés vers le pont Denton brandissant des pancartes et des banderoles anti-Barrow sur fond de musique et de danse dans une atmosphère de carnaval.

Le mouvement avait initialement prévu d’organiser leur manifestation depuis Westfield Junction au cœur de la plus grande ville du pays, Serrekunda, et de se déplacer comme en procession vers Banjul et le siège du gouvernement au siège de l’Etat, où ils devaient exprimer leur grief au président.

Cependant, la police gambienne craignait l’infiltration des manifestants par des criminels et des anarchistes pour semer la pagaille.

Selon la directive de la police aux organisateurs de la manifestation, leur procession devrait commencer à 10 heures au point de rassemblement connu sous le nom de Sting Corner et se terminer « à environ 200 mètres du pont de Denton » à 14 heures.

Ebrima Sanrakeh, porte-parole du gouvernement, a déclaré lundi à une radio privée que la procession n’était pas autorisée autour des villes car, elle va perturber la libre circulation, notamment dans la ville de Serrekunda très animée en ce début de semaine.

Dans les jours précédents, des internautes se moquaient des dirigeants du mouvement, ironisant sur « l »idée absurde d’organiser une manifestation dans un no man’s land ».

Par ailleurs, la sécurité avait été renforcée à Serrekunda et à Banjul 24 heures avant la manifestation en réponse aux inquiétudes d’un public méfiant qui craignait des débordements.

Lundi, les Gambiens se sont réveillés avec une forte présence des forces de sécurité dans les rues, en particulier celles qui mènent à des zones commerciales et industrielles.

Le mouvement « Three Years Jotna (Three Years is Up) » a pour objectif de faire pression sur le président Barrow pour qu’il démissionne conformément à sa promesse électorale de 2016 de rester au pouvoir pendant une période transitoire de trois ans.

L’approche originale du mouvement est de mener une série de campagnes de désobéissance de masse qui encouragent les fonctionnaires à ne pas se présenter au travail.

Cependant, un autre mouvement en faveur de l’intention du président de faire un mandat de cinq ans, comme le prévoit la Constitution, a rapidement été lancé pour contrecarrer le mouvement « Three Years Jotna ».

Ce contre-mouvement a depuis perdu de sa vigueur, mais ses dirigeants ont également demandé à la police l’autorisation d’organiser une procession rivale à une date ultérieure pour soutenir le souhait de Barrow de rester au pouvoir jusqu’en 2021.

A la veille des élections de décembre 2016 qui l’ont vu chasser son prédécesseur Yahya Jammeh, le président Barrow avait promis de diriger un gouvernement de transition pendant trois ans, après quoi il allait démissionner et organiser une nouvelle présidentielle à laquelle il ne serait pas candidat.

Cependant, même si les Gambiens considèrent qu’il a renié sa promesse électorale, beaucoup pensent que c’est excusable étant donné que la constitution du pays prévoit qu’un président élu puisse servir pendant cinq ans.

Gambie : une activiste dénonce les manœuvres politiques de Barrow

La militante féministe gambienne pour la justice sociale, Matida Kebbeh, affirme dans un entretien avec APA n’être pas surprise par la décision du président Adama Barrow de dévoiler son ambition politique qui, selon elle, trahit la confiance de ses compatriotes.Il y a eu des réactions mitigées en Gambie après que le président Adama Barrow a révélé son projet de former son propre parti politique avant la prochaine élection présidentielle de 2021.

Le président Barrow s’est finalement exprimé sur la question à Banjul, la capitale, après des semaines d’une tournée nationale dénommée « Meet the People », un périple que la constitution du pays accorde chaque année à tout chef d’Etat gambien.

« J’attendais juste l’annonce, maintenant que nous savons tous qu’il est officiellement installé pour assumer un autre mandat de cinq ans. Cela prouve qu’une fois que vous goûtez au pouvoir, il devient difficile de l’abandonner », a confié Matida à APA.

Selon elle, « cela signifie également que nous n’avons plus foi en Barrow. Il devra faire tout son possible pour gagner la confiance des gens, sinon ce ne sera que de la politique, comme d’habitude. Rappelez-vous qu’il est arrivé au pouvoir avec une promesse électorale de diriger le pays pendant trois ans, et pratiquement rien n’a été fait, nous n’avons que des plans sur le papier ».

Kebbeh estime que ceux qui restent dans son cercle de pouvoir immédiat ne sont pas là pour la Gambie, mais pour se remplir les poches.

« Maintenant, nous assistons à une concurrence ouverte sur la scène politique, alors que la Présidence devrait se concentrer sur les plans de développement national », déplore-t-elle.

En plus, elle met en garde Barrow et ses rivaux à la présidence sur le fait que le paysage politique est sombre et qu’il serait difficile pour un seul parti politique de faire un score de 40% lors des prochaines élections de 2021.

« Nous assistons à une fraction entre les partis présents à l’Assemblée nationale », soutient Matida Kebbeh.

Le président Adama Barrow était membre du Parti démocratique uni (UDP) jusqu’en 2016, lorsqu’une coalition de sept partis politiques a rejoint les rangs pour renverser l’ancien homme fort Yahya Jammeh qui a dirigé le pays pendant 22 ans.

Cependant, deux ans après son élection, Barrow et son ancien parrain politique Ousainou Darbo de l’UDP sont engagés dans des querelles stériles.

Au cours de son le périple « Meet the Peoples » à travers le pays, d’énormes foules accompagnaient le président Adama Barrow sur fond d’ambiance tumultueuse dans tout le pays, un spectacle qui l’a incité à croire qu’il serait le favori pour remporter à nouveau la présidence.

Cependant, certains de ses détracteurs ont averti que plusieurs faux pas pourraient coûter au président Barrow la présidence dans ce qu’ils qualifient d’élection présidentielle la plus imprévisible depuis l’indépendance du pays.

Gambie : nouvel engouement des supporters pour les Scorpions

Longtemps ignorée par les Gambiens, l’équipe nationale de football, les Scorpions, est subitement devenue l’objet de toutes les attentions grâce au bon parcours qu’elle est en train d’effectuer dans les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations dont la phase finale aura lieu en 2021 au Cameroun.Au tableau de chasse des Scorpions, figurent d’abord les Panlacas Negras d’Angola que les Gambiens sont allés battre (3-1) à Luanda. Ensuite, il y a eu les Léopards de la RDC. Certes les Gambiens ont été tenus en échec (2-2) à domicile, mais ils ont fait preuve face aux Congolais d’une grande détermination qui leur a permis d’égaliser à deux reprises.

En plus d’être premiers du groupe D avec quatre points, les Scorpions ont rallié les suffrages en traitant d’égal à égal avec les Léopards de la RDC dont le palmarès dépasse de loin celui de l’équipe nationale gambienne.

Suffisant pour que les amateurs reconsidèrent leur attitude à l’égard des Scorpions, les voyant même se qualifier à la prochaine phase finale de la Coupe d’Afrique. Ce qui serait une première pour l’équipe nationale absente jusqu’ici de la plus grande compétition sportive du continent.

Ils sont les seuls à détenir cette triste performance dans la sous-région où le Cap-Vert et la Guinée-Bissau à qui on les comparait peuvent se prévaloir de deux participations à une phase finale de Can. Les Mourabitounes de la Mauritanie, autre équipe jadis à la traîne, sont parvenus à vaincre le signe indien en prenant part à la dernière édition de la Can jouée en Egypte, l’année dernière.

Enthousiasmés par les récents résultats des Scorpions, beaucoup de supporters gambiens pensent que l’heure est venue de pousser leur équipe pour qu’elle se fasse un nom au plan continental. D’où, le nombre de plus en plus important de Gambiens à s’intéresser aux matchs de l’équipe nationale et à se rendre au stade.

« Après tant de fausses apparitions dans le football, 2021 est peut-être une année magique pour nous », a confié à APA Ebrima Bah, un supporter qui reconnait avoir boycotté deux ans durant les matchs des Scorpions à cause de leurs mauvaises prestations d’antan.

A présent que les joueurs alignent les bons matchs, Bah a renoué avec l’amour du maillot national et il promet de ne rater désormais aucune sortie des Scorpions dont il attend ni plus ni moins une qualification à la phase finale de la prochain Can.

Alieu Ceesaye, autre supporter des Scorpions, affiche, lui, un optimisme mesuré. « En tant que fans d’une petite nation de football, nous devons tempérer nos ardeurs avec une dose de réalisme », a-t-il averti, tout en brandissant fièrement un petit drapeau gambien qu’il avait emmené au match contre la RDC. Signe de l’engouement autour des Scorpions, cette rencontre s’est jouée à guichets fermés au stade de l’Indépendance dans la ville côtière de Bakau, située à 16 km de Banjul, la capitale.

En bon connaisseur du football africain, Ceesaye se méfie de la RDC, mais aussi de l’Angola et du Gabon, les autres équipes du Groupe. Dans le classement des équipes africaines, la Gambie est 47ème là où la RDC est 9ème, l’Angola 31-ème et le Gabon 19-ème.

Les Léopards avec leurs 19 participations à une Can et leurs deux participations à une Coupe du monde devraient logiquement terminer premiers du Groupe, affirme Ceesaye qui estime que les Scorpions ont leurs chances pour occuper la deuxième place, également qualificative à la Can.

Quoi qu’il en soit, l’espoir est permis, confie le supporteur Ebrima Bah qui voit dans le bon résultat face à la RDC la poursuite de la résurrection des Scorpions amorcée depuis qu’ils se sont ouverts les portes des éliminatoires en écartant, en octobre dernier, l’équipe de Djibouti.

Pour Ebrima et les dizaines de milliers de Gambiens à se passionner maintenant pour l’équipe nationale, celle-ci peut bien poursuivre sa marche victorieuse vers la phase finale de la Can en tenant tête à ses futurs adversaires, voire les battre. Le Gabon, prochain sparring-partner, pourrait dans ce cas de figure faire les frais de la furia des Scorpions….

La ballade des crocodiles dans les quartiers populaires de Banjul

Quand, dans des capitales africaines comme Dakar on se plaint de la divagation des moutons et autres vaches et chèvres, à Banjul, la capitale de la Gambie, on tremble à la vue…de crocodiles sillonnant les rues de certains quartiers populaires. A Tabacco Road et Box Bar, localités situées à la périphérie du centre-ville, il est fréquent de voir en plein jour les gros reptiles fouiller bruyamment les bacs à ordures en quête de nourriture.Mal lotis, dépourvus de réseau d’assainissement et jouxtant des marécages, ces quartiers situés au nord de Banjul sont des cadres de vie rêvés pour les crocodiles qui y prolifèrent à la grande inquiétude des populations. Certes, jusqu’ici, il n’y a eu aucune attaque contres ces dernières, mais il est dangereux de cohabiter de la sorte avec de tels animaux. Et pour cause, les habitants se disent avec effroi que le jour où les crocodiles trouveront peu ou pas du tout de nourriture dans les ordures, ce sera leur tour de leur servir de repas…    

En attendant, cette funeste éventualité, la promenade des crocodiles se poursuit dans les rues, selon divers témoignages. « Les crocodiles semblent venir de partout ces jours-ci et je les vois même la nuit », a confié à APA Kalilu Kassama, un résident de Tabacco Road. Visiblement apeuré, il affirme avoir aperçu à maintes reprises des crocodiles nager dans un canal qui traverse son quartier et dont les eaux se déversent du côté de Bund Road où se trouve un grand canal d’évacuation.

A défaut de s’adonner à la nage, les crocodiles sortent du canal pour se prélasser tranquillement dans les marécages, situés à quelques mètres des habitations, ajoute Kassama, soulignant avoir vu des enfants courir un grand risque en s’évertuant à chasser les reptiles en vue de les amener à retourner dans l’eau.

Oumie Jaw, une octogénaire qui vit dans le quartier de Tabacco Road depuis plus de 30 ans, assure que les animaux sauvages se sont multipliés de manière exponentielle. La rencontre de la vieille femme avec un reptile donne froid dans le dos : « Un jour, j’ai trouvé un crocodile allongé près de mon robinet, alors que je me préparais à faire les ablutions pour la prière de l’aube ». Son fils aîné a volé à son secours en l’éloignant des lieux avant d’obliger le reptile à retourner dans le canal tout proche.

Isatou Ceesay, qui a déménagé dans le quartier il y a une dizaine d’années, reconnait n’y avoir pas encore vu de crocodile, mais en tant que mère de famille elle s’inquiète de voir ses enfants et ceux de ses voisins jouer dans les marécages.  

Le directeur de l’école élémentaire supérieure Tabacco Road, Garba Jahumpa, a les mêmes états d’âme que Isatou : « Je n’ai jamais vu de crocodile vivant dans cette zone, mais nous n’avons pas besoin de les voir pour nous rendre compte qu’ils représentent un danger réel pour mes étudiants ».

Appelant à l’intervention du ministère des Parcs et de la Faune, cet habitant de Tabacco Road estime qu’ « un grand mur pourrait être érigé des deux côtés du canal pour empêcher les crocodiles d’envahir les maisons à la recherche de nourriture».

Dans un coup de sang, l’homme qui parle sous le couvert de l’anonymat lâche cette méthode extrême : «Parfois, nous envisageons de les attaquer et de les tuer avant qu’ils ne commencent à nous envahir ». Puis, il se reprend et affirme : « mais nous réalisons que cela pourrait être un crime en vertu de la loi ».

Pourtant, tous les Banjuliens n’entretiennent pas des rapports conflictuels avec les crocodiles. Dans les villes côtières de Bakau et de Kartong, situées respectivement à 12k m et 64 km au sud de Banjul, les crocodiles vivant à l’état sauvage n’inspirent pas une grande crainte et servent même à attirer les touristes

Que ce soit à Bakau ou Kartong, il est banal de voir des touristes prendre des selfies avec les crocodiles.

Cependant, Ousman Sillah, député de Banjul Nord, s’inquiète de la forte colonie de crocodiles et estime qu’il est nécessaire de prendre des mesures préventives. Aux services du ministère des Parcs et de la Faune qu’il a contactés et dont une équipe est venue sur place à Bakau pour évaluer les reptiles, il leur suggère de « transférer les crocodiles dans un sanctuaire ou de les enfermer dans un endroit sûr ».

« Si c’est pour servir d’attraction touristique, ils doivent être confinés dans une zone afin de ne pas constituer une menace pour la population », estime le député.

Les raisons de la crainte des Gambiens des troubles en Guinée

Les Gambiens suivent avec inquiétude l’agitation politique meurtrière qui se déroule en Guinée voisine, après que le projet du président Alpha Condé de prolonger son mandat au pouvoir a provoqué au cours de cette semaine, des scènes de violente à Conakry principalement.Condé, élu pour la première fois en 2010, demande des modifications de la constitution qui lui devraient lui permettre d’aller au-delà de ses deux mandats reconnus par la loi fondamentale du pays, une tentative rejetée par l’opposition et les acteurs de la société civile qui mènent une campagne nationale de désobéissance civile à son encontre.

Au moins neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre manifestants avec les forces de sécurité.

De nombreux Gambiens craignent que les événements en Guinée incitent à une action de protestation similaire, menée par un mouvement qui a juré de renverser le président Adama Barrow en décembre prochain, date de la fin de son mandat de trois ans conformément à ses promesses.

Un groupe de militants de la société civile se réclamant du mouvement « Three Years Jotna » s’est engagé à descendre dans les rues pour forcer le président Barrow à respecter sa promesse électorale de 2016.

Barrow avait fait campagne en tant que candidat à la présidence, à la tête d’une coalition de partis d’opposition, promettant de quitter le pouvoir au terme d’une transition de trois ans, afin de préparer le terrain pour l’élection du prochain président du pays.

Cependant, il semble revenir sur cette promesse et un mouvement déjà mis sur pied pour faire pression sur lui pour qu’il respecte sa parole menace de réagir.

L’intention de Barrow de briguer un mandat complet de cinq ans est conforme à la constitution et ce qui reste de la coalition qui l’a mené à la victoire à la présidentielle contre Yahya Jammeh, dont la volteface dramatique après avoir concédé la défaite par les urnes avait plongé le pays dans une grave crise postélectorale.

Tout au long de la semaine, les personnes qui ont appelé à la radio ont mis en garde les sympathisants du mouvement « Three Years Jotna », qui s’inspire de ce qui se passe en Guinée et pourrait déboucher sur des troubles en Gambie.

« Cela fait seulement trois ans que nous sommes sortis d’une crise postélectorale et nous devrions savoir que ce qui se passe en Guinée n’est pas un exemple à suivre », a déclaré un correspondant qui avait requis l’anonymat.

Un autre interlocuteur a déclaré que même si les Guinéens s’insurgent contre Condé pour sa tentative de s’accrocher au pouvoir, la dynamique politique en Gambie est différente.

Gambie : quatre soldats limogés pour complot contre le chef de l’armée

L’armée gambienne a limogé quatre de ses soldats après que ces derniers ont été condamnés pour tentative de meurtre sur le chef d’Etat-major de l’armée, Masanneh Kinteh, a appris APA mercredi à Banjul.Le journal The Point a rapporté mercredi que les caporaux Lamin Sanneh, Ousman Jammeh, Ebrima Colley et Lamin Touray avaient été radiés de l’armée lundi.

Le porte-parole de l’armée, le commandant Lamin Sanyang a confirmé les mesures de révocation, a ajouté The Point.

Les quatre soldats radiés ont été arrêtés en juin dernier pour des accusations de complot contre le général Kinteh. L’armée n’a toutefois donné plus d’informations sur la question.

La Gambie ferme deux missions diplomatiques pour raisons financières

La Gambie, dans le cadre de sa politique de réduction des dépenses du gouvernement, a fermé deux missions diplomatiques, a annoncé ce mercredi Saikou Ceesay, le responsable de la communication au ministère des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et des Gambiens de l’extérieur.« Le processus est en marche. Nous allons fermer temporairement certaines représentations diplomatiques. Mais quand nos conditions financières deviendront meilleures, nous penserons même à ouvrir des ambassades ailleurs comme au Japon et en Scandinavie », a indiqué M. Ceesay.

Sa déclaration fait suite à celle de Mamadou Tangara, ministre des Affaires étrangères. Face aux parlementaires, il avait expliqué la fermeture des deux missions diplomatiques comme une mesure temporaire compte tenu des contraintes financières de son pays. Toutefois, le ministère des Finances avait recommandé davantage de fermeture.

En ce qui concerne les employés des ambassades fermées, M. Tangara a assuré que son département s’est occupé de leur cas et que des dispositions sont prises pour leur rapatriement.

La Gambie compte au total 26 missions diplomatiques dans le monde : Sierra Leone, Nigeria, Sénégal, Afrique du Sud, Maroc, Algérie, Guinée-Bissau, Mauritanie, Ethiopie, France, Turquie, Belgique, Suisse, Royaume-Uni, Espagne, Malaisie, Russie, Qatar, Arabie Saoudite, Cuba, Etats-Unis, Inde, Chine, Emirats Arabes Unis, Nations Unies et Bureau de l’ONU à Genève.

Demande de Visa Schengen : le calvaire des Gambiens…de Banjul à Dakar

« Un parcours du combattant »! C’est ainsi que de nombreux Gambiens qualifient les procédures de demande de visa Schengen. Car, pour trouver le sésame, ils sont obligés de se rendre auprès des missions diplomatiques étrangères basées dans la capitale sénégalaise Dakar, à quelque 300 kilomètres de Banjul.Banjul, la capitale du plus petit pays d’Afrique de l’ouest, compte très peu d’ambassades étrangères, ce qui signifie que les options pour les demandeurs de visa en Gambie sont limitées, voire inexistantes.

Au cours des 22 ans de règne de l’ancien président Yahya Jammeh, il y a eu plus de missions étrangères fermées que de représentations diplomatiques ouvertes en Gambie.

Cette situation n’a pas été de tout repos pour les demandeurs de visa pour les pays de l’espace Schengen, tels que la France, l’Espagne, l’Italie, la Suède, la Norvège et le Danemark, pour ne citer que ceux-là.

Au fil des ans, certains de ces pays ont progressivement réduit au strict minimum le personnel d’appui affecté à leurs missions diplomatiques en Gambie. Et ce, parce que le pays renvoyait, à maints égards, à l’image d’un Etat paria, aux yeux de plusieurs gouvernements étrangers qui considéraient alors que la Gambie sous Jammeh vivait dans un climat politique répressif.

Aujourd’hui, trois ans après la défaite et l’exil de Jammeh et malgré les changements politiques notés en Gambie, les conséquences de cet isolement international se font encore sentir à Banjul, en particulier chez les Gambiens désireux d’obtenir un visa ordinaire pour se rendre en Europe.

Ce faisant, l’on en déduirait que le malheur de Banjul fait le bonheur de Dakar la capitale du Sénégal voisin.

A l’inverse, la capitale sénégalaise, une métropole plus internationaliste et qui depuis longtemps est considérée comme la plaque tournante de l’intense activité diplomatique en Afrique de l’ouest a, mieux que Banjul, tiré profit de la situation.

Les Gambiens désireux de se rendre en Espagne, par exemple, sont tenus de braver la durée et autres aléas du voyage au Sénégal, pour accéder aux services de demande de visa. 

Ainsi, semaine après semaine, des centaines de personnes effectuent un voyage de cinq heures et demie, soit 303 km, pour déposer leurs demandes de visa à Dakar, où elles trouvent sur place de longues files d’attente déjà formées par d’autres demandeurs originaires du Mali voisin, de la Guinée Bissau et de la Guinée.

Ces démarches peuvent prendre des jours, voire des semaines, pour ces Gambiens qui quittent le confort relatif de leur pays et sont obligés de débourser gros pour se nourrir et se loger, surtout s’ils n’ont ni parents ni connaissances au Sénégal.

Selon Yoro Cham qui a récemment obtenu le sésame après rude épreuve, la plupart des Gambiens demandeurs de visa Schengen vivent un cauchemar.

« En plus de la nature coûteuse des voyages à Dakar, j’ai dû dépenser beaucoup d’argent pour obtenir un visa pour l’Europe, alors que j’avais tous les documents requis et leurs photocopies », a martelé Cham, responsable des innovations en matière de santé chez Action Aid International – Gambie.

Parmi ces calvaires, il se rappelle avoir eu des échanges avec des éléments de la gendarmerie frontalière de Karang qui lui avaient demandé de retourner à Banjul afin d’obtenir un nouveau passavant de circulation pour son véhicule, car celui qu’il avait en sa possession, selon la douane sénégalaise, n’était pas valable.

« Mais après une longue discussion, j’ai été autorisé à entrer au Sénégal », a-t-il déclaré à l’Agence de presse africaine (APA).

Cham s’est également plaint d’extorsion de fonds à Karang, une ville frontalière sénégalaise, où abondent les cambistes.

« Et comme la plupart des voyageurs gambiens ne connaissent pas les taux de change entre la monnaie sénégalaise (le franc CFA) et le dalasi gambien, beaucoup sont à la merci des cambistes qui profitent de cette ignorance pour les escroquer », a expliqué Cham.

Un autre Gambien qui a requis l’anonymat affirme que Banjul est peut-être stratégiquement situé, mais les politiques étrangères antérieures sous l’ère Jammeh ne lui ont pas rendu service, en particulier pour attirer des missions étrangères offrant des services de visa.

« Ce nouveau gouvernement va peut-être se lancer dans une offensive de charme pour attirer des représentations diplomatiques à Banjul de sorte que les citoyens ne soient plus obligés de se rendre à Dakar pour des services minimum de visa », a-t-il suggéré.

« Nous pouvons avoir toutes ces ambassades à Banjul. L’agence Visa-For-Schengen (VFS) pourrait même, comme solution alternative, ouvrir un bureau secondaire à Banjul géré par des Gambiens qui vont assurer le traitement de nos demandes de visa « , a-t-il ajouté avec un brin d’optimisme.

Baba Hydara, co-éditeur et responsable de la production du Point Newspaper (journal local), s’est interrogé sur le motif des frais de visa exorbitants imposés aux demandeurs d’Afrique subsaharienne, du fait qu’ils proviennent des régions les plus pauvres et les plus économiquement exploitées du monde.

Selon lui, même si la plupart des Gambiens ont des parents à Dakar, ils n’ont aucune garantie de bénéficier d’un séjour confortable dans la capitale sénégalaise, étant donné que les conditions de vie sont beaucoup plus chères qu’à Banjul.

« Avant, je restais chez des parents, mais après par la suite je payais une chambre pour la plupart de mes voyages. Et pourtant, les conditions sont toujours épouvantables dans ces hôtels de fortune », s’est plaint Baba Hydara.

En attendant une solution, les députés et autres officiels vivent également ce calvaire, au même titre que les Gambiens ordinaires.

Le ministère gambien des Affaires étrangères n’a apparemment pas voulu se prononcer sur la question, malgré les tentatives répétées du correspondant de l’Agence de presse africaine à Banjul qui souhaitait recueillir l’avis des autorités compétentes.

Gambie : le tourisme vers une mauvaise passe, après la faillite de Thomas Cook

La faillite du voyagiste britannique Thomas Cook a jeté un coup de froid sur le tourisme de la Gambie qui voit avec un gros point d’interrogation s’approcher à grand pas l’ouverture de sa saison, prévue en début octobre.Depuis le début des années 1980, Thomas Cook transporte chaque année environ 33% des touristes en Gambie, d’où  l’onde de choc née de la mauvaise passe du voyagiste. Quand on sait que l’industrie touristique contribue pour 30% au PIB national, on comprend le sérieux du problème.

Comme un présage, la frénésie à laquelle on assistait au mois de septembre, avec la mise en place anticipée d’hôtels et d’activités connexes, a cédé le pas à une certaine apathie.

Assommés par la nouvelle, hôteliers, voyagistes, observateurs d’oiseaux, restaurateurs, propriétaires de safaris, garçons des plages, connus sous le nom de « bumsters », sont en train de s’interroger sur l’étendue des conséquences qu’aura sur leurs activités la faillite de Thomas Cook.

Le ministre du Tourisme, Hamat Bah, a été le premier à exprimer la profonde inquiétude du gouvernement qui se demande si le pays accueillera cette année le nombre record de 67.000 touristes que Thomas Cook avait fait venir du Royaume-Uni et d’Europe au cours de la dernière saison touristique.

Tout heureux de ce chiffre, le ministre et ses collaborateurs en étaient à voir comment l’améliorer quand la faillite de Thomas Cook est tombée comme un couperet

Loin de baisser les bras, le ministre a annoncé qu’il travaillait à attirer d’autres compagnies aériennes à venir combler le vide laissé par Thomas Cook.

Lors d’une émission-débat à la radio, hier mardi, l’hôtelier Malleh Sallah a déclaré que la faillite du voyagiste n’augurait rien de bon pour le tourisme gambien cette saison et peut-être pour le long terme.

Sallah, PDG de Tamala Beach Hotel, a décrit cette situation comme une crise en devenir, indiquant que le tourisme gambien devrait être dynamique et envisager d’autres moyens d’attirer les touristes.

La saison dernière, 209.134 touristes ont visité la Gambie, dont 52.103 Britanniques, d’après les chiffres publiés par le ministère du Tourisme.

Selon Bunama Njie, responsable de la Gambia Hotel Association, les 57.000 touristes qui ont réservé leurs vols via Thomas Cook avant la saison à venir vont inévitablement diminuer.

Les jeunes exerçant dans les plages et localement connus sous le nom de « bumsters » s’interrogent, à l’image de Ousman Jallow.

« Plus les touristes arrivent en Gambie, meilleures sont nos chances de créer des interactions bénéfiques avec eux. Ce problème réduira le nombre d’arrivées et réduira nos chances », a-t-il déclaré à l’Agence de presse africaine (APA).

Le Groupe mondial de voyages de Thomas Cook, qui existe depuis 178 ans et qui exploite également une compagnie aérienne, a annoncé, lundi, qu’il allait être en liquidation judiciaire, suite à ses déboires pour une dette devenue insoutenable. A ce propos, le gouvernement britannique fait état de plusieurs milliards de livres.

Le voyagiste qui avait des intérêts commerciaux en Chine, en Finlande, en Russie, en Allemagne et en Gambie a cessé ses activités avec effet immédiat. Tous les vols et les vacances ont été annulés, au grand dam de milliers de gambiens qui tirent leurs revenus du tourisme.

Après que sa faillite a brusquement plongé dans le chômage ses quelque 30.000 travailleurs disséminés à travers le monde, le Groupe de Thomas Cook est désormais placé sous administration du Royaume-Uni