Ghana: le président Akufo-Addo officiellement candidat à sa succession

Le président ghanéen, Nana Akufo-Addo a annoncé que le Dr Mahamudu Bawumia sera son colistier pour les élections générales de 2020, officialisant ainsi sa candidature à sa propre succession.Ce vendredi, la presse locale rapporte que le président Akufo-Addo qui a déposé jeudi son dossier de candidature, est le seul candidat du Nouveau parti patriotique pour la présidentielle de décembre 2020.

« Le règlement de notre parti exige que vous choisissiez un candidat à la vice-présidence dès que vous êtes déclaré porte-drapeau. Ce n’est pas une chose à laquelle nous devons tant réfléchir. Dès que je serai déclaré porte-drapeau, je partirai avec ce même homme. Le Dr Mahamudu Bawumia est le même homme avec qui je me présente », a-t-il assuré.

La méningite fait deux morts au Ghana

Une épidémie de méningite a fait deux morts dans le district d’Assin Sud, situé dans la région centrale du Ghana, a appris APA jeudi à Accra de source médiatique.Environ 13 autres cas suspects détectés dans le lycée de Nyankumasi Ahenkro, ont été mis en quarantaine à l’hôpital du district d’Abura Dunkwa pour traitement.

Selon Directeur adjoint du Centre régional des services de santé, le Dr Kwabena Sarpong, cité par le quotidien national Daily Graphic,  les 13 échantillons ont été envoyés au laboratoire pour de nouveaux tests.

Il a noté que les élèves et les enseignants de l’école ont été examinés, conseillant le public de ne pas avoir peur et de se présenter à l’hôpital le plus proche, lorsqu’un problème de santé se manifeste.

Ghana : l’armée arrête 21 présumés sécessionnistes

Le 66ème Régiment d’artillerie des Forces armées du Ghana a arrêté 21 personnes soupçonnées d’être des sécessionnistes liées au mouvement dénommé Western Togoland Group.Selon un rapport du journal d’Etat, Daily Graphic paru mardi, les 21 personnes soupçonnées d’appartenir à la fondation séparatiste Homeland Study Group (HSGF) ont été arrêtées lors d’un camp d’entraînement secret dans la collectivité rurale de Kpevedui dans la municipalité de Ketu North (région de la Volta).

Les recrues, composées de 20 hommes et d’une femme, ont été arrêtées lors d’un raid à l’aube sur le camp d’entraînement dans une vallée, enfouies au fond d’une forêt dense à Feivu, près de Kpevedui. Ils auraient subi des exercices militaires durant une semaine.

Avant leur arrestation, le groupe, dont les membres sont âgés de 20 ans, aurait subi des exercices militaires et un entraînement physique intense. Ils ont depuis été transportés par avion à Accra et placés sous la garde du Bureau of National Investigation (BNI) pour de nouveaux interrogatoires.

Le commandant du 66ème Régiment d’artillerie de Ho, le lieutenant-colonel Bernard Baba Pantoah a confié à la presse avoir reçu une information dimanche après-midi selon laquelle le groupe suivait une formation militaire dans un endroit secret.

Le raid contre eux a été lancé dans la nuit. « A l’aube, nous avions déjà encerclé le camp d’entraînement avec nos 40 hommes du 66ème Régiment et deux enquêteurs sur les lieux du crime », a écrit le journal, citant le lieutenant-colonel Baba Pantoah.

Deux des sécessionnistes auraient réussi à s’échapper pendant l’opération et seraient toujours en fuite.

Ghana: suspension de professeurs demandant du sexe pour des notes

Les deux professeurs ghanéens accusés d’avoir demandé du sexe à leurs étudiants pour obtenir de bonnes notes ont été suspendus par l’université Legon, a appris APA mardi.Le professeur Ransford Gyampo s’est vu imposer une suspension de six mois sans traitement à compter du 1er janvier, tandis que le Dr Paul Butakor est suspendu pour quatre mois sans traitement à compter du 1er janvier 2020.

La sanction a été annoncée dans un communiqué publié mardi par Stella A. Amoa, Directrice des affaires publiques de la première université du Ghana.

Les deux professeurs doivent suivre une formation à l’université du Ghana sur la politique de Legon sur le harcèlement sexuel et l’inconduite, ainsi que sur le code de conduite pour le personnel académique de l’institution universitaire.

Ils doivent également recevoir une évaluation positive après la formation, avant la reprise de leurs fonctions.

Lutte contre le coronavirus : l’Afrique de l’ouest sur le pied de guerre

Les ministres de la Santé de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) se sont récemment réunis à Bamako (Mali) pour mettre en branle des stratégies communes de lutte contre le coronavirus.Selon un communiqué du ministère sénégalais de la Santé et de l’Action sociale reçu lundi à APA, c’est « l’urgence de la situation actuelle concernant le covid-19 » (nouvelle appellation du coronavirus), qui a justifié la tenue de cette réunion présidée par le Premier ministre malien, Boubou Cissé.

Au terme de leur rencontre, les ministres de la Santé de la Cedeao ont pris une batterie de mesures : renforcer la coordination, la communication et la collaboration entre les États membres dans la préparation à l’épidémie de covid-19, en particulier la collaboration transfrontalière, renforcer les mesures de surveillance aux points d’entrée, aériens, terrestres et maritimes, renforcer la communication pour garantir que le public reçoive des informations exactes, appropriées et en temps opportun concernant l’épidémie et renforcer d’urgence les capacités nationales essentielles pour le diagnostic et la gestion des cas.

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De plus, cet espace communautaire a prévu « d’élaborer un plan stratégique régional de préparation chiffré basé sur les priorités des États membres, de promouvoir les efforts nationaux multisectoriels en utilisant l’approche d’une seule santé pour maximiser l’impact, de mettre en œuvre des mesures robustes pour assurer la disponibilité des fournitures médicales essentielles, y compris le matériel de laboratoire et l’équipement de protection individuelle dans la région ».

Le document indique aussi que « les ministres prennent note, soutiennent et saluent les efforts (de la Chine) pour gérer cette épidémie », non sans promettre de « travailler en étroite collaboration avec les autorités compétentes des gouvernements nationaux et le gouvernement chinois pour surveiller et assurer la situation sanitaire de (leurs) citoyens résidant » dans l’empire du Milieu.

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L’épidémie de coronavirus, dont l’épicentre est la ville de Wuhan (centre de la Chine), a déjà fait 1775 morts. Des 71.810 personnes ayant contracté le virus, seules 11.188 ont pu être totalement guéries.

Le coronavirus, hautement contagieux, a touché tous les continents, soit une trentaine de pays. Pour l’heure, un seul cas a été confirmé en Afrique. Un porteur de la maladie a été détecté en Egypte où il a été admis en quarantaine.

Ghana : les autorités sanitaires conseillent aux étudiants de rester à Wuhan

Le Service de santé du Ghana (GHS) a conseillé aux étudiants ghanéens résidants à Wuhan, en Chine, de rester dans l’épicentre du coronavirus, affirmant qu’après mûre réflexion, leur évacuation n’est pas envisageable pour le moment.Le GHS a expliqué que les conditions actuelles dans la ville ne justifient pas une évacuation.

Par ailleurs, le groupe parlementaire minoritaire a donné mardi au gouvernement trois jours pour évacuer les étudiants ou faire face à la colère de ses membres.

Le porte-parole du groupe parlementaire aux Affaires étrangères, Samuel Okudzeto Ablakwa, dans une déclaration à la presse, a accusé le gouvernement d’être insensible au sort des étudiants, alors que leurs homologues étaient évacués par leurs pays respectifs.

Les étudiants, par l’intermédiaire de la section chinoise de l’Union nationale des étudiants du Ghana, ont également appelé le gouvernement à envisager de les évacuer alors que la maladie continue de se propager.

Toutefois, lors d’un engagement médiatique à Accra, le directeur de la santé publique du service, le Dr. Badu Sarkodie, et le Directeur général par intérim du service de santé du Ghana, le Dr. Patrick Kumah Aboagye, ont déclaré qu’il serait dans l’intérêt des étudiants de rester en Chine.

Dans l’état actuel des choses, APA a appris que le pays n’a pas fait de préparation adéquate en termes de ressources pour ramener les étudiants chez eux, une situation qui pourrait mettre en danger le pays tout entier.

L’UA alerte les banques centrales africaines sur les conséquences économiques du coronavirus

Le professeur Victor Harison, Commissaire aux Affaires économiques de la Commission de l’Union africaine (CUA) a demandé, jeudi à Dakar, aux gouverneurs des Banques Centrales Africaines de faire attention aux conséquences économiques du coronavirus qui affecte actuellement plusieurs parties du monde.« Cette épidémie n’affecte pas pour le moment le continent, mais il faudra que nous fassions attention », a laissé entendre le professeur Harison, à l’occasion de la réunion du bureau de l’Association des Banques Centrales Africaines (ABCA).

Selon lui, l’OPEP est en train de se réunir pour décider des niveaux de protection du pétrole, ajoutant qu’au regard de la place de la Chine par rapport aux échanges commerciaux des pays africains, les banques centrales africaines ont un rôle clé à jouer car il risque d’y avoir une récession économique au niveau mondial.

M. Harison a tout de même salué la performance du Pound égyptien et les obligations rwandaises. « Et nous espérons que l’avènement d’une monnaie unique qui correspond aux aspirations des pays de la CEDEAO marquera un grand pas dans le processus d’intégration régionale », a-t-il dit.

Sur un autre registre, le professeur Harison a laissé entendre ne pas pouvoir imaginer qu’une zone de libre-échange continental réussisse si les Etats africains continuent à faire des transactions en devises étrangères. Au passage, il a révélé qu’en collaboration avec la Banque Centrale du Nigeria, la Commission de l’Union africaine (CUA) a élaboré la structure des statuts de l’Institut monétaire africain (IMA).

« C’est mon plus grand souhait que cette structure commence ses activités cette année. Le nouveau gouvernement nigérian a déjà mis à disposition un bâtiment avec des bureaux », a affirmé le professeur Harison.

Un des points de l’ordre du jour de la réunion de l’ABCA est d’ailleurs est l’examen du projet de statuts de l’IMA dont l’objectif principal est d‘entreprendre tous les travaux préparatoires techniques, stratégiques, statistiques, institutionnels et juridiques nécessaires à la création de la Banque Centrale Africaine et de la monnaie unique au plan continental.

Même si les défis de développement sont énormes, le Commissaire aux Affaires économiques de la CUA reste convaincu que les pays africains doivent prendre en main leurs propres destins.

Ouverture à Abidjan de la 6è Convention et exposition mondiale du cajou

Le Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly, a procédé mercredi à l’ouverture de la 6è Convention et exposition mondiale du cajou, qui se tient du 12 au 14 février 2020 à Abidjan, conjointement avec les Journées nationales des exportateurs de cajou de Côte d’Ivoire.La convention a réuni des producteurs, des organisations de la filière anacarde, des opérateurs économiques et acteurs mondiaux du cajou autour du thème « Bâtir un écosystème durable pour l’industrie mondiale du cajou ». 

La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial des pays producteurs de noix de cajou abrite cette rencontre de partage d’expériences. Les acteurs mondiaux discuteront au cours de cette session des enjeux pour une filière durable et innovante.

Dans ce contexte, la transformation s’affiche comme un défi majeur. La Côte d’Ivoire,  elle, a un taux de transformation inférieur à 10% de sa production. Ainsi, le pays a mis en œuvre un programme visant à octroyer aux unités industrielles des subventions à la transformation locale du cajou.

Sur la période 2016-2019, l’Etat de Côte d’Ivoire a payé aux industriels du cajou une subvention d’environ 11 millions d’euros soit 7,2 milliards Fcfa. Une mesure d’encouragement à la transformation de la production locale.

En outre, l’Etat ivoirien s’est engagé à investir 200 millions de dollars US pour la compétitivité de la chaîne de valeur du cajou, en partenariat avec la Banque mondiale jusqu’en 2023, afin de renforcer la productivité et l’implantation des unités de transformation dans les différentes régions du pays.

En juillet 2019, le gouvernement ivoirien a également adopté des mesures additionnelles d’incitations fiscales et non fiscales au bénéfice des industriels du cajou, en vue d’accélérer la transformation de la production locale du cajou, qui demeure une problématique pour le pays. 

La production mondiale du cajou s’est établie en 2018 à près de 3,6 millions tonnes avec une contribution de la Côte d’Ivoire d’environ 24%. Au niveau de l’Afrique de l’Ouest, le pays arbore une production d’environ 49%, tandis que sur le continent africain il est autour de 59%. 

A la même période (2018), le Vietnam et l’Inde ont atteint un taux de transformation de 90%, alors que sur le continent africain celui-ci demeurait faible. La consommation mondiale, elle, est estimée à près de 700 000 tonnes en 2018 avec 36% pour l’Inde, 25% pour l’Amérique du Nord et 18% pour l’Europe. 

L’enjeu pour les pays Africains est de réussir la transformation de leur économie vers davantage de transformation locale tout en assurant l’approvisionnement en noix brute de leurs partenaires commerciaux historiques.

Harouna Kaboré, ministre burkinabé du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat, président en exercice du Conseil international consultatif du cajou (CICC), organisation dont l’objectif est la promotion de la filière cajou au sein des pays membres, était présent à cette session. 

Le CICC est confronté à un défi de mobilisation de financement. M. Harouna a appelé à l’aide des partenaires financiers pour accompagner les pays membres : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée Conakry, Guinée-Bissau, Mali, Nigéria, Togo et le Sénégal.  

Le nombre de pays membres du CICC, créé le 17 novembre 2016, est passé de 7 à 11 avec l’entrée du Nigéria à l’occasion de la 3è édition du Conseil des ministres tenu le 20 décembre 2019 à Ouagadougou.  La 5è édition de la convention s’est tenue à Abou Dabi, aux Émirats Arabes unis du 24-26 janvier 2019.  

La BM met en garde le Ghana contre l’accroissement de sa dette

Le Directeur national de la Banque mondiale au Ghana, Frank Laporte, a exhorté le gouvernement d’Accra à être attentif au taux auquel il s’endette au près de la communauté internationale, a rapporté APA lundi de sources locales.Selon la radio Joy FM, M. Laporte a qualifié de « risque de surendettement modéré à élevé », la situation de la dette du Ghana, exprimant sa confiance dans le ministre des Finances, Ken Ofori-Atta et son équipe, qui en ont été pleinement informés.

Frank Laporte a déclaré que l’emprunt n’est pas toujours une mauvaise chose mais qu’il doit se faire « aux bonnes conditions ; le plus favorablement possible et dans la bonne quantité et de la bonne manière. »

Il s’exprimait lors d’une visite de courtoisie au président du Parlement, le professeur Mike Oquaye, qui, de son côté, a mis en garde la Banque mondiale contre l’utilisation de l’aide pour faire pression sur les pays en développement afin qu’ils acceptent des tendances telles que l’homosexualité.

Joy News a rapporté lundi qu’en réponse, le Directeur pays de la Banque mondiale a déclaré que tant que les pays ne dépassera pas les limites (dans ses relations avec les homosexuels), il n’y aurait pas de problèmes ».

Le Seychellois, Frank Laporte est le Directeur national de la Banque mondiale pour le Ghana, le Liberia et la Sierra Leone depuis le 1er juillet 2019.

Cet ancien ministre des Finances a également été Directeur pays pour le Benin, le Burkina, la Côte d’Ivoire et le Togo.

Pacification de l’Afrique: les chefs d’Etat à pied d’œuvre à Addis-Abeba

L’Union Africaine (UA), dont le 33e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement se tient dans la capitale éthiopienne, cherche des solutions pour « faire taire les armes » sur le continent.Le constat est amer : les conflits sont légion en Afrique. Du Sahel à la Corne de l’Afrique en passant par la Centrafrique, ce continent subit de plein fouet les affres de la guerre.

Il y a un mois, les islamistes de Shebab ont lancé un assaut contre une base militaire américaine dans la région de Lamu (est du Kenya), régulièrement visée. Cette attaque, inscrite dans le cadre de leur campagne baptisée « Jérusalem ne sera jamais judaïsée », a été fatale pour eux car quatre assaillants ont été tués et cinq complices présumés auraient été arrêtés.

Malgré ces rudes coups qu’ils reçoivent de la part des armées éthiopiennes et, depuis 2011, kényanes, avec l’appui de l’aviation américaine (effectif en mars dernier), les Shebab ont une réelle capacité de nuisance. Les attentats d’avril 2015 contre l’université de Garissa, avec 142 étudiants non-musulmans exécutés, sont encore frais dans les mémoires.

Il y a un an encore à Nairobi, la capitale kenyane, un commando de cinq hommes armés de kalachnikovs et de grenades a tué 21 personnes dans un complexe hôtelier et de bureaux avant que deux terroristes ne soient tués le lendemain dans une autre attaque. Toutefois, les Shebab confirment qu’ils demeurent la principale menace terroriste dans la Corne de l’Afrique. Comme l’est le groupe Boko Haram au Sahel.

L’initiative G5 Sahel

En proie au terrorisme, cette zone a vu la naissance en 2014 du G5 Sahel. Cette organisation politico-militaire est composée du Burkina Faso, du Mali, du Niger, du Tchad et de la Mauritanie. Son objectif est d’endiguer la menace des groupes terroristes dont la principale force est le représentant de l’Etat Islamique en Afrique de l’ouest : Boko Haram.

En 2019, les quatre premiers pays susmentionnés ont laissé des plumes dans cette guerre asymétrique. Depuis novembre 2017, le G5 Sahel a lancé des opérations militaires même si la réalité est tout autre sur le terrain.

Les nécrologies concernant des éléments des forces armées sont devenues fréquentes au Burkina Faso, sans compter les nombreux civils tués. Selon un décompte fait par des médias, le pays a enregistré près de 500 victimes de janvier à novembre, faisant de 2019 une année noire.

Le Mali n’est pas parvenu à contrôler l’intégralité de son territoire dont une partie est toujours sous le joug des djihadistes en dépit de la présence des forces étrangères (Minusma puis Barkhane). Début novembre, 24 soldats ont été tués dans une attaque terroriste.

Par ailleurs, la Mauritanie peut se réjouir de son accalmie même si des spécialistes préviennent qu’elle n’est pas à l’abri des « menaces djihadistes », auxquelles sont confrontés ses voisins du G5 Sahel. Dans cette zone, les attaques sont également attribuées à des groupes affiliés à Al-Qaida ou à l’État Islamique. Selon des médias locaux, celles-ci auraient fait près de 600 morts.

La crise libyenne en toile de fond

La Libye sera également au cœur des échanges durant ce sommet de l’UA. Ce sera l’occasion pour les chefs d’État africains de faire enfin entendre la voix du continent sur ce dossier.

Après l’effondrement du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, divers groupes armés ont plongé ce pays très riche en hydrocarbures dans une crise sans précédent. Pis, Fayez al-Sarraj (reconnu par la communauté internationale) et le maréchal Khalifa Haftar (chef du gouvernement parallèle) se livrent une bataille sans merci pour le contrôle politique de la Libye.

On est très loin de l’époque où ce pays de l’Afrique du nord était un Etat florissant, apportant son soutien financier à d’autres nations du continent. Aujourd’hui, elle « ne peut même plus s’occuper d’elle-même en tant qu’Etat », regrette Ali, citoyen libyen interrogé par APA en 2019 lors du 8e anniversaire de la révolution libyenne.

Comme nombre de ses compatriotes, c’est l’image du corps ensanglanté de Kadhafi qu’ils gardent encore comme souvenir au milieu d’un Etat et d’une population divisés.

A travers le thème de son 33e sommet : « faire taire les armes », l’UA veut « créer des conditions propices au développement de l’Afrique ». La mise en œuvre progressive de la Zone de libre-échange continentale (Zlecaf), lancée en juillet dernier à Niamey (Niger), sera ainsi l’un des principaux sujets de discussion.

Le Conseil de paix et de sécurité travaille aussi sur le financement des opérations de soutien à la paix pour appuyer le projet de l’UA visant à amorcer le décollage économique du continent et de mettre fin aux conflits.

Par ailleurs, au cours de ce sommet de deux jours, l’Egyptien Abdel Fattah al-Sissi, président en exercice de l’UA, va passer le témoin à son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa. Ce dernier présidera aux destinées de l’UA en 2020.

Conflits en Afrique : 55.882 violations commises contre des enfants (étude)

Une étude de Save the children (Sauver les enfants en anglais), publiée ce vendredi, révèle que « plus de 55.882 violations graves » ont été commises entre 2014 et 2018 contre des enfants dans les zones de conflit en Afrique.Cette Organisation Non Gouvernementale, pour être en mesure de fournir ce chiffre effarant, a compulsé les données vérifiées des pays africains figurant dans les cinq plus récents rapports des Nations Unies sur les enfants affectés par les conflits armés. Dans ces rapports, six types de « violations graves » commises contre des enfants sont répertoriés.

L’analyse de Save the Children « a évalué le nombre de violations dans chaque pays africain figurant dans les rapports, par violation, sur cinq ans. Elle révèle qu’en 2014, il y a eu 6620 violations graves, 12.359 en 2015, 11.516 en 2016, 13.613 en 2017 et 11.774 en 2018 ».

La structure fondée en 1919 note que « les enfants (sont) tués, mutilés ou agressés sexuellement, malgré les engagements pris par les dirigeants africains de mettre fin à toutes les guerres sur le continent d’ici 2020 ».

A en croire Save the children, les cinq derniers rapports annuels des Nations Unies sur les enfants et les conflits armés montrent que « les progrès réalisés en matière de protection des enfants en Afrique sont limités depuis le lancement en 2013 de la campagne phare de l’Union Africaine (UA)  » Faire taire les armes en Afrique  » ».

Cela étant dit, l’ONG est « préoccupée » par la lenteur des progrès enregistrés suite aux mesures prises par les dirigeants africains afin de réduire les attaques violentes contre les enfants.

Selon cette étude, rendue publique à la veille du 33e Sommet de l’Union Africaine (UA), il y a eu une augmentation des incidents dont quatre parmi les six graves violations de l’Onu (Organisation des nations unies) contre les enfants en Afrique en temps de guerre depuis 2014.

En effet, d’après Save the children, le recrutement et l’utilisation d’enfants comme soldats a plus que doublé en Afrique en cinq ans. Depuis 2014 en Afrique, plus de 11.000 enfants ont étés tués ou mutilés dans les conflits, plus de 24.000 enfants ont été recrutés et exploités par des groupes armés, plus de 4600 enfants, pour la plupart des filles, ont été victimes d’agressions sexuelles lors de conflits et plus de 3500 attaques ont visé des écoles et des hôpitaux. Un tableau sombre qui appelle des mesures urgentes.

A 18 ans, Mariam est membre du Conseil consultatif pour les enfants et les jeunes du Mali, un pays durement éprouvé par le djihadisme. Dans un entretien avec Save the children, elle a lancé un cri de détresse : « Au Mali, la situation des enfants est vraiment critique. Nous voyons des enfants tués, violés. Certains d’entre eux ont vu des frères et des parents tués devant eux. Que de champs, d’écoles et d’hôpitaux détruits ».

De son côté, Doris Mpoumou, représentante de Save the Children auprès de l’Union Africaine, a déclaré que « ce sommet de l’UA doit être l’occasion de revoir cette ambition de 2013 et de réfléchir aux raisons pour lesquelles la situation est restée la même. Les États membres de l’UA et toutes les parties au conflit sur le continent doivent trouver des moyens consensuels, significatifs et durables de mettre fin aux guerres et de protéger les enfants contre toutes les formes de violence, d’abus et d’exploitation ».

Par ailleurs, cette ONG a invité les États membres de l’UA à prendre « des mesures plus fermes pour protéger l’éducation contre les attaques et pour les pays qui ne l’ont pas encore fait, de signer la Déclaration sur la sécurité dans les écoles », non sans mettre l’accent sur « les programmes de prévention, d’intervention et de reconstruction post-conflit ».

Ghana: vers une enquête sur un présumé scandale avec Airbus

Le président du Ghana, Nana Akufo-Addo a saisi le Bureau du Procureur spécial pour l’ouverture d’une enquête sur le scandale de corruption impliquant Airbus, a appris APA de source officielle.« Les enquêtes devraient être menées en collaboration avec les autorités du Royaume-Uni », précise un communiqué de la présidence.

Le texte renseigne que le Bureau du Procureur spécial « va collaborer avec ses homologues britanniques pour mener une enquête rapide afin de déterminer la complicité ou non de tout fonctionnaire du gouvernement ghanéen, passé ou présent, impliqué dans ledit scandale ».

« Le président, poursuit le communiqué, demande des poursuites judiciaires nécessaires contre tout fonctionnaire impliqué, comme l’exige la loi ghanéenne ».

Selon le « Serious Fraud Office » du Royaume-Uni, le Ghana a été cité comme étant l’un des cinq pays dans lesquels le constructeur aéronautique européen, Airbus, aurait soudoyé ou promis des paiements à de hauts fonctionnaires, en échange de faveurs commerciales entre 2009 et 2015.

Cela a conduit Airbus à faire un règlement record de trois milliards de livres sterling à la France, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis pour éviter les charges pénales imposées aux entreprises.

Outre le Ghana, la société aurait versé des pots-de-vin à des fonctionnaires en Malaisie, au Sri Lanka, en Indonésie et Taïwan au cours de la même période.

Ghana: La mine d’or d’Obuasi reprend ses activités

La mine d’or d’Obuasi, contrôlée par AngloGold Ashanti a repris ses activités, a appris APA jeudi.La mine a repris sa production d’or après avoir subi quelques travaux d’entretien, après plus de 100 ans d’exploitation dans le pays.

Le président Nana Addo Dankwa Akufo-Addo a célébré la cérémonie officielle à Obuasi, la ville aurifère de la région d’Ashanti.

Dans son discours, le président Akufo-Addo a déclaré qu’il s’attendait à un redressement économique au sein de la municipalité d’Obuasi et d’autres communautés d’accueil dans lesquelles opère Anglogold Ashanti.

Le président a indiqué que la commémoration de la première coulée d’or de la mine AngloGold Ashanti Obuasi, après la suspension de ses opérations il y a cinq ans doit être très bénéfique pour le secteur minier du Ghana.

«La fermeture de la mine avait entraîné dans son sillage de graves difficultés pour une communauté dont la principale préoccupation est l’exploitation minière. Les employés, directs et indirects, ont subi de plein fouet la fermeture, avec des effets tout aussi dévastateurs, pour plusieurs acteurs de la chaîne de valeur, qu’il s’agisse de sociétés de services de soutien aux mines, de fournisseurs de services de sécurité et de télécommunications ou d’institutions financières », a-t-il ajouté.

Ghana : Juges et avocats continueront de porter des perruques !

Le mois dernier, le nouveau Juge en chef du Ghana, Kwasi Anin-Yeboah, a fait sensation en déclarant catégoriquement que les perruques et robes de cérémonie portées par les juges ne seraient pas retirées, malgré la demande persistante d’une importante frange de l’opinion publique.Lors de sa comparution devant le comité des nominations du Parlement ghanéen, le Juge Anin-Yeboah a clairement indiqué que le pouvoir judiciaire ne changerait pas la tradition du port de perruques, de robes et de costumes, hérités de la période coloniale britannique.

Pour lui, les praticiens du droit, de même que ceux d’autres professions, tels que les pasteurs, les imams et les moines se distinguent par leur code vestimentaire spécifique qui les distingue des autres dans la société ghanéenne.

Les juges ne devraient donc pas faire exception à cette règle

Mais la position du Juge Anin-Yeboah sur la perruque et les robes de cérémonie portées par ses collègues du monde anglophone, à quelques exceptions près, comme les Etats-Unis, va à l’encontre de l’opinion publique au Ghana où l’opposition à cette opinion est passée de l’indifférence froide à l’indignation.

Pour les non-apologistes des perruques, le fait de s’accrocher à ces beaux atours de cérémonie hérités des colons britanniques, qui ne signifient rien ou n’ont aucun sens pour les Ghanéens ordinaires, constitue un symbole gênant d’un passé colonial turbulent, lorsque leur pays était sous occupation par une puissance étrangère venue de l’autre côté de la mer.

Les juges et les avocats portant des perruques, dans le cadre de la procédure judiciaire normale ont été passés au crible par les Ghanéens qui estiment que 63 ans après que leur pays a brisé le joug du colonialisme, il était temps que l’Etat avance et s’éloigne des vestiges qui rappellent la domination étrangère.

Au Ghana, la corporation juridique est l’une des rares professions qui suscitent encore un immense respect des Ghanéens ordinaires qui considèrent les juges et les avocats comme des sages qui méritent d’être vénérés.

Cependant, lorsqu’ils apparaissent dans leurs tenues traditionnelles lors des cérémonies officielles, les juges portant des perruques sont généralement l’objet de dérision.

Les Ghanéens rient, froncent les sourcils et se plaignent même de leur apparence ridicule.

Le costume du juge, par exemple, une longue robe, un capuchon complet avec un capot couvrant les épaules et un manteau (ou une cape) est considéré comme issu d’une tradition établie sous le règne du roi Edouard III (1327-77), il est perçu comme étant la tenue correcte pour assister aux séances de la cour royale.

Le matériel pour confectionner ces robes a été à l’origine, remis aux juges sous le forme d’une subvention de la Couronne, et comprenait de l »hermine, du taffetas ou de la soie.

Les couleurs étaient le violet pour l’hiver et le vert en été, avec le rouge écarlate pour gilet, mais la dernière mention de robes vertes remonte à 1534.

On pense en outre qu’en 1635 le Guide définitif de la tenue des tribunaux a été publié dans le règlement des juges. Mais cela n’a pas introduit de nouveaux costumes. Le Guide indiquait seulement quelles robes existantes devraient être portées, et à quelle occasion.

En plus de leurs complaintes au sujet de «la folie de préserver un héritage colonial», d’autres Ghanéens estiment que les perruques et les robes des juges ne sont pas naturellement destinées aux climats du pays, qui est généralement trop chaud pour le confort de ceux qui les portent.

Mais ceci ne semble guère ébranler le juge Anin-Yeboah qui n’écoute clairement pas la clameur de l’opinion publique au Ghana.

Et il bénéficie du soutien de l’Association du barreau du Ghana, où une telle tradition est une fibre profondément enracinée dans le système judiciaire.

Cependant, il fait déjà face à une révolte de certaines sections de la magistrature qui ne voient aucun sens à être attachées sentimentalement à une culture étrangère qui parle davantage de l’influence d’une puissance étrangère sur le sol ghanéen, des décennies après la défaite et le bannissement du colonialisme.

La Juge Gertrude Torkornoo, l’une des trois femmes choisies pour siéger à la Cour suprême, a soutenu les appels à des réformes concernant le code vestimentaire de la magistrature afin de refléter les cultures, les valeurs et les conditions autochtones dans la société et l’environnement au Ghana.

Les juges portant des perruques lors des cérémonies officielles et juridiques sont un must pour les professions légales des anciennes colonies britanniques, notamment le Kenya, le Zimbabwe, la Sierra Leone, la Gambie et le Nigeria où aucune campagne connue n’existe pour que ces objets vestimentaires soient rangés aux oubliettes.

Mais les Ghanéens veulent que leur pays suive les traces du Malawi, lui-même une ancienne colonie britannique qui, en novembre dernier, a vu sa cour constitutionnelle suspendre le port de perruques blanches traditionnelles et de robes noires dans les salles d’audience, à un moment où les niveaux de température dans ce pays continuaient d’augmenter.

Mais, pour l’instant en tant que Juge en chef, Anin-Yeboah semble avoir le dernier mot sur cette question et elle ne semble pas prête à céder un pouce de terrain.

«C’est notre uniforme et je suis tout à fait en faveur de la tradition du Barreau. Je ne le changerai pas », a-t-il déclaré sans ambages.

Le trafic de médicaments, mamelle du terrorisme en Afrique ?

Des groupes terroristes actifs en Afrique, flairant le bon filon, ont tiré profit du trafic de médicaments sur le continent pour en faire l’une de leurs principales sources de financement.« Nous savons aujourd’hui que le terrorisme menace gravement la sécurité de l’Afrique. Le trafic de médicaments participe au financement de la criminalité transnationale organisée notamment le terrorisme », soulignait lors du Sommet sur les faux médicaments tenu les 17 et 18 janvier à Lomé (Togo), le président sénégalais.

A cette l’occasion, Macky Sall, ses homologues togolais et ougandais, mais aussi les ministres de la Santé du Niger, du Congo et du Ghana ont signé une Déclaration politique qui les engage dans la lutte impulsée par la Fondation Brazzaville contre le trafic de médicaments.

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L’Afrique est devenue, au fil du temps, l’un des bastions du terrorisme international. De la Corne de l’Afrique au Sahel, moult groupes terroristes, dont les plus en vue sont Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), Boko Haram, Al-Shebab, Al-Mourabitoune et Ansar al-Charia, font crépiter les armes, plongeant des nations dans une spirale de violence sans précédent.

Pour décupler leurs forces de frappe, plusieurs groupes terroristes ont prêté allégeance à Al-Qaïda ou encore à l’Etat Islamique (EI), prompts à accorder des financements. Mais la disparition d’Oussama Ben Laden et le démantèlement du vaste califat autoproclamé d’Abou Bakr al-Baghdadi en Irak et en Syrie ont porté un sacré coup à la collecte de fonds, indispensables pour la matérialisation des plans d’attaques meurtrières.

Du coup, les djihadistes essaimant en Afrique, ont jeté leur dévolu sur différentes formes de trafic notamment des médicaments. « Dans le Sahel, bien que ça ne soit pas totalement documenté, le terrorisme se finance en grande partie par le trafic de médicaments. La contrefaçon des produits médicaux représente à peu près 60 % des sources de financement du terrorisme », a indiqué Jean-Louis Bruiguière, juge antiterroriste français.

A titre illustratif, a renseigné ce membre du Comité de pilotage sur le trafic de médicaments mis sur pied par la Fondation Brazzaville, « 80 % des attentats ou des opérations menées sur le sol français ou en Europe viennent des trafics ».

En visite au Burkina Faso, le 28 novembre 2017, Emmanuel Macron, président de la France, soutenait que « l’Afrique subsaharienne concentre toutes les vulnérabilités qui vont favoriser les médicaments de qualité inférieure ou falsifiés : la faiblesse de la gouvernance des systèmes de santé, une offre de soins et un maillage des pharmacies sur le territoire insuffisants, l’existence d’un marché parallèle quasiment toléré et la pauvreté des populations ».

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Il urge donc pour les Etats africains d’engager un combat sans répit contre le commerce des faux médicaments. « Il y a urgence car ce trafic international, dirigé par des organisations criminelles, se développe de façon exponentielle. De 75 milliards de dollars en 2010, le chiffre d’affaires du trafic des produits médicaux falsifiés est évalué aujourd’hui à 200 milliards de dollars. Les bénéfices tirés de ce trafic sont supérieurs à ceux de la drogue ou des armes », a regretté Faure Gnassingbé, le chef de l’Etat togolais.

De l’avis de Cécilia Attias, la présidente et fondatrice d’une fondation éponyme, l’initiative de Lomé « annonce la fin de l’impunité pour les faussaires qui ont, trop longtemps, profité d’un trafic beaucoup trop rémunérateur. Celle-ci pénalisera gravement les actions des organisations criminelles qui se financent allègrement sur la misère des populations ».

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Selon cette ancienne Première Dame de France, ce terrible constat exige « une réaction ferme de la communauté internationale ». Et pour ne pas prêter le flanc au terrorisme, Macky Sall a proposé à ses pairs du continent de « déployer une synergie d’efforts dans la surveillance, le contrôle transfrontalier, l’échange d’expériences et l’harmonisation des législations pour une action plus efficace à impact global et durable ».

Afrique : le trafic de médicaments, bientôt un crime

Les pays africains veulent criminaliser le trafic de médicaments qui cause chaque année le décès de 122.000 enfants de moins de cinq ans sur ce continent.C’est un fait : en Afrique, l’absence d’arsenal juridique répressif ne dissuade pas les faussaires de médicaments. « Ce trafic n’est pas toujours considéré comme un crime mais plutôt une violation de droits de propriété intellectuelle. Quant aux condamnations, elles sont bien souvent dérisoires voire inexistantes », analysait Faure Gnassingbé, le président du Togo lors du Sommet sur les faux médicaments.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la valeur estimée du marché illégal des médicaments falsifiés ou de qualité inférieure est de 200 milliards de dollars, soit 10 à 15 % du marché pharmaceutique mondial.

Omar Hilale, le Directeur du Conseil d’administration du Fonds international des Nations Unies pour le secours d’urgence à l’enfance (Unicef) est persuadé que la « clémence » dans la répression du trafic de médicaments est « une aberration » au moment où « le commerce des stupéfiants et des armes est hautement risqué et lourdement réprimé ».

Pour sa part, l’ancien juge français spécialisé dans la lutte antiterroriste, Jean-Louis Bruiguière a noté que « dans les pays africains, les peines encourues par les contrefacteurs de médicaments sont très basses. Ces derniers peuvent simplement être condamnés à des amendes ou à des peines de prison ridicules ».

Co-auteur de l’ouvrage « Les 100 mots du terrorisme », M. Bruiguière a estimé que les Etats-parties à l’initiative de Lomé doivent « criminaliser ce trafic avec des peines lourdes, c’est-à-dire au moins 15 ans de prison ».

Les six Etats signataires de la Déclaration politique de Lomé, souhaitant être rejoints par les autres pays du continent, ont enclenché une lutte contre des professionnels de la commercialisation de faux médicaments.

« Les produits médicaux falsifiés empruntent les mêmes circuits d’approvisionnement que ceux authentiques et toutes les techniques, y compris les plus sophistiquées utilisées par les laboratoires pour sécuriser leur conditionnement, ont été déjouées tant la capacité financière des réseaux criminels est considérable », a révélé Faure Gnassingbé.

De son côté, le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall a fait observer que « la vente de ces produits n’est pas seulement l’apanage des officines clandestines ou des fameuses pharmacies par terre ayant pignon sur rue ».

D’après le président du Sénégal, « ce n’est que la portion congrue d’un trafic beaucoup plus vaste par Internet selon les méthodes de la criminalité organisée et de la cybercriminalité qui envahissent même les structures légales comme les dépôts pharmaceutiques, les hôpitaux, les dispensaires etc ».

En Afrique où le taux de médicaments contrefaits s’élèverait jusqu’à 60 % dans certaines régions, la lutte est portée par la Fondation Brazzaville présidée par Jean-Yves Ollivier.

Membre fondateur de cette structure, Michel Roussin, ancien ministre français de la Coopération a informé que « la Fondation Brazzaville a pris conscience du fléau lors d’une réunion ayant eu lieu il y a quatre ans. Ce jour-là, deux membres de la fondation (un médecin et un membre de la société civile) ont évoqué ce sujet. Et on a donc décidé d’y travailler ».

Mauritanie: le gouvernement à fond sur la réglementation de la vente des médicaments

Le nouveau régime mauritanien a fait de la régulation de la vente des médicaments son cheval de bataille.A Nouakchott, le décor habituel autour des centres médicaux est méconnaissable : occupés il y a seulement quelques jours par les plus grandes pharmacies de la ville, grouillant de patients, les alentours des hôpitaux et dispensaires sont désormais déserts. Les pharmacies qui y pullulaient il y a peu de temps, sont fermées, une grande croix rouge sur leurs portes, signe qu’elles y ont été contraintes par l’administration. Ce sont les mesures engagées par le nouveau ministre de la Santé, Mohamed Nedhirou Hamed et qui interdisent aux officines d’être à moins de 200 mètres de distance des centres de santé.

Ces mesures s’inscrivent dans le cadre d’une réforme plus globale annoncée par le ministre dans la foulée de l’arrivée au pouvoir du nouveau président début août dernier. La réforme porte sur plusieurs volets, mais pour M. Hamed, le traitement du casse-tête des médicaments est le plus urgent.

En Mauritanie, la mauvaise qualité des médicaments en vente dans les pharmacies du pays est notoire. Le constat est quasi général : ces médicaments ne guérissent pas les maladies pour lesquelles ils sont prescrits et leur effet, s’il y’en a, n’apparait qu’après une longue période de consommation, entrainant souvent des effets secondaires négatifs.

Plus que cela, les patients mauritaniens qui se font soigner à l’étranger, surtout au Sénégal et en Tunisie, se voient diagnostiquer les mêmes maladies et prescrire les mêmes ordonnances que dans leur pays. Cependant, à l’étranger, Ils guérissent après avoir pris les mêmes médicaments qu’ils avaient expérimentés, sans résultat, en Mauritanie. La conclusion est sans appel : les produits pharmaceutiques vendus dans les officines du pays sont falsifiés.

Toutefois, le nouveau ministre ne compte pas aller dans la précipitation pour traiter le problème des médicaments. Après son arrivée à ce département, ses services ont procédé à l’inspection des pharmacies pour s’assurer de leur conformité à la réglementation en vigueur, à savoir notamment l’existence d’une autorisation d’ouverture et d’un pharmacien de formation, en plus de frigos pour la conservation des produits…

Suite aux inspections, beaucoup d’officines ont déclaré, volontairement pour quelques-unes, des quantités de produits périmés qui ont été détruites par les soins du ministère.

Mais pour M. Hamed, ce sont là des mesures relativement simples à mettre en application contrairement au problème essentiel qui est celui des médicaments falsifiés.

« Lorsque nous aurons à notre disposition un laboratoire permettant de vérifier la composition des médicaments, nous nous attaquerons sérieusement à cette question », a-t-il dit dans une émission télévisée il y a quelques jours.

Le ministre a même précisé que les sanctions à infliger aux vendeurs de produits pharmaceutiques falsifiés ne se limiteront pas à la fermeture d’officines mais peuvent aller jusqu’à des poursuites judiciaires.

Il a expliqué, dans ce sens, que vendre des médicaments falsifiés équivaut à distribuer des poisons pouvant provoquer la mort ou l’infirmité.

La fermeté affichée par M. Hamed et les mesures déjà prises à l’encontre des pharmacies ont été largement saluées par les Mauritaniens, surtout à travers les réseaux sociaux. A tel point qu’un hashtag disant en hassaniya (arabe local) : « Nedhirou, ne recules pas » a été lancé.

« Nous sommes derrière lui pour qu’il aille de l’avant dans sa réforme et ne cède pas aux pressions des puissants lobbies des importateurs de médicaments », a confié à APA Djibril Mohamed Lemine, rencontré dans une officine.

« Pourvu que cela ne conduise pas à la raréfaction et à la cherté des produits », a tempéré une cliente qui cherchait un médicament introuvable.

« En tout cas, c’est la première démarche sérieuse à laquelle nous assistons pour organiser ce secteur », commente le pharmacien en service dans l’officine, visiblement ravi d’avoir été épargné par les fermetures.

D’autres clients ont critiqué le déplacement des pharmacies loin des hôpitaux et la fermeture de certaines d’entre elles. « Nous sommes désormais contraints de marcher sur une longue distance avant de trouver une officine et quand on la trouve, elle est souvent en rupture de stock du produit recherché », s’est plaint Sidi Ethmane, octogénaire s’appuyant sur une béquille.

Entre les deux points de vue, le médecin généraliste Mohamed Vall considère que l’initiative du ministre de la Santé est louable, même s’il doit, selon lui, y aller doucement pour atteindre son objectif dans un pays où les pressions deviendront de plus en plus fortes et peuvent venir de tout bord, y compris de l’Etat lui-même.

La question qui se pose est : « le ministre tiendra-t-il ? Et pour combien de temps ? », s’est-il interrogé.

Eco : Divergences en Afrique de l’ouest !

L’annonce de l’Eco comme monnaie unique de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a suscité des avis divergents, notamment avec son rejet par cinq pays anglophones ouest africains et la Guinée.Le Nigeria, le Ghana, le Libéria, la Sierra Leone, la Guinée et la Gambie, ces six pays membres de la Zone monétaire ouest-africaine (ZMOA) ont récemment condamné ce qu’ils ont appelé « la déclaration unilatérale des membres francophones de la Cedeao », selon laquelle l’Eco, monnaie unique va supplanter le franc CFA en juillet 2020.

Depuis l’annonce de la création future de la monnaie Eco, le 21 décembre 2019 à Abidjan, par les présidents ivoirien Alassane Ouattara et français Emmanuel Macron, des voix se sont levées contre ce « nouveau » projet de monnaie commune au sein des huit pays de l’Uemoa.

Or, le projet de cette même monnaie unique qui germait depuis le début des années 2000, a été déjà lancé lors d’un Sommet de la Cedeao à Abuja en 2019.

Au fil des années, la date de son introduction a été reportée plusieurs fois, notamment en 2005, 2010 et 2014.

Certains observateurs ont expliqué ce blocage par les critères de convergence fixés par l’Institut monétaire ouest africain que n’ont pas été remplis par les Etats membres. Ces exigences comprennent un taux d’inflation inférieur à 10%, un déficit budgétaire inférieur à 3% et une dette évaluée à moins de 70% du PIB national.

La Cedeao, zone à plusieurs monnaies

Le passage majeur du CFA à l’Eco a soulevé plusieurs interrogations dans les cercles économiques. Hormis les huit membres de l’Union monétaire ouest-africaine (Uemoa), à savoir le Sénégal, la Guinée Bissau, le Niger, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Bénin, Togo et le Burkina Faso, d’autres pays de la Cedeao (Ghana, Guinée, Nigeria, Ghana, Sierra Leone, Liberia) ont leur propre monnaie nationale.

Pour Momodou Dibba, un expert fiscal travaillant avec la Banque centrale de Gambie, l’idée que ce nouveau projet de monnaie commune sera exclusivement destiné aux pays francophones de la région est légèrement illusoire, voire carrément erronée.

« L’idée d’une monnaie commune pour les 15 pays de la région était et reste un projet régional soutenu par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest », a-t-il confié à APA.

Cependant, il semble que l’Afrique de l’ouest francophone s’est emparée de l’idée d’un projet de monnaie commune, laissant en rade ses voisins anglophones.

L’expert gambien soutient que si cette thèse s’avérait vraie, cela aurait encore beaucoup de sens, étant donné que les nations francophones sont déjà dans une zone monétaire qui fonctionne depuis des décennies.

Le fait qu’aucun des membres anglophones de la Cedeao qui ont leur propre monnaie ne fasse partie de ce nouveau projet de monnaie commune annoncé par le président ivoirien, Alassane Ouattara, a néanmoins laissé de nombreux observateurs perplexes.

L’Eco comme nom proposé d’une future monnaie commune pour les 15 pays de la région n’était jusqu’à récemment pas breveté.

Cependant, un avis d’un responsable de l’Institut monétaire ouest-africain (IMOA) suggère, sous le couvert de l’anonymat, qu’il ne peut s’agir d’un arrangement sectaire et vague, qui est légèrement plus qu’un changement symbolique de nom du CFA à l’Eco.

Il a déclaré que des progrès avaient été accomplis depuis que l’idée d’une monnaie commune pour remplacer le CFA avait été présentée pour la première fois à des étapes tangibles pour la concrétiser après des années d’obstruction systématique par les six membres initiaux du système de devise Eco.

« L’Eco héritera de certains bienfaits du CFA, dont l’un sera le taux de change fixe, et cet arrangement ne causera aucun choc aux huit économies concernées », a-t-il ajouté.

Cependant, a-t-il expliqué, certaines questions délicates restent d’actualité, notamment celle de savoir si la France, qui contrôle toujours les réserves des pays membres du franc CFA, donnera accès à leurs réserves restantes sans intérêt.

Alors que les militants contre l’utilisation continue du franc CFA peuvent se réjouir de cette « victoire » sur « un symbole de l’esclavage colonial de l’Afrique » par la France, certains experts économiques pensent qu’il y a encore des craintes persistantes que le statu quo soit maintenu, à moins que des questions sans rapport direct, notamment concernant la sécurité fiscale ne soient résolues.

Mais selon eux, l’avantage de ce passage du CFA à l’Eco, c’est que l’on ressent moins le fait que la France détient tous les atouts pour la stabilité budgétaire des économies de la zone Uemoa, bien que la nouvelle monnaie, si elle entre en circulation en 2020, sera arrimée à l’euro, à l’instar du CFA.

« Ils ont cédé à l’opinion populaire de leurs peuples et cela prend également un caractère régional », explique un économiste gambien.

Les membres de la ZMOA ont depuis appelé à une réunion des pays membres de la Cedeao pour en discuter les détails. Les pays de l’Uemoa n’ont pas répondu officiellement à la position des membres de la ZMAO ni à leur appel pour une réunion parrainée par la Cedeao au sujet de l’Eco.

En attendant, si le projet se concrétise, pour beaucoup, l’Eco se sentira toujours comme une entreprise inachevée, tant que le grand frère nigérian, le géant économique de l’Afrique qui représente 60% des réserves totales en Afrique de l’ouest et environ 70% du PIB de la région est absent du jeu.

Eco : divergences en Afrique de l’ouest !

L’annonce de l’Eco comme monnaie unique de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a suscité des avis divergents, notamment avec son rejet par cinq pays anglophones ouest africains et la Guinée.Le Nigeria, le Ghana, le Libéria, la Sierra Leone, la Guinée et la Gambie, ces six pays membres de la Zone monétaire ouest-africaine (ZMOA) ont récemment condamné ce qu’ils ont appelé « la déclaration unilatérale des membres francophones de la Cedeao », selon laquelle l’Eco, monnaie unique va supplanter le franc CFA en juillet 2020.

Depuis l’annonce de la création future de la monnaie Eco, le 21 décembre 2019 à Abidjan, par les présidents ivoirien Alassane Ouattara et français Emmanuel Macron, des voix se sont levées contre ce « nouveau » projet de monnaie commune au sein des huit pays de l’Uemoa.

A lire aussi: la ZMAO refuse le remplacement du CFA par l’ECO

Or, le projet de cette même monnaie unique qui germait depuis le début des années 2000, a été déjà lancé lors d’un Sommet de la Cedeao à Abuja en 2019.

Au fil des années, la date de son introduction a été reportée plusieurs fois, notamment en 2005, 2010 et 2014.

Certains observateurs ont expliqué ce blocage par les critères de convergence fixés par l’Institut monétaire ouest africain que n’ont pas été remplis par les Etats membres. Ces exigences comprennent un taux d’inflation inférieur à 10%, un déficit budgétaire inférieur à 3% et une dette évaluée à moins de 70% du PIB national.

La Cedeao, zone à plusieurs monnaies

Le passage majeur du CFA à l’Eco a soulevé plusieurs interrogations dans les cercles économiques. Hormis les huit membres de l’Union monétaire ouest-africaine (Uemoa), à savoir le Sénégal, la Guinée Bissau, le Niger, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Bénin, Togo et le Burkina Faso, d’autres pays de la Cedeao (Ghana, Guinée, Nigeria, Ghana, Sierra Leone, Liberia) ont leur propre monnaie nationale.

Pour Momodou Dibba, un expert fiscal travaillant avec la Banque centrale de Gambie, l’idée que ce nouveau projet de monnaie commune sera exclusivement destiné aux pays francophones de la région est légèrement illusoire, voire carrément erronée.

« L’idée d’une monnaie commune pour les 15 pays de la région était et reste un projet régional soutenu par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest », a-t-il confié à APA.

Cependant, il semble que l’Afrique de l’ouest francophone s’est emparée de l’idée d’un projet de monnaie commune, laissant en rade ses voisins anglophones.

L’expert gambien soutient que si cette thèse s’avérait vraie, cela aurait encore beaucoup de sens, étant donné que les nations francophones sont déjà dans une zone monétaire qui fonctionne depuis des décennies.

Le fait qu’aucun des membres anglophones de la Cedeao qui ont leur propre monnaie ne fasse partie de ce nouveau projet de monnaie commune annoncé par le président ivoirien, Alassane Ouattara, a néanmoins laissé de nombreux observateurs perplexes.

L’Eco comme nom proposé d’une future monnaie commune pour les 15 pays de la région n’était jusqu’à récemment pas breveté.

Cependant, un avis d’un responsable de l’Institut monétaire ouest-africain (IMOA) suggère, sous le couvert de l’anonymat, qu’il ne peut s’agir d’un arrangement sectaire et vague, qui est légèrement plus qu’un changement symbolique de nom du CFA à l’Eco.

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Il a déclaré que des progrès avaient été accomplis depuis que l’idée d’une monnaie commune pour remplacer le CFA avait été présentée pour la première fois à des étapes tangibles pour la concrétiser après des années d’obstruction systématique par les six membres initiaux du système de devise Eco.

« L’Eco héritera de certains bienfaits du CFA, dont l’un sera le taux de change fixe, et cet arrangement ne causera aucun choc aux huit économies concernées », a-t-il ajouté.

Cependant, a-t-il expliqué, certaines questions délicates restent d’actualité, notamment celle de savoir si la France, qui contrôle toujours les réserves des pays membres du franc CFA, donnera accès à leurs réserves restantes sans intérêt.

Alors que les militants contre l’utilisation continue du franc CFA peuvent se réjouir de cette « victoire » sur « un symbole de l’esclavage colonial de l’Afrique » par la France, certains experts économiques pensent qu’il y a encore des craintes persistantes que le statu quo soit maintenu, à moins que des questions sans rapport direct, notamment concernant la sécurité fiscale ne soient résolues.

Mais selon eux, l’avantage de ce passage du CFA à l’Eco, c’est que l’on ressent moins le fait que la France détient tous les atouts pour la stabilité budgétaire des économies de la zone Uemoa, bien que la nouvelle monnaie, si elle entre en circulation en 2020, sera arrimée à l’euro, à l’instar du CFA.

« Ils ont cédé à l’opinion populaire de leurs peuples et cela prend également un caractère régional », explique un économiste gambien.

Les membres de la ZMOA ont depuis appelé à une réunion des pays membres de la Cedeao pour en discuter les détails. Les pays de l’Uemoa n’ont pas répondu officiellement à la position des membres de la ZMAO ni à leur appel pour une réunion parrainée par la Cedeao au sujet de l’Eco.

En attendant, si le projet se concrétise, pour beaucoup, l’Eco se sentira toujours comme une entreprise inachevée, tant que le grand frère nigérian, le géant économique de l’Afrique qui représente 60% des réserves totales en Afrique de l’ouest et environ 70% du PIB de la région est absent du jeu.

Nigeria : la ZMAO refuse le remplacement du CFA par l’ECO

L’adoption proposée de l’Eco comme monnaie unique pour sept pays francophones et la Guinée Bissau a été rejetée par le Conseil de convergence de la zone monétaire ouest-africaine (ZMAO). Cet article a été initialement édité le 17 janvier 2020.« Le Conseil de convergence de la ZMAO tient à souligner que cette action n’est pas conforme à la décision de l’Autorité des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO d’adopter l’Eco comme nom d’une monnaie unique indépendante de la CEDEAO », ont annoncé les ministres des Finances et des Gouverneurs des banques centrales de la Zone monétaire ouest-africaine (ZMAO) à l’issue d’une réunion extraordinaire tenue jeudi 16 janvier à Abuja, au Nigeria.

La réunion, à laquelle ont assisté les ministres des Finances et les Gouverneurs des banques centrales de la Gambie, du Ghana, de la Guinée, du Libéria, de la Sierra Leone et du Nigeria, a recommandé qu’une réunion générale extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO soit convoquée pour discuter de la question.

La réunion a pris bonne note, avec préoccupation, de la déclaration du président de l’Autorité des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) du 21 décembre 2019 de donner au FCFA, le nouveau nom ECO en 2020.

« Le Conseil de convergence de la ZMAO réitère l’importance pour tous les pays membres de la CEDEAO d’adhérer aux décisions de l’Autorité des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO concernant la mise en œuvre de la feuille de route révisée du programme de monnaie unique de la CEDEAO », a poursuivi le communiqué.

Le 21 décembre 2019, huit pays à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée-Bissau, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, ont annoncé l’adoption de l’ECO à la place du franc CFA, dans le cadre de leur organisation commune dénommée UEMOA.

Eco : le Ghana préconise un taux de change flexible avec l’Euro

Le président du Ghana, Nana Akufo Addo s’est exprimé sur l’adoption de l’Eco comme monnaie unique ouest africaine, exhortant les membres de l’Union monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) à ne pas fixer sa parité avec l’Euro comme annoncé. Cet article a été initialement édité le 3 janvier 2020.Les 8 pays membres de l’UEMOA ont annoncé fin 2019 le passage en juillet 2020 du Franc cfa à la monnaie Eco.

L’annonce de l’introduction de la monnaie unique a suscité de nombreuses réactions dans les cercles politiques et économiques au Ghana, certains estimant que ce serait un gaspillage de l’argent du contribuable si le gouvernement accepte la nouvelle monnaie après avoir imprimé et mis en circulation de nouvelles coupures de 100 et 200 Cedis ghanéens.

Cité par le Ghanaian Times dans sa parution de vendredi, le président Nana Addo a déclaré que « le gouvernement est déterminé à faire tout son possible pour rejoindre les huit pays utilisant l’Eco, mais il ne veut pas que la monnaie soit fixée à l’Eco ».

Il a déclaré que son administration préconise un régime de taux de change flexible pour permettre à la monnaie de fonctionner selon l’offre et la demande.

Par ailleurs, le gouvernement ghanéen n’a pas encore déclaré en termes clairs si l’adoption du régime de taux de change flexible sera une condition à remplir avant que le Ghana n’adopte la monnaie.

Le Ghana, le Nigeria, la Gambie, la Guinée, le Liberia, le Cap-Vert et la Sierra Leone sont les seuls pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) non membres de l’Uemoa qui n’utilisent pas actuellement le Franc cfa. Ces pays n’ont pas encore décidé s’ils veulent ou non adhérer à l’Eco qui, à terme, vise à devenir la monnaie unique de la Cedeao.

Londres veut accentuer sa présence en Afrique francophone (ministère)

Dans un contexte d’incertitudes nées du Brexit, la Grande Bretagne cherche à accentuer sa présence dans les pays francophones d’Afrique, a déclaré lundi son ministère des Affaires étrangères et du Commonwealth.En 2016, la Grande Bretagne a voté en faveur d’une sortie de l’UE, et après des années de négociations sur un « divorce » mutuellement acceptable pour les deux parties, la nation insulaire semble prête à s’émanciper le 31 janvier.

Elle négocie avec l’UE pour quitter le bloc qu’elle a intégré en 1976, après une sérieuse réticence de la France, un poids lourd de l’UE, et une offensive diplomatique tout aussi frénétique de Londres pour courtiser les pays hors d’Europe, y compris l’Afrique.

Le Sommet Grande-Bretagne/Afrique sur le commerce et l’investissement, qui s’est ouvert ce 20 janvier à Londres, en est un bon exemple.

Cette ouverture vers l’Afrique a pris une tournure plus sérieuse il y a neuf mois, lorsque le ministre des Affaires étrangères, Jeremy Hunt a dirigé cette offensive diplomatique en Afrique francophone, en effectuant une visite au Sénégal, la première d’un haut fonctionnaire britannique dans ce pays d’Afrique de l’Ouest depuis 20 ans.

M. Hunt préconise une nouvelle offensive diplomatique britannique sur le continent, notamment dans les pays francophones où la Grande-Bretagne a traditionnellement joué un rôle plutôt modeste, mais qui, avec l’avènement du Brexit, pourrait être crucial pour assurer à Londres un climat post-Brexit plus favorable.

Au cours de son voyage au Sénégal, Hunt a pu voir comment la Royal Navy a formé les forces spéciales de la marine sénégalaise afin de protéger les nouvelles installations pétrolières et gazières offshore du pays.

Le Royaume-Uni a annoncé qu’il allait financer un nouveau programme de promotion de la langue anglaise de 4 millions de livres sterling dans les pays francophones et lusophones d’Afrique.

À Dakar, Jeremy Hunt a lancé le programme « English Connects » à l’Université Virtuelle du Sénégal.

Au cours des deux prochaines années, ce programme soutiendra l’enseignement et l’apprentissage de l’anglais dans les pays d’Afrique subsaharienne, où l’anglais n’est pas largement parlé.

Nigeria : La ZMAO refuse le remplacement du CFA par l’ECO

L’adoption proposée de l’Eco comme monnaie unique pour sept pays francophones et la Guinée Bissau a été rejetée par le Conseil de convergence de la zone monétaire ouest-africaine (ZMAO), qui s’est réuni jeudi à Abuja. »Le Conseil de convergence de la ZMAO tient à souligner que cette action n’est pas conforme à la décision de l’Autorité des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO d’adopter l’Eco comme nom d’une monnaie unique indépendante de la CEDEAO », a annoncé la réunion dans un communiqué publié à l’issue de la réunion extraordinaire des Ministres des finances et des Gouverneurs des banques centrales de la Zone.

La réunion, à laquelle ont assisté les Ministres des finances et les Gouverneurs des banques centrales de la Gambie, du Ghana, de la Guinée, du Libéria, de la Sierra Leone et du Nigeria, a recommandé qu’une réunion générale extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO soit convoquée pour discuter de la question.

La réunion a pris bonne note, avec préoccupation, de la déclaration du président de l’Autorité des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) du 21 décembre 2019 de donner au FCFA, le nouveau nom ECO en 2020″.

« Le Conseil de convergence de la ZMAO réitère l’importance pour tous les pays membres de la CEDEAO d’adhérer aux décisions de l’Autorité des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO concernant la mise en œuvre de la feuille de route révisée du programme de monnaie unique de la CEDEAO », a poursuivi le communiqué.

Le 21 décembre 2019, huit pays à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée-Bissau, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, ont annoncé l’adoption de l’ECO à la place du franc CFA, dans le cadre de leur organisation commune dénommée UEMOA.

Ghana : les nouveaux entraîneurs des équipes nationales de football connus

La Fédération ghanéenne de football (GFA) a choisi six nouveaux entraîneurs pour diriger les différentes équipes nationales, a appris APA mercredi.Il s’agit d’Ibrahim Tanko, pour l’équipe B des Black Stars ; Abdul Karim Zito pour les Black Satellites ; Mercy Tagoe pour Black Queens; Yusif Bassigi, pour les Black Princesses ; Baba Nuhu pour les Black Maidens et Joyce Boatey-Agyei, pou l’équipe nationale féminine des mins de 15 ans.

Ils dirigeront divers comités techniques reconstitués par le GFA, après la dissolution des différents comités techniques des équipes de football.

En attendant, APA a appris que 20 arbitres ghanéens avaient reçu leurs badges FIFA. Il s’agit de 12 hommes et de 8 femmes arbitres.

La guerre commerciale avec le Nigéria inquiète Accra

Le président ghanéen, Nana Akufo-Addo a exprimé son inquiétude concernant la guerre commerciale entre les commerçants de son pays et du Nigeria, avant d’appeler à des mesures urgentes pour résoudre ce problème.Le président a assuré que des pourparlers sont en cours pour résoudre la crise, exhortant les commerçants ghanéens à cesser de verrouiller les magasins appartenant à des étrangers, ce qui constitue une violation de la loi.

S’exprimant lors d’une cérémonie d’adieux du Haut-Commissaire nigérian sortant, Olufemi Michael Abikoye, au palais présidentiel, le dirigeant ghanéen a déclaré que son pays continuera à ouvrir ses portes au Nigeria car, les deux pays sont des « amis » qui peuvent résoudre à l’amiable leurs problèmes et favoriser le développement socio-économique.

« Nous devons trouver une solution le plus rapidement possible. Les questions commerciales, frontalières et nos propres problèmes internes avec les Nigérians impliqués dans le commerce de détail au Ghana sont des questions que des amis devraient pouvoir résoudre. Nous espérons que ces problèmes vont être résolus et menés à terme afin que nous puissions poursuivre ce développement social et économique sur un pied d’égalité et de manière positive », a déclaré Akufo-Addo.

Les membres du syndicat des commerçants ghanéens, le Ghana Union Traders sont sur le pied de guerre avec leurs homologues nigérians engagés dans le commerce de détail.

Joueur Africain de l’Année : le sacre écrit d’avance de Mané

Sadio Mané désigné sans surprise, mardi soir en Egypte, Joueur Africain de l’Année 2019, est le deuxième Sénégalais à graver en lettres d’or son nom au palmarès de ce trophée individuel décerné depuis 1992 par la Confédération africaine de football (Caf).L’ailier de Liverpool (Premier League anglaise), après s’être classé 3e en 2016 et 2017 avant de talonner son compère Mohamed Salah en 2018, monte enfin sur la plus haute marche du podium.

« Mané, Joueur Africain de l’Année. C’était une évidence parce qu’il a performé en club et en sélection. Il a gagné la Ligue européenne des Champions, la Supercoupe d’Europe et la Coupe du monde des clubs. Sadio a guidé le Sénégal à la finale de la Coupe d’Afrique des Nations. Dans toutes ces victoires, il a été très décisif. Il mérite donc cette récompense », a soutenu Arafat Hamrouni, journaliste sportif tunisien.

Sadio Mané était en concurrence avec l’Algérien Riyad Mahrez et l’Egyptien Mohamed Salah. Battu chez lui, lors de la précédente édition des Caf Awards, l’enfant de Bambaly (400 km au Sud de Dakar) a ainsi pris sa revanche sur le numéro 10 des Pharaons à Hurghada, ville située à 550 km du Caire, la capitale égyptienne.

« L’avantage de Mané sur Salah découle (principalement) de leurs résultats à la Coupe d’Afrique des Nations 2019. Par rapport à Mahrez, Liverpool a gagné plus de trophées que Manchester City », a souligné M. Hamrouni.

En effet, le Sénégal a disputé la finale de la Can (défaite 0-1 contre l’Algérie) là où l’Egypte a été piteusement éliminée par l’Afrique du Sud (0-1) en huitièmes de finale.

De plus, les trois titres des hommes de Jürgen Klopp pèsent plus lourd dans la balance que la Premier League et les deux Coupes domestiques conquises par les Citizens.

Sadio Mané devient le second lauréat sénégalais du trophée majeur de la Caf, dix-huit ans après le dernier couronnement d’El Hadj Ousseynou Diouf (Joueur Africain de l’année en 2001 et 2002).

Durant l’année civile écoulée, l’international sénégalais (27 ans, 1m75 et 69 kg) a inscrit, toutes compétitions confondues, la bagatelle de 35 buts. En détail, l’attaquant au flair aiguisé a planté 31 banderilles avec les Reds (24 en Premier League, 5 en Ligue européenne des Champions puis 2 en Supercoupe d’Europe) et  4 en équipe nationale.

L’ancien pensionnaire de Génération Foot (Sénégal), l’un des chouchous d’Anfield Road, a trôné en tête du classement des buteurs du championnat d’Angleterre avec 22 pions en compagnie de Salah et Pierre-Emerick Aubameyang (Gabon).

« Sadio Mané a changé de personnalité le jour où Mohamed Salah a été élu Joueur Africain de l’Année en janvier 2018 à Dakar, au Sénégal. Le joueur qui a perdu ce trophée est différent de celui qu’on a vu après. En termes d’orgueil, de prise de responsabilité et d’audace, il s’est métamorphosé », a indiqué le psychologue Khalifa Diagne.

Dans la foulée du plébiscite du Pharaon (Salah), le Lion (Mané) a promis, avec fermeté, à ses concitoyens la récompense ultime pour tout joueur du continent. Ce jour-là, sur le plateau de la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS, publique), « il a exprimé un moi très fort en affirmant ses capacités à remplir la tâche », s’est souvenu M. Diagne.

Et comme on pouvait s’y attendre, le leader technique des Lions a aimanté des distinctions personnelles : Onze d’Or du magazine français Onze Mondial, Prix Eusebio du site We are new africans (Wana) et Ballon d’Or sénégalais pour la sixième année de suite.

En outre, Mané est le meilleur joueur de l’année selon le média spécialisé So Foot. Au classement du Ballon d’Or France Football, l’ex-messin a fini à la quatrième place en glanant 347 points. Son poursuivant Mo Salah (5e) a accusé un retard de 169 points et l’écart qui sépare Sadio de Mahrez (10e) est conséquent : 314 points.

Ce sont les sélectionneurs, les directeurs techniques nationaux et les capitaines des équipes nationales A des associations membres de la Caf qui élisent le Joueur Africain de l’Année.

Eco : le Ghana préconise un taux de change flexible avec l’Euro

Le président du Ghana, Nana Akufo Addo s’est exprimé sur l’adoption de l’Eco comme monnaie unique ouest africaine, exhortant les membres de l’Union monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) à ne pas fixer sa parité avec l’Euro comme annoncé.Les 8 pays membres de l’UEMOA ont annoncé fin 2019 le passage en juillet 2020 du Franc cfa  à la monnaie Eco.

L’annonce de l’introduction de la monnaie unique a suscité de nombreuses réactions dans les cercles politiques et économiques au Ghana, certains estimant que ce serait un gaspillage de l’argent du contribuable si le gouvernement accepte la nouvelle monnaie après avoir imprimé et mis en circulation de nouvelles coupures de 100 et 200 Cedis ghanéens.

Cité par le Ghanaian Times dans sa parution de vendredi, le président Nana Addo a déclaré que « le gouvernement est déterminé à faire tout son possible pour rejoindre les huit pays utilisant l’Eco, mais il ne veut pas que la monnaie soit fixée à l’Eco ».

Il a déclaré que son administration préconise un régime de taux de change flexible pour permettre à la monnaie de fonctionner selon l’offre et la demande.

Par ailleurs, le gouvernement ghanéen n’a pas encore déclaré en termes clairs si l’adoption du régime de taux de change flexible sera une condition à remplir avant que le Ghana n’adopte la monnaie.

Le Ghana, le Nigeria, la Gambie, la Guinée, le Liberia, le Cap-Vert et la Sierra Leone sont les seuls pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) non membres de l’Uemoa qui n’utilisent pas actuellement le Franc cfa. Ces pays n’ont pas encore décidé s’ils veulent ou non adhérer à l’Eco qui, à terme, vise à devenir la monnaie unique de la Cedeao.

Le Ghana critiqué pour sa position sur l’Eco

Une partie de la population ghanéenne a décrit l’annonce du gouvernement, qui s’est dit prêt à accepter l’Eco comme monnaie unique pour tous les pays d’Afrique de l’Ouest en 2020, estimant que c’est un gaspillage de l’argent du contribuable.Le rappeur controversé et membre du Nouveau parti patriotique (NPP, au pouvoir), Kwame Asare Obeng, connu sous le nom de A Plus, s’est joint au débat critiquant le gouvernement pour ce qui est, selon lui, un gaspillage de l’argent public après avoir imprimé de nouveaux billets de cedi.

En réponse aux nouvelles concernant la volonté du gouvernement d’accepter une monnaie unique pour tous les pays de la CEDEAO, Asare Obeng s’est demandé pourquoi le gouvernement NPP a alors introduit de nouveaux billets dans l’économie s’il savait qu’il finirait par la laisser tomber en faveur de l’Eco.

« Le gouvernement affirme que d’ici 2020, nous utiliserons l’Eco. Huit (8) pays utiliseront cette monnaie. Vous saviez que vous seriez éventuellement d’accord avec cela, mais vous avez quand même imprimé de nouvelles coupures de 100 et 200 cédi ghanéen qui pèse sur l’économie du pays », a-t-il dit à un média local à Accra mardi.

Kofi Gyakye, un journaliste économique, a également soutenu que si le gouvernement accepte la monnaie unique de la CEDEAO, cela signifie que les nouveaux billets imprimés il y a environ un mois seront gaspillés et que quelqu’un devrait être tenu responsable des pertes financières subies par l’Etat.

Ama Clara Mensah, un petit commerçant, a également formulé des plaintes similaires.

D’autres comme Yaw Okyere Boahene, un opérateur de transport a déclaré que le gouvernement n’est peut-être pas sûr d’accepter la monnaie unique, c’est pourquoi il a imprimé les nouveaux billets et que lorsque cela sera nécessaire, ces billets pourraient être retirés au profit de l’Eco.

Le gouvernement du Ghana a indiqué dans un communiqué de presse lundi avoir pris note de la récente déclaration faite le samedi 21 décembre 2019 par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), par l’intermédiaire d’Alassane Ouattara, le président de la Côte d’Ivoire, sur la décision prise par les huit Etats ouest-africains membres du bloc régional d’adopter une monnaie unique, l’Eco, à partir de 2020.

« C’est une décision que le Ghana applaudit chaleureusement. C’est un bon témoignage de l’importance qui est accordée non seulement à l’établissement d’une union monétaire, mais aussi à un plus large agenda d’intégration ouest-africaine », a-t-il déclaré.

Le gouvernement ghanéen dit être déterminé à faire tout son possible pour permettre au Ghana de se joindre aux membres de l’UEMOA dans l’utilisation de l’Eco parce que cela contribuera à éliminer les obstacles commerciaux et monétaires, à réduire les coûts de transaction, à stimuler l’activité économique et à élever le niveau de vie.

Le Ghana exhorte les autres États membres du groupement régional à œuvrer rapidement à la mise en œuvre des décisions des autorités de la CEDEAO, notamment en adoptant un régime de taux de change flexible, en instituant un système fédéral pour la Banque centrale de la CEDEAO, et d’autres critères de convergence connexes convenus afin de garantir la réalisation des objectifs de la monnaie unique.

L’« Année du retour » a rapporté près de 2 milliards de dollars au Ghana

Le Ghana a réalisé 1,9 milliard de dollars grâce à sa campagne dénommée « Année du retour », destinée à encourager les Africains de la diaspora à rentrer chez eux et à investir dans l’économie.La ministre ghanéenne du Tourisme, Barbara Oteng-Gyasi qui a annoncé la nouvelle lors de l’inauguration d’un centre touristique à Anomabo, dans la région centrale du pays, a déclaré que l’initiative avait été très fructueuse, les devises étrangères provenant du coût des voyages en avion, de l’hébergement à l’hôtel, des tarifs de transport, ainsi que d’autres importants événements de divertissement.

L’ « Année du retour » lancée en septembre 2018 marque les 400 ans de la traite négrière sur les côtes de l’Afrique de l’ouest, et le président ghanéen, Nana Addo Dankwa Akufo Addo en a profité pour convaincre les Africains de la diaspora de rentrer chez eux et d’investir dans le pays.

Cette initiative a vu un éventail de célébrités à travers le monde se rendre au Ghana pour explorer, apprendre et apprécier leurs racines, ainsi que pour s’unir aux Africains du continent.

Parmi les éminentes personnalités clés ayant honoré cet évènement, figurent Nancy Patricia Pelosi, Présidente de la Chambre des Représentants des Etats-Unis et une foule d’acteurs et d’actrices hollywoodiens, ainsi que de comédiens comme Steve Harvey, Nicole Ari Parker, Diggy Simmons et Micheal Jai White, Ludacris, Cardi B et Bozoma Saint John, qui ont passé plusieurs semaines au Ghana.

Cacao: le différentiel de revenu décent, un « coup réussi » par Abidjan et Accra en 2019

Le Différentiel de revenu décent de 400 dollars la tonne de cacao (243 500 Fcfa), mécanisme de prix au profit des paysans, obtenu auprès des chocolatiers par la Côte d’Ivoire et le Ghana, deux pays cumulant 62% du marché mondial, est un « coup réussi », selon des producteurs, qui s’inquiètent cependant de la durabilité de cet accord.Kanga Koffi, le président de l’Association nationale des producteurs de café et de cacao de Côte d’Ivoire (Anaproci), lui, se félicite du fait que tous les acteurs majeurs du cacao à l’échelle mondiale, acceptent aujourd’hui que le prix plancher soit mis en œuvre, ce qui est une « avancée notable ».

Avant, dit-il, « la question de prix plancher n’existait pas ». Ce Différentiel de revenu décent devrait permettre d’accroître les revenus des producteurs lorsque cela entrera en vigueur lors de la campagne 2020-2021. En Côte d’Ivoire, le prix minimum garanti aux producteurs pour la campagne en cours (2019-2020) est de 825 Fcfa le Kg. Il est défini en fonction du prix CAF (Coût, assurance, fret) avec une part de 60% au producteur.   

Le mécanisme de Différentiel de revenu décent «est-ce que c’est un truc qui perdure ? », s’interroge Maurice Sawadogo, le président des agriculteurs d’Abengourou, une zone cacaoyère dans l’Est ivoirien, pour qui il faut juguler l’offre et la demande pour garantir un prix rémunérateur aux paysans. 

Pour le président de la Fédération des organisations des producteurs de café-cacao de Côte d’Ivoire (FOPCC), Kambou Sié, « c’est une aventure salutaire » quand on sait qu’ « un tel accord peut envoyer plus de 500 milliards de Fcfa dans le revenu des producteurs ». 

Ce différentiel de revenu descend devrait aller « directement aux producteurs », s’est réjoui  M. Kambou Sié, tout en saluant le lobbying exercé par Accra et Abidjan qui ont décidé de « réparer cette injustice » pour une filière qui engrange plus de 120 milliards de dollars par an dans le monde avec seulement une part entre 5 et 6% pour les pays producteurs.  

Pour stabiliser sa production de cacao, estimée à environ 2 millions de tonnes afin de ne pas contribuer à la chute des cours mondiaux, le Conseil café-cacao de Côte d’Ivoire, organe de régulation de la filière, a décidé de suspendre la production et la fourniture de semences aux paysans. 

« Nous sommes en train de faire le recensement des producteurs, d’abord pour régler le problème de la traçabilité et ensuite mieux connaître les producteurs en termes d’effectif pour programmer avec eux » la quantité à produire, a avait déclaré à l’ouverture de la campagne 2019-2020 Yves Brahima Koné, le directeur du Conseil café-cacao, organe de régulation.  

La volonté actuelle du Conseil café-cacao est affichée. Ne plus permettre la création de nouvelles plantations. Pour M. Yves Brahima Koné, « il n’est pas pertinent » de lancer un vaste programme de plantations au risque de contribuer à la chute des prix sur le marché mondial.

Cette mesure devrait permettre en outre de renouveler les plantations à travers le pays sans augmenter l’offre. L’ICCO, organisation internationale en charge du cacao, prévoit toutefois une augmentation de la production de « 5% en Afrique d’ici à l’horizon 2020 ». Ce qui pourrait déjouer le mécanisme de revenu décent obtenu par Accra et Abidjan. 

Durabilité du cacao

Si la Côte d’Ivoire et le Ghana, gardent le leadership de la production du cacao à l’échelle internationale, ces deux pays voisins peuvent influer sur le prix plancher, jouant sur l’offre et la demande. A contrario, les aléas climatiques et d’autres facteurs exogènes peuvent remettre en cause l’accord entre ces deux pays.

La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial avec près de 2 millions de tonnes, et le Ghana, deuxième producteur mondial, avaient décidé de proposer aux industriels du chocolat et aux négociants un prix plancher de 2 600 dollars US (1,5 million) la tonne, en dessous duquel ils ne vendraient pas le cacao de leurs producteurs.

Un mécanisme garantissant le prix plancher de 2600 dollars US tonnes a été expliqué, les 11 et 12 juin 2019 à Accra, aux industriels du chocolat. Mais, le cacao étant coté à la Bourse de Londres et de New-York, et connaissant des fluctuations des cours, les chocolatiers ont souhaité une autre option plus flexible à accompagner.    

Discuté par les industriels du chocolat et les organes de régulation de la Côte d’Ivoire et du Ghana pendant plusieurs mois, un nouvel mécanisme de prix plancher basé sur le Différentiel du revenu décent, a reçu « l’adhésion de toutes les parties prenantes de la chaînes du cacao en tant que système permettant de servir un revenu décent aux paysans ».  

Les chocolatiers, eux, se sont montrés très regardant sur, entre autres, les questions de destruction massive de la forêt, qui menacent le couvert végétal, ainsi que le travail des enfants dans les plantations, des sujets pour lesquels l’Etat ivoirien et celui du Ghana sont impliqués pour éradiquer ces phénomènes.

Conscients que la durabilité de la filière englobe également les questions environnementales et sociétales, ces deux pays voisins de l’Afrique de l’Ouest ont organisé des rencontres les 10 et 11 septembre 2019 à Abidjan pour aborder de façon spécifique ces questions avec les industriels et les chocolatiers.

Certification et taxes

Depuis le 23 décembre 2019, 352 structures intervenant dans la filière cacao en Côte d’Ivoire dont les entités de certification, les exportateurs, les centres d’achats, les sociétés coopératives, sont soumis à la mise en œuvre des projets de certification et des programmes de durabilité au titre de la campagne 2019-2020, indique une note de la direction générale du Conseil café-cacao. 

Pour la campagne en cours, 2019-2020, « il nous revient qu’aujourd’hui le Conseil a décidé de prendre encore 5 Fcfa par Kg sur tous les producteurs qui sont engagés dans le processus de certification », au prorata du tonnage qui est livré via les différentes structures des exportateurs, affirme M. Kanga, jugeant cela « regrettable ». 

M. Kanga qui note plusieurs taxes sur le cacao en Côte d’Ivoire, relève que le Droit unique de sortie (DUS) et les taxes d’enregistrement donnent, en cumul une « moyenne de 403 milliards Fcfa par campagne qui est prélevé sur les producteurs, soit une moyenne de 200 Fcfa prélevé au Kg sur le producteur ivoirien ».

En marge de cela, il y a le fonds d’investissement agricole, qui est une autre parafiscalité et le fonds d’investissement en milieu rural, qui donnent tous deux « une moyenne de 15 milliards Fcfa prélevés sur les producteurs ivoiriens par campagne », a-t-il ajouté. 

Il avance par ailleurs « un prélèvement moyen de 5,2 milliards Fcfa qui est prélevé sur les producteurs, en outre, le budget de fonctionnement du Conseil qui est de l’ordre de 21 milliards Fcfa, également prélevé sur le producteur ivoirien » puis « le droit de pesage qui est de 1,5 milliard Fcfa ». Pour lui, les taxes et la parafiscalité réduisent le prix garanti aux producteurs.    

« La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao est dernier en prix et c’est incompréhensible », s’insurge M. Kanga Koffi, mentionnant que « le Ghana est à 925 Fcfa/Kg contre 825 Fcfa pour la Côte d’Ivoire, le Cameroun 1 080 Fcfa bord champ et le Brésil 1 275 Fcfa bord champ ».

Lors d’un atelier de l’Organisation mondiale du producteur de café cacao tenu au Ghana du 8 au 11 décembre 2019, le Cocoa Board (organe de régulation du cacao au Ghana) a d’ailleurs annoncé qu’ « après décembre le prix du cacao bord champ va augmenter », a fait savoir M. Kanga qui participait à cette rencontre, estimant que le produit se comporte bien.  

Par ailleurs, « l’utilisation de ces fonds (prélevés aux producteurs ivoiriens) ne vont pas vers les destinations indiquées », a fait observer M. Kanga Koffi, déplorant que les produits phytosanitaires soient « vendus par les agents du Conseil café-cacao » alors que certains producteurs n’ont pas accès à ces accessoires.      

Le swollen shoot, un ravageur     

Le virus du swollen shoot également appelé « le Sida du cacao », « continue de faire des ravages, aujourd’hui, dans la zone de Vavoua, Bouaflé, Saioua », dans l’Ouest et le Centre-Ouest de la Côte d’Ivoire, selon M. Kanga Koffi, qui note que « la maladie avance à grand pas ». 

Tous les vergers sont laissés pour compte parce que l’appui a « circonscrit certaines zones » à traiter, a-t-il souligné, avant d’ajouter que « des planteurs sont dans le deuil, et des gens qui avaient 15 hectares se retrouvent aujourd’hui avec moins de un hectare et ne peuvent récolter un à deux sacs de cacao ».   

« On lance un cri de cœur », dit-il, tout en invitant l’Agence nationale d’appui au développement rural (Anader), à accompagner davantage les planteurs afin de circonscrire ce fléau ravageur qui a déjà décimé des dizaines hectares.  

« Nous avons environ 100 000 hectares à arracher sur trois ans », a indiqué en janvier 2018 le directeur général du Conseil café-cacao. A cette période, plus de 22 000 hectares de plantation avaient été déjà arrachés en Côte d’Ivoire.

L’Agence nationale d’appui au développement rural (Anader) a notamment en charge la gestion des parcelles arrachées. Il est par ailleurs prévu l’accompagnement des producteurs avec le  »cacao Mercedes », une variété ivoirienne qui a un rendement très élevé à l’hectare.