Le Maroc invite à un «combat sans relâche contre la corruption»

Le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, dans un message du Roi Mohammed VI aux chefs d’Etat de l’UA réunis à Noukchott, a invité les gouvernements africains à mener un « combat sans relâche contre la corruption », au motif que celle-ci mine tout effort de développement et « sape l’Etat de droit».«Nous le savons tous, la dynamique en cours masque malaisément une réalité moins radieuse. Trop de tentatives et de difficultés minent encore les efforts qui conduiront au développement. Parmi les obstacles majeurs, se dresse le mal endémique de la corruption qui ronge nos sociétés», a dit M. Bourita, lisant le message du Roi Mohammed VI, à l’ouverture, dimanche à Nouakchott, de la 31ème session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA, dont le sommet est axé sur la lutte contre la corruption.

«La corruption, selon le ministre qui conduit la délégation marocaine à cette rencontre, n’est pas seulement un mal moral et ethnique. La corruption a aussi un coût économique qui grève le pouvoir d’achat des citoyens et notamment des plus pauvres. Dans certains secteurs d’activité, elle représente 10% du coût de production. La corruption pervertit les règles de la démocratie et sape l’Etat de droit ; elle dégrade la qualité de vie et favorise la criminalité organisée, l’insécurité et le terrorisme ».

Selon lui, partout à travers l’Afrique, il est constaté des signes positifs et des efforts soutenus pour freiner la corruption et les mesures prises portent leurs fruits avec des progrès visibles.

«Dans le combat sans relâche contre la corruption, a indiqué Nasser Bourita, certains pays africains, et ils sont nombreux, obtiennent de meilleurs résultats que d’autres, parfois plus développés. Ces modèles nous engagent tous à suivre la même voie. Les réformes institutionnelles entreprises au sein de l’UA contribueront également à faire émerger une culture de la lutte contre ce fléau».

Le Maroc, conscient des effets dévastateurs de la corruption, a décidé, selon le chef de la diplomatie du royaume chérifien  de ne ménager aucun effort pour en venir au bout. Ainsi, s’est-il doté en 2015 d’une Stratégie nationale de lutte contre la corruption dont la mise en œuvre a été confiée à une Commission nationale anti-corruption.

« S’étalant sur dix ans, elle (la stratégie) vise à l’horizon 2025, à inverser la tendance de manière visible et irréversible, à renforcer la confiance des citoyens et enfin à améliorer l’intégrité et le climat des affaires, tout en renforçant le positionnement du Royaume à l’international », a encore dit Bourita.

Parallèlement, le Maroc a constitutionnalisé l’instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption, élargissant ainsi ses prérogatives et renforçant sa mission de veille.

« Conformément à la nouvelle législation, elle renforcera l’action pluridimensionnelle menée concomitamment par le gouvernement et le pouvoir judiciaire en ce domaine », a conclu Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Maroc.

Gabon : 40% du personnel de la présidence remis à son lieu d’origine (officiel)

Quatante pour cent du personnel employé par la présidence de la République gabonaise a été remis à la disposition de son administration d’origine, annonce le communiqué du conseil des ministres, expliquant que cette mesure entre dans le cadre de la poursuite de la réduction du train de vie de l’Etat,

Selon le communiqué du conseil des ministres dont APA a reçu copie samedi, près de la moitié des établissements et agences publics ont été supprimés.  Par ailleurs, les voyages en classe d’affaires pour les déplacements en avion sont interdits, à l’exception des membres du gouvernement et assimilés.

Le reste des responsables feront leurs voyages en classe économique.

Il a été également décidé d’interdire l’acquisition des véhicules de plus de 30 millions de FCFA dans toute l’administration et autres service publics.

Au cours de conseil des ministres tenu vendredi, le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, a qualifié de tournant historique la phase des réformes engagées avant d’instruire le gouvernement à appliquer intégralement ces mesures qui permettront non seulement l’équilibre et l’assainissement des finances publiques, mais également de redynamiser l’économie du pays.

Sierra Léone : dissolution de tous les conseils d’administration

Tous les conseils de gestion et de contrôle des organismes parapublics et d’autres institutions gouvernementales en Sierra Léone ont été dissous, a annoncé mardi la présidence de la République.La décision, a déclaré la State House dans un communiqué, intervient à un moment où le gouvernement s’est embarqué dans une expérience de restructuration de ces institutions, dont la dissolution est la première étape.

Notre source précuise que les organes de surveillance qui ont été récemment constitués étaient été exemptés de dissolution.

Sont également exemptées cinq institutions existantes, à savoir la Commission électorale nationale, la Commission du service judiciaire et juridique, la Commission de réforme du droit, la Commission du service d’enseignement de la Sierra Léone et le Conseil national des récompenses techniques, professionnelles, entre autres.

La Présidence a précisé qu’en attendant que les nominations pertinentes soient faites, la gestion de tous les conseils dissous et les organes de surveillance ont reçu l’ordre de « demander des éclaircissements » du Secrétaire du président sur les questions qui nécessitent l’approbation des conseils d’administration.

C’est le dernier ordre de limogeage du nouveau gouvernement du président Julius Maada Bio. Et il pourrait susciter d’autres inquiétudes chez ses détracteurs, notamment l’opposition représentée par le All People’s Congress (APC), sous le gouvernement duquel les chefs de toutes ces institutions dissoutes ont été nommés. Beaucoup des fonctionnaires qui ont perdu leur emploi sont considérés comme des sympathisants ou sympathisants de l’APC.

Mardi dernier, une coalition d’organisations de la société civile connue sous le nom de ‘Standing Together for Democracy Consortium’ (Consortium Ensemble Debout pour la démocratie) a mis en garde contre le licenciement massif, qui pourrait, selon ses dirigeants, mettre en péril l’unité nationale.

Gabon : 70 milliard à économiser avec la réduction du train de vie de l’Etat

Le porte-parole de la présidence de la République gabonaise, Ike Ngouoni a annoncé, mardi soir à Libreville, que la suppression des salaires des présidents des conseils d’administrations (PCA) des établissements publics ou société d’Etat et la diminution des avantages accordés aux anciens présidents d’institution à la retraite permettront d’économiser 70 milliards de FCFA par an.Au cours d’une conférence de presse, M. Ike Nguoni a expliqué qu’il s’agit non seulement la suppression des salaires mensuels des PCA, mais de supprimer également leurs cabinets. Ces PCA se borneront désormais à percevoir les jetons de présence au terme de la tenue des conseils d’administrations.

Concernant la réforme des avantages accordés aux anciens présidents d’institutions à la retraite (anciens Premiers ministres, anciens présidents de l’Assemblée nationale, anciens présidents du Sénat et anciens présidents du Conseil économique et social), le porte-parole de la présidence de la République a dit qu’ils verront leurs traitements sérieusement réduits.

Ces mesures iront de la réduction du budget de fonctionnement, du nombre et de la qualité des véhicules à la réduction du personnel domestique affecté à ces différents anciens dignitaires.

D’autres mesures ont également été annoncées, allant de la mise sur bon de caisse des agents publics dès la fin du mois de juillet prochain à la réduction des frais des missions des ministres et hauts cadres hors du pays.

Lors du conseil des ministres du 21 juin 2018, une batterie des mesures a été égrenée notamment la baisse de la masse salariale dans la fonction publique, la diminution du nombre des ministres.

Nigéria : Buhari veut une enquête sur la vente des terres de l’armée

Le gouvernement nigérian va enquêter sur des cas signalés de vente illégale de terres appartenant à l’armée, a promis le président Muhammadu Buhari.Recevant lundi des chefs traditionnels et des leaders d’opinion venant de l’Urhobo Progress Union, Buhari a déclaré que la prétendue vente des terres offertes aux autorités militaires à travers le pays ne serait pas tolérée, affirmant que toute personne capturée ou impliquée dans l’affaire serait poursuivie en conséquence.

« J’ai pris bonne note de votre délégation qui indique que des terres que la communauté a données à l’armée étaient vendues. Donc, je suis contraint d’appeler les ministères concernés, en l’occurrence les ministères de la Défense et des Affaires intérieures à se saisir du dossier pour trouver les responsables qui ont abusé de votre geste de générosité à l’égard de l’armée et pour les juger. Je vous en donne ma parole », a-t-il dit à ses visiteurs.

Au sujet des appels à la restructuration du pays, le président a désapprouvé la méthode et la manière dont certains individus ou groupes font de tels appels, affirmant que beaucoup d’entre eux avaient un intérêt plutôt provincial que national.

Selon lui, certains points de vue exprimés au sujet de la restructuration du pays ne sont pas coordonnés et que ces requêtes ne peuvent pas être soutenues constitutionnellement.

Le Nigéria en tête du classement mondial du taux d’extrême pauvreté

Le Nigéria a dépassé l’Inde en tant que pays ayant le plus grand nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté, selon un nouveau rapport de World Poverty Clock.Le rapport note que la pauvreté extrême au Nigéria augmente de six personnes par minute, soit le nombre le plus élevé au monde.

En revanche, l’Inde connaît une baisse de son niveau d’extrême pauvreté, précise le rapport rendu public mardi.

A la fin du mois de mai 2018, l’enquête montre que le Nigéria comptait environ 87 millions de personnes vivant dans le seuil d’extrême pauvreté, contre 73 millions en Inde.

Le rapport a également indiqué qu’en Afrique, le Congo pourrait bientôt dépasser l’Inde en tant que numéro deux, tandis que l’Afrique pourrait accueillir 3,2 millions de personnes supplémentaires vivant dans l’extrême pauvreté d’ici à la fin de 2018.

Avec ces résultats, les Objectifs de Développement Durable (ODD) pourraient ne pas être atteints en 2030, même si l’Afrique fait face à une augmentation importante de sa population.

Selon l’ONU, d’ici 2050 il y aura environ 2,2 milliards de personnes de plus dans le monde et plus de la moitié proviendra d’Afrique. Elle prédit que le Nigéria deviendra le troisième plus grand pays du monde d’ici à cette date.

Le rapport de World Poverty Clock indique, en outre, que sur les 10 pays figurant sur cette liste, seule l’Éthiopie est en voie de réaliser l’ODD des Nations Unies visant à mettre fin à l’extrême pauvreté d’ici 2030.

En dehors du top 10, renseigne-t-on, seuls le Ghana et la Mauritanie sont sur la bonne voie de réaliser cet objectif.

Selon le rapport, le Nigéria arrive en tête avec 86,9 millions de personnes et est suivi de près par la République Démocratique du Congo (RDC) avec 60,9 millions de personnes.

L’Éthiopie suit avec 23,9 millions de personnes, suivie par la Tanzanie avec 19,9 millions de personnes.

Le Mozambique vient ensuite avec 17,8 millions d’habitants, tandis que le Kénya compte 14,7 millions de personnes vivant dans l’extrême pauvreté.

Congo : campagne de vulgarisation de la nouvelle loi foncière

Le ministre congolais des Affaires sociales et du Domaine public, chargé des relations avec le parlement, Pierre Mabiala, a lancé la campagne de vulgarisation de la nouvelle loi sur la gouvernance foncière qui fixe les règles d’occupation et d’acquisition des terres et terrains au Congo sans oublier les sanctions encourues par les contrevenants au texte judiciaire.« Pour éviter l’anarchie dans l’acquisition des terres et des terrains, cette loi réaffirme la création d’un guichet unique foncier pour faciliter l’accomplissement des formalités de création, de délivrance des titres fonciers et de mise à jours des propriétés, à bref délai et coûts modérés», a indiqué le ministre, lundi à Brazzaville.

Promulguée le 13 juin dernier par le chef de l’Etat congolais, la loi sur le gouvernance foncière énonce dans ses 54 articles une classification claire des terres et terrains, clarifie la notion de propriété foncière, permet l’accès de la femme à la propriété foncière, les conditions d’acquisition des terres et terrains par les congolais et les étrangers. Elle fixe en outre des sanctions pénales, civiles et administratives à l’endroit des contrevenants.

Aux termes de la loi, il est notamment indiqué que l’occupation ou l’acquisition des terres du domaine rural n’est réservée qu’aux Congolais. Partant de là, les étrangers établis sur le territoire congolais doivent bénéficier d’autorisations expresses pour occuper ces terres par voie réglementaire ou baux emphytéotiques.

Par ailleurs, la loi interdit l’occupation par les Congolais des terres et terrains en zones non constructibles : zones montagneuses, versants des montagnes sablonneuses dont les pentes sont supérieures à 5%, et aires protégées. Ces interdictions ont été prises en prévention « des phénomènes naturels dangereux pour la vie des populations comme les érosions, les glissements de terrains », explique la loi.

Les peines pour les personnes qui occupent les terres ou terrains sans autorisation de l’Etat vont de six mois à cinq ans d’emprisonnement ferme et d’une amende de 500.000 à 5.000.000 FCFA.

Ceux qui occupent illégalement des terres ou terrains appartenant à autrui ou procèdent à la vente sont punis d’un emprisonnement d’un an au moins à cinq ans au plus, assortie d’une amende de 500.000 FCFA à 3 millions de FCFA.

Quiconque vend à plusieurs personnes la même terre ou la même parcelle de terrain est puni d’un emprisonnement d’un an au moins à cinq ans au plus et d’une amende de 1 à 5 millions de F.CFA.

« A travers cette loi, le Congo parvient à réguler sa gouvernance foncière et domaniale grâce à laquelle les terrains ne seront mobilisés, occupés ou attribués que pour leur bon usage économique et social », a affirmé le ministre, soulignant à ce propos que « Les investisseurs nationaux et étrangers peuvent user des terres du Congo afin de réaliser leurs projets en toute sécurité à travers cette loi (…) qui innove la gouvernance foncière au Congo, gage de la diversification de l’économie congolaise ».

Sénégal : la réforme foncière est au point mort (Acteur)

La réforme foncière au Sénégal est au point mort et c’est la grande déception pour les membres de la commission, les membres du comité technique et même pour ceux qui étaient à la plénière, a déclaré dimanche à Dakar, le professeur Abdoulaye Dièye, membre du comité technique de la commission nationale de réforme foncière.Invité de l’émission « Objection » de la Sud FM (radio privée), M. Dièye a informé que c’est le président de la République, Macky Sall, qui n’a  toujours pas validé le rapport de la commission nationale de réforme foncière. Lors d’un conseil présidentiel, il aurait déclaré, selon le professeur Dièye, que « ce qu’on me propose est inacceptable parce que la commission donne tout le pouvoir aux collectivités locales et on sait ce qui se passe avec ces collectivités par rapport à la terre ».

Insistant sur ce point, le professeur Abdoulaye Dièye a nié tous les reproches que le président de la République avait portés sur la commission. « On a jamais proposé ce qu’il disait. Et cela veut dire qu’on a fait un mauvais compte rendu au président de la République, soit on a trompé le président de la République », a-t-il soutenu.

Face à cette situation, le professeur de droit à l’Université de Dakar informe que sa structure avait fait dix-neuf recommandations sur trois pages pour que le président lise mais jusqu’à nos jours rien n’est encore fait, « nous sommes dans cette incompréhension là et le président de la République n’a jamais appelé le président de la commission, le professeur Soran, pour lui demander pourquoi vous avez proposé cela », a-t-il encore dit.

Le document sur la réforme foncière est le fruit d’une large concertation qui a conduit ceux qui l’ont élaboré dans toutes régions et département du Sénégal et fait l’objet d’un atelier national qui l’a validé avant qu’il ne soit remis au président de la République.

Ses acteurs sont aujourd’hui « amers » parce que leur travail effectué pendant de longs mois n’a pas connu de suite. Et le professeur Dièye estime qu’il sera difficile d’obtenir un consensus comme celui qu’ils ont eu vu l’espoir que cette réforme suscitait après l’échec de celles enclenchées depuis 1990.

Parlant du littoral qui fait partie du domaine public de l’Etat et où il y a beaucoup de polémiques, le professeur Abdoulaye Dièye a souligné qu’il y a « beaucoup d’anarchie » à ce niveau.

« La loi de 1976 dit que le domaine public maritime fait partie du domaine public de l’Etat et il y a un principe fondamentale d’inaliénabilité qui interdit d’aliéner le domaine maritime de l’Etat. Il y a une petite exception : la possibilité de déclasser. Et parfois, on abuse sur ce point » pour occuper le littoral, a expliqué M. Dièye.

Poursuivant, il a informé que toute occupation le long des côtes doit être à 100 m de là où les vagues s’échouent. Cette distance revient à 25 m lorsqu’il s’agit des installations le long des fleuves.

« Moi j’ai l’habitude de dire en matière foncier, si on se fondait simplement sur le foncier pour savoir si on est un Etat de droit, on est loin d’un Etat de droit parce que tout simplement on ne respecte pas la législation », s’est désolé le professeur de droit.

La lutte contre la corruption, sujet du conclave des procureurs africains à Maputo

Le Comité exécutif de l’Association des procureurs africains (APA) s’est réuni, ce week-end à Maputo, pour plancher sur le rôle des magistrats dans la lutte contre la corruption.A l’ouverture de la rencontre, le président de cette association panafricaine, Hélder Gróz, a déclaré « qu’il est important de voir comment les procureurs doivent agir tout en respectant les principes de la légalité car, il s’agit d’une lutte complexe ».

Il s’agit de la deuxième réunion du Comité de l’APA, qui vise également à préparer la conférence annuelle des procureurs africains qui se tiendra cette année à Maurice en début novembre.

La rencontre a vu la participation de treize procureurs en provenance de l’Angola, de l’Égypte, de l’Ouganda, du Niger, du Rwanda, du Lesotho, de la République démocratique du Congo, de l’Afrique du Sud, de la Namibie, de la Tanzanie, de la Zambie, de la Guinée Conakry et du Mozambique.

Selon Gróz, en plus de la lutte contre la corruption, la question de l’éducation a également été abordée pendant ce conclave, ainsi que la coopération avec les Nations Unies pour renforcer la lutte contre les crimes environnementaux, la cybercriminalité et la traite des êtres humains.

Gouvernance en Afrique : L’auto-saisine recommandée pour une « indépendance » des IGE

Le président du Comité directeur du Forum des inspections générales d’Etat et institutions assimilées d’Afrique (FIGE), Théophile Ahoua N’Doli, a appelé samedi à Abidjan à une auto-saisine des entités de contrôle de l’ordre administratif en vue de leur « indépendance », à la clôture de la 8è réunion de l’organisation.
« On ne peut pas passer sous silence le pouvoir d’auto-saisine des IGE (Inspections générales d’Etat) qui apparaît comme un instrument et une prérogative de contrôle renforçant leur indépendance et leur crédibilité », a dit M. Théophile N’Doli,  l’IGE de Côte d’Ivoire. 

La réunion a appelé à la nécessité pour tous les États de trouver « un mécanisme pour préserver un minimum de ressources financières sûres et significatives à leur institutions supérieures de contrôle afin d’éviter qu’elles soient victimes des aléas de la programmation du budget de l’Etat ». 

Selon M. N’Doli, la dotation des IGE peut se faire sous forme de « fonds d’intervention spécifiques dédiés, des ressources issues de la parafiscalité, une fraction des recettes intérieures douanières et fiscales ou encore un budget spécial en fonction de leur programme ». 

Ceci devrait permettre à ces institutions d’être des « organes de veille et d’alerte » des autorités pour toutes les atteintes aux règles et aux principes de bonne gouvernance, ainsi que le respect de l’éthique professionnelle et de la déontologie dans l’administration publique. 

Pour le président du Comité directeur du FIGE, Ahoua N’Doli, « il devient urgent de développer une stratégie permettant une synergie avec la société civile et le grand public, sur les questions de bonne gouvernance, notamment par la mise en ligne d’un site Internet interactif ».  

Il a plaidé pour que soient multipliées les initiatives visant le partage d’expériences entre les structures en charge de la bonne gouvernance, tant à l’intérieur de chaque d’État qu’au plan international, ainsi que le renforcement des capacités des auditeurs. 

Le Comité directeur du FIGE a décidé de « limiter l’adhésion des membres, aux Institutions de contrôle de l’ordre administratif et structures de lutte anti-corruption et anti-fraude », a fait savoir son secrétaire exécutif, Hassan Issa Sultan,  l’IGE de Djibouti. 

Les participants ont en outre adopté le plan stratégique 2017-2022 soumis par le secrétariat exécutif. Il modifie la période couverte par le plan stratégique 2019-2025, sous réserve des observations avant d’être débattu à la 7è Assemblée générale du FIGE. 

Les prochaines assises  du Forum du Comité directeur des inspections générales d’État et institutions assimilées devraient se tenir à Nouakchott, en Mauritanie, notamment les 22 et 23 octobre 2018. Le FIGE, créé en 2006, regroupe actuellement 24 membres.

La 8è réunion du FIGE a été couplée avec le 5è colloque international de l’organisation. Elle s’est déroulée autour du thème : « Quelle inspection générale d’État pour la promotion de la bonne gouvernance en Afrique ? »

Togo : prise de fonction du nouveau Représentant-Résident du PNUD

Le Béninois Damien Mama, nouveau Représentant-Résident du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et Coordonnateur du Système des Nations Unies (SNU) au Togo, a pris fonctions samedi à Lomé.Ancien chef du Bureau des Opérations et de l’Etat de droit au sein de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo, M. Mama avait, la veille, présenté ses lettres de créances au président Faure Gnassingbé.

« Le Président de la République m’a assuré que le Togo restera engagé pour les ODD et ensemble, nous allons adopter une approche concrète. Nous n’allons pas nous focaliser sur les discours mais nous allons travailler concrètement à transformer la vie des populations », a indiqué le nouveau représentant du PNUD.

Il remplace la Sénégalaise Khardiata Lo N’Diaye qui a occupé le poste 6 années durant.

Côte d’Ivoire: les députés déclareront leur patrimoine à partir de lundi

Les députés ivoiriens déclareront leur patrimoine à partir de lundi auprès de la Haute Autorité pour la bonne gouvernance (HABG), un organe de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées dans le pays, a appris APA vendredi de source officielle dans la capitale économique ivoirienne.« M. Soro Kigbafori Guillaume informe mesdames et messieurs les députés qu’une équipe de la Haute autorité pour la bonne gouvernance sera présente au palais de l’Assemblée nationale du lundi 25 au mercredi 27 juin 2018», rapporte une note d’information de l’institution parlementaire ivoirienne, soulignant que cette équipe de la HABG « procédera à l’enregistrement des déclarations de patrimoine de mesdames et messieurs les députés qui n’ont à ce jour, pas encore satisfait à cette formalité légale ».

La Haute autorité pour la bonne gouvernance, créée en septembre 2013,  est une institution qui assure une mission de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées. Ainsi, figure au nombre des actions de prévention de la corruption, la déclaration de patrimoine.

 Cette mesure fait obligation  à tous les acteurs publics ayant un positionnement administratif ou politique de premier plan ou assurant des charges majeures  en matière de gestion publique, de faire connaître l’ensemble des biens meubles et immeubles composant leur patrimoine. En retour, la Haute autorité pour la bonne gouvernance, qui réceptionne ces déclarations,  assure la garde et la confidentialité des informations recueillies.

Ouverture à Abidjan de la 8è réunion du Comité directeur du Forum des inspecteurs généraux d’État d’Afrique

La 8è réunion du Comité directeur du Forum des inspecteurs généraux d’État et des institutions assimilées d’Afrique (FIGE) s’est ouverte vendredi à l’auditorium de la Primature à Abidjan autour du thème « Quelle inspection générale d’État pour la promotion de la bonne gouvernance ? ».Cette réunion, présidée par le vice-président de la Côte d’Ivoire, Daniel Kablan Duncan, représentant le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, était couplée avec le 5è Colloque international du FIGE, qui se déroule du 22 au 23 juin 2018.

M. Duncan s’est félicité de la tenue de ce colloque qui vise à « renforcer l’efficacité des inspections générales et des institutions assimilées d’Afrique dans leur rôle d’organe supérieur en charge du contrôle interne et de l’audit interne, contribuant à la bonne gouvernance ».

Il a invité l’organisation, à travers les réflexions, à promouvoir « la culture de la responsabilité et de la redevabilité ainsi que les actes liés à la bonne gouvernance dans tous les domaines » au niveau des agents de l’Etat, des Établissements publics nationaux (EPN) et des structures privées recevant les ressources de l’Etat.

L’Inspecteur général d’État de Côte d’Ivoire, Théophile Ahoua N’Doli, président du Comité directeur du FIGE, a estimé que la question de la bonne gouvernance doit constituer pour les pays africains, assaillis par les besoins vitaux des populations, à la fois «une priorité et un enjeu de développement».

Ce colloque, insinuera-t-il, a pour but «d’ouvrir la réflexion sur les mesures essentielles ou les réformes nécessaires à mettre en œuvre en vue de la refonte ou du réaménagement du cadre institutionnel du fonctionnement et des missions des Inspections générales d’Etat (IGE) ».

Les échanges et partages d’idées des participants devraient permettre la capitalisation des expériences, en vue de contribuer à la recherche de solutions pour surmonter les difficultés et les dysfonctionnements qui constituent des freins au développement des pays africains.

Pour assurer la bonne gouvernance, l’Etat de Côte d’Ivoire a transformé la Chambre des comptes en une Cour des comptes, et crée la Haute autorité pour la bonne gouvernance en charge notamment de la lutte contre l’enrichissement illicite et la corruption.

Le Forum des inspecteurs généraux d’État et des institutions assimilées d’Afrique (FIGE) a 12 ans d’existence. Il a été créé en février 2006 à Djibouti et comprend aujourd’hui 24 Etats membres. La Côte d’Ivoire a adhéré en 2012 à cette organisation qui se veut une plate-forme de promotion de la bonne gouvernance.

Gabon : train de vie de l’Etat et masse salariale des fonctionnaires réduits

Le Gabon, qui conduit un programme d’ajustement structurel sous la contrainte du Fonds monétaire international (FMI), a pris une série de mesures portant sur la réduction du train de vie de l’Etat et la diminution de la masse salariale dans la fonction publique, annonce le communiqué du Conseil des ministresSans donner de précision, le communiqué du Conseil des ministres dont APA  reçu copie vendredi insiste sur la diminution de la masse salariale, estimée à près de 800 milliards de FCFA l’an et qui concerne 100.000 agents publics

Soulignant l’application immédiate des mesures, le communiqué fait étant d’une décote de 15% de traitement de l’ensemble des institutions constitutionnelles et autres autorités administratives.

Une réduction de 10% sur les rémunérations des cabinets et de 5% sur les autres fonctions administratives figure également au nombre des décisions annoncées.

Le communiqué mentionne une réduction des effectifs du cabinet du président de la République, du Premier ministre, des ministres, du secrétaire général du gouvernement ainsi que ceux des autres institutions et des autorités administratives indépendantes.

Une autre mesure qualifiée de phare porte sur la réduction de la taille du gouvernement qui compte actuellement une quarante ministres.

La Sierra Léone nomme un nouveau chef anticorruption

Le président Julius Maada Bio de la Sierra Léone a nommé un nouveau chef pour l’Agence de répression de la corruption (ACC).Francis Ben Kaifala, un jeune avocat a été nommé à ce poste quelques heures après le limogeage d’Ady Macauley. Cette nomination est sujette à l’approbation du Parlement, conformément aux dispositions de la Constitution du pays.

Le limogeage de M. Macauley a toutefois suscité un débat sur la régularité de la procédure. Son renvoi intervient environ une semaine après qu’il a été envoyé en congé forcé.

M. Macauley, qui a rejoint l’ACC en tant que procureur a été nommé à la tête de l’institution en mars 2016, après que son prédécesseur a été nommé ministre de la Justice.

Les partisans de Macauley, un ancien membre du All People’s Congress ont critiqué son limogeage motivé par des considérations politiques.

Selon la Loi relative à l’ACC, le Commissaire (chef) ou son Adjoint ne peut être démis de ses fonctions, sauf pour incapacité d’exercer les fonctions de son poste, que celles-ci résultent d’une infirmité du corps ou de l’esprit, ou d’une mauvaise conduite avérée.

Mais le gouvernement du président Julius Maada Bio n’a pas encore commenté le renvoi de Macauly, considéré comme l’un des jeunes avocats les plus brillants de la Sierra Léone.

Il est dit également du nouveau patron de l’ACC que c’est un homme d’une très grande expérience. Associé principal de la firme Kaifala, Kanneh & Co., dont il est le co-fondateur, le nouveau chef de l’ACC a montré son engagement à lutter contre la corruption, qui sévit en Sierra Léone. Le pays est classé 130/180 dans le dernier indice de Transparency International.

Il a été Responsable des relations publiques et porte-parole de l’Association du Barreau de la Sierra Léone entre 2012 et 2013. Cet avocat bilingue – anglais et français – qui a fait ses humanités à l’Université de Sierra Léone, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis a une grande expérience en matière de contentieux et pratiques corporatives /commerciales aux Tribunaux de haute instance et au sein de la magistrature du pays. Il est également très actif au Barreau pour les affaires criminelles.

Il a été reçu une bourse Fulbright en 2017 de l’ambassade des Etats-Unis à Freetown et du Département d’Etat américain pour l’éducation et il a obtenu une licence en droit constitutionnel comparé, en droit administratif et droits internationaux de l’homme à l’Université du Texas à Austin.

Il est également chercheur en droits de l’homme au Centre Bernard et Audre Rapoport pour les droits de l’homme et la justice à Austin au Texas.

Gabon : Ali Bongo réceptionne le nouveau rapport sur les finances publiques

Le président gabonais, Ali Bongo Ondimba a reçu mercredi, des mains du président du bureau de coordination du séminaire, le rapport des travaux de la task force sur les finances publiques.« Ce travail concret et salutaire, qui vous a permis de mieux travailler ensemble, nous permettra de juger de son efficacité dans les jours à venir. Aussi, il faut se le rappeler, nous nous sommes réunis, car nous avons réalisé que nous ne pouvions plus continuer ainsi avec des problèmes d’ordre structurel et conjoncturel. Il était judicieux de réviser la méthode », a déclaré le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba.

Réunis un mois durant en conclave, les membres du gouvernement, les directeurs généraux et les autres acteurs du secteur de la finance ont examiné les réformes à mettre en œuvre à court et moyen terme, afin de permettre au Gabon de s’adapter aux exigences du moment, notamment une orthodoxie financière pour une croissance équitable et durable telle que souhaitée par le chef de l’Etat.

Recettes, fiscalité, masse salariale, dette, trésorerie, emploi, investissement sont entre autres, les différents enjeux sur lesquels ont porté les réflexions des participants. Cette initiative du chef de l’Etat avait pour objectif de dresser un bilan d’ensemble sur l’état des finances publiques pour une rationalisation en vue d’optimiser les recettes fiscales et orienter les dépenses vers les secteurs prioritaires.

 Au terme de ces travaux, les recommandations émises permettront d’actualiser le Plan de relance économique (PRE) et d’élaborer la loi de finances rectificative au titre de l’année 2018.