«Le barrage éthiopien est une question de souveraineté» (expert)

Pape Ibrahima Kane, directeur du Programme de plaidoyer pour l’Union africaine du Bureau régional pour l’Afrique de la Fondation Open Society Initiative for West Africa (OSIWA) analyse pour APA la crise née de la construction en cours sur le Nil du plus grand barrage hydroélectrique en Afrique.Pourquoi le Nil suscite tant d’intérêt pour l’Ethiopie et l’Egypte ?

Le premier aspect du barrage pour l’Ethiopie est une question de souveraineté.

L’Ethiopie a besoin d’électricité et d’eau pour irriguer beaucoup de terres parce qu’elle doit nourrir sa population surtout qu’elle est la deuxième population africaine après le Nigéria. Le pays fait une population de 110 millions d’habitants, d’après les estimations. Donc il faut la nourrir, produire de l’énergie pour créer la richesse, si l’on sait que l’Ethiopie devient maintenant une banlieue de l’industrie chinoise.

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Autrement dit, le pays a besoin de beaucoup d’électricité pour faire fonctionner les zones économiques spéciales qui ont été créées un peu partout.

En troisième lieu, il y a aussi une dimension symbolique parce que le traité sur lequel s’appuie l’Egypte pour défendre des droits sur le Nil est un traité colonial datant des années 20 qui a été adopté par la puissance coloniale d’alors. C’est l’Angleterre qui dominait à la fois le pays d’où venaient les eaux du Nil, c’est-à-dire l’Ouganda, le Soudan et l’Egypte. C’est pour dire que l’Angleterre avait un pouvoir de déterminer comment l’eau pouvait être distribuée à travers ses trois pays. A l’époque, l’Ethiopie était dirigée par un empereur qui n’était pas assez puissant mais une bonne partie des eaux du Nil blanc viennent des montagnes éthiopiennes et ne pouvaient pas servir l’économie nationale. C’est maintenant que le pays, en raison de l’augmentation de sa population, en raison de ses ambitions économiques et aussi de ses ambitions de puissance, a voulu adopter une stratégie qui comporte une maitrise de l’eau dans le but de produire de l’énergie.

Ce qui se passe, c’est quand l’Ethiopie a commencé à mettre sur la table la question de la maitrise de l’eau du Nil blanc pour que ça puisse aider son économie à décoller, les Égyptiens se sont appuyés sur ce traité et ont pris la mauvaise décision de boycotter les réunions que l’Ethiopie et les autres pays avaient convoquées. Il s’agit notamment du Soudan, du Sud Soudan, de l’Ouganda et de la Tanzanie parce qu’une bonne partie des eaux du Nil viennent du Lac Victoria et donc, cette question intéresse aussi le Kenya.

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L’Egypte n’a pas participé à ces réunions. Les autres pays se sont entendus sur une façon de distribuer la quantité d’eau produite annuellement par le Lac Victoria et les différents affluents du Nil. L’absent a toujours tort. Maintenant se rendant compte que la politique de la chaise vide n’a pas produit ses effets, l’Egypte veut revenir à la table.

Que peut-on attendre de la médiation américaine ?

Ce qui est aussi curieux de la part de l’Egypte, c’est que ces négociations ont commencé sous la présidence égyptienne de l’Union Africaine, au lieu d’utiliser les nombreux mécanismes de cette organisation pour essayer de trouver une solution à cette crise, ils sont allés demander l’intermédiation des Etats-Unis. Et puisque Washington est proche des pays du Moyen-Orient qui essaient aussi d’influencer les discussions pour imposer un peu une pax égyptienne sur la question du barrage éthiopien. Dans une moindre mesure, le Soudan refuse parce qu’il a besoin dans sa partie orientale de l’eau pour ses terres fertiles pour ne pas parler aussi de l’électricité. On sait que depuis la division du pays en deux, le Soudan n’a plus de pétrole donc il a besoin aussi d’électricité et le barrage peut vraiment lui en offrir beaucoup.

L’Egypte aurait-elle commis des erreurs de procédure dans le dossier du Nil ?

Je pense qu’en demandant qu’un arbitre puisse aider les parties à trouver un accord, l’Egypte admet maintenant que c’est la seule solution qui est possible.

Sous le régime de (l’ancien président) Hosni Moubarak, les Egyptiens sont passés à côté. Même s’ils ne devraient pas être d’accord sur le contenu de l’accord en participant à la discussion, ils auraient pu retarder la prise de décision et influencer encore les discussions. Mais en appliquant la politique de chaise, ils ont laissé les autres le soin de déterminer. Je pense qu’il est aujourd’hui difficile pour l’Egypte puisqu’elle est totalement isolée dans cette affaire non seulement parmi les pays qui partagent le Nil, mais même au niveau continental, les gens disent que la période coloniale est terminée.

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L’Egypte n’a pas encore produit le document qui prouve que le Nil va limiter son accès à l’eau. L’histoire joue des tours à ce pays-là. Quand il procédait à la construction du barrage d’Assouan, il n’avait demandé l’avis à personne et tout le monde savait que ce barrage était une manière de capter l’eau… donc l’Egypte serait mal placée pour donner des leçons aux autres.

Faudrait-il craindre une confrontation autre que diplomatique ?

La confrontation militaire est presque exclue à moins que les relations entre l’Erythrée et l’Ethiopie se dégradent parce que l’Erythrée est le seul pion qui peut vraiment dérailler ou aider l’Egypte à mener une guerre. Et puisque c’est loin du territoire égyptien d’autant plus que l’Egypte a menacé, surtout du temps de Meles Zenawi (ancien Premier ministre éthiopien), de détruire le barrage.  Ce qui est maintenant impossible d’un point de vue très pratique même si l’Egypte décidait de bombarder parce que le barrage existe réellement. On a commencé à remplir le lac artificiel et personne ne peut imaginer les conséquences d’un tel désastre qui seraient sous la responsabilité de l’Egypte.

Coronavirus: Nairobi crée un comité national de réponse d’urgence

Le président Uhuru Kenyatta a ordonné la mise en place d’un comité national de réponse d’urgence contre le coronavirus dans le cadre des mesures visant à contenir cette épidémie mortelle qui secoue le monde.Dans un décret publié vendredi, Kenyatta a ordonné l’achèvement d’un centre d’isolement à l’hôpital Mbagathi de Nairobi dans un délai d’une semaine.

« L’épidémie du coronavirus s’est maintenant manifestée au niveau international sur plusieurs continents, avec un nombre croissant de nouveaux cas signalés dans différents pays isolés et par des moyens de transport variés », a déclaré Kenyatta, promettant que son gouvernement renforcera également la surveillance dans tous les ports et points d’entrée au Kenya.

M. Kenyatta a appelé la communauté internationale à s’unir pour gérer l’épidémie.

La directive présidentielle fait suite à un tollé de protestations de la part des Kenyans qui accusent le gouvernement d’avoir autorisé un avion de 239 passagers en provenance de Chine à atterrir à l’aéroport international Jomo Kenyatta mercredi dernier.

L’Afrique enregistre son deuxième cas de Covid-19 en Algérie

Un ressortissant italien arrivé le 17 février en Algérie a été diagnostiqué positif du coronavirus, ont annoncé mardi soir les autorités de ce pays qui enregistre ainsi le deuxième cas du continent officiellement touché par l’épidémie après l’Egypte, deux semaines plus tôt.Le cas algérien a été suspecté en même temps que son compatriote, tous deux « de nationalité italienne » et « âgés de 55 ans et 61 ans », a précisé le ministre algérien de la Santé à la télévision d’Etat.

Au bout de huit jours de veille sur eux, un seul « cas a été confirmé positif au coronavirus », a-t-il assuré, avant de louer le dispositif de « surveillance et d’alerte mis en place au niveau national (qui) a permis de détecter deux cas ».

Selon la télévision d’Etat, reprise par plusieurs médias, la personne infectée a été placée en isolement à l’institut Pasteur d’Alger, la capitale, même si les circonstances de son infection ne sont pas établies.

Parti en décembre de Chine qui a déjà enregistré 2615 décès sur 78.064 cas, le Covid-19 se propage également dans plusieurs pays comme l’Italie où le bilan s’établit à 10 morts sur 322 personnes infectées.

Par ailleurs, les autorités algériennes assurent de la mise en place d’un « dispositif de surveillance et de veille au niveau de tous les points d’entrée » dans le pays.

Selon RFI, des épidémiologistes ont indiqué, dans un rapport publié dans la revue The Lancet, que l’Algérie, l’Égypte et l’Afrique du Sud constituaient les « trois portes d’entrée les plus importantes de l’épidémie sur le continent ». Quand on sait également que ces deux derniers faisaient partie avec le Kenya, le Maroc et l’Ile Maurice des destinations préférées des Chinois sur le continent. (https://apanews.net/pays/guinee-bissau/news/coronavirus-un-manque-a-gagner-pour-le-tourisme-africain)

Le système de santé africain en alerte ?

Il y a près de deux semaines déjà, le ministère égyptien de la Santé annonçait dans une déclaration conjointe avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le premier cas de coronavirus en Afrique. Un étranger dont la nationalité n’a toutefois pas été précisée, encore moins son état de santé actuel.

En Afrique de l’ouest, les ministres de la Santé des pays membres de la Cedeao, réunis le 14 février à Bamako, au Mali, ont décidé de renforcer au niveau communautaire la coordination, la communication et la collaboration transfrontalière dans le cadre de la préparation à l’épidémie de Covid-19.

Les initiatives ne manquent pas aussi au niveau continental après que l’Union africaine (UA) a convoqué le 22 février à son siège, à Addis-Abeba, les ministres de la Santé pour partager les informations existantes et connaissances actuelles sur le Covid-19, les médicaments en cours de développement et essais cliniques.

Des réunions se tiennent régulièrement aussi à Dakar où l’Institut Pasteur, référence sur le continent, prépare des experts de pays africains face à la maladie.

Déjà hier mardi dans la capitale sénégalaise, il a ouvert un atelier régional de formation sur le diagnostic biologique du coronavirus à l’intention des 15 pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et du Tchad.

Coronavirus : un manque à gagner pour le tourisme africain

Même si les autres continents constituent les destinations de prédilection des 150 millions de touristes chinois d’après l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), l’Afrique avait commencé à gagner leur confiance avant que le coronavirusn’apparaisse en Chine.Parti en décembre au centre de la Chine, à Wuhan, le coronavirus, maintenant appelé Covid-19, a déjà tué près de 1400 personnes et contaminé 64.000 personnes. 

Face à la progression de l’épidémie, le gouvernement chinois a suspendu les voyages organisés et déconseillé à ses ressortissants de partir à l’étranger. Sachant que ces dernierssont le « moteur du tourisme mondial », leur confinement a un impact économique sans précédent. 

En Afrique, ce sont l’Égypte, le Kenya, le Maroc, l’Afrique du Sud et l’Ile Maurice qui sont les plus touchés. Ces pays sont les destinations préférées des Chinois sur le continent.

En 2017, 800.000 touristes chinois y étaient recensés. Une nette progression au fil des années. Car entre 2009 et 2015, leur nombre a augmenté de 162% pour atteindre 600.000 en Afrique, sur un total de 113 millions de Chinois ayant quitté leur pays pour les vacances.

Même s’ils « connaissent mal le continent », relève le chroniqueur du journal Le Monde Sébastien Le Belzic, installé en Chine depuis 2007, ils « avouent une passion pour les grands espaces, les animaux sauvages… Les documentaires sur la faune africaine font un carton à la télévision chinoise ».

« L’Afrique n’est plus vue comme un continent dangereux, ravagé par les guerres et les épidémies, mais comme un nouveau territoire à découvrir, avec des plages sublimes, des paysages spectaculaires et une faune unique au monde », expliquait à Jeune Afrique Wolfi Chen, chef de produits Afrique et Moyen-Orient à Beijing Global Tour International Travel Service Co.

Tourisme lucratif

Les ressortissants de l’empire du Milieu sont dépensiers en voyage : 203,8 milliards d’euros rien qu’en 2015. La note par nuitée, d’un touriste chinois, est en moyenne 40% supérieure à celle d’un Européen dans un pays comme le Maroc. Un business florissant !

L’Afrique a enregistré 60 millions de visiteurs internationauxen 2017, soit une augmentation de 7%. Elle espérait capter, par ailleurs, une part significative de cette manne chinoise estimée en 2018 à 300 milliards de dollars (181.000 milliards F CFA).

Les statistiques montraient que près de 200 millions de touristes chinois devaient partir à la découverte du monde en 2020, soit 20% de plus qu’aujourd’hui.

Mais avec l’apparition du coronavirus, plusieurs pays africains ont restreint les vols en provenance de la Chine continentale pour éviter la propagation de l’épidémie sur leur territoire. C’est le cas du Maroc qui a suspendu la ligne directe reliant Casablanca à Pékin lancée le 16 janvier dernier.

Le Maroc est une destination très prisée des touristes chinois depuis la suppression des visas en 2016. « En 2019, 150.000 touristes chinois sont venus. Nous en attendions 250.000 cette année avec cette nouvelle ligne, mais l’impact négatif est déjà là », a confié un professionnel du tourisme au journal Le Monde.

Guinée: Alpha Condé, le mandat de la discorde

L’éventualité d’un troisième mandat pour le président guinéen, Alpha Condé, peut vraisemblablement enliser ce pays dans une crise politique aiguë.Le leader du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG), élu président de la République en 2010 avec 52,52 % des suffrages valablement exprimés, arrive au terme de son second mandat. Et selon la Constitution en vigueur, nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs.

De ce fait, le projet de changement de la Constitution porté par le chef de l’Etat guinéen passe mal auprès de certains de ses concitoyens pour qui, c’est un énième stratagème pour rester au pouvoir.

Au cours d’un entretien accordé à France 24 et Radio France Internationale (RFI), en marge du 33e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine (UA) tenu les 9 et 10 février 2020 à Addis-Abeba (Ethiopie), Alpha Condé a indiqué que « la Constitution n’a rien à voir avec l’élection présidentielle ».

Il a fait savoir que son seul but est de doter la Guinée d’une loi fondamentale « répondant à ses besoins présents » puisque « l’actuelle Constitution, rédigée par un groupe de personnes pour leurs propres intérêts, a été bâclée ».

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Condé, en fin communicant, a esquivé la question sur sa participation au prochain scrutin présidentiel. « C’est le parti qui décidera. Le RPG est libre de présenter un autre candidat. Pour le moment, ce n’est pas mon souci », a-t-il déclaré.

En outre, le chef de l’Etat guinéen a lâché une phrase ambiguë : « On trouve normal que des présidents fassent quatre ou cinq mandats. Mais quand c’est la Guinée, ça devient un scandale ».

Selon Ibrahima Sanoh, enseignant-chercheur guinéen, « on ne reconnaît plus Alpha Condé qui pourtant avait lutté contre les pouvoirs autoritaires en Afrique. Il est dans une sorte de déchéance ».

De son côté, Cellou Dalein Diallo, le président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG, opposition) n’a pas manqué de commenter, sur son compte Twitter, la déclaration de Condé.

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« (Il) n’a fait que confirmer ce que les Guinéens savent et refusent : son référendum truqué qui doit lui permettre de changer la Constitution pour se maintenir au pouvoir. Rien de nouveau ! Mais nous empêcherons cette prise d’otage illégale du pays », a-t-il promis.

Sur le même réseau social, Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de la France insoumise (parti politique de la gauche radicale), a apporté son soutien au Front National de Défense de la Constitution (FNDC) de la Guinée qui, selon lui, « est une création d’un type qui pourrait inspirer d’autres peuples et nous, en particulier, les Français, dans notre volonté de récupération de la souveraineté populaire ».

Ce mouvement a appelé, hier mercredi, les Guinéens à une « journée de résistance citoyenne active et permanente » afin que le projet de nouvelle Constitution soit abandonné.

Quant à l’opposition, elle avance en rangs dispersés à l’approche des deux élections (législatif et référendum sur une nouvelle Constitution) prévues le 1er mars 2020. Certains partis ont déjà décidé de boycotter ces consultations électorales car le fichier électoral ne serait pas « fiable ».

L’UA alerte les banques centrales africaines sur les conséquences économiques du coronavirus

Le professeur Victor Harison, Commissaire aux Affaires économiques de la Commission de l’Union africaine (CUA) a demandé, jeudi à Dakar, aux gouverneurs des Banques Centrales Africaines de faire attention aux conséquences économiques du coronavirus qui affecte actuellement plusieurs parties du monde.« Cette épidémie n’affecte pas pour le moment le continent, mais il faudra que nous fassions attention », a laissé entendre le professeur Harison, à l’occasion de la réunion du bureau de l’Association des Banques Centrales Africaines (ABCA).

Selon lui, l’OPEP est en train de se réunir pour décider des niveaux de protection du pétrole, ajoutant qu’au regard de la place de la Chine par rapport aux échanges commerciaux des pays africains, les banques centrales africaines ont un rôle clé à jouer car il risque d’y avoir une récession économique au niveau mondial.

M. Harison a tout de même salué la performance du Pound égyptien et les obligations rwandaises. « Et nous espérons que l’avènement d’une monnaie unique qui correspond aux aspirations des pays de la CEDEAO marquera un grand pas dans le processus d’intégration régionale », a-t-il dit.

Sur un autre registre, le professeur Harison a laissé entendre ne pas pouvoir imaginer qu’une zone de libre-échange continental réussisse si les Etats africains continuent à faire des transactions en devises étrangères. Au passage, il a révélé qu’en collaboration avec la Banque Centrale du Nigeria, la Commission de l’Union africaine (CUA) a élaboré la structure des statuts de l’Institut monétaire africain (IMA).

« C’est mon plus grand souhait que cette structure commence ses activités cette année. Le nouveau gouvernement nigérian a déjà mis à disposition un bâtiment avec des bureaux », a affirmé le professeur Harison.

Un des points de l’ordre du jour de la réunion de l’ABCA est d’ailleurs est l’examen du projet de statuts de l’IMA dont l’objectif principal est d‘entreprendre tous les travaux préparatoires techniques, stratégiques, statistiques, institutionnels et juridiques nécessaires à la création de la Banque Centrale Africaine et de la monnaie unique au plan continental.

Même si les défis de développement sont énormes, le Commissaire aux Affaires économiques de la CUA reste convaincu que les pays africains doivent prendre en main leurs propres destins.

Sommet UA: la Libye, nouvelle priorité des Africains

A l’issue du 33e sommet de l’Union Africaine débuté dimanche 9 et qui s’est achevé tard dans la nuit du lundi 10 au mardi 11 février à Addis-Abeba, en Ethiopie, les chefs d’Etat et de gouvernement du continent ont décidé de s’impliquer dans le dossier libyen dont ils ont été jusqu’ici exclus. Récit.Il y a sept ans, lors du cinquantenaire de la fondation de l’organisation panafricaine, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine avaient promis de faire « taire les armes » d’ici 2020 sur le continent.

En se retrouvant dimanche 9 février à Addis-Abeba, en Éthiopie, ils avaient largement eu le temps de constater qu’ils étaient loin du compte, même si quelques petits progrès ont été enregistrés notamment au Soudan et en Centrafrique alors qu’au Cameroun et au Mozambique de nouveaux conflits ont entretemps éclaté.

Tout au long de ce sommet qui s’est achevé tard dans la nuit du lundi 10 au mardi 11 février, les leaders africains se sont employés à se montrer décidés pour en finir avec les guerres qui déchirent le continent.

Emblématique de l’impuissance africaine dans la résolution des conflits du continent, le cas de la Libye a été en tête des débats lors de ce 33e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement.

Dans ce pays naguère un des plus armés du continent, l’intervention militaire occidentale ayant provoqué la chute du colonel Mouammar Kadhafi en 2011 a transformé l’ancienne Jamahiriya en un vaste champ de bataille entre différentes factions dont chacune est soutenue par des puissances extérieures, tout en provoquant la déstabilisation des pays voisins, ceux du Sahel notamment.

Dans cette région du continent, grande comme six fois la France, des groupes djihadistes dont l’essentiel de l’armement a été puisé dans l’arsenal de l’ancien Guide libyen, font aujourd’hui peser un « risque d’effondrement » sur les États de la région, selon les propres mots du Tchadien Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission africaine, l’organe exécutif de l’Union.

A en croire les leaders africains, le long silence de l’organisation panafricaine sur un dossier comme celui de la Libye est terminé. « La guerre en Libye a été décidée contre l’avis de notre organisation. L’Union Africaine a tenté de trouver une solution qui pouvait empêcher la guerre en Libye. Mais ceux qui ont déclenché cette guerre ne nous ont pas entendus. Pis, ils ont tout fait pour nous tenir à l’écart de ce dossier », justifiait, lundi matin, un haut responsable de l’Union.

« Après tant d’années de marginalisation de notre organisation, la communauté internationale se rend compte enfin de son erreur. Et tant mieux », confiait-il avant que le Commissaire à la paix et la sécurité de l’Union vienne dénoncer, en milieu de journée devant la presse, une « attitude de déni » qui a trop duré.

« Cela fait plus de huit ans qu’ils sont sur le dossier. Donc dénier à l’Afrique sa propre participation est inexplicable. Nous avons haussé le ton et signalé que cela pouvait mettre à rude épreuve la collaboration que nous avons avec eux », a revendiqué l’Algérien Smail Chergui, en allusion à la communauté internationale incarnée par l’Organisation des Nations Unies (Onu).

Venu la veille assister à l’ouverture du sommet, comme cela est de coutume, le patron de l’organisation universelle a d’ailleurs dit comprendre cette indignation des responsables africains. « Je comprends parfaitement cette frustration, l’Afrique a été mise à l’écart concernant la Libye », a- t-il avoué.

En guise de preuve de leur volonté de s’impliquer en Libye, les chefs d’Etat et de gouvernement africains ont annoncé plusieurs initiatives dans ce dossier.

Un forum de réconciliation nationale réunissant les principaux acteurs de la crise libyenne, mais aussi les représentants de différentes communautés tribales, ethniques et religieuses doit être convoqué prochainement.

Parmi les pays qui pourraient accueillir cette rencontre, figure l’Algérie qui s’est d’ailleurs proposée pour cela. Le Maroc qui a déjà abrité une première conférence inter-libyenne à Skhirat, près de Rabat, la capitale du Royaume, aurait les faveurs d’un grand nombre de pays membres de l’Union Africaine, de certaines parties libyennes aussi.

Organisée en 2015, la rencontre de Skhirat avait débouché sur le seul accord politique jusqu’ici conclu entre les belligérants libyens et sur la base duquel a été installé à Tripoli, la capitale, le gouvernement d’union nationale (GNA) dirigé par le premier ministre Fayez al-Sarraj reconnu par la communauté internationale.

Un sommet spécial sur la Libye est aussi programmé au mois de mai en Afrique du Sud, dont le président, Cyril Ramaphosa a été désigné par ses pairs comme le nouveau président de l’Union pour les douze prochains mois en remplacement de l’Egyptien Abdel Fattah al-Sissi.

Avec les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite, ce dernier est un fervent soutien du maréchal Khalifa Haftar, chef de l’armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée qui conteste le pouvoir du GNA et dont l’offensive lancée en avril dernier a aggravé la situation en Libye.

Kenya : le nouvel accord commercial avec Washington ne compromet pas la ZLECA

Le président kenyan Uhuru Kenyatta a assuré que le nouvel accord commercial bilatéral entre le Kenya et les États-Unis ne saperait pas l’accord de libre-échange continental africain (ZLECA).Le dirigeant kenyan s’exprimait peu après une réunion avec son homologue américain Donald Trump à la Maison Blanche, au cours de laquelle les deux dirigeants ont convenu d’entamer des pourparlers en vue d’un pacte commercial entre leurs deux pays.

Kenyatta a donné cette assurance lorsqu’il s’est adressé à plus de 350 chefs d’entreprise participant à un forum commercial américano-kényen dans la capitale américaine jeudi.

Il a déclaré que ce nouvel accord commercial proposé avec Washington ne compromettrait en rien l’engagement du Kenya à l’égard de l’Accord de libre-échange continental africain (ZLECA).

Lors de la réunion de la Maison Blanche, les présidents Kenyatta et Trump ont déclaré qu’un nouvel accord commercial contribuerait à accroître les volumes d’échanges et d’investissements entre les deux pays.

Le représentant américain au commerce, Robert Lighthizer, qui s’est exprimé peu après la réunion entre les présidents Kenyatta et Trump, a déclaré que les Etats unis reconnaissaient le Kenya comme un leader en Afrique et un partenaire stratégique important.

Il a déclaré qu’un nouvel accord commercial offre aux deux pays une rare opportunité d’explorer les moyens d’approfondir les liens économiques et commerciaux entre le Kenya et les États-Unis.

« Sous la direction du président Trump, nous sommes impatients de négocier et de conclure avec le Kenya un accord global de haut niveau qui puisse servir de modèle pour d’autres accords à travers l’Afrique », a déclaré Amb Lighthizer.

Conformément à la loi bipartisane de 2015 sur les priorités et la responsabilité commerciales du Congrès, le représentant commercial va maintenant informer officiellement le Congrès de l’intention du gouvernement américain d’entamer des négociations commerciales avec le Kenya.

Actuellement, les échanges commerciaux entre le Kenya et les États-Unis s’élèvent à environ 1 milliard de dollars par an, avec plus de 70% des exportations kenyanes vers le marché américain en expansion en 2018, d’une valeur de 466 millions de dollars, entrant dans le cadre de l’AGOA.

Kenyatta a déclaré au forum Kenya-États-Unis que son administration s’est engagée à développer et à conclure le cadre le plus solide jamais mis en place pour le commerce et l’investissement, qui permettrait d’accroître les échanges entre les deux pays.

« Aujourd’hui, je tiens à vous assurer tous de l’engagement indéfectible du Kenya à développer le cadre d’investissement commercial le plus solide jamais mis en place avec les États-Unis ».

Il a rejeté les spéculations selon lesquelles le Kenya romprait son engagement envers l’accord de libre-échange continental africain (ZLECA), affirmant que ce nouvel accord avec les États-Unis vise uniquement à soutenir et à approfondir le commerce non seulement avec le Kenya mais aussi avec d’autres pays africains.

Pacification de l’Afrique: les chefs d’Etat à pied d’œuvre à Addis-Abeba

L’Union Africaine (UA), dont le 33e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement se tient dans la capitale éthiopienne, cherche des solutions pour « faire taire les armes » sur le continent.Le constat est amer : les conflits sont légion en Afrique. Du Sahel à la Corne de l’Afrique en passant par la Centrafrique, ce continent subit de plein fouet les affres de la guerre.

Il y a un mois, les islamistes de Shebab ont lancé un assaut contre une base militaire américaine dans la région de Lamu (est du Kenya), régulièrement visée. Cette attaque, inscrite dans le cadre de leur campagne baptisée « Jérusalem ne sera jamais judaïsée », a été fatale pour eux car quatre assaillants ont été tués et cinq complices présumés auraient été arrêtés.

Malgré ces rudes coups qu’ils reçoivent de la part des armées éthiopiennes et, depuis 2011, kényanes, avec l’appui de l’aviation américaine (effectif en mars dernier), les Shebab ont une réelle capacité de nuisance. Les attentats d’avril 2015 contre l’université de Garissa, avec 142 étudiants non-musulmans exécutés, sont encore frais dans les mémoires.

Il y a un an encore à Nairobi, la capitale kenyane, un commando de cinq hommes armés de kalachnikovs et de grenades a tué 21 personnes dans un complexe hôtelier et de bureaux avant que deux terroristes ne soient tués le lendemain dans une autre attaque. Toutefois, les Shebab confirment qu’ils demeurent la principale menace terroriste dans la Corne de l’Afrique. Comme l’est le groupe Boko Haram au Sahel.

L’initiative G5 Sahel

En proie au terrorisme, cette zone a vu la naissance en 2014 du G5 Sahel. Cette organisation politico-militaire est composée du Burkina Faso, du Mali, du Niger, du Tchad et de la Mauritanie. Son objectif est d’endiguer la menace des groupes terroristes dont la principale force est le représentant de l’Etat Islamique en Afrique de l’ouest : Boko Haram.

En 2019, les quatre premiers pays susmentionnés ont laissé des plumes dans cette guerre asymétrique. Depuis novembre 2017, le G5 Sahel a lancé des opérations militaires même si la réalité est tout autre sur le terrain.

Les nécrologies concernant des éléments des forces armées sont devenues fréquentes au Burkina Faso, sans compter les nombreux civils tués. Selon un décompte fait par des médias, le pays a enregistré près de 500 victimes de janvier à novembre, faisant de 2019 une année noire.

Le Mali n’est pas parvenu à contrôler l’intégralité de son territoire dont une partie est toujours sous le joug des djihadistes en dépit de la présence des forces étrangères (Minusma puis Barkhane). Début novembre, 24 soldats ont été tués dans une attaque terroriste.

Par ailleurs, la Mauritanie peut se réjouir de son accalmie même si des spécialistes préviennent qu’elle n’est pas à l’abri des « menaces djihadistes », auxquelles sont confrontés ses voisins du G5 Sahel. Dans cette zone, les attaques sont également attribuées à des groupes affiliés à Al-Qaida ou à l’État Islamique. Selon des médias locaux, celles-ci auraient fait près de 600 morts.

La crise libyenne en toile de fond

La Libye sera également au cœur des échanges durant ce sommet de l’UA. Ce sera l’occasion pour les chefs d’État africains de faire enfin entendre la voix du continent sur ce dossier.

Après l’effondrement du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, divers groupes armés ont plongé ce pays très riche en hydrocarbures dans une crise sans précédent. Pis, Fayez al-Sarraj (reconnu par la communauté internationale) et le maréchal Khalifa Haftar (chef du gouvernement parallèle) se livrent une bataille sans merci pour le contrôle politique de la Libye.

On est très loin de l’époque où ce pays de l’Afrique du nord était un Etat florissant, apportant son soutien financier à d’autres nations du continent. Aujourd’hui, elle « ne peut même plus s’occuper d’elle-même en tant qu’Etat », regrette Ali, citoyen libyen interrogé par APA en 2019 lors du 8e anniversaire de la révolution libyenne.

Comme nombre de ses compatriotes, c’est l’image du corps ensanglanté de Kadhafi qu’ils gardent encore comme souvenir au milieu d’un Etat et d’une population divisés.

A travers le thème de son 33e sommet : « faire taire les armes », l’UA veut « créer des conditions propices au développement de l’Afrique ». La mise en œuvre progressive de la Zone de libre-échange continentale (Zlecaf), lancée en juillet dernier à Niamey (Niger), sera ainsi l’un des principaux sujets de discussion.

Le Conseil de paix et de sécurité travaille aussi sur le financement des opérations de soutien à la paix pour appuyer le projet de l’UA visant à amorcer le décollage économique du continent et de mettre fin aux conflits.

Par ailleurs, au cours de ce sommet de deux jours, l’Egyptien Abdel Fattah al-Sissi, président en exercice de l’UA, va passer le témoin à son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa. Ce dernier présidera aux destinées de l’UA en 2020.

Conflits en Afrique : 55.882 violations commises contre des enfants (étude)

Une étude de Save the children (Sauver les enfants en anglais), publiée ce vendredi, révèle que « plus de 55.882 violations graves » ont été commises entre 2014 et 2018 contre des enfants dans les zones de conflit en Afrique.Cette Organisation Non Gouvernementale, pour être en mesure de fournir ce chiffre effarant, a compulsé les données vérifiées des pays africains figurant dans les cinq plus récents rapports des Nations Unies sur les enfants affectés par les conflits armés. Dans ces rapports, six types de « violations graves » commises contre des enfants sont répertoriés.

L’analyse de Save the Children « a évalué le nombre de violations dans chaque pays africain figurant dans les rapports, par violation, sur cinq ans. Elle révèle qu’en 2014, il y a eu 6620 violations graves, 12.359 en 2015, 11.516 en 2016, 13.613 en 2017 et 11.774 en 2018 ».

La structure fondée en 1919 note que « les enfants (sont) tués, mutilés ou agressés sexuellement, malgré les engagements pris par les dirigeants africains de mettre fin à toutes les guerres sur le continent d’ici 2020 ».

A en croire Save the children, les cinq derniers rapports annuels des Nations Unies sur les enfants et les conflits armés montrent que « les progrès réalisés en matière de protection des enfants en Afrique sont limités depuis le lancement en 2013 de la campagne phare de l’Union Africaine (UA)  » Faire taire les armes en Afrique  » ».

Cela étant dit, l’ONG est « préoccupée » par la lenteur des progrès enregistrés suite aux mesures prises par les dirigeants africains afin de réduire les attaques violentes contre les enfants.

Selon cette étude, rendue publique à la veille du 33e Sommet de l’Union Africaine (UA), il y a eu une augmentation des incidents dont quatre parmi les six graves violations de l’Onu (Organisation des nations unies) contre les enfants en Afrique en temps de guerre depuis 2014.

En effet, d’après Save the children, le recrutement et l’utilisation d’enfants comme soldats a plus que doublé en Afrique en cinq ans. Depuis 2014 en Afrique, plus de 11.000 enfants ont étés tués ou mutilés dans les conflits, plus de 24.000 enfants ont été recrutés et exploités par des groupes armés, plus de 4600 enfants, pour la plupart des filles, ont été victimes d’agressions sexuelles lors de conflits et plus de 3500 attaques ont visé des écoles et des hôpitaux. Un tableau sombre qui appelle des mesures urgentes.

A 18 ans, Mariam est membre du Conseil consultatif pour les enfants et les jeunes du Mali, un pays durement éprouvé par le djihadisme. Dans un entretien avec Save the children, elle a lancé un cri de détresse : « Au Mali, la situation des enfants est vraiment critique. Nous voyons des enfants tués, violés. Certains d’entre eux ont vu des frères et des parents tués devant eux. Que de champs, d’écoles et d’hôpitaux détruits ».

De son côté, Doris Mpoumou, représentante de Save the Children auprès de l’Union Africaine, a déclaré que « ce sommet de l’UA doit être l’occasion de revoir cette ambition de 2013 et de réfléchir aux raisons pour lesquelles la situation est restée la même. Les États membres de l’UA et toutes les parties au conflit sur le continent doivent trouver des moyens consensuels, significatifs et durables de mettre fin aux guerres et de protéger les enfants contre toutes les formes de violence, d’abus et d’exploitation ».

Par ailleurs, cette ONG a invité les États membres de l’UA à prendre « des mesures plus fermes pour protéger l’éducation contre les attaques et pour les pays qui ne l’ont pas encore fait, de signer la Déclaration sur la sécurité dans les écoles », non sans mettre l’accent sur « les programmes de prévention, d’intervention et de reconstruction post-conflit ».

« Il faut passer au crible les conflits en Afrique » (expert)

« Pour faire taire les armes en Afrique », il faut au préalable identifier les origines des conflits, a conseillé Venant Mboua, militant camerounais des droits de l’Homme ayant effectué des missions de paix en Centrafrique.Pour ce journaliste et spécialiste des questions électorales sur le continent, les origines des conflits ont pour nom la mauvaise gouvernance, les convoitises extérieures et le terrorisme. Selon Venant Mboua, ce dernier fléau est « une nébuleuse difficile à cerner, mais qui puise beaucoup dans les milieux pauvres ».

Les jeunes désœuvrés et non éduqués des villages sont souvent les soldats du terrorisme et même des rébellions politico-militaires, a-t-il soutenu. Dénonçant ce qu’il appelle « la privatisation des guerres en Afrique », M. Mboua a indiqué que « lorsque les gouvernements en place ne s’entendent pas avec certains partenaires étrangers, ces derniers favorisent ou soutiennent la création de milices armées, le plus souvent en mettant en avant des revendications sociopolitiques. C’est le cas en Centrafrique et en République Démocratique du Congo ».

S’agissant de la mauvaise gouvernance, l’expert a constaté que ce sont les dictatures qui accaparent le jeu politique et démocratique. Elles génèrent toujours des conflits à travers le continent.

En conclusion, il a appelé l’Union africaine (UA) à encourager des réformes véritablement démocratiques afin d’exorciser la malédiction des conflits armés.

Kenya : décès de l’ancien président Daniel Arap Moi

L’ancien président kenyan, Daniel Toroitich Arap Moi est décédé, mardi matin dans un hôpital de Nairobi, où il était admis, a annoncé le président Uhuru Kenyatta dans une déclaration officielle.« C’est avec une profonde tristesse et tristesse que j’annonce le décès d’un grand homme d’Etat africain, S.E. Daniel Toroitich Arap Moi, le deuxième président de la République du Kenya », a déclaré Kenyatta dans la proclamation publiée mardi.

Moi, qui a dirigé le Kenya pendant 24 ans, est décédé à l’âge de 95 ans en présence de sa famille.

« Son Excellence l’ancien président est décédé à l’hôpital de Nairobi au petit matin de ce 4 février 2020, en présence de sa famille », a ajouté Kenyatta, précisant que l’ancien dirigeant kenyan aura des funérailles d’Etat, avec tous les honneurs civils et militaires appropriés.

Le président kenyan a en outre ordonné que le drapeau du Kenya soit mis en berne, en signe de tristesse.

« La nation observera une période de deuil national du mardi au jour de ses funérailles », a-t-il déclaré.

Moi a été hospitalisé à l’hôpital de Nairobi avec des rapports indiquant qu’il était traité pour un épanchement pleural, une condition médicale où l’excès de liquide s’accumule autour des zones pulmonaires.

Il avait pris les rênes du pouvoir en 1978, à la suite du décès du premier président du pays, Jomo Kenyatta. Il avait remis le pouvoir à l’ancien président Mwai Kibaki en 2002. C’est sous le règne de Moi que le Kenya a été considéré comme un havre de paix dans une région troublée.

Cependant, son héritage sera entaché de violations des droits de l’homme par son administration, de corruption et de mauvaise gestion d’une économie jadis fleurissante.

Le tournant décisif du règne de Moi a été la tentative de putsch pour renverser son gouvernement en 1982. Il avait alors réprimé impitoyablement les auteurs du coup d’Etat, dont Hezekiah Ochuka, le meneur qui a finalement été exécuté. Par la suite, Moi avait dirigé le Kenya d’une main de fer.

De nombreux dirigeants de l’opposition, des professeurs d’université et des leaders étudiants, des écrivains et des militants politiques ont été torturés dans les fameuses chambres de Nyayo à Nairobi. En 1982, l’Assemblée nationale avait modifié la Constitution, faisant officiellement du Kenya, un Etat à parti unique.

Cependant, avec l’arrivée de Moi, le Kenya a connu le multipartisme, sous la pression de la communauté internationale.

Brexit : quid des footballeurs africains ?

La sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne (UE) devra bouleverser le sort des sportifs et particulièrement des joueurs africains évoluant en Premier League, l’un des championnats de football les plus cotés au monde.Après un processus de plus de trois ans, Londres et Bruxelles ont officiellement signé, vendredi dernier, leur divorce. Avec le Brexit, le Royaume-Uni quitte, non sans fracas, l’espace Schengen où était garantie la libre circulation des personnes et des biens.

De ce fait, la Premier League, championnat d’élite de foot, serait impactée par cette décision politique aux conséquences également économiques et sociales. Et pour cause, les clubs anglais qui aimantent des talents du monde entier, devront se plier aux nouvelles règles d’immigration.

Avant le Brexit, les joueurs communautaires, c’est-à-dire ceux issus des pays membres de l’UE, ne faisaient face à aucun obstacle pour fouler les pelouses du Royaume de Sa Majesté.

Par contre, les étrangers notamment les Africains, devaient obligatoirement disposer d’un permis de travail et avoir une approbation du Conseil d’administration de la Fédération anglaise de football (FA).

En plus, leur éligibilité était soumise à une série de conditions dont le classement de l’équipe nationale au ranking de la Fédération internationale de football association (Fifa) et le nombre de sélections en équipe nationale.

Dès la fin de la période de transition du Brexit en février 2021, les joueurs des pays de l’UE auront désormais besoin de visas pour exercer leur métier en Angleterre. Des accords bilatéraux entre le Royaume-Uni et les autres nations du vieux continent seront donc nécessaires.

Pour leur part, les footballeurs africains pourraient subir les conséquences d’un éventuel durcissement des conditions d’accès à la Premier League.

Si l’arrêt Bosman a jusque-là permis le transfert illimité de sportifs entre pays membres de l’UE, le Brexit aura un impact sur le nombre d’Africains évoluant dans les compétitions professionnelles au Royaume-Uni.

En vertu de l’article 48 du traité de Rome sur la libre circulation des travailleurs entre les Etats membres de l’UE, cette décision de la Cour de justice des Communautés européennes (Cjce) rendue le 15 décembre 1995 deviendrait nulle quant aux restrictions des quotas de sportifs communautaires ou non-communautaires exerçant dans le Royaume-Uni. Autrement dit, la fin de l’arrêt Bosman pour la Premier League va sonner la fin des restrictions du nombre de sportifs des nationalités concernées dans une compétition professionnelle anglaise.

Par ailleurs, si le vœu de certains spécialistes britanniques est exaucé, le nombre d’étrangers, dans cette compétition hyper médiatisée, sera nettement revu à la baisse.

Pendant longtemps, les pourfendeurs de l’afflux d’étrangers en Premier League ont soutenu que cela est, en grande partie, la cause des mauvais résultats des Three Lions (surnom de l’équipe nationale d’Angleterre). Pour eux, cette ruée plombe l’envol des joueurs locaux, souvent dans l’ombre de stars du ballon rond venues d’horizons divers.

« Nous sommes à l’écoute des conséquences de cette décision qui, il est sûr, va impacter sur le marché international des transferts », a laconiquement affirmé Thierno Seydi, un agent de joueur cité par l’Agence de Presse Sénégalaise (service public).

Le pionnier des joueurs africains en Premier League est zimbabwéen. Il s’agit de l’attaquant Peter Ndlovu qui, sous la tunique de Coventry City (entre 1991 et 1997), a marqué 43 buts en 176 matchs.

Au début des années 2000, l’Ivoirien Didier Drogba, le Ghanéen Michael Essien ou encore le Togolais Emmanuel Adebayor ont fait se lever les foules. Aujourd’hui, le Sénégalais Sadio Mané, l’Egyptien Mohamed Salah et le Gabonais Pierre-Emerick Aubameyang portent haut les couleurs de l’Afrique dans ce championnat où l’argent coule à flots.

Le Brexit plonge l’Afrique dans l’incertitude (économiste)

L’économiste sénégalais, El Hadj Alioune Diouf, par ailleurs, spécialiste en économie internationale analyse pour APA les répercussions du Brexit sur le continent africain.Avec le Brexit, qu’est-ce qui va changer dans les relations entre le Royaume Uni et l’Afrique ?

On ne sait pas ce qui va se passer. Ce soir, on saura si l’Union Européenne (UE) va faire un accord de libre-échange avec le Royaume Uni. Si tel est le cas, la Grande Bretagne pourra toujours profiter de cette situation de zone de libre-échange de l’UE pour accéder au marché africain. Mais au cas où elle aurait des difficultés pour commercer avec le reste de l’Europe, elle sera alors obligée de se déployer en Afrique, en Amérique et ailleurs.

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Et vu qu’elle a décidé de rompre les amarres avec l’UE, elle est obligée de signer de nouveaux accords avec tous les pays africains. Ce qui semble être un bon challenge pour elle. Je pense qu’ils vont également signer, comme l’a dit le président américain Donald Trump, un grand accord avec les États-Unis. Néanmoins, je pense qu’ils vont rester dans une zone de libre-échange avec l’Europe. Le Royaume Uni pourra donc toujours profiter du marché africain et peut-être du parapluie européen.

Sur le plan économique, que pèse le Royaume Uni en Afrique ?

Le poids économique du Royaume Uni en Afrique est le reflet de son poids sur la scène internationale. Le Royaume Uni fait partie des principaux investisseurs en Afrique et l’un de ses plus importants clients. Il a une présence bien marquée dans les pays les plus forts économiquement sur continent, mais aussi dans les pays francophones. A titre d’exemple, on peut citer le Sénégal où le Royaume Uni intervient de manière très positive. On l’a vu avec la préparation des Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ, 2022) où une banque anglaise a financé la construction du stade olympique. Et les relations entre le Royaume Uni et les pays africains ne se limitent pas qu’à ça. On sait que certains pays comme le Nigeria, l’Egypte, l’Afrique du Sud, le Ghana… sont de gros clients du Royaume Uni. Et ensuite, la City est la première place financière mondiale.

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Le problème stratégique des pays africains, c’est l’attrait de l’investissement. Nous avons un potentiel incroyable dans nos pays, donc nous devons attirer les investisseurs pour se développer. Et justement, un des bons clients de l’Afrique sur ce plan-là, c’est le Royaume Uni. Il garde une présence très importante sur le continent, bien que les Chinois occupent la place de choix aujourd’hui, avec les Américains, les Français, les Turcs… Tout le monde est conscient du potentiel de l’Afrique, et cette dernière sait également que le Royaume Uni a un bon potentiel dans le domaine des capitaux et des investissements.

Le Brexit peut-il remettre en cause le projet d’unité de l’UA ?

Ce qui va remettre en cause tout ce qui se fait en Afrique, ce sont les manquements politiques des Africains eux-mêmes. Ce sont les Africains qui signent des traités qu’ils ne respectent pas. Ce sont eux qui élaborent des politiques, des stratégies et ne les appliquent pas. Ce sont également eux qui élaborent des programmes et ne les financent pas. C’est l’Afrique qui plombe son développement.

Ce n’est ni l’Europe, ni la France, ni l’Angleterre encore moins l’Amérique. Ce sont les Africains. Les principaux problèmes que nous avons en Afrique, les principaux manquements politiques que nous avons pour réaliser l’intégration en Afrique, ce sont les Africains eux-mêmes.

Le Brexit offre de meilleures perspectives commerciales entre Nairobi et Londres (Kenyatta)

Le Brexit offre des opportunités commerciales plus étroites entre le Kenya et le Royaume-Uni, selon le président kenyan, Uhuru Kenyatta.« Je pense que cela pourrait déboucher sur une bénédiction déguisée pour nous tous. Et je pense qu’il y a un énorme potentiel pour relancer une fois de plus le partenariat et les investissements qui constituaient en fait le moteur de l’économie mondiale ; avant que nous ne nous désintéressions apparemment les uns des autres », a dit le président Kenyatta le 20 janvier dernier à Londres lors du sommet Royaume-Uni-Afrique.

Kenyatta a déclaré que les quatre domaines du logement abordable, de la sécurité alimentaire, de la fabrication et de la santé universelle présentent d’énormes opportunités d’investissement et de partenariat pour les investisseurs kenyans et britanniques. Il a noté que le Kenya entre dans une nouvelle étape de son partenariat avec le Royaume-Uni après le Brexit.

« Je dois admettre que certains d’entre nous ne sont pas intéressés par le Brexit, mais je dois également dire que nous sommes heureux que cela se soit produit », a déclaré le président kenyan, ajoutant que la décision du Royaume-Uni de rechercher activement de nouvelles opportunités en dehors de l’Europe pourrait être avantageuse pour son pays et le reste de l’Afrique.

Selon lui, le Kenya ouvre de nouvelles opportunités non seulement pour les investisseurs locaux, mais aussi étrangers. « Nous vous souhaitons la bienvenue à Nairobi, la porte d’entrée de l’Afrique orientale et centrale », a-t-il déclaré, estimant que l’économie bleue est un autre nouveau domaine dans lequel les investisseurs kenyans et britanniques pourraient s’aventurer.

« Nous avons d’énormes ressources en termes d’économie bleue et nous voulons voir comment les investisseurs peuvent travailler avec les communautés locales pour créer des emplois durables. Notre devoir, en tant que gouvernement, c’est de créer un environnement propice à cela », a poursuivi le dirigeant kenyan.

Il a souligné que le Royaume-Uni est l’un des principaux partenaires commerciaux stratégiques du Kenya et se classe au 5ème rang des destinations pour les exportations kenyanes.

« Le Kenya a créé une niche de marchés au Royaume-Uni pour certains de ses principaux produits, tels que le thé, le café, les fleurs, les fruits et les légumes. D’un autre côté, nous n’avons jamais perdu confiance dans les produits manufacturés britanniques, les imprimés, les machines et les produits chimiques », a indiqué Uhuru Kenyatta.

Coronavirus : Kenya Airways suspend ses vols vers la Chine

Kenya Airways a annoncé, vendredi, la suspension temporaire de ses vols à destination et en provenance de Guangzhou, en Chine, à la suite de l’épidémie de coronavirus qui a déjà fait plus de 200 morts dans ce pays asiatique.Cependant, la compagnie aérienne nationale kenyane a déclaré que les vols vers Nairobi et Bangkok sont maintenus.

« Notre consultation avec les ministères de la Santé et des Affaires étrangères se poursuivra et nous fournirons des mises à jour au fur et à mesure que la situation évolue », a indiqué la compagnie aérienne dans un communiqué.

Elle ajoute : « Nous nous excusons auprès de tous nos clients pour les désagréments causés et réaffirmons que la sécurité de nos clients et employés reste notre priorité absolue ».

Coronavirus : les Kenyans invités à éviter les voyages non essentiels en Chine

Le gouvernement kenyan a exhorté lundi les Kenyans à éviter les voyages non essentiels à Wuhan, dans la province chinoise de Hubei, après le déclenchement de la maladie respiratoire virale aiguë (coronavirus) qui a fait à ce jour plus de 80 morts dans cette ville du centre de la Chine.Les autorités chinoises ont imposé un verrouillage de la région dans le but de contenir la propagation du virus qui a également infecté plus de 1.975 personnes.

« Notre ambassade en Chine a lancé une alerte aux Kenyans vivant en Chine et en particulier à ceux résidant à Wuhan, pour qu’ils prennent des précautions utiles, afin de se protéger et de se conformer aux mesures mises en place par les autorités locales », a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué publiée à Nairobi.

Selon l’ambassade, il y a 85 Kenyans à Wuhan qui se sont inscrits auprès de l’ambassade.

Le ministère a conseillé ceux qui pourraient présenter des symptômes du virus de se présenter sans délai à l’hôpital le plus proche.

« Contrairement à ce qui se dit dans la presse locale au sujet du prétendu échec de l’ambassade du Kenya à Pékin à venir en aide aux étudiants kenyans, l’ambassade a été en contact constant avec tous les Kenyans de la région touchée et mêmes des autres régions de Chine », a ajouté le communiqué.

Les autorités de la province du Hubei ont annoncé le report de l’ouverture des universités et des collèges et suspendu le calendrier des examens pour une durée indéterminée afin de freiner les mouvements et la propagation du virus.

Il a été conseillé aux étudiants kenyans étudiant à Hubei de rester loin de la ville de Wuhan jusqu’à nouvel ordre.

L’Afrique à la conquête de son patrimoine culturel

Avec la restitution de ses biens culturels donnés ou pillés pendant la colonisation, l’Afrique entre dans la conquête de son patrimoine culturel.Depuis la publication en 2018 du rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain, rédigé par l’universitaire sénégalais Felwine Sarr et l’historienne française Bénédicte Savoy, un coin du voile est levé sur la richesse des œuvres d’art se trouvant encore dans des musées européens.

Selon le document de plus de 200 pages, commandité par le président français Emmanuel Macron, le patrimoine culturel africain représente quelque 90.000 œuvres originaires d’Afrique subsaharienne, dont 70.000 se trouvent au musée du Quai Branly à Paris et 20.000 autres dans des villes françaises.

Cet engagement du président français pris le 28 novembre 2017 lors d’une visite au Burkina Faso répond favorablement aux demandes de restitution du patrimoine culturel africain.

« Je veux que d’ici cinq ans, les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain à l’Afrique », disait alors Macron, en présence de son homologue burkinabé Roch Marc Christian Kaboré.

Selon le rapport, près de 400 mille œuvres d’art africain sont répartis dans des musées européens. Parmi ceux-ci, il y a le « British Museum (69 000), le Weltmuseum de Vienne (37 000), le musée Royal de l’Afrique centrale en Belgique (180 000), le futur Humboldt Forum de Berlin (75 000), les musées  du Vatican et du quai Branly (70 00).

Le Bénin en ligne de front

Des pays africains, l’Ethiopie et le Nigeria en tête, réclament depuis près d’un demi-siècle le retour d’objets disparus pendant la période coloniale. Cette requête a été ravivée par le Bénin qui est le premier africain à avoir officiellement demandé à la France une restitution de son patrimoine. Des milliers d’œuvres ont été spoliées, vendues ou volées du Royaume de Béhanzin à la fin du 19è siècle lors de la conquête de Dahomey (actuel Bénin). Des objets d’art symboliques que la France considérait comme « prises de guerre » du général Dodds dans le palais du roi Béhanzin.

« Le patrimoine culturel africain est un facteur de développement, un moyen de lutte contre la pauvreté. Ces œuvres ont une âme, ces œuvres n’attendent qu’à retourner dans leur milieu naturel en vue de leur renaissance », selon le président béninois, Patrice Talon.

Il ajoute : « Ces biens qui matérialisent les relations historiques entre les peuples du Dahomey, des royaumes du golfe de Guinée ».

Lors de la visite de Patrice Talon le 21 mars 2018 en France, Emmanuel Macron avait exprimé sa volonté de restituer « sans tarder 26 œuvres » réclamées par le Bénin. Une opération qui devrait se faire dans le cadre d’une coopération muséale entre Paris et Cotonou.

Le Sabre d’El Hadi Omar Tall, gage ou gageure ?

Le 17 novembre 2019 à Dakar, la France restituait officiellement au Sénégal le sabre du conquérant musulman sénégalais, El Hadj Omar Foutiyou Tall. Le président sénégalais Macky Sall avait reçu le sabre des mains du Premier ministre français Edouard Philippe, en présence des descendants de la Famille omarienne.

La convention de dépôt dudit sabre a été alors signée entre la ministre française des Armées, Florence Parly et le ministre sénégalais de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop à la salle des banquets du Palais de la République.

« Il est heureux que le sabre d’El Hadj Omar Tall conservé au Musée de l’armée française sous le numéro d’inventaire 6995 balise de son éclat cette nouvelle séquence des relations franco-sénégalaises », se réjouissait le président Sall.

En attendant la suite de la restitution d’autres œuvres d’art au Sénégal, le sabre semble incarner le symbole d’un processus qui devra aboutir. Mais quand ?

Taxe culturelle africaine

Si restituer signifie « rendre quelque chose à son propriétaire légitime », la requête des pays africains ou l’initiative du président Macron renvoient à la culpabilité des « pilleurs ». Or, dans le cas de compensation pour ce « dommage » subi, l’option d’une taxe culturelle africaine semble pertinente. Cette taxe peut donc être considérée comme une injonction pécuniaire imposée aux musées occidentaux en faveur de la promotion et du développement du patrimoine africain. Ainsi, l’argent collecté des entrées dans les sites, réceptacles des objets d’art africain, serait adjoint à une « prime » sur toute œuvre vendue.

L’attention portée à ces masques et statues en Europe serait-elle la même dans des musées africains ? Le système de conservation pourrait faire défaut dans plusieurs cas. Les visites seraient moindres sur le continent. Les ventes auraient peu explosé les enchères.

Toutefois, le processus de restitution semble enclenché et les formalités d’usage devront suivre au fil des mois.

L’obstacle juridique de la France

En vertu de la Convention de l’Unesco en date du 17 novembre 1970 concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriétés illicites des biens culturels, la France reste limitée dans son champ de restitution des biens.

C’est ainsi que le président français avait annoncé un cadre juridique qui permettrait à la France particulièrement de restituer. Cette dynamique concerne également les autres pays européens qui devront, eux aussi, prendre les dispositions opérationnelles de restitution.

Mati Diop et Zozibini Tunzi dans les annales culturelles du monde

La cinéaste franco-sénégalaise Mati Diop, vainqueure du Grand Prix du dernier Festival de Cannes 2019 et la Sud-Africaine Zozibini Tunzi, élue Miss univers 2019 ont inscrit leur nom sur les annales culturelles du monde.Née d’une mère Franco-Sénégalaise et d’un père Sénégalais, Mati Diop est également la nièce du célèbre cinéaste, Djibril Diop Mambéty décédé en 1998.

Tourné en 2018, « Atlantique »,  son premier long métrage a été sélectionné en compétition officielle du Festival de Cannes 2019, où il a obtenu le Grand Prix. C’est l’acteur américain, Sylvester Stallone qui avait remis le Grand Prix à la réalisatrice sénégalaise lors de la soirée de clôture de la 72ème édition de l’illustre festival qui se tient dans le sud  de la France.

Réagissant à cette distinction, Mati Diop affirmait : « C’est un vrai pari, c’est mon premier long métrage, avec des acteurs qui n’avaient jamais joué, des producteurs inexpérimentés, mais on a gagné, alors que c’était notre première fois à tous. C’était un vrai challenge».

Mati Diop avait joué son premier rôle principal au cinéma dans le film de Claire Denis, 35 rhums en 2008. Cette même année, elle présentait 1000 soleils au Festival de Cannes, un projet de documentaire sur le film Touki Bouki réalisé par son oncle Djibril Diop Mambéty en 1973 et présenté à Cannes cette année-là. Il sort en 2013 sous le titre Mille soleils. Ses courts métrages ont été présentés lors de différents festivals internationaux, notamment « Atlantique » qui obtient le Tigre du meilleur court métrage en 2010 lors du festival international du film de Rotterdam.

Mati Diop qui a réalisé sept films au total dont des courts-métrages, des moyens raconte avec « Atlantique » une croisée entre l’histoire d’exil et de fantômes. L’ancienne étudiante en arts plastiques prolonge ainsi un court métrage déjà titré « Atlantique » et tourné à Dakar il y a dix ans. Ce film racontait la traversée en mer d’un jeune migrant depuis les côtes sénégalaises.

Pour son palmarès, Mati Diop s’est vue décerner trois distinctions, à savoir Tigre du meilleur court métrage au Festival de Rotterdam pour « Atlantique » en 2010, nomination au Prix Lumières du meilleur espoir féminin pour 35 rhums la même année, et Grand Prix au Festival de Cannes pour « Atlantique » en 2019.

La même année, la Sud-Africaine Zozibini Tunzi, 26 ans, s’est distinguée en étant élue Miss Univers, un concours international de beauté féminine réservé aux femmes âgées de 18 à 28 ans qui a été fondé en 1952 par la compagnie américaine de vêtement californien Pacific Mills, mais organisé par WME/IMG depuis 2015. Tunzi succède ainsi à la Philippine Catriona Gray, Miss Univers 2018 et devient la troisième Sud-Africaine de l’histoire à remporter ce titre. C’est deux ans seulement après la victoire de sa compatriote Demi-Leigh Nel-Peters en 2017 et 41 ans après celle d’une autre compatriote, Margaret Gardiner, en 1978.

Agée de 26 ans, la Sud-africaine est devenue la cinquième femme noire à remporter Miss Univers. Elle s’est surtout distinguée lors de cette compétition de beauté par la couleur de sa peau et ses cheveux crépus. Lors de son couronnement, elle prônait le leadership féminin et encourageait « les jeunes filles à avoir confiance en elles ».

Les sites africains classés patrimoine mondial de l’UNESCO

L’Afrique regorge de plusieurs sites culturels et naturels classés patrimoine mondial de l’UNESCO, dont certains sont répertoriés par APA.Algérie

La casbah d’Alger : Elle correspond à la vieille ville ou Médina d’Alger, capitale de l’Algérie, dont elle forme un quartier historique inscrit au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco depuis 1992. Administrativement, elle est située dans la commune de Casbah, dans la wilaya d’Alger.

Afrique du Sud

-Robben Island, une ile à l’histoire tourmentée : Historiquement, Robben Island est l’île où furent emprisonnés des centaines de combattants, et plus particulièrement contre le régime de l’apartheid en Afrique du Sud, au siècle dernier. Ce site est classé patrimoine mondiale par l’UNESCO depuis sa fermeture en 1996.

-La zone humide d’iSimangaliso qui est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco grâce à son écosystème unique en Afrique du sud.

Capo-Verde

Cidade Velha (vieille ville  en portugais), ou tout simplement Sidadi en créole du Capo-Verde : Elle a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 2009.

Egypte

Pour sa part, l’Égypte a ratifié la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel en  1974. Les premiers sites protégés sont inscrits en 1979. En 2013, l’Égypte comptait sept sites inscrits au patrimoine mondial, six culturels et un naturel. Le pays a également soumis trente-trois sites à la liste indicative, vingt-trois culturels, sept naturels et trois mixtes.

-Abou Mena ou Abu Mena : C’est une ancienne ville d’Égypte. Le monastère chrétien d’Abu Mena. Les ruines ont été inscrites sur la liste du patrimoine mondial par le comité du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1979. Cependant, les travaux agricoles récents dans le secteur de ce site archéologique ont provoqué une élévation significative des niveaux des nappes phréatiques conduisant à la déstabilisation ou à l’effondrement d’un certain nombre de bâtiments. En 2001, le site a été ajouté à la liste du patrimoine mondial en péril.

-Le Caire historique : Dans l’agglomération moderne du Caire, se trouve l’une des plus anciennes villes islamiques du monde, avec ses prestigieuses mosquées, ses medersa, ses hammams et ses fontaines. Fondé au Xe siècle, Le Caire islamique est devenu le nouveau centre du monde islamique et il a atteint son âge d’or au XIVe siècle.

-Memphis et sa nécropole (les zones des pyramides de Guizeh à Dahchour) : Autour de la capitale de l’Ancien Empire égyptien, subsistent d’extraordinaires ensembles funéraires avec leurs tombes rupestres, leurs mastabas finement décorés, leurs temples et leurs pyramides. Le site était considéré dans l’Antiquité comme l’une des Sept Merveilles du monde.

-Monuments de Nubie d’Abou Simbel à Philae : Cette zone archéologique est jalonnée de monuments admirables, comme les temples de Ramsès II à Abou Simbel et le sanctuaire d’Isis à Philae qui ont été sauvés lors de la construction du haut barrage d’Assouan grâce à une campagne internationale lancée par l’UNESCO en 1960 et qui s’est poursuivie jusqu’en 1980.

-Thèbes antique et sa nécropole : Capitale de l’Égypte au Moyen et au Nouvel Empire, Thèbes était la ville du dieu Amon.

-Zone Sainte-Catherine : Le monastère, fondé au VIe siècle, est le plus ancien monastère chrétien ayant conservé sa fonction initiale.

-Wadi al-Hitan, la Vallée des baleines : Dans le désert occidental de l’Égypte, il y a des restes fossiles inestimables du plus ancien, et maintenant éteint, ordre des baleines  archaeoceti.

Ethiopie

Harar, parfois appelée Harar Jugol désignant les murailles, est une ville située à l’est de l’Éthiopie. Elle est parfois qualifiée de quatrième ville sainte de l’islam. Depuis 2006, elle est classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO.

Kenya

Lamu est le chef-lieu du comté de Lamu. Bâtie au XIIe siècle, cette ville dispose d’un centre culturel important dans la culture swahilie et qui constitue une lieu de pèlerinage pour beaucoup de musulmans de la côte est-africaine. Les 16 hectares de la vieille ville figurent, depuis 2001, au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Libye

Ghadamès  est une ville et une oasis du désert en Libye.  L’ancienne ville est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1986. Elle est également connue sous le nom de « Perle du désert ».

Madagascar

La Réserve Naturelle Intégrale des Tsingy de Bemaraha, est un site naturel inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1990.

Mali

Djenné est une ville et une commune du Mali, chef-lieu du cercle de Djenné. Son nom signifie « génie des eaux » en langue bozo.

Maroc

-Aït-ben-Haddou est un ksar (Ighrem, en berbère) du Maroc inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Situé dans la province de Ouarzazate, il fait partie de la commune d’Aït Zineb.

-Essaouira est une ville portuaire et une commune du Maroc, chef-lieu de la province d’Essaouira, dans la région de Marrakech-Safi. Sa Médina est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2001.

-Fès ou Fez est une ville du Maroc septentrional. Fès s’étend sur trois secteurs : la ville ancienne (Médina), classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, l’enceinte royale et les quartiers nouveaux établis par les Français, et qui s’étendent de nos jours dans la plaine environnante.

-Marrakech, est une ville située dans le centre du Maroc, aux pieds des montagnes de l’Atlas. Marrakech est surnommée « la ville rouge » ou la « ville ocre » en référence à la couleur rouge d’une grande partie de ses immeubles et ses maisons.

-Meknès  est une ville du nord du Maroc fondée en 711 par la tribu amazighe des Meknassas qui lui a donné son nom. Elle fut la capitale du Maroc durant le règne d’Ismaïl ben Chérif (1672-1727). La ville historique de Meknès est placée sous la protection de l’UNESCO depuis 1996.

-Tétouan est une ville du Maroc, située dans le nord du pays, dans le Rif occidental, aussi appelée pays Jbala. Près de Tétouan, on trouve plusieurs villes côtières très touristiques comme M’diq et Martil, ainsi que des villages de vacances comme Marina Smir et Cabo Negro.

Mauritanie

Les anciens ksour de Ouadane, Chinguetti, Tichitt et Oualata en Mauritanie ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1996. Ces cités florissantes devinrent des foyers de la culture saharienne. Chinguetti est ainsi devenue la 7e ville sainte de l’islam sous le nom de « ville des bibliothèques ».

Namibie

Le site de Twyfelfontein inscrit au patrimoine de l’humanité de l’UNESCO depuis 2007 Twyfelfontein est un site majeur de la culture San. Il regroupe un peu plus de 2000 pétroglyphes. Les plus anciens ont 6500 ans. D’après les recherches, le site servait à des rites chamaniques.

Sénégal

-L’Île de Gorée est devenue le symbole de la traite négrière, un lieu de mémoire, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1978.

-Saint-Louis (Ndar en wolof), souvent appelée « Saint-Louis-du-Sénégal », est l’une des plus grandes villes du Sénégal et, historiquement, l’une des plus importantes, comme en témoigne son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. C’était une des quatre communes (Quatre Vieilles) historiques du Sénégal à statut de département français pendant la colonisation.

Tanzanie

L’archipel Zanzibar est la ville de Tanzanie la plus importante. La vieille ville historique se nomme « Mji Mkongwe », plus connue sous son nom anglais Stone Town, la «ville de pierre », parce que ses maisons sont bâties en pierre de corail. Il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Tunisie

-Kairouan est une ville du centre de la Tunisie. Elle est souvent désignée comme la quatrième ville sainte (ou sacrée) de l’islam et la première ville sainte du Maghreb. Kairouan est inscrite depuis 1988 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

-Sousse est une ville portuaire de l’est de la Tunisie. Capitale du Sahel tunisien, elle est parfois surnommée la « perle du Sahel ». La Médina de Sousse est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1988.

-Tunis est la ville la plus peuplée et la capitale de la Tunisie. Son cœur historique est la Médina, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Zambie et Zimbabwe

Les chutes Victoria figurent sans aucun doute au palmarès des chutes les plus impressionnantes du monde. Elles sont à  cheval sur deux pays, la Zambie et le Zimbabwe.

La 1ère obligation verte du Kenya cotée à la bourse de Londres

En marge du sommet sur l’investissement entre la Grande Bretagne et l’Afrique qui s’est ouvert, lundi dans la capitale britannique, le président Uhuru Kenyatta a lancé la négociation de la première obligation verte du Kenya à la Bourse de Londres (LSE).Dans le domaine de la finance verte (ou finance environnementale) et plus précisément de la « finance carbone », les « obligations climat » (« Climate bonds », qui font partie des « obligations vertes (« Green bonds »), sont des instruments financiers à revenu fixe. Elles sont considérées comme l’un des moyens de financement de la transition énergétique et/ou de l’atténuation des effets du changement climatique.

S’exprimant lors du lancement, le président Kenyatta a exhorté les investisseurs britanniques à utiliser le Kenya comme une porte d’entrée pour investir en Afrique et un pont vers le marché émergent de plus de 1,2 milliard de personnes créé par la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).

« Le Kenya est l’une des dix économies à la croissance la plus rapide du continent et l’une des nations les plus favorables aux entreprises en Afrique », a déclaré M. Kenyatta.

Avec un secteur des affaires dynamique et diversifié, le président kényan a souligné que l’environnement des affaires de son pays est classé parmi les trois premiers en Afrique.

Plus de 60 entreprises kényanes figurent dans le rapport « Companies to Inspire Africa » de la Bourse de Londres, dans des secteurs allant de l’agriculture à la technologie financière.

Le président, qui est à Londres pour assister au Sommet Afrique/Royaume-Uni, a déclaré qu’il est ravi d’ouvrir la journée de négociation à l’une des plus anciennes bourses du monde.

« Il n’y a pas de meilleur endroit pour apprécier les réalités de l’activité économique mondiale et les tendances d’investissement que cette salle des marchés », a déclaré le président Kenyatta.

L’obligation de 40 millions de dollars du promoteur immobilier Acorn Holdings, basé à Nairobi, qui a commencé à être négociée lundi à la LSE après son lancement par le président, devient la première obligation verte d’entreprise libellée en shillings kényans à être cotée au Royaume-Uni.

L’obligation, qui a été cotée pour la première fois à la Bourse de Nairobi la semaine dernière, aidera Acorn Holdings à lever des fonds pour construire des logements respectueux de l’environnement pour 50.000 étudiants à Nairobi.

Le président a assuré aux investisseurs potentiels que le Kenya continuera à développer l’environnement de l’investissement pour la finance durable, affirmant qu’un cadre politique qui permettra au pays d’émettre une obligation verte souveraine et de renforcer sa position en tant que centre financier régional a été finalisé.

« J’invite la LSE à continuer à travailler avec le Kenya pour atteindre cet objectif », a-t-il déclaré.

Le dirigeant kényan a salué la signature, l’année dernière, d’un protocole d’accord entre la Bourse de Nairobi (NSE) et la Bourse de Londres visant à travailler avec les entreprises kényanes afin de les aider à étendre leur empreinte en les faisant coter conjointement à la bourse de Nairobi et à celle de Londres.

Il a également félicité la LSE pour avoir été la première bourse mondiale à mettre en place un segment d’obligations vertes dédié au besoin mondial d’infrastructures intelligentes sur le plan climatique.

« Je note qu’à ce jour, la LSE a admis plus de 200 obligations du monde entier, réunissant plus de 33 milliards de livres sterling de capitaux pour le développement durable », a-t-il souligné.

Le président Kenyatta a fait remarquer que les obligations climat offrent une grande opportunité aux pays africains ainsi qu’à ceux de la région des Caraïbes et du Pacifique, qui sont fortement menacés par les effets du changement climatique, d’accéder à des capitaux à grande échelle pour une croissance durable.

Le dirigeant kényan a assuré aux investisseurs que l’Afrique offre des possibilités d’investissement sans précédent, affirmant que le continent détient plus de 30% des réserves mondiales de ressources naturelles, qu’il possède certaines des économies à la croissance la plus rapide au monde, une classe moyenne en pleine expansion et un potentiel de consommation inexploité.

« L’Afrique est également un continent très jeune, avec 60% de sa population âgée de moins de 25 ans. Il n’y a probablement pas de meilleur moment pour que les nations africaines et le Royaume-Uni explorent des moyens nouveaux et innovants d’approfondir les partenariats de longue date qui existent entre nos nations », a déclaré le président Kenyatta.

Suite à son vote historique de sortie de l’Union européenne, Kenyatta a déclaré que le Royaume-Uni avait prend un nouveau départ pour construire des partenariats d’investissement encore plus solides avec l’Afrique.

Le secrétaire d’État au développement international, Alok Sharma, a déclaré que l’une des raisons de l’émission d’obligations vertes est le soutien apporté par le gouvernement britannique en termes d’environnement réglementaire et de garanties partielles pour les investisseurs.

« C’est un moment historique, ici comme dans tout Londres car, nous sommes ici aujourd’hui à cause du Sommet sur l’investissement entre le Royaume-Uni et l’Afrique. Nous avons plus de huit des 50 économies à croissance rapide dans le monde en Afrique », a déclaré M. Sharma.

Volleyball : le Kenya se qualifie à Yaoundé pour les JO de «Tokyo 2020» (officiel)

La sélection kenyane de volleyball s’est qualifiée, jeudi soir à Yaoundé, la capitale camerounaise, pour les Jeux olympiques de Tokyo (Japon) en dominant le Nigeria par 3 sets à 0.Avant de composter l’unique ticket en jeu, les Kenyanes, par ailleurs vice-championnes d’Afrique en titre, avaient déjà vaincu le pays organisateur au tie-break par 3 sets à 1 après avoir marché sur le Botswana et l’Égypte, dans ce tournoi à 5.

Les JO 2020 se tiendront du 24 juillet au 9 août dans la capitale japonaise.

Une croissance économique de 2,9% attendue en Afrique en 2020 (Bm)

La croissance économique de l’Afrique subsaharienne devrait s’accélérer pour atteindre 2,9% en 2020, a révélé jeudi la Banque mondiale dans ses Perspectives économiques mondiales de janvier 2020.Selon le rapport, la croissance repose sur l’hypothèse de la confiance des investisseurs qui s’améliore dans certaines grandes économies, des goulots d’étranglement énergétiques qui s’atténuent, de la reprise de la production pétrolière qui contribue à la reprise des exportateurs de pétrole et de la croissance robuste qui se poursuit chez les exportateurs de produits agricoles.

« Les prévisions sont plus faibles qu’on ne l’avait prévu, en raison d’un fléchissement de la demande des principaux partenaires commerciaux, de la baisse des prix des produits de base et de l’évolution défavorable de la situation intérieure dans plusieurs pays », note le rapport.

En Afrique du Sud, le rapport souligne que la croissance devrait s’accélérer pour atteindre 0,9%, en supposant que le programme de réforme du nouveau gouvernement s’accélère, que l’incertitude politique diminue et que l’investissement se rétablisse progressivement.

Au Nigéria, la croissance devrait atteindre 2,1% car, le cadre macroéconomique n’est pas propice à la confiance.

La croissance en Angola devrait s’accélérer pour atteindre 1,5 %, à condition que les réformes en cours assurent une plus grande stabilité macroéconomique, améliorent l’environnement des affaires et stimulent l’investissement privé. Au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, la croissance devrait se maintenir à 6,4%.

Au Kenya, la croissance devrait atteindre 6%.

À l’échelle mondiale, la croissance économique devrait atteindre 2,5% en 2020, à mesure que les investissements et le commerce se redressent progressivement.

Le Kenya multiplie les efforts pour contenir une invasion acridienne

Le gouvernement kenyan a lancé une vaste opération de pulvérisation aérienne de pesticides pour arrêter une invasion des criquets pèlerins qui ont provoqué la destruction des cultures dans le nord du pays.Les criquets ont envahi cette zone le 28 décembre dernier, après avoir franchi les frontières avec la Somalie et l’Ethiopie, le dernier rapport indiquant la présence des insectes dans le comté de Garissa au nord du Kenya.

Le porte-parole du gouvernement, Cyrus Oguna a indiqué dans un communiqué que ses avions stationnés à Wajir avaient réussi à pulvériser des pans des comtés de Wajir et de Mandera, tandis que les comtés de Marsabit et de Garissa devaient attendre pour la prochaine pulvérisation aérienne.

« Des équipes nationales au sol poursuivent le suivi, la mobilisation et la sensibilisation des équipes d’appui au contrôle au sol du comté, et des communautés locales à Wajir et Mandera. Les activités de surveillance ont identifié des essaims de criquets à Leisanyu et Sabuli dans la zone de Wajir et ces derniers ont été pulvérisés », a-t-il déclaré.

« L’opération se poursuit pour la maîtrise totale de la situation et pour éviter toute propagation éventuelle des criquets. Le grand public est également rassuré quant au contrôle effectif de la situation par le gouvernement », a-t-il ajouté.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a souligné que l’invasion acridienne avait été aggravée par les fortes pluies inhabituelles et les inondations qui ont frappé la corne de l’Afrique au cours des derniers mois.

Selon la FAO, chaque kilomètre carré d’un essaim dense peut contenir 50 millions de criquets, consommant 100 tonnes de végétation par jour.

Quand la Caf traîne des casseroles, les équipes se plantent sur la scène mondiale

Les sélections africaines n’ont pas fait de miracles dans les compétitions internationales au moment où la Confédération africaine de football a fait face à divers remous dont la rocambolesque finale de la Ligue des Champions.Ahmad Ahmad, le président de l’instance faîtière du foot africain, dans le cadre d’une enquête pour « association de malfaiteurs, corruption, abus de confiance et faux et usage de faux », a été interpellé le 6 juin dernier à Paris (France).

A l’origine des déboires judiciaires du patron de la Caf, il y a la rupture unilatérale d’un contrat entre l’instance continentale et l’équipementier allemand Puma au profit de l’entreprise française Technical Steel.

A lire aussi: CAF : La finale-retour de la Ligue des champions d’Afrique sera rejouée (officiel)

Comme si cela ne suffisait pas, la Caf a été placée sous la tutelle de la Fédération internationale de football association (Fifa) pour une période de six mois (du 1er août 2019 au 31 janvier 2020) renouvelable en cas d’accord préalable entre les deux organisations.

Somme toute, l’interpellation, le retrait de l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations au Cameroun et le fiasco de la finale de Ligue africaine des Champions ont clairement fragilisé le Malgache.

En effet, la finale de la Ligue des Champions, opposant l’Espérance de Tunis (Tunisie) au Wydad Athletic de Casablanca (Maroc), a été interrompue à cause d’un but refusé au Wac pour une position de hors-jeu. Ce jour-là, le dispositif technique de l’Assistance vidéo à l’arbitrage (Var) était en panne.

Impuissant, le successeur d’Issa Hayatou est descendu sur la pelouse pour convaincre les Marocains de reprendre le jeu. En vain. Au bout du compte, et après une saisine du Tribunal arbitral du sport (Tas), la Caf a déclaré le Wydad « perdant de la finale retour par forfait », donnant implicitement le titre à l’Espérance.

Le Zamalek (Egypte) est revenu sur le devant de la scène en remportant la Coupe de la Caf. En finale, la Renaissance Sportive Berkane (Maroc) a fait les frais du retour en force des Cairotes. Battu sur le score d’un but à zéro lors de la manche aller, le Zamalek s’est imposé sur le même score au retour. Les hommes du Suisse Christian Gross ont finalement fait la différence aux tirs au but (5-3). Le club de cœur de la légende Hossam Hassam, avec dix coupes africaines, est la deuxième formation égyptienne la plus titrée du continent derrière Al Ahly.

La Coupe d’Afrique des Nations de cette année a été celle du basculement de 16 à 24 équipes. Cette Can, dont l’organisation a été confiée à l’Egypte à cause du non-respect du cahier de charges par le Cameroun, a vu l’Algérie monter sur le toit du continent, 29 ans après le premier sacre à domicile. Les Fennecs ont survolé ce tournoi en développant un football champagne théorisé par le fin tacticien Djamel Belmadi.

Le Sénégal, qui s’est qualifié pour sa deuxième finale après 2002 au Mali, n’a pu contenir la déferlante ayant puisé ses racines dans la Méditerranée (victoire 1-0 sur un but de Bounedjah).

Pour sa part, le Cameroun a soulevé, en Tanzanie, la Coupe d’Afrique des Nations des moins de 17 ans en venant à bout de la Guinée en finale (0-0, Tab 5-3). Le Mali a triomphé du Sénégal en finale de la Can U20 (1-1, Tab 3-2). Dans cette catégorie, c’est la troisième finale d’affilée perdue par les Lionceaux.

A la Coupe du monde U17 organisée et gagnée par le Brésil, trois des quatre représentants de l’Afrique ont franchi le cap du premier du tour. Avec six points au compteur (deux victoires et une défaite), l’Angola a terminé deuxième du groupe A du pays hôte.

Dans la poule B, le Nigeria a occupé la première place avec un bilan comptable similaire. Le Sénégal, pour sa première participation au Mondial des cadets, a fini deuxième de son groupe en prenant le dessus sur les Etats-Unis (4-1) et les Pays-Bas, champions d’Europe en titre (3-1).

Le Cameroun, champion d’Afrique, a trépassé avec trois défaites en autant de sorties dans une poule relativement relevée (Espagne, Argentine et Tadjikistan). Malheureusement, l’Angola, le Nigeria et le Sénégal ont, dès les huitièmes de finale, été respectivement éliminés par la Corée du Sud (1-0), les Pays-Bas (3-1) et l’Espagne (2-1).

En phase de groupes du Mondial U20, le Sénégal a signé deux succès contre Tahiti (0-3) et la Colombie (2-0) et un match nul et vierge face à la Pologne. Bourreau du Qatar (0-4), le Nigeria a ensuite été dominé par les Etats-Unis (2-0), avant de neutraliser l’Ukraine, future vainqueur du tournoi (1-1).

Le Mali a fait une timide entrée dans la compétition avec un nul face au Panama (1-1). La victoire à l’arraché des Aiglons contre l’Arabie Saoudite (3-4) leur a permis de s’inviter au second tour malgré la défaite face à la France (2-3).

Enfin, l’Afrique du Sud a lourdement chuté contre l’Argentine (5-2). Non remis de cette déculottée, les Sud-Africains ont ensuite courbé l’échine face à la Corée du Sud (0-1) avant de faire match nul avec le Portugal (1-1).

En huitièmes de finale, le Sénégal a hérité du Nigeria. Ce choc de l’Afrique de l’ouest a tourné à l’avantage des Lionceaux (2-1). Le Mali, dans une rencontre à rebondissements, a surpris l’Argentine (2-2, Tab 4-5).Au tour suivant, les poulains de Mamoutou Kane sont tombés, les armes à la main, contre l’Italie (4-2) là où le Sénégal a, une fois de plus, perdu ses nerfs dans la séance des tirs au but (3-2) après un nul à l’issue des prolongations (3-3).

Légère hausse des prix du thé kényan aux enchères

L’Agence de développement du thé du Kenya (KTDA) a révélé, lundi, que le prix du thé en usine a augmenté de 1,74% pour s’établir à 2,64 dollars US le kilogramme (kg) lors de la dernière vente aux enchères de 2019, contre 2,59 dollars US à la même période de l’année dernière.Cette très légère hausse survient dans un contexte d’une chute des prix mondiaux du thé provoquée par l’offre excédentaire mondiale de la marchandise et l’instabilité politique continue sur les principaux marchés du thé.

Le marché mondial du thé a actuellement un excédent de 200 millions de kilogrammes de thé fabriqué en usine.

Cela a fait établir une moyenne des prix des enchères de Mombasa à 2,12 dollars US le kilo, tandis que les prix des usines gérées par la KTDA s’en sortent mieux, avec une moyenne 2,64 dollars US le kg.

« En raison des pluies en cours, la production de feuilles vertes entre juillet et novembre est passée à 488.020 108 kg, contre 481.572 794 kg livrés à la même période l’an dernier. Le thé vendu aux enchères a chuté de 4,6%, passant de 102 millions de kg à 97 millions de kg au cours de cette période », a déclaré la KTDA dans un communiqué publié à Nairobi.

Le Pakistan, l’Egypte, le Royaume-Uni, les Emirats arabes unis et le Soudan restent les principales destinations d’exportation du Kenya pour le type de thé noir portant les marques Crush, Tear, Curl (CTC).

Selon la KTDA, ces pays ont subi une dévaluation importante de leur monnaie en raison de crises politiques et/ou économiques.

Le thé étant une marchandise négociée en dollars américains, la dévaluation de la monnaie réduit le pouvoir d’achat de la population consommatrice.

La reprise des sanctions économiques des Etats-Unis contre l’Iran a également fermé l’un des marchés pour le thé kenyan, a souligné la KTDA.

Sombres perspectives pour les banques africaines en 2020 (rapport)

L’année 2020 s’annonce sombre pour les banques africaines qui sont parties pour continuer de baigner dans un environnement peu favorable à leur essor, révèle Moody’s Investors Service dans un rapport publié lundi.L’économie mondiale reste morose, souligne le rapport qui pointe du doigt un climat négatif des affaires et une incertitude commerciale hypothéquant  toute perspective de croissance.

En Afrique, la dette publique est élevée et la croissance du PIB restera inférieure à son potentiel et sera ainsi insuffisante pour stimuler les niveaux du revenu par capital ou accroître la résilience économique, soutient le rapport.

« La dégradation des conditions d’exploitation fait pression sur la qualité du crédit des gouvernements, ce qui crée un effet d’entraînement sur les banques en réduisant la génération d’entreprises, en ralentissant la croissance du crédit et en augmentant le risque lié aux actifs », a déclaré Constantinos Kypreos, vice-président de Moody’s, cité par le communiqué.

Selon cette agence de notation, le risque lié aux actifs restera élevé, en raison de la hausse des arriérés de l’Etat, des concentrations élevées de prêts, des cadres juridiques favorables aux emprunteurs et de l’évolution des capacités de gestion des risques et de supervision.

Cependant, la plupart des banques africaines garderont des niveaux élevés de capital, d’où le financement et la liquidité en monnaie locale resteront solides au sein de ces institutions financières, a ajouté Moody’s.

Si les banques d’Afrique du Sud, du Nigeria, de Tunisie et d’Angola seront confrontées aux plus grands défis, les banques égyptiennes, marocaines, mauriciennes et kenyanes seront, elles, plus résistantes, indique le communiqué.

Afrique de l’est : 128 millions US s de Berlin pour l’éducation et la santé

Le gouvernement allemand a annoncé, jeudi, des fonds supplémentaires de 128 millions de dollars US pour soutenir les programmes de santé et d’éducation de la Communauté d’Afrique de l’est (EAC, sigle anglais).La majorité des fonds sera consacrée au programme de vaccination de l’EAC.

Le secrétaire général de la Communauté d’Afrique de l’est, Libérat Mfumukeko, et le chargé d’affaires de l’ambassade de la République fédérale d’Allemagne, Jörg Herrera, ont signé conjointement cet accord à Arusha.

Grâce à cette subvention supplémentaire, le programme financera l’achat d’au moins quatre types de vaccins pour enfants dans les six États partenaires de la Communauté de l’Afrique de l’est.

La coopération vise à réduire la mortalité infantile dans la région et principalement celle des nouveau-nés.

S’exprimant à cette occasion, M. Mfumukeko a remercié l’Allemagne pour son soutien continu à la Communauté d’Afrique de l’est et au processus d’intégration en général. M. Mfumukeko a déclaré que le programme de vaccination contribuera grandement à sauver la vie de millions d’enfants dans les six États partenaires du bloc régional.

« Investir dans le secteur de la santé n’est pas seulement un investissement pour le développement social durable, mais aussi pour le développement économique d’un pays et de la région. La vaccination est un moyen très efficace et rentable de lutter contre la mortalité infantile. Le gouvernement allemand félicite vivement l’EAC pour les efforts qu’elle déploie en vue de vacciner chaque enfant », a déclaré M. Herrera.

A ce jour, la coopération allemande avec l’EAC a financé près de 80 millions de doses de vaccins vitaux pour la région depuis le début de l’aide en 2013 et la couverture vaccinale moyenne dans la région a été considérablement augmentée.

Kenya : trois milliards de dollars de l’Onu aux victimes des inondations

Le Coordonnateur des secours d’urgence des Nations Unies, Mark Lowcock, a annoncé, mardi, une contribution de trois millions de dollars du Fonds central d’intervention d’urgence de l’Onu (CERF) pour aider les personnes touchées par de graves inondations, des glissements de terrain et des coulées de boues suite aux fortes pluies qui arrosent l’ensemble du pays depuis le début du mois d’octobre au Kenya.« Les fonds permettront aux organisations humanitaires de fournir rapidement un soutien essentiel en matière d’alimentation et de moyens de subsistance, un abri et des services de santé aux personnes les plus vulnérables des zones les plus touchées, notamment les enfants, les femmes, les personnes âgées et les personnes handicapées », a déclaré Siddharth Chatterjee, Coordonnateur résident des Nations Unies au Kenya.

En plus de la fourniture de nourriture, de matériaux de construction et d’appui logistique, les fonds serviront à améliorer l’accès à l’eau potable, à la fois en réparant les systèmes endommagés d’approvisionnements en eau et en encourageant le traitement et le stockage de l’eau à domicile, ainsi que par des campagnes de promotion de l’hygiène visant à prévenir maladies hydriques.

Les tempêtes ont détruit et endommagé des infrastructures clés, notamment des maisons, des établissements de santé et des écoles, déplaçant un nombre non confirmé de personnes et perturbant les services de base dans au moins 32 des 47 comtés du pays.

Des routes et des ponts ont été aussi endommagés, réduisant ainsi l’efficacité des interventions humanitaires dans les zones sinistrées.

« Les pluies ont également détruit des milliers d’hectares de terres agricoles, dans un contexte où le pays faisait déjà face à une faim croissante, avec 3,1 millions de personnes en situation de crise et d’insécurité alimentaire extrême », a déclaré Chatterjee dans un communiqué publié mardi à Nairobi.

Le Kenya a été confronté à différentes épidémies en 2019, notamment le choléra, la dengue et la fièvre de la vallée du Rift.

Les glissements de terrain ont affecté 160 mille Kenyans

Plus de 160000 personnes, dont près de 18.000 déplacées dans tout le Kenya, sont affectées par des inondations ou des glissements de terrain depuis octobre dernier, a révélé jeudi la Croix-Rouge du Kenya (KRCS).Selon l’organisme humanitaire, au moins 120 personnes seraient mortes, dont 72 lors d’un glissement de terrain le week-end dernier dans le comté de West Pokot, au nord-ouest du Kenya.

Des infrastructures d’une valeur indéterminée, notamment des routes et des ponts, ont été endommagées, ce qui entrave l’efficacité des interventions humanitaires dans les zones touchées.

La plupart des régions du pays continuent d’enregistrer des précipitations supérieures à la moyenne depuis le début des pluies en octobre.

Le Département météorologique du Kenya a attribué les fortes pluies à un réchauffement inhabituel de l’océan Indien, phénomène connu sous le nom de dipôle de l’océan Indien qui se produit environ tous les dix ans, provoquant des pluies destructrices et des inondations en Afrique orientale.

« Selon le Centre national d’opérations en cas de catastrophe (NDOC) du gouvernement, les inondations soudaines et fluviales ont touché au moins 31 des 47 comtés du Kenya, y compris dans les régions du centre, du littoral, de l’est, du nord, de Nyanza, de la vallée du Rift et de l’ouest, et dans les zones urbaines de Nairobi et Mombasa », a déclaré la Croix-Rouge kenyane dans son dernier bulletin.

Selon le Département météorologique du Kenya, de fortes pluies devraient se poursuivre dans tout le pays au cours des prochaines semaines, principalement en raison des mesures positives du dipôle de l’océan Indien.

Des alertes aux inondations ont été émises en particulier pour les régions côtières, septentrionales et occidentales du pays, avec des risques de glissements de terrain et de coulées de boue dans certaines parties des hautes terres centrales et certaines parties de la vallée du Rift, notamment les comtés de Pokot Ouest, Elgeyo Marakwet et Nandi.

Le Kenya était déjà confronté à une augmentation de la faim avant les inondations, avec 3,1 millions de personnes qui devraient être en crise et des niveaux d’insécurité alimentaire d’urgence depuis octobre, selon le dernier rapport de la Classification intégrée de la phase de sécurité alimentaire (IPC).