Ebola : six pays placés en « alerte urgente »

Après l’apparition de foyers du virus Ebola en République démocratique du Congo (RDC) et en Guinée, six pays sont en « alerte urgente ».L’Organisation mondiale de la santé (OMS) veut éviter, avec cette mesure, le spectre d’une autre crise épidémique.

« Nous avons déjà alerté les six pays voisins, y compris bien sûr la Sierra Leone et le Liberia (pays voisins de la Guinée), et ils agissent très rapidement pour se préparer et être prêts et pour rechercher toute infection potentielle », a déclaré, hier mardi, Margaret Harris, porte-parole de l’OMS, lors d’une conférence de presse virtuelle depuis Genève.

Toutefois, elle n’a pas précisé les autres pays, en plus de Freetown et Monrovia.

La RDC est frontalière de huit pays : l’Angola, le Burundi, l’Ouganda, la République centrafricaine, la République du Congo, le Rwanda, le Soudan du Sud et la Zambie. De son côté, la Guinée a cinq frontières terrestres : la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Sénégal, ainsi que le Libéria et la Sierra Leone, les deux pays les plus proches de la Guinée forestière.

Selon l’OMS, à quelques jours d’intervalle, des cas d’infection au virus Ebola sont réapparus en RDC et en Guinée. La Guinée compte dix cas suspects et trois personnes sont déjà mortes du virus depuis le début de cette nouvelle épidémie.

« Nous savons maintenant qu’il y a 7 cas (3 confirmés, 4 probables) en Guinée et que 3 d’entre eux sont morts », a ajouté la porte-parole de l’OMS, précisant : « Nous avons identifié 115 contacts et la majorité d’entre eux, soit 109, ont été retrouvés. Les contacts sont à Nzérékoré (dans le sud-est du pays) mais aussi à Conakry, la capitale guinéenne ».

L’OMS soutient les autorités guinéennes dans la mise en place de structures de traitement pour la recherche des contacts et pour accélérer la réponse.

Du côté de l’Est de la RDC, l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU a déjà identifié 300 contacts.

« Nous avons également une épidémie en cours au Nord-Kivu, il n’y a aucun lien entre les deux. Nous n’avons vu aucune preuve d’un quelconque lien. Mais elles se poursuivent en même temps », a fait savoir Dr Harris.

Si la RDC et la Guinée sont distantes de plusieurs milliers de kilomètres, excluant a priori tout lien entre ces événements concomitants, ce retour d’Ebola, a suscité l’inquiétude surtout en Afrique de l’Ouest.

« Les épidémies en Guinée et en République démocratique du Congo sont totalement indépendantes, mais nous sommes confrontés à des défis similaires dans les deux cas », avait d’ailleurs déclaré lundi dernier, Dr Tedros, Directeur général de l’OMS lors de sa conférence bi-hebdomadaire virtuelle.

Provoquant une fièvre brutale, des maux de tête, des vomissements et diarrhées, le virus Ebola a été identifié pour la première fois en 1976 au Zaïre, l’actuelle RDC. La fin de la onzième épidémie dans ce pays, qui a causé la mort de 55 personnes sur 130 cas recensés dans la province de l’Equateur (nord-ouest), a été déclarée le 18 novembre dernier.

L’épidémie guinéenne partie en décembre 2013 de la Guinée forestière s’était ensuite propagée au Libéria et en Sierra Leone voisins. Elle s’était éteinte en 2016 ayant provoqué plus de 28.000 cas, dont plus de 11.000 morts.

Eco: suspension du pacte de convergence de la Cedeao

L’adoption de l’Eco, la monnaie unique ouest-africaine, a été repoussée en 2022 à cause des dépenses exceptionnelles engagées par les États dans la lutte contre la pandémie du coronavirus.À l’issue de la session ordinaire virtuelle de la Conférence des chefs d’État  et de gouvernement, tenue le 23 janvier, il a été décidé de suspendre les critères de convergences pour l’année 2021 du fait de la dégradation des économies africaines durement éprouvées par la pandémie de la Covid-19.

« Au regard de l’impact prévisible de la deuxième vague de la pandémie sur l’état de convergence macroéconomique en 2021, le Sommet décide d’exempter les Etats membres du respect des critères de convergence macroéconomique au cours de l’année 2021 », informe le communiqué final.

La Conférence a instruit la Commission de la Cedeao, en collaboration avec l’Agence Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Imao), la Commission de l’Uemoa et les Banques Centrales de la Communauté, de lui soumettre lors de la prochaine session ordinaire, « un projet de nouveau pacte de convergence et de stabilité macroéconomique avec le 1er janvier 2022 comme date de début de la phase de convergence ».

Les chefs d’État de la Cedeao ont pris note de l’état de la mise en place d’un mécanisme multilatéral qui permettra l’utilisation des monnaies nationales pour le paiement et règlement des transactions intra-communautaires.

Cedeao : suspension du pacte de convergence et report de l’Eco

L’adoption de l’Eco, la monnaie unique ouest-africaine, a été repoussée en 2022 à cause des dépenses exceptionnelles engagées par les États dans la lutte contre la pandémie du coronavirus.À l’issue de la session ordinaire virtuelle de la Conférence des chefs d’État  et de gouvernement, tenue le 23 janvier, il a été décidé de suspendre les critères de convergences pour l’année 2021 du fait de la dégradation des économies africaines durement éprouvées par la pandémie de la Covid-19.

« Au regard de l’impact prévisible de la deuxième vague de la pandémie sur l’état de convergence macroéconomique en 2021, le Sommet décide d’exempter les Etats membres du respect des critères de convergence macroéconomique au cours de l’année 2021 », informe le communiqué final.

La Conférence a instruit la Commission de la Cedeao, en collaboration avec l’Agence Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Imao), la Commission de l’Uemoa et les Banques Centrales de la Communauté, de lui soumettre lors de la prochaine session ordinaire, « un projet de nouveau pacte de convergence et de stabilité macroéconomique avec le 1er janvier 2022 comme date de début de la phase de convergence ».

Les chefs d’État de la Cedeao ont pris note de l’état de la mise en place d’un mécanisme multilatéral qui permettra l’utilisation des monnaies nationales pour le paiement et règlement des transactions intra-communautaires.

La BAD et la BEI d’accord pour accélérer le développement en Afrique

La Banque africaine de développement (BAD) et la Banque européenne d’investissement (BEI) ont signé un plan d’action conjoint de partenariat pour parvenir à un développement accéléré sur le continent africain.L’accord a été signé par Bajabulile Swazi Tshabalala, premier vice-président par intérim de la BAD, et Thomas Östros, vice-président de la BEI, au cours d’une cérémonie virtuelle à laquelle ont assisté plus de 100 parties prenantes de toute l’Afrique et de l’Europe, indique-t-on.

Selon le communiqué de presse de la BAD publié jeudi, le plan d’action conjoint a été élaboré à la suite d’une réunion entre une délégation de la Banque européenne d’investissement et de la Banque africaine de développement en février 2020.

Ce plan d’action devrait également mettre en avant leur coopération renforcée et leurs priorités de développement mutuelles et ainsi mettre l’accent sur la stimulation des investissements des secteurs public et privé en Afrique, précise le communiqué.

L’accord conjoint permet aux deux institutions de développer une réserve commune de projets bancables autour de thèmes clés complémentaires auxquels chaque institution apporterait son avantage global.

En conséquence, les institutions travaillent ensemble sur l’action climatique et la durabilité environnementale, l’investissement transformateur à grande échelle dans des infrastructures de qualité, les infrastructures et services des technologies de l’information et de la communication (TIC), l’inclusion financière dans une perspective de genre visant à l’autonomisation des filles et des femmes, l’éducation et la formation et le secteur de la santé.

Cette signature intervient dans le contexte de la pandémie de Covid-19 qui accroît la pauvreté sur le continent africain et menace les marchés et les moyens de subsistance, ce qui rend l’action encore plus urgente.

« Il est crucial qu’un plus grand nombre de banques de développement multinationales et d’autres institutions de financement du développement s’engagent à collaborer plus étroitement et plus fortement, comme le montre ce plan d’action conjoint entre la BAD et la BEI, afin de soutenir plus efficacement nos pays membres régionaux en ces temps troubles », a déclaré Bajabulile Swazi Tshabalala, vice-président principal par intérim de la BAD.

M. Tshabalala a ajouté que « la croissance économique durable et la sécurité dans les régions confrontées à des défis particuliers, telles que le Sahel et la Corne de l’Afrique, sont notre priorité absolue ».

Le vice-président de la BEI chargé des investissements européens, Thomas Östros, a pour sa part déclaré que le partenariat est crucial pour les activités et l’impact de la BEI, et que ce partenariat avec Africa’s Bank est crucial pour l’Afrique.

« Le plan d’action signé aujourd’hui avec la Banque africaine de développement démontre la ferme volonté de la Banque européenne d’investissement, la Banque de l’UE, de réaliser des investissements qui font une réelle différence pour l’Afrique. Le renforcement de notre travail avec la Banque africaine de développement, la banque multilatérale de développement de l’Afrique, est une priorité stratégique pour la BEI et l’Europe », a précisé le vice-président.

Recours à la science pour renforcer la résilience des agriculteurs africains

Un consortium d’acteurs a lancé, sous l’égide du Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (Coraf), le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique ex-Pilier 4 (PDDAA-XP4), axé sur la science pour renforcer la résilience des agriculteurs au climat.Financé par l’Union européenne et lancé le 12 novembre dernier, le PDDAA-XP4 aidera le Coraf et ses partenaires à tirer parti de la science, des technologies et des innovations, pour faire progresser les objectifs de productivité alimentaire, explique un communiqué reçu ce mercredi à APA.

« Ce projet est conçu pour déployer la science et l’innovation pour arriver à une transformation inclusive, durable et adaptée au climat, de l’agriculture et des systèmes alimentaires connexes en Afrique de l’Ouest et du Centre », a déclaré le Dr Abdou Tenkouano, Directeur exécutif du Coraf cité par le texte.

Le consortium d’acteurs de mise en œuvre comprend le Forum pour la recherche agricole en Afrique (Fara), le Forum africain pour les services consultatifs agricoles (Afaas), l’Association pour le renforcement de la recherche agricole en Afrique de l’Est et du Centre (Asareca) et le Centre de Coordination de la Recherche et du Développement Agricoles pour l’Afrique Australe (CCARDESA).

Le PDDAA-XP4 est administré par le Fonds international de développement agricole (Fida).

« (…) l’objectif du PDDAA-XP4 est de contribuer à la mise en œuvre de l’Agenda 2030, en particulier l’objectif 2 (zéro faim), l’objectif 5 (égalité des sexes), l’objectif 10 (réduire les inégalités), l’objectif 12 (consommation responsable) et l’objectif 13 (lutter contre le changement climatique), ainsi que l’Agenda 2063 de l’Union africaine et la Déclaration de Malabo », a expliqué de son côté, Dr Malu Ndavi, Spécialiste technique mondial en chef du Fida.

Le montant total du don de quatre ans est d’environ 30 millions d’Euros pour tous les partenaires d’exécution, avec un cofinancement potentiel du Fida et d’autres organisations.

Le PDDAA-XP4 fait partie du projet Développement de l’Innovation Intelligente grâce à la Recherche en Agriculture (en anglais, Development Smart Innovation through Research in Agriculture, DeSIRA), une initiative de l’Union européenne.

Libéria : Le président met en garde contre les rumeurs après la mort mystérieuse d’agents du fisc

Le président du Libéria, George Weah, a exhorté les citoyens à éviter de répandre des rumeurs alors qu’une enquête est en cours sur une série de décès d’agents des impôts, ont indiqué jeudi des rapports.Le président Weah a confié aux journalistes que son administration avait sollicité l’aide d’experts américains pour enquêter sur le décès récent de plusieurs fonctionnaires du fisc, dont un auditeur principal du gouvernement, un fonctionnaire de la Liberia Revenue Authority, le Directeur général de l’Agence d’audit interne du Libéria et deux fonctionnaires de l’Agence de recouvrement des impôts.

La mort mystérieuse de ces fonctionnaires a provoqué l’indignation des Libériens qui se sont toujours plaints de la poursuite de la corruption et d’une économie désastreuse. Le président Weah, dont la promesse électorale comprenait l’élimination de la corruption, a été critiqué pour « sa mauvaise gouvernance », selon beaucoup de.

En 2019, le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 0,67% tandis que le dollar libérien s’est déprécié de 19,35%.

Le Libéria a été frappé par une série de crises, notamment une guerre civile (1989 à 2003) et une épidémie de fièvre Ebola en 2014-2016, qui a tué 4 800 personnes dans ce pays d’Afrique de l’ouest.

De plus, l’épidémie de coronavirus a infecté à la date du jeudi 15 octobre 2020, 1.372 Libériens et fait 82 morts.

Cependant, le président Weah a déclaré qu’il s’attendait à ce que l’enquête révèle la véritable cause de la mort des fonctionnaires des impôts qui ont déclenché des rumeurs au sujet d’une campagne d’assassinats.

Echanges transfrontaliers d’électricité: la Banque mondiale octroie 167,55 milliards Fcfa à six pays ouest-africains dont la Côte d’Ivoire

Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé mercredi l’octroi d’une enveloppe de crédits et de dons d’un montant total de 167,55 milliards Fcfa de l’Association internationale de développement (IDA) à six pays Ouest-africains dont la Côte d’Ivoire afin de soutenir des réformes visant des échanges transfrontaliers d’électricité en Afrique de l’Ouest.Ce soutien de la Banque mondiale d’une valeur de 300 millions de dollars (167,55 milliards Fcfa) vise à aider le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Libéria, le Mali et la Sierra Leone à mettre en œuvre les réformes sectorielles nécessaires pour créer avec succès un marché régional de l’électricité, indique un communiqué transmis à APA. 

Il s’agit d’un Programme de financement à l’appui des politiques de développement pour le commerce régional de l’énergie en Afrique de l’Ouest qui a pour objectif de lever les obstacles aux échanges d’électricité, avec à la clé des tarifs plus bas pour les consommateurs, une compétitivité accrue pour les entreprises et un approvisionnement plus résilient et fiable. 

Ce programme devrait permettre l’accès des populations à l’l’électricité à un coût abordable. Seulement 50 % de la population en Afrique de l’Ouest a accès à l’électricité, qui plus est à un coût parmi les plus élevés du monde, et notamment deux fois supérieur au prix observé globalement en Afrique de l’Est. 

En outre, en raison des dysfonctionnements des réseaux, les services d’électricité sont loin d’être fiables, avec des coupures qui atteignent en moyenne 44 heures par mois. Cela freine le développement dans plusieurs régions de ces pays. 

Les pays membres de la Commission économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) collaborent depuis une dizaine d’années à la mise en place d’un marché de l’électricité totalement intégré, dans le cadre du système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain. 

Ils auront achevé, d’ici quelques années, les principales interconnexions qui permettront de relier leurs réseaux. Le programme approuvé aujourd’hui vient appuyer l’application d’un programme de réformes qui permettra aux pays concernés de mettre en œuvre des politiques qui faciliteront des échanges transfrontaliers d’électricité produite à partir de gaz naturel, d’énergie hydraulique et renouvelable, plus propre et à bas coût. 

Ces sources d’approvisionnement permettront de remplacer les petites centrales au fioul et les générateurs à diesel, plus coûteux, et d’améliorer l’efficacité des services d’électricité. 

« L’Afrique de l’Ouest possède un immense potentiel dans la production d’énergie propre et verte, dont les pays peuvent tirer parti, en s’unissant, pour fournir à leurs habitants une électricité meilleur marché et favoriser la création d’emplois », a déclaré  Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.  

Ce programme régional de réforme de l’énergie s’articule autour de trois axes. Le premier axe a pour objectif de renforcer la confiance dans la bonne application des accords commerciaux en appuyant la sécurisation des paiements des échanges d’énergie. Le deuxième axe, lui, soutient la mise en œuvre de décisions d’investissement au coût le plus bas, privilégiant des solutions régionales et promouvant la concurrence. 

Quant au troisième axe, il vise à renforcer la transparence en traitant la question de la solvabilité des compagnies d’électricité nationales et en garantissant l’information du marché sur les grandes décisions d’investissement qui ont une incidence sur l’offre et la demande. 

« Ce programme jouera un rôle fondamental pour la réalisation de notre objectif de marché régional de l’énergie, et je tiens à remercier la Banque mondiale pour son soutien, a affirmé Jean-Claude Kassi Brou, président de la Commission de la CEDEAO. 

Le système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain devrait continuer à progresser et s’attacher, grâce à ce soutien, et aider ses pays membres à collaborer et coordonner les réformes nécessaires pour développer le commerce régional de l’électricité et avoir ainsi accès à un approvisionnement plus abordable et plus fiable.

 L’optimisation des ressources énergétiques de la région permettra de mettre en place des systèmes électriques efficaces et résilients qui permettront à leur tour de rendre nos économies plus productives et inclusives. La CEDEAO continuera à être un partenaire solide en vue de la réalisation de cet objectif».

Par ailleurs,  ce Programme de financement à l’appui des politiques de développement pour le commerce régional de l’énergie en Afrique de l’Ouest est le premier financement de ce type à recourir au guichet régional de l’IDA. 

Ce dispositif permet à la Banque mondiale de soutenir des réformes qui visent à atteindre un objectif commun à plusieurs pays de manière coordonnée. Il s’inscrit dans la directive de la CEDEAO sur la sécurisation des échanges transfrontaliers d’énergie électrique, adoptée en décembre 2018 dans le but de créer un marché régional de l’électricité. 

Les retombées économiques de ce marché sont évaluées à 665 millions de dollars par an pour l’ensemble des pays concernés, avec une réduction d’un tiers du coût moyen de la production d’électricité dans la région, conclut le communiqué.  

Covid-19 : La CEDEAO va plancher sur les moyens de faciliter le commerce

Le Comité ministériel de coordination de la CEDEAO pour les transports, la logistique, la libre circulation et le commerce se réunit le 12 juin 2020 pour valider les recommandations sur la facilité du commerce et la circulation des biens et services pendant la période Covid-19.La réunion virtuelle examinera également des lignes directrices utiles sur la lutte contre le coronavirus en ce qui concerne les fournitures transnationales.

Le Comité ministériel évaluera également la large présentation des experts afin de donner le résultat de leurs délibérations et le soutien souhaité.

Selon une déclaration de la Commission de la CEDEAO publiée à Abuja, les principaux documents à adopter lors de la rencontre sont notamment les rapports de la précédente réunion d’experts ainsi que le projet de directives de la CEDEAO sur la facilité des échanges.

« La réunion comprendra également une présentation sur la situation épidémiologique en Afrique de l’ouest et les questions de transport, de logistique et de commerce liées à la lutte contre le coronavirus par le Directeur général de l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS).

« Un communiqué reprenant l’ensemble des recommandations sur la voie à suivre concernant les questions abordées devrait être adopté à la fin de la réunion », indique le document.

Bolloré : Le port sec de Kagbelen pour améliorer la compétitivité de la chaîne logistique

La mise à service officielle par Conakry Terminal, filiale de Bolloré Ports, du port sec de Kagbelen, permettra « l’amélioration des performances et la compétitivité du Port Autonome de Conakry ».« Le développement du port sec de Kagbelen répond au double défi de la gestion optimale des espaces de stockage du terminal à conteneurs et de la célérité des services de livraison des véhicules. En complément des nouveaux portiques de parc que Conakry Terminal vient de mettre en service, ce nouveau port sec permettra l’amélioration des performances et la compétitivité du Port Autonome de Conakry, », a déclaré Madame Traoré Tahirou Barry, Directrice générale de Conakry Terminal.

Situé dans la commune urbaine de Dubréka, à 35 km de la capitale guinéenne, le port sec Kagbelen, qui s’étend sur une superficie de 30 hectares, dispose d’un espace aménagé de 5 hectares pour une capacité de stockage de 2 000 véhicules. Il accueille en priorité les véhicules en transit pour le Mali, la Sierra Leone et le Libéria, ainsi que les véhicules non livrés après 10 jours de stationnement sur le Parc du Terminal portuaire.

L’aménagement et la mise en service de cette plateforme logistique permettront de décongestionner le Port de Conakry et d’absorber la croissance des volumes de véhicules importés.

« La mise en service de ce port sec de Kagbelen est une grande avancée dans la stratégie gouvernementale de déconcentration des formalités administratives et douanières de sortie des marchandises importées au Port de Conakry. Il va permettre une meilleure fluidité des marchandises en vue d’une amélioration de la compétitivité du Port de Conakry » a précisé Monsieur Aboubacar Sylla, Ministre d’État aux Transports de la Guinée.

D’un coût global de 1,7 millions d’euros, l’aménagement et l’équipement du port sec de Kagbelen, permet à la Guinée de disposer d’une zone sous-douane connectée au système informatique des Douanes. Doté d’une zone administrative, d’un espace clients, d’un espace de stockage, d’équipements et ouvrages dédiés, il offre des mêmes facilités de livraison identiques à celles de Conakry Terminal qui est également opérateur du Terminal à Conteneurs du Port de Conakry.

Cet investissement qui génère 40 emplois directs et plusieurs dizaines d’emplois indirects pour la jeunesse guinéenne, a nécessité l’implication et la collaboration de la Direction générale du Port de Conakry et de la Direction Nationale des Douanes.

Le ministre de la Justice du Liberia testé positif au Covid-19

Le ministre libérien de la Justice Frank Musa Dean, testé positif au Covid-19, est traité actuellement dans un hôpital en dehors de la capitale Monrovia, ont annoncé les autorités sanitaires.Informé dimanche soir des résultats de son test par le Dr Musoko Fallah, directeur de l’Institut national de santé publique (NPHIL), M. Dean aurait été contaminé après avoir participé à des réunions avec le Directeur général de l’Agence libérienne de lutte anti-drogue (LDEA), Marcus Soko. Ce dernier a d’ailleurs a succombé au nouveau coronavirus.

 

Toutefois, « les médecins de l’hôpital militaire 14 sont très professionnels et font de leur mieux », a fait remarquer le ministre de la Justice, appelant à ne pas oublier « que le virus pose un défi même aux pays développés dont les systèmes de santé sont beaucoup plus sophistiqués ».

 « Pour l’instant, personne ne sait tout sur le virus. Nous devons continuer à respecter les protocoles sanitaires, en particulier en ce qui concerne la distanciation sociale », a-t-il exhorté. 

 Selon les autorités sanitaires, le Libéria compte actuellement 124 cas déclarés positifs au virus dont 12 décès.

 Par ailleurs, le président George Manneh Weah a décrété le port obligatoire du masque pour tous les citoyens en public.

CEDEAO : Buhari désigné chef de file de la lutte contre le Covid-19

Le président nigérian Muhammadu Buhari a été désigné chef de file de la CEDEAO dans la lutte contre la pandémie du coronavirus par les chefs d’Etats et de gouvernements de l’organisation sous-regionale.La nomination du chef d’Etat nigérian est intervenue jeudi lors de la téléconférence extraordinaire du Sommet de la CEDEAO sur le Covid-19 sous la présidence de M. Mahamadou Issoufou, Président de la République du Niger.

 Lors de cette visioconférence, le président  nigérian a appelé ses homologues de la CEDEAO à regarder au-delà des défis posés par la pandémie de Covid-19 et à exploiter les diverses possibilités qu’elle offre pour l’amélioration des conditions de vie dans les États membres, indique un communiqué de l’assistant spécial du président Buhari, Femi Adesina.

 « Dans toute situation difficile comme celle que nous vivons actuellement, il y a aussi des opportunités. Notre région doit donc s’efforcer de tirer parti des possibilités offertes par cette sombre perspective mondiale en s’engageant dans la mise en œuvre de ces politiques essentielles, qui, jusqu’à présent, seront difficiles à accepter », a-t-il déclaré.

 Tout en appelant ses collègues à intensifier leur collaboration afin de sauver la région de « cette pandémie mortelle en partageant nos expériences et nos meilleures pratiques », le président Buhari a présenté certaines mesures prises par son gouvernement en réponse à la pandémie.

 Ces mesures comprennent la réduction des taux d’intérêt sur toutes les interventions de la Banque centrale du Nigeria (CBN) de 9 à 5% et l’introduction d’un moratoire d’un an sur les facilités d’intervention de la CBN.

 Il y a également la mise en place d’un groupe de travail présidentiel chargé de coordonner les efforts nationaux de lutte contre la propagation du virus et assurer l’efficacité et l’efficience conformément au plan d’action nigérian sur la sécurité sanitaire.

 D’autres mesures sont la fourniture de matériel de secours, notamment des fournitures médicales et alimentaires ainsi que des transferts d’argent liquide (sous conditions) de 20.000 nairas pour les ménages pauvres et vulnérables et la création de centres d’isolement et d’installations de test supplémentaires pour contenir la propagation du virus.

 Le dirigeant nigérian a également déclaré que les incertitudes économiques sans précédent, y compris les graves contraintes budgétaires et de change, dans un contexte de ralentissement de la croissance économique mondiale auquel la plupart des nations sont confrontées, ont rendu impératif que « notre sous-région se recentre sur l’accélération de la mise en œuvre de notre vision populaire de la « CEDEAO du peuple » en adoptant des politiques régionales dynamiques visant à apporter des secours à nos citoyens ».

 « Malgré la baisse des revenus, le gouvernement continue de dépenser massivement pour contenir le virus, soigner les personnes infectées et minimiser l’impact de la crise sur les populations pauvres et vulnérables. Cette situation exerce une forte pression sur nos finances en augmentant nos dépenses alors que nos recettes diminuent. Cela a invariablement conduit à une restructuration et à une réduction de notre budget », a-t-il ajouté.

 Le président Buhari a profité de l’occasion pour rallier d’autres dirigeants à l’agriculture, à la technologie et à l’innovation afin d’en sortir plus fort.

 « Il est impératif que tout en relevant les défis à court terme, nous explorions également les possibilités de promouvoir des politiques agricoles fortes et dynamiques qui garantiront la sécurité alimentaire de nos populations, en créant des emplois et en réduisant la pauvreté dans la région. Nous devons innover et utiliser la technologie pour dynamiser l’économie numérique et faire les choses différemment, mais mieux », a-t-il déclaré.

 Le président nigérian a affirmé la solidarité du Nigeria avec les autres États membres dans leur lutte contre le virus :

 « En cette période d’incertitude mondiale comme celle-ci, causée par l’impact dévastateur du Covid-19, permettez-moi de transmettre la solidarité du Nigeria avec tous les États membres alors que nous luttons collectivement pour vaincre la pandémie. Je suis très attristé par la perte de nombreuses vies et j’adresse mes sincères condoléances aux familles de ceux qui ont perdu des proches dans toute la région. Je souhaite également aux victimes infectées un rétablissement rapide et complet », a-t-il déclaré.

 Il a réitéré l’engagement du Nigeria en faveur du bien-être et de la sécurité des populations de la sous-région et a réaffirmé son soutien à toute initiative visant à freiner la propagation de la pandémie découlant du sommet.

Covid-19 : la CEDEAO appelle à l’annulation de la dette des pays africains

Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ont appelé jeudi à l’annulation de la dette des pays africains au regard de la menace du Covid-19 sur les économies du continent, à l’occasion d’un Sommet extraordinaire, auquel ils ont pris part par visioconférence, en raison de la pandémie.A l’issue de ce Sommet qui a permis de faire le point de l’évolution du Covid-19 ainsi que son impact économique, financier et social dans la sous-région, les dirigeants de la CEDEAO, ont recommandé une annulation de la dette des pays africains, rapporte une note de la présidence ivoirienne.

Ils ont en outre décidé de la création d’un Comité ministériel comprenant les ministres de la Santé et du Transport en vue de coordonner les efforts sous la supervision d’un chef d’Etat ainsi que la création d’un fonds de solidarité de la CEDEAO.

L’organisation a encouragé les Etats membres à accroître, de manière substantielle, les tests de dépistage. Et ce, afin de renforcer le dispositif de lutte contre le Covid-19 dans la sous-région, où l’on compte des milliers de cas confirmés.

Les dirigeants ouest-africains ont recommandé des actions fortes, notamment la nomination d’un chef d’Etat comme « champion » pour superviser la riposte et le processus d’éradication de cette pandémie  au sein de l’espace communautaire.

Ils ont passé en revue les mesures barrières prises par les Etats membres de la CEDEAO dans le cadre des plans nationaux de riposte, notamment la restriction de la circulation des personnes, la fermeture temporaire des écoles et universités, ainsi que des frontières aériennes et terrestres. 

Dans chacun des Etats membres, le confinement est partiel et renforcé par l’adoption de mesures de distanciation sociale. Les gouvernements ont accru les moyens opérationnels du secteur de la santé et augmenté l’achat d’équipements médicaux. 

Les chefs d’Etat se sont félicités des actions engagées, notamment à travers l’organisation d’une réunion des ministres de la santé de la CEDEAO, le 14 février 2020, à Bamako afin de convenir d’une stratégie régionale ainsi que la finalisation du plan de riposte au Covid-19 évalué à 51 millions de dollars US.

Au terme du sommet, les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO ont lancé un  appel à la mutualisation des efforts pour venir à bout de cette pandémie. Concernant l’annulation de la dette évoquée, ils devront faire un lobbying auprès des bailleurs de fonds.

L’Afrique Subsaharienne devrait, face à l’impact économique du Covid-19, connaître un recul de la croissance dans « une fourchette entre -2 et -5% en 2020 » contre 2,4% en 2019, selon Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour la Région Afrique.

La pandémie de Covid-19 qui plonge l’Afrique subsaharienne dans sa première récession depuis 25 ans, aura aussi un impact sur le bien-être social, a dit M. Zeufack, soulignant que le rapport de la banque montre que « le bien-être des individus en Afrique Subsaharienne pourra baisser de 7% ».

Liberia : état d’urgence prolongé à cause du Covid19

Le parlement libérien a adopté vendredi une résolution approuvant le prolongement de l’état d’urgence pour prévenir la propagation du coronavirus.Dans leur déclaration commune adoptée vendredi, le Sénat et la Chambre basse de l’Assemblée nationale ont prolongé l’état d’urgence, initialement prévu pour 21 jours, à 60 jours en raison de la vague croissante d’infections par la maladie dans le pays.

 S’exprimant après l’adoption de la résolution, le président de la Chambre des représentants, Bhofal Chanbers a déclaré que leur action avait pour but d’empêcher une plus grande propagation de la maladie.

 Les autorités sanitaires libériennes ont annoncé vendredi que le pays compte désormais 76 cas confirmés de coronavirus, dont sept morts.

 Dans le même temps, la législature bicamérale a approuvé la proposition du président Weah d’allouer 25 millions de dollars dans le budget national pour la fourniture de nourriture aux citoyens dans les 15 subdivisions du pays.

Covid-19: le Liberia ferme toutes ses représentations diplomatiques

Le gouvernement libérien a ordonné avec effet immédiat la fermeture de toutes ses ambassades, alors que le coronavirus continue de faire des ravages dans le monde.La pandémie a forcé de nombreux pays à mettre en place des mesures de confinement pour freiner sa propagation. 

S’exprimant sur une radio locale, mardi, le ministre des Affaires étrangères, Gbehzohngar Milton Findley a déclaré que cette mesure est destinée à freiner la propagation du Covid-19 dans le pays. 

« En ce moment, le monde se trouve à un point très critique et nous ne pouvons pas nous permettre de risquer la vie de nos citoyens à l’étranger », a-t-il déclaré. 

Le ministre des Affaires étrangères a déclaré que les ambassades du Libéria au Japon et en Chine ont été fermés depuis plusieurs semaines. « Et nous sommes conscients du chaos que ce virus provoque dans les pays développés. C’est dans ce contexte que nous avons ordonné à tous nos diplomates étrangers de travailler depuis leurs domiciles et de continuer à travailler avec leurs pays d’affectation respectifs », a-t-il ajouté. 

A la date du lundi 6 avril, le Liberia a enregistré 14 cas confirmés de coronavirus, avec trois décès et trois guérisons.

Le Liberia ferme ses frontières avec la Sierra Leone (officiel)

Le Liberia a annoncé la fermeture de ses frontières avec la Sierra Leone pour contenir la propagation du coronavirus qui a coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes dans le monde.Cette fermeture est intervenue un jour après que les autorités sierra-léonaises ont annoncé la fermeture de leur frontière avec le Libéria.

 Le commandant de la sécurité commune au port d’entrée de Bo Waterside, le major Saxon S. Tambo, a déclaré aux journalistes que cette mesure visait à réduire les nombreuses interactions humaines qui, selon lui, étaient l’une des causes de la propagation de cette maladie mortelle.

 Selon Tambo, les frontières resteront fermées jusqu’à ce que le gouvernement du Liberia juge bon de les rouvrir.

 Toutefois seuls les véhicules de transport de marchandises essentielles ne comptant que deux apprentis et un chauffeur et qui seront soumis à une stricte surveillance seront autorisés.

 Il a révélé que la sécurité aux différents points d’entrée a été renforcée pour garantir qu’il n’y ait pas d’entrée ou de sortie de personnes le long des frontières entre le Libéria et la Sierra Leone.

 « Nous avons augmenté la présence du personnel de sécurité ici à la frontière afin de nous assurer que personne ne viole cette mesure », a indiqué le major Tambo.

 « Nous avons également du personnel médical ici qui effectue des tests de température quotidiens et qui s’assure que les gens, y compris le personnel de sécurité, observent le lavage régulier des mains et les autres pratiques d’hygiène », a-t-il ajouté.

Le Liberia enregistre un deuxième cas de Covid-19

Le gouvernement libérien a annoncé dans un communiqué, un deuxième Libérien a été testé positif au Coronavirus (COVD-19).Selon le Dr. Masoka Fallah, directeur par intérim de l’Institut national de santé publique du Libéria, le second cas est celui d’une employée de maison de M. Nathaniel Blama, directeur exécutif de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), suspendue, qui avait été testée positive au virus.

 Le directeur par intérim de l’Institut national de santé publique du Libéria a déclaré que le travailleur domestique Johnny Philips était l’un des principaux contacts de M. Blama lorsqu’il est rentré chez lui depuis la Suisse. Il a déclaré que les autorités sanitaires continuaient à rechercher et à tester plusieurs contacts de M. Blama depuis son retour de Suisse.

 Par ailleurs, le Dr Fallah exhorte les Libériens à continuer à respecter les protocoles sanitaires mis en place par les autorités sanitaires locales et internationales.

L’Afrique enregistre son deuxième cas de Covid-19 en Algérie

Un ressortissant italien arrivé le 17 février en Algérie a été diagnostiqué positif du coronavirus, ont annoncé mardi soir les autorités de ce pays qui enregistre ainsi le deuxième cas du continent officiellement touché par l’épidémie après l’Egypte, deux semaines plus tôt.Le cas algérien a été suspecté en même temps que son compatriote, tous deux « de nationalité italienne » et « âgés de 55 ans et 61 ans », a précisé le ministre algérien de la Santé à la télévision d’Etat.

Au bout de huit jours de veille sur eux, un seul « cas a été confirmé positif au coronavirus », a-t-il assuré, avant de louer le dispositif de « surveillance et d’alerte mis en place au niveau national (qui) a permis de détecter deux cas ».

Selon la télévision d’Etat, reprise par plusieurs médias, la personne infectée a été placée en isolement à l’institut Pasteur d’Alger, la capitale, même si les circonstances de son infection ne sont pas établies.

Parti en décembre de Chine qui a déjà enregistré 2615 décès sur 78.064 cas, le Covid-19 se propage également dans plusieurs pays comme l’Italie où le bilan s’établit à 10 morts sur 322 personnes infectées.

Par ailleurs, les autorités algériennes assurent de la mise en place d’un « dispositif de surveillance et de veille au niveau de tous les points d’entrée » dans le pays.

Selon RFI, des épidémiologistes ont indiqué, dans un rapport publié dans la revue The Lancet, que l’Algérie, l’Égypte et l’Afrique du Sud constituaient les « trois portes d’entrée les plus importantes de l’épidémie sur le continent ». Quand on sait également que ces deux derniers faisaient partie avec le Kenya, le Maroc et l’Ile Maurice des destinations préférées des Chinois sur le continent. (https://apanews.net/pays/guinee-bissau/news/coronavirus-un-manque-a-gagner-pour-le-tourisme-africain)

Le système de santé africain en alerte ?

Il y a près de deux semaines déjà, le ministère égyptien de la Santé annonçait dans une déclaration conjointe avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le premier cas de coronavirus en Afrique. Un étranger dont la nationalité n’a toutefois pas été précisée, encore moins son état de santé actuel.

En Afrique de l’ouest, les ministres de la Santé des pays membres de la Cedeao, réunis le 14 février à Bamako, au Mali, ont décidé de renforcer au niveau communautaire la coordination, la communication et la collaboration transfrontalière dans le cadre de la préparation à l’épidémie de Covid-19.

Les initiatives ne manquent pas aussi au niveau continental après que l’Union africaine (UA) a convoqué le 22 février à son siège, à Addis-Abeba, les ministres de la Santé pour partager les informations existantes et connaissances actuelles sur le Covid-19, les médicaments en cours de développement et essais cliniques.

Des réunions se tiennent régulièrement aussi à Dakar où l’Institut Pasteur, référence sur le continent, prépare des experts de pays africains face à la maladie.

Déjà hier mardi dans la capitale sénégalaise, il a ouvert un atelier régional de formation sur le diagnostic biologique du coronavirus à l’intention des 15 pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et du Tchad.

Les recettes de Wathi pour améliorer les systèmes de santé ouest africains

Au moment où l’épidémie du coronavirus prend des proportions inquiétantes et menaçantes dans le monde, le Think tank Wathi pose le débat pour améliorer des systèmes de santé en Afrique de l’ouest.En  Afrique, particulièrement dans sa région occidentale, l’accès à des  services sociaux de base constitue encore un des défis majeurs à relever  pour certains pays.

En janvier 2019, Wathi a lancé un débat en  ligne sur « les systèmes de santé de la région et les conditions de son  amélioration au service des populations ».

En conclusion, le  rapport Mataki (« mesures » en langue houassa) a consisté à une  sélection des principaux constats et recommandations formulés dans le  cadre du débat, complétée par des pistes d’action élaborées par l’équipe  de Wathi sur la base de consultations supplémentaires avec des  professionnels et experts du secteur.

Même si des indications  sur la situation sanitaire dans les pays d’Afrique de l’ouest montrent  des « progrès incontestables », il reste évident que ces acquis sont  souvent tributaires à des chocs externes inopportuns.

Dans le  document publié ce mardi à Dakar par le directeur exécutif de Wathi,  Gilles Olakounlé Yabi, il est noté des progrès sur le plan sanitaire  souvent freinés par des « contextes de conflits armées, des crises  sanitaires exceptionnelles ».

La plus marquante et récente en  Afrique de l’Ouest, rappelle-t-il, est l’épidémie à virus Ebola qui a  lourdement affecté le Libéria, la Sierra Leone et la Guinée.

Selon  le rapport Makati, les indicateurs de l’état de santé se sont améliorés  en grande partie grâce à l’ampleur des contributions financières  internationales pour « combattre les grandes pandémies, le paludisme, la  tuberculose, et le VIH Sida.

Le Fonds mondial de lutte contre  le Sida, la tuberculose et le paludisme a joué « un rôle central dans  tous les pays de la région et permis d’alléger considérablement la  facture sanitaire des Etats et des populations », souligne M. Yabi.

Cependant,  les objectifs maintes fois visés « n’ont jamais était atteints, le plus  connu de ces objectifs étant l’engagement des Etats à consacrer 15% de  leur budget national au secteur de la santé », conformément à la  Déclaration d’Abuja de 2001.

Pour améliorer les systèmes de  santé en Afrique de l’ouest, Makati recommande dans un premier temps la  mise en place d’une politique préventive de lutte contre les maladies au  cœur du système de santé.

Comme préalable, il faut inclure la  prévention, les soins de santé primaire et les principes de base de la  santé mentale dans le parcours de formation de tous les professionnels  de santé.

Makati suggère aux autorités ouest-africaines  d’assurer la formation de ressources humaines suffisantes dans le  domaine sanitaire, y compris la santé mentale, leur déploiement  équitable sur les territoires nationaux et leur encadrement effectif.

Au-delà  du financement durable des systèmes de santé pour promouvoir  l’accessibilité aux soins et aux médicaments, il faudra également  améliorer le fonctionnement au quotidien de tous les établissements  délivrant des services de santé. Et enfin, le renforcement des systèmes  de santé nationaux par le développement de la recherche, la  mutualisation des ressources au niveau régional et  l’institutionnalisation d’un débat public sur les politiques nationales  de santé.

Okf /Dng/te/APA

Lutte contre le coronavirus : l’Afrique de l’ouest sur le pied de guerre

Les ministres de la Santé de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) se sont récemment réunis à Bamako (Mali) pour mettre en branle des stratégies communes de lutte contre le coronavirus.Selon un communiqué du ministère sénégalais de la Santé et de l’Action sociale reçu lundi à APA, c’est « l’urgence de la situation actuelle concernant le covid-19 » (nouvelle appellation du coronavirus), qui a justifié la tenue de cette réunion présidée par le Premier ministre malien, Boubou Cissé.

Au terme de leur rencontre, les ministres de la Santé de la Cedeao ont pris une batterie de mesures : renforcer la coordination, la communication et la collaboration entre les États membres dans la préparation à l’épidémie de covid-19, en particulier la collaboration transfrontalière, renforcer les mesures de surveillance aux points d’entrée, aériens, terrestres et maritimes, renforcer la communication pour garantir que le public reçoive des informations exactes, appropriées et en temps opportun concernant l’épidémie et renforcer d’urgence les capacités nationales essentielles pour le diagnostic et la gestion des cas.

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De plus, cet espace communautaire a prévu « d’élaborer un plan stratégique régional de préparation chiffré basé sur les priorités des États membres, de promouvoir les efforts nationaux multisectoriels en utilisant l’approche d’une seule santé pour maximiser l’impact, de mettre en œuvre des mesures robustes pour assurer la disponibilité des fournitures médicales essentielles, y compris le matériel de laboratoire et l’équipement de protection individuelle dans la région ».

Le document indique aussi que « les ministres prennent note, soutiennent et saluent les efforts (de la Chine) pour gérer cette épidémie », non sans promettre de « travailler en étroite collaboration avec les autorités compétentes des gouvernements nationaux et le gouvernement chinois pour surveiller et assurer la situation sanitaire de (leurs) citoyens résidant » dans l’empire du Milieu.

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L’épidémie de coronavirus, dont l’épicentre est la ville de Wuhan (centre de la Chine), a déjà fait 1775 morts. Des 71.810 personnes ayant contracté le virus, seules 11.188 ont pu être totalement guéries.

Le coronavirus, hautement contagieux, a touché tous les continents, soit une trentaine de pays. Pour l’heure, un seul cas a été confirmé en Afrique. Un porteur de la maladie a été détecté en Egypte où il a été admis en quarantaine.

Liberia: mise en quarantaine de 71 personnes venant de Chine

Le Directeur général par intérim de l’Institut National de Santé Publique du Liberia (NPHIL), Dr Masoka Fallah a confirmé vendredi la mise en quarantaine de 71 voyageurs en provenance de Chine.« La mise en quarantaine des voyageurs, qui sont des ressortissants libériens et chinois, fait partie des mesures instituées à l’aéroport international Roberts (RIA) visant à empêcher l’entrée du coronavirus au Libéria », a déclaré Dr Fallah.

« Ces voyageurs, qui se trouvent dans trois centres d’observation de précaution (POC), a-t-il expliqué, sont mis sous surveillance et sont examinés régulièrement pour vérifier s’ils présentent des symptômes du coronavirus ».

Dr Fallah a indiqué que ces voyageurs resteront dans les centres d’observation pendant 14 jours, période d’incubation standard du coronavirus, avant d’être autorisés à rejoindre leurs foyers respectifs.

Le responsable du NPHIL a déclaré que le gouvernement libérien est déterminé à empêcher le coronavirus d’entrer au Libéria, soulignant que le ministère de la Santé et le NPHIL ont renforcé les mesures de dépistage dans plusieurs points d’entrée clés, notamment le RIA, le port franc de Monrovia où les navires accostent, Bo Waterside, la frontière avec la Sierra Leone voisine, ainsi que les frontières de Ganta et Loguattuo dans le comté de Nimba, qui est voisin de la Côte d’Ivoire.

Il a appelé les Libériens à prendre des mesures préventives sérieuses et à éviter de se rendre en Chine pour l’instant.

Réforme constitutionnelle: que faut-il craindre pour la Guinée ?

Malgré le grossissement de la mobilisation populaire contre son éventuel troisième mandat, le président guinéen Alpha Condé est plus que jamais motivé à aller au bout de ses idées… mais à quelles fins ?Il fut un temps où Alpha Condé, 81 ans, avait gagné le surnom de « Mandela de l’Afrique de l’ouest ». Libéré en 2001 après 28 mois passés en prison pour « atteinte à la sûreté de l’État », il est investi président de la République le 21 décembre 2010 à Conakry, en présence de 13 chefs d’État africains et de délégations gouvernementales d’autres continents.

Armé à l’époque d’une volonté d’unifier son pays, comme l’avait réussi sa référence sud-africaine avec le sien, il promettait « une ère nouvelle ». Mais le président du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) semble prendre une autre trajectoire.

C’est le clair-obscur dans son discours depuis plusieurs mois, à l’approche de la fin de son second mandat, se référant dernièrement à son « parti (RPG) qui décidera » de sa candidature ou non à l’élection présidentielle de 2020.

Les Législatives, prévues le 1er mars prochain, seront couplées avec le référendum constitutionnel que rejette le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC). Par ailleurs, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) se dit « prêt » même s’il n’a « pas été consulté sur la question ».

 Inspiration

 Dans le même temps, ce mouvement populaire tient ses manifestations sporadiques depuis octobre 2019 dans le pays, protestant contre le projet de Condé et l’arrestation suivie de la condamnation de ses leaders.

Hier mercredi, les manifestants ont transformé la capitale Conakry « en quasi ville-morte », constate l’AFP. Ils ont reçu ensuite le soutien par vidéo du chef de file de la gauche radicale française, Jean-Luc Mélenchon, qui a estimé que la mobilisation en Guinée pouvait servir d’inspiration, y compris en France.

Elle inspire déjà des Guinéens installés partout dans le monde, comme au Sénégal où une manifestation du FNDC a enregistré une forte mobilisation en novembre dernier. Etudiant en Communication à Dakar, Mamadou Souaré pense tous les jours à son pays qui « risque d’être ingouvernable s’il (Condé) parvient à se maintenir au pouvoir ».

Pour M. Souaré, qui ne compte pas aller voter à cette « mascarade » d’élections, Alpha Condé « sera forcé de militariser le pays pour imposer l’ordre car il y aura tout le temps des soulèvements populaires surtout qu’il n’y a plus de confiance entre le peuple et le pouvoir ».

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Cette crise en Guinée, qui a causé des morts aussi bien chez les civils que les militaires, était pourtant « prévisible et évitable », d’après Gilles Yabi, analyste béninois des conflits politiques.

En novembre dernier, Amnesty International indiquait, dans un rapport, qu’au moins 70 manifestants et passants ont été tués et qu’il y a eu 109 morts en détention et des journalistes ciblés depuis janvier 2015. L’ONG internationale soulignait ainsi que les droits humains étaient « au rouge » pour ce pays ouest-africain à l’approche de la présidentielle.

« On est dans une situation qui a été provoquée par l’intention de changer de Constitution sans qu’on ne comprenne les arguments qui pourraient justifier cela, en dehors d’une volonté prêtée au président Alpha Condé de rester au pouvoir », alors que son second mandat termine dans moins de dix mois, analysait pour APA l’ancien journaliste de Jeune Afrique, M. Yabi.

« Alpha perd le nord »

Mais « c’est à croire que le président guinéen a perdu le nord », estime le site guinéen A Nous La Guinée, ajoutant que « si Condé persiste dans sa volonté de briguer le mandat de trop, il portera l’entière responsabilité des conséquences devant l’Histoire ».

Dix ans après qu’il se voyait en « Mandela de l’Afrique de l’ouest », Alpha Condé semble prendre une voie différente de celle du père de la nation arc-en-ciel qui, à sa sortie de prison en février 1990, n’a fait qu’un seul mandat (1994-1999). Pour cela, il reste à jamais un héros dans le cœur des Sud-Africains.

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A l’opposé du Sénégal en 2011, du Burkina Faso en 2014 ou du Soudan en 2019, le président Condé espère avoir le dernier mot sur une frange de son peuple qui ne souhaite pas le voir modifier la Constitution à son profit.

Guinée: Alpha Condé, le mandat de la discorde

L’éventualité d’un troisième mandat pour le président guinéen, Alpha Condé, peut vraisemblablement enliser ce pays dans une crise politique aiguë.Le leader du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG), élu président de la République en 2010 avec 52,52 % des suffrages valablement exprimés, arrive au terme de son second mandat. Et selon la Constitution en vigueur, nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs.

De ce fait, le projet de changement de la Constitution porté par le chef de l’Etat guinéen passe mal auprès de certains de ses concitoyens pour qui, c’est un énième stratagème pour rester au pouvoir.

Au cours d’un entretien accordé à France 24 et Radio France Internationale (RFI), en marge du 33e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine (UA) tenu les 9 et 10 février 2020 à Addis-Abeba (Ethiopie), Alpha Condé a indiqué que « la Constitution n’a rien à voir avec l’élection présidentielle ».

Il a fait savoir que son seul but est de doter la Guinée d’une loi fondamentale « répondant à ses besoins présents » puisque « l’actuelle Constitution, rédigée par un groupe de personnes pour leurs propres intérêts, a été bâclée ».

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Condé, en fin communicant, a esquivé la question sur sa participation au prochain scrutin présidentiel. « C’est le parti qui décidera. Le RPG est libre de présenter un autre candidat. Pour le moment, ce n’est pas mon souci », a-t-il déclaré.

En outre, le chef de l’Etat guinéen a lâché une phrase ambiguë : « On trouve normal que des présidents fassent quatre ou cinq mandats. Mais quand c’est la Guinée, ça devient un scandale ».

Selon Ibrahima Sanoh, enseignant-chercheur guinéen, « on ne reconnaît plus Alpha Condé qui pourtant avait lutté contre les pouvoirs autoritaires en Afrique. Il est dans une sorte de déchéance ».

De son côté, Cellou Dalein Diallo, le président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG, opposition) n’a pas manqué de commenter, sur son compte Twitter, la déclaration de Condé.

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« (Il) n’a fait que confirmer ce que les Guinéens savent et refusent : son référendum truqué qui doit lui permettre de changer la Constitution pour se maintenir au pouvoir. Rien de nouveau ! Mais nous empêcherons cette prise d’otage illégale du pays », a-t-il promis.

Sur le même réseau social, Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de la France insoumise (parti politique de la gauche radicale), a apporté son soutien au Front National de Défense de la Constitution (FNDC) de la Guinée qui, selon lui, « est une création d’un type qui pourrait inspirer d’autres peuples et nous, en particulier, les Français, dans notre volonté de récupération de la souveraineté populaire ».

Ce mouvement a appelé, hier mercredi, les Guinéens à une « journée de résistance citoyenne active et permanente » afin que le projet de nouvelle Constitution soit abandonné.

Quant à l’opposition, elle avance en rangs dispersés à l’approche des deux élections (législatif et référendum sur une nouvelle Constitution) prévues le 1er mars 2020. Certains partis ont déjà décidé de boycotter ces consultations électorales car le fichier électoral ne serait pas « fiable ».

A Conakry, les élections du 1er mars ravivent la tension

A Conakry, les législatives couplées avec le référendum du 1er mars 2020, sont le principal sujet de discussion dans les café-bars, les marchés ou autres lieux de rencontre.Dans la capitale, plane une atmosphère de suspicion. Certains citoyens sont persuadés que, derrière le changement annoncé de la loi fondamentale du pays, se cache un désir du président Alpha Condé de briguer un troisième mandat. Ce que ne lui permet pas la Constitution en vigueur.

Pour faire entendre leur voix, des Guinéens manifestent régulièrement à l’appel du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) qui réunit l’opposition et la société civile. Et l’économie en pâtit. « Quand il y a une mobilisation, on ne peut pas travailler. Nous sommes obligés de fermer », regrette Mabinty Camara, gérante d’un salon de coiffure situé à Sonfonia-gare, un quartier de la banlieue de Conakry.

Sans langue de bois, cette dame se désole de la situation politique qui prévaut dans son pays : « Nous sommes fatigués. Quand on parle d’élections en Guinée, on note toujours des manifestations causant des morts. Il faut que cela cesse ».

A quelques encablures, Ibrahima Bangoura, un chauffeur de taxi maraude. Mais il s’arrête un moment pour se prononcer sur la crise politique que traverse sa Guinée natale.

« Il faut que les opposants se ressaisissent. La plupart d’entre eux étaient dans le gouvernement lorsque le président Lansana Conté modifiait la Constitution pour s’offrir un troisième mandat. Ils l’ont soutenu. Aujourd’hui, ils sont mal placés pour dire non à Alpha Condé. Je le soutiens depuis 1990 et tant qu’il est là, je vais l’accompagner », promet-il.

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En marge du 33e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine (UA) tenu les 09 et 10 février 2020 à Addis-Abeba (Ethiopie), le président Alpha Condé n’a pas mis fin au débat sur son éventuel troisième mandat. Au contraire, il a donné du grain à moudre à ses détracteurs.

« Condé n’aime et ne supporte personne. Tout ce qu’il fait, c’est pour lui. Son seul objectif est de mourir au pouvoir. Et il est prêt à sacrifier tout le monde », fustige le député Saïkou Yaya Barry, vice-président de l’Union des Forces Républicaines (UFR, opposition).

Poursuivant, M. Barry considère que Condé « est un dictateur qui veut laisser la Guinée en lambeaux avant de mourir » et que personne n’osera lui tenir tête au sein du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG, parti au pouvoir).

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A en croire Souleymane Keïta, chargé de mission à la présidence de la République, il y a de nombreuses « incohérences » dans l’actuelle Constitution qui favorisent « des interprétations tendancieuses ».

Pour ce membre du RPG, il est donc primordial de « doter la Guinée d’une Constitution claire » et le président Alpha Condé a le droit de convoquer le corps électoral pour qu’il se prononce sur cette question.

En tout cas, depuis octobre 2019, le Front National de Défense de la Constitution (FNDC) monte au front sur toute l’étendue du territoire national.

Ce mouvement, regroupant des partis politiques et des organisations de la société civile, menace d’empêcher la tenue des législatives et du référendum. D’ailleurs, des opposants ont déchiré et brulé des listes électorales dans les localités où ils sont maîtres.

Le Libéria suspend les droits de douane sur le riz

Le président George Manneh Weah a signé, avec effet immédiat, un décret suspendant les droits de douane sur le riz, l’aliment de base du Libéria.Cette décision contenue dans le décret exécutif n° 98 dont APA a pu obtenir copie vendredi, montre la volonté du gouvernement de réduire les prix des produits de base, notamment le riz, pour les rendre disponibles et abordables sur le marché local.

L’ordonnance suspend le droit d’importation sur le riz classé dans les numéros tarifaires suivants : 1006.30.00 (emballage de plus de 5 kg ou en vrac) ; 1006.30.00 (emballer d’au moins 5 kg) ; et 1006.40.00 (brisures de riz) en vertu de la loi de 2000 sur le code des revenus du Libéria.

Le président Weah estime que le décret n° 98, faisant partie des mesures urgentes visant à alléger le fardeau économique des citoyens et des résidents, leur permettra d’accéder à tout moment aux denrées de base dans le pays.

Selon un communiqué de la Présidence, l’ordonnance a été rendue nécessaire par une évaluation des causes de l’augmentation du prix de divers produits stratégiques, dont le riz, et constitue l’une des nombreuses mesures destinées à améliorer la situation alimentaire dans le pays.

Lutte contre l’excision en Afrique: un sociologue mise sur «l’éducation»

L’éducation est l’approche la plus efficace pour aboutir à l’abandon de l’excision dans certaines sociétés africaines, a indiqué dans une interview avec APA, le sociologue sénégalais Djiby Diakhaté.Comment expliquez-vous la survivance de l’excision en Afrique ?

L’excision s’est ancrée dans des valeurs culturelles très fortes et des représentations qui déterminent les comportements. Lorsqu’on se réfère à la mythologie dogon, on se rend compte qu’au départ, il n’y avait pas de distinction entre l’homme et la femme. Il y avait un seul individu qui était à la fois le mâle et la femelle.

Après que cet individu a commis un pêché, le dieu Amma l’a éjecté du paradis pour l’amener sur terre. C’est à ce moment-là qu’il s’est séparé en deux. Puisque c’est comme ça, on considère qu’il y a une partie femelle et une partie mâle dans chaque individu. Par la circoncision, on enlève à l’homme sa partie féminine, et par l’excision on enlève à la femme sa partie masculine.

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Pour les exciseuses, tant qu’une fille n’est pas excisée, elle n’en est pas totalement une. Il y a une part de masculinité en elle. Pour les Bambara, un individu de ce genre est incomplet. On l’appelle le bilaporo. Un individu qui a des souillures. Par conséquent, il ne peut pas faire la cuisine, prendre la parole en public ou encore se marier.

On a un certain nombre de représentations culturelles, cosmogoniques qui déterminent la pratique de l’excision. Certains vont dire que c’est pour que la fille soit chaste jusqu’au mariage. Mais on pense que tant que cette opération n’est pas faite, l’individu n’a pas une appartenance sexuelle précise.

Quelle est la bonne approche pour en finir avec l’excision en Afrique ?

L’approche la plus efficace, c’est l’éducation des populations. Il faut nécessairement que des acteurs de la communauté, et non ceux de l’extérieur, puissent les convaincre de la nécessité d’abandonner de telles pratiques.

Ce sont par exemple les religieux, les chefs coutumiers issus de la communauté. Ces derniers peuvent servir de relais auprès de la communauté. Malheureusement, les méthodes jusque-là utilisées par les ONG et les Etats consistent à faire appel à des personnes externes à la communauté pour parler de ce problème. Les gens peuvent écouter mais le message ne passe pas. Pour avoir plus d’impact, il faut que le message soit porté par des personnes ayant une certaine légitimité au niveau local.

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Il faut aussi offrir des alternatives matérielles et immatérielles aux exciseuses qui abandonnent cette activité. L’alternative matérielle, c’est l’insertion socioprofessionnelle. Et pour celle immatérielle, il faut faire comprendre aux populations que leurs représentations ne sont pas fondées.

En outre, il faut opposer cette tradition culturelle à l’Islam parce que la plupart des communautés qui excisent, sont musulmanes. On doit démontrer qu’on peut être une bonne musulmane sans cette mutilation.

Pourquoi la pénalisation de l’excision n’est pas dissuasive ?

Dans plusieurs pays africains, il existe une loi qui pénalise l’excision et les mutilations génitales féminines. Mais il me semble que ces lois ont davantage compliqué la situation. Les gens sont maintenant obligés de faire cette opération dans la clandestinité. C’est-à-dire dans le non-respect des principes cliniques les plus élémentaires. Et cela conduit souvent à des infections.

Au fond, cela veut dire qu’on a légiféré sans travailler, au préalable, sur l’éducation, la sensibilisation et l’accompagnement des populations. De plus, certaines Organisations Non Gouvernementales (ONG) ont cru que les exciseuses avaient délaissé cette pratique après leurs sensibilisations. Mais le problème ne se situe pas seulement à ce niveau. L’excision est une activité génératrice de revenus pour elles. On leur a fait abandonner leur travail sans leur proposer des alternatives.

Il y a des parents qui pensent que leurs filles doivent se faire exciser y compris en milieu urbain. Il faut comprendre que ce n’est pas seulement une pratique rurale. Des immigrés quittent même des pays occidentaux pour faire exciser leurs enfants.

Les gens doivent comprendre que les personnes favorables à l’excision, l’expliquent par des raisons métaphysiques. Si on ne comprend pas cela, les arguments médicaux ne pourront pas être acceptés.

Ceux qui fument de la cigarette savent qu’elle tue mais ils continuent. Certaines sociétés savent que l’excision présente des dangers mais elles continuent à la pratiquer. C’est parce qu’elles sont convaincues qu’en cessant cette activité, elles mettront en péril leur existence.

Il faut comprendre cela et travailler à mettre en place des supports de communication de masse qui tiennent compte de réalités et convictions des gens sans les heurter, sans les bouleverser.

Mali: persistance de l’excision, malgré les déclarations d’abandon

Malgré plusieurs déclarations publiques d’abandon de l’excision, la pratique persiste au Mali avec un taux de prévalence nationale de 89%, selon la dernière Enquête Démographique et de Santé (EDS-VI, 2018).Au Mali, l’abandon de la pratique de l’excision par 1373 villages et hameaux et la déclaration publique de 2673 leaders communautaires et religieux, n’y peut rien. Le phénomène demeure car, dans le pays, 70 % des femmes et 68 % des hommes de 15-49 ans pensent que l’excision est une nécessité religieuse. De plus, 76 % des femmes et 74 % des hommes de 15-49 ans ont déclaré que la pratique de l’excision doit continuer.

Cette pesanteur religieuse, l’Association Malienne pour le Suivi et l’Orientation des Pratiques Traditionnelles (AMSOPT) en a conscience. «Ce qui bloque chez nous, c’est qu’il y a une forte pression des pesanteurs socioculturelles et aussi le poids de certains leaders religieux sur le Gouvernement », déplore Ballo, membre de l’AMSOPT qui lutte contre l’excision.

De ce fait, environ neuf femmes de 15- 49 ans sur dix (89 %) et 73 % des filles de 0-14 ans sont excisées au Mali. Pour environ trois quart des femmes excisées (76 %), l’excision a eu lieu avant l’âge de 5 ans, y compris dans la petite enfance.

Les excisions sont effectuées principalement par une exciseuse traditionnelle : 94% des filles de 0-14 ans et 89 % des femmes de 15-49 ans ont été excisées par des exciseuses traditionnelles.

Toutefois, des variations sont notées sur la perception de la pratique de l’excision. Ainsi, on constate que c’est à Kidal (47 %), Gao (58 %) et Tombouctou (77 %) que les pourcentages de femmes ayant entendu parler de l’excision sont les plus faibles. Par comparaison, ces pourcentages sont de 92 % à Mopti, 98 % à Sikasso et 99 % à Kayes, Koulikoro, Ségou ou Bamako. On note les mêmes variations régionales chez les hommes.

La forme d’excision la plus pratiquée consiste à couper et à enlever des chairs (41 %).En outre, dans 25 % des cas, les femmes ont subi une simple entaille et dans 8% des cas, c’est une infibulation qui a été pratiquée. Il faut aussi souligner que 26 % des femmes n’ont pas été en mesure de donner une réponse.

Pour mettre fin à l’excision dont les multiples conséquences affectent la santé sexuelle et reproductive de la fille et de la femme, le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, à travers le Programme National de Lutte contre l’Excision (PNLE) et en collaboration avec l’ensemble des partenaires, met l’accent sur la communication pour le changement de comportement social et la prise en charge des victimes.

« Ce qui a contribué, explique la Directrice du Programme National de Lutte contre l’Excision (PNLE), Dr Guindo Yacine Gakou, au renforcement du dialogue communautaire, de la synergie d’actions, des engagements individuels et collectifs contre les violences basées sur le genre en général ».

MGF: un imam ivoirien vise la tolérance zéro d’ici à 2030

L’Imam ivoirien Djiguiba Cissé, président du Conseil d’administration de la fondation Djigui, la Grande Espérance plaide pour le renforcement des «dispositifs internationaux et nationaux afin d’aboutir à la Tolérance zéro aux mutilations génitales féminines (MGF) d’ici à 2030.Selon ce guide religieux engagé depuis des années dans la lutte contre les MGF, «il est important de renforcer les dispositifs internationaux et nationaux afin d’aboutir à la tolérance zéro aux MGF d’ici à 2030 ».

A son avis, « tous les types de violences basées sur le genre, les mutilations génitales et les mariages précoces demeurent, celles qui ont les conséquences lourdes et irréversibles sur la santé physique, mentale et reproductive des femmes et des filles ».

« Les mutilations constituent une violation des droits des femmes, un problème de santé publique avec de conséquences gynécologiques, obstétricales et de procréation chez certaines femmes », dit-il, estimant que la sensibilisation aux niveaux des exciseuses doit continuer et s’accentuer.

Retraçant les grands axes de sa Fondation dans ce domaine, il a noté, entre autres, « le symposium des leaders religieux africains des 29 pays membres à Abidjan en 2017, le renforcement des capacités des professionnels des médias en 2008, la mise en place de 63 comités locaux de protection dans nos sites d’intervention, la participation au plaidoyer international en vue de l’adoption de la résolution des Nation Unies ».

Selon l’Institut national de la statistique (INS), le taux national de femmes et de filles ayant subies une mutilation génitale est passé de 45% en 1998 à 38% en 2012, pour atteindre 36,7% en 2016 avec 10,9% ayant un âge compris entre 0 et 14 ans.

Coronavirus : 77 étudiants libériens mis en quarantaine en Chine

Soixante-dix-sept étudiants libériens en Chine sont mis en quarantaine suite à l’épidémie du Coronavirus dans ce pays, a appris APA mercredi.Le Directeur général par intérim de l’Institut national de santé publique du Libéria (NPHIL), le Dr. Mosoka Fallah a déclaré lors d’une conférence de presse que le vice-ministre des Affaires étrangères, Henry Fahnbulleh a fait cette révélation au cours d’une réunion stratégique de haut niveau des acteurs de la santé avec les principaux ministères et partenaires du gouvernement.

Ces étudiants libériens qui résident dans la ville de Wuhan, l’épicentre du Coronavirus, feraient partie des millions de Chinois de la ville dont les déplacements sont restreints. Les 77 étudiants libériens porteraient des masques dans leurs résidences respectives afin qu’ils ne puissent pas contracter le virus.

Le vice-ministre des Affaires étrangères Fahnbulleh a déclaré qu’il y a actuellement 417 étudiants libériens en Chine, dont 77 dans la ville de Wuhan.

Le nombre de décès causés par le virus en Chine serait passé à 100.

Eco : Divergences en Afrique de l’ouest !

L’annonce de l’Eco comme monnaie unique de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a suscité des avis divergents, notamment avec son rejet par cinq pays anglophones ouest africains et la Guinée.Le Nigeria, le Ghana, le Libéria, la Sierra Leone, la Guinée et la Gambie, ces six pays membres de la Zone monétaire ouest-africaine (ZMOA) ont récemment condamné ce qu’ils ont appelé « la déclaration unilatérale des membres francophones de la Cedeao », selon laquelle l’Eco, monnaie unique va supplanter le franc CFA en juillet 2020.

Depuis l’annonce de la création future de la monnaie Eco, le 21 décembre 2019 à Abidjan, par les présidents ivoirien Alassane Ouattara et français Emmanuel Macron, des voix se sont levées contre ce « nouveau » projet de monnaie commune au sein des huit pays de l’Uemoa.

Or, le projet de cette même monnaie unique qui germait depuis le début des années 2000, a été déjà lancé lors d’un Sommet de la Cedeao à Abuja en 2019.

Au fil des années, la date de son introduction a été reportée plusieurs fois, notamment en 2005, 2010 et 2014.

Certains observateurs ont expliqué ce blocage par les critères de convergence fixés par l’Institut monétaire ouest africain que n’ont pas été remplis par les Etats membres. Ces exigences comprennent un taux d’inflation inférieur à 10%, un déficit budgétaire inférieur à 3% et une dette évaluée à moins de 70% du PIB national.

La Cedeao, zone à plusieurs monnaies

Le passage majeur du CFA à l’Eco a soulevé plusieurs interrogations dans les cercles économiques. Hormis les huit membres de l’Union monétaire ouest-africaine (Uemoa), à savoir le Sénégal, la Guinée Bissau, le Niger, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Bénin, Togo et le Burkina Faso, d’autres pays de la Cedeao (Ghana, Guinée, Nigeria, Ghana, Sierra Leone, Liberia) ont leur propre monnaie nationale.

Pour Momodou Dibba, un expert fiscal travaillant avec la Banque centrale de Gambie, l’idée que ce nouveau projet de monnaie commune sera exclusivement destiné aux pays francophones de la région est légèrement illusoire, voire carrément erronée.

« L’idée d’une monnaie commune pour les 15 pays de la région était et reste un projet régional soutenu par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest », a-t-il confié à APA.

Cependant, il semble que l’Afrique de l’ouest francophone s’est emparée de l’idée d’un projet de monnaie commune, laissant en rade ses voisins anglophones.

L’expert gambien soutient que si cette thèse s’avérait vraie, cela aurait encore beaucoup de sens, étant donné que les nations francophones sont déjà dans une zone monétaire qui fonctionne depuis des décennies.

Le fait qu’aucun des membres anglophones de la Cedeao qui ont leur propre monnaie ne fasse partie de ce nouveau projet de monnaie commune annoncé par le président ivoirien, Alassane Ouattara, a néanmoins laissé de nombreux observateurs perplexes.

L’Eco comme nom proposé d’une future monnaie commune pour les 15 pays de la région n’était jusqu’à récemment pas breveté.

Cependant, un avis d’un responsable de l’Institut monétaire ouest-africain (IMOA) suggère, sous le couvert de l’anonymat, qu’il ne peut s’agir d’un arrangement sectaire et vague, qui est légèrement plus qu’un changement symbolique de nom du CFA à l’Eco.

Il a déclaré que des progrès avaient été accomplis depuis que l’idée d’une monnaie commune pour remplacer le CFA avait été présentée pour la première fois à des étapes tangibles pour la concrétiser après des années d’obstruction systématique par les six membres initiaux du système de devise Eco.

« L’Eco héritera de certains bienfaits du CFA, dont l’un sera le taux de change fixe, et cet arrangement ne causera aucun choc aux huit économies concernées », a-t-il ajouté.

Cependant, a-t-il expliqué, certaines questions délicates restent d’actualité, notamment celle de savoir si la France, qui contrôle toujours les réserves des pays membres du franc CFA, donnera accès à leurs réserves restantes sans intérêt.

Alors que les militants contre l’utilisation continue du franc CFA peuvent se réjouir de cette « victoire » sur « un symbole de l’esclavage colonial de l’Afrique » par la France, certains experts économiques pensent qu’il y a encore des craintes persistantes que le statu quo soit maintenu, à moins que des questions sans rapport direct, notamment concernant la sécurité fiscale ne soient résolues.

Mais selon eux, l’avantage de ce passage du CFA à l’Eco, c’est que l’on ressent moins le fait que la France détient tous les atouts pour la stabilité budgétaire des économies de la zone Uemoa, bien que la nouvelle monnaie, si elle entre en circulation en 2020, sera arrimée à l’euro, à l’instar du CFA.

« Ils ont cédé à l’opinion populaire de leurs peuples et cela prend également un caractère régional », explique un économiste gambien.

Les membres de la ZMOA ont depuis appelé à une réunion des pays membres de la Cedeao pour en discuter les détails. Les pays de l’Uemoa n’ont pas répondu officiellement à la position des membres de la ZMAO ni à leur appel pour une réunion parrainée par la Cedeao au sujet de l’Eco.

En attendant, si le projet se concrétise, pour beaucoup, l’Eco se sentira toujours comme une entreprise inachevée, tant que le grand frère nigérian, le géant économique de l’Afrique qui représente 60% des réserves totales en Afrique de l’ouest et environ 70% du PIB de la région est absent du jeu.

Eco : divergences en Afrique de l’ouest !

L’annonce de l’Eco comme monnaie unique de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a suscité des avis divergents, notamment avec son rejet par cinq pays anglophones ouest africains et la Guinée.Le Nigeria, le Ghana, le Libéria, la Sierra Leone, la Guinée et la Gambie, ces six pays membres de la Zone monétaire ouest-africaine (ZMOA) ont récemment condamné ce qu’ils ont appelé « la déclaration unilatérale des membres francophones de la Cedeao », selon laquelle l’Eco, monnaie unique va supplanter le franc CFA en juillet 2020.

Depuis l’annonce de la création future de la monnaie Eco, le 21 décembre 2019 à Abidjan, par les présidents ivoirien Alassane Ouattara et français Emmanuel Macron, des voix se sont levées contre ce « nouveau » projet de monnaie commune au sein des huit pays de l’Uemoa.

A lire aussi: la ZMAO refuse le remplacement du CFA par l’ECO

Or, le projet de cette même monnaie unique qui germait depuis le début des années 2000, a été déjà lancé lors d’un Sommet de la Cedeao à Abuja en 2019.

Au fil des années, la date de son introduction a été reportée plusieurs fois, notamment en 2005, 2010 et 2014.

Certains observateurs ont expliqué ce blocage par les critères de convergence fixés par l’Institut monétaire ouest africain que n’ont pas été remplis par les Etats membres. Ces exigences comprennent un taux d’inflation inférieur à 10%, un déficit budgétaire inférieur à 3% et une dette évaluée à moins de 70% du PIB national.

La Cedeao, zone à plusieurs monnaies

Le passage majeur du CFA à l’Eco a soulevé plusieurs interrogations dans les cercles économiques. Hormis les huit membres de l’Union monétaire ouest-africaine (Uemoa), à savoir le Sénégal, la Guinée Bissau, le Niger, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Bénin, Togo et le Burkina Faso, d’autres pays de la Cedeao (Ghana, Guinée, Nigeria, Ghana, Sierra Leone, Liberia) ont leur propre monnaie nationale.

Pour Momodou Dibba, un expert fiscal travaillant avec la Banque centrale de Gambie, l’idée que ce nouveau projet de monnaie commune sera exclusivement destiné aux pays francophones de la région est légèrement illusoire, voire carrément erronée.

« L’idée d’une monnaie commune pour les 15 pays de la région était et reste un projet régional soutenu par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest », a-t-il confié à APA.

Cependant, il semble que l’Afrique de l’ouest francophone s’est emparée de l’idée d’un projet de monnaie commune, laissant en rade ses voisins anglophones.

L’expert gambien soutient que si cette thèse s’avérait vraie, cela aurait encore beaucoup de sens, étant donné que les nations francophones sont déjà dans une zone monétaire qui fonctionne depuis des décennies.

Le fait qu’aucun des membres anglophones de la Cedeao qui ont leur propre monnaie ne fasse partie de ce nouveau projet de monnaie commune annoncé par le président ivoirien, Alassane Ouattara, a néanmoins laissé de nombreux observateurs perplexes.

L’Eco comme nom proposé d’une future monnaie commune pour les 15 pays de la région n’était jusqu’à récemment pas breveté.

Cependant, un avis d’un responsable de l’Institut monétaire ouest-africain (IMOA) suggère, sous le couvert de l’anonymat, qu’il ne peut s’agir d’un arrangement sectaire et vague, qui est légèrement plus qu’un changement symbolique de nom du CFA à l’Eco.

A lire aussi: Eco : le Ghana préconise un taux de change flexible avec l’Euro

Il a déclaré que des progrès avaient été accomplis depuis que l’idée d’une monnaie commune pour remplacer le CFA avait été présentée pour la première fois à des étapes tangibles pour la concrétiser après des années d’obstruction systématique par les six membres initiaux du système de devise Eco.

« L’Eco héritera de certains bienfaits du CFA, dont l’un sera le taux de change fixe, et cet arrangement ne causera aucun choc aux huit économies concernées », a-t-il ajouté.

Cependant, a-t-il expliqué, certaines questions délicates restent d’actualité, notamment celle de savoir si la France, qui contrôle toujours les réserves des pays membres du franc CFA, donnera accès à leurs réserves restantes sans intérêt.

Alors que les militants contre l’utilisation continue du franc CFA peuvent se réjouir de cette « victoire » sur « un symbole de l’esclavage colonial de l’Afrique » par la France, certains experts économiques pensent qu’il y a encore des craintes persistantes que le statu quo soit maintenu, à moins que des questions sans rapport direct, notamment concernant la sécurité fiscale ne soient résolues.

Mais selon eux, l’avantage de ce passage du CFA à l’Eco, c’est que l’on ressent moins le fait que la France détient tous les atouts pour la stabilité budgétaire des économies de la zone Uemoa, bien que la nouvelle monnaie, si elle entre en circulation en 2020, sera arrimée à l’euro, à l’instar du CFA.

« Ils ont cédé à l’opinion populaire de leurs peuples et cela prend également un caractère régional », explique un économiste gambien.

Les membres de la ZMOA ont depuis appelé à une réunion des pays membres de la Cedeao pour en discuter les détails. Les pays de l’Uemoa n’ont pas répondu officiellement à la position des membres de la ZMAO ni à leur appel pour une réunion parrainée par la Cedeao au sujet de l’Eco.

En attendant, si le projet se concrétise, pour beaucoup, l’Eco se sentira toujours comme une entreprise inachevée, tant que le grand frère nigérian, le géant économique de l’Afrique qui représente 60% des réserves totales en Afrique de l’ouest et environ 70% du PIB de la région est absent du jeu.