Covid-19 : la Fondation MasterCard promet 1,3 milliard de dollars à l’Afrique

L’institution canadienne, en partenariat avec l’agence de santé publique de l’Union africaine (Africa CDC), entend se déployer sur le continent noir afin de donner corps à son initiative : « Sauver des vies et les communautés ».Aux grands maux, les grands remèdes. Face au péril du nouveau coronavirus, la Fondation MasterCard s’engage à dégager, au cours des trois prochaines années, les fonds nécessaires à l’acquisition de vaccins « pour au moins 50 millions de personnes » en Afrique. L’annonce a été faite, ce mardi 8 juin, lors d’une réunion virtuelle.

Dans la course au vaccin, le continent noir est largué car « moins de 2 % des Africains » ont reçu au moins une dose de l’un des vaccins mis sur le marché. L’Union africaine (UA), dans sa stratégie lancée le 20 août 2020, a pour ambition déclarée d’immuniser 60 % de sa population d’ici la fin 2022. Soit environ 750 millions de personnes ou la totalité de la population adulte de l’Afrique. À ce jour, elle est proche de la barre des cinq millions d’infections pour plus de 130.000 décès.

Pour la réussite de son entreprise colossale, l’UA peut dorénavant compter sur une structure qui pèse plus de 39 milliards de dollars d’actifs. Intervenant lors du webinaire, Reeta Roy, la Présidente et Directrice Générale de la Fondation MasterCard, a insisté sur la nécessité de s’acquitter d’« un impératif moral » en corrigeant « les inégalités liées à l’accès au vaccin », avant d’ajouter que « cette initiative vise à considérer toutes les vies et à accélérer la reprise économique du continent ».

La pandémie a plongé l’Afrique dans une récession économique qu’elle n’avait plus connue depuis 25 ans. Selon les prévisions de la Banque africaine de développement (Bad), la Covid-19 pourrait réduire à néant « les gains durement acquis en matière de réduction de la pauvreté au cours des deux dernières décennies et faire basculer 39 millions d’individus dans l’extrême pauvreté en 2021 ».

Dans l’accord conclu entre la Fondation MasterCard et Africa CDC, quatre objectifs majeurs sont poursuivis. Il s’agit de l’achat de vaccins « sûrs et efficaces », de (leur) déploiement, du développement du capital humain pour construire un écosystème favorable à la fabrication du précieux liquide en Afrique et du renforcement des capacités de l’Africa CDC.

En outre, les deux parties ont souligné l’ancrage de l’initiative dans plusieurs principes et valeurs clés, à savoir l’inclusion de tous les pays et communautés d’Afrique, l’équité pour refléter la situation et les besoins des pays, la responsabilité en utilisant les ressources de manière appropriée, efficace et transparente, l’autonomisation de l’Afrique à travers la capacitation des gouvernements, des institutions de santé publique et des organisations de mise en œuvre, la collaboration entre les États membres et les partenaires concernés sur le terrain, et l’amélioration des systèmes de santé nationaux grâce à des investissements intelligents.

La nouvelle entente s’appuiera notamment sur les efforts du programme d’accès mondial aux vaccins anti-Covid (Covax), de l’équipe spéciale d’acquisition de vaccins en Afrique (Avatt) et de la communauté internationale. Combinés, les deux mécanismes devraient fournir à la population africaine entre 45 et 50 % des vaccins dont elle a besoin. C’est donc un gap de 10 à 15 % à combler pour l’Union africaine.

Tout compte fait, Dr John Nkengasong, Directeur d’Africa CDC, a soutenu que le partenariat noué avec la Fondation Mastercard constitue « une étape audacieuse vers l’établissement d’un nouvel ordre de santé publique pour l’Afrique ». Dès lors, le virologue camerounais a invité les gouvernements, les bailleurs de fonds internationaux, le secteur privé et d’autres acteurs « à rejoindre ce mouvement historique ».

Ce n’est pas un coup d’essai pour la Fondation MasterCard. En effet, elle a déjà apporté son soutien à l’Africa CDC dans le but d’« élargir l’accès aux kits de dépistage et de renforcer la capacité de surveillance en Afrique ». Avec son concours, l’agence spécialisée de l’UA a pu effectuer plus de 47 millions de tests Covid sur le continent et former plus de 12.000 travailleurs de la santé.

Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine, participant lui aussi à la rencontre virtuelle, a fait part de son optimisme parce que, avec « ce partenariat sans précédent » dans l’histoire de l’UA, « une nouvelle page de la lutte contre la pandémie s’ouvre » sur le continent.

Libye: l’Espagne rouvre son ambassade à Tripoli

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a annoncé jeudi la reprise des activités de l’ambassade de son pays à Tripoli, après une fermeture de sept ans en raison de la guerre en Libye.L’Espagne a repris son plein engagement diplomatique en Libye avec la réouverture jeudi de son ambassade dans ce pays d’Afrique du Nord en proie à d’énormes difficultés.

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a officiellement présidé la réouverture de la mission diplomatique, sept ans après que le conflit en Libye l’a obligée à fermer. Sanchez a eu des entretiens avec le Premier ministre libyen Abdul Hamid Dbeibah à Tripoli au cours desquels, les deux responsables ont convenu d’approfondir leurs relations, à un moment où la Libye sort d’un conflit civil qui a duré dix ans.

L’Espagne, a déclaré Sanchez, reste attachée à la normalisation des liens avec la Libye, où les services consulaires pour délivrer des visas Schengen aux Libyens ont repris. Il a indiqué que cela contribuerait à approfondir la coopération Espagne-Libye dans divers domaines du développement.

Le Premier ministre espagnol était accompagné d’une forte délégation en Libye comprenant des hommes d’affaires cherchant à s’engager avec les entreprises libyennes dans les secteurs des infrastructures, de l’agriculture, des énergies renouvelables et du tourisme.

« Nous pensons que cette étape est une indication de la volonté de l’Espagne d’améliorer ses relations bilatérales », a déclaré le Premier ministre libyen Dbeibah. « Nous attendons avec impatience des mesures plus positives et la reprise du trafic aérien entre les deux pays, ainsi que l’assouplissement de la délivrance de visas pour les Libyens », a-t-il ajouté.

Dans le cadre d’un effort soutenu par la communauté internationale pour promouvoir le retour de la paix en Libye, le pays organisera des élections le 24 décembre 2021. Il y a eu de l’espoir pour une paix durable en Libye, un pays déchiré par des conflits depuis un accord décisif entre les deux autorités rivales en février dernier pour former un gouvernement d’union avant les élections historiques de décembre prochain.

La Libye a connu une instabilité politique depuis un soulèvement armé qui a conduit au renversement et à la mort de Mouammar Kadhafi en 2011.

Vaccins Covid : l’éventuelle suspension des brevets, un espoir pour l’Afrique

Les Etats Unis se disent désormais favorables à la levée de la propriété intellectuelle sur les vaccins contre le nouveau coronavirus. Un revirement qui emporte l’adhésion de l’Europe au grand bonheur de l’Afrique.Mal engagée dans la course au vaccin, l’Afrique l’est à coup sûr. À ce jour, d’après l’agence de santé publique de l’Union africaine (Africa CDC), 1,14 % de la population du continent a reçu la première dose d’un des vaccins sur le marché et 0,37 % a pris la seconde.

Pour un peu plus d’un milliard d’habitants, c’est dérisoire. L’appel des Etats-Unis en faveur de la démocratisation des vaccins sonne donc comme une délivrance.

« Il s’agit d’une crise sanitaire mondiale et les circonstances extraordinaires de la pandémie de Covid-19 appellent des mesures (exceptionnelles) », a récemment déclaré Katherine Tai, la représentante pour le commerce des USA.

La première puissance mondiale est convaincue que sa stratégie contribuera à « accélérer la production » du précieux liquide au moment où les différents laboratoires producteurs croulent sous les commandes.

A travers la voix d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, le Vieux continent s’est engagé « à discuter de toute proposition qui réponde à la crise de manière efficace et pragmatique ».

L’Ethiopien, Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur Général de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a déclaré que « c’est un moment monumental dans la lutte contre la Covid-19 ».

Il reste à savoir, cependant, si les laboratoires, ayant dépensé des fortunes pour élaborer de façon express les vaccins, renonceront à leurs droits de propriété intellectuelle au service de la fin de cette pandémie. L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) devrait être mise à contribution pour faciliter un consensus sur les modalités pratiques d’un tel accord.

La Covid-19 a déjà causé dans le monde la mort de 3,2 millions de personnes sur 156 millions de cas répertoriés. Le pays de l’oncle Sam est le plus touché avec 33 millions d’infections pour plus de 594.000 décès. Dans le continent noir, c’est l’Afrique du Sud qui paie le plus lourd tribut avec 1,5 million de contaminations qui ont entraîné la mort de 54.620 individus.

Libye : appel au respect du calendrier électoral

Les Etats Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et l’Italie ont appelé le gouvernement de transition libyen au respect des dates des élections législatives et présidentielles du 24 décembre prochain.Ces chancelleries occidentales, appellent le gouvernement de transition dirigé par Abdelhamid Dbeibah, de faciliter la tenue des  « élections du 24 décembre et à approuver la Constitution et le cadre légal pour ces élections d’ici le 1er juillet », dans une déclaration commune.

Ces cinq ambassades demandent qu’en plus « des dispositions politiques et sécuritaires » que « les préparatifs techniques et logistiques essentiels » à la tenue de ces élections soient pris.

Afin de sortir de la crise politique et de l’insécurité qui minent le pays depuis plus d’une décennie, un exécutif provisoire a été installé en février à Genève sous l’égide de l’Organisation des Nations unies (Onu). Il a ensuite bénéficié d’un vote de confiance « historique » du Parlement le 10 mars dernier.

Le gouvernement de transition avait pour mission de s’atteler à la tenue de ces joutes d’ici la fin de l’année pour aller vers une « Libye unifiée, démocratique et souveraine ». Mais jusqu’à présent, il n’a toujours pas entamé les préparatifs pour l’organisation de ce double scrutin qui représente pourtant la raison même de sa désignation.

Pour ces représentations diplomatiques, l’heure n’est pas de « perturber les organes compétents et retarder la tenue des élections » sous peine de remettre en cause le planning fixé par le Conseil de sécurité de Onu.

Le Tchad rend un dernier hommage à Idriss Déby

Douze chefs d’Etat ont notamment assisté, ce vendredi 23 avril, aux obsèques du défunt président.Les Tchadiens ont fait leurs adieux à leur guide pendant 30 ans et dont la mort au front a été annoncée mardi dernier. Plusieurs présidents, parmi lesquels Emmanuel Macron de la France, ont pris part à l’hommage national.

Il y avait également, aux côtés de la famille biologique et politique d’Idriss Déby, Félix Tshisekedi, chef de l’Etat congolais et président en exercice de l’Union africaine, Alpha Condé (Guinée), Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso), Bah N’Daw (Mali), Mohamed Bazoum (Niger), Faure Gnassingbé (Togo), Umaro Sissoco Embaló (Guinée-Bissau), Faustin Archange Touadéra (Centrafrique), Mohamed Ould Ghazouani (Mauritanie), Général Abdul Fattah al-Burhan (Soudan) et Mohamed al-Manfi (Libye).

Au cours de la cérémonie funèbre,  Abdelkerim Idriss Déby, l’un des fils de l’ancien président, s’est exprimé en premier : « Tu es parti en défendant ta passion de toujours, le Tchad. Tu es parti en avançant face à l’ennemi. Le Tchad perd en toi un président marqué au fer du patriotisme. Ta mort brutale nous a dévastés. Elle nous prive de tes solides épaules et ton regard lumineux. Il est des morts qui rendent fiers les vivants malgré la douleur ».

A sa suite, la veuve Hinda Déby Itno, tout de noir vêtue, a salué la mémoire de celui qui était pour elle « un époux exemplaire ». Poursuivant son éloge funèbre, l’ex-première dame du Tchad a déclaré : « Le père a disparu nous laissant en perdition dans un désert mouvant. Intrépide guerrier, invincible devant tous les périls. Nous devons porter partout le message de la paix et de la cohésion nationale. Ce sera notre héritage ».

Un autre fils d’Idriss Déby, Zacharias, a affirmé que « le monde se souviendra longtemps de ce digne fils de l’Afrique » car « il représentait à la fois la fierté et l’âme de la nation tchadienne ».

Le président guinéen a abondé dans le même sens. En effet, Alpha Condé a soutenu que Déby « a montré son attachement à l’Afrique en versant son sang dans différents champs de bataille ».

De son côté, Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo, a émis le souhait que la transition tchadienne menée par un Conseil militaire, présidé par Mahamat Idriss Déby, soit « pacifique, démocratique et inclusive ».

Seul chef d’État occidental présent à N’Djamena, le président français Emmanuel Macron a rendu un vibrant hommage à son ancien allié dans la lutte contre le jihadisme au Sahel : « Nous voilà réunis devant votre dépouille après trois décennies à la tête de votre pays et tant de combats livrés avec bravoure. Vous avez vécu en soldat, vous êtes mort les armes à la main. Vous avez connu la guerre, mais vous ne l’aimiez pas. Vous avez donné votre vie pour le Tchad ».

Covid-19 : l’Afrique exhortée à une relance économique résiliente

La Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) exhorte les pays africains à adopter des mesures politiques qui encouragent les investissements verts visant à accroître la productivité pour faciliter une relance durable à la suite de la crise de coronavirus et parvenir à une industrialisation durable.« Les pays doivent également soutenir les Petites et moyennes entreprises (PME) et renforcer les systèmes de protection sociale pour revitaliser les moyens de subsistance », affirme Hopestone Kayiska Chavula, qui assure l’intérim de la Section d’analyse macroéconomique, de la Division de la macroéconomie et de la gouvernance, de la CEA.

Il présentait son rapport axé sur les récents développements économiques et sociaux en Afrique présenté lors la 39ème réunion du Comité d’experts de la CEA dans le cadre de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique, ouvert depuis mercredi dernier à Addis-Abeba (Ethiopie).

« Le renforcement des systèmes de santé, notamment par la création de centres de santé régionaux à la pointe de la technologie, est également essentiel », dit-il, ajoutant que les pays doivent également renforcer les systèmes de suivi et d’évaluation et les systèmes statistiques existants pour évaluer et affiner en permanence les mesures d’atténuation et de relance.

Selon M. Chavula, il faut un soutien de la communauté internationale pour faire face aux contraintes de liquidités et promouvoir la relance. Ce qui peut se faire grâce à de nouvelles émissions et réaffectations de Droits de tirage spéciaux (DTS), à une baisse du coût du crédit, à une restructuration ordonnée de la dette et à la recapitalisation des banques multilatérales de développement (BMD).

« Une grande partie des progrès réalisés ces dernières années en matière d’éducation, de santé et d’éradication de la pauvreté a été stoppée ou annulée par la pandémie de Covid-19 », Hopestone Kayiska Chavula, soulignant que la CEA estime qu’entre 49 et 161 millions de personnes tomberont dans une pauvreté profonde en raison de la crise.

On estime que le PIB de l’Afrique s’est contracté en 2020 malgré une relance aux 3e et 4e trimestres mais les perspectives pour 2021 sont positives.

Les déficits budgétaires se sont creusés en raison de l’augmentation des dépenses publiques visant à enrayer la propagation de la pandémie, et de nombreux autres pays africains risquent en conséquence d’être surendettés.

Des politiques monétaires accommodantes ont été maintenues pour amortir les effets négatifs de la pandémie sur l’activité économique malgré les pressions inflationnistes dans certains pays, déclare M. Chavula.

Le commerce africain a diminué mais connaîtra une hausse avec la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA).

La croissance du PIB réel est restée modérée sur le continent, principalement en raison des risques de baisse associés à la deuxième vague d’infections, à la baisse des prix des produits de base et aux risques budgétaires importants ainsi qu’aux conflits dans certains pays.

L’année 2021 s’annonce positive, indique M. Chavula, en raison de la disponibilité des vaccins contre la COVID-19 et de l’amélioration de l’activité économique au 4ème trimestre 2020, des dépenses pour les fêtes et les frais de voyage.

Libye: découverte d’un autre charnier en Libye

Un autre charnier a été découvert dans la ville de Tarhouna (ouest) qui était un bastion des forces rebelles fidèles au général renégat Khalifa Hafter, a appris APA jeudi.Selon le porte-parole de l’Autorité publique pour la recherche et l’identification des personnes disparues, Abdulaziz Al-Jaafari, un corps a été retrouvé sur le site non loin de la ville.

 Dans un communiqué, M. Jaafari a déclaré que les équipes de recherche avaient déterré les restes de la tombe.

 Une opération de recherche est actuellement en cours pour trouver d’autres corps suspects enterrés sur le site, a-t-il ajouté.

 Cette nouvelle découverte survient plus de deux mois après qu’un charnier a été découvert dans la ville à la suite d’une retraite des troupes de Hafter après un assaut réussi des forces soutenant le gouvernement d’union national reconnu par la communauté internationale.

 Jusqu’à leur retraite, Tarhouna était le principal bastion des forces de Hafter dans l’ouest de la Libye.

La BAD accorde une aide d’urgence de 480.000 dollars à la Libye pour lutter contre la Covid-19

Le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé, mercredi, l’octroi d’une subvention de 480.000 dollars américains à la Libye pour l’achat d’équipements de protection individuelle (EPI), indispensables pour le traitement des cas d’infection au nouveau coronavirus, indique jeudi un communiqué de la BAD parvenu à APA.La subvention de la Banque au titre du Fonds spécial de secours (FSS) contribuera au plan national d’intervention  de la Libye face au Covid-19. Elle permettra de privilégier la prévention et le contrôle des infections, et de protéger les communautés, en particulier les personnes les plus vulnérables, notamment les agents de santé.

Cette subvention est la première accordée depuis 2014 à ce pays d’Afrique du Nord dans le cadre du FSS, rappelle la BAD, ajoutant que cette subvention a été approuvée à la suite d’une demande du gouvernement libyen et valide le travail de coordination entre les ministères des Finances et de la Santé du pays.

L’aide de la Banque portera sur la fourniture d’ÉPI destinés à être utilisés dans les unités de soins intensifs et dans le traitement des patients infectés.

Selon la même source, cette opération complétera les activités humanitaires actuellement menées par les agences onusiennes et les organisations internationales pour limiter les conséquences de la pandémie Covid-19 sur la population libyenne.

En conséquence, les mesures d’assistance de la Banque seront mises en place par les bureaux de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Libye.

L’Afrique du Nord est la région du continent qui enregistre le plus de cas de contamination. Au moins, 45.000 personnes ont été infectées et environ 1 500 sont décédées depuis l’émergence du virus sur le continent en mars dernier. Bien que le nombre d’infections signalées en Libye reste gérable (156 cas confirmés et 5 décès au 1er juin 2020), les services de santé du pays manquent de personnel, de médicaments et de matériel médical.

La pandémie de Covid-19 survient à un moment difficile pour l’économie libyenne, gravement touchée par une forte baisse de la production pétrolière, doublée d’une chute des cours du brut sur les marchés internationaux. Le

pays est également confronté à des troubles sociaux et politiques, qui constituent une menace pour l’ensemble de la population.

L’aide apportée par la Banque africaine de développement vise à garantir que les secours et l’assistance nécessaires soient apportés à la population libyenne. Les interventions demeurent axées sur la prévention des infections chez les médecins, les infirmières et les agents de santé qui se trouvent en première ligne face à la pandémie et sont indispensables au succès des opérations de prévention et de contrôle menées.

Tripoli pour une enquête internationale sur les fosses communes à Tarhuna

La Libye demande une aide internationale pour enquêter sur les onze fosses communes découvertes dans la ville de Tarhuna, à 65 kilomètres au sud-est de la capitale Tripoli, a appris mardi APA.Les fosses communes ont été découvertes récemment par des soldats fidèles au gouvernement de Tripoli, soutenus par la communauté internationale. Tarhuna était sous le contrôle des forces loyales à Khalifa Haftar. 

Sur la page Facebook officielle du ministère des Affaires étrangères, le ministre libyen des Affaires étrangères Mohammed Siala a demandé une enquête internationale sur les circonstances qui ont conduit à l’enterrement de femmes et d’enfants vivants dans la ville. Le ministre a envoyé une lettre à cet effet au Conseil de sécurité de l’ONU, demandant l’implication de la Cour pénale internationale. 

Le gouvernement soutenu par la communauté internationale a accusé les forces de Haftar d’avoir commis des atrocités dans les zones qu’elles contrôlent et dans celles qu’elles veulent contrôler. 

Il a demandé au Conseil de sécurité des Nations unies d’adopter une position plus déterminée contre ces violations que le ministre des Affaires étrangères a qualifiées de crimes contre l’humanité.

 La Libye, déchirée par la guerre, est contrôlée par deux gouvernements parallèles depuis le renversement de l’homme fort Mouammar Kadhafi en 2011.

Covid-19: l’Afrique du du Nord compte 60% des décès en Afrique

Environ 60% des décès dus au Covid-19 en Afrique ont été enregistrés dans le Nord, selon les chiffres compilés jeudi par Sanusi Research & Consulting.Au 7 mai, l’Afrique du Nord avait enregistré 19.093 cas au total, dont 1.175 décès et 6.546 guérisons de cette maladie qui se propage à travers le monde comme une traînée de poudre.

Des décès ont été enregistrés notamment en Algérie (476), en Egypte (469), en Libye (3), en Mauritanie (1), au Maroc (183) et en Tunisie (43).

La région nord de l’Afrique a également le pourcentage le plus élevé de cas totaux (37%) et de guérisons (37%) enregistrés sur le continent.

Sur l’ensemble du continent, l’Afrique de l’ouest arrive en deuxième position pour le taux le plus élevé du nombre total de cas (27%), le nombre total de décès (17%) et le total de guérisons (17%).

L’Afrique australe, orientale et centrale représente respectivement 16%, 12% et 8% du total des cas enregistrés sur le continent.

L’Afrique centrale, avec 7% du total des décès et 7% du total des guérisons, a le taux de mortalité le plus faible parmi les cinq blocs régionaux de l’Afrique.

L’Afrique australe et l’Afrique de l’est représentent respectivement 17% et 15% du total des guérisons, et ces deux régions représentent chacune 8% du total des décès.

L’Afrique a enregistré à ce jour, 51.572 cas, dont 1.950 décès et 17.458 qui sont guéris du virus.

Par ailleurs, le monde a enregistré 3.778.012 cas, sont 261.243 décès et 1.275.296 personnes guéries du Covid-19 depuis le début de la pandémie à la fin de l’année dernière.

L’envoyé spécial de l’ONU en Libye démissionne de son poste

L’envoyé spécial de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé, a annoncé lundi sa démission pour des « raisons de santé », après près de trois ans d’exercice dans cette fonction.« Je dois reconnaître que ma santé ne me permet plus de subir autant de stress, j’ai donc demandé au secrétaire général (de l’ONU) de me libérer de mes fonctions », a écrit le diplomate libanais sur son compte personnel Twitter.

Né en 1951, il a été nommé en juin 2017 par le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, en tant que Représentant spécial et Chef de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL).

La Libye, qui a cessé pratiquement d’être un État constitué depuis la chute de Kadhafi, est aujourd’hui un terrain de parcours pour différentes parties étrangères qui se disputent, par Libyens interposés, ce territoire encore riche en ressources pétrolières.

Éclaté entre différentes milices et groupements armés très souvent constitués sur une base tribale, ce pays constitue aujourd’hui une poudrière qui menace directement la sécurité et la stabilité du Maghreb, de l’Afrique du Nord, mais aussi de la zone sahélienne, elle-même déjà parcourue par des factions terroristes ralliées à Al Qaïda.

Le gouvernement légitime de Fayez El Serraj, (GNA), reconnu par l’ONU et issu des accords de Skhirat, n’exerce sa souveraineté qu’à Tripoli même et ses environs.

Son principal opposant, le Maréchal Khalifa Haftar, lui mène une guerre sans merci depuis avril dernier à la faveur d’une vaste offensive lancée contre la capitale.

L’Afrique enregistre son deuxième cas de Covid-19 en Algérie

Un ressortissant italien arrivé le 17 février en Algérie a été diagnostiqué positif du coronavirus, ont annoncé mardi soir les autorités de ce pays qui enregistre ainsi le deuxième cas du continent officiellement touché par l’épidémie après l’Egypte, deux semaines plus tôt.Le cas algérien a été suspecté en même temps que son compatriote, tous deux « de nationalité italienne » et « âgés de 55 ans et 61 ans », a précisé le ministre algérien de la Santé à la télévision d’Etat.

Au bout de huit jours de veille sur eux, un seul « cas a été confirmé positif au coronavirus », a-t-il assuré, avant de louer le dispositif de « surveillance et d’alerte mis en place au niveau national (qui) a permis de détecter deux cas ».

Selon la télévision d’Etat, reprise par plusieurs médias, la personne infectée a été placée en isolement à l’institut Pasteur d’Alger, la capitale, même si les circonstances de son infection ne sont pas établies.

Parti en décembre de Chine qui a déjà enregistré 2615 décès sur 78.064 cas, le Covid-19 se propage également dans plusieurs pays comme l’Italie où le bilan s’établit à 10 morts sur 322 personnes infectées.

Par ailleurs, les autorités algériennes assurent de la mise en place d’un « dispositif de surveillance et de veille au niveau de tous les points d’entrée » dans le pays.

Selon RFI, des épidémiologistes ont indiqué, dans un rapport publié dans la revue The Lancet, que l’Algérie, l’Égypte et l’Afrique du Sud constituaient les « trois portes d’entrée les plus importantes de l’épidémie sur le continent ». Quand on sait également que ces deux derniers faisaient partie avec le Kenya, le Maroc et l’Ile Maurice des destinations préférées des Chinois sur le continent. (https://apanews.net/pays/guinee-bissau/news/coronavirus-un-manque-a-gagner-pour-le-tourisme-africain)

Le système de santé africain en alerte ?

Il y a près de deux semaines déjà, le ministère égyptien de la Santé annonçait dans une déclaration conjointe avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le premier cas de coronavirus en Afrique. Un étranger dont la nationalité n’a toutefois pas été précisée, encore moins son état de santé actuel.

En Afrique de l’ouest, les ministres de la Santé des pays membres de la Cedeao, réunis le 14 février à Bamako, au Mali, ont décidé de renforcer au niveau communautaire la coordination, la communication et la collaboration transfrontalière dans le cadre de la préparation à l’épidémie de Covid-19.

Les initiatives ne manquent pas aussi au niveau continental après que l’Union africaine (UA) a convoqué le 22 février à son siège, à Addis-Abeba, les ministres de la Santé pour partager les informations existantes et connaissances actuelles sur le Covid-19, les médicaments en cours de développement et essais cliniques.

Des réunions se tiennent régulièrement aussi à Dakar où l’Institut Pasteur, référence sur le continent, prépare des experts de pays africains face à la maladie.

Déjà hier mardi dans la capitale sénégalaise, il a ouvert un atelier régional de formation sur le diagnostic biologique du coronavirus à l’intention des 15 pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et du Tchad.

Sommet UA: la Libye, nouvelle priorité des Africains

A l’issue du 33e sommet de l’Union Africaine débuté dimanche 9 et qui s’est achevé tard dans la nuit du lundi 10 au mardi 11 février à Addis-Abeba, en Ethiopie, les chefs d’Etat et de gouvernement du continent ont décidé de s’impliquer dans le dossier libyen dont ils ont été jusqu’ici exclus. Récit.Il y a sept ans, lors du cinquantenaire de la fondation de l’organisation panafricaine, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine avaient promis de faire « taire les armes » d’ici 2020 sur le continent.

En se retrouvant dimanche 9 février à Addis-Abeba, en Éthiopie, ils avaient largement eu le temps de constater qu’ils étaient loin du compte, même si quelques petits progrès ont été enregistrés notamment au Soudan et en Centrafrique alors qu’au Cameroun et au Mozambique de nouveaux conflits ont entretemps éclaté.

Tout au long de ce sommet qui s’est achevé tard dans la nuit du lundi 10 au mardi 11 février, les leaders africains se sont employés à se montrer décidés pour en finir avec les guerres qui déchirent le continent.

Emblématique de l’impuissance africaine dans la résolution des conflits du continent, le cas de la Libye a été en tête des débats lors de ce 33e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement.

Dans ce pays naguère un des plus armés du continent, l’intervention militaire occidentale ayant provoqué la chute du colonel Mouammar Kadhafi en 2011 a transformé l’ancienne Jamahiriya en un vaste champ de bataille entre différentes factions dont chacune est soutenue par des puissances extérieures, tout en provoquant la déstabilisation des pays voisins, ceux du Sahel notamment.

Dans cette région du continent, grande comme six fois la France, des groupes djihadistes dont l’essentiel de l’armement a été puisé dans l’arsenal de l’ancien Guide libyen, font aujourd’hui peser un « risque d’effondrement » sur les États de la région, selon les propres mots du Tchadien Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission africaine, l’organe exécutif de l’Union.

A en croire les leaders africains, le long silence de l’organisation panafricaine sur un dossier comme celui de la Libye est terminé. « La guerre en Libye a été décidée contre l’avis de notre organisation. L’Union Africaine a tenté de trouver une solution qui pouvait empêcher la guerre en Libye. Mais ceux qui ont déclenché cette guerre ne nous ont pas entendus. Pis, ils ont tout fait pour nous tenir à l’écart de ce dossier », justifiait, lundi matin, un haut responsable de l’Union.

« Après tant d’années de marginalisation de notre organisation, la communauté internationale se rend compte enfin de son erreur. Et tant mieux », confiait-il avant que le Commissaire à la paix et la sécurité de l’Union vienne dénoncer, en milieu de journée devant la presse, une « attitude de déni » qui a trop duré.

« Cela fait plus de huit ans qu’ils sont sur le dossier. Donc dénier à l’Afrique sa propre participation est inexplicable. Nous avons haussé le ton et signalé que cela pouvait mettre à rude épreuve la collaboration que nous avons avec eux », a revendiqué l’Algérien Smail Chergui, en allusion à la communauté internationale incarnée par l’Organisation des Nations Unies (Onu).

Venu la veille assister à l’ouverture du sommet, comme cela est de coutume, le patron de l’organisation universelle a d’ailleurs dit comprendre cette indignation des responsables africains. « Je comprends parfaitement cette frustration, l’Afrique a été mise à l’écart concernant la Libye », a- t-il avoué.

En guise de preuve de leur volonté de s’impliquer en Libye, les chefs d’Etat et de gouvernement africains ont annoncé plusieurs initiatives dans ce dossier.

Un forum de réconciliation nationale réunissant les principaux acteurs de la crise libyenne, mais aussi les représentants de différentes communautés tribales, ethniques et religieuses doit être convoqué prochainement.

Parmi les pays qui pourraient accueillir cette rencontre, figure l’Algérie qui s’est d’ailleurs proposée pour cela. Le Maroc qui a déjà abrité une première conférence inter-libyenne à Skhirat, près de Rabat, la capitale du Royaume, aurait les faveurs d’un grand nombre de pays membres de l’Union Africaine, de certaines parties libyennes aussi.

Organisée en 2015, la rencontre de Skhirat avait débouché sur le seul accord politique jusqu’ici conclu entre les belligérants libyens et sur la base duquel a été installé à Tripoli, la capitale, le gouvernement d’union nationale (GNA) dirigé par le premier ministre Fayez al-Sarraj reconnu par la communauté internationale.

Un sommet spécial sur la Libye est aussi programmé au mois de mai en Afrique du Sud, dont le président, Cyril Ramaphosa a été désigné par ses pairs comme le nouveau président de l’Union pour les douze prochains mois en remplacement de l’Egyptien Abdel Fattah al-Sissi.

Avec les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite, ce dernier est un fervent soutien du maréchal Khalifa Haftar, chef de l’armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée qui conteste le pouvoir du GNA et dont l’offensive lancée en avril dernier a aggravé la situation en Libye.

Tripoli plaide un rôle majeur dans la crise libyenne

A Addis-Abeba, en Éthiopie, où se tient le 33e sommet de l’Union Africaine (UA), le ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Tahar Sayala plaide une implication renforcée des Africains dans le règlement de la crise que traverse son pays.« C’est le règlement, c’est le règlement. Je ne me suis pas retiré et je n’ai pas été expulsé non plus », insiste le ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Tahar Sayala, venu plaider la cause de son gouvernement devant le Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine (UA) ce samedi à Addis-Abeba, quelques heures avant l’ouverture du 33e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation panafricaine prévu dimanche 9 et lundi 10 février dans la capitale éthiopienne.

« Même au Conseil de sécurité des Nations Unies, cela se passe ainsi. Une fois que tu transmets ton message, tu dois quitter la salle et laisser les autres débattre. C’est juste une procédure administrative », se défend le chef de la diplomatie libyenne.

Il écarte ainsi l’idée que son geste puisse être lié à la présence dans la salle d’Abdel Fattah al-Sissi, chef de l’Etat égyptien, président sortant de l’UA. Ce dernier est un soutien actif du maréchal Khalifa Haftar qui conteste la légitimité du gouvernement du Premier ministre Fayez al-Sarraj dont Sayala est membre.

À la tête d’une Armée Nationale Libyenne (ANL) autoproclamée basée à Benghazi, dans l’est du pays, et soutenue par l’Egypte, les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite, Haftar contrôle une grande partie de la Libye. D’ailleurs, ses troupes se trouvent, depuis avril dernier, aux portes de Tripoli, la capitale.

Une trêve est entrée en vigueur le 13 janvier dernier. Elle a été négociée par la Russie qui, malgré ses dénégations, est soupçonnée d’appuyer les troupes de Haftar et la Turquie qui soutient ouvertement le gouvernement d’accord national (GNA) de Fayez al-Sarraj reconnu par les Nations Unies.

Une conférence internationale, réunissant onze pays concernés par le conflit libyen, s’est tenue à Berlin (Allemagne) le 19 janvier dernier. Elle a débouché sur une demande de l’arrêt de toute ingérence dans les affaires libyennes et le respect de l’embargo sur les armes décidés par l’Onu en Libye.

Une réunion entre les représentants militaires des deux camps s’est tenue mardi 4 février à Genève (Suisse) et a abouti à la transformation de la trêve négociée par Moscou et Ankara en cessez-le-feu.

« Mon gouvernement appuie toutes ces initiatives. La rencontre de Genève est la première du genre où nos officiers et ceux du camp adverse se rencontrent. Elle a failli capoter à cause des réticences de Haftar. La réunion devait initialement se tenir le 28 janvier mais ses officiers n’étaient pas venus. Il a fallu de fortes pressions de la communauté internationale pour que Haftar se décide finalement à envoyer ses représentants », a renseigné Mohamed Tahar Sayala.

Poursuivant, le chef de la diplomatie de Tripoli soutient : « Même si les réunions se faisaient séparément, je peux dire que c’est un premier pas intéressant qui pourrait aboutir à quelque chose de plus important et décisif sur le terrain. Mais pour cela, il faudrait que Haftar et ses soutiens ne sabotent pas tout. Si la communauté internationale veut sérieusement aider les Libyens à régler le conflit, elle doit aussi faire pression pour faire cesser les ingérences étrangères dans le conflit libyen ».

A supposer que sa requête soit entendue, que faire du cas de la Turquie dont le soutien à l’un des camps est ouvertement assumé aussi bien à Ankara qu’à Tripoli ?

« La Turquie est intervenue en Libye sur demande officielle du gouvernement légal du pays. Nous avons signé un mémorandum d’entente qui implique un volet militaire et une coopération en matière de défense. C’est dans ce cadre que les Turcs nous appuient », précise le ministre libyen des Affaires étrangères.

En outre, il s’insurge contre l’immixtion de certaines puissances étrangères : « Parmi les pays qui soutiennent Haftar, certains nient leur implication et d’autres ne l’ont reconnue qu’après avoir été pris en flagrant délit comme la France. Elle n’a admis son implication qu’après la destruction d’un de ses hélicoptères et la mort de ses soldats qui combattaient aux côtés des troupes de Haftar ».

Dans un souci de trouver une solution à la crise, M. Sayala propose une solidarité continentale. « La Libye est un pays africain. Son instabilité concerne tout le continent. Cette crise ne peut pas laisser indifférents nos voisins. Si elle n’est pas réglée, elle risque de déborder chez eux », indique-t-il.

Partant de là, il estime que « les Africains doivent s’impliquer dans la recherche d’une solution à la crise libyenne. L’Union Africaine doit jouer un rôle plus actif. Elle en a les capacités malgré les limites de ses moyens et l’immensité des autres problèmes qu’elle doit résoudre ».

Selon Mohamed Tahar Sayala, l’organisation panafricaine « peut travailler aux côtés des Nations Unies. Une collaboration entre les deux organisations est absolument nécessaire. L’Union Africaine ne peut pas rester en retrait de la crise libyenne ».

En outre, le chef de la diplomatie libyenne réclame « un envoyé spécial de l’organisation panafricaine chargé du dossier libyen » afin qu’une issue heureuse soit trouvée.

Sommet UA : Guterres appelle à la résolution des crises en Libye et au Sahel

Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres a exprimé samedi à Addis-Abeba son engagement à appuyer « les efforts africains » pour mettre fin aux crises en Libye et au Sahel.« Nous devons aider les pays du Sahel et du lac Tchad à relever une multitude de défis, qu’il s’agisse de la crise climatique, du désespoir économique et de l’exclusion ou de l’extrémisme et des effets croissants de l’instabilité en Libye », a déclaré Guterres.

Il s’exprimait en marge du 33è Sommet ordinaire des chefs d`Etat et de gouvernement de l’Union Africaine qui s’ouvre ce dimanche dans la capitale éthiopienne sous le thème « Faire taire les armes : créer les conditions pour le développement de l’Afrique ».

Selon le Secrétaire général de l’ONU, la situation en Libye « s’aggrave et n’aurait pas pu se produire sans la complicité directe des membres de la communauté internationale ».

Il s’est toutefois félicité des efforts de réconciliation intra-libyenne en Afrique pour le retour de la paix à Tripoli, notamment le huitième sommet du Comité de haut niveau de l’Union africaine tenu le 30 janvier dernier à Brazzaville.

Sur la lutte contre le terrorisme, particulièrement dans le Sahel, il soutient que « le terrorisme en Afrique n’est pas une menace pour l’Afrique [uniquement], le terrorisme en Afrique est une menace globale ».

Il plaide ainsi pour une mobilisation plus soutenue de la communauté internationale « pour promouvoir la paix et la sécurité ainsi que la prospérité dans le continent ».

« Il faut que la communauté internationale reconnaisse le besoin d’opérations africaines de paix et de lutte anti-terroriste, appuyées par des mandats sous le chapitre VII du Conseil de Sécurité et avec des financements prévisibles garantis par les contributions obligatoires », a-t-il déclaré.

Au-delà de l’instabilité politique et du terrorisme, le Secrétaire général a insisté sur les nombreuses initiatives à prendre face à la problématique du changement climatique, le développement durable, le libre-échange, une mondialisation équitable, les inégalités sociales, etc. conformément aux objectifs de développement durable.

Guterres a cependant salué les « signes d’espoir » dans le continent où en 2019 « des conflits ont été évités à la suite de plusieurs élections très importantes, notamment en République Démocratique du Congo, à Madagascar et au Mali ».

Selon lui, l’accord de paix est en cours de mise en œuvre en Centrafrique et la mise en place d’un gouvernement de transition au Soudan constituent des avancées majeures.

« Ces avancées montrent qu’il est possible d’agir et doivent être soutenues sans relâche par la communauté internationale », a-t-il souligné.

 Le Secrétaire général a en effet appelé au retrait du Soudan de la liste des États qui soutiennent le terrorisme et de mobiliser un appui international massif pour permettre au pays de surmonter ses défis.

Libye : la circulation d’armes sophistiquées préoccupe l’UA

La circulation d’armes sophistiquées, d’après le communiqué final du 8e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du Comité de haut niveau de l’Union Africaine (UA) sur la Libye, « aggrave le conflit ».A l’issue de ces travaux, à Brazzaville (Congo), le Comité de haut niveau de l’Union Africaine (UA) sur la Libye a pointé du doigt la circulation incontrôlée d’armes sophistiquées dans ce pays de l’Afrique du nord.

A en croire ce comité, les activités terroristes, l’emploi de combattants étrangers et le recours aux mercenaires, ainsi que toute facilitation de transit, de transport ou de recrutement illégaux constituent des violations graves de la Convention de l’OUA (ancêtre de l’UA) du 3 juillet 1977.

Partant de là, le Comité de haut niveau de l’Union Africaine (UA) sur la Libye a invité la Commission de l’UA à veiller à la mise en œuvre des mécanismes de lutte contre la criminalité et le terrorisme transfrontaliers auprès de ses Etats membres.

En outre, cette structure de l’UA a dit œuvrer pour « un cessez-le-feu assorti d’un mécanisme de surveillance ». Dans un contexte de dégradation de la situation humanitaire, elle a fustigé « la protection internationale des migrants africains détenus en Libye ou employés comme combattants et boucliers humains ».

Le Comité de haut niveau de l’Union Africaine (UA) sur la Libye a aussi plaidé pour la mobilisation de l’aide humanitaire en faveur des populations vulnérables, des réfugiés et des déplacés internes, avant de demander aux belligérants de veiller au respect strict du Droit international humanitaire, notamment la sécurisation des hôpitaux, des écoles et la facilitation de l’acheminement de l’aide.

Soucieux des aspirations de liberté, de paix, de démocratie et de développement du peuple libyen, le Comité de haut niveau de l’UA a réitéré son appel à tous les acteurs extérieurs afin qu’ils cessent immédiatement toute ingérence dans les affaires intérieures de la Libye.

Pour ce comité, les infrastructures portuaires et aéroportuaire civiles doivent être mises au service des citoyens et préservées de toute activité militaire mettant en péril la vie des civils ou les empêchant de bénéficier des services de ces installations.

L’UA pour une « solution curative » à la crise libyenne

Le président de la Commission de l’Union Africaine(UA), Moussa Faki Mahamat a promis, jeudi à Brazzaville, que son organisation va continuer « à apporter son concours à l’émergence d’une solution curative et acceptable à la crise libyenne ».« L’UA va continuer, à travers son mécanisme spécial, le Comité de Haut niveau des chefs d’Etat et de gouvernement sur la crise libyenne, à  apporter des concours curatifs à l’émergence d’une solution acceptable à cette crise », a notamment dit Moussa Faki Mahamat.

S’exprimant à l’ouverture du huitième sommet du Comité de haut niveau de l’UA sur la crise en Libye, le président de la Commission de l’UA a appelé « l’Afrique à se mobiliser pour faire taire les armes dans ce pays ».

Il s’est référé aux conclusions du récent sommet de Berlin pour souligner que « l’urgence qui s’impose à l’UA est la mise en place d’un plan  d’action assorti d’une feuille de route devant déterminer et adopter la tenue d’une conférence entre les Libyens ».

« Le peuple libyen, autant que toute l’Afrique, a droit à la stabilité, à la sécurité, à la prospérité. Nous ne pouvons prétendre à la Zone de libre-échange  continentale africaine (Zlecaf) et à l’intégration régionale sans la Libye », a-t-il martelé.

Pour ce faire, Moussa Faki Mahamat a lancé un appel aux protagonistes de cette crise libyenne afin qu’ils «  prennent leur responsabilité devant l’histoire et leur peuple pour une sortie de cette crise dans laquelle le pays s’est embourbé ».

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Il a rappelé que le thème de l’UA cette année est de « Faire taire les armes à travers le continent », avant d’affirmer que « la Libye étant le pays du continent où les armes parlent le plus, nos énergies doivent se mobiliser pour les faire taire ».

Intervenant à leur tour, les présidents de la Mauritanie, Mohamed Ould El-Ghazaouani et du Djibouti, Ismaïl Omar Guelleh ont réitéré leur confiance au Comité de haut niveau des chefs d’Etat et gouvernement sur la crise libyenne.

Ils estiment que « ce comité de l’UA contribuera de manière positive à la construction et à la mise en œuvre d’une solution pacifique à cette crise, afin que le pays se reconstruise dans la stabilité pour son développement ».

Mohamed Ould El Ghazaouani a appelé la Communauté internationale en communion avec la Libye à instaurer un « cessez-le-feu durable afin de donner la chance au dialogue et à la réconciliation dans le pays ».

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Lui emboitant le pas, GHassan Salamé, chef de mission des Nations Unies en Libye a invité la communauté internationale à organiser un forum sur la paix en Libye et qui regroupera non seulement les politiques, mais aussi les autorités sociales. Car, à son avis, la Libye « n’est pas une histoire de pétrole ni de prison politique ».

Denis S. Nguesso appelle au respect de l’embargo de l’ONU sur la Libye

Le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou Nguesso, par ailleurs président du Comité de haut de niveau de l’Union Africaine sur la Libye a appelé, jeudi à Brazzaville, au respect de l’embargo de l’ONU sur les armes dans ce pays.« Le respect scrupuleux de l’embargo décrété par les Nations Unies en Libye figure parmi les défis à relever pour sortir le pays de la crise», a déclaré Denis Sassou Nguesso à l’ouverture du huitième sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du Comité de haut niveau de l’UA sur la crise libyenne.

« C’est dans ce contexte particulier que notre instance, le Comité de Haut niveau de l’UA sur la Libye, soumettra son rapport au cours de la prochaine session extraordinaire de la conférence des chefs d’Etat et gouvernement de l’UA », a indiqué le chef de l’Etat congolais, demandant le « respect strict de la non-ingérence dans les affaires intérieures de la Libye ».

Il a par ailleurs informé l’opinion internationale de la volonté de l’UA d’organiser, courant cette année 2020, d’un forum de réconciliation inclusif inter- libyen préalable aux élections présidentielle, législatives et locales libres, crédibles et inclusives.

 

« Notre responsabilité nous invite à l’action afin d’intégrer les évolutions récentes de cette crise dans notre démarche », a poursuivi Denis Sassou Nguesso, estimant que « notre devoir pour l’Afrique nous interpelle encore aujourd’hui, nous devons inscrire la question libyenne au niveau de priorité absolue dans les agendas de l’Union Africaine et des Nations Unies en matière de paix et de sécurité ».

Suffisant pour qu’il souhaite que l’Afrique s’impose l’exigence de la cohérence en ce qui concerne « la résolution du conflit libyen » car, a-t-il dit, « notre continent doit parler d’une même voix sur la base de notre démarche unique déjà définie par l’UA, au-delà de toute ambigüité ».

Le huitième sommet du Comité de haut niveau des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA sur la Libye s’est tenu en présence des présidents de la Mauritanie, Mohamed Ould El-Ghazaouani et du Djibouti, Ismaïl Omar Guelleh. Le représentant spécial et chef de mission des Nations Unies en Libye, Ghassan Salamé, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat et des représentants des protagonistes de cette crise libyenne étaient également présents.

Ouverture du sommet sur la Libye à Brazzaville

Le huitième sommet du Comité de haut niveau de l’Union africaine (UA) sur la Libye s’ouvre ce jeudi 30 janvier à Brazzaville en vue de faire entendre la voix de l’Afrique et de procéder à l’actualisation de la feuille de route de l’Union africaine dans la crise libyenne.Cette importante rencontre qui se tient à la suite de la récente conférence internationale de Berlin (Allemagne) sur la paix en Libye à quelques jours de la 33ème session de la conférence des chefs d’Etat et gouvernement de l’Union africaine à Addis-Abeba en Ethiopie, s’inscrit dans le cadre des actions menées par l’Afrique en vue du règlement du conflit libyen.

Ce sommet regroupe plusieurs acteurs majeurs de la crise libyenne, en l’occurrence les chefs d’Etat et de gouvernement du Comité de Haut niveau, les représentants des pays africains membres du Conseil de sécurité des Nations Unies, ceux des pays du conseil de paix et sécurité de l’UA, les représentants des Etats Sahélo-sahariens. Les partenaires internationaux sur ce dossier, notamment l’Allemagne, la Russie, la France, l’Italie et les Nations –Unies.

Les différentes parties libyennes en conflits y sont représentées par les partisans des principaux protagonistes de cette guerre qui accélère la déliquescence de ce pays.

Ces assises sur la crise libyenne constituent une occasion pour le chef de l’Etat congolais Denis Sassou N’Guesso, de réaffirmer en sa qualité de président du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye, la position du continent.

Une position qui est essentiellement axée sur la tenue du Forum de réconciliation nationale inter libyen, inclusif, préalable au déroulement des élections libres, crédibles et apaisées.

Les participants procéderont également à l’actualisation de la feuille de route de l’UA sur la Libye, concernant notamment la mise en place du comité préparatoire et du comité de facilitation ainsi que la définition des modalités d’organisation dudit forum.

Crise lybienne : Erdogan tire à boulets rouges sur Haftar

Recep Tayyip Erdogan, le président de la Turquie, en visite officielle mardi à Dakar, a vertement critiqué le maréchal Khalifa Haftar dépourvu de « reconnaissance politique ».C’est avec un ton ferme que le chef de l’Etat turc s’est prononcé sur la crise lybienne au cours d’un point de presse conjointement animé avec son homologue sénégalais Macky Sall.

D’emblée, Recep Tayyip Erdogan a fustigé l’attitude du maréchal Haftar qui a brillé par son absence « aux discussions » lors du récent Sommet de Berlin (Allemagne) sur la Lybie.

De l’avis du président de la Turquie, les troupes de l’homme fort de l’est de la Lybie sont composées de « légionnaires financés par l’Egypte et les Emirats Arabes Unis ».

En outre, Erdogan a soutenu que « le maréchal Haftar est un soldat qu’on paye. Il a trahi (Mouammar) Khadhafi et s’était réfugié aux Etats-Unis ». Malgré tout, le chef de l’Etat turc a dit souhaiter « un règlement pacifique » du différend.

Et le président Macky Sall l’a encouragé dans ce sens, avant de faire part de « l’inquiétude de l’Afrique » par rapport aux conséquences de la guerre civile en Lybie. Concluant son propos, M. Sall a invité l’Union Africaine (UA) à s’impliquer davantage dans le processus de résolution de cette crise.

La Lybie est engluée dans un conflit politique sans précédent depuis la chute de Mouammar Khadhafi en 2011. Ce pays de l’Afrique du nord est actuellement coupé en deux avec, d’une part, un gouvernement d’entente nationale de Fayez al Sarraj basée à Tripoli et, d’autre part, un gouvernement parallèle dirigé par le maréchal Haftar.

La communauté internationale reconnaît Sarraj comme chef du gouvernement libyen. La Turquie a récemment décidé d’envoyer des troupes en soutien aux forces du gouvernement d’entente nationale.

Après l’Algérie et la Gambie, Recep Tayyip Erdogan a effectué une visite officielle de deux jours au Sénégal. Le gouvernement turc, accompagné d’une forte délégation d’hommes d’affaires, a paraphé avec la partie sénégalaise sept accords de partenariat.

Ils portent notamment sur un mémorandum d’entente relatif à l’établissement d’un centre culturel turc « Yunus Emre », un autre sur la coopération en matière de politique de la diaspora, un protocole d’accord de coopération entre la Direction des Archives d’État de la Présidence de la République de Turquie et la Direction nationale des Archives du Sénégal.

L’Afrique à la conquête de son patrimoine culturel

Avec la restitution de ses biens culturels donnés ou pillés pendant la colonisation, l’Afrique entre dans la conquête de son patrimoine culturel.Depuis la publication en 2018 du rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain, rédigé par l’universitaire sénégalais Felwine Sarr et l’historienne française Bénédicte Savoy, un coin du voile est levé sur la richesse des œuvres d’art se trouvant encore dans des musées européens.

Selon le document de plus de 200 pages, commandité par le président français Emmanuel Macron, le patrimoine culturel africain représente quelque 90.000 œuvres originaires d’Afrique subsaharienne, dont 70.000 se trouvent au musée du Quai Branly à Paris et 20.000 autres dans des villes françaises.

Cet engagement du président français pris le 28 novembre 2017 lors d’une visite au Burkina Faso répond favorablement aux demandes de restitution du patrimoine culturel africain.

« Je veux que d’ici cinq ans, les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain à l’Afrique », disait alors Macron, en présence de son homologue burkinabé Roch Marc Christian Kaboré.

Selon le rapport, près de 400 mille œuvres d’art africain sont répartis dans des musées européens. Parmi ceux-ci, il y a le « British Museum (69 000), le Weltmuseum de Vienne (37 000), le musée Royal de l’Afrique centrale en Belgique (180 000), le futur Humboldt Forum de Berlin (75 000), les musées  du Vatican et du quai Branly (70 00).

Le Bénin en ligne de front

Des pays africains, l’Ethiopie et le Nigeria en tête, réclament depuis près d’un demi-siècle le retour d’objets disparus pendant la période coloniale. Cette requête a été ravivée par le Bénin qui est le premier africain à avoir officiellement demandé à la France une restitution de son patrimoine. Des milliers d’œuvres ont été spoliées, vendues ou volées du Royaume de Béhanzin à la fin du 19è siècle lors de la conquête de Dahomey (actuel Bénin). Des objets d’art symboliques que la France considérait comme « prises de guerre » du général Dodds dans le palais du roi Béhanzin.

« Le patrimoine culturel africain est un facteur de développement, un moyen de lutte contre la pauvreté. Ces œuvres ont une âme, ces œuvres n’attendent qu’à retourner dans leur milieu naturel en vue de leur renaissance », selon le président béninois, Patrice Talon.

Il ajoute : « Ces biens qui matérialisent les relations historiques entre les peuples du Dahomey, des royaumes du golfe de Guinée ».

Lors de la visite de Patrice Talon le 21 mars 2018 en France, Emmanuel Macron avait exprimé sa volonté de restituer « sans tarder 26 œuvres » réclamées par le Bénin. Une opération qui devrait se faire dans le cadre d’une coopération muséale entre Paris et Cotonou.

Le Sabre d’El Hadi Omar Tall, gage ou gageure ?

Le 17 novembre 2019 à Dakar, la France restituait officiellement au Sénégal le sabre du conquérant musulman sénégalais, El Hadj Omar Foutiyou Tall. Le président sénégalais Macky Sall avait reçu le sabre des mains du Premier ministre français Edouard Philippe, en présence des descendants de la Famille omarienne.

La convention de dépôt dudit sabre a été alors signée entre la ministre française des Armées, Florence Parly et le ministre sénégalais de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop à la salle des banquets du Palais de la République.

« Il est heureux que le sabre d’El Hadj Omar Tall conservé au Musée de l’armée française sous le numéro d’inventaire 6995 balise de son éclat cette nouvelle séquence des relations franco-sénégalaises », se réjouissait le président Sall.

En attendant la suite de la restitution d’autres œuvres d’art au Sénégal, le sabre semble incarner le symbole d’un processus qui devra aboutir. Mais quand ?

Taxe culturelle africaine

Si restituer signifie « rendre quelque chose à son propriétaire légitime », la requête des pays africains ou l’initiative du président Macron renvoient à la culpabilité des « pilleurs ». Or, dans le cas de compensation pour ce « dommage » subi, l’option d’une taxe culturelle africaine semble pertinente. Cette taxe peut donc être considérée comme une injonction pécuniaire imposée aux musées occidentaux en faveur de la promotion et du développement du patrimoine africain. Ainsi, l’argent collecté des entrées dans les sites, réceptacles des objets d’art africain, serait adjoint à une « prime » sur toute œuvre vendue.

L’attention portée à ces masques et statues en Europe serait-elle la même dans des musées africains ? Le système de conservation pourrait faire défaut dans plusieurs cas. Les visites seraient moindres sur le continent. Les ventes auraient peu explosé les enchères.

Toutefois, le processus de restitution semble enclenché et les formalités d’usage devront suivre au fil des mois.

L’obstacle juridique de la France

En vertu de la Convention de l’Unesco en date du 17 novembre 1970 concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriétés illicites des biens culturels, la France reste limitée dans son champ de restitution des biens.

C’est ainsi que le président français avait annoncé un cadre juridique qui permettrait à la France particulièrement de restituer. Cette dynamique concerne également les autres pays européens qui devront, eux aussi, prendre les dispositions opérationnelles de restitution.

Mati Diop et Zozibini Tunzi dans les annales culturelles du monde

La cinéaste franco-sénégalaise Mati Diop, vainqueure du Grand Prix du dernier Festival de Cannes 2019 et la Sud-Africaine Zozibini Tunzi, élue Miss univers 2019 ont inscrit leur nom sur les annales culturelles du monde.Née d’une mère Franco-Sénégalaise et d’un père Sénégalais, Mati Diop est également la nièce du célèbre cinéaste, Djibril Diop Mambéty décédé en 1998.

Tourné en 2018, « Atlantique »,  son premier long métrage a été sélectionné en compétition officielle du Festival de Cannes 2019, où il a obtenu le Grand Prix. C’est l’acteur américain, Sylvester Stallone qui avait remis le Grand Prix à la réalisatrice sénégalaise lors de la soirée de clôture de la 72ème édition de l’illustre festival qui se tient dans le sud  de la France.

Réagissant à cette distinction, Mati Diop affirmait : « C’est un vrai pari, c’est mon premier long métrage, avec des acteurs qui n’avaient jamais joué, des producteurs inexpérimentés, mais on a gagné, alors que c’était notre première fois à tous. C’était un vrai challenge».

Mati Diop avait joué son premier rôle principal au cinéma dans le film de Claire Denis, 35 rhums en 2008. Cette même année, elle présentait 1000 soleils au Festival de Cannes, un projet de documentaire sur le film Touki Bouki réalisé par son oncle Djibril Diop Mambéty en 1973 et présenté à Cannes cette année-là. Il sort en 2013 sous le titre Mille soleils. Ses courts métrages ont été présentés lors de différents festivals internationaux, notamment « Atlantique » qui obtient le Tigre du meilleur court métrage en 2010 lors du festival international du film de Rotterdam.

Mati Diop qui a réalisé sept films au total dont des courts-métrages, des moyens raconte avec « Atlantique » une croisée entre l’histoire d’exil et de fantômes. L’ancienne étudiante en arts plastiques prolonge ainsi un court métrage déjà titré « Atlantique » et tourné à Dakar il y a dix ans. Ce film racontait la traversée en mer d’un jeune migrant depuis les côtes sénégalaises.

Pour son palmarès, Mati Diop s’est vue décerner trois distinctions, à savoir Tigre du meilleur court métrage au Festival de Rotterdam pour « Atlantique » en 2010, nomination au Prix Lumières du meilleur espoir féminin pour 35 rhums la même année, et Grand Prix au Festival de Cannes pour « Atlantique » en 2019.

La même année, la Sud-Africaine Zozibini Tunzi, 26 ans, s’est distinguée en étant élue Miss Univers, un concours international de beauté féminine réservé aux femmes âgées de 18 à 28 ans qui a été fondé en 1952 par la compagnie américaine de vêtement californien Pacific Mills, mais organisé par WME/IMG depuis 2015. Tunzi succède ainsi à la Philippine Catriona Gray, Miss Univers 2018 et devient la troisième Sud-Africaine de l’histoire à remporter ce titre. C’est deux ans seulement après la victoire de sa compatriote Demi-Leigh Nel-Peters en 2017 et 41 ans après celle d’une autre compatriote, Margaret Gardiner, en 1978.

Agée de 26 ans, la Sud-africaine est devenue la cinquième femme noire à remporter Miss Univers. Elle s’est surtout distinguée lors de cette compétition de beauté par la couleur de sa peau et ses cheveux crépus. Lors de son couronnement, elle prônait le leadership féminin et encourageait « les jeunes filles à avoir confiance en elles ».

Les sites africains classés patrimoine mondial de l’UNESCO

L’Afrique regorge de plusieurs sites culturels et naturels classés patrimoine mondial de l’UNESCO, dont certains sont répertoriés par APA.Algérie

La casbah d’Alger : Elle correspond à la vieille ville ou Médina d’Alger, capitale de l’Algérie, dont elle forme un quartier historique inscrit au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco depuis 1992. Administrativement, elle est située dans la commune de Casbah, dans la wilaya d’Alger.

Afrique du Sud

-Robben Island, une ile à l’histoire tourmentée : Historiquement, Robben Island est l’île où furent emprisonnés des centaines de combattants, et plus particulièrement contre le régime de l’apartheid en Afrique du Sud, au siècle dernier. Ce site est classé patrimoine mondiale par l’UNESCO depuis sa fermeture en 1996.

-La zone humide d’iSimangaliso qui est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco grâce à son écosystème unique en Afrique du sud.

Capo-Verde

Cidade Velha (vieille ville  en portugais), ou tout simplement Sidadi en créole du Capo-Verde : Elle a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 2009.

Egypte

Pour sa part, l’Égypte a ratifié la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel en  1974. Les premiers sites protégés sont inscrits en 1979. En 2013, l’Égypte comptait sept sites inscrits au patrimoine mondial, six culturels et un naturel. Le pays a également soumis trente-trois sites à la liste indicative, vingt-trois culturels, sept naturels et trois mixtes.

-Abou Mena ou Abu Mena : C’est une ancienne ville d’Égypte. Le monastère chrétien d’Abu Mena. Les ruines ont été inscrites sur la liste du patrimoine mondial par le comité du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1979. Cependant, les travaux agricoles récents dans le secteur de ce site archéologique ont provoqué une élévation significative des niveaux des nappes phréatiques conduisant à la déstabilisation ou à l’effondrement d’un certain nombre de bâtiments. En 2001, le site a été ajouté à la liste du patrimoine mondial en péril.

-Le Caire historique : Dans l’agglomération moderne du Caire, se trouve l’une des plus anciennes villes islamiques du monde, avec ses prestigieuses mosquées, ses medersa, ses hammams et ses fontaines. Fondé au Xe siècle, Le Caire islamique est devenu le nouveau centre du monde islamique et il a atteint son âge d’or au XIVe siècle.

-Memphis et sa nécropole (les zones des pyramides de Guizeh à Dahchour) : Autour de la capitale de l’Ancien Empire égyptien, subsistent d’extraordinaires ensembles funéraires avec leurs tombes rupestres, leurs mastabas finement décorés, leurs temples et leurs pyramides. Le site était considéré dans l’Antiquité comme l’une des Sept Merveilles du monde.

-Monuments de Nubie d’Abou Simbel à Philae : Cette zone archéologique est jalonnée de monuments admirables, comme les temples de Ramsès II à Abou Simbel et le sanctuaire d’Isis à Philae qui ont été sauvés lors de la construction du haut barrage d’Assouan grâce à une campagne internationale lancée par l’UNESCO en 1960 et qui s’est poursuivie jusqu’en 1980.

-Thèbes antique et sa nécropole : Capitale de l’Égypte au Moyen et au Nouvel Empire, Thèbes était la ville du dieu Amon.

-Zone Sainte-Catherine : Le monastère, fondé au VIe siècle, est le plus ancien monastère chrétien ayant conservé sa fonction initiale.

-Wadi al-Hitan, la Vallée des baleines : Dans le désert occidental de l’Égypte, il y a des restes fossiles inestimables du plus ancien, et maintenant éteint, ordre des baleines  archaeoceti.

Ethiopie

Harar, parfois appelée Harar Jugol désignant les murailles, est une ville située à l’est de l’Éthiopie. Elle est parfois qualifiée de quatrième ville sainte de l’islam. Depuis 2006, elle est classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO.

Kenya

Lamu est le chef-lieu du comté de Lamu. Bâtie au XIIe siècle, cette ville dispose d’un centre culturel important dans la culture swahilie et qui constitue une lieu de pèlerinage pour beaucoup de musulmans de la côte est-africaine. Les 16 hectares de la vieille ville figurent, depuis 2001, au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Libye

Ghadamès  est une ville et une oasis du désert en Libye.  L’ancienne ville est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1986. Elle est également connue sous le nom de « Perle du désert ».

Madagascar

La Réserve Naturelle Intégrale des Tsingy de Bemaraha, est un site naturel inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1990.

Mali

Djenné est une ville et une commune du Mali, chef-lieu du cercle de Djenné. Son nom signifie « génie des eaux » en langue bozo.

Maroc

-Aït-ben-Haddou est un ksar (Ighrem, en berbère) du Maroc inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Situé dans la province de Ouarzazate, il fait partie de la commune d’Aït Zineb.

-Essaouira est une ville portuaire et une commune du Maroc, chef-lieu de la province d’Essaouira, dans la région de Marrakech-Safi. Sa Médina est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2001.

-Fès ou Fez est une ville du Maroc septentrional. Fès s’étend sur trois secteurs : la ville ancienne (Médina), classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, l’enceinte royale et les quartiers nouveaux établis par les Français, et qui s’étendent de nos jours dans la plaine environnante.

-Marrakech, est une ville située dans le centre du Maroc, aux pieds des montagnes de l’Atlas. Marrakech est surnommée « la ville rouge » ou la « ville ocre » en référence à la couleur rouge d’une grande partie de ses immeubles et ses maisons.

-Meknès  est une ville du nord du Maroc fondée en 711 par la tribu amazighe des Meknassas qui lui a donné son nom. Elle fut la capitale du Maroc durant le règne d’Ismaïl ben Chérif (1672-1727). La ville historique de Meknès est placée sous la protection de l’UNESCO depuis 1996.

-Tétouan est une ville du Maroc, située dans le nord du pays, dans le Rif occidental, aussi appelée pays Jbala. Près de Tétouan, on trouve plusieurs villes côtières très touristiques comme M’diq et Martil, ainsi que des villages de vacances comme Marina Smir et Cabo Negro.

Mauritanie

Les anciens ksour de Ouadane, Chinguetti, Tichitt et Oualata en Mauritanie ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1996. Ces cités florissantes devinrent des foyers de la culture saharienne. Chinguetti est ainsi devenue la 7e ville sainte de l’islam sous le nom de « ville des bibliothèques ».

Namibie

Le site de Twyfelfontein inscrit au patrimoine de l’humanité de l’UNESCO depuis 2007 Twyfelfontein est un site majeur de la culture San. Il regroupe un peu plus de 2000 pétroglyphes. Les plus anciens ont 6500 ans. D’après les recherches, le site servait à des rites chamaniques.

Sénégal

-L’Île de Gorée est devenue le symbole de la traite négrière, un lieu de mémoire, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1978.

-Saint-Louis (Ndar en wolof), souvent appelée « Saint-Louis-du-Sénégal », est l’une des plus grandes villes du Sénégal et, historiquement, l’une des plus importantes, comme en témoigne son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. C’était une des quatre communes (Quatre Vieilles) historiques du Sénégal à statut de département français pendant la colonisation.

Tanzanie

L’archipel Zanzibar est la ville de Tanzanie la plus importante. La vieille ville historique se nomme « Mji Mkongwe », plus connue sous son nom anglais Stone Town, la «ville de pierre », parce que ses maisons sont bâties en pierre de corail. Il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Tunisie

-Kairouan est une ville du centre de la Tunisie. Elle est souvent désignée comme la quatrième ville sainte (ou sacrée) de l’islam et la première ville sainte du Maghreb. Kairouan est inscrite depuis 1988 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

-Sousse est une ville portuaire de l’est de la Tunisie. Capitale du Sahel tunisien, elle est parfois surnommée la « perle du Sahel ». La Médina de Sousse est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1988.

-Tunis est la ville la plus peuplée et la capitale de la Tunisie. Son cœur historique est la Médina, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Zambie et Zimbabwe

Les chutes Victoria figurent sans aucun doute au palmarès des chutes les plus impressionnantes du monde. Elles sont à  cheval sur deux pays, la Zambie et le Zimbabwe.

Conflit libyen : échec des pourparlers de Moscou

Les pourparlers de paix de Moscou, la capitale russe, entre les deux principaux protagonistes du conflit libyen ont échoué, après que l’une des parties a quitté la table des négociations sans signer l’accord qui devait mettre fin à toutes les hostilités dans Tripoli et ses environs.Moscou avait été choisie pour abriter des pourparlers indirects entre Fayez al-Sarraj qui dirige le gouvernement soutenu par la communauté internationale, basé à Tripoli, et Khalifa Haftar qui contrôle ce qui reste de l’armée libyenne et de vastes terroirs de l’est du pays.

En réalité, cette rencontre prévue à Moscou entre les deux personnalités les plus importantes du conflit libyen n’a jamais eu lieu, même si les deux hommes se trouvaient dans la capitale russe à l’heure fixée.

Les responsables du ministère russe des Affaires étrangères ont servi d’intermédiaires dans un effort de médiation sans que Sarraj et Haftar se retrouvent face à face.

Selon des informations en provenance de Moscou, les pourparlers de cessez-le-feu parrainés par la Russie et la Turquie ont échoué après que Haftar a quitté Moscou, apparemment sans aucun accord signé avec Sarraj, qui avait apposé sa signature sur le possible accord de paix.

S’exprimant lors d’une conférence de presse à Moscou, le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov a déclaré que Haftar avait demandé un délai jusqu’à mardi pour signer le document.

Cependant, quelques heures plus tard, le chef autoproclamé de l’armée libyenne et son entourage ont quitté Moscou sans accepter les termes de l’accord de paix.

L’accord devrait mettre fin à neuf mois de combats entre les hommes de Haftar et les forces fidèles au gouvernement de l’accord national soutenu par l’ONU du Premier ministre Sarraj pour le contrôle de Tripoli, la capitale.

Au lendemain de l’échec des pourparlers de Moscou, les forces de Haftar disent qu’elles ne vont pas se retirer de leurs positions actuelles pour continuer à assiéger Tripoli.

Alors que Sarraj bénéficie du soutien de la Turquie, de certaines puissances occidentales, du Qatar et de l’ONU, Haftar qui contrôle l’est de la Libye est soutenu par la Russie, la France, l’Egypte et les Emirats arabes unis.

La Libye est plongée dans une instabilité politique depuis le renversement en 2011 de l’homme fort du pays, Mouammar Kadhafi.

L’Armée nationale libyenne rejette l’offre de cessez-le-feu russo-turc

Le commandant en chef de l’Armée nationale libyenne a publié, jeudi soir, un communiqué concernant ce qu’il a appelé l’initiative russe d’un cessez-le-feu dans la capitale libyenne, saluant l’initiative du président Vladimir Poutine visant à ramener la paix.Le chef militaire a réitéré la poursuite des efforts des forces armées dans sa guerre contre les groupes terroristes identifiés comme tels par le Conseil de sécurité.

Par ailleurs, il a été signalé que le ministre des Affaires étrangères du gouvernement issu de l’Accord, Mohamed Sayala, a rencontré jeudi l’Assistant au chef de la Mission des Nations Unies en Libye pour les affaires politiques, Stéphanie Williams, et a discuté des voies tracées à Berlin et de l’appel au cessez-le-feu lancé par la Turquie et la Russie, sur la base de l’Accord de Skhirat.

L’initiative conjointe Poutine-Erdogan a été acceptée par le Conseil de la présidence, le Haut Conseil suprême et l’Envoyé des Nations Unies, Ghassan Salama, qui a appelé toutes les parties régionales et libyennes à répondre positivement aux appels au cessez-le-feu et à cesser immédiatement les opérations militaires à travers la Libye, pour éviter la poursuite de l’effusion de sang dans pays et soulager le peuple libyen qui souffre des affres de cette guerre.

La ville natale de Kadhafi aux mains des troupes de Haftar

Des forces fidèles à Khalifa Haftar ont pris le contrôle de Syrte, la ville natale de Mouammar Kadhafi située à 400 km à l’est de la capitale Tripoli, a déclaré lundi soir le porte-parole de l’armée nationale libyenne, Ahmed Mesmari.Mesmari a déclaré lors d’une conférence de presse que Syrte avait été purgée du terrorisme et « ramenée au sein de la nation après avoir été transformée en chambre d’incubation pour les groupes terroristes ».

La ville de Syrte, qui était sous le contrôle des forces fidèles au gouvernement national, est située au centre de la Libye. Elle a été libérée de l’emprise de l’Etat islamique en 2016.

En attendant, le ministre de l’Intérieur du gouvernement parallèle basé à Benghazi, Ibrahim Bouchnaf a nommé le colonel Mami Amin Al-Torshani à la tête des services de sécurité de Syrte, revendiquant ainsi la victoire de l’armée libyenne dans la ville.

Le ministre a ordonné à tous les officiers et membres de la direction des services de sécurité de Syrte de se joindre immédiatement aux efforts de l’armée pour défendre la ville contre les agressions et de prendre part à la lutte pour prendre le contrôle du reste du pays au gouvernement soutenu par la communauté internationale.

L’intervention militaire turque en Libye doit inquiéter ses voisins (experts)

Des experts expliquent pourquoi les voisins de la Libye ont raison de s’inquiéter suite à l’annonce d’un déploiement militaire turc dans ce pays.Le Président Turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé dimanche soir le début du déploiement de soldats turcs en Libye, conformément au feu vert donné par le parlement la semaine dernière.  L’enjeu de cette intervention est de sauver le régime du Premier ministre, Fayez al-Sarraj reconnu par la communauté internationale, mais contesté par une coalition de forces politico-militaires menées par le maréchal Khalifa Haftar, leader de l’Armée nationale libyenne (ANL)  autoproclamée basée à Benghazi, dans l’est du pays.

Ce militaire aux méthodes parfois violentes et expéditives qui ambitionne d’être l’homme fort de la Libye est activement soutenu par l’Egypte, l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis, trois puissances farouchement hostiles aux nouvelles ambitions de puissance que manifeste depuis quelques années la Turquie dans le monde arabe et musulman. 

Ce déploiement militaires turc en Libye fait suite à plusieurs déclarations récentes du président turc annonçant sa disposition à soutenir le gouvernement Saraj, s’il en faisait la demande. Il fait surtout suite à la signature fin novembre dernier à Istanbul d’un accord de coopération militaire, sécuritaire et maritime entre la Turquie et le gouvernement Saraj qui permet à ce dernier de faire appel à l’aide militaire turque. 

Selon Ankara, cet accord est censé « renforcer les liens entre les deux armées ». « Nous protégerons les droits de la Libye et de la Turquie dans la Méditerranée orientale », avait notamment déclaré Erdogan dans la foulée de la signature de cet accord à la télévision turque, ajoutant que « nous sommes plus que prêts à apporter tout le soutien nécessaire à la Libye ».

Selon le politologue Jalel Hachraoui, chercheur à l’Institut néerlandais des relations internationales de la Haye, interrogé par APA, cette intervention a des raisons circonstancielles.

« La Turquie a constaté en 2019 que les diplomaties occidentales, en tout cas européennes, étaient excessivement assujetties à leur amitié avec les Etats du Golfe, en premier lieu, les Emirats Arabes Unis qui nourrissent un objectif de suprématie totale en Libye », explique t-il. Selon lui, les Européens et les Etats du Golfe  qui  n’auraient pas réussi militairement en Libye ont manqué de pragmatisme. Ce qui constitue une opportunité pour la Turquie. 

« Le fait de voir un Etat non arabe extérieur à l’Afrique du nord, non occidental et anti-européen arriver et affirmer une présence militaire ouvertement visible en Libye constitue une sorte d’humiliation pour les Européens », estime Jalel Hachraoui.

L’intérêt de la Turquie pour la Libye n’est pas nouveau, soutient le journaliste algérien spécialiste en défense et sécurité Akram Kharief. A son avis, la Turquie et la Libye ont des liens historiques qui remontent à l’époque ottomane, quand ce vaste pays de Afrique du nord était une province de l’empire ottoman. Les deux pays sont aussi liés par des liens commerciaux importants  depuis plusieurs années.

« Depuis l’insurrection en Libye contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi en 2011, la Turquie s’est beaucoup rapprochée du courant des Frères musulmans en Libye. A travers cette proximité, Erdogan qui ambitionne d’étendre l’influence turque là où cela est possible se crée une alliance de taille dans le jeu inter-libyen, les Frères musulmans libyens étant un des soutiens importants du gouvernement de Saraj. Ce qui peut aussi lui servir au plan interne. Il a échappé à un coup d’Etat. En intervenant en Libye, il essaie de renforcer au maximum son pouvoir et une victoire dans ce pays serait pour lui un triomphe qu’il n’hésitera pas exploiter à des fins politiques internes», analyse Hachraoui.

Très critiquée par une bonne partie de la communauté internationale, l’ONU et l’Union africaine en tête, l’intervention militaire turque est suivie avec beaucoup d’inquiétudes par les voisins nord-africains et sahéliens de la Libye. « Le fait d’avoir un pays stable, unifié et doté des attributs d’un État fort peut aider à réduire le phénomène du trafic des armes et empêcher le développement des zones de repli aux groupes armées qui se trouvent au Sahel. La stabilité de la Libye est donc de ce point de vue très importante pour ses voisins. Il est donc normal qu’ils s’inquiètent des conséquences éventuelles d’une intervention militaire dont personne ne peut augurer de l’issue», estime Akram Kharief. 

Pour Jalel Hachraoui, ces inquiétudes sont légitimes aussi, d’autant plus que l’intervention turque en Libye peut provoquer l’entrée en guerre des autres puissances étrangères qui soutiennent le maréchal Haftar:  l’Egypte, l’Arabie Saoudite mais surtout les Emirats arabes dont l’engagement militaire est notoire, avec notamment des frappes aériennes fréquentes  en faveur de leur favori. « Le conflit inter-libyen a déjà profondément divisé le pays. Voir la Libye devenir le terrain d’affrontement des armées suréquipées de pays comme la Turquie ou les Emirats par exemple ne fera qu’aggraver la situation et pourra provoquer une ruée d’acteurs de toute sorte, y compris des groupes jihadistes. Ils sont déjà présents dans le pays et au Sahel voisin et ils pourraient rapidement être tentés par faire de la Libye un nouveau refuge, mais aussi un territoire majeur de jihad comme ils l’ont fait en Syrie et en Irak avant la chute du Califat autoproclamé de l’Etat islamique entre 2014 et 2019 », prévient Jalel Hachraoui.

Libye: « L’Union africaine doit s’imposer pour résoudre la crise » (éditorialiste)

L’éditorialiste et spécialiste de la géopolitique africaine, Seidik Abba dénonce l’absence dans la résolution de la crise libyenne.Au moment où la Turquie décide d’envoyer des troupes en Libye, l’Union africaine semble absente. Comment expliquer cela?

Il s’agit clairement d’une démission de l’Union africaine. Là Libye est un pays africain et on ne voit pas l’Union africaine rechercher des solutions à sa crise, même si elle a créé un comité de suivi de cette crise et qui est présidé par le président congolais, Dénis Sassou Nguesso. L’Union africaine rate ainsi une occasion d’assumer son leadership dans une crise majeure qui secoue le continent. 

Qu’est-ce qui explique cela ?

Il y a d’abord le fait que les Africaine n’ont pas la même position. Il y a l’Égypte qui a une position partisane et soutient le général Khalifa Haftar. L’Union africaine devait taper sur la table et s’imposer comme leader comme elle l’a fait au Soudan. Il faut assumer et même arracher le leadership dans cette crise. Cela fera la crédibilité de l’Union africaine. 

Est-ce toujours possible?

Il n’est jamais trop tard. On ne peut pas régler le dossier libyen sans se soucier des pays voisins. Il faut une solution africaine. Tout le monde sait que la crise libyenne a aggravé la situation au Sahel. Les armes sont passées partout, les combattants jihadistes se sont infiltrés en Libye. Il y a aujourd’hui le besoin d’une solution africaine en Libye. Avec une meilleure implication des acteurs africains, on pourrait arriver à une fin de cette crise.

L’Egyptien Abdel Fatah Al Sissi préside l’Union africaine et il soutient l’un des belligérants du conflit libyen, Khalifa Haftar…

La position de l’Égypte dans la crise libyenne pose problème. L’Egypte n’est pas neutre. Elle soutient Haftar. Elle n’est donc pas un acteur crédible. Mais on peut espérer que dès février quand il y aura une nouvelle présidence de l’Union africaine celle-ci pourra faire avancer le dossier. C’est un grand espoir pour tous.

Quelle serait la solution pour vous?

La solution de l’Union africaine, c’est qu’il faut une solution pacifique avec un agenda clair et précis. La solution est quasiment connue. Elle ne pose pas de problème. Mais le fait qu’il y ait une présidence de l’Union africaine avec le président d’un pays qui n’est pas neutre pose problème. C’est pourquoi, il y a Le besoin d’une concertation, que la solution africaine soit réclamée et que les pays voisins soient associés.

Mais avant présidence d’Al Sissi à l’Union, la situation en Libye était déjà assez grave…

C’est vrai que le problème libyen ne date pas de l’élection de l’arrivée du président égyptien à la tête de l’Union africaine. Mais la situation s’est aggravée. Le niveau d’ingérence n’était pas au même niveau. L’offensive de Haftar sur Tripoli date d’avril. Beaucoup de pays ont soutenu cette offensive. Aujourd’hui la situation s’est complètement dégradée. Il y a lieu d’aller vite. Avec un leadership africain, on peut espérer que la magie qui s’est produite au Soudan se reproduit en Libye.

Pourquoi la révolution libyenne a perdu son éclat

Vu les développements survenus dans le conflit en Libye, nous rééditons ce reportage que nous avons initialement mis en ligne le 21 août 2019 et qui rend compte de l’état d’esprit des Libyens.Il y a plus de huit ans que le corps meurtri et ensanglanté de Mouammar Kadhafi a été déposé sur une civière entourée d’une population avide de vengeance. Après avoir résisté durant des mois, son régime s’est finalement effondré en octobre 2011 et a ouvert les vannes aux groupes armés disparates qui se battent pour la suprématie politique.

Kadhafi est mort ? C’était trop beau pour être vrai pour la bande armée qui s’était battue bec et ongles pour arracher la Libye à l’emprise du régime du colonel Mouammar Kadhafi, une emprise qui avait duré 42 ans. 

Dans cette version libyenne du printemps arabe, le mois de février 2011 annonçait le début de la fin pour le charismatique homme fort qui avait son peuple sous sa coupe depuis 1969.

Alors que les célébrations se déroulaient dans toute la Libye, ce changement de cap politique était censé marquer le début de quelque chose de plus excitant que l’autocratie à laquelle les Libyens avaient été habitués sous Kadhafi.

En 2019, le sentiment de désespoir se répand toujours dans toutes les couches de la société libyenne, en particulier à Tripoli, où l’instabilité s’est aggravée avec l’offensive lancée en avril par les forces armées dirigées par le chef de guerre, le Maréchal Khalifa Hafter contre la capitale. 

L’impasse dans laquelle se trouve le conflit a vu la détérioration de la vie dans la ville. Elle a aussi nettement réduit les services sociaux de la part d’un gouvernement faible même s’il est soutenu par la communauté internationale.

Les Libyens comme Ali Almahdi ne sont plus épris de la soi-disant révolution, qui était censée inaugurer une paix et une tranquillité durables, la prospérité économique, le pluralisme politique et une culture de la liberté d’expression à laquelle ils aspiraient depuis toutes ces années sous la main de fer de Kadhafi.

Pour Almahdi, un habitant de la capitale Tripoli interrogé par APA, les difficultés économiques mordantes sont une question plus urgente pour les citoyens que de célébrer un événement qui a perdu son éclat, entraînant son pays plusieurs décennies en arrière.

« Quand l’anniversaire du changement arrivera, je ne sortirai pas fêter ça parce que je n’ai plus d’argent depuis des mois, même si mon salaire est sur mon compte en banque », promet-t-il.

« Tout le temps, ils disent qu’il n’y a pas de liquidité dans les banques », se désole-t-il, le visage peu réjouissant.

Sa mémoire avait depuis longtemps effacé le souvenir de l’époque enivrante de la révolution à l’issue de laquelle la capture de Kadhafi a été confirmée, déclenchant des vagues de coups de feu et d’applaudissements dans plusieurs villes et villages de Libye.

« Je ne retrouverai pas le bonheur tant que je continuerai à demander d’où viendra le prochain repas pour nourrir ma famille », glousse-t-il, en riant pendant que les scènes autour de lui montrent les ruines de la guerre.

Bien que les grandes villes et quartiers de Libye essaient de vivre l’énergie et l’esprit d’une nouvelle réalité, avec des drapeaux nationaux ornant les places, les murs et les réverbères, l’expression sur les visages des gens apparaît triste, feutrée et lointaine.

Dans ce contexte très coloré mais silencieux, des citoyens, dont des personnes vivant avec un handicap, font la queue toute la journée devant les banques, pour retirer de l’argent dont les sociétés de financement hésitent à se séparer du fait de l’inflation galopante, qui déprécie très fortement le Dinar, la monnaie locale.

Suaad Hassan, une mère de six enfants d’âge moyen, a été l’une de celles qui ont bravé la froide nuit libyenne pour faire la queue pendant des heures, espérant récupérer de l’argent pour les vivres dont sa famille a désespérément besoin.

« Révolution ?… Quelle révolution ? Je ne suis pas heureuse de cette révolution et je ne la célébrerai pas parce qu’elle n’a apporté que des difficultés dans ma vie… pas d’argent, pas de sécurité et la vie est chère », se plaint-elle.  Pour cette mère de famille et beaucoup d’autres comme elle, la Libye n’est plus la même depuis que le changement s’est profilé à l’horizon et a apporté une nouvelle réalité troublante dans son sillage.

Les Libyens considèrent leur pays comme un État en déliquescence, un pays où l’État n’existe plus, selon la sagesse populaire. Les milices se battent partout pour le contrôle de petites parcelles de territoire, de la capitale Tripoli à Sabha et Benghazi à l’est. Le pays a deux gouvernements, l’un à Tripoli, l’autre à Benghazi, soutenus par des factions armées qui se battent régulièrement entre elles.

L’intellectuel libyen Waheed Jado estime que l’insécurité dans la vie des gens est une grave préoccupation, en particulier lors d’événements publics qui sont des cibles faciles d’attaques armées et d’attentats-suicides imputés à des factions sympathisants de l’Etat islamique.

« Parce que les gens ne se sentent pas en sécurité après la révolution, ils vont se recroqueviller dans leurs maisons au lieu de célébrer un événement qui ne leur a rien donné de tangible », ajoute Jado.

En tant qu’opposant acharné à Kadhafi, Mohmoud Ali avoue qu’avec la disparition de l’ancien régime, il espérait que la révolution donne aux Libyens un énorme élan vers un avenir plein de progrès avec des améliorations sans précédent dans tous les domaines. Selon Ali, il lui a fallu quelques années avant que la dure réalité ne le rattrape alors que la Libye passait de la débâcle du régime de Kadhafi à un problème encore plus complexe.

« Comme la révolution n’est pas à la hauteur des attentes, des milliers de Libyens s’exilent vers des pays plus sûrs et plus dynamiques sur le plan économique, notamment en Europe et au Moyen-Orient, où ils occupent des emplois subalternes pour survivre au strict minimum », regrette-t-il. 

En repensant aux années Kadhafi avec une certaine réticence, Ali admet qu’il s’agissait d’une période difficile, reconnaissant malgré tout qu’« au moins pendant cette période, la Libye pouvait se permettre de soigner ses malades et de veiller au bien-être des pauvres. Mais maintenant, lE pays ne peut même plus s’occuper de lui-même en tant qu’Etat ».

Mais en dépit d’un sentiment de découragement écrasant, les Libyens comme Khaled Mohamed continuent d’espérer que le cauchemar que vit la Libye s’inscrit dans un rêve qui leur offrira des jours meilleurs. « La Libye se rétablira un jour et les meurtres et les vols à main armée disparaîtront d’une manière ou d’une autre et ses citoyens reprendront le contrôle de leur vie », affirme t-il avec confiance.

Libye : 30 étudiants d’une académie miliaire tués dans un raid aérien

Plus 60 étudiants d’un collège militaire ont été tués ou blessés lors d’une frappe aérienne à Tripoli, la capitale libyenne, a appris APA de sources officielles.L’annonce a été faite lundi par le Bureau d’information du ministère égyptien de la Santé du gouvernement de l’Accord qui précise que 30 étudiants avaient été tués et 37 autres blessés lors de ce raid aérien.

Le gouvernement de l’Accord de Tripoli accuse les forces du maréchal Khalifa Haftar, d’avoir commandité la frappe aérienne. Une accusation rejetée par le porte-parole de l’armée libyenne, Ahmed Mesmary qui exclut toute responsabilité dans l’attaque contre le collège militaire au sud de Tripoli.

La Mission de soutien des Nations Unies en Libye qui a fermement condamné dimanche ce bombardement a ajouté que l’intensification croissante des opérations militaires ne fait que compliquer la situation en Libye et menacer les chances d’une reprise du processus politique.

Le Conseil présidentiel a condamné la frappe aérienne sur le collège militaire de Tripoli et annoncé un deuil de trois jours, appelant à la fin de ces crimes après neuf mois de combats.

Il a ajouté dans un communiqué publié dimanche que ce raid faisait partie d’une série d’attaques qui visaient les deux aéroports civils de Mitiga et Miserata, des bâtiments gouvernementaux, des écoles, des hôpitaux et des zones résidentielles, invitant à l’intervention de la communauté internationale.

Entre-temps, un drone a visé pour la première fois une base aérienne dans la région ouest où trois soldats ont été tués et six autres blessés. Cette base appartient à l’armée nationale libyenne, qui accuse les forces du gouvernement de l’Accord d’être derrière cette attaque.