Mauritanie : début de brouille entre les présidents Ghazouani et Aziz

La cérémonie du 59 ème anniversaire de l’indépendance organisée jeudi 28 novembre a été l’occasion de rendre public les prémices d’une rupture entre l’ancien président Mohamed Ould Abdelaziz et son successeur Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, dont la dégradation des rapports alimentait toutes les discussions.Le divorce ne pouvait avoir meilleure scène. La cassure entre les deux hommes s’est manifestée de manière spectaculaire à travers l’absence de Ould Abdel Aziz à la cérémonie de levée des couleurs organisée cette année à Akjoujt (260 kilomètres à l’est de la capitale Nouakchott), alors qu’il y était officiellement convié à titre d’ancien chef de l’Etat comme le consacre la tradition. 

Tout au long de la cérémonie le siège qui lui était réservé est resté vacant contrairement aux autres convives de même rang: Mohamed Khouna Ould Haidalla et Sidi Ould Cheikh Abdallahi, seuls anciens présidents mauritaniens, avec Ould Abdelaziz encore en vie.

La brouille entre les deux « amis de 40 ans » et coauteurs du putsch qui 2008  avait installé « Aziz » au pouvoir pour, a commencé avec le retour de ce dernier à Nouakchott, il y a quelques jours. Il était rentré d’une tournée à l’étranger entamée au lendemain de l’investiture de son successeur, Ghazouani, le 1er août dernier.

Dès son arrivée au pays, l’ex chef d’Etat a convoqué et présidé une réunion extraordinaire du comité provisoire de gestion du parti au pouvoir, l’Union pour la République (UPR). Réunion au cours de laquelle il a déclaré formellement qu’il est l’unique référence de cette formation politique qu’il a avait fondée dès les premières années de son règne (2008 – 2019).

Cette déclaration n’a pas été du goût de Ghazouani qui a, à son tour, convoqué le même comité de gestion pour lui signifier que c’est lui la seule et unique référence du parti tout en lui recommandant de ménager son ex-ami et complice.

Suite à ce rappel à l’ordre, la quasi-totalité des députés de la majorité ont tourné le dos à Aziz et adhéré solennellement à la position du Président de la République.

Mais c’était sous-estimer l’entêtement du président qui a immédiatement convoqué les chefs des sections des jeunes et des femmes au sein de l’UPR. Il leur a affirmé qu’il persiste à se considérer comme chef du parti au pouvoir quitte à ce qu’il reste seul.

L’UPR devait initialement organiser un congrès pour élire sa nouvelle direction avant les élections présidentielles, mais a fini par le reporter sine die.

C’est pourquoi l’ex président se l’approprie toujours puisque c’est lui qui avait nommé son actuel comité de gestion. D’autant plus qu’il considère – et il l’a martelé haut et fort – que la Constitution mauritanienne interdit à tout président en service d’adhérer à une quelconque formation politique.

« L’homme a régné avec une main de fer trop longtemps pour accepter de redevenir un citoyen ordinaire comme tous les autres », a expliqué Sidi Yahya Ould Cheikh, analyste politique à Nouakchott.

Mais il s’est bien trompé en oubliant que la classe politique mauritanienne est spécialisée dans le retournement de veste à chaque fois qu’un nouveau dirigeant prenne les rennes du pays, a-t-il confié à APA jeudi à Nouakchott.

Pour l’analyste politique, la question qui se pose maintenant est jusqu’où Ould Abdel Aziz ira dans sa provocation de son ex-ami et son test de sa patience.

« Personnellement, je pense qu’il risque de se tromper une seconde fois s’il continue à croire que Ould Ghazouani tolérera infiniment ses agissements contre-constructifs », a conclu Ould Cheikh.

Dans une mesure considérée par les observateurs comme une suite logique de la rupture entre les deux hommes, Ould Ghazouani a limogé mercredi 27 novembre le commandant du bataillon de la sécurité présidentielle et l’a remplacé par l’un de ses proches officiers.

Lutte contre la pauvreté en Mauritanie : Ghazouani annonce un fonds de 527 millions de dollars

Le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, dans un discours à la nation à l’occasion de la célébration ce jeudi du 59e anniversaire de l’indépendance du pays, a annoncé la création d’une délégation chargée d’exécuter des programmes et projets de lutte contre la pauvreté et la précarité dotée d’un budget de 200 milliards d’ouguiya MRO (527 millions de dollars).Ould Ghazouani qui s’exprimait mercredi soir a assuré que cette délégation sera mise en œuvre dans les cinq prochaines années et que des fonds spéciaux ont été mobilisés pour assister judiciairement les justiciables sans ressources dans toutes les juridictions du pays pour prendre en charge les frais de leurs avocats.

Il a en outre fait état de la création d’un conseil présidentiel pour assurer un suivi régulier et rigoureux des politiques et programmes sociaux dans toutes les régions du pays.

Le nouveau conseil, a-t-il expliqué, permettra de garantir l’efficience et l’efficacité des politiques et programmes en matière de lutte contre la pauvreté, l’exclusion et les disparités et d’assurer l’amélioration des services de base.

Une nouvelle structure administrative dénommée « Khidmaty » (mon service) a été également créée pour répondre avec diligence aux sollicitations des citoyens et permettre le traitement et le suivi de leurs dossiers, selon le président mauritanien.

Ce dernier a par ailleurs rappelé qu’il a œuvré, depuis ses premiers jours au pouvoir, à la consolidation de l’unité nationale par l’apaisement du climat politique général, l’instauration d’une atmosphère de confiance et d’ouverture à toutes les parties et de concertation avec tous les acteurs politiques.

« Je suis convaincu, a-t-il souligné, que majorité et opposition peuvent, chacune, jouer pleinement leur rôle dans la confiance réciproque et, partant, consolider notre système démocratique mature qui nous a récemment valu une alternance pacifique et transparente au pouvoir ».

Sahara: Madrid demande aux Espagnols d’éviter l’Algérie et le Polisario

Au moment où le Polisario, se prépare à organiser un nouveau congrès prévu fin décembre, l’Espagne recommande à ses citoyens de ne pas se rendre en Algérie et dans les camps du Polisario situés dans la région de Tindouf (Sud-Est algérien).Madrid, par le biais de son ministère des affaires étrangères, justifie sa décision par « l’instabilité croissante dans le nord du Mali » voisin et de « l’activité accrue des groupes terroristes dans la région » qui pourraient « affecter la sécurité dans la région ».

Dans une recommandation mise à jour mercredi 27 novembre sur son site, le département de la diplomatie espagnole recommande « une extrême prudence » dans toute l’Algérie et demande aux Espagnols de « s’abstenir » de se rendre « dans certaines zones » qui se trouvent dans le sud du pays, y compris les camps de réfugiés sahraouis et les frontières avec  Mali, Niger, Libye, Mauritanie.

Le ministère espagnol conseille également d’éviter tout déplacement qui n’est pas absolument nécessaire à la frontière tunisienne et dans la région de Kabylie (Nord de l’Algérie). Il rappelle aussi qu’il existe un risque d’enlèvements et d’attaques terroristes dans tout le pays.

L’Algérie n’est pas une destination habituelle pour les touristes espagnols. Mais certains citoyens du royaume ibérique s’y rendent dans le cadre de voyages humanitaires ou politiques dans le but de rallier les camps du Polisario près de Tindouf.

Mauritanie : dix à quinze ans de prison contre trois esclavagistes

Trois Mauritaniens ont été condamnés par contumace à des peines de prison ferme allant de 10 à 15 ans pour pratique de l’esclavage, a-t-on appris de source judiciaire à Nouakchott.Les  accusés qui seraient en fuite dans un pays voisin ont écopé pour deux d’entre eux de 15 ans de prison contre 10 pour le troisième, souligne la même source, précisant que le jugement a été  prononcé lundi soir par un tribunal spécialisé dans la répression de l’esclavage dans la ville de Nema, située à 1.000 kilomètres à l’est de Nouakchott.

Une amende 500.000 ouguiya MRU (13.000 dollars) a été infligée à chacun des trois  prévenus, reconnus coupables d’exploitation d’une femme haratine (descendant d’anciens esclaves) contrairement à sa volonté.

Celle-ci a été remise à ses parents et devrait à titre de réparation de dommage percevoir les amendes infligées à ses tortionnaires.

L’esclavage a été officiellement aboli en Mauritanie en 1980 avant d’être incriminé et réprimé par la loi en 2007, puis classé « crime contre l’humanité » et qualifié « d’imprescriptible » par une nouvelle loi en 2015.

Cependant, les organisations de droits de droits de l’homme accusent souvent les autorités mauritaniennes de ne pas appliquer les lois dans ce domaine.

Madagascar: la bonne gouvernance, cheval de bataille d’Andry Rajoelina

Pressé d’en finir avec la corruption, le président de Madagascar Andry Rajoelina, a fait de la bonne gouvernance un de ses axes d’actions prioritaires pour les cinq prochaines années. Il a engagé de ce fait des réformes, en cours, pour instaurer un climat d’Affaires favorable aux investissements.Tolérance zéro et exemplarité des sanctions en matière de corruption: voilà la directive envoyée par Andry Rajoelina au gouvernement et à l’ensemble de l’administration, au début de son mandat. De fait, c’est une véritable guerre qu’il entend mener contre ce fléau qui concerne une grande partie de l’administration malgache depuis des décennies. 

« Tous ceux qui, corrupteurs ou corrompus, citoyens lambda ou hommes d’Affaires, proches du pouvoir ou opposants, franchiront la ligne rouge seront impitoyablement sanctionnés », avait-il d’ailleurs prévenu avec fermeté en tout début de mandat.

Dans le cadre de cette offensive, sont ciblés pêle-mêle les marchés fictifs, la corruption au sein des collectivités territoriales décentralisées, des services fonciers, de la justice, de la gendarmerie nationale, de la police nationale, de l’éducation nationale, de l’environnement, de la douane et des impôts.

A travers un vaste programme, le président de Madagascar Andry Rajoelina, veut assainir l’administration publique afin de la rendre plus compétitive, en réponse aux défis du pays. Ce qui devrait permettre, davantage, d’impulser la dynamique de développement. 

Vers une profonde réforme de la justice

Le gouvernement, qui lui a emboîté le pas, travaille sur de nouvelles mesures à adopter afin de renforcer et d’améliorer le cadre juridique et institutionnel de la lutte contre la corruption avec des gratifications pour les bons fonctionnaires et des sanctions exemplaires pour les récalcitrants.

Début novembre, Andry Rajoelina est allé d’un cran plus loin lors de la réunion des membres du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), dont il assure la présidence. À cette occasion, il a émis le souhait de réformer la justice en profondeur. « Un changement est nécessaire et doit être appliqué notamment au niveau de la mentalité et dans la façon de travailler », a-t-il martelé.

Les plaintes pour corruption à l’encontre de la police de l’air et des frontières étant récurrentes, le président s’est déplacé à l’Aéroport international d’Ivato début octobre. M. Andry Rajoelina est resté près d’une heure sur les lieux pour détailler le circuit auquel les passagers devraient se soumettre pour le contrôle et les formalités avant embarquement, appelant une nouvelle fois à la tolérance zéro en matière de corruption.

Arsenal anti-corruption

Le locataire d’Iavoloha en est convaincu: son combat en faveur de la bonne gouvernance permettra de créer un climat d’Affaires favorable aux investissements. Lors de son séjour à Sotchi en octobre lors du Sommet Russie-Afrique, il s’est attaché à souligner que l’Etat malgache met tout en œuvre pour y parvenir.

Cet objectif ainsi que la lutte contre la corruption ont également été au cœur de l’argumentation d’Andry Rajoelina lorsqu’il a reçu des représentants du Medef (Mouvement des entreprises de France) au Palais d’Etat à Iavoloha, début octobre. Il leur a envoyé un signal fort en détaillant les efforts fournis par l’État malgache en matière de sécurisation des investissements et de mise en place de cadres juridiques stables.

Des initiatives concernant la lutte contre la corruption sont entreprises avec la simplification des procédures administratives et la promotion de la transparence. Au vu du feu vert donné par la Banque mondiale début novembre pour la mise en œuvre du plan d’émergence de Madagascar, Andry Rajoelina a visiblement su convaincre.

Une frappe aérienne sur une biscuiterie fait sept morts à Tripoli

Au moins sept personnes ont été tuées lundi lors d’une frappe aérienne par des forces présumées fidèles à Khalifa Hafter sur une biscuiterie dans le district de Wadi Rabea à Tripoli, la capitale libyenne.Une source au ministère de la Santé a déclaré à APA que 15 autres personnes avaient été blessées, majoritairement des civils et des travailleurs africains.

Dans son exposé au Conseil de sécurité des Nations Unies lundi, l’Envoyé des Nations Unies en Libye, Ghassan Salama, a déclaré que la majorité des morts sont des migrants.

La Mission d’assistance des Nations Unies en Libye (MANUL) a estimé que le nombre total de frappes de drones visant à soutenir les forces de l’Armée nationale libyenne est bien supérieur à 800 depuis le début du conflit, tandis que le nombre total de frappes de drones menées par des forces fidèles au gouvernement d’Accord national est estimé à environ 240.

Salama a précisé que plus de 200 civils avaient été tués et plus de 128.000 personnes avaient fui leur domicile depuis le début du conflit.

Il a ajouté qu’il restait plus de 135.000 civils dans les zones de front et que 270.000 personnes supplémentaires vivaient dans des zones directement touchées par le conflit.

L’ONU a enregistré 60 attaques contre des établissements de santé, du personnel médical et des ambulances.

Ouverture d’un nouveau site d’orpaillage dans l’extrême sud-est de la Mauritanie

La direction générale des mines en Mauritanie a donné son feu vert pour l’ouverture d’une nouvelle zone d’orpaillage à l’intérieur d’une zone militaire fermée dans l’extrême sud-est du pays, a appris APA de source sécuritaire à Zouerate (650 kilomètres au nord de Nouakchott).Large de 300 kilomètres carrés, cette zone est située aux confins de la frontière avec le Mali, a précisé la même source.

Elle est adjacente à une autre zone d’exploration artisanale de l’or dans la même région mais qui a été épuisée par les orpailleurs qui s’y trouvaient depuis plusieurs années.

La nouvelle zone autorisée comporte un site déjà exploré clandestinement, il y a quelques années, par des orpailleurs soudanais qui ont fini par être arrêtés et expulsés vers le pays.

Elle est très convoitée par les explorateurs qui la suspectent de regorger d’importantes quantités d’or superficielles ou proches de la surface.

L’orpaillage en Mauritanie implique des milliers d’acteurs qui utilisent des moyens artisanaux pour le creusage des fosses et des machines pour la destruction des roches et la séparation du métal jaune.

Il occasionne cependant de nombreux accidents mortels causés par l’effondrement des puits pendant que des orpailleurs s’y trouvent en l’absence de moyens de secours développés.

Arrestation d’importateurs de médicaments illégaux en Mauritanie

Plusieurs personnes dont le chauffeur d’un véhicule chargé de médicaments importés illégalement ont été arrêtées dans l’est mauritanien, a-t-on appris de source sécuritaire samedi à Aioun (870 kilomètres au sud-est de Nouakchott.Ces personnes sont accusées de faire entrer dans le pays des produits médicaux sans l’autorisation du ministère mauritanien de la Santé, a précisé la même source.

Le nouveau ministre mauritanien de la Santé, Mohamed Nedhirou Hamed, a exprimé dès sa nomination, en août dernier, sa détermination à appliquer la réglementation en vigueur dans le domaine de la santé.

Celle-ci prévoit, entre autres, l’interdiction d’importation de médicaments sans autorisation expresse du département, en plus d’autres mesures concernant les pharmacies.

Le véhicule fautif a été appréhendé par des éléments de la gendarmerie à l’entrée de la ville d’Aioun et son chauffeur a été déféré au parquet général au même titre que les propriétaires des pharmacies auxquelles les produits étaient destinés.

Les nouvelles mesures prévues par le département de la santé portent aussi sur la lutte contre les médicaments falsifiés suspectés d’être à l’origine de l’aggravation de l’état de santé de beaucoup de malades dans le pays.

Elles prévoient en outre le respect de la loi fixant à 200 mètres la distance minimale séparant toute pharmacie du centre médical le plus proche.

Cette dernière mesure a été aussitôt rejetée par les investisseurs dans le domaine des pharmacies dont les plus grandes se trouvent à proximité des principales structures médicales à Nouakchott comme le Centre hospitalier national, l’hôpital militaire ou encore l’hôpital Cheikh Zayed et l’hôpital de l’Amitié.

Ces investisseurs disent redouter des pertes de milliards d’ouguiyas injectés dans ce secteur et la mise au chômage de centaines d’employés.

Les feux de brousse coûtent à la Mauritanie plus de 160 millions de dollars par an (ministre)

Les feux de brousse en Mauritanie ravagent quelque 300.000 hectares de pâturages par an correspondant à des pertes financières chiffrées à 6,3 milliards d’ouguiya MRU (166 millions de dollars), a révélé la ministre mauritanienne de l’Environnement et du Développement rural. Mariem Bekaye qui donnait jeudi soir à Nouakchott un point de presse, a annoncé le lancement d’une campagne nationale de protection des pâturages contre les feux de brousse après la dernière saison des pluies, avec un plan d’action détaillé.

Ce dernier vise à assurer une protection efficace des quantités importantes de pâturages dont regorgent plusieurs régions du pays, notamment les zones de l’est et celles riveraines du fleuve Sénégal, a-t-elle expliqué.

Le plan gouvernemental de protection des pâturages comporte cette année 4 volets dont la réalisation de 300 kilomètres de nouveaux pare-feux et l’amélioration de l’état de 10.450 anciens pare-feux.

Il prévoit aussi la sensibilisation des citoyens autour de la nécessité de préservation du couvert végétal par les moyens appropriés, la coordination, le suivi et le contrôle des activités programmées.

Mauritanie : adhésion des populations aux réformes du nouveau ministre de la Santé

Les réformes annoncées par le nouveau ministre de la Santé mauritanien, Mohamed Nedhirou Hamed, bénéficient déjà d’un vaste élan de solidarité au sein de la population, a-t-on constaté à Nouakchott.Cette solidarité a pris diverses formes allant des hashtags aux articles de presse, en passant par les sit-in de soutien organisés devant le ministère de la Santé et les clips musicaux favorables auxdites réformes.

Celles-ci comprennent notamment l’obligation de rigueur dans le traitement des malades, la gratuité des soins dans les services d’urgence et la lutte contre les médicaments falsifiés dont une grande partie inonde depuis des années le marché pharmaceutique du pays.

Mais la mesure phare de ces réformes réside dans la réglementation des pharmacies qui poussent comme des champignons dans les grandes villes mauritaniennes, surtout à Nouakchott, sans contrôle au niveau de leur contenu et de leur personnel.

M. Hamed, nommé au sein du premier cabinet désigné par le nouveau président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a notamment décidé d’appliquer la loi fixant à 200 mètres la distance minimale séparant toute pharmacie et le plus proche centre médical.

Mais cette mesure a été aussitôt rejetée par les investisseurs dans le secteur pharmaceutique. Ils se trouvent essentiellement à proximité des principales structures médicales à Nouakchott comme le Centre hospitalier national, l’hôpital militaire ou encore l’hôpital Cheikh Zayed et l’hôpital de l’Amitié.

Leur argumentaire repose sur le fait qu’ils redoutent des pertes de milliards d’ouguiyas injectés dans ce secteur, pouvant mettre par ailleurs au chômage des centaines d’employés.

Toutefois, le nouveau ministre reste ferme et est déterminé à mettre en œuvre ses réformes ou rendre le tablier au cas échéant.

Selon un communiqué rendu public mercredi soir à Nouakchott, le ministère de la Santé a réaffirmé sa « détermination à appliquer le règlement ». Se disant prêt à assumer « ses responsabilités», il invite « tout le monde à faciliter la tâche aux services chargés de son application ».

Le Maroc va réaliser des infrastructures pour la jeunesse et les sports en Mauritanie

Le Royaume du Maroc va réaliser des infrastructures pour la jeunesse et les sports à Nouakchott, aux termes d’une convention signée en marge de la 9ème édition du Festival des villes anciennes qui se déroule depuis dimanche à Chinguetti, ville située à plus de 500 kilomètres au nord de la capitale mauritanienne.Rabat s’engage à rénover l’ancienne maison des jeunes de Nouakchott  et à construire sur place un stade multidisciplinaire, lit-on dans la convention signée du côté mauritanien par le ministre de la Culture, de l’Artisanat et des Relations avec le Parlement, Sidi Mohamed Ould Ghaber, et du côté marocain par le ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, porte-parole du Gouvernement, Hassan Abyaba.

Invité d’honneur du festival, le Maroc y présente les activités de son Centre culturel à Nouakchott  axées notamment sur des publications, manuscrits, tableaux et calligraphies réalisées par ses stagiaires en Mauritanie.

L’Agence de développement des régions, la Maison marocaine de l’artisanat et le Centre culturel marocain à Nouakchott représentent également le Royaume chérifien qui montre à l’occasion des équipements et tentes. Rabat a mobilisé 120 personnes pour s’assurer une bonne participation, sans compter une troupe musicale spécialisée dans les louanges au Prophète Mohamed (PSL).

Le Festival des villes anciennes est organisé à tour de rôle chaque année dans l’une des 4 villes anciennes mauritanienne, les trois autres étant Ouadane (nord), Oualata et Tichitt (est).

L’ouverture du festival coïncide toujours avec l’anniversaire de la naissance du Prophète Mohamed (PSL).

Une vingtaine de cliniques privées fermées à Nouakchott pour activité illégale

Une vingtaine de cliniques médicales privées à Nouakchott ont été fermées par les autorités mauritaniennes pour activité illégale, a-t-on appris, lundi soir, de sources proches du ministère de la Santé.Ces cliniques, pour la plupart des cabinets dentaires, sont accusées de travailler sans agrément, précisent les mêmes sources.

Elles ont été fermées sous la contrainte par des équipes d’inspection relevant du ministère de la Santé et accompagnées par des éléments de la police et de la gendarmerie.

Les propriétaires de ces cliniques ont été arrêtés et soumis à des interrogatoires de la police sur la violation de la législation qui interdit l’exercice médical privé sans autorisation.

Ces mesures s’inscrivent dans le cadre d’une politique de rigueur annoncée par le nouveau ministre de la Santé mauritanien et bénéficiant d’un large soutien de l’opinion publique nationale, notamment les usagers des réseaux sociaux.

La nouvelle politique prévoit la fermeture de toutes les cliniques, laboratoires ou pharmacies travaillant illégalement ou ne respectant pas l’ensemble des lois en vigueur dans ce domaine.

Elle contient particulièrement la mise en œuvre très attendue par le public d’une décision consistant à éloigner d’au moins 200 mètres les grandes pharmacies ouvertes à proximité des principaux hôpitaux de Nouakchott.

Cette mesure est particulièrement décriée par les investisseurs dans la distribution des médicaments qui disent redouter la destruction de centaines de millions d’ouguiyas injectées dans le secteur et la privation d’un grand nombre de personnes de leurs emplois.

Présidentielle algérienne : « aucun » des 5 candidats n’incarne le renouveau (analyste)

A quelques jours du début de la campagne pour l’élection présidentielle du 12 décembre en Algérie, les cinq candidats retenus, sont tous d’anciens proches ou collaborateurs directs du président démissionnaire Abdelaziz Bouteflika sur pression de la rue. Mais leurs profils individuels laissent à croire qu’aucun d’entre eux n’incarne la fin du système exigée par les manifestants du Hirak, selon Kader Abdelrahim, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste du Maghreb et de l’Islamisme interrogé par APA.Samedi dernier, l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a finalement retenu sur 22 postulants sélectionnés à partir du système des parrainages des électeurs les noms d’Ali Benflis (75 ans), Abdelmadjid Tebboune (73 ans), Azzedine Mihoubi (60 ans), Abdelkader Bengrina (57 ans) et Abdelaziz Belaïd (56 ans).

Ces personnalités ne sont pas inconnues du bataillon politique algérien, comptables plus ou moins du bilan de près de 20 ans de Bouteflika, parti en avril du pouvoir sur chaise roulante, affaibli depuis quelques années par un AVC.

Son projet de 5è mandat soutenu par ses proches collaborateurs s’est finalement heurté à la résistance du peuple algérien, à travers des manifestations pacifiques hebdomadaires.

Les profils des candidats retenus ne semblent pas répondre aux aspirations des manifestants qui réclament le départ des dignitaires et caciques du défunt régime et le renouvèlement de la classe politique.

« Pas de favori, aucun chouchou »

En effet Benflis et Tebboune sont deux anciens Premier ministres, même si le premier se présente depuis quinze ans comme le principal opposant de Bouteflika. Le second se définit pour sa part comme candidat « indépendant ».

Azzedine Mihoubi fut ministre de la Culture jusqu’en mars mais n’a pas été collègue de gouvernement d’Abdelkader Bengrina lorsque ce dernier assurait le portefeuille du Tourisme (1997-1999). Ce dernier bénéficie dans sa candidature du soutien de la coalition islamiste, dont l’un des députés a été élu en septembre à la présidence de l’Assemblée populaire nationale.

Enfin, Abdelaziz Belaïd n’a pas été certes membre d’un gouvernement de Bouteflika, mais le benjamin des candidats est néanmoins un dirigeant d’un parti peu représentatif- le Front El Moustakbel- qui a eu à soutenir l’action du défunt pouvoir.

Parmi ces cinq, qui incarnerait le renouveau tel qu’exigé par le mouvement de contestation ? 

Kader Abdelrahim, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste du Maghreb et de l’Islamisme est catégorique : « Aucun ! C’est très clair… ».

Cependant « le seul candidat à propos duquel il faudrait peut-être que je nuance ma réponse, c’est Ali Benflis. Il était une fois Premier ministre et deux fois candidat à l’élection présidentielle. Il a carrément rompu avec le président sortant Bouteflika. C’est le seul qui aurait pu éventuellement jouer un rôle par rapport aux manifestations que l’on voit depuis presque neuf mois en Algérie ».

« Mais dès l’instant qu’il s’est porté candidat, et puis il a été chahuté dans la banlieue d’Alger samedi dernier, c’est quand même de très mauvais augure », a poursuivi M. Abdelrahim, auteur du livre « Géopolitique de l’Etat islamique » paru lundi dernier dans les éditions Eyrolles.

Toutefois, souligne-t-il, les candidats partent à chances égales vu le cas de figure qui montre « une compétition à peu près équitable » entre eux. En plus, ils ne « représentent pas un danger pour le régime politique » qui s’accommodera « très bien » avec le prochain chef d’Etat.

Cette situation où l’on assiste à un semblant de divorce entre les politiques et la population n’est pas qu’algérienne ou arabe, selon le chercheur, par ailleurs maître de conférences à SciencesPo de Paris. Elle traverse même le continent africain au regard « des manifestations dans tout le monde arabe (Liban, Yémen,) ».

C’est la conséquence du « rejet profond du personnel politique par des citoyens qui estiment qu’il faut en finir avec la corruption devenue endémique et avec la nature des régimes politiques qui se sont installés depuis les indépendances et qui ont fait la preuve de leur incompétence, de leur inconsistance », analyse Kader Abdelrahim.

Mauritanie: levée de la restriction de l’inscription au supérieur

Le gouvernement mauritanien a levé la mesure restrictive de l’inscription aux universités du pays et qui a provoqué un tollé de protestations et de violences policières, a-t-on appris de source officielle mercredi à Nouakchott.Ainsi, le Comité ministériel chargé d’examiner le système éducatif a décidé d’ouvrir l’inscription à tous les âges, lors d’une réunion mercredi à Nouakchott sous la direction du premier ministre, Ismail Bedda Cheikh Sidiya.

Des centaines de bacheliers étaient privés d’inscription au supérieur pour avoir dépassé l’âge de 25 ans fixé récemment comme limite maximale.

Cette limitation a déclenché des manifestations quotidiennes devant le ministère mauritanien de l’Enseignement supérieur, au cœur de Nouakchott.

Des manifestations violemment réprimées par la police qui a blessé plusieurs participants à coups de bâtons et de fouets.

Les violences policières, tout comme la décision restrictive, ont été fortement dénoncées par les parents d’élèves, les organisations de droits et les leaders d’opinion, en plus des partis d’opposition et de nombreux parlementaires de la majorité.  

-APA/

Algérie : la présidentielle du 12 décembre aura lieu à date échue (éditorialiste)

Alors que la contestation populaire ne fléchit pas à quelques jours du début de la campagne électorale, le doute semble s’installer sur la tenue du scrutin présidentiel en Algérie prévue le 12 décembre prochain. Dans une interview accordée à APA, le journaliste algérien Fayçal Métaoui estime cependant que l’élection aura lieu « à date échue », en dépit de l’aspiration du hirak au changement et à la rupture avec le système du président déchu Abdelaziz Bouteflika.« Malgré les contestations et malgré qu’une partie de la rue réfutent les conditions dans lesquelles ce scrutin est organisé, le pouvoir désire bien, comme la majorité des Algériens d’ailleurs, d’organiser cette élection pour sortir de la crise » soutient l’éditorialiste algérien.

Le journaliste de HuffPost Algérie soutient que ni l’opposition encore moins la société civile n’ont appelé à un boycott de cette présidentielle que le pouvoir et notamment le Commandement militaire présentent comme « une solution constitutionnelle politique à la crise » dont le pays est le théâtre depuis le 22 février.

Fayçal Métaoui estime que l’enjeu sera plutôt le taux de participation quand on sait que pour les dernières consultations électorales, ce taux n’a pas dépassé les 60%. 

Face à la pression du mouvement populaire contre la tenue du scrutin, il y a les menaces répétées du chef de l’état-major Ahmed Gaïd Salah vis-à-vis de toute personne qui entraverait le processus électoral.

Dans le même sens, le Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Khelifa Ounissi, a, dans un communiqué publié le 1er novembre, appelé la police à « redoubler d’efforts pour faire face à toutes formes de criminalité, notamment les menaces d’atteinte à l’ordre public ou toute autre activité criminelle susceptible d’entraver le bon déroulement de cette échéance importante et cruciale ».

Pour Kader Abdelrahim, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste du Maghreb et de l’Islamisme, les dispositions semblent en place pour assurer la tenue de la présidentielle.

« A priori, je pense que l’élection aura lieu quoi qu’il arrive parce que le régime et principalement son chef d’état-major, le vice-ministre de la Défense, Gaïd Salah, n’a pas face à lui une opposition structurée et organisée », estime-t-il.

Par ailleurs, ajoute le maître de conférences à l’Université SciensPo Paris, « il n’y a aucune personnalité qui émerge du lot et qui pourrait dire que +je porte les aspirations du Hirak+ » et qui serait éventuellement en mesure de s’opposer à la volonté du pouvoir d’organiser coûte que coûte cette élection. 

Après la publication le 2 novembre des noms des cinq candidats déclarés éligibles par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), le processus électoral se précise dans un contexte toutefois marqué par des manifestations populaires et estudiantines tous les vendredis et mardis depuis février.

Il s’agit des anciens Premiers ministres Abdelmadjid Tebboune et Ali Benflis, de l’ancien ministre de la Culture Azzedddine Mihoubi, de l’ancien ministre du Tourisme Abdelkader Bengrina et d’Abdelaziz Belaïd, président du parti du Front El Mostakbal.

Ce scrutin présidentiel a déjà été reporté à deux reprises à cause de la pression du mouvement de contestation inédit du régime lancé il y a neuf mois.

Le corps électoral a initialement été convoqué par le président Bouteflika, alors au pouvoir, pour la tenue de la présidentielle le 18 avril dernier. Sa démission forcée en avril annulait de fait l’organisation du scrutin. Ensuite Abdelkader Bensalah, président intérimaire, signe un décret portant convocation du corps électoral pour l’élection du 4 juillet ; une deuxième annulation faute de candidat.

Le Haut Commissariat pour les Droits de l’Homme salue la condamnation d’un auteur de viol en Mauritanie

Le Bureau du Haut-commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme (BHCDH) a qualifié la condamnation d’un auteur de viol en Mauritanie d’«encourageante » dans le contexte local, selon un communiqué distribué mercredi à Nouakchott.« Ce mardi, après que le procureur ait requis une peine de 10 ans, la Cour Criminelle de Kaédi a condamné à 5 ans de prison l’auteur du viol d’une jeune fille de 15 ans », s’est félicité le BHCDH.

C’est « un premier pas vers la fin de l’impunité pour violence sexuelle », a déclaré Laurent Meillan, représentant du Bureau en Mauritanie, cité par le communiqué.

Le texte a considéré qu’en l’absence d’un cadre juridique général de protection des femmes et des filles contre la violence en Mauritanie, beaucoup de viols restent impunis par la justice.

Il a tout de même reconnu que depuis 2016, la Mauritanie travaille sur l’élaboration d’une loi sur les violences basées sur le genre, déplorant le fait que l’Assemblée nationale ait rejeté la loi à deux reprises en 2017 et 2018 malgré le travail de plusieurs départements ministériels et des ONGs.

Pour le représentant Meillan, beaucoup d’efforts ont été faits par le Gouvernement et la société civile pour faire avancer ce texte de loi, mais « il appartient maintenant à l’Assemblée Nationale d’aider à la protection des femmes et des filles victimes de violences en adoptant une loi en conformité avec les obligations internationales de la Mauritanie ».

Le BHCDH a également souligné que les mécanismes des Nations Unies pour les Droits Humains ont, à plusieurs reprises, demandé à la Mauritanie de légiférer sur la violence contre les femmes et les filles.

Il a noté que plus récemment, en juillet 2019, le Comité des Nations Unies sur les Droits Civils et Politiques à encouragé le Gouvernement à « sensibiliser les membres du Parlement et le public afin que soit adopté le projet de loi-cadre relatif aux violences basées sur le genre, et accélérer l’adoption d’un nouveau plan d’action national sur ces violences ».

Violente répression de jeunes bacheliers en Mauritanie

Plusieurs jeunes bacheliers mauritaniens manifestant pour obtenir l’inscription à l’université ont été blessés mardi à Nouakchott lors d’une descente de la police, a constaté APA sur place.Les policiers ont chargé les bacheliers qui se rassemblaient devant les locaux du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et des Technologies de l’information et de la communication, au cœur de la ville.

Ils ont fait usage de fouets et de matraques en chassant les manifestants qui scandaient des slogans réclamant leur droit à l’inscription à l’enseignement supérieur.

Une récente décision émanant du ministère compétent a fixé à 25 ans l’âge maximal d’accès aux universités du pays, provoquant l’ire d’un grand nombre de bacheliers frappés par cette restriction.

La décision controversée a été fortement critiquée par les parents d’élèves, les organisations de droits et les leaders d’opinion, en plus des partis d’opposition et de nombreux parlementaires de la majorité.

Elle a même été placée par les plus sceptiques dans le cadre d’une volonté de ne pas grossir les rangs des diplômés chômeurs, déjà très nombreux dans le pays.

Récemment, le premier mauritanien, Ismael Ould Bedda Ould Cheikh Sidiya, a promis qu’une mesure sera prise très prochainement dans l’intérêt des citoyens, sans préciser s’il s’agit ou non de l’annulation de la décision restrictive incriminée.

-APA/

Proclamation des lauréats du Prix Chinguitt en Mauritanie

Les noms des lauréats du Prix Chinguitt, le plus prestigieux du genre en Mauritanie, ont été proclamés dans les différentes disciplines concernées, lundi à Nouakchott.Ainsi, le prix des sciences et techniques a été attribué en partage aux chercheurs Mohamed Abdel Wedoud Ould M’hamed et Mohamed Vadel Deida, a indiqué le Conseil du prix Chinguitt dans un communiqué.

Ces derniers ont été primés respectivement pour un travail sur « la préparation et la caractérisation des nanoparticules et l’étude de leur pouvoir d’absorption et application à la production d’eau potable (dépollution, dessalement, etc.) » et un autre sur « la préparation et la caractérisation chimique et physico-chimique de la partie soluble de l’exsudat de commiphora Africana après purification poussée ».

Le communiqué a ajouté que le prix des études islamiques est revenu, en partage également, aux travaux sur « l’approche qui permet d’accéder aux étapes des fondamentaux » du Dr. Mohammed Yahya O. Med Abdallahi Ould Limam et sur « le rôle des Us et Mœurs dans les jugements définis dans le traité de Khalil » du Dr. Mohammed Lemine O Med Mahmoud.

Quant au prix de la littérature et des arts, il a été accordé à une recherche sur « la culture chinguitienne en Afrique de l’Ouest jusqu’au 20e siècle » du Dr Mariem Mint Abdella Bin Babadine.

Plus de 10.000 Mauritaniens participent à un concours de sélection d’enseignants

Quelque 10.072 Mauritaniens participent à un concours national de sélection de prestataires de services dans le domaine de l’enseignement qui a débuté dimanche à Nouakchott, a constaté APA dans la capitale mauritanienne.

Sur ce nombre destiné aux régions intérieures, 5.988 concourants postulent pour la catégorie des instituteurs alors que 4.084 sont candidats aux professeurs de l’enseignement secondaire.

Seuls 3.000 instituteurs et 2.030 professeurs seront choisis au terme de la correction, selon l’avis d’appel à candidature lancé il y a environ un mois.

Ce taux élevé de candidature dénote du grand intérêt que suscite le concours, a souligné le ministre mauritanien de l’Enseignement secondaire et de la Formation technique et professionnelle, Mohamed Melainine Ould Eyih.

Le but de l’opération est de combler le déficit existant au niveau des enseignants aussi bien du primaire que du secondaire et d’une manière transparente permettant au final de choisir le meilleur, a expliqué le ministre pendant une visite aux salles d’examens.

Ould Eyih a ajouté qu’il s’agit également de traiter avec les personnels contractants d’une manière différente qui accorde la priorité à l’amélioration de leurs conditions matérielles, à la formation et l’encadrement continus et de proximité.

Il a envisagé l’examen, en concertation avec les départements concernés, de la possibilité d’intégration des enseignants méritants à la fonction publique.

Le responsable mauritanien a par ailleurs indiqué que son département cherche à revaloriser les écoles de formation des enseignants afin de préparer un staff compétent porteur d’un projet ambitieux capable d’atteindre les objectifs de l’école républicaine.

Selon lui, le gouvernement se penche actuellement sur une étude globale du personnel de l’enseignement dans le but de diagnostiquer la situation de celui-ci et de réparer ses disfonctionnements.

La réforme de l’enseignement est un engagement clé du programme électoral du président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, en fonction depuis le 1er août dernier.

Pénurie de légumes à Nouakchott suite à une fermeture du passage terrestre avec le Maroc

Le principal marché de légumes et fruits à Nouakchott, connu sous le nom de « Marché du Maroc », souffre d’une pénurie aigüe imputable à la fermeture du passage terrestre avec le Maroc, a-t-on constaté dans la capitale mauritanienne.« Depuis quelques jours, nous ne trouvons que très peu de nos besoins en légumes dans ce marché qui y grouille généralement », a déploré une ménagère croisée par APA dimanche à l’entrée du marché.

« Et quand on en trouve, c’est de moindre qualité et avec deux ou trois fois le prix habituel », s’est-elle indignée, expliquant que la rupture de stock est due au retard observé dans l’arrivée des camions important ces produits du Maroc.

Par ailleurs, une source sécuritaire à Nouadhibou, située à quelque 55 kilomètres de la frontière terrestre avec le Maroc, a confirmé à APA l’existence d’un problème au niveau du point de passage entre les deux pays appelé communément Guergueratt.

Il semble que des transporteurs marocains ont fermé ce passage au cours des derniers jours pour protester contre une augmentation de tarifs douaniers nouvellement appliquée, a ajouté la même source.

Celle-ci a toutefois précisé qu’un début de dénouement a été constaté depuis samedi, même si d’énormes quantités des produits en attente sont déjà pourries.

Passage forcé des véhicules dans les deux sens, le point de Guergueratt échappe au contrôle aussi bien du Maroc que de la Mauritanie parce qu’il se trouve dans une zone tampon entre les deux pays.

Une grande partie des légumes et fruits consommés en Mauritanie est importée par voie terrestre du Maroc.

Plus de 170 millions de dollars du FADES pour financer des routes en Mauritanie

La Mauritanie a reçu du Fonds Arabe pour le Développement Économique et Social (FADES) un prêt d’un montant de 52 millions de dinars koweïtiens (170,8 millions de dollars US) pour le financement d’un certain nombre de routes a appris APA à Nouakchott.Il s’agit de 4 tronçons de routes d’une longueur totale de 368 kilomètres desservant des zones frontalières avec le Mali.

Ce projet a pour finalité d’améliorer les performances du système de transport à l’intérieur du pays et de renforcer la complémentarité dans ce domaine avec le voisin malien.

L’accord portant sur ce prêt a été paraphé vendredi à Nouakchott par le ministre mauritanien de l’Économie et de l’Industrie, Cheikh El Kebir Moulaye Taher, et le conseiller juridique du directeur général du FADES, Ahmed Abdel Havidh M’heid.

Selon M. Taher, la conclusion d’un tel accord vise à disponibiliser les ressources financières permettant d’étendre et de développer le réseau routier national afin, notamment, de fixer les populations installées dans les zones frontalières dans leurs terroirs et d’améliorer leurs conditions économiques.

C’est également un engagement électoral du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a-t-il rappelé.

Dans le même sens, le responsable du FADES a souligné l’importance des retombées économiques et sociales attendues du projet sur les populations.

Éducation et formation, axe majeur de la coopération marocaine en Afrique

La coopération entre le Royaume du Maroc et les autres pays africains consacre une place de choix au volet éducation et formation, a indiqué à Sotchi l’Ambassadeur Directeur général de l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI), M. Mohamed Methqal.S’exprimant en marge du Forum économique Russie-Afrique dans le cadre du Sommet de Sotchi, sous le thème « Russie-Afrique : Science, enseignement et innovation pour le développement économique », le Directeur général de l’AMCI a rappelé la contribution du Maroc dans la formation de jeunes talents africains.

« Quelque 23 000 étudiants africains originaires de 47 pays du continent ont été lauréats des établissements d’enseignement supérieur au Maroc à travers le canal de la coopération durant les 20 dernières années avec l’accueil de 12000 étudiants africains pour cette rentrée académique 2019/2020 », a souligné M. Methqal.

Ces réalisations qui confirment la vocation immuable du Royaume en tant que hub de la connaissance et du partage du savoir-faire avec les autres pays du continent, cadrent parfaitement avec la vision mise en place par Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour le développement de l’Afrique.

Le partenariat stratégique approfondi mis en place lors de la dernière visite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à Moscou en mars 2016, s’est encore matérialisé par la volonté d’une coopération étroite entre le Royaume du Maroc et la Russie sur les questions liées au développement économique des Etats africains, notamment dans le cadre d’un partenariat Russie-Maroc-Afrique”, a ajouté le Directeur général de AMCI.

Il a par ailleurs plaidé pour que ce partenariat se matérialise au profit du continent africain dans la dimension éducation et formation.

Le chef du gouvernement, M. Saad Dine El Otmani, a représenté Sa Majesté le Roi Mohammed VI à ce premier Sommet Russie-Afrique qui s’est ouvert mercredi dans la ville balnéaire russe de Sotchi.

La délégation marocaine comprend également le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, M. Nasser Bourita, le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, M. Mohcine Jazouli, l’ambassadeur de Sa Majesté le Roi en Russie, M. Lotfi Bouchaara, et l’ambassadeur Directeur général de l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI), M. Mohamed Methqal.

Mauritanie : les prisonniers salafistes se plaignent de leurs conditions de détention

Les prisonniers dits salafistes en Mauritanie, poursuivis dans des affaires de terrorisme, se sont plaints des conditions de leur détention dans un communiqué rendu public mercredi à Nouakchott et dont APA a reçu copie.Ces détenus accusés de terrorisme — entre 20 et 30– ont qualifié d’«injustice extrême» le fait que les autorités pénitentiaires refusent l’accès de la prison à leurs épouses, mères ou sœurs sous prétexte qu’elles portent le hijab, un vêtement musulman pour femmes couvrant tout le corps.

Cette mesure d’interdiction d’entrée de personnes portant le hijab avait été décidée en 2016 après l’évasion, quelques mois plus tôt, du prisonnier Cheikh Ould Saleck qui aurait utilisé les vêtements d’une femme voilée pour sortir de la prison sans éveiller les soupçons des gardes.

Condamné à mort en 2011, M. Saleck a été arrêté quelques semaines plus tard en Guinée avant d’être extradé à Nouakchott, la capitale mauritanienne.

Dans leur communiqué, ces prisonniers ont également dénoncé leur longue détention après l’expiration de leurs peines et le refus de leur accorder la liberté provisoire ou conditionnelle.

Toutefois, on compte parmi ces détenus des condamnés à mort, à perpétuité et à d’autres peines de prison pour leur rôle dans des opérations terroristes commises en territoire mauritanien.

Parmi leurs délits, figurent l’assassinat de quatre touristes français en décembre 2007 près d’Aleg (260 kilomètres au sud-est de Nouakchott) et le meurtre d’un humanitaire américain en juin 2009 à Nouakchott.

Par ailleurs, les plaintes de ces prisonniers portent aussi sur les retards et la complication des formalités des procès, ainsi que le manque criant des compétences médicales au sein de la prison.

Les détenus ont en outre signalé leur souffrance de la pollution découlant des fuites fréquentes des eaux usées dans la prison.

Ils ont appelé les autorités concernées, le Mécanisme national de prévention de la torture et toutes les organisations de droits de l’homme à intervenir pour les aider à retrouver leurs familles.

Nouakchott et Luanda signent un partenariat en matière de pêche

La Mauritanie et l’Angola ont lancé un nouveau processus de coopération et de partenariat avec la signature, dimanche soir à Nouakchott, d’un protocole d’accord de coopération dans le domaine de la pêche, a-t-on appris lundi de source officielle.Le protocole d’accord a été signé par le ministre mauritanien des Pêches et de l’Economie maritime, Nany Ould Chrougha, et son homologue angolaise Maria Antonieta Baptista, qui effectue une visite en Mauritanie pour s’informer de son expérience en matière de pêche.

La situation du secteur dans les deux pays est quasi similaire, a-t-elle dit, avant de faire part souhait de Luanda de tirer profit pleinement du savoir-faire de Nouakchott à ce sujet.

Par ailleurs, la ministre angolaise de la Pêche et de la Mer a déclaré avoir reçu des directives claires du président João Lourenço pour œuvrer activement au développement des relations avec la Mauritanie.

Dans le même sillage, son homologue mauritanien a affirmé que les instructions présidentielles signifiées à son gouvernement consistent à faciliter toutes les formalités pour faire avancer et élargir les domaines de la coopération avec l’Angola, dans le but surtout d’intensifier la coopération Sud-Sud.

L’Angola abrite une importante communauté mauritanienne travaillant essentiellement dans le domaine du commerce.

Vers l’application de la loi sur le financement du terrorisme en Mauritanie

La loi sanctionnant le financement du terrorisme et le blanchiment de capitaux, adoptée en février dernier, sera bientôt appliquée en Mauritanie, a annoncé le ministre de la Justice Haimoud Ramdan, selon qui un décret a été approuvé dans ce sens par le Conseil des ministres réuni jeudi à Nouakchott.Selon le Garde des Sceaux, son pays a ratifié un ensemble de conventions internationales dont certains portent sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

Concernant le nouveau décret adopté en conseil des ministres, il a souligné qu’il contient d’importantes nouveautés relatives surtout à la clarification des obligations des établissements financiers et des entreprises et professions non financières désignées dans la gestion des risques de transfert de fonds.

Haimoud Ramdan a aussi fait part de l’approbation par le gouvernement d’un autre décret portant sur le fonctionnement, la composition, l’organisation et le rôle des institutions chargées de l’application de ladite loi.

Ces institutions sont notamment le Comité national de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et l’Unité des investigations financières.

L’Afrique représente moins de 11% des échanges commerciaux de la Mauritanie

Le continent africain n’a représenté que 10,8% du volume des importations mauritaniennes au cours du deuxième trimestre de 2019, selon un rapport trimestriel rendu public par l’Office national de la statistique (ONS) et dont APA a reçu copie jeudi.D’après ce document qui fait autorité en Mauritanie, l’Afrique n’a reçu aussi que 7,0% des exportations de la Mauritanie pendant cette même période.

Le gros de ces échanges s’est fait avec les pays européens qui demeurent les principaux fournisseurs et clients de la Mauritanie, avec 50,2% des importations et 54,2% des exportations au terme dudit trimestre.

Pendant cette même période, les échanges commerciaux du pays avec le monde extérieur sont évalués à 73 milliards d’ouguiyas MRU (1,9 milliard de dollars), enregistrant une hausse de plus de 50% par rapport au trimestre précédent et se situant à un niveau de 31,6% supérieur à leur valeur sur le même trimestre de 2018.

Le document signale également qu’au cours de la période en question, les exportations mauritaniennes globales évaluées à 31,420 milliards d’ouguiyas MRU (832 millions de dollars) étaient en progression de 46,2% par rapport au trimestre précédent et en hausse de plus de 80% comparativement à leur valeur il y a un an.

Les produits concernés par l’exportation dans ce pays sont essentiellement le poisson, le fer, l’or et le cuivre.

S’agissant des importations globales chiffrées à 41,883 milliards d’ouguiyas MRU (1,1 milliard de dollars) au cours du deuxième trimestre 2019, elles ont été en hausse de plus de 50% par rapport à celles enregistrées sur le premier trimestre de l’année.

Les principaux produits importés par la Mauritanie sont les hydrocarbures, les biens d’équipements, les produits alimentaires et les matériaux de construction.

Mauritanie : les raisons d’un changement apaisé

Il y a environ deux mois, les Mauritaniens portaient au pouvoir, l’ancien général Mohamed Ould Cheikh Ghazouani à l’issue d’une élection présidentielle où l’opposition s’est beaucoup déployée face à un homme issu de l’institution militaire.
Contrairement à la tradition, mais aussi aux prévisions, la dernière élection présidentielle en Mauritanie n’a pas débouché sur l’habituelle confrontation qui a toujours caractérisé la vie politique du pays au cours des dernières décennies.Une confrontation qui a parfois été entachée de sang, connu des procès, des emprisonnements et même des tentatives de coup d’Etat.

On est en droit de s’interroger quant au secret de ce cas rare de climat calme et apaisé qui a marqué les premières semaines du nouveau président mauritanien qui a entamé ses premiers pas au pouvoir dans une ambiance épargnée par la tension.

Il faudrait d’abord souligner les conditions qui ont préparé le terrain à l’accession au pouvoir d’Ould Cheikh Ghazouani.

L’homme fait partie d’un groupe d’officiers que les études et la formation militaire ont réunis à l’académie militaire de Meknès, au Maroc, avant d’être propulsés au-devant de la scène en août 2005, lors du coup d’état contre l’ancien président Maouiya Ould Sid’Ahmed Taya alors au pouvoir depuis plus de vingt ans.

Il s’agit notamment de Mohamed Ould Abdel Aziz et Mohamed Ould Cheikh Ghazouani. Mais c’est leur aîné, le colonel Ely Ould Mohamed Vall, aujourd’hui disparu, qui fut alors porté au pouvoir. C’était l’un des officiers mauritaniens les plus en vue à l’époque, familier avec les dossiers politiques sensibles, grâce à sa longue expérience au poste de directeur général de la sûreté nationale durant plus de 20 ans.

Les deux cadets attendront trois ans plus tard avant de revenir au-devant de la scène après avoir fomenté un nouveau coup d’Etat contre le président civil élu à l’issu d’un processus électoral inédit dans l’histoire du pays, mais aussi dans le monde arabe : Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, premier chef d’Etat d’un pays membre de la Ligue arabe à être élu de manière démocratique et transparente.

Cette fois-ci, c’est Mohamed Ould Abdel Aziz lui-même qui sera en première ligne, comme il l’avait lui-même répété plusieurs fois et dirigera le pays dix ans durant.

Une période majoritairement marquée par une confrontation ininterrompue avec ses adversaires. Une période considérée comme l’une des plus tendues dans l’histoire du pays.

Sans s’étaler sur les raisons qui ont amené Ould Abdel Aziz à quitter le pouvoir en juin dernier et à renoncer à modifier la constitution afin de briguer un troisième mandat malgré les multiples appels et initiatives de ses soutiens, les circonstances ont propulsé cette fois Mohamed Ould Cheikh Ghazouani au-devant de la scène. Non pas comme auteur ou complice d’un coup d’état, mais comme « sauveur », la classe politique, dont certains pans de l’opposition, ayant perçu en lui l’homme du consensus.

Pour Ould Abdel Aziz, qui venait de quitter le pouvoir, affecté qu’il était, il ne pouvait trouver mieux que son compagnon d’armes pour lui succéder et probablement éviter l’ouverture de dossiers politiques, économiques et d’exactions et violations présumées des droits de l’homme légués par son prédécesseur.

A l’exception du candidat Sidi Mohamed Ould Boubacar qui a pu réunir autour de lui différents segments de diverses sensibilités politiques, les autres candidats de l’opposition, dans leur majorité, ont surtout bénéficié du rejet du pouvoir par des franges de la société, ce qui a été de nature à morceler la classe politique, déjà fortement divisée.

Le climat calme qui a suivi cette présidentielle s’explique par le style policé, la maturité affichée et l’expérience professionnelle du nouvel homme fort mauritanien dont le parcours et la personnalité ont fortement été marqué par deux « héritages »: l’armée et la vie de l’armée.

Mohamed Ould Cheikh Ghazouani a occupé différents postes au sein de l’institution militaire dont certains complexes et très sensibles.

La plus marquante parmi ces responsabilités est certainement son passage durant de longues années à la tête l’Etat-Major général de l’armée dans une étape difficile au cours de laquelle la Mauritanie a été exposée aux dangers du terrorisme qui s’est propagé dans toute la région du Sahel.

Il s’est attelé à reconstituer l’armée mauritanienne par la mise en place d’une stratégie de modernisation en mettant l’accent sur les équipements et le renseignement.

Il a réussi à chasser les groupes armés loin des frontières du pays, une réussite saluée par toute la classe politique du pays, majorité et opposition, mais aussi par la communauté internationale.

L’autre facette de l’homme est imprimée par son éducation religieuse traditionnelle reçue au sein de sa famille, connue dans la région de Boumdeïd (Centre) pour avoir propagé, des siècles durant, les valeurs de la patience face à toutes les difficultés, le dédain du matérialisme, la modestie, l’amour du travail, le respect de l’autre, le sens de l’écoute et de la compréhension.

C’est probablement ce style que lui reconnaissent ses proches, qui lui a permis de communiquer avec l’ensemble de la classe politique, même les plus hostiles et les plus virulents quant aux résultats de la dernière élection présidentielle de fin juin dernier remettant même en cause son élection.

Tout au long des dernières semaines, le président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani a rencontré l’ensemble des dirigeants de l’opposition, paraissant avoir reçu le feu vert pour un changement apaisé et la reconstruction du pays grandement entamé, selon l’opposition, par son compagnon d’armes.

On est en droit de se poser la question de savoir qu’est-ce que Ghazouani a-t-il déployé pour obtenir de telles concessions et amorcer un nouveau départ dans un pays qui compte, dit-on, plus d’un million de politiciens plutôt qu’un million de poètes comme on avait l’habitude de dire dans le monde arabe.

Le secret, comme le révèle ceux qui l’ont connu de près, est certainement sa méthode et sa célèbre phrase « le temps de la confrontation est terminé, place à la concertation avec tous à propos des questions qui intéressent le pays. »

Un style absolument opposé à la méthode de son compagnon qui a refusé d’associer qui que ce soit à la prise des décisions, choisissant la confrontation avec tous, y compris ses très proches, considérant que le pouvoir est une affaire personnelle.

Un comportement, dont il a payé le prix fort, en cultivant la division et la confrontation entre les différentes composantes de l’opposition.

D’aucuns diront que Ghazouani a bénéficié du climat d’espoir qu’il a donné mais qu’il trouvera en face de lui un ensemble de problèmes inquiétants.

Parmi ceux-ci la déchéance de l’administration, et l’accaparement par une poignée d’hommes d’affaires proches de son prédécesseur des vannes de l’économie.

Présidentielle tunisienne : Kaïs Saïed, un « antisystème » au pouvoir

L’universitaire Kaïs Saïed a, selon les estimations provisoires, remporté l’élection présidentielle en Tunisie avec plus de 70% des voix. Partisan d’une véritable révolution institutionnelle, ce juriste de 61 ans prône un renversement de la pyramide des pouvoirs au profit de « conseils locaux ».Porté par une jeunesse avide de changement et qu’il n’a pas manqué de féliciter pour avoir « ouvert une nouvelle page de l’histoire » de la Tunisie en le portant à la magistrature suprême, Kaïs Saïed appelle à se « libérer » des « concepts classiques » incarnés par les partis politiques et la démocratie représentative.

Il entend ainsi impulser, par des assemblées locales, une gouvernance inversée qui ferait du terrain un lieu démocratique de force de proposition, loin du Parlement. De façon plus concrète, il s’agira de « remplacer l’Assemblée parlementaire par une grande Assemblée des régions où les représentants seront désignés localement », souligne l’analyste politique franco-tunisien, Samy Ghorbal.

Mais pour mettre en œuvre cette réforme, fait remarquer l’expert, le très probable nouvel homme fort de Tunis devra obtenir la majorité des 2/3 du Parlement actuel. Cela signifie qu’il demanderait aux députés de voter une révision de la Constitution qui dissoudrait le parlement et « ça s’est compliqué », estime Samy Ghorbal.

« Ce qui est en train de se faire, même d’un point de vue constitutionnel, reste une très grande inconnue parce que la Constitution de 2014, qui est l’œuvre des partis, prévoit des procédures de révisions de la Constitution très compliquées », poursuit l’analyste franco-tunisien.

Nationaliste arabe convaincu, Kaïs Saïed, 61 ans, est né dans une famille originaire de Beni Khiar sur la côte est de la Tunisie. Fils d’un fonctionnaire municipal et d’une mère juriste mais restée au foyer, il grandit à Rhadès, banlieue sud de Tunis. Il est un pur produit de l’enseignement public tunisien.

Après l’obtention d’un diplôme à l’Académie internationale de Droit public à Tunis, il a brièvement dirigé une Faculté de Droit public à Sousse (centre-est).  L’enseignant-assistant rejoint ensuite en 1999, la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de Tunis où il a pris sa retraite l’année dernière.

Partisan de l’application de la peine de mort, hostile à la dépénalisation de l’homosexualité et à l’égalité homme-femme dans l’héritage, il n’hésite pas à afficher son conservatisme moral et religieux et son opposition à toute coopération avec Israël dont il considère toute relation comme un acte de « haute trahison ».

Spécialiste du Droit constitutionnel, Kaïs Saïed, surnommé « Robocop » par ses partisans du fait de sa diction saccadée, est père de deux filles et d’un garçon. Ses anciens étudiants gardent de lui sa dévotion : « Il pouvait passer des heures en dehors des cours pour expliquer tel point ou pour faire comprendre la note d’un examen », témoigne l’un d’eux sur Twitter.

« La victoire de Kaïs Saïed consacre la mort du système politique tunisien » (analyste)

Kaïs Saïed, candidat indépendant à la présidentielle tunisienne, est annoncé vainqueur du second tour par les instituts de sondage Sigma et Emrhod qui le créditent respectivement de 76,9 % et 72,5 % des suffrages valablement exprimés. Dans un entretien exclusif accordé à APAnews, Seidik Abba, journaliste, écrivain et ancien rédacteur en chef central de l’hebdomadaire Jeune Afrique, décrypte ce fait politique majeur.Quelles leçons tirer de l’élection annoncée de Kaïs Saïed à la tête de la Tunisie ?

« La victoire de Kaïs Saïed consacre la mort du système politique tel qu’il a été conçu et pratiqué en Tunisie. Jusqu’ici, les partis politiques traditionnels remportaient les élections. Mais la perte de foi dans les partis traditionnels fait que les candidats indépendants ont connu des percées significatives aux différents scrutins organisés depuis la révolution en 2011. Les partis traditionnels, que ça soit Ennahda ou encore Nidaa Tounes, n’ont pas apporté les changements espérés par les citoyens. Aujourd’hui, les gens veulent un autre changement. Pour les Tunisiens, celui-ci ne peut venir que de personnes qui n’appartiennent pas au système. Et Kaïs Saïed a capitalisé sur ça en disant qu’une fois élu, il aura les mains libres pour réformer le pays puisqu’il n’appartient à aucun parti politique ».

Peut-t-il réformer la situation du pays, notamment en redressant l’économie ?

« Il aura les mains libres pour mener des réformes. Car il ne doit rien à une formation politique, à une coalition de partis, aux grands lobbies économiques, aux syndicalistes et à la société civile. Kaïs Saïed n’a pas noué d’alliances pour être élu. Par contre, au plan économique, il lui faudra négocier et rassurer les investisseurs. L’économie de la Tunisie dépend fortement des services. Sa légitimité, puis qu’il a gagné la présidentielle avec plus 70% des suffrages, pourrait l’aider à redynamiser l’économie tunisienne durement éprouvée par la situation sécuritaire. Il faudra donc s’appuyer sur le tourisme et le succès de cette politique passe par la sécurisation accrue du pays ».

Huit ans après la chute du régime de Zine el-Abidine Ben Ali, la Tunisie semble toujours chercher sa voie. Qu’est-ce qui l’explique ?

« La Tunisie est le seul pays du  » Printemps arabe  » qui a survécu à sa révolution. En Egypte, elle a permis aux Frères musulmans de conquérir le pouvoir mais le maréchal Abdel Fattah al-Sissi a fait un coup d’Etat. En Lybie, c’est le chaos total. La Tunisie a quand même réussi à organiser des élections démocratiques. Elle n’a pas vécu de guerre civile ou de violences à grande échelle. Quand on sort d’une révolution comme celle de Jasmin où tout a été bouleversé, c’est clair que le chemin peut être long pour se reconstruire. Mais la Tunisie est sur la bonne voie. On peut dire que le bilan de l’expérience démocratique post-révolution est positif même s’il reste beaucoup à faire sur le plan économique. La démocratie a progressé, la presse est libre et les citoyens ne se cachent plus pour parler de ce qui se passe dans leur pays. On n’efface pas une quarantaine d’années de dictature, de monopartisme en 8 ans. Il est normal qu’il y ait de l’impatience mais je pense que le pays est sur la bonne voie. La Tunisie ira à son rythme et à la fin peut être que son expérience démocratique va inspirer d’autres pays africains ».

Tunisie : Kais Saied, vainqueur de la présidentielle (sondages)

Le constitutionnalise Kais Saied a remporté le second tour de l’élection présidentielle tunisienne de dimanche avec 76,9 pourcent des voix, devant son rival Nabil Karoui, président du parti « Qalb Tounès », qui a engragé 23,1 pourcent, selon un sondage de sortie des urnes réalisé par « Sigma Conseil ».Ces chiffres issus du sondage établi sur un échantillon de 14.000 électeurs ont été également annoncés par la la chaîne publique Wataniya 1. 

Un autre institut de sondage Emrohod Consulting a, lui, avancé un taux de 72,5 pourcent en faveur du candidat indépendant  l’universitaire Kais Saied contre 27,4 pour l’homme d’affaires Nabil Karoui.

 Les résultats officiels ne devraient pas être connus avant mardi.