MTN Côte d’Ivoire équipe des jeunes filles pour leur autonomisation

La Fondation MTN Côte d’Ivoire a procédé jeudi à la remise symbolique d’équipements à de jeunes pâtissières dans le cadre du projet « Yello Girlz » à SOS Village d’enfants d’Abobo, dans le Nord d’Abidjan.Cette cérémonie de remise symbolique d’équipements concerne les « Y’ello Girlz pâtissières », formées dans le cadre du projet « Tantie bagages », a précisé Mme Naminsita Bakayoko, secrétaire exécutive adjointe de la Fondation MTN Côte d’Ivoire, filiale du Groupe MTN.

Sur une soixantaine de jeunes filles ayant bénéficié de formation dans divers domaines, dix ont été formées au métier de la pâtisserie. Avec ces outils, ces dix jeunes filles peuvent opérer dans le secteur de la pâtisserie.

« Aujourd’hui, votre vie a changé et vous avez abandonné les marchés d’Abobo et de Yamoussoukro pour vous consacrer à un métier digne de votre nouveau statut de jeune femme entrepreneure », a dit Mme Naminsita Bakayoko.

Leur prodiguant des conseils, elle a déclaré « avec la formation professionnelle que vous avez reçue, vous êtes désormais prêtes à faire valoir vos compétences ». Les difficultés ont poussé ces filles à quitter les bancs de l’école et à travailler comme porteuses de bagages dans les marchés.

« Si vous mettez votre cœur dans la réalisation de vos projets, si la passion vous dévore et que rien ne vous arrête, succès il y aura », a-t-elle lancé, citant Mathieu Thomas. Et, de poursuivre « soyez courageuses et mettez en application tout de ce que vous avez appris pendant les formations et les portes s’ouvriront pour vous ».

« Chères filles et petites sœurs (…). N’abandonnez pas et gardez constamment en esprit cette pensée d’Albert Einstein : Au milieu de toute difficulté se trouve cachée une opportunité », a-t-elle insisté.

L’objectif de ce projet est de permettre aux jeunes filles de bénéficier de formations adéquates, de contribuer à apporter des réponses concrètes aux questions liées à l’insertion des jeunes, à leur épanouissement et leur bien-être.

Dans son désir d’œuvrer pour l’autonomisation de la jeune fille, la Fondation, à travers son projet Y’ello Girlz, forme et équipe des jeunes filles antérieurement portefaix dans les marchés d’Abobo et de Yamoussoukro afin de favoriser leur insertion socioprofessionnelle.

La plus-value de ce projet est qu’en plus de réaliser leur insertion dans les métiers de la couture, la coiffure et la pâtisserie, elles ont déjà bénéficié d’une formation à l’utilisation des TIC afin de leur permettre de pouvoir commercialiser leurs productions à travers le digital.

La Fondation MTN CI est accompagnée dans cette aventure par SOS Villages d’Enfants de Côte d’Ivoire, promoteur du projet et les IFEF, institutions spécialisées dans la formation de la gent féminine.

Ce projet Y’ello Girlz a coûté 10 millions de FCFA. Il s’est déroulé sur une période de 12 mois avec au total 60 jeunes filles sélectionnées, formées et installées.

En ce qui concerne les dix bénéficiaires formées en pâtisserie, elles ont reçu des équipements composés de 10 cuisinières, 10 batteuses, 10 grands bols, 10 moules silicones, 10 moules bases cake, 10 ensembles de douilles de décoration et 10 fouets métalliques.

A travers ces activités, la Fondation et ses partenaires comptent lutter activement contre la déscolarisation de la jeune fille et permettre son insertion socioprofessionnelle pour la mettre à l’abri de toute forme de métier d’exploitation et favoriser son épanouissement personnel.

Ce projet vise par ailleurs à « enrayer le fléau du travail des enfants » et est exécuté avec l’implication du ministère ivoirien de la Femme, de la Famille et de l’Enfant ainsi que d’autres partenaires.

Lancée en 2006, la Fondation MTN Côte d’Ivoire soutient les projets contribuant durablement à l’amélioration de la qualité de vie des populations de Côte d’Ivoire, principalement dans les domaines de l’éducation, la santé et de l’entreprenariat.

Sénégal : Barthélémy Dias, le maire qui fait face à Macky Sall

Les quotidiens sénégalais parvenus vendredi à APA titrent principalement sur la sortie du maire de Dakar réagissant aux propos du président Macky Sall sur la possible révocation des maires qui procèdent à des recrutements indus.« Les notes salées de Dias », titre Le Quotidien sur la conférence de presse tenue hier par l’actuel maire de la capitale sénégalaise. Évoquant Macky Sall, Barthélémy Dias « l’invite à retirer ses propos pour la stabilité du pays ».

Après avoir recruté dans son cabinet le capitaine de gendarmerie radié Oumar Touré et le célèbre activiste Guy Marius Sagna, le tonitruant opposant indique qu’il « ne demande l’avis de personne pour engager quelqu’un ».

« Barth sert du chaud et du froid », note de son côté L’AS. « Le bras de fer, c’était le 23 janvier (lors des élections locales) et je l’ai remporté haut la main ». Par ailleurs, il déclare avoir « demandé une audience au président de la République pour exposer les problèmes de Dakar ».

En outre, le camp du pouvoir a « dézingué » Barthélémy Dias après sa sortie, l’invitant à respecter la loi et à ne pas se dresser contre l’Etat vu que la mairie est son démembrement. « Barth est excessif, le manteau de maire de Dakar n’a pas changé l’homme », a chargé Papa Mahawa Diouf, coordonnateur de la cellule de communication de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY, ensemble pour un même espoir).

Toutefois, Sud Quotidien constate que Barth est « droit dans ses bottes ». « Guy Marius Sagna et le capitaine Touré sont membres du cabinet et ils resteront membres du cabinet », a-t-il insisté. Pour Vox Populi, « le maire de Dakar érige des barricades et menace » : « Ceux qui ont parlé de révocation, je les invite à retirer leurs propos pour la stabilité du pays et pour la stabilité de leur gouvernement ».

Burkina : sept soldats et quatre supplétifs tués dans des embuscades

Des éléments de l’armée burkinabè en opération de sécurisation sont tombés dans des embuscades, dans le Nord et le Centre-Nord du Burkina Faso.Les assaillants ont visé « une patrouille du détachement militaire lors de sa progression à une dizaine de kilomètres de Sollé », dans le nord du pays, frontalier avec le Mali, informe un communiqué de l’armée. L’attaque qui s’est déroulée le jeudi 5 mai 2022, a causé la mort de deux militaires et quatre Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) selon l’armée.

L’embuscade enregistrée au Centre-Nord du pays a visé des éléments de l’Unité Spéciale d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (USIGN) qui étaient en opération à Ouanabé, dans la province du Sanmatenga. Elle a fait cinq victimes du côté des gendarmes et neuf autres blessés tous évacués et pris en charge.

« Côté ennemi, une vingtaine de corps de terroristes ont été dénombrés lors des opérations de sécurisation. De l’armement, des munitions, des moyens roulants et de communication ont également été détruits ou récupérés », déclare le communiqué de l’Etat-major général des armées.

 Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à des attaques récurrentes de jihadistes, comme ses voisins du Mali et du Niger. Des attaques souvent attribuées aux groupes Etat islamique et Al-Qaïda au Maghreb islamique.

Uemoa : le recouvrement, un défi pour les télédiffuseurs

Les opérateurs de diffusion de contenus audiovisuels de la zone peinent à percevoir les droits de passage de la part des télévisions et radios.Le constat est le même partout. Les chaînes éditrices de contenus audiovisuels des huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) ne paient quasiment pas les frais de diffusion de leurs productions.

Ainsi, les sociétés de diffusion, tributaires de ces fonds, se retrouvent dans des difficultés. Et même la Société Malienne de Transmission et de Diffusion (SMTD), citée pourtant comme un modèle, n’échappe pas à cette réalité.

« Le recouvrement est notre principal problème. Nous n’arrivons pas à rentrer en possession de nos ressources alors que nous assurons la diffusion des télévisions et des radios. On vit des moments très difficiles », a alerté le Directeur Général de la SMTD, Docteur Cheikh Oumar Traoré.

Il s’exprimait ce jeudi à l’ouverture de la 2e Assemblée Générale du Réseau Africain des Télédiffuseurs (RAT) qui se tient du 5 au 6 mai dans la capitale sénégalaise, Dakar. Cette rencontre est placée sous le thème « Défis et enjeux des opérateurs de diffusion à l’heure du basculement à la TNT (Télévision Numérique Terrestre) ».

Abondant dans le même sens que son homologue malien, le Directeur Général de la Société de Télédiffusion du Sénégal (TDS-SA), Amadou Abdoulaye Diop, a déclaré que les « droits de passage représentent une question centrale pour la viabilité des opérateurs de diffusion ».

De l’avis de Fidèle Tamini, Directeur Général de la Société Burkinabè de Télédiffusion (SBT) et président du RAT, il y a une réflexion à mener par rapport au modèle économique. « Aujourd’hui, nous faisons face à des problèmes de fonctionnement. Les subventions ne suffisent pas pour supporter les charges et les éditeurs hésitent encore à payer ce que nous attendons d’eux. à un moment, il faut que nous puissions parvenir à une solution », a affirmé M. Tamini.

Les éditeurs de chaînes de télévisions et de radios tirent l’essentiel de leurs revenus de la publicité. Ces ressources sont néanmoins limitées à cause d’un tissu économique et industriel relativement faible et d’une culture publicitaire peu développée, a expliqué le Directeur de l’Economie numérique à la Commission de l’Uemoa, Abossé Akue Kpapko.

C’est pourquoi, il a entre autres plaidé pour la création de services à la demande, la location d’infrastructures, la desserte de localités non couvertes par les opérateurs de téléphonie tout en veillant à ne pas entrer frontalement sur le marché des télécoms, le paiement de la diffusion des activités gouvernementales, la mise en place d’un bouquet régional et la stimulation de la production de contenus nationaux et régionaux.

« La création n’émane pas des diffuseurs, mais si vous poussez les éditeurs à être originaux pour avoir des produits vendables partout sur le continent, ils gagneront beaucoup et vous n’aurez pas besoin d’aller vers eux pour demander votre dû », a souligné M. Kpapko.

Enfin, le commissaire de l’Uemoa a milité en faveur de la signature d’une convention de partenariat entre le Réseau Africain des Télédiffuseurs et son institution car « cela permettra une collaboration dans différents domaines pour le bien de nos populations ».

Kérosène au Sénégal : un retour à la normale espéré ce week-end

Depuis le 20 avril dernier, les compagnies aériennes ne pouvaient plus se ravitailler à volonté à l’Aéroport International Blaise Diagne de Diass (AIBD).Ce n’est pas l’abondance retrouvée, mais ça en prend le chemin. Il y a quelques jours, un navire de 3000 tonnes de kérosène a jeté l’ancre à Dakar. Une nouvelle cargaison, contenant ce carburant d’aéronefs, était attendue le 2 mai. Le bateau « est actuellement en mer », a informé Cheikh Diouf, le Directeur Général adjoint de l’Aéroport International Blaise Diagne (Société Anonyme), contacté par APA.

Le Sénégal avait une « visibilité très réduite » sur la disponibilité du kérosène deux semaines auparavant. Une situation qui laissait craindre la fermeture de l’Aéroport International Blaise Diagne de Diass (AIBD) inauguré le 7 décembre 2017. L’horizon se dégage peu à peu même si le conflit entre l’Ukraine et la Russie rend précaires les projections.

Avec cette guerre qui s’internationalise de plus en plus, les routes maritimes sont  semées d’embûches : « Auparavant, nous n’avions qu’un souci économique lié aux prix proposés par les sociétés de transport du kérosène. Maintenant, nous devons aussi identifier les navires (susceptibles de circuler librement) en Europe
à cause des restrictions », a expliqué M. Diouf.

Quand le seuil d’alerte de ses réservoirs a été atteint, c’est-à-dire 3000 m3, la Société de Manutention de Carburants Aviation (SMCADY), dont les actionnaires sont Ola Energy, Vivo Energy et Total Energy, a demandé aux autorités aéroportuaires de diffuser un message destiné aux navigants aériens communément appelé notam dans le milieu. 

« Il ne s’agissait pas d’une rupture de kérosène. Nous avons jute invité les compagnies à prendre les dispositions nécessaires. Depuis lors, le minimum de kérosène leur est fourni. Il se peut que le notam soit levé le week-end prochain. Au préalable, on doit s’entourer de toutes les garanties », a affirmé le DG adjoint de l’AIBD SA.

En attendant, à l’Aéroport International Blaise Diagne de Diass « jamais fermé » à cause de ces difficultés conjoncturelles, la priorité est donnée « aux avions long-courriers » qui peuvent y faire le plein de kérosène.

Le Niger enregistre un afflux de réfugiés venant de ses voisins

Plus de 36.000 nouveaux réfugiés sont enregistrés dans le pays.Des dizaines de milliers de nouveaux réfugiés sont arrivés au Niger au cours des quatre derniers mois, fuyant les attaques perpétrées par des groupes armés dans les pays voisins. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) est préoccupé par cet accroissement du nombre de réfugiés, alors que les attaques contre les civils augmentent en fréquence et en violence.

De janvier à mi-avril 2022, le Niger a enregistré plus de 36.000 nouveaux arrivants en provenance du Nigéria, du Mali et du Burkina Faso, soit une moyenne de plus de 2500 nouveaux réfugiés par semaine.

« Je crains que nous ayons des afflux réguliers au Niger tant qu’il y aura des troubles dans les pays voisins », a déclaré Emmanuel Gignac, représentant du HCR au Niger. « Il est impératif que nous, en tant que HCR, et nos partenaires développions et maintenions une très forte capacité de réponse d’urgence », a-t-il ajouté.

Les nouveaux réfugiés venus du Mali fuient les combats entre l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) et le Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA) dans les régions de Gao et Ménaka. Les réfugiés nigérians, quant à eux, fuient la recrudescence des pillages, des expropriations de biens, des agressions et des enlèvements perpétrés par des bandits armés dans les États de Katsina et de Sokoto, dans le nord-ouest de leur pays. Par ailleurs, une insécurité persistante et généralisée a poussé plusieurs personnes à quitter le Burkina Faso.

Les réfugiés, qui sont pour la plupart des femmes et des enfants, ont besoin d’un abri, de nourriture et d’eau, d’articles non alimentaires et d’un accès aux services de base tels que les soins de santé et l’éducation.

« Bien que nous restions engagés à fournir une aide vitale et à travailler en étroite collaboration avec les autorités locales et les communautés d’accueil en première ligne de la réponse, les interventions de stabilisation et de développement doivent démarrer plus tôt et plus rapidement. En tant qu’acteurs humanitaires, nous atteignons nos limites », a indiqué M. Gignac.

Crise malienne : Bamako décroche Lomé comme médiateur

Le Togo appartient depuis février dernier à un groupe de dialogue chargé de faciliter les négociations internationales.Après l’échec des dernières négociations du médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), le Mali a dépêché une importante délégation auprès du président togolais qui a accepté d’être le médiateur dans la crise politique.

La délégation conduite par le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a achevé mercredi 4 mai une visite de travail de deux jours à Lomé, capitale du Togo. Bamako était parti demander au Togo « de faciliter le dialogue » avec les institutions internationales et régionales afin de trouver des solutions à la crise malienne, selon M. Diop.

Le chef de la diplomatie malienne a demandé surtout à Lomé de soutenir les « missions de bons offices pour mobiliser à nouveau » ces acteurs, comme la Cedeao, « dont la visée essentielle demeure l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles et le retour à l’ordre constitutionnel ».

« Je vous le confirme. Le président Faure Gnassingbe et le gouvernement togolais sont prêts à faciliter un dialogue fructueux entre le Mali et la communauté internationale », a réagi son homologue togolais, Robert Dussey, sur Twitter.

L’influence du Togo au sein de la Cedeao n’est pas négligeable même si c’est un petit pays de 56 785 km2 et plus de 8 millions d’habitants. Il appartient depuis février à un groupe de dialogue chargé de faciliter les négociations internationales.

Selon certains observateurs, ce rapprochement avec Bamako n’est pas une surprise. Lomé a depuis le début choisi une position souple à l’égard des militaires maliens au pouvoir, en refusant des sanctions trop lourdes. Le président Faure Gnassingbé s’était aussi discrètement rendu à Bamako fin janvier pour rencontrer le président de la transition, le colonel Assimi Goita.

« Levée des sanctions »

Ainsi, dans un communiqué conjoint sanctionnant leur rencontre, Robert Dussey indique que le gouvernement togolais est prêt « à accompagner le Mali aux plans politique et sécuritaire en vue de la restauration de l’ordre constitutionnel, de la paix, de la stabilité et de l’intégrité de son territoire ». « Pour le Togo, seul un dialogue permanent et constructif avec les autorités de la transition malienne créera les conditions d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel et d’efficacité de la lutte contre le terrorisme », a-t-il ajouté.

Pays pauvre de 21 millions d’habitants, le Mali est en proie à de graves troubles depuis le coup d’Etat militaire en août 2020. La junte arrivée au pouvoir a promis de rétablir un régime civil après le putsch, mais elle est sous le coup de sanctions de la Cedeao pour avoir ignoré un engagement antérieur d’organiser des élections en février de cette année.

L’embargo prononcé depuis janvier dernier par la Cedeao étrangle l’économie malienne, même si ces sanctions ne sont pas sans conséquences pour les Etats voisins. C’est la raison pour laquelle Bamako et Lomé ont, lors de leur rencontre, « relevé la nécessité d’œuvrer à la construction d’un consensus avec la Cedeao devant conduire à la levée des sanctions économiques qui affectent les populations ».

Politique et sécurité au menu de la presse sénégalaise

L’actualité politique alimentée par divers sujets et la sécurité font la Une des quotidiens sénégalais de ce jeudi.Sud Quotidien s’intéresse à la « menace » du président de la République de révocation des maires recruteurs hors cadre légal et titre que « Macky sème la controverse ».

Le journal, donne la parole au 1er adjoint du maire de Dakar, Abass Fall qui répond au chef de l’Etat : « Tu ne révoqueras personne ! »

Pour Birahim Seck, coordonnateur du Forum civil, « le maintien en fonction de l’actuel Dg de l’Agence de régulation des marchés publics (ARMP)…et celui du président de la Commission électorale nationale autonome (CENA) sont une violation flagrante des lois ».

« Avertissement présidentiel à Barthélémy Dias (maire de Dakar) et Cie-Abass Fall défie Macky : +Tu ne révoqueras personne ! + », titre Vox Populi, dans lequel journal, M. Fall ajoute : « Ce que Macky refuse d’admettre, c’est que lui-même est sous révocation. Il ne reste que la signature finale du peuple en 2024 ».

« Palais contre ville de Dakar-Remake d’un mortal kombat », écrit Walf Quotidien.

De son côté, La Tribune traite du Prodac, de la Poste, des rapports de l’IGE, Ofnac, Centif…et s’interroge : « Macky a-t-il oublié les gros scandales de son régime ? »

« Une dette de 189 milliards pour la Poste. Des personnes épinglées dans le scandale du Prodac parachutées à d’autres postes. Au moment où Macky menace Barthélémy Dias, des scandales débusqués par les corps de contrôle sont restés sans suite », rappellent nos confrères.

A propos des questions sécuritaires, Le Quotidien note qu’après le démantèlement des bases rebelles, « la bataille du déminage » est engagée et que 118 localités de Casamance sont concernées.

« Armement-Macky et la forte commande de matériel militaire », apprend-on à la Une de L’Observateur, qui fait état de plusieurs milliards dégagés pour doter l’Armée de gilets pare-balles, de patrouilleurs et d’avions pour le déploiement des troupes.

Hajj 2022 : le quota du Sénégal connu

Cette année, l’Arabie Saoudite a décidé d’accueillir un million de pèlerins à cause de la Covid-19.Le quota du Sénégal pour le pèlerinage à la Mecque est fixé à 5822 pèlerins. Parmi eux, 2000 feront partie de la mission officielle et 3822 seront convoyés par les voyagistes privés. La révélation a été faite, mercredi soir, par Me Aïssata Tall Sall, ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur.

S’exprimant au cours d’un point de presse, elle a informé que pour le Hajj 2022, le royaume d’Arabie Saoudite a décidé d’accueillir un million de pèlerins pour des raisons liées à la Covid-19 et que ces derniers doivent être âgés de 65 ans au plus.

Le package pour les frais de voyage et de séjour pour les fidèles musulmans sénégalais autorisés à accomplir le 5e pilier de l’islam est fixé à 4.200.000 Fcfa. Ils seront transportés par la compagnie aérienne nationale Air Sénégal conformément à la décision de l’Arabie Saoudite qui demande que chaque pays convoie ses pèlerins par sa compagnie aérienne.

Foot ivoirien : Idriss Yacine Diallo officiellement installé

L’élection du nouveau président de la Fédération ivoirienne de football (Fif), le 23 avril dernier, a mis fin à 16 mois de normalisation de l’instance faîtière.Ce mercredi, au moment d’enfiler publiquement le costume de patron du foot ivoirien, Idriss Yacine Diallo a d’abord mesuré l’immensité de la tâche : « Nous avons beaucoup de travail qui nous attend. Je veux pouvoir compter sur la disponibilité de chacun d’entre vous pour que nous puissions, dans la paix, la fraternité, le respect mutuel, le fair-play, porter le plus haut possible le football ivoirien », a-t-il déclaré devant les acteurs du ballon rond venus assister à la cérémonie de passation des charges.

L’homme d’affaires, juste après sa victoire aux dépens notamment de la légende Didier Drogba, a tendu la main à tous ses adversaires d’un jour afin de redorer le blason du foot ivoirien qui les unit par-dessus tout.

« Ce ne sont pas les individus (qui sont importants). Il s’agit du football de notre nation. Nous devons donc nous mettre à son service. J’en suis aujourd’hui un humble serviteur en tant que président de la fédération », a argumenté Idriss Yacine Diallo.

En juin prochain, une Assemblée Générale extraordinaire pour installer la Commission électorale indépendante, une autre ordinaire pour statuer sur les comptes de 2021 et une Assemblée Générale extraordinaire pour apporter des modifications aux statuts sont prévues.

Sous sa présidence, M. Diallo compte faire passer, de 20 à 25, les membres du Comité exécutif de la fédération, augmenter le nombre de clubs engagés en Ligue 1 (passage à 16 équipes contre 14 actuellement) et ceux de la D3 (38 à 40).

Faisant le point sur les finances, Mariam Dao Gabala, la présidente du Comité de normalisation de la Fif, a fait savoir qua la dette à l’issue d’un audit se chiffre à 1,6 milliard F CFA. Dans le menu détail, elle a renseigné que ce montant global est composé de l’argent dû aux fournisseurs et de dettes fiscales et sociales.

Actuellement, il reste 140 millions F CFA dans les comptes de la Fédération ivoirienne de football si l’on se fie à Mariam Dao Gabala. Idriss Yacine Diallo a été élu au second tour du scrutin avec 63 voix contre 61 pour Sory Diabaté. Tous les deux connaissent bien les arcanes du foot ivoirien pour avoir fait partie des dirigeants de la Fif dans le passé.

Côte d’Ivoire : le FMI table sur une croissance de 6 % en 2022

Le Fonds Monétaire International (FMI) voit venir un léger recul de la croissance comparativement à l’année précédente.L’économie ivoirienne devrait perdre un demi-point selon le Fonds Monétaire International (FMI) : 6 % en 2022 contre 6,5 % en 2021. L’annonce a été faite ce mercredi par Amadou Coulibaly, le porte-parole du gouvernement, à l’issue du Conseil des ministres.

Au début de cette année, le président Alassane Ouattara avait assuré que la dynamique amorcée en 2021 « se poursuivra en 2022 avec un taux de croissance d’environ 7 % ». Une baisse qui, d’après l’institution de Bretton Woods, est en partie due à la conjoncture économique mondiale découlant des combats entre la Russie et l’Ukraine.

Sur la période 2023-2025, le FMI prévoit « une croissance de 6,4 % en moyenne » pour la Côte d’Ivoire, a rapporté M. Coulibaly.

Côte d’Ivoire : nouvelle ère dans le financement des médias

Avec la naissance de l’Agence de Soutien et de Développement des Médias (ASDM), tous les supports sont désormais éligibles pour la distribution de la subvention de l’État.Exit le Fonds de Soutien et de Développement de la Presse (FSDP). Le Conseil des ministres, réuni ce mercredi, a adopté un décret portant création de l’Agence de Soutien et de Développement des Médias (ASDM).

Face à la presse, Amadou Coulibaly, le porte-parole du gouvernement, a indiqué que la nouvelle structure, contrairement au défunt FSDP, dispose d’un champ d’actions plus large avec notamment la prise en compte des acteurs du numérique et de l’audiovisuel.

Le gouvernement ivoirien, a expliqué M. Coulibaly, se basant sur une loi de décembre 2017, agit pour assurer la liberté de la presse et garantir le droit du citoyen à l’information.

Guinée : Condé et ses ministres dans le collimateur de la justice

Le Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry a donné des instructions aux fins de poursuite judiciaire par voie de dénonciation contre l’ancien président de la République guinéenne et des ténors de son régime.Au total, ils sont 27 ministres, députés et autres hauts cadres à figurer sur la liste rouge du Procureur Général rendue publique ce mercredi. Plusieurs chefs d’accusations sont portés contre Alpha Condé et ses anciens collaborateurs.

Il s’agit entre autres : des atteintes volontaires à la vie humaine notamment le meurtre, assassinat et complicité de meurtre et d’assassinat ; des atteintes involontaires à la vie et complicité d’atteinte involontaire à la vie et de complicité ; des atteintes à la personne constituées par les disparitions forcées, détention, enlèvement ou tout autre forme de privation de liberté et de complicité.

Ces poursuites font suite à une plainte déposée par les avocats du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) suite aux tueries et violations des droits de l’homme enregistrées lors des manifestations contre la modification ou l’adoption d’une nouvelle constitution. Cette dernière avait permis au président Alpha Condé d’obtenir un troisième mandat.

Alpha Condé arrivée au pouvoir en 2010 a été renversé le 5 septembre 2021 par le Groupement des forces spéciales dirigé par le Colonel Mamady Doumbouya qui assure actuellement la fonction de chef de l’Etat.

Nigeria : Antonio Gutteres en visite officielle de deux jours

Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, est arrivé au Nigeria mardi pour une visite officielle de deux jours.Selon le Centre d’information des Nations Unies au Nigeria, M. Guterres se rendra dans l’Etat de Borno, dans le nord du pays, qui est en proie à une insurrection qui dure depuis dix ans.

Il doit ensuite rencontrer le gouverneur de l’Etat de Borno, Babagana Zulum, à Maiduguri, la capitale de l’Etat, avant d’entamer une mission sur le terrain où il rencontrera des familles touchées par le conflit de Boko Haram qui ravage la région depuis plus de 12 ans.

Le patron de l’Onu devrait évaluer l’impact du changement climatique sur les communautés vulnérables et évaluer les progrès accomplis ainsi que les défis à relever pour le redressement de la Covid-19.

Il doit également rencontrer le président Muhammadu Buhari, le vice-président Yemi Osibanjo et d’autres hauts responsables du gouvernement à Abuja.

M. Guterres doit également présider une cérémonie de dépôt de gerbe pour les victimes de l’attentat de 2011 à la Maison des Nations Unies à Abuja et rencontrer les délégués des jeunes, les femmes, les chefs religieux, les communautés diplomatiques et les journalistes.

L’armée française va quitter le Mali, mais pas l’Afrique

La présence des armées françaises en Afrique, vieille de plusieurs décennies, a beaucoup évolué avec le temps.La décision annoncée lundi soir par Bamako de dénoncer les accords militaires entre le Mali et la France remet au goût du jour au sein des opinions africaines un vieux sujet de débat. Celui de la présence militaire française en Afrique, héritée de l’époque coloniale, mais régulièrement réajustée depuis les indépendances des anciennes colonies françaises acquises au début des années 1960. 

L’armée française en Afrique n’est plus au temps où elle pouvait se vanter de disposer de grosses bases un peu partout sur le continent. 

Officiellement, Paris n’a plus, aujourd’hui, que deux bases opérationnelles avancées (BOA)  et quelques dispositifs légers ou opérations extérieures temporaires (Opex). 

La première base est celle des Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj) sur la mer rouge. 

Composée de 1450 hommes et disposant de moyens  logistiques importants, dont un détachement aérien, cette est la plus importante dont la France dispose sur le continent africain. Avec sa position stratégique, cette base est en mesure d’accueillir, mais également de projeter rapidement, des forces vers l’océan indien et le Moyen-Orient.

La deuxième base est située en Côte d’Ivoire. Forte de 900 hommes, elle a un statut de force de présence sur la façade ouest-africaine considérée comme une zone d’intérêt stratégique pour Paris. Les éléments de la Force française en Côte-d’Ivoire (FFCI) sont en mesure d’intervenir sur un très court laps de temps sur toute l’Afrique de l’Ouest. 

Les anciennes bases du Gabon et du Sénégal, elles,  ont été rétrogradées en « pôles opérationnels de coopération » à vocation régionale. Les militaires qui y sont stationnés sont officiellement appelés « éléments français » au Gabon et au Sénégal (EFG et EFS). 

Chacun de ces dispositifs dispose de 350 hommes. Crées en août 2011, les EFS ont effectué lors de leurs deux premières années d’existence 215 missions de coopération dans 13 pays, assurant l’instruction de 8400 militaires africains. En 2019, leur bilan fait état de 6600 soldats africains formés et entraînés.

Pour préserver les intérêts économiques français dans le golfe de Guinée et lutter contre la piraterie maritime et la criminalité, la marine nationale française prépositionne dans cette zone, depuis 1990, une mission maritime permanente dénommée « Mission Corymbe ». Les bâtiments qui la composent se déploient des eaux du Sénégal au nord jusqu’aux côtes de l’Angola, en passant par les rivages de la Côte d’Ivoire, du Bénin, du Ghana, du Togo, du Nigeria, du Cameroun, du Gabon ou encore des îles de Sao Tomé-et-Principe. Ses effectifs peuvent s’élever jusqu’à 250 militaires.

Au-delà de cette présence historique sur le continent, l’Armée française dispose aussi des contingents déployés dans le cadre des opérations extérieures temporaires (Opex) comme c’était le cas en 2013 au Mali avec l’opération « Serval » et depuis 2014 avec Barkhane dont le champ d’action s’étend aux cinq pays formant le G5 Sahel: Mali, Burkina-Faso, Niger, Tchad et Mauritanie. 

La capitale tchadienne N’Djaména accueille le quartier général de la force Barkhane qui, d’ailleurs a intégré l’opération « Épervier » lancée dans ce pays depuis 1987 suite à un conflit entre Le Tchad et la Libye du colonel Mouammar Kadhafi. 

Barkhane dispose de bases provisoires disséminées sur les territoires des autres pays de son dispositif, dont la base de Niamey qui fait office de « hub aérien » abritant des avions de chasse et des drones. 

« Barkhane » a pour mission de mener des opérations contre le terrorisme et le crime organisé dans la bande sahélo-saharienne, en attendant la montée en puissance et l’opérationnalisation de la force conjointe créée par les pays du G5 Sahel. 

Une réorganisation de l’opération Barkhane est actuellement en cours, en raison de la grave dégradation des relations entre Bamako et Paris. Elle remonte au mois de mai de l’année dernière lorsqu’un groupe de colonels a renversé le président et du premier ministre de transition qu’ils avaient pourtant eux-mêmes installés quelques mois plus tôt après un premier coup d’état. La crise a atteint son paroxysme lundi 2 mai avec la dénonciation par les nouvelles autorités maliennes des accords militaires liant leur pays à la France. Une décision qui risque de rendre très complexe le processus déjà engagé «de retrait des militaires français du Mali », estime Julien Antouly, doctorant en droit international au centre international de Nanterre (France).

En réponse à cette décision malienne, la France assuré mardi que le retrait de ses troupes du Mali se fera « conformément aux engagements pris à l’égard de ses partenaires et dans un souci de coordination et de dialogue respectueux avec les forces armées maliennes ».  

En décembre 2013, la France avait lancé une autre opération militaire d’envergure en République centrafricaine (RCA). Baptisée Sangaris, cette opération avait pour mission de tenter de casser la spirale de tueries intercommunautaires qui endeuillaient alors ce pays.

Épaulée par des soldats de l’Union africaine (UA) remplacés ensuite par une force onusienne, Sangaris a permis de stabiliser la situation sécuritaire, notamment à Bangui, la capitale,  sans pour autant réussir à pacifier l’ensemble du territoire. Au plus fort de tensions, cette opération avait mobilisé quelque 2 500 soldats français.

La sécurité au menu d’une réunion de la Cedeao

La réunion extraordinaire du Comité des chefs d’État-major des armées des États membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) se tient du 5 au 6 mai à Accra, au Ghana.Face aux menaces de tous genres, l’organisation sous-régionale fait de la sécurité de ses quinze pays membres un enjeu majeur. Ainsi, des officiers militaires prendront part, dans la capitale ghanéenne, à une réunion de deux jours pour discuter de ces questions. Ils entendent remplir leur rôle puisque ce Comité est un organe institutionnel de la Cedeao chargé de la prévention et la gestion des conflits dans la région.

Durant leurs travaux, les haut-gradés discuteront des priorités d’appui opérationnel et logistique, et des modalités d’allocation de ces capacités aux Etats concernés, explique un communiqué reçu à APA. A cette occasion aussi, ils évoqueront ensemble la mise en œuvre des recommandations issues de leur 41ème session tenue à Abidjan, en Côte d’Ivoire, du 17 au 19 novembre 2021.

Cette rencontre était consacrée à l’analyse de la situation sécuritaire régionale du fait des attaques terroristes et de la multiplication des actes illicites en mer. Un certain nombre de recommandations a été formulé dont le renforcement opérationnel des forces des pays de la ligne de front contre le terrorisme à travers la formation et l’acquisition de matériels spécifiques et le soutien financier de la planification et de la conduite des opérations conjointes le long des frontières de ces pays, rappelle la même source.

Pour cette dernière action, la Cedeao explique qu’il s’agit d’un appui financier de sa Commission dans l’organisation de l’opération conjointe entre le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali, le Niger et le Togo.

Les ministres africains de l’Economie attendus mi-mai à Dakar

La Conférence des ministres de la Communauté économique africaine (CoM2022) s’apprête à explorer les options de financement de la relance post-Covid de l’Afrique.Dakar sera la capitale de la relance de l’économie africaine du 11 au le 17 mai 2022. Les ministres africains en charge des Finances, de la Planification et du Développement économique, ainsi que des personnalités des secteurs privé et public participeront à la 54ème session de la Conférence des ministres de la CEA (CoM2022).

L’évènement hybride sera organisé conjointement par la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et le gouvernement du Sénégal sur le thème, « Financer la relance de l’Afrique : Trouver des solutions innovantes », informe un communiqué reçu mercredi à APA. Hôte de cet événement, le président Macky Sall, qui assure actuellement la présidence de l’Union africaine (UA), fait partie des orateurs confirmés.

Le programme comprendra des panels ministériels de haut niveau et des tables rondes sur la manière de transformer la menace persistante de la pandémie de Covid-19 en un accélérateur de croissance et de prospérité mondiale. La CoM2022 comportera également le lancement du Rapport économique sur l’Afrique, publication phare annuelle de la CEA, ajoute la même source.

Sanlam et Allianz créent un géant africain de l’assurance

La joint-venture abritera les unités commerciales de Sanlam et d’Allianz.Bouleversement majeur dans le secteur de l’assurance. Selon financialafrik.com, les groupes sud-africain Sanlam et allemand Allianz annoncent la fusion de leurs opérations en Afrique pour créer le plus grand acteur panafricain de l’assurance et des services financiers non bancaires.

Le nouveau géant sera opérationnel dans 29 pays hors Afrique du Sud. « Cette alliance signifie que les clients à travers l’Afrique bénéficieront de l’expertise et de la solidité financière de deux marques respectées et bien connues », rapporte un communiqué de presse.

La protection des données au cœur de Cyber Africa forum 2022

Abidjan, la capitale économique ivoirienne, abrite les 9 et 10 mai 2022 la deuxième édition du Cyber Africa Forum axée sur la protection des données, un facteur clé de la souveraineté numérique du continent.L’Afrique se construit progressivement un arsenal juridique et technique de cybersécurité pour assurer la pleine maîtrise des données produites et éviter toute captation indue par un tiers. La protection des données s’avère un élément clé de la souveraineté numérique.

À partir des années 2000, la transformation numérique opérée sur le continent bouleverse la vie quotidienne des Africains. La pandémie de Covid-19 survenant aura pour effet d’intensifier cette dynamique en développant le télétravail, les services de santé ou l’apprentissage en ligne.

Plus la couverture numérique s’étend sur le continent africain (entre 30 et 40% en 2022), plus la surface d’exposition aux risques liés à la sécurité et la confidentialité des données croît, selon des données officielles.

L’Afrique Subsaharienne, à preuve, recense en moyenne un nouvel utilisateur d’Internet par seconde. Aujourd’hui, les internautes africains produisent des données via les transactions financières, l’utilisation de plateformes de médias sociaux, des moniteurs de santés portables, des applications pour smartphones et des appels téléphoniques. Comment les protéger ?

Réguler pour protéger

A l’échelle continentale, des initiatives naissent pour construire un cyber espace sécurisé et respectueux des libertés individuelles. Pour Mamadou Bamba, directeur général d’Orange Côte d’Ivoire, « la bonne nouvelle est que l’Afrique n’est pas en reste, les gouvernants aidés par les organisations supranationales (UA, CEDEAO…) et nationales participent à la création d’un cadre réglementaire et législatif, à la formation des talents et à bâtir des infrastructures nécessaires pour positionner le continent dans ce concert technologique ».

L’Union africaine a, par exemple, adopté en 2014 la Convention de Malabo sur la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel. Seuls neuf États ont ratifié cet outil et ce n’est qu’en 2021 que le Togo a suivi l’Angola, le Ghana, la Guinée Conakry, le Mozambique, la Namibie, le Rwanda, le Sénégal et l’Île Maurice.

Sur les 54 pays africains, seuls 28 disposent d’un cadre juridique et règlementaire sur la protection des données et six rédigent actuellement une législation. Une loi à ce sujet a été adoptée en 2008 par le Parlement marocain.

État pionnier, le principe de protection de la vie privée a même été ajouté à sa Constitution en 2011. En Afrique de l’Ouest, le Nigeria a promulgué en 2019 une loi sur la protection des données et a créé la National Information Technology Development Agency (NITDA).

Cependant, même lorsqu’une telle règle de droit existe, il n’est pas toujours évident de garantir son application. C’est le cas du Kenya qui, depuis 2019, possède bien une loi sur la protection des données personnelles, mais ne prévoit aucune autorité chargée de la faire respecter.

La coopération entre acteurs de l’écosystème cyber, notamment les États, les pouvoirs publics, les grandes entreprises et les start-ups paraît indispensable pour appuyer les systèmes juridiques.

Mamadou Bamba rappelle que l’État de Côte d’Ivoire s’est engagé fortement avec la loi No 2013-450 du 19 juin 2013 relative à la protection des données à caractère personnel et la loi No 2013-451 du 19 juin 2013 relative à la lutte contre la cybercriminalité.

Dans un tel contexte, Orange veut accompagner l’État ivoirien dans cette dynamique en se positionnant comme un acteur de confiance qui donne à chacune et à chacun les clés d’un monde numérique responsable et sûr.

Maîtriser stratégiquement les infrastructures

Pour protéger pleinement les données produites sur leurs territoires, il est essentiel que les pays africains en détiennent la pleine gouvernance. Aujourd’hui, le continent ne dispose que de 1% des capacités de stockage mondial.

Quelles conséquences ? Cela entraîne inéluctablement la dépendance économique, technologique et juridique envers les États où sont externalisées les données (Irlande ou Pays-Bas, par exemple).

Sans data centers souverains, l’Afrique est confrontée à d’importants risques concernant la confidentialité, l’intégrité ainsi que la disponibilité de ses données. C’est la raison pour laquelle Orange Côte d’Ivoire a installé dans la zone franche de Grand-Bassam (Vitib), un « data center puissant et robuste alimenté en énergie propre qui offre des solutions Cloud permettant l’hébergement des données en local », rapporte son directeur général.

Dans un premier temps, la relocalisation de données souveraines devrait devenir une priorité pour les pays du continent. Mais, ce n’est pas suffisant : les données et leur exploitation dépendraient tout de même techniquement voire juridiquement de l’étranger.

Le « Cloud Act » étend la portée géographique des demandes éventuelles du gouvernement américain. Il peut accéder aux données stockées sur des serveurs américains, quelle que soit leur localisation, y compris en Afrique.

Les nations du continent prennent peu à peu conscience de la vulnérabilité de leurs données dans le cyberespace. En témoigne, par exemple, le forum sur l’identité numérique et la gouvernance des données qui s’est déroulé début mars 2022 à Dakar.

Le Sénégal établit une Stratégie nationale de souveraineté numérique. Les efforts s’observent à travers l’acquisition d’infrastructures de dernière génération. Depuis février, le pays dispose d’un supercalculateur d’une capacité de 537 téraflops, soit 537 600 milliards d’unités de calcul à la seconde.

En outre, des initiatives panafricaines sont également notables. En mars 2022 s’est tenu le 1er Sommet de la Cybersécurité de Lomé et la deuxième édition du Cyber Africa Forum aura lieu à Abidjan les 9 et 10 mai prochains.

La transformation numérique opérée en Afrique permet, entre autres, de dynamiser la croissance économique, l’industrialisation et d’améliorer la vie des populations. Ces perspectives et opportunités ne pourront advenir sans une réelle prise en compte des questions de souveraineté numérique.

Gouvernements, institutions, secteur privé et citoyens sont concernés par la confiance numérique. La mobilisation des acteurs de la société suscite des attentes pour favoriser le développement socio-économique du continent.

Sénégal : Macky Sall et la politique à la Une de la presse

Les quotidiens sénégalais reçus ce mercredi à APA accordent un traitement de faveur à l’actualité politique et à la sortie du chef de l’Etat, Macky Sall, sur le respect des règles de recrutement dans les Collectivités territoriales.« Recrutement de capitaine Touré et Guy Marius Sagna-Macky menace Barth », rapporte Walf Quotidien, dans lequel journal, le président de la République affirme : « Un maire ne peut pas faire ce qu’il veut. Tout recrutement en dehors de l’organigramme mis en place est nul et nul effet ».

Pour Sud Quotidien, recevant, hier mardi, les cahiers de doléances des centrales syndicales, « Macky s’engage et menace ». De l’avis du journal, Barthélémy Diass et les maires sont avertis : « Si un maire ne respecte pas la loi, il est démis de ses fonctions, il est révoqué…»

Cela fait dire à La Tribune que « Macky Sall (est) sur le point de révoquer Barthélémy Dias (maire de Dakar) ».

« Macky Sall intransigeant », renchérit L’As, citant le chef de l’Etat qui promet : « On va mettre un terme aux dérives sur les réseaux sociaux. L’Etat ne peut pas comme ça payer des salaires qui ne travaillent ».

Informant que Macky trouve difficile de sauver une telle entreprise avec 5.000 employés, Le Témoin titre : « Enterrement de première classe pour La Poste ».

« Fouille à l’agence principale et au centre financier : La Poste le tout nouveau scandale. Une centaine de chèques-prêts de 30 à 400 millions de Fcfa et 150 millions de Fcfa en liquidité retrouvés dans des bureaux », détaille L’Observateur.

Le Quotidien s’intéresse au dépôt des listes en vue des législatives du 31 juillet 2022 et souligne que « les acteurs parrainent le tirage ».

« Parrainage aux législatives : Le mode d’emploi. Depuis hier, les listes de parrainage peuvent être déposées devant la Commission chargée de réceptionner les dossiers. Pas de bousculade, il y a un tirage au sort pour déterminer l’ordre de contrôle des parrainages », écrit EnQuête.

Classement RSF 2022 : la Côte d’Ivoire fait un bond de 29 rangs

En une année, la Côte d’Ivoire est passée de la 66e à la 37e place sur un classement de 180 pays établi par Reporters Sans Frontières (RSF).Considérée comme le 4e pouvoir, la presse joue un rôle majeur dans les démocraties modernes. Son indépendance requiert une lutte de tous les jours face notamment aux forces politiques et économiques. De 2021 à 2022, la Côte d’Ivoire a consolidé ses acquis dans ce sens sanctionnés par une 37e place au classement mondial de la liberté de la presse de Reporters Sans Frontières (RSF).

Le rapport de l’organisation internationale a été publié aujourd’hui à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Un principe qu’elle défend contre vents et marées. Pour la circonstance, à Abidjan, les acteurs des médias ont organisé une marche au cours de laquelle Richard Bell, l’ambassadeur des États-Unis en Côte d’Ivoire, a déclaré que « quand des journalistes responsables peuvent faire leur travail en toute confiance, ils contribuent à la transparence, éclairent l’opinion, combattent la corruption et défendent les droits humains ».

Cette année, le thème retenu pour la Journée mondiale de la liberté de la presse est « Le journalisme sous l’emprise du numérique ». À en croire Jean-Claude Coulibaly, président de l’Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), « la mutation numérique s’impose à tous les médias » qui doivent « saisir l’opportunité de l’avènement d’Internet et s’y adapter » pour informer en temps réel.

En Côte d’Ivoire, a fait observer M. Coulibaly, les grands médias classiques (presse écrite, radio et télévision) essayent tant bien que mal de se mettre au diapason mais « cet effort certes méritoire, n’est apparemment pas suffisant ».

Tout en respectant les règles, « il faut donc réinventer l’écriture journalistique pour l’adapter à la consommation rapide des internautes qui sont assaillis d’informations venant de tous horizons, en particulier des réseaux sociaux », a plaidé le président de l’UNJCI.

De son coté, Jean-Martial Adou, Directeur de cabinet, représentant le ministre de la Communication et de l’Économie numérique, a annoncé un projet de développement des nouveaux médias avec un volet consacré à la formation des publics cibles à l’utilisation responsable des médias sociaux.

« Ce programme vise à accroître les connaissances et les compétences des citoyens, surtout les adolescents afin de leur permettre d’utiliser avec discernement les médias sociaux de manière critique et créative », a-t-il expliqué. En fait, M. Adou a pointé du doigt l’exercice de la profession journalistique par des individus non qualifiés : « C’est le revers de la médaille. Nous observons (l’intrusion) de non professionnels en quête de notoriété et de buzz ».

À sa suite, Namizata Sangaré, la présidente du Conseil National des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDH), a souligné la nécessité de lutter contre les fausses informations, communément appelés fake news.

Omar Diop, nouveau chef de bureau de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco, sigle en anglais) en Côte d’Ivoire, a mis un accent particulier sur la sécurité des journalistes.

Le modèle économique des médias, il en a été aussi question. Evelyne Deba, porte-parole des organisations professionnelles des médias, a noté que certains journaux papier paraissent maintenant deux ou trois fois par semaine là où d’autres voient leurs tirages drastiquement baisser à cause des charges insupportables.

Dans ce contexte, les professionnels du secteur des médias attendent impatiemment la signature du décret transformant le Fonds de soutien et de développement de la presse en un Fonds de soutien aux médias qui rendrait le sous-secteur du numérique et de l’audiovisuel éligible. En outre, ils veulent que l’État ivoirien alloue à la presse « 0,01 % » de son budget annuel pour la rendre plus viable.

Le Nigeria et les obstacles de son projet de gazoduc vers le Maroc

Le mégaprojet de gazoduc visant à acheminer le gaz nigérian en Afrique du Nord et en Europe bute toujours sur un problème de financements.Le Nigeria, en plus d’être la première puissance économique, détient les premières réserves de gaz du continent. Membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), ce pays ouest-africain dispose d’énormes réserves qui le placent à la septième place au niveau mondial. C’est donc une opportunité stratégique pour Abuja dans le contexte tendu du monde marqué depuis fin février par la guerre russo-ukrainienne. 

Les pays de l’Union européenne (UE), particulièrement, cherchent par tous les moyens à punir Moscou alors que la plupart d’entre eux sont encore dépendants du gaz russe. Pour contrer les sanctions des pays occidentaux, la Russie exige un paiement en roubles de son produit, en lieu et place du dollar et de l’euro. Face à cette difficulté, l’UE s’est lancée dans la recherche d’alternatives et le gaz nigérian attire son intérêt.

Toutefois, Abuja et Rabat sont toujours à la recherche de fonds pour financer le projet de gazoduc visant à acheminer le gaz nigérian à l’Afrique du Nord et à l’Europe, a déclaré le ministre nigérian du Pétrole, Timipre Sylva, lundi 2 mai. Depuis quatre ans, en effet, le roi Mohammed VI et le président Muhammadu Buhari sont tombés d’accord sur un mégaprojet de transport de gaz le long de la côte atlantique, sur plus de 3000 km. 

Un accord entre les deux pays a été signé pour la première fois en 2016. Le pipeline serait une extension d’un gazoduc acheminant le gaz du sud du Nigeria au Bénin, au Ghana et au Togo depuis 2010, explique M. Sylva. « Nous voulons continuer ce même pipeline jusqu’au Maroc le long de la côte. Aujourd’hui, le projet est toujours à l’étude. Nous en sommes à la sécurisation du financement et beaucoup de personnes manifestent leur intérêt », souligne le ministre nigérian du Pétrole, précisant que plusieurs partenaires, dont la Russie, sont intéressés par le projet.

« Les Russes étaient dans mon bureau la semaine dernière, ils sont très désireux d’investir dans ce projet. Il y a beaucoup d’intérêt à l’international mais nous n’avons pas encore identifié les investisseurs avec lesquels nous voulons travailler », a indiqué Timipre Sylva.

Par ailleurs, l’acheminement du gaz nigérian à l’Afrique du Nord alimente depuis longtemps de nombreux intérêts. L’Algérie a notamment mené des discussions en 2002 pour un projet similaire de pipeline traversant la région du Sahel.

Dénonciation des accords de défense : Paris fustige l’attitude de Bamako

La France considère cette décision « injustifiée » et conteste formellement toute violation du cadre juridique bilatéral qui serait imputable à la force Barkhane.La guerre des communiqués continue entre Bamako et Paris. Dans une note rendue publique ce mardi, le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères a fustigé « la décision unilatérale » des autorités de transition maliennes de dénoncer le traité de coopération en matière de défense liant la France et le Mali ainsi que l’accord régissant le statut des forces françaises et celles de ses partenaires européens impliqués dans la task force Takuba.

« La France poursuivra le retrait en bon ordre de sa présence militaire au Mali, conformément aux engagements pris à l’égard de ses partenaires et dans un souci de coordination et de dialogue respectueux avec les forces armées maliennes », écrit la diplomatie française.

Par ailleurs, Paris réaffirme sa vigilance à l’égard de « toute tentative de manipulation de l’information » et rappelle sa détermination à assurer la sécurité de ses soldats et des soldats européens engagés à ses côtés au cours de cette phase de désengagement.

Dakar accueille un symposium international sur les soins chirurgicaux

L’événement comportera un programme de trois jours avec six plénières de haut niveau.Le Symposium International sur les soins de santé chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques en Afrique se tient du 5 au 6 mai 2022 à au Sénégal. Il est conjointement organisé par le Gouvernement sénégalais, Mercy Ships, le Bureau de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique, le Collège des Chirurgiens d’Afrique de l’Ouest, l’Organisation Smile Train, ainsi que d’autres partenaires.

Des ministres de la Santé, des experts de la santé et des dirigeants représentant les institutions de santé mondiales vont prendre part à la rencontre qui permettra de présenter les résultats de l’analyse de la situation actuelle relative aux soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques dans la Région Afrique de l’OMS, notamment les gaps identifiés, les objectifs prioritaires, les stratégies de mise en œuvre et les investissements.

Les plénières seront suivies d’un sommet des ministres de la Santé qui débouchera sur une feuille de route continentale afin de renforcer l’accès aux soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques en Afrique d’ici 2030.

« La brouille franco-malienne aura un impact sur la présence militaire de la France en Afrique »

Coordinateur de projets au Laboratoire Mixte International MaCoTer (Bamako, Mali), Julien Antouly est doctorat en droit international au Centre de droit international de Nanterre (France). Pour Apa news, il décrypte les accords de défense franco-maliens que Bamako a dénoncé lundi soir.Quelle était la nature des accords de défense entre la France et le Mali ?

Le Mali et la France étaient liés par trois accords de défense. Le premier, est un Status of Force Agreements, ou Sofa. Il encadrait le déploiement de la force militaire française Serval qui était intervenue pour chasser les djihadistes du nord du Mali en 2013, puis l’opération Barkhane qui a pris le relais à partir de 2014. Le second est un traité de coopération en matière de défense signé en 2014, portant sur la coopération structurelle et générale comme la formation et les dotations en équipements, notamment. Enfin, un protocole additionnel au SOFA de 2013, conclu en 2020, pour étendre les conditions de ce SOFA aux contingents étrangers de Takuba, la task-force formée par des unités des forces spéciales de pays de l’Union européenne crée en mars 2020 à l’initiative de la France.

Pourquoi les Maliens dénoncent ces accords alors, qu’officiellement, c’est Bamako qui avait sollicité l’arrivé des militaires français sur son territoire ?

L’intervention militaire française au Mali lancée à partir de janvier 2013 était à la demande des autorités maliennes. Les maliens dénoncent aujourd’hui ces accords qu’ils les considèrent désormais comme contraires à leur souveraineté, tout en accusant la France de violation de leur espace aérien.

Concrètement, quelles pourraient être les conséquences immédiates de la décision malienne sur le retrait en cours de l’opération Barkhane du Mali ?

Les conséquences immédiates pourraient être de complexifier le retrait français: le SOFA prévoit des facilités de visa pour les soldats, de douanes pour l’entrée et la sortie de matériel et surtout la libre circulation des militaires français et de leurs appareils sur le territoire et dans l’espace aérien maliens. La dénonciation du SOFA par le Mali pourrait remettre en question ces avantages.

Quel impact pourrait avoir cette décision sur la présence militaire française dans le reste des pays africains ?

Ces brouilles diplomatiques autour des accords de défense entre Bamako et Paris, entamées dès décembre 2021, ont contribué à médiatiser le contenu de ces accords, habituellement réservés à un cercle très restreint de diplomates, d’officiers d’état-major ou de chercheurs.

Le fait que le gouvernement nigérien ait souhaité soumettre  au vote des députés, le 22 avril dernier, la venue sur son territoire de nouvelles forces françaises et européennes peut être perçu comme un premier impact de cette fâcherie franco-malienne autour de la présence militaire française au Mali. Désormais, il est fort probable que ce genre d’accords qui, habituellement ne fait pas l’objet de débats publics, y compris en France, soit systématiquement soumis à l’appréciation des opinions comme on l’a vu au Niger où la société civile s’est fortement mobilisée pour que l’arrivée dans le pays de troupes française envisagée par le gouvernement soit discutée au parlement.

Niger : Antonio Gutteres évoque les nombreux défis au Sahel

Après Dakar, le secrétaire général des Nations unies Antonio Gutteres, est en visite au Niger, un pays du Sahel en proie à la menace jihadistes.Lors de cette visite au Niger, Antonio Gutteres a abordé la situation sécuritaire et humanitaire au Niger au Sahel.

M. Gutteres a eu des rencontres avec les dirigeants nigériens, notamment le président de la République Mohamed Bazoum. Les deux dirigeants ont évoqué la menace jihadiste qui sévit dans la région depuis plus d’une décennie. Selon Antonio Gutteres, le « Sahel est confronté à des défis le terrorisme, violence, changement climatique, détresse humaine… »

« En regardant la performance remarquable de l’armée du Niger, la communauté internationale doit investir à fond dans le renforcement des capacités de l’armée du Niger » a-t-il indiqué, saluant les efforts militaires déployés par les autorités nigériennes au Sahel pour contenir les groupes armés.

Antonio Gutteres appelle ainsi à une « solidarité » de la communauté internationale afin d’aider le Niger a « investir à fond dans le renforcement des capacités de l’armée nigérienne ».

Par ailleurs, le secrétaire général de l’Onu a magnifié la vitalité démocratique du Niger qui a vécu sa première alternance démocratique depuis son indépendance en décembre dernier avec l’élection de Mohamed Bazoum.

Il a souligné que les Nations unies seront aux côtés de ce pays du Sahel qui « suscite beaucoup d’espoir » afin d’offrir  « des perspectives à la jeunesse nigérienne, y compris aux jeunes filles. »

Afrique/Liberté de presse: pour la protection du journalisme en ligne

Reporters sans frontières (RSF) constate la poursuite de la répression des voix dissidentes.En Afrique, le journalisme sur Internet subit les coups des dirigeants. Dans son rapport publié ce mardi 3 mai, Reporters sans frontières (RSF) fustige la prolifération de lois criminalisant le journalisme en ligne.

« Ces dernières années, la multiplication de lois répressives criminalisant le journalisme en ligne est venue porter un nouveau coup au droit à l’information. Dans le même temps, la prolifération des rumeurs, de la propagande et de la désinformation a contribué à affaiblir le journalisme et l’accès à une information de qualité », écrit RSF.

L’organisation de défense de la liberté de presse souligne que malgré une vague de libéralisation dans les années 1990, on assiste encore trop souvent à des pratiques arbitraires de censure, notamment sur Internet avec des coupures ponctuelles du réseau dans certains pays, des arrestations de journalistes et des atteintes violentes. Celles-ci se déroulent très souvent dans la plus grande impunité, comme l’illustre la disparition du journaliste malien Birama Touré en 2016, dont RSF a démontré qu’il avait été enlevé par les services de renseignement de son pays et probablement tué lors de sa détention au secret.

« Souvent peu soutenus d’un point de vue institutionnel et encore largement dépendants des diktats éditoriaux de leurs propriétaires, les médias africains peinent à développer des modèles soutenables et durables. L’émergence récente de coalitions de journalistes d’investigation permet toutefois des révélations importantes concernant des sujets d’intérêts publics », poursuit le rapport.

Il note que longtemps étouffés sous la dictature, des pays comme l’Angola (99e), le Zimbabwe (137e) ou l’Éthiopie (114e) ont connu une ouverture plus ou moins importante de leur espace médiatique mais, dans la plupart des cas, la répression des voix dissidentes demeure.

Dans le Sahel, Reporters sans frontières  (RSF) note que l’insécurité et l’instabilité politique ont fortement progressé et le journalisme y est, ces derniers temps, attaqué de manière spectaculaire. En 2021, deux journalistes espagnols ont été tués au Burkina Faso (41e), le reporter français Olivier Dubois a été enlevé par un groupe armé au Mali (111e) et plusieurs journalistes ont été expulsés du Bénin (121e), du Mali ou du Burkina Faso.

Jihadisme au Mali : Mahmoud Barry reprend du service

C’est un bras droit du chef jihadiste Amadou Koufa qui dirige l’insurrection islamiste dans le centre du Mali. Il fait partie des 200 prisonniers échangés en octobre 2020 contre la libération d’otages dont l’ancien ministre Soumaila Cissé.Assis sur ce qui ressemble à un lit, le buste droit, une Kalachnikov à la main gauche, l’autre posée sur son genou droit, Mahmoud Barry s’exprime en arabe. Celui que ses compagnons surnomment Abou Yahya, son nom de guerre, appelle au djihad et implore la victoire pour les « moudjahidine » dans une vidéo de 29 secondes, diffusée fin avril dernier par un compte twitter spécialisé dans crise sécuritaire au Sahel. 

Pas méconnu au sein de la galaxie djihadiste sahélienne, cet homme n’avait pas donné signe de vie depuis 2016 quand il s’était fait arrêter dans la forêt du Wagadou. Soupçonné d’avoir activement participé à l’attaque du 19 juillet 2016 contre l’armée malienne à Nampala, il avait alors été conduit à Bamako, la capitale, puis jeté dans une geôle de la sécurité d’Etat. 

Son interpellation par des forces spéciales de la Sécurité d’Etat avait été présentée comme une grande victoire de l’armée malienne dans la traque contre les cadres du djihad au Mali. 

Durant quatre ans, plus personne n’entendra parler de lui. Mais en octobre 2020, les militaires qui dirigent le Mali depuis le renversement du président Ibrahim Boubacar Keita dit IBK le 18 août précédent, le libèrent dans le cadre d’une transaction avec le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) visant a obtenir la libération d’un certain nombre d’otages. Parmi eux, l’ancien ministre et homme politique Soumaila Cissé qui avait été capturé six mois plus tôt dans sa région d’origine de Niafunké, près de Tombouctou, alors qu’il était en pleine campagne électorale pour les législatives et qui décèdera peu après sa libération du Covid19. Il y avait aussi l’humanitaire française, Sophie Pétronin, qui vivait depuis plusieurs années à Gao, dans la nord du pays, et qui contre l’avis du gouvernement français est pourtant retournée de manière irrégulière au Mali où elle vivrait désormais à Bamako. Ont été également libérés dans la même opération, les citoyens italiens, Nicolas Chiacchio et le prêtre Pier Luigi Maccali. Ils auraient été relâchés contre le paiement d’une rançon de plusieurs millions d’euros versés par le Vatican selon les confidences recueillies à l’époque par Apa news auprès d’un influent homme politique du Nord du Mali, ce que le Saint-Siège n’a jusqu’ici jamais démenti.. 

Dans la cadre de cette transaction avec Bamako, le GSIM qui est la branche sahélienne d’Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI), avait exigé la libération de plus de deux cents personnes arrêtées pour activités terroristes ou soupçons de collusion avec les islamistes radicaux. Sur la liste remise aux autorités maliennes, Mahmoud Barry figurait à la cent quatre-vingt quatorzième position.

Né à Koro, dans la région de Mopti, au centre du Mali, ce peul aujourd’hui âgé d’une quarantaine d’années a rejoint le djihad après un passage à Bamako comme Imam.

Le 16 mai 2016, le monde le découvre à travers les premières images de la branche jihadiste active dans la région de Mopti d’Ansar Dine, groupe central du GSIM fondé et dirigé par l’ancien leader rebelle touareg Iyad Ag Ghaly. Les djihadistes y exhibent le butin de l’attaque de Nara, près de la frontière mauritanienne, du 27 mai 2015. Selon les services de sécurité maliens, Mahmoud Barry serait le meneur de cette opération, sous l’impulsion d’Amadou Kouffa, l’émir peul de la Katiba du Macina, nom de la filiale locale d’Ansar Dine.. 

A travers cette nouvelle vidéo non datée mais qui pourrait avoir été tournée durant le mois de jeûne musulman du Ramadan qui vient tout juste de s’achever, selon une source sécuritaire, Mahmoud Barry voudrait sans doute signifier qu’il n’a pas renoncé à ses convictions, lui qui aurait été d’ailleurs promu membre du Conseil de la Choura du GSIM. Une assemblée très sélective à laquelle ne sont cooptés que les plus aguerris du point de vue idéologique.

Le leader jihadistes a-il voulu aussi narguer l’armée malienne après ses opérations menées fin mars et où plus de 300 civils auraient été tués selon plusieurs organisations de défense des droits humains? Sa nouvelle vidéo est, en effet, rendue publique deux jours seulement après ce qui semble être une première réponse à ces opérations militaires: la triple attaque jihadiste ciblant des camps de l’armée malienne, à Sévaré, à Bapho et Niono. 

Ces audacieuses offensives simultanées exécutées avec d’énormes moyens humains et militaires étaient sans doute destinées à faire une véritable boucherie au sein des forces armées maliennes. Selon un bilan rendu public par l’état-major des armées à Bamako, le bilan de ces opérations serait de seulement six militaires tués contre onze parmi les assaillants. 

Inaugurent-elles une nouvelle étape dans l’insurrection djihadiste au Sahel? L’hypothèse est probable.

Le Mali « dénonce » son traité de défense avec la France

La dénonciation par le Mali du traité de coopération en matière de défense du 16 juillet 2014 prendra effet officiellement dans six mois.Bamako franchit un nouveau pas dans la détérioration de ses relations avec Paris. Les autorités militaires au pouvoir ont décidé, lundi 2 mai, de « dénoncer » les accords de défense signés avec la France et ses partenaires européens. La décision a été notifiée par le ministère malien des Affaires étrangères au chargé d’affaires de l’ambassade de France à Bamako.

Dans un communiqué lu à la télévision nationale lundi soir, le porte-parole du gouvernement de transition, colonel Abdoulaye Maïga, relève plusieurs « incidents » pour justifier la décision prise. Le Mali dénonce d’abord « l’attitude unilatérale du partenaire français » qui a annoncé le retrait des forces Barkhane et Takuba sans le consulter.

Bamako cite aussi parmi les motifs « les multiples violations de l’espace aérien malien » et la « manœuvre dilatoire » de la France consistant à demander une réunion d’experts pour la relecture du traité de défense, « au lieu d’envoyer ses amendements ».

« Eu égard à ces insuffisances graves ainsi qu’aux atteintes flagrantes à la souveraineté nationale du Mali, le gouvernement de la République du Mali décide de dénoncer le traité de coopération en matière de défense du 16 juillet 2014 », a déclaré le colonel Maïga.

Par ailleurs, c’est avec « effet immédiat » que les autorités maliennes dénoncent les accords de mars 2013 encadrant l’engagement de la force française Serval, puis Barkhane, ainsi que le protocole additionnel de mars 2020 s’appliquant aux détachements européens de Takuba, le regroupement d’unités spéciales européennes initié par la France.

En revanche, le Mali est prêt à collaborer avec l’ensemble des Etats du monde « dans le respect mutuel », précise le non moins ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation.

Paris n’a pas encore réagi à cette nouvelle sortie même si cette réaction pourrait ne pas tarder. Depuis quelques jours, les anciens partenaires se mènent une guerre acharnée de communiqués. 

Bamako s’est trouvé un nouveau partenaire en matière de défense et de sécurité : la Russie, qui lui fournit des équipements militaires et même des mercenaires, selon Paris. Il faut préciser que le processus de désengagement de la force française Barkhane et de la force européenne Takuba du Mali a commencé depuis quelques semaines et doit se terminer à l’été. 

Par ailleurs, cette nouvelle sortie intervient quelques semaines après la fermeture d’un important camp de l’armée française à Gossi, dans le nord. La semaine dernière, l’état-major français a révélé, images de drone à l’appui, la mise en scène d’un charnier dans ce camp et accuse les mercenaires russes de Wagner d’être à l’origine de l’opération. 

Le gouvernement malien a violemment réagi mercredi 27 avril en accusant l’armée française d’« espionnage », de « subversion » ou encore d’avoir violé l’espace aérien malien. Ces arguments ont à nouveau été réfutés par la France. 

Macky Sall célèbre l’Eïd-el-fitr avec des « efforts » face à l’inflation

Le président sénégalais a prié, ce lundi 2 mai, avec la grande majorité de la communauté musulmane pour marquer la fin du Ramadan, une fête qui éprouve cette année la plupart des ménages en raison de l’augmentation des prix des produits de base et pétroliers.Macky Sall a pris part ce lundi à la prière de l’Eïd-el-fitr ou Korité à la grande mosquée de Dakar. Il n’a pas assisté à ces prières collectives depuis deux ans pratiquement, voulant donner l’exemple à sa population à laquelle il recommande à chaque occasion de respecter les gestes barrières pour freiner la propagation de la Covid-19.

Cette période est aujourd’hui derrière les Sénégalais, plus préoccupés maintenant par la pandémie de la hausse des prix des denrées de première nécessité.

Ecoutant religieusement la prêche de l’imam Alioune Moussa Sambe, le président Sall a compris que ses concitoyens ont aussi besoin, dans cette conjoncture difficile, de s’inspirer des « vertus » enseignées par l’islam pour acquérir « la démarche de foi ». Le chef de l’Etat rappelle, en effet, que « nous vivons une période trouble dans le monde ». Cette situation est accentuée, depuis fin février, par le conflit entre l’Ukraine et la Russie qui a engendré des conséquences économiques et sociales graves.

Cette guerre survient alors que « nous ne sommes pas encore sortis de la Covid-19 », a précisé Macky Sall. En outre, ces pays belligérants jouent un grand rôle dans l’approvisionnement du monde en blé et en produits pétro-gaziers même si son gouvernement fait tout pour atténuer la souffrance des Sénégalais, a-t-il affirmé.

Gutteres quitte Dakar

« Nous avons là aussi fait des efforts pour contenir la poussée des prix (…) Ce sont des aléas extérieurs qui impactent la vie. Ce n’est pas seulement au Sénégal, c’est toute l’Afrique qui subit, le monde entier. Nous prions pour un retour rapide de la paix en Ukraine. De ce retour de la paix en Ukraine dépendra la stabilité économique et sociale du monde », a indiqué le non moins président en exercice de l’Union africaine (UA) qui a reçu la veille le secrétaire général des Nations unies, António Gutteres, avec qui il a évoqué le conflit russo-ukrainien et d’autres sujets d’intérêt régional et international.

« Je rentre de Russie et de l’Ukraine où j’ai rencontré les différents présidents et les collègues des Nations unies qui œuvrent chaque jour en faveur des victimes d’une guerre insensée », a déclaré, hier face à la presse au palais de la République, le diplomate portugais, qui est dans une mini-tournée africaine appelée « visite de solidarité pour le Ramadan ».

L’Eïd-el-fitr a été célébré dans la division dans certains pays ouest-africains. Au Sénégal comme au Niger et au Mali, une partie des musulmans a fêté la Korité hier dimanche après avoir été informée que la lune a été scrutée la veille par des gens qui n’ont pas convaincu l’essentiel des membres de cette forte communauté.

En revanche, le patron de l’ONU rappelle qu’il a commencé à effectuer ces visites annuelles de solidarité à l’occasion du mois sacré musulman lorsqu’il était Haut-Commissaire pour les réfugiés, entre 2005 et 2015. Avant de quitter Dakar ce lundi pour se rendre au Niger puis au Nigeria, il a insisté sur sa volonté de vouloir, cette année, « exprimer sa solidarité avec les victimes du terrorisme dans la région » du Sahel.