Mali – Cedeao : Faure Gnassingbé en passe de réussir son pari

Le président togolais était sollicité par les autorités de transition malienne pour jouer un rôle de médiateur avec les chefs d’Etat ouest-africains.Plus d’un mois après avoir accepté un rôle de médiateur dans la crise malienne, le président togolais, Faure Gnassingbé, a réussi à rapprocher les positions entre les militaires au pouvoir à Bamako et l’organisation régionale.

En effet, selon le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop,  les dirigeants ouest-africains ont accepté la transition 24 mois décrétée par la junte avant l’organisation des élections qui doivent permettre le retour des civils au pouvoir en mars 2024.

Si les sanctions sont toujours maintenues, souligne-t-il, c’est qu’il reste « certains détails » à finaliser comme la présentation d’un chronogramme détaillé et la mise en place d’un comité conjoint de suivi. Deux préalables qui seront réglés selon le dirigeant malien avant le sommet de la Cedeao du 3 juillet prochain. 

Si les sanctions venaient à être levées, Faure Gnassingbé, doyen des chefs d’Etat de la sous-région (17 ans au pouvoir), en tirerait à coup sûr « un succès diplomatique éclatant. »

Le président togolais; a toujours milité pour une levée des sanctions contre le Mali s’attirant la sympathie des dirigeants maliens. « Nous avons, au nom du président de la transition, sollicité le président Faure Gnassingbé (…) pour faciliter le dialogue avec les acteurs régionaux et plus largement le dialogue avec l’ensemble de la communauté internationale pour trouver un compromis pouvant nous permettre de sortir de la crise », avait déclaré M. Diop, en visite à Lomé.

Selon lui, la situation dans laquelle se trouve le Mali, « nécessite qu’on fasse preuve de génie politique », avait-il indiqué lors de sa rencontre avec le président togolais.

Un mois plus tard, un dénouement heureux est sur le point d’être trouvé dans cette crise malienne, au grand bonheur des populations.

 

 

À Paris, des artistes ivoiriens s’engagent pour la paix

Des têtes d’affiche ivoiriennes comme Gadji Celi ont rencontré dans la capitale parisienne Kouadio Konan Bertin, le ministre de la Réconciliation et de la Cohésion nationale.La crise postélectorale de 2010-2011 a poussé des acteurs culturels ivoiriens à s’exiler. Parmi ceux-ci, il y a entre autres Gadji Celi, Serge Kassi, François Kency et Abou Galliet, jugés proches de Laurent Gbagbo.

Installés en France, ces artistes ont marqué leur « adhésion totale à accompagner le processus de réconciliation » initié par le gouvernement du président Alassane Ouattara lors d’un entretien avec Kouadio Konan Bertin dit KKB, le ministre de la Réconciliation et de la Cohésion nationale.

Convaincus par le discours de KKB, en présence notamment de Mamadou Touré, ministre de la Promotion de la jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service civique, les exilés politiques ont ouvert la porte à un retour en Côte d’Ivoire.

Le gouvernement ivoirien est disposé à faciliter cela pour tous ceux qui le désirent. Fort de ce constat, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) compte supprimer, dès le 30 juin 2022, le statut des réfugiés pour les Ivoiriens à l’étranger.

Récemment reconduit à son poste, Kouadio Konan Bertin a également échangé avec la communauté ivoirienne de France sur le processus de réconciliation en cours dans le pays.

Côte d’Ivoire : Adama Bictogo élu président de l’Assemblée nationale

Le Secrétaire exécutif du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP, parti au pouvoir) a récolté 237 voix sur 248 lors d’un vote organisé ce mardi.Adama Bictogo succède à Amadou Soumahoro à la tête de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. Le Secrétaire exécutif du parti d’Alassane Ouattara a battu à plate couture le député Jean-Michel Amankou crédité de 6 voix seulement. Deux bulletins nuls et trois bulletins blancs ont été dénombrés.

La victoire nette d’Adama Bictogo s’explique notamment par le soutien des groupes parlementaires de l’opposition à l’hémicycle. En leur nom, Simon Doh a souhaité que cette élection apporte au pays la paix et la stabilité.

Dans son discours, le nouveau président de l’Assemblée nationale a remercié ses pairs avant de s’engager à présider aux destinées de l’institution en recherchant « le
consensus » pour « le
rassemblement ».

La semaine dernière, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) avait porté son choix sur Adama Bictogo, député d’Agboville (Sud), à l’occasion d’une réunion de son groupe parlementaire.

Depuis le décès d’Amadou Soumahoro, survenu le 7 mai 2022 des suites d’une longue maladie, Amy Toungara, la doyenne d’âge de l’Assemblée nationale, assurait l’intérim.

Af’Sud : « parrains » de la corruption, les frères Gupta arrêtés à Dubaï

Les frères Gupta, d’origine indienne, vivaient en exil aux Emirats arabes unis, depuis leur fuite d’Afrique du Sud en 2018.Bourreaux de l’ancien président Jacob Zuma, Rajesh et Atul Gupta ont fui le pays en catastrophe en 2018 pour s’installer à Dubaï.

Ces deux personnages très proches de Jacob Zuma ont quitté l’Afrique du Sud, quand quelques mois avant la perte du pouvoir de Zuma au profit du président Cyril Ramaphosa.

Les frères Gupta sont considérés par la justice sud-africaine comme les piliers du système de détournement d’argent public du temps du président Zuma en Afrique du Sud. Ils sont accusés d’avoir orchestré le pillage des milliards du gouvernement avec l’aide présumée de Jacob Zuma Zuma au pouvoir entre 2009 à 2018.

En 2021, l’Autorité nationale des poursuites d’Afrique du Sud a confirmé que l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol) avait émis un mandat d’arrêt pour l’arrestation des deux frères, selon le ministère de la Justice et des Services correctionnels.

Les deux frères doivent maintenant faire face à une procédure judiciaire longue et prolongée pour les extrader vers Pretoria, ajoute le ministère. « Les discussions entre les différents organismes chargés de l’application de la loi aux EAU et en Afrique du Sud sur la marche à suivre sont en cours. Le gouvernement sud-africain continuera à coopérer avec les EAU », a déclaré le ministère.

Travaillant prétendument de mèche avec Zuma et ses hauts fonctionnaires, les hommes d’affaires auraient siphonné des milliards de dollars provenant des milliards d’entreprises publiques du pays. Ils auraient mis leur butin en banque à Dubaï, où ils vivaient en sécurité depuis leur fuite.

Une majorité écrasante de Sud-Africains a accueilli avec soulagement les informations relatives à l’arrestation des Gupta afin qu’ils puissent répondre devant les tribunaux sud-africains.

Afrique du Sud : Ramaphosa au cœur d’une enquête pour «vol»

Le président sud-africain aurait été victime d’un vol de quatre millions d’euros en espèces dans sa ferme située dans la province de Limpopo, à l’extrême nord du pays.Le « farmgate », ou scandale de la ferme en anglais, secoue depuis quelques jours l’Afrique du Sud. Cette affaire, ébruitée par les médias, remonte à février 2020. Elle implique l’actuel président Cyril Ramaphosa au moment où le procès de son prédécesseur Jacob Zuma, destitué pour corruption, est toujours en cours.

Le chef de l’Etat sud-africain participait au sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, en Ethiopie, quand des médias ont indiqué que quatre millions d’euros avaient été dérobés en espèces dans sa ferme, il y a deux ans. Pour gérer cette affaire en toute discrétion à l’époque, Ramaphosa avait sollicité son homologue namibien Hage Geingob pour tenter de mettre la main sur les voleurs en fuite vers la Namibie voisine.

Tout est parti d’une plainte d’un ancien chef des renseignements qui accuse le président Ramaphosa « d’entrave à la justice » après la découverte d’une importante somme d’argent dans une de ses propriétés. Dans sa plainte, Arthur Fraser accuse le président Ramaphosa d’avoir enlevé et « séquestré » des cambrioleurs avant d’acheter leur silence.

L’opposition sud-africaine qui a eu vent de cette affaire parle de « gros scandale » et reproche à Cyril Ramaphosa la dissimulation de ce vol. 

Comment le président s’est trouvé avec autant d’argent dans sa ferme, se demandent certains opposants. Pourquoi Cyril Ramaphosa n’a pas signalé ce vol à la police à l’époque des faits, s’interroge une autre partie de l’opposition. Pour se disculper, le président sud-africain a indiqué avoir informé son chef de sécurité qui aurait omis de saisir la police.

En outre, Cyril Ramaphosa précise que la somme volée provenait de ses activités agro-pastorales. Il a clamé son innocence, insistant sur le fait que les allégations portées contre lui font partie d’un complot politique visant à l’évincer du pouvoir.

Mais ces explications sont loin de convaincre ses détracteurs. L’Alliance démocratique, le principal parti d’opposition, exige la lumière sur cette affaire qui porte atteinte à la crédibilité du président. Le Mouvement démocratique, autre formation de l’opposition, demande à Cyril Ramaphosa de prendre « un congé » du pouvoir le temps de connaître les résultats de l’enquête.

L’affaire connaît aussi des répercussions en Namibie où l’opposition demande des comptes au président Hage Geingob. Des rapports affirment qu’il a aidé Ramaphosa à récupérer secrètement la somme dérobée contre versement d’une somme aux suspects.

Des opposants namibiens veulent que M. Geingob fasse l’objet d’une enquête pour avoir violé la souveraineté de la Namibie en permettant aux agents secrets de Cyril Ramaphosa d’envahir le pays pour ses problèmes personnels.

« Nous voulons que notre président, ici en Namibie, nie. Ou bien, nous allons engager des poursuites pour nous assurer que l’enquête soit menée, et que toutes les personnes impliquées soient traduites en justice », a déclaré aux médias le vice-président de l’EFF, Kalimbo Lipumbu.

Mali : adoption d’un nouveau calendrier de transition (officiel)

Les autorités maliennes ont officialisé ce lundi 6 juin 2022, l’adoption d’un nouveau calendrier de transition de deux ans à compter du 26 mars 2022.Ce nouveau chronogramme de vingt-quatre (24 mois) doit préparer le pays à l’organisation d’élections libres et transparentes, a annoncé le ministre porte-parole du gouvernement, Abdoulaye Maïga.

Après le coup d’Etat du 18 août 2020, contre le défunt président Ibrahim Boubacar Keïta, une transition politique de 18 mois avait été mise en place le 15 septembre 2020, dans le cadre de la charte de la transition. Une transition qui devait s’achever le 27 février 2022 avec la tenue des scrutins présidentiel et législatif .

Mais les autorités de la transition avaient invoqué l’insécurité qui règne dans certaines parties du pays, pour justifier le report des élections générales. Réunie en sommet extraordinaire le 9 janvier 2022, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), avait prononcé l’embargo contre le Mali pour sanctionner le maintien des militaires au pouvoir.

Lors de son dernier sommet extraordinaire du 4 juin à Accra (Ghana), la Cedeao avait annoncé le maintien des sanctions contre le Mali avant d’annoncer la tenue d’un nouveau sommet le 3 juillet prochain.

Ce nouveau calendrier qui vient d’être officialisé par la junte, sera-t-il accepté par les chefs ouest-africains ? L’organisation régionale préconisait une transition de 16 à 18 mois à compter de mars 2022.

D’ici là, le président en exercice de la Cedeao, Nana Akufo-Addo, le président sénégalais Macky Sall et le médiateur de la Cedeao dans le dossier malien, Goodluck Jonathan, sont attendus à Bamako dans les prochains jours. Cette visite a pour but de trouver un consensus sur la durée de transition, pomme de discorde, entre la junte au pouvoir et les chefs d’Etat ouest-africains.

Mali : colère et déception à Bamako contre la Cedeao

Colère et amertume sont les sentiments les mieux partagés à Bamako, la capitale malienne, après le maintien de l’embargo de la Cedeao.« C’était vraiment le sommet de l’espoir. Ce fut vraiment une surprise générale », lance un confrère malien, déçu de la tournure des évènements. Beaucoup de Maliens se disent déçus de l’issue du sommet de la Cedeao du 4 juin dernier, alors qu’ils attendaient une levée des sanctions.

A Bamako, le maintien de l’embargo et le report du sommet au 3 juillet prochain, sonnent comme un coup de semonce. « On sait que le président sénégalais (Macky Sall) a mis tout son poids pour que les sanctions soient levées, mais on apprend aussi que Nana Akufo-Addo du Ghana, Muhammadu Buhari du Nigeria et Mohamed Bazoum du Niger se sont opposés à la levée de l’embargo. Les Maliens sont évidemment très déçus de la tournure du sommet, parce que la situation se tend chaque jour», ajoute notre confrère.

Dans le Grand marché de Bamako, l’embargo de la Cedeao commence à se faire ressentir au niveau des commerces. « Ici, les gens font semblant, mais la situation est devenue intenable. Le kilogramme de sucre est passé de 450 francs à 600 francs, le kilogramme de lait est passé de 2300 à 2800 francs, le riz est passé de 450 à 650 francs, pour ne citer que ces exemples »  indique Moustapha, un Sénégalais, qui vit au Mali, depuis plus de 30 ans.

Depuis l’entrée en vigueur des sanctions le 9 janvier dernier, cet Etat eu Sahel en proie à la menace jihadiste, navigue entre inflation et pénurie. « Il faut reconnaître que les Maliens ont une capacité de résilience incroyable motivée en cela par le sens patriotique mis en avant par les militaires » souligne un confère. Mais, « il faut se demander jusqu’à quand, ils vont pouvoir tenir, parce que la situation est devenue difficile pour tout le monde. Il y a des hausses et des pénuries depuis quelques semaines dans le pays », ajoute-t-il. 

Plusieurs secteurs sont paralysés et le pays marche au ralenti. Les banques, l’agriculture, l’élevage et les commerces sont les secteurs les plus impactés par les sanctions. « Les banques sont asphyxiées par les sanctions de l’Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine). Les transactions ne peuvent plus se faire correctement, et dans un pays, quand le système financier est dérégulé, tout est paralysé », reconnaît, ce cadre, chargé de communication d’une grande banque installée à Bamako.

Une « colère grandissante » commence même à gagner Bamako et certaines villes du pays pour dénoncer la vie chère. Une marche est même prévue vendredi prochain dans le pays pour fustiger la « hausse des prix », selon une source locale.

Les fonctionnaires payés en liquide

Le paiement des salaires par virement bancaire est pour le moment « impossible » selon un fonctionnaire qui s’est confié à APA. Le pays vit de « la mobilisation interne des ressources », selon Moussa (nom d’emprunt) fonctionnaire malien. « Tous les agents de l’Etat sont payés en liquide par le bureau de comptabilité de leur service respectif à la fin du mois », indique-t-il.

« Évidemment, la conséquence est que les banques qui avaient prêté de l’argent à des fonctionnaires sont pénalisées parce qu’elles ne peuvent plus opérer des retenues à la source. Les sanctions financières de l’Uemoa ont sérieusement touché le système bancaire. Aujourd’hui le monde est interconnecté », indique ce fonctionnaire.

La tension monte à Bamako et les prix s’envolent. A un mois de la fête musulmane du sacrifice (l’Aïd el-Kébir), les prix des ovins se sont envolés à cause de l’embargo et surtout de l’insécurité dans la région du Sahel. « Le prix des moutons a doublé au Mali en un an. Tout est devenu subitement cher à cause de la guerre et de l’embargo », explique Moustapha, qui opère au Grand marché de Bamako.

Le commerce du mouton est en péril au Mali surtout si les frontières restent fermées au-delà du sommet du 3 juillet. « Beaucoup d’éleveurs maliens sont inquiets. Le Mali ravitaille beaucoup de pays de la sous-région durant la fête de Tabaski. Actuellement, si les sanctions ne sont pas levées, les moutons maliens ne sortiront pas. Il n’y aura pas de dérogation. Pour le secteur de l’élevage, ce serait un coup terrible, puisque c’est plusieurs milliards chaque année » indique un interlocuteur.

Face à « l’orgueil » de la communauté internationale et « l’arrogance » des militaires, le peuple malien est en train de « mourir », selon l’Imam Mahmoud Dicko, personnalité incontournable du paysage politique malien. Le charismatique prêcheur, appelle les autorités de la transition et les chefs d’Etat ouest-africains à trouver un terrain d’entente pour mettre fin à l’embargo.

Dans ce contexte de crise, le prochain sommet du 3 juillet s’annonce crucial pour le Mali et la Cedeao, dont certains des chefs d’Etat adoptent des positions divergentes sur le dossier malien. 

Pour tenter de rapprocher les positions, le président en exercice de la Cedeao, Nana Akufo Addo, le président sénégalais Macky Sall et le médiateur de la Cedeao dans le dossier malien, Goodluck Jonathan, sont attendus à Bamako dans les prochains jours. Cette visite a pour mission de rechercher un consensus sur la durée de la transition, pomme de discorde, entre la junte au pouvoir et les chefs d’Etat ouest-africains.

 

Juntes ouest africaines: aucune décision du Sommet de la Cedeao

Les Chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) n’ont pris aucune décision sur le maintien ou l’assouplissement des sanctions contre les militaires putschistes au Burkina Faso, en République de Guinée et au Mali.Réunis en réunion extraordinaire ce samedi 4 juin 2022 à Accra, au Ghana, les dirigeants ouest africains ont décidé de reporter leurs décisions sur les sanctions contre les juntes burkinabé, guinéenne et malienne au 3 juillet prochain. Aucun consensus ne s’est dégagé à l’issue de la rencontre.

Il y avait deux blocs. D’un côté, les pays favorables au durcissement des sanctions contre la junte malienne et de l’autre ceux qui sont pour leur allègement.

Le 9 janvier dernier, la Cedeao avait infligé de lourdes sanctions à Bamako dont la fermeture des frontières avec ce pays d’Afrique de l’Ouest dans l’espoir de mettre fin au projet des militaires de gouverner cinq années de plus.

La hausse du prix du carburant risque-t-elle d’embraser la Guinée ?

Un jeune a été tué par balle, mercredi 1er juin, lors de protestations contre l’augmentation des prix à la pompe.Thierno Mamadou Diallo, 19 ans, a reçu une balle dans la tête alors qu’il circulait dans le quartier de Hamdallaye, dans la banlieue de Conakry. Selon ses proches, il est mort après que les forces de l’ordre ont commencé à réagir aux jets de pierre de jeunes qui manifestaient contre la hausse du prix de l’essence, annoncée cette semaine par le gouvernement.

Depuis le 1er juin, les prix de l’essence et du gasoil sont passés de 10.000 à 12.000 francs guinéens le litre, soit l’équivalent de 700 à près de 850 FCFA. Une augmentation de 20% qui n’a pas laissé sans réaction de nombreux Guinéens en dépit de l’interdiction de manifester sur la voie publique imposée par les autorités militaires pendant les trois ans censés précéder un retour des civils au pouvoir.

Ainsi, au passage d’un convoi de policiers et de gendarmes, des jeunes « ont commencé à jeter des cailloux sur les agents de l’ordre. Dans la confusion, mon frère a pris une balle dans la tête », a dit Halimatou Diallo, la sœur de Thierno Mamadou Diallo. Elle précise que son frère était étranger à la manifestation. Il était, selon elle, sorti pour faire une course et « c’est sur le chemin de retour qu’il a pris une balle ».

« J’ai appris avec amertume le décès d’un jeune du nom de Thierno, âgé de 19 ans, mort dans des circonstances non encore élucidées », a indiqué à la presse le procureur général, Alphonse Charles Wright, notant avoir donné des instructions pour déterminer la cause du décès. « On ne connaît pas encore les circonstances dans lesquelles cela est arrivé, nous allons ouvrir une enquête », a affirmé de son côté, à l’AFP, le porte-parole de la police, le lieutenant Mory Kaba.

L’impunité, une tradition en Guinée ?

Dirigée depuis le 5 septembre 2021 par une junte militaire, la Guinée enregistre ainsi son premier mort lié à une manifestation depuis le début de la transition. Ce drame est une tâche noire sur la gestion des nouvelles autorités même si le pays a connu des tragédies similaires dans le passé. Dans un entretien avec APA, Fabien Offner, chercheur à Amnesty International et spécialiste de la Guinée, a souligné que la lutte contre l’impunité et l’usage excessif de la force lors des manifestations étaient des questions encore « inchangées » dans ce pays d’Afrique de l’ouest.

Avant le renversement du président Alpha Condé, son régime a été notamment marqué par la répression des manifestations contre son troisième mandat. Des dizaines de civils avaient été tués à l’époque, selon les organisations de défense des droits humains qui ont à plusieurs reprises dénoncé l’usage excessif de la force et l’impunité de la police et de la gendarmerie. La justice guinéenne poursuit aujourd’hui Alpha Condé ainsi que vingt-sept anciens hauts responsables du pouvoir pour « assassinats ».

Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), qui a combattu l’ex-président, a estimé pour sa part que « la répression sanglante » des manifestations de mercredi tranchait avec le discours initial du colonel Mamady Doumbouya, le chef de la junte qui « s’était engagé à ne pas commettre les mêmes (tueries) que ses prédécesseurs ».

Des formations de l’opposition comme l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo et l’Union des forces républicaines (UFR) de Sidya Touré ont dénoncé également une violation des lois nationales dans la mesure d’interdiction de manifester par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), le nom de la junte guinéenne.

Condamnations, sommet Cedeao

En outre, le Bureau des droits de l’homme des Nations unies a exigé des autorités de la transition la levée de ces mesures non « conformes aux principes de nécessité et de proportionnalité ». « Nous notons que cette décision intervient à un moment où les acteurs politiques et la société civile du pays ont exprimé leur mécontentement après l’annonce des autorités militaires sur la période de transition en cours, qui durerait 36 mois », a noté Seif Magango, porte-parole dudit bureau onusien.

Le Conseil national de transition (CNT), l’organe législatif mis en place par la junte, a fixé à trois ans la durée de la transition avant le retour des civils au pouvoir. Cette décision du CNT, qui fait office de parlement de transition, doit être validée par le colonel Doumbouya à une date non précisée.

Toutefois, le chef militaire, ancien bras droit d’Alpha Condé, a affirmé qu’il ne serait « ni candidat à une élection, ni proche d’un parti politique ». Cependant, il dit tenir à la stabilité du pays « pour mener à bien le chronogramme de la transition et de la politique de refondation enclenchés depuis le 5 septembre 2021 ». Et cet objectif est pour lui inconciliable avec la tenue de manifestations dans le pays.

En revanche, plusieurs acteurs de la vie sociopolitique guinéenne ne l’entendent pas de cette oreille. C’est une situation qui laisse présager des lendemains de tensions alors que doit s’ouvrir samedi 4 juin à Accra, au Ghana, le sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao. Ces dirigeants vont discuter de l’avenir du Mali, de la Guinée et du Burkina Faso, trois pays de la région sous sanctions après que les pouvoirs en place ont été renversés ces derniers mois par des juntes militaires.

Mali-Cédéao : l’heure du dégel a-t-elle sonné ?

Un Sommet extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) est convoqué ce week-end au Ghana.Samedi 4 juin, les dirigeants ouest-africains se réunissent à Accra pour discuter de la situation politique au Mali, en Guinée et au Burkina. Trois pays sous sanctions de la communauté internationale depuis que des militaires y ont pris le pouvoir en 2020, 2021 et 2022.

Cette rencontre fait suite à plusieurs autres qui n’ont pas, à ce jour, permis de dépasser les malentendus entre les différentes juntes et l’organisation régionale. Une attention particulière sera accordée au cas malien.

Dans ce pays, les militaires ont commis un coup d’Etat en août 2020, renversé le gouvernement de transition neuf mois plus tard et se sont mis à dos la communauté internationale en se montrant peu pressés de retourner dans les casernes.

Initialement favorable à une transmission du pouvoir aux civils au plus tard le 27 février 2022, les autorités de transition ont revu leurs plans en proposant un organigramme étalé sur 5 ans. Elles s’appuient sur la nécessité de réformes institutionnelles et l’impératif de restaurer la sécurité fragilisée par l’activité de groupes jihadistes. Cette décision unilatérale a obligé la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à prendre des mesures contraignantes.

Le 9 janvier dernier, elle a prononcé des sanctions économiques et financières contre le Mali. Un embargo vivement dénoncé par Bamako qui y voit la main d’un « Etat extrarégional ». Allusion faite à la France avec laquelle les autorités de transition sont en conflit suite à la décision d’Emmanuel Macron de réarticuler l’opération Barkhane ayant pris le relais de Serval en 2014 au Mali.

L’isolement de ce pays dépourvu de façade maritime, censé s’inscrire dans un court délai, s’est éternisé. Du coup, cette nation a été plongée dans une situation économique difficile ouvrant la perspective à des pourparlers qui devaient aboutir le 25 mars à une issue heureuse.

A cet effet, le président de la transition, le Colonel Assimi Goïta, a été invité par la Commission de la Cédéao à prendre part au sommet extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat.

La veille de cette rencontre, Macky Sall, président en exercice de l’Union Africaine (UA), faisait part de son entretien téléphonique avec le Colonel Assimi Goïta et se déclarait favorable à une « solution négociée ».

Attendu dans la capitale ghanéenne, l’officier qui préside aux destinées du Mali depuis le deuxième coup d’Etat du 24 mai a proposé à ses « pairs » de se joindre à eux par visioconférence. Un format qui n’a pas convenu à l’instance suprême de la Cédéao.

Celle-ci s’est aussi opposée à ce qu’Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères, conduise la délégation de son pays.

Ces faits ont douché les espoirs d’un retour à la normale. A l’issue de leur huis clos, les chefs d’Etat ont maintenu les sanctions contre le Mali. Retour à la case départ. Pour autant, le fil du dialogue n’a jamais été rompu.

Après l’échec de la médiation d’Alger, les autorités maliennes se sont adressées à Lomé pour une mission de facilitation portant sur la durée de la transition vue comme la pomme de discorde entre Bamako et la Cédéao.

Le Mali s’accroche à 24 mois alors que l’organisation régionale exige une transition allant de 16 à 18 mois. Cette mission a-t-elle porté ses fruits ? Tout indique que des points de convergence ont été trouvés entre les deux parties et l’on pourrait se diriger ce samedi vers au moins une levée partielle des sanctions.

Alioune Tine n’espère pas moins. Contacté par APA, l’expert indépendant des Nations Unies pour le Mali révèle qu’ « il y a eu des négociations qui ont permis de ramener la durée à 24 mois ».

Dans un entretien avec Jeune Afrique, Macky Sall met en avant les souffrances du peuple malien pour justifier un « accord sur une échéance comprise entre 16 et 24 mois ».

Est-ce dans cet esprit qu’un sommet extraordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a été convoqué le même jour à Accra ?

C’est une probabilité même si dans le communiqué annonçant la session extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat de l’Uemoa, il est juste mentionné qu’ « elle sera consacrée à la situation socio-politique dans l’espace communautaire et aux questions relatives aux institutions de l’Union ».

Mali : l’Uemoa en sommet extraordinaire à Accra, ce samedi

Le dossier malien sera probablement au cœur du sommet extraordinaire de l’Uemoa qui se tient ce samedi 4 juin à Accra (Ghana).Dans un communiqué parvenu à APA, l’Union économique monétaire ouest-africaine a annoncé la « tenue d’une session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement », ce samedi 4 juin à Accra, la capitale ghanéenne. L’organisation précise que la « session sera consacrée, notamment, à la situation sociopolitique dans l’espace. »

Cette rencontre interviendra à la suite de la session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao sur la situation au Burkina Faso, en Guinée et au Mali, prévue le même jour à Accra, souligne l’organisme monétaire.

La concomitance des deux sommets peut être un bon signe pour le Mali. En effet, l’Uemoa, dans la foulée des sanctions politiques de la Cedeao portant notamment sur la fermeture des frontières terrestres et aériennes, avait prononcé, pour sa part, des sanctions financières contre Bamako.

Parmi ces mesures, il y avait « le gel des avoirs du Mali à la banque centrale commune aux huit États membres, celui des entreprises publiques et des organismes parapublics maliens ainsi que la suspension du pays de toute assistance financière des institutions internationales ».

La tenue de ces deux sommets pourrait sonner la décrispation entre ces deux organisations régionales et les autorités de la transition malienne. La junte est prête à accepter un calendrier de transition de vingt-quatre mois avant la tenue des prochaines élections qui devraient permettre le retour des civils au pouvoir.

Si la Cedeao qui proposait seize mois de transition, sans compter les deux ans écoulés, acceptait cette proposition, elle pourrait prononcer la levée de l’embargo. Dans ce sillage, l’Uemoa pourrait aussi desserrer l’étau en levant les sanctions financières sur le Mali.

La médiation pilotée par le président togolais Faure Gnassingbé et la dernière sortie de Macky Sall, le président sénégalais et président en exercice de l’Union africaine (UA), peuvent inciter à l’optimisme.

Dans une  récente sortie médiatique, le dirigeant sénégalais a laissé entendre qu’un accord était envisageable. « Les putschistes sont au pouvoir depuis vingt mois. Nous acceptons de leur laisser 16 mois de plus. La junte, elle a parlé de rester encore vingt-quatre mois, j’estime que, en prenant surtout en considération les souffrances du peuple malien, nous pouvons nous mettre d’accord sur une échéance qui serait comprise entre seize et vingt-quatre mois », avait indiqué Macky Sall.

Adama Barrow à Malabo : un voyage plus complexe qu’il n’y paraît ?

Au-delà du double sommet de l’Union Africaine (UA) dans la capitale équato-guinéenne, le président gambien a certainement dû évoquer le sort de Yahya Jammeh qui doit répondre devant la justice de son pays.Défait dans les urnes en 2016, après deux décennies de règne sans partage, Yahya Jammeh a trouvé refuge en Guinée équatoriale avec la bénédiction de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo au pouvoir depuis 1979.

Il y a moins d’une semaine, le gouvernement gambien s’est dit favorable à l’ouverture d’un procès de 70 personnes dont l’ancien chef de l’Etat Yahya Jammeh conformément aux recommandations de la Commission vérité, réconciliation et réparations.

À Malabo, Adama Barrow a participé aux sommets de l’Union Africaine (UA) consacrés aux crises humanitaires et aux changements anticonstitutionnels de gouvernements sur le continent. Selon certains observateurs des relations entre les deux Etats, l’histoire ne s’arrête pas là. Car Yahya Jammeh a des comptes à rendre.

Le séjour de l’actuel homme fort de Banjul dans un pays accueillant son prédécesseur est donc perçu comme la première étape d’un processus de rétablissement des liens entre la Gambie et la Guinée équatoriale. Un préalable à une éventuelle extradition de l’ex-dictateur.

En effet, plusieurs accords bilatéraux ont été signés par les deux gouvernements en marge des activités de l’organisation panafricaine et en présence d’Adama Barrow et de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.

Une preuve que l’axe Banjul – Malabo se reconstitue, le président équato-guinéen a engagé son gouvernement à acheter à la Gambie de l’arachide, sa principale culture de rente lors des prochaines campagnes de commercialisation.

Dans ce contexte, les spéculations vont bon train. L’une d’elles consiste à dire que Yahya Jammeh, installé à Mongomo, le village natal du président équato-guinéen à la frontière du Gabon, aurait vu Adama Barrow.

Ce n’est pas la première fois que la rumeur d’un tête-à-tête entre Jammeh et Barrow se propage. En septembre 2017, Demba Ali Jawo, le ministre de l’Information de l’époque, a confirmé la tenue d’une rencontre entre Barrow et Obiang à l’occasion de l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York (Etats-Unis), sans écarter l’idée selon laquelle Jammeh en était le sujet principal.

« Nous savons que la Guinée équatoriale a un invité gambien. La discussion a peut-être porté sur lui, mais je ne peux pas le confirmer car il s’agissait d’une réunion à huis clos », avait confié M. Jawo aux journalistes.

Mais le fait qu’elle se soit tenue quelques jours seulement après la publication, par le gouvernement gambien, d’un livre blanc dans lequel la Commission vérité, réconciliation et réparations demande l’engagement de poursuites contre Yahya Jammeh et toutes les autres personnes impliquées dans des actes de torture et des crimes suscite moult interrogations dans l’opinion publique. 

Pour nombre de Gambiens, Adama Barrow devrait prendre ses distances avec son prédécesseur au moment où la justice transitionnelle s’est mise en branle.

Af’Sud : un opposant veut délocaliser le siège du parlement

Julius Malema soutient que ce déménagement permettra de réduire les dépenses de l’institution parlementaire.Le leader du parti d’opposition, les Combattants pour la liberté économique (EFF), Julius Malema, a annoncé ce mardi un projet de loi sur la délocalisation du Parlement sud-africain qui, s’il est adopté, verra le Parlement déménager du Cap à Pretoria, la capitale administrative située au centre du pays.

Les partis politiques et institutions intéressés sont invités à soumettre des observations écrites sur le contenu du projet de loi envoyé au président de l’Assemblée nationale dans les 30 jours suivant la publication de l’avis.

Expliquant sa requête dans un mémorandum publié dans le journal officiel, M. Malema a déclaré que l’emplacement actuel du Parlement crée plusieurs problèmes aux législateurs, aux politiciens et à la société au sens large souhaitant participer à ses fonctions législatives et de contrôle.

« Le Parlement est situé dans une zone inaccessible pour la majorité des provinces, obligeant les députés à passer beaucoup de temps pour s’y rendre », a-t-il fait valoir.

Selon Julius Malema, la participation aux travaux parlementaires est limitée aux individus et aux institutions disposant de ressources financières, excluant ainsi ceux qui ne pouvaient pas se rendre au Cap.

« Par conséquent, le parlement et le gouvernement dépensent beaucoup d’argent pour le voyage et le logement des députés, de l’exécutif, du gouvernement et des fonctionnaires de l’État afin de maintenir les accords coloniaux qui séparent la capitale administrative (Pretoria) et la capitale législative (Le Cap) dans deux villes choisies par des colonisateurs racistes qui ont exclu la majorité des Africains et le font encore aujourd’hui », a affirmé le leader de l’EFF.

Assemblée nationale ivoirienne : Bictogo candidat à la présidence

Le secrétaire exécutif du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) souhaite présider l’Assemblée nationale.Adama Bictogo s’est officiellement lancé dans la course à la présidence de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. Il a déposé officiellement sa candidature, ce mardi, auprès de la doyenne d’âge de l’institution, sous une forte mobilisation des députés du Groupe parlementaire du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir). Peu avant, il a été reçu par les députés de son parti dans la salle de la rotonde de l’Assemblée nationale dans une ambiance conviviale.

Le député Basile Fregbo a félicité le président du RHDP, le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, qui « est à l’écoute » des parlementaires du parti au pouvoir, lançant un appel à l’ensemble des députés à soutenir la candidature de M. Bictogo.

Mathématiquement, dira-t-il, « le RHDP peut gagner l’élection (du président de l’Assemblée nationale), mais nous appelons à un plébiscite » de tous les bords politiques composant l’institution.

« Je voudrais que mon élection obéisse au principe de la Côte d’Ivoire rassemblée, la Côte d’Ivoire solidaire parce que ce qui nous unit, dans l’Assemblée, mais dans notre mission politique, c’est la Côte d’Ivoire, notre mère patrie », a déclaré M. Adama Bictogo face à la presse.

Il a en outre souhaité que sa candidature soit « perçue comme la candidature de consensus, de tous, du rassemblement autour d’un idéal porté par le président de notre parti, Alassane Ouattara, la Côte d’Ivoire solidaire ».

Adama Bictogo a été désigné, hier lundi, comme par sa formation politique à l’élection du président de l’Assemblée nationale ivoirienne, à l’issue d’une réunion des parlementaires du RHDP, au siège du parti.

L’élection est prévue le 7 juin. Elle intervient après le décès d’Amadou Soumahoro le 7 mai 2022 des suites d’une longue maladie. Il a été inhumé le 13 mai 2022 à Séguéla (Nord), dans l’intimité familiale.

Elu le 7 mars 2019 à la tête de l’hémicycle après la démission de Guillaume Soro, Amadou Soumahoro a été réélu en 2021. Pendant sa convalescence, son intérim était assuré par Adama Bictogo.

Afrique du Sud : plaidoyer pour une réunification avec l’Eswatini et le Lesotho

Un leader de l’opposition sud-africaine a relancé le débat sur la question controversée de la cooptation de l’Eswatini et du Lesotho en tant que provinces de leur voisin.Ces deux pays indépendants constituent des enclaves au sein du territoire sud-africain. Néanmoins, ils dépendent principalement du géant continental dans le cadre de la fourniture de biens et services économiques. Considérant cette situation, le leader de l’ActionSA, Herman Mashaba, a demandé mardi leur incorporation au bénéfice de leurs populations. Ils deviendraient ainsi les dixième et onzième provinces sud-africaines, selon l’ancien maire de Johannesburg.

 A travers le compte Twitter de microblogage, M. Mashaba a appelé les dirigeants du Lesotho et de l’Eswatini à ravaler leur fierté et accepter la proposition de devenir des provinces de l’Afrique du Sud pour « l’intérêt de leurs citoyens ». « Je sais que ce sont des nations historiques, mais peuvent-elles soutenir économiquement leur indépendance géographique actuelle ? », a-t-il poursuivi.

 Outre le fait que les deux pays soient complètement entourés par l’Afrique du Sud, un pourcentage non négligeable de leurs citoyens travaille aussi dans le pays de Nelson Mandela. Ils sont principalement employés dans les mines ou les exploitations agricoles. Pour M. Mashaba, les « dirigeants égoïstes » ne doivent pas freiner le développement des deux pays en les rendant durablement dépendants de l’Afrique du Sud.

 Ce n’est pas la première fois que la question de faire du Lesotho une province sud-africaine est évoquée dans l’espace public. En janvier 2020, l’ancien ministre des Finances Tito Mboweni avait soulevé le débat après avoir demandé la suppression de la frontière entre l’Afrique du Sud et le Lesotho. Il est revenu par la suite sur ses propos.

Côte d’Ivoire : Charles Blé Goudé reçoit son passeport à la Haye

L’ancien ministre Charles Blé Goudé, co-accusé de Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale (CPI), a reçu lundi à la Haye son passeport ordinaire, plus d’un an après son acquittement.Charles Blé Goudé a reçu son passeport des mains de l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire aux Pays-Bas, M. Hamza Sallah, en présence de Issiaka Konaté, le consul général de la Côte d’Ivoire en France.

Il a été acquitté de même que son mentor, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, en mars 2021, par la CPI des charges de crimes contre l’humanité perpétrés lors la crise post-électorale de 2010 – 2011, qui avait fait plus de 3.000 morts.

Laurent Gbagbo qui avait reçu en premier son passeport, avait devancé celui que l’on surnommait dans la galaxie Gbabgo, « le Général de la rue ».

Toutefois, Charles Blé Goudé devra se départir de la justice ivoirienne qui l’avait condamné en décembre 2019 à 20 ans de prison, pour actes de torture, homicides volontaires et viol.

Laurent Gbagbo avait été aussi condamné à 20 ans de réclusion criminelle, dans l’affaire de « braquage de la BCEAO ». Avec son passeport, Charles Blé Goudé pourrait regagner son pays en dépit de cette condamnation.

Sahel : les drones peuvent-ils mettre fin au jihadisme ?

Le drone armé est devenu la nouvelle convoitise pour traquer les jihadistes au Sahel.Les 20 et 21 mai, un Iliouchine IL-76, immatriculé UR-FSE affrété par une compagnie ukrainienne a atterri à l’aéroport international de Niamey. Ce gros porteur avait à son bord un chargement bien particulier destiné au Niger.

Depuis novembre 2021, le président Mohamed Bazoum, arrivé au pouvoir sept mois plut tôt au pouvoir, a décidé de doter son armée de drones Bayraktar TB2 avant d’effectuer une visite de terrain à la firme Baykar au mois de mars 2022. Le Niger devient à cet effet, l’un des rares pays africains à accéder à cette nouvelle arme.

« Un système de drone armé se compose d’une console de contrôle au sol et d’un ou plusieurs appareils sans pilote (dits Unmaned Aerial vehicle – UAVs) équipés d’armes, le plus souvent de type missile ou bombe », décrit la chercheure Solène Jomier dans sa note d’analyse intitulée : « Le Marché international des drones armés : des ventes bourgeonnantes dominées par l’offre américaine », réalisée en novembre 2021 pour le Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (GRIP), basé à Bruxelles.

Destiné à « démocratiser les frappes aériennes à moindre coût », comme l’explique à Apa le fabricant d’armes, Serigne Mactar Bâ, le drone armé est néanmoins une denrée rare. « Sur 193 pays reconnus à l’Onu, environ une vingtaine, 26, selon l’observatoire « Drone Wars », possèdent un ou plusieurs drones armés », précise Solène Jomier, dans une interview avec Apa.

Dominé par les Etats-Unis, le marché des drones s’est ouvert ces dernières années aux chinois suivis des turcs qui se sont lancés dans ce créneau en ciblant une clientèle moins fortunée dont des pays africains. « L’intérêt de certains pays africains pour les drones Bayraktar TB2, c’est qu’ils sont beaucoup moins chers que les drones Reapers américains, beaucoup plus faciles à manier et ont besoin d’une infrastructure logistique moindre », argumente Wassim Nasr, journaliste à France24 et spécialiste des mouvements jihadistes.

Selon le journaliste Jean Dominique Merchet, spécialiste des questions militaires, « un lot de 16 Repears (du constructeur américain General Atomics) avec tous leurs équipements et la formation des personnels, coûterait 1,5 milliards de dollars, soit 1,5 milliards d’euros. Soit, 72 millions d’euros par appareil ».

Le Niger qui est devenu le 14e pays acquéreur de ce système turc, n’a pas communiqué sur les conditions d’achat du lot de 6 appareils reçus de Baykar mais on sait qu’en 2019, l’Ukraine a acheté six systèmes Bayraktar TB2 à 69 millions de dollars. Donc, accessibles pour des pays au portefeuille modeste et faisant face à des défis sécuritaires importants.

Depuis quelques années, cet Etat sahélien est en guerre contre des jihadistes affiliés à l’Etat islamique ou à Al Qaïda qui opèrent dans la partie sud de son territoire. Cette crise sécuritaire qui s’enlise, avec ses victimes militaires et civiles, met le président Mohamed Bazoum et son gouvernement dans une position de recherche de solutions pour inverser durablement la tendance.

A lire aussi : Sécurité : le Niger s’arme en Turquie

C’est dans cette logique que s’inscrit l’acquisition de drones armés qui ont la particularité d’être plus discrets que les avions de chasse en sus de leur capacité d’être mobilisés rapidement sur de longues périodes en préservant la vie de troupes au sol ou celle du pilote. Ces caractéristiques ont permis à ces nouveaux types d’armement de faire leur preuve dans beaucoup de combats récents. « C’est le cas en Ukraine, entre les ukrainiens et les russes. En Libye, le recours à ce même type de drones a permis au gouvernement de l’Ouest de contrer l’offensive du maréchal Khalifa Haftar pour prendre Tripoli », rappelle Wassim Nasr.

Dans la lutte contre les groupes jihadistes, les pays sahéliens comme le Niger peuvent-ils espérer le même résultat ? Wassim Nasr pense que les efforts visant à s’équiper en drones pour les armées locales, est un pas vers l’indépendance tactique. Cependant, il reste dubitatif quant à l’efficacité du Bakratar TB2 contre les groupes insurrectionnels de type jihadiste même s’il estime qu’ils peuvent être efficaces pour « cibler des colonnes ou déplacements de jihadistes en motos ».

Héni Nsaibia invite à moins d’engouement autour de ces aéronefs sans pilotes. « L’arrivée récente des drones et leur utilisation émergente par les forces locales dans la région du Sahel suscitent beaucoup d’attentes et de nombreuses personnes pensent qu’en acquérant ces moyens, forces de leurs pays pourront surveiller, détecter et détruire les ‘terroristes’ à tout moment et à tout lieu », tempère ce chercheur sénior à l’ONG Armed Conflict Location and Event Data Project (ACLED). « Ce qui est plus important pour un drone, c’est de savoir où l’envoyer. C’est l’équivalent d’une lampe torche, armée ou pas, qui éclaire une cible précise », schématise l’auteur de l’ouvrage : « Etat islamique : le fait accompli ».

Ce préalable est important pour réduire le risque de bavures auquel s’expose ses utilisateurs. C’est d’autant plus nécessaire que des puissances militaires, malgré les nombreux succès enregistrés sur le terrain, n’ont pas toujours été exempts de reproche dans l’utilisation des drones contre des cibles présumées jihadistes au Sahel.

A titre illustratif, le 3 janvier 2021, la force française Barkhane, présente au Sahel depuis 2014, a mené une opération au village de Bounti, dans le centre du Mali, tuant 21 personnes qui assistaient à un mariage. Pour l’État-major des armées françaises, les individus neutralisés appartiennent à un groupe jihadiste. Une thèse affaiblie par l’enquête de la Division des droits de l’homme de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma) qui n’a identifié que trois jihadistes appartenant à la Katiba Serma (JNIM) sur les 21 victimes. Dans cette opération, les renseignements ont été collectés par un drone Reaper MQ-9 alors que les frappes ont été l’œuvre de Mirages 2000.

Wassim Nasr cite l’exemple d’une frappe menée par les américains dans la foulée de leur retrait de l’Afghanistan en août 2021. Un individu supposé appartenir à l’Etat islamique, soupçonné de préparer un attentat a été ciblé par une frappe de drone qui a tué au passage des civils dont un enfant.

Ces épisodes mettent en évidence ce qu’Agnès Callamard relevait dans son rapport sur « l’utilisation de drones pour les drones armés pour des assassinats ciblés ». Selon Solène Jomier, ledit rapport « pointait du doigt les lacunes majeures des Etats en matière d’identification des cibles des frappes, ce qui peut conduire à une multiplication des risques d’erreurs et d’exécutions arbitraires. À cela s’ajoute « l’opacité autour des frappes de drone ». « Beaucoup ne sont pas revendiquées ouvertement par les Etats les conduisant, ce qui complique l’enquête, l’examen des responsabilités, l’imputabilité des personnes commettant des exactions et limite d’accès pour les victimes et leurs familles », soulève la chargée de recherche au GRIP.

Souvent au banc des accusés en termes d’exactions contre les civils, les armées africaines pourront-elles relever le défi de la transparence que nécessite l’usage des drones pour des résultats efficaces sur le terrain ? Rien n’est sûr.

Quoi qu’il en soit, Héni Nsaibia recommande de ne pas se fier « aux solutions-miracles pour mettre fin aux conflits qui durent depuis une décennie ». Le chercheur sénior à ACLED est plutôt favorable à une introspection sérieuse « impliquant une combinaison d’outils comprenant des opérations de contre-insurrection, des programmes de démobilisation et d’amnistie, le dialogue et le rétablissement du contrat social avec les populations ».

Que cherchait Olaf Scholz au Sénégal, au Niger et en Afrique du Sud ?

Le chancelier allemand a bouclé mercredi 25 mai à Pretoria, la capitale sud-africaine, une tournée africaine entamée depuis dimanche en vue de promouvoir les investissements et la coopération sur le continent.Pour son premier déplacement en Afrique, le successeur d’Angela Merkel a passé quatre jours. Mais Olaf Scholz n’était pas en villégiature quand il s’est successivement rendu au Sénégal, au Niger et en Afrique du Sud. A l’image des dirigeants occidentaux, chinois ou turcs, il veut lui-aussi renforcer l’influence de son pays sur le continent.

En poste depuis six mois, le chancelier a jeté son dévolu sur les deux premiers pays dont les modèles démocratiques sont montrés en exemple dans une région ouest-africaine qui s’est illustrée ces derniers mois par de nombreux coups d’Etat.

Le Sénégal assure actuellement la présidence de l’Union africaine (UA) et est un nouveau pays partenaire du G7. Pour sa part, le Niger constitue un partenaire militaire et un État clé pour la politique de l’Union européenne (UE) en Afrique. Ainsi, avec Macky Sall et Mohamed Bazoum, Olaf Scholz a surtout parlé de sécurité et d’hydrocarbures, dans un contexte de crise mondiale exacerbée par la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

A Dakar, le terrain était déjà balisé par la visite, il y a trois mois, du président Frank-Walter Steinmeier. Le pouvoir politique en Allemagne est détenu par le chancelier. Dimanche, ce dernier a levé ainsi devant le président Macky Sall le voile sur les partenariats que Berlin souhaite nouer avec Dakar.

« L’Allemagne veut renforcer sa coopération avec le Sénégal notamment sur la question liée à l’exploitation du gaz », a dit le chef du gouvernement allemand dont le pays dépend fortement du gaz russe, premier fournisseur mondial. Avec la guerre russo-ukrainienne, son apprivoisement est donc perturbé, surtout dans les pays de l’Union européenne (UE) qui cherchent par tous les moyens des alternatives.

Le gaz sénégalais et l’Allemagne

C’est tout naturellement qu’ils se sont tournés vers le Sénégal. Ce pays ouest-africain, qui a découvert de grandes quantités de gaz offshore, va entrer dans la phase d’exploitation à partir de 2023. « Nous avons entamé les échanges et on va poursuivre nos efforts au niveau des experts parce que c’est notre souhait d’obtenir des progrès », a indiqué Olaf Scholz, qui a fait réagir également son hôte sénégalais sur le retour de la guerre en Europe.

Dans cet élan, Macky Sall a rappelé « les positions de principe du Sénégal contre l’invasion d’un pays par un autre » et son appel à « la désescalade et à la cessation des hostilités pour une solution négociée de la crise » russo-ukrainienne. Celle-ci entre dans son quatrième mois avec son lot de conséquences sur l’inflation mondiale.

« En outre, en tant que président en exercice de l’Union africaine, j’ai exprimé au chancelier Scholz notre préoccupation quant à l’impact de la guerre sur nos pays notamment la flambée généralisée des prix et les pénuries qui sont constatées », a-t-il ajouté avant de le remercier pour son invitation au Sommet du G7 qui se tiendra en Allemagne du 26 au 28 juin prochain.

Après Dakar, Olaf Scholz a fait cap sur Tahoua, au Niger, pour rendre visite aux soldats allemands de la mission Gazelle. L’armée allemande a construit et équipé un centre à Tillia, dans ladite région, pour former les forces spéciales nigériennes. Cette mission de  formation doit prendre fin en décembre prochain, mais à la demande expresse du Niger, le Parlement allemand a accepté de la prolonger dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Sahel.

« Le Niger est un pays qui compte pour nous les Allemands », a déclaré le chancelier. Dans l’Azawak nigérien et en plein désert, il a tenu à constater de visu le succès de cette coopération militaire, non loin de la frontière malienne.

La guerre au Sahel et en Ukraine

Par ailleurs, Olaf Scholz a souligné face au président nigérien Mohamed Bazoum que son pays continuera à fournir sa contribution à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) même si, a-t-il précisé, « la situation ne s’améliorera pas avec la présence de mercenaires russes ».

Comme au Sénégal, la question de la guerre en Ukraine a été aussi au cœur de la visite d’Olaf Scholz en Afrique du Sud, mardi 24 mai. Le chancelier voulait comprendre la position sud-africaine qui s’était abstenue de voter pour condamner l’invasion russe devant les Nations unies. A l’inverse, Berlin livre des armes à l’Ukraine qui est victime d’une « guerre brutale imposée » par la Russie, explique l’Allemand.

Face à la presse, le président Cyril Ramaphosa a voulu être prudent dans son vocabulaire, sachant que son pays partage avec la Russie les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), le groupe des grandes puissances émergentes actuelles. « J’ai indiqué qu’en tant qu’Afrique du Sud, nous voudrions que le conflit entre les deux pays prenne fin et que nous appelions à la cessation des hostilités, ce qui doit se faire par la négociation et le dialogue », a dit Cyril Ramaphosa.

Cependant, le chancelier ne lui tient pas rigueur de cette position malgré que l’Allemagne soit le deuxième partenaire commercial du pays. Berlin a conclu, en effet, avec Pretoria des accords de coopération dans le domaine des énergies vertes pour réduire la dépendance en charbon du pays le plus industrialisé d’Afrique.

« Ce partenariat historique soutiendra notre transition juste vers une économie à faible émission de carbone et une société résiliente au changement climatique d’une manière qui ne laisse personne de côté », s’est réjoui le président Ramaphosa, qui annonce en outre des une coopération avec l’Allemagne en matière d’industrialisation, de développement des infrastructures et de création d’emplois.

Af’Sud : l’Allemagne va soutenir la relance économique

L’Allemagne va soutenir les efforts de l’Afrique du Sud en matière d’industrialisation, de développement des infrastructures et de création d’emplois, a déclaré le président Cyril Ramaphosa.Les objectifs économiques de la nation arc-en-ciel tels que définis dans son plan de reconstruction et de relance économique, ont reçu le soutien ferme de l’Allemagne.

S’adressant aux journalistes à l’issue de ses entretiens avec le Chancelier allemand Olaf Scholz à Pretoria mardi, M. Ramaphosa a déclaré que cet engagement avait été pris lors d’un tête-à-tête au cours duquel les deux dirigeants ont abordé un certain nombre de questions d’intérêt bilatéral et international.

Il s’agissait notamment des moyens de renforcer la coopération dans des domaines tels que l’énergie et les changements climatiques, le commerce et l’investissement, et les réponses aux demandes de vaccins et de Covid-19, a déclaré le président sud-africain.

Et d’ajouter que l’Allemagne a été un partenaire du développement depuis l’établissement de liens diplomatiques entre les deux pays, les deux nations ayant créé une commission binationale en 1996 pour coopérer dans divers domaines.

« Cette coopération a porté sur toute une série de domaines, notamment la bonne gouvernance et le renforcement de la démocratie, la prévention du VIH, les actions climatiques et l’énergie », a-t-il poursuivi.

M. Ramaphosa a par ailleurs indiqué que les deux dirigeants avaient également discuté des prochaines étapes du partenariat pour une transition juste conclu entre l’Afrique du Sud, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l’Union européenne l’année dernière.

« Ce partenariat historique soutiendra notre transition juste vers une économie à faible émission de carbone et une société résiliente au changement climatique d’une manière qui ne laisse personne de côté » a-t-il précisé.

En outre, Ramaphosa et Scholz se sont longuement entretenus sur le soutien aux jeunes et leur intégration dans le monde du travail. « Nous avons beaucoup à apprendre du mode d’enseignement dual allemand et de la manière dont les entreprises allemandes intègrent la formation des jeunes dans l’environnement de travail », a-t-il expliqué.

A son tour, le Chancelier a déclaré que l’Allemagne travaillait avec l’Afrique du Sud dans le domaine de la coopération pour le développement des compétences.

M. Scholz a convenu avec M. Ramaphosa qu’il était nécessaire de faire beaucoup pour les jeunes, et « s’ils ont la possibilité de suivre une formation et une éducation ensemble, c’est un grand progrès ».

Sénégal : Ousmane Sonko et Cie obtiennent gain de cause

Le Conseil constitutionnel a donné raison à la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple, opposition) après que la Direction générale des élections (DGE) a rejeté sa liste à Dakar pour les élections législatives du 31 juillet prochain.YAW revient dans la course. Après l’invalidation de sa liste départementale à Dakar pour non respect de la parité, elle a déposé un recours auprès du Conseil constitutionnel. La décision des « sept Sages » était attendue depuis hier soir, mais ils n’ont communiqué que ce mardi 24 mai. Et c’est pour donner une réponse favorable à la doléance de la principale coalition de l’opposition incarnée par Ousmane Sonko, Khalifa Sall, Barthélémy Dias et Cie.

Le Conseil constitutionnel trouve « mal fondée » la décision du ministre chargé des élections de refuser au mandataire de Yewwi Askan Wi, Déthié Fall, la possibilité de procéder à la substitution de ses candidats. Pour se conformer à la loi sur la parité hommes et femmes, ce dernier avait sollicité le retrait de certaines personnes démissionnaires sur la liste du département de Dakar au scrutin majoritaire des prochaines élections législatives. Mais la DGE n’avait pas donné suite à cette demande avant de déclarer irrecevable la liste de YAW pour l’élection des députés à Dakar, une ville tombée dans l’escarcelle de cette coalition depuis les élections locales de janvier dernier.

M. Fall soutenait que l’accès à la commission de réception des dossiers de candidatures lui a été refusé. Il l’a ensuite fait constater par procès-verbal d’huissier du 11 mai 2022. Usant de son pouvoir d’interprétation, le Conseil estime que le mandataire aurait dû, en l’absence de toute disposition légale ou réglementaire contraire, être admis à procéder au retrait et au remplacement des deux candidats démissionnaires.

Par ailleurs, YAW n’a pas obtenu gain de cause dans toutes ses demandes. Le Conseil constitutionnel a rejeté en effet tous les recours relatifs à l’annulation des parrainages de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (unis pour un même espoir, pouvoir), qui avait déposé un nombre de parrains supérieur au maximum requis par la loi.

Problèmes de parité et de parrains

Ces derniers jours, le contexte politique est de plus en tendu entre les deux principales coalitions du pays, à savoir Benno Bokk Yakaar et Yewwi Askan Wi. Plusieurs irrégularités ont été signalées dans leurs listes déposées pour le scrutin législatif. Elles concernent notamment le non respect de la parité et le dépassement des parrainages requis. Selon plusieurs acteurs de la société civile, ces erreurs compromettent gravement la participation des deux coalitions à ces élections.

Cependant, Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Déthié Fall ont dénoncé hier soir le « traitement partial de la DGE sur les listes de Benno et YAW ». Face à la presse, ils notent que cet organe chargé d’organiser les élections n’a pas notifié à la coalition du pouvoir la non recevabilité de ses listes comme il l’a fait avec eux. Cette posture les a amenés à hausser le ton en menaçant de perturber l’organisation des élections.

Depuis Ziguinchor (sud) où il dirige la mairie de la ville, Ousmane Sonko a appelé à des manifestations avec une « mobilisation d’au moins 200.000 personnes » pour faire face à Macky Sall. « Si on décide de marcher sur le palais pour le déloger, on le fera. Il faut se battre contre Macky Sall pour le faire quitter. C’est le temps de l’action. Toutes les solutions sont envisageables », a-t-il dit dans une vidéo d’une quinzaine de minutes.

Toutefois, la décision du Conseil constitutionnel permettant à YAW de retravailler sa liste à Dakar pourrait faire baisser la tension en attendant l’étape de sa validation par la DGE. Néanmoins, le mandataire de BBY, Benoit Sambou, demande toujours l’invalidation de YAW. Face la presse, il déclare avoir relevé des irrégularités sur au moins quinze listes départementales de cette coalition concurrente.

Francophonie: le Maroc en faveur de la reconduction de Louise Mushikiwabo 

Le Maroc propose une candidature unique de l’actuelle secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, pour un nouveau mandat en vue de poursuivre les réformes engagées par l’Organisation, a affirmé, lundi, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita.Il s’agit d’une option claire et pragmatique de soumettre une candidature unique au prochain sommet des chefs d’Etat de l’organisation, prévu en Tunisie, en prenant en considération des circonstances particulières notamment les répercussions de la pandémie mais également la volonté de poursuivre les réformes engagées par la Francophonie, a souligné Bourita qui intervenait en visioconférence, lors de la 41-ème session extraordinaire de la conférence ministérielle de cette organisation.

Et d’affirmer cette option n’est pas contraire au règlement de l’Organisation, insistant sur la nécessité de préserver l’efficacité et la stabilité des institutions de la Francophonie, tout en poursuivant les réformes qui ont été menées jusqu’à présent par son secrétaire générale.

« Nous voulons poursuivre ces réformes », a-t-il insisté, soutenant que cette option de candidature unique permettra de se focaliser sur la préparation du sommet des chefs d’Etat et de ses enjeux, ainsi que de se concentrer sur la poursuite des réformes.“Le temps qui nous sépare du sommet devrait être focalisé sur un travail de fond”, a dit le ministre, lançant un appel à la secrétaire générale et au secrétariat pour “se consacrer à la préparation de la vision que nous voulons pour l’organisation à l’avenir”.

Bamako cherche à contourner l’embargo par Moscou

Après la coopération militaire, le Mali se tourne vers la Russie pour relancer son économie durement éprouvée par les sanctions de la Cedeao.

L’économie a occupé une place importante lors de la dernière visite du chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, dans la capitale russe. Si leur alliance est fortement ancrée au plan militaire, le Mali souhaite l’affirmer davantage compte tenu des enjeux au plan régional.

En effet, les autorités militaires de transition veulent explorer toutes les opportunités dans ce partenariat pour permettre à l’économie malienne de décoller après l’embargo décrété le 9 janvier dernier par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’organisation régionale qui regroupe quinze pays de la région.

« Notre délégation a eu des rencontres avec des structures publiques et des compagnies privées russes concernées. Mais nous avons besoin de l’appui de l’État russe pour faire accélérer les accords en vue », a déclaré Abdoulaye Diop aux dirigeants russes, dans des propos rapportés par le quotidien public malien, L’Essor.

Dans ce sillage, le ministre des Affaires étrangères malien a exposé les « demandes pressantes » de son pays à son homologue russe Sergueï Lavrov. Il a notamment évoqué l’approvisionnement correct et durable du Mali en biens de consommation comme les hydrocarbures, le blé, le ciment et les engrais. Bamako demande également l’expertise et la technologie de Moscou pour relancer son Régie de chemin de fer.

Après avoir prêté une oreille attentive à ses doléances, Sergueï Lavrov a promis à Abdoulaye Diop que « les dossiers seront examinés avec diligence » et que la Russie fera « connaître sa réponse favorable ».

Les échanges commerciaux entre le Mali et la Russie ont connu une croissance de 20% ces dernières années, mais « le montant reste modeste », selon Lavrov qui salue « les contacts en cours » entre les autorités maliennes et « les entités russes ».

Après la coopération militaire, le Mali ne cache plus son désir de collaborer durablement avec Moscou pour remettre en marche son économie. Une aubaine pour Vladimir Poutine qui cherche à étendre sa sphère d’influence en Afrique et notamment dans la zone du Sahel.

Rwanda : un diplomate arrêté pour fraude et falsification

Le Bureau d’enquête du Rwanda (RIB) a confirmé lundi l’arrestation du Dr Emmanuel Nibishaka, ancien diplomate de haut rang à New York (USA).Dr Emmanuel Nibishaka, directeur général adjoint du Conseil de gouvernance du Rwanda (RGB) est accusé de fraude et utilisation de faux documents.

Selon la police, Nibishaka est actuellement détenu dans un poste de police de Kigali, où son dossier est en cours de constitution en vue de poursuites judiciaires. Les premières investigations montrent que Nibishaka aurait collecté de l’argent auprès de personnes en échange de visas américains.

« Nibishaka est accusé par différentes personnes qui ont témoigné qu’il leur a pris de l’argent en leur promettant de les aider à obtenir des visas pour pouvoir se rendre aux Etats-Unis », a déclaré Thierry Murangira, porte-parole de RIB.

Selon lui, le suspect n’a pas été en mesure d’aider ces personnes et n’a jamais rendu l’argent qu’il a reçu.

Avant d’occuper son poste actuel, M. Nibishaka a été secrétaire général de la Commission rwandaise des droits de l’homme. Il a également travaillé en tant que diplomate rwandais aux Etats-Unis, où il a occupé le poste de premier Conseiller à la mission du Rwanda auprès des Nations unies à New York.

Burkina Faso : l’armée repousse une attaque jihadiste

Un assaut jihadiste a été repoussé dans le centre-nord du Burkina Faso, selon l’Etat-major général des armées.Samedi 21 mai, le détachement de l’armée burkinabè à Bourzanga, à 170 kilomètres au nord de Ouagadougou a été attaquée vers 05 heures du matin par plus de 200 jihadistes. L’état-major général des armées soutient que l’attaque a été repoussée par les soldats burkinabè.

« Face à la brutalité de feu et de la masse des groupes armés terroristes, nos hommes ont fait preuve de courage pour réagir de façon féroce et déterminée à cette attaque terroriste. Ce qui a permis de les repousser avec brio et surtout de leur infliger de lourdes pertes et de pouvoir récupérer beaucoup de logistiques qu’ils avaient dû abandonner au cours de leur débandade », a déclaré à la télévision nationale, le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni, commandant des opérations du théâtre national (COTN).

Le dernier bilan fourni par l’EMAG fait état de « 35 corps dénombrés coté ennemi » et « 05 soldats tombés et 10 blessés » dans les rangs de l’armée.

Pour intercepter les assaillants « qui tentaient de s’enfuir », l’armée burkibanabè a compté sur ses moyens aériens, mais s’est également appuyé sur une patrouille de chasse Mirage de la Force Barkhane. L’état-major des armées françaises a confirmé dimanche 22 mai, en précisant que « c’est à la demande du Burkina Faso qu’ « une patrouille de M2000 en provenance de la base aérienne de Niamey » est intervenue.

Un « avion ISR CESSNA nigérien » est également intervenu dans les opérations de ratissage alors que le transfert des blessés a été assuré par la Task force Sabre et l’armée de l’air du Burkina Faso.

Cette nouvelle offensive jihadiste intervient une semaine apres l’annonce de Bamako de son retrait des instances du G5 Sahel et de sa force conjointe, sur fond d’une brouille diplomatique aigue avec la France qui a décidé de partir du Mali.

À l’instar du Mali, le Burkina Faso fait face à une insurrection liée aux activités de groupes jihadistes affiliés à Al Qaida ou à l’Etat islamique. Plusieurs attaques ont été menées dans le nord, faisant des victimes civiles et militaires.

Jugeant les réponses de l’Etat insuffisantes, des militaires ont renversé le président démocratiquement élu, Roch Marc Christian Kaboré. Depuis, la situation ne s’est pas améliorée, alimentant des critiques contre la junte qui affiche sa volonté de négocier avec les groupes jihadistes.  Début avril, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba a annoncé son intention de parler avec ses compatriotes « en rupture de dialogue avec la nation », faisant allusion aux jihadistes locaux.

La nouvelle approche de Ouagadougou concrétisée par la mise en place de comités locaux a pris du plomb dans l’aile après une embuscade contre l’armée et ses supplétifs à Gaskindé et Pobe Mengao, dans la région du Sahel, faisant 15 parmi les militaires, les Volontaires pour la défense de la Patrie et les civils. Cette nouvelle tentative des jihadistes de s’emparer du poste militaire de Bourzanga est un autre coup dur porté aux efforts de paix.

Mali : Menace sur le maintien des contingents africains de la Minusma

Les jours des contingents africains de la mission onusienne au Mali sont-ils comptés ?Se dirigerait-t-on vers le rétrécissement des contingents africains engagés au Mali dans le cadre de la mission onusienne?

Vendredi 20 mai, la presse s’est fait l’écho du retard accusé par la rotation du contingent sénégalais, en mission dans le centre du Mali, où opère la Katiba du Macina dirigé par le jihadiste peulh Amadou Kouffa et membre du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans(GSIM), affilié à Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi).

Constitué de 850 éléments dont « 21 personnels féminins », ce contingent qui devait être au Mali depuis mars dernier, en remplacement du 10e détachement sous le commandement du Colonel Thedore Adrien Sarr, commence à perdre patience. Le porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado a confirmé à Apa news que la mission est toujours en attente des autorisations de survol et d’atterrissage soumises au gouvernement malien.

Bamako aurait appliqué la réciprocité à tous les pays membres de la CEDEAO qui ont fermé leur espace aérien au nom du respect des sanctions  de l’organisation ouest-africaine contre le Mali, pour l’absence de volonté des autorités de la transition de transmettre le pouvoir aux civils le plus tôt possible.

Cette situation stressante qui « affecte le moral des troupes », selon Olivier Salgado, est un fait parmi d’autres dans une période de tension entre la Minusma et les autorités de la transition. Bamako qui reproche à la mission onusienne de « se comporter parfois comme une ONG », lui impose des contraintes réduisant son champ d’action déjà très limité, avec un mandat dont la robustesse est remise en question.

Prétextant des opérations militaires dans la zone, l’armée malienne a interdit d’accès la Minusma au marché hebdomadaire de Djenné, un cercle de la région de Mopti, à 574 de Bamako. Dans cette zone, le gouvernement s’était opposé à ce qu’une mission de l’Onu se rende sur les lieux pour enquêter sur les circonstances de la mort de plus de 200 personnes dans une opération de l’armée malienne à Moura. Des organisations de défense des droits humains ont réclamé une enquête sur des allégations d’exactions contre des civils que la version officielle considère comme des jihadistes.

Dans ce climat de méfiance exacerbé par la crise diplomatique entre le Mali et la France, des pays préfèreraient rapatrier de leurs casques bleus.

Contributeur de casques bleus pour la Minusma, le Benin a décidé de rappeler, à partir de novembre 2022, ses 250 soldats et 130 policiers, selon le porte-parole adjoint de l’Onu, Fariq Haq.

Cette décision que Cotonou n’a pas encore commentée aurait un lien avec les attaques jihadistes de plus en plus fréquentes dans le septentrion de ce pays côtier. Les autorités se seraient résolues à renforcer la sécurité dans cette partie proche du Burkina Faso et du Niger où l’incident le plus récent à visé un poste de police, dans le Kirmama, occasionnant un mort parmi les policiers. Deux semaines auparavant, 5 soldats béninois sont morts au cours d’une attaque à l’engin explosif improvisé dans le Parc de la Pendjari.

Présents également au sein de la Minusma, le Togo, le Ghana et la Cote d’Ivoire pourraient bien suivre l’exemple du Bénin car soumis à la même pression jihadiste. Ce qui risque de représenter une menace sérieuse pour la poursuite de la participation des africains à la Mission multidimensionnelle intégrée des nations unies au Mali, créée le 25 avril 2013 par la résolution 2100 du Conseil de sécurité de l’Onu.

En mars, les effectifs de la Minusma envoyés au Mali s’élevaient à 12 266 militaires, 1120 policiers et 1180 civils pour un total de 75 pays contributeurs. Un tiers des effectifs militaires (21 sur 61) et la moitié des policiers (14 sur 29) étaient africains.

Tribune: « Sahara marocain-Question palestinienne: dérives et contre-vérités »

« Cette sortie est pour le moins étrange, inattendue et pose des questions sur ses véritables motivations, l’agenda qui y a présidé et ses commanditaires », écrit l’ambassade du Maroc à Dakar dans une tribune reçue par Apa news.Un diplomate arabe basé à Dakar a commis vendredi 20 mai 2022 une sortie médiatique malheureuse, prétentieuse et malencontreuse. Malheureuse car truffée de contradictions,  de contre-vérités et allant même en porte – à-faux avec les positions officielles de sa propre hiérarchie. 

Commentant de manière tendancieuse, deux ans après, et depuis Dakar, la reprise  des relations diplomatique entre le Royaume du Maroc et Israël, cette sortie est pour le moins étrange, inattendue et pose des questions sur ses véritables motivations, l’agenda qui y a présidé et ses commanditaires. D’ailleurs, notre frère n’hésite pas à faire allusion à ce qu’il a appelé une  « grande puissance » !!!

Au-delà des entorses aux principes les plus élémentaires de retenue et de respect des Etats souverains, surtout de la part d’un diplomate, les positions exprimées et le langage utilisé manquent cruellement de tact et de diplomatie tout court et relèvent d’une polémique puérile.

En plus du caractère souverain des positions marocaines, celles-ci ont été suffisamment explicitées et communiquées, en particulier, aux plus hautes autorités palestiniennes et ce, dans le cadre de consultations préalables, que le Diplomate en question n’est pas censé ignorer !   

A titre de rappel, Sa Majesté Le Roi Mohammed VI s’est entretenu avec le Président de l’Etat de Palestine, SEM Mahmoud ABBAS, le 09 décembre 2020, pour l’informer et échanger  avec lui au sujet de la démarche marocaine.

En quoi consiste-t-elle ?

Lors de cet entretien, Sa Majesté le Roi a réaffirmé à Son Excellence Mahmoud ABBAS que Sa position soutenant la cause palestinienne demeure inchangée, position que le Souverain a héritée de Son père feu Sa Majesté le Roi Hassan II, que Dieu ait Son âme.

Dans ce sens, un communiqué du Cabinet royal en date du 9 décembre 2020 a informé que le Souverain a souligné que le Maroc soutient la solution à deux États et que les négociations entre les parties palestinienne et israélienne sont la seule voie pour parvenir à une solution définitive, durable et globale à ce conflit, conformément à l’initiative arabe de 2002, adopté lors du Sommet Arabe de Beyrouth.

En Sa qualité de Président du Comité Al-Qods, Sa Majesté le Roi n’a eu de cesse d’insister sur la nécessité de préserver le statut spécial de la ville d’Al Qods Acharif. 

Le Souverain a également souligné que le Maroc place toujours la question palestinienne au même que rang de la question du Sahara marocain et que l’action du Royaume pour consacrer sa marocanité ne se fera jamais, ni aujourd’hui ni dans l’avenir, au détriment de la lutte du peuple palestinien pour ses droits légitimes.

En effet, la question du Sahara marocain, n’en déplaise à ce polémiste en herbe, constitue de tout temps la priorité nationale absolue pour l’ensemble du peuple marocain. Cette question dont la sacralité est aussi incontestable que celle de la question palestinienne dans la conscience collective du peuple marocain, mobilise et unit,  depuis l’indépendance, la Nation marocaine autour de Sa Majesté Le Roi. C’est dire que la manière et le langage utilisé pour aborder cette question dans la sortie médiatique de notre diplomate dénote d’une ignorance totale des réalités marocaines doublée d’une hostilité gratuite.

Ceci dit, que cherche notre diplomate au juste ? N’est-il justement pas en train de créer une césure là où elle n’a jamais existé ? En tout cas, pour le Maroc et les Marocains, la question du  Sahara marocain et celle de Palestine sont deux causes nationales sacrées et sur le même pied d’égalité !    

Par ailleurs, et toujours lors de cet échange avec le Président Mahmoud ABBAS,  le Souverain a noté que le Roi du Maroc jouit d’un statut particulier et qu’Il a des relations distinguées avec la communauté juive d’origine marocaine, dont des centaines de milliers de juifs marocains établis en Israël. Dans ce sens, le Royaume mettra à profit tous ses relais et ses contacts pour la défense des droits légitimes du peuple palestinien dans le cadre d’un  engagement constructif pour parvenir à l’établissement d’une paix juste et durable dans la région du Moyen-Orient ».

Sans vouloir nous attarder sur le contexte et les conditions de cette reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, interrompues en 2002, suite à la 2ème intifada,  et contrairement aux assertions tendancieuses et obsessionnelles du diplomate en question, force est de souligner qu’aucun texte officiel ne parle de cette fameuse normalisation. En effet, s’agit d’une reprise des relations qui a été à l’ordre du jour depuis leur rupture.

Il convient de rappeler que cette décision, avant tout souveraine, est le fruit d’un processus de négociations bien antérieur aux accords dits d’Abraham. L’issue de ce processus reflète une approche nouvelle et, soulignons-le,  sans préjudice aucun pour la question palestinienne qui demeure au cœur des préoccupations du peuple et de l’action diplomatique du Royaume.

Au-delà des relations formelles, il ne faut point occulter le facteur humain et démographique qui a joué un rôle fondamental dans l’aboutissement de ce processus. En effet, et comme chacun sait, plus d’un million d’israéliens revendiquent leur origine marocaine et le Maroc ne les a jamais reniés. De par la Constitution marocaine, ils sont et continueront à être des citoyens marocains, à part entière, et donc des sujets de Sa Majesté Le Roi. Cet attachement des juifs marocains à leur pays d’origine puise ses racines dans l’histoire millénaire du Maroc, terre de tolérance et de coexistence qui s’est illustrée, notamment, par le rôle de protecteur des juifs marocains par Feu Sa Majesté le Roi Mohamed V durant le régime de Vichy, souvenir toujours vivace dans la mémoire collective de nos concitoyens de confession juive qui ont érigé le Défunt souverain au titre de Juste parmi les Justes.

Ceci-dit, le Maroc n’a jamais dérogé à son devoir et à ses obligations à l’égard de la question légitime de la Palestine sœur comme en atteste le Message de Sa Majesté Le Roi à SEM Cheikh Niang, Président du comité des nations unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, à l’occasion de la journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, le 29 novembre 2021, soit deux ans après la reprise des relations avec Israël !

Sa Majesté Le Roi a souligné : « c’est également l’occasion pour Nous de réaffirmer notre entière solidarité avec le peuple palestinien et notre total soutien à son droit légitime : l’instauration d’un Etat indépendant et viable …nous soulignons que la position ferme du Maroc n’a jamais été dictée par des circonstances et encore moins par une conjoncture particulière. Elle ne s’inscrit pas non plus dans le cadre de débats ou des surenchères politiques stériles ».

Ces assurances exprimées par le Souverain, n’en déplaise à notre diplomate, illustrent, encore une fois de plus, l’attitude constante, loyale et respectueuse des engagements pris d’une diplomatie ancrée dans l’histoire loin de tout opportunisme et de vire-voltage circonstanciel. 

Est-il opportun de rappeler à notre ami diplomate la reconnaissance et les hommages multiples et moult fois réitérés par sa propre hiérarchie, par la Ligue des Etats arabes, l’organisation de la Conférence islamique et divers autres dirigeants et dignitaires religieux de Palestine et de par le monde à Sa Majesté Le Roi et au Maroc, pour sa position constante et son rôle constructif et dans la défense des droits légitimes et inaliénable du peuple palestinien et de la paix. 

Sur le terrain, le Comité Al Qods et son bras financier Bayt  Mal Al Qods, engagés dans des projets socio-économiques en faveur de la population et pour la préservation du cachet arabo-islamique de la ville Sainte, est financé à plus de 80% par le Royaume à lui seul.  

Pour ce qui est du fameux statut d’observateur d’Israël au sein de l’UA, c’est à cette dernière et à ses Etats membres de trancher sur cette question selon ses statuts. Le Maroc, de son côté, demeure cohérent avec lui-même, et si incohérence il y a, il faudrait la chercher chez certaines parties qui ne s’assument pas.  Encore une fois, le Maroc saura tirer profit de tous les leviers ainsi que de tous les foras régionaux et internationaux pour défendre haut et fort, sans concession ni ambiguïté aucunes, les droit légitimes des frères palestiniens et la solution de deux Etats vivant côte à côte en paix et harmonie.    

Un Marocain à la tête du Réseau des associations africaines d’élus locaux

Adelfattah Skir, directeur de l’Association marocaine des présidents des préfectures et provinces a été élu, jeudi 19 mai, président du Réseau des managers des associations africaines des gouvernements locaux et régionaux.Un autre succès de la délégation marocaine qui prend part à la 9e édition du Sommet Africités qui se tient du 17 au 21 mai 2022 à Kisumu, une ville intermédiaire de l’Ouest du Kenya. Le directeur de l’Association marocaine des présidents des préfectures et provinces, Adelfattah Skir, a été porté à la tête du Réseau des managers des associations africaines des gouvernements locaux et régionaux qui compte 52 associations membres.

« Ce réseau nous permettra sûrement de mieux coordonner nos actions et renforcer encore d’avantage notre coopération et partenariat au niveau africain », a réagi Adelfattah Skir, après son élection.

Organisé par Cités et gouvernement locaux unis d’Afrique (CGLU Afrique), une structure qui regroupe 16.000 collectivités territoriales et 50 associations nationales d’élus locaux, le Sommet Africités se tient cette année à Kisumu, troisième ville kényane après la capitale Nairobi et Mombasa.

L’événement, qui se tient tous les trois ans sur une durée de cinq jours, alternativement dans les différentes régions d’Afrique, est selon ses organisateurs, le plus grand rassemblement démocratique organisé sur le continent africain. L’édition de cette année a pour thème : « Le rôle des villes intermédiaires d’Afrique dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations unies et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine ».

La gouvernance participative a le vent en poupe en Afrique (expert)

En Afrique, plusieurs élus locaux s’engagent dans la mise en œuvre du budget participatif. Dans un entretien avec APA en marge du 9e Sommet Africités (17-21 mai 2022 à Kisumu, Kenya), Bachir Kanouté, directeur exécutif d’Enda Ecopop dissèque les avantages de la gouvernance participative et donne un avant-goût de l’utilisation des innovations technologiques dans la collecte des taxes par les collectivités territoriales.Qu’est-ce qui explique votre présence au Sommet 2022 qui se tient à Kisumu, au Kenya ?

Enda Ecopop est un partenaire de longue date de Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afriques (CGLUA, qui organise le Sommet Africités). Je participe à cette rencontre depuis sa première édition. On a une complicité intellectuelle sur les thématiques débattues et je suis également opérateur de sessions. On a trois sessions à animer pour l’édition 2022. La première porte sur le budget participatif comme étant un mécanisme pour promouvoir la gouvernance des villes intermédiaires, la deuxième concerne la gouvernance alimentaire des villes, et la troisième va traiter du Prix de gouvernance locale que nous avons lancé au Sénégal. S’agissant de ce prix, nous sommes en train de réfléchir avec l’Union africaine (UA) et CGLUA sur la perspective à lui donner.

Notre présence ici se justifie aussi par notre partenariat avec CGLUA pour notre plateforme de formation à distance sur la gouvernance participative.

Quel peut être l’apport du budget participatif aux villes dites intermédiaires ?

Quand on parle de durabilité de ces villes, la question qui se pose c’est de savoir qui sont ces acteurs et comment ces acteurs traiter avec les institutions nationales ?

Ce qu’on observe en Afrique, c’est qu’il y une méfiance et une déviance du citoyen vis-à-vis des institutions. L’institution est là, mais le citoyen ne s’y reconnaît pas. Tout se passe lors des élections, on dit que le maire est élu et peut gérer, mais entre deux élections, il y a un temps beaucoup plus long.

Si nous voulons éviter les crises que nous voyons dans certains pays, il est important que les élus issus de la démocratie participative puissent travailler avec les citoyens. C’est toute la pertinence de l’approche participative qui permet à l’institution locale de dire qu’est-ce que j’ai comme ressources et comment ces ressources peuvent-elles aller vers la prise en charge des besoins essentiels définis cette fois-ci par les communautés et non par les élus eux-mêmes ?

Les élus peuvent planifier, mais les populations connaissent mieux leurs besoins. En les impliquant, le budget participatif pacifie l’espace communal, crédibilise le travail des commissions et les communes qui l’ont adopté ont multiplié par deux leur budget en deux ans de mise en œuvre.

A l’échelle de l’Afrique, nous suivons dans une trentaine de pays 1167 collectivités territoriales qui sont en train de mettre en œuvre le budget participatif.

Le budget participatif permet ainsi de construire le socle du développement durable dans les collectivités territoriales.

Comment les innovations technologiques peuvent-elles aider les collectivités territoriales dans la collecte de taxes ?

En Afrique, nous avons constaté que la mobilisation des ressources locales constitue une grosse difficulté. On dit souvent que les villes africaines sont pauvres, elles n’ont pas de ressources, mais en réalité ce n’est vrai. Le problème c’est que ces ressources ne sont pas identifiées, sinon si elles sont identifiées, elles ne sont pas bien mobilisées. En partant de ce constat, nous avons travaillé avec de jeunes informaticiens africains pour mettre sur pied une innovation technologique basée sur le téléphone portable permettant de collecter les taxes locales.

Les 60 communes qui ont expérimenté ces innovations ont multiplié par dix le niveau de mobilisation des taxes. Or, elles se plaignaient du manque de ressources.

Il faut dire que cet outil a donné de bons résultats et nous allons le mettre à l’échelle. C’est pourquoi CGLUA nous a demandé de venir la partager avec les participants au Sommet Africités 2022 pour que d’autres villes et d’autres pays puissent en bénéficier.

Est-ce que cet outil a trouvé un écho favorable chez les élus sénégalais ?

La demande est très forte. Même dans le cadre du projet USAID/GOLD qui a appuyé l’expérimentation dans trois communes d’abord puis dans 60 autres, la demande est très forte, mais comme c’est une innovation, nous adoptons une démarche très prudente.

Beaucoup de grandes villes comme Tambacounda (Est) tapent à la porte pour nous demander de les aider avec cette innovation technologique, mais comme je l’ai dit, nous avons une démarche prudente et travaillons avec la Direction générale du trésor et de la comptabilité publique (DGTCP) avec qui nous avons un protocole qui nous permet d’expérimenter, de tirer les enseignements et de mettre à l’échelle.

Le terme ville intermédiaire peut renvoyer à l’économie populaire. Alors quels sont les liens entre les deux ?

Le concept d’économie populaire a un peu évolué. Aujourd’hui, on parle de plus en plus d’économie sociale et solidaire qui permet de voir la créativité qu’il y a dans le territoire. Mais les études ont montré que quand on parle d’économie, nous ne percevons que le1/8e de ce qu’il y a dans le territoire. C’est dire que c’est la partie formelle de cette économie qu’on voit, par opposition à la partie informelle qui est invisible. Et toute la partie économie sociale n’est pas bien perçue.

Alors que faire pour valoriser cette économie sociale et solidaire ?

Ce qu’il faut faire, c’est un bon panorama de ce qui se passe, ensuite travailler avec les universitaires pour avoir des outils capables de quantifier toute cette économie sociale et solidaire.

Malawi : vers la création d’une cour spéciale contre la corruption

Le Malawi prévoit de mettre en place un tribunal spécial pour traiter les affaires de corruption.Cette décision entre dans le cadre des efforts du gouvernement pour accélérer les procès des personnes accusées de corruption, a déclaré mercredi le ministre de la Justice et des Affaires constitutionnelles, Titus Mvalo.

Le ministre a ajouté qu’il allait bientôt déposer devant le Parlement un projet de loi proposant la création d’une Cour des crimes économiques et financiers.

« Mon ministère prévoit de soumettre au Parlement un projet de loi portant sur la création d’un tribunal spécial chargé de lutter contre la corruption et les crimes financiers dans le pays », a confié M. Mvalo aux journalistes à Lilongwe, la capitale.

Cette proposition de tribunal fait suite aux critiques formulées à l’encontre du président Lazarus Chakwera, qui aurait respecté du bout des lèvres sa promesse électorale de lutter contre la corruption.

M. Chakwera vainqueur de la présidentielle en 2020, avait promis de débarrasser le pays de la corruption de haut niveau qui était devenue une caractéristique commune des administrations précédentes.

Mvalo a réitéré l’engagement de l’administration Chakwera à lutter contre la corruption imputant le retard dans la finalisation projet aux tribunaux, submergés selon par les plusieurs dossiers de corruption et autres.

Chakwera a limogé un certain nombre de ministres impliqués dans des affaires de corruption au cours des deux dernières années.

La Mauritanie qualifie d' »injustifié » le retrait du Mali du groupe du Sahel

 Le gouvernement mauritanien a qualifié mercredi d' »injustifié » le retrait du Mali du groupe des cinq pays du Sahel (G5), estimant que cette décision malienne affecterait la situation sécuritaire dans la région. »Ce n’est un secret pour personne que lorsque le groupe des pays du Sahel a été créé, les problématiques majeures qui se dressaient devant le groupe, se trouvaient dans l’Etat du Mali », a déclaré le ministre mauritanien de l’Education nationale et de la Réforme du Système éducatif, porte- parole du gouvernement, Mohamed Melainine Ould Eyih, lors de la conférence de presse hebdomadaire tenue à l’issue du Conseil des ministres.

Selon lui, la Mauritanie mettra tout en œuvre pour que le G5 Sahel surmonte les obstacles qui se dressent devant lui, en coopération avec d’autres partenaires, soulignant que Nouakchott reste toujours attachée à l’importance du G5 et de ses dimensions militaires et de développement.

Dimanche dernier, le Mali a annoncé son retrait du G5 Sahel et de sa force militaire de lutte contre le terrorisme, pour protester contre le refus qui lui est opposé d’assurer la présidence de cette organisation régionale formée avec la Mauritanie, le Tchad, le Burkina et le Niger.

« Le gouvernement du Mali décide de se retirer de tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe » de lutte contre le terrorisme, indiquait un communiqué du ministère malien des Affaires étrangères.

Le porte-parole du gouvernement a déclaré que la Mauritanie mettra tout en œuvre pour que le G5 Sahel surmonte les obstacles qui se dressent devant lui, en coopération avec d’autres partenaires du groupe.

Dans le même contexte, le président nigérien, Mohamed Bazoum a estimé que la force conjointe des pays du G5 qui combat les groupes armés en Afrique de l’Ouest « est morte » après que le Mali ait annoncé son retrait.

Dans une interview au journal français La Croix, publiée ce mercredi, le chef de l’Etat du Niger a relevé que « l’isolement de Bamako en Afrique de l’Ouest est une mauvaise chose pour toute la sous-région… Le G5 Sahel est mort », ajoutant que « si ce pays était dans une situation normale, nous serions en mesure de développer notre coopération en relation avec Barkhane. »