Les pays du Golfe décidés à mettre en œuvre le partenariat stratégique avec le Maroc

Les pays du Golfe ont appelé, mardi, à intensifier les efforts afin de mettre en œuvre les plans d’action conjoints prévus dans le cadre du partenariat stratégique avec le Maroc.Dans la Déclaration finale, adoptée à l’issue du 41ème Sommet du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) tenu dans le gouvernorat d’Al-Ula, au nord-ouest de l’Arabie Saoudite, les pays du Golfe ont souligné l’importance du partenariat stratégique spécifique entre le CCG et le Maroc.

Ils ont aussi réaffirmé les positions et les décisions fermes des États du Golfe en faveur de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Maroc, exprimant leur soutien aux mesures prises par le Maroc pour rétablir la mobilité civile et commerciale dans la zone tampon d’El Guerguarat, au Sahara marocain.

A cet égard, ils ont rejeté toutes actions ou pratiques qui affecterait le trafic à El Guerguarat.

Présidé par le Prince héritier d’Arabie Saoudite, Mohammed Ben Salmane, le Sommet a vu la présence de Cheikh Nawaf Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, émir de l’État du Koweït, Cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani, émir de l’État du Qatar, le Prince héritier du Bahreïn, Salman ben Hamad, le vice-Premier ministre omanais, Fahd Ben Mahmoud Al Said et Cheikh Mohammed Ben Rachid Al Maktoum, vice-président des Émirats Arabes Unis.

Lors de ce Sommet, le Qatar et l’Arabie Saoudite, ainsi que cinq autres pays du Golfe, ont signé un accord rétablissant entièrement les relations entre Doha et plusieurs de ses voisins, lors d’un sommet destiné à apaiser les tensions dans la région.

Après trois ans et demi de boycott et de messages hostiles par médias interposés, le Koweït, en médiateur du Golfe, a révélé, lundi soir, que l’Arabie saoudite, a accepté de rouvrir au Qatar son espace aérien et toutes ses frontières.

Deux représentants de l’opposition ivoirienne annoncent leur retour à la CEI

Trois mois après la suspension de leurs activités à la Commission électorale indépendante (CEI), l’organe électoral ivoirien, Alain Dogou et Yapo Yapi, deux commissaires centraux représentants de l’opposition, ont annoncé dans une note d’information transmise mardi à APA, qu’ils ont notifié au président de la CEI, leur retour au sein de cette institution électorale.

«Monsieur Yapo Yapi, commissaire central et Monsieur Dogou Alain, commissaire central et 2è vice-président de la CEI ont notifié ce lundi 04 janvier 2021, au président de la CEI, la levée de la suspension de leurs activités au sein de la Commission électorale indépendante », indique cette note d’information signée par MM. Dogou et Yapo.

En septembre dernier, après des divergences de points de vue entre l’opposition et le gouvernement ivoirien au sujet de la CEI, l’Alliance des forces démocratiques (AFD) et la Ligue des mouvements pour le progrès (LMP), deux plateformes de l’opposition ivoirienne avaient demandé à leurs représentants de suspendre leurs activités au sein de l’institution électorale.

C’est ainsi que le 30 septembre dernier, MM. Yapo Yapi et Dogou Alain représentants ces deux plateformes politiques, ont notifié au président de la CEI, la suspension de leurs fonctions de commissaires centraux-superviseurs et de 2è vice-président de l’institution électorale ivoirienne.

A l’issue de la troisième phase du dialogue politique en Côte d’Ivoire qui s’est achevée la semaine dernière, le gouvernement ivoirien et l’opposition ont convenu de la tenue de l’élection des députés à l’Assemblée nationale le 06 mars prochain.

La période de dépôt des dossiers de candidatures pour cette élection qui s’est ouverte lundi dernier, devra s’achever le 20 janvier prochain.

Visite de « compassion » de Assoa Adou chez Affi à la demande de Gbagbo

Assoa Adou, le secrétaire général d’une frange du Front populaire ivoirien (FPI, opposition) qui était à la tête d’une délégation, lundi, a exprimé sa « compassion » à Affi Nguessan, le président statutaire du parti, à la demande de Laurent Gbagbo, suite à la libération conditionnelle de l’ancien Premier ministre. »Depuis le 7 août 2020, beaucoup des nôtres ont été arrêtés, tués et séquestrés; notre frère (Affi) a été arrêté et emprisonné, et dans de telles circonstances, il est bon dès qu’il sort de voir s’il se porte bien et lui manifester notre compassion », a dit Assoa Adou à la presse.

« C’est ce que le président Gbagbo nous a demandé de venir faire cet après-midi », a fait savoir M. Assoa Adou, qui a conduit une délégation du FPI chez M. Affi à la Riviera M’Badon, dans l’Est d’Abidjan. 

M. Affi a salué ce geste, laissant entendre au travers d’un adage que les pieds ne vont pas là où le coeur n’a pas décidé, visiblement heureux de ce projet formé par sa famille politique.

« C’est grâce à votre hargne que cette décision (de mise en liberté sous contrôle judiciaire) a été prise parce que M. Alassane Ouattara n’avait pas autre choix que de nous libérer », a soutenu M. Affi, vêtu d’une veste bleue, mais  sans cravate. 

Il a émis ses voeux d’une bonne année à Laurent Gbagbo, souhaitant sa « délivrance » et son retour au pays afin de poursuivre le combat politique et « décharger le fardeau qui pèse sur ses compagnons de lutte ».

Interrogé par les journalistes de savoir si c’est un rapprochement entre les camps en faction au sein du FPI, M. Assoa Adou a répondu que leur « frère » Affi a souffert et il était question de venir lui apporter leur « solidarité ». 

L’ancien Premier ministre, Affi Nguessan, arrêté et incarcéré après l’élection présidentielle, pour complot et atteinte à l’autorité de l’Etat, a été libéré et mis sous contrôle judiciaire le 30 décembre 2020.

Sa libération conditionnelle est intervenue au lendemain de la clôture de la troisième phase du dialogue politique, entre le gouvernement, la société civile et l’opposition.

Centrafrique: Touadéra réélu avec 53,92% des voix

Le président sortant de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra, est réélu au premier tour à l’issue de la présidentielle du 27 décembre.Selon les résultats publiés lundi soir par l’Autorité nationale des élections  (ANE), M. Touadera a obtenu 53,92 % des voix, là où Anicet-Georges Dologuélé, arrivé 2e, a récolté 21% des suffrages.

Au total, 17 candidats prenaient part à cette élection présidentielle.

Sénégal: le parti de Sonko menacé de dissolution

La levée de fonds internationale initiée samedi 2 janvier par le parti Pastef n’est pas du goût de l’Etat du Sénégal.Pastef déclare avoir récolté en moins de vingt-quatre heures plus de vingt-cinq millions FCFA dans une levée de fonds. Le parti d’opposition sénégalais a voulu financer les activités politiques dont les prochaines tournées de son leader, Ousmane Sonko, arrivé troisième à la dernière présidentielle avec plus de 15% des voix. C’est ainsi qu’il a organisé cette campagne dénommée « Nemmeeku Tour », qui a permis de récolter ce montant au niveau national et dans la diaspora.

Toutefois, le nouveau ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, s’est fendu d’un communiqué le lendemain dimanche pour noter que « tout parti politique qui reçoit des subsides de l’étranger ou d’étrangers établis au Sénégal s’expose à la dissolution, conformément à l’article 4 alinéa 2 de la loi de 1981 ».

Cette loi dispose que « les partis politiques ne peuvent bénéficier d’autres ressources que celles provenant des cotisations, dons et legs de leurs adhérents et sympathisants nationaux et des bénéfices réalisés à l’occasion de manifestations », a rappelé le ministre.

Dans les réseaux sociaux, beaucoup se sont attaqués à M. Diome, dénonçant une mauvaise interprétation du texte de loi. Celui-ci, selon certains internautes, ne fait aucune distinction entre les Sénégalais résidents dans le pays et ceux vivant à l’étranger.

Alors que plusieurs personnes attendaient une chaude réplique, Pastef a subtilement répondu au ministre de l’Intérieur dans son communiqué publié le même jour : « La direction nationale du Parti remercie enfin tous nos partenaires marketing, y compris les plus inattendus, pour leur accompagnement généreux dans la vulgarisation de cette initiative ».

Le parti d’opposition, qui attend encore « plus 81 autres de promesses de donations », précise avoir « décidé d’innover dans le financement des partis politiques, au Sénégal, en faisant appel public et transparent aux contributions volontaires de nos compatriotes ».

La plupart des journaux sénégalais ont titré ce lundi sur cette affaire. Walf Quotidien note que « Macky refuse à Sonko sa vieille recette ». Le Quotidien titre sur un « dialogue de sous », rappelant que « durant son opposition à Wade, Macky Sall avait déclaré avoir profité des cotisations de ses militants de la diaspora dans le financement de l’APR ».

Mais l’analyste politique Maurice Soudieck Dione explique dans le quotidien national Le Soleil que le texte de loi évoqué par le ministre de l’Intérieur « a été établi pour éviter les risques de subversion par les puissances étrangères ».

Toutefois, L’AS note que « Pastef refuse de se conformer » et décide de poursuivre la levée de fonds. Cela fait dire à L’Observateur qu’on se dirige « vers une escalade entre le parti de Sonko et le ministère de l’Intérieur ».

Ousmane Sonko est considéré par plusieurs observateurs comme l’actuel leader de l’opposition depuis qu’Idrissa Seck, arrivé deuxième à la dernière présidentielle, a rejoint la mouvance sous la présidence du chef de l’Etat, Macky Sall.

Niger : deux attaques jihadistes font une centaine de morts

Une vengeance suite à la mort de deux éclaireurs des groupes armés, tués par des comités d’auto-défense, serait à l’origine du drame survenu samedi, jour de la proclamation des résultats de la Présidentielle.Le Niger vient de subir un des pires massacres de civils enregistrés sur son sol. En effet, les attaques qui se sont déroulées ce week-end dans deux villages situés à l’ouest du pays, à environ 120 kilomètres au nord de la capitale Niamey, auraient fait une centaine de morts et plusieurs blessés.

Si ces assauts sanglants n’ont pas encore été revendiqués, les autorités n’excluent pas la piste jihadiste. Les attaques ont eu lieu dans la zone dite « des trois frontières » proche du Mali et du Burkina Faso et cible régulière des jihadistes.

La double attaque a été perpétrée « par des terroristes venus à bord d’une centaine de motos ». « Pour attaquer les deux villages (distants de 7 kilomètres), les assaillants se sont divisés en deux colonnes : pendant que l’une attaquait Zaroumadareye, l’autre a attaqué Tchoma Bangou », a expliqué Almou Hassane, le maire de Tondikiwindi, commune qui administre les deux villages, situés dans le département de Ouallam.

Cette double attaque avait été annoncée samedi par des élus locaux. Mais sans bilan précis. Une source avait alors évoqué « une cinquantaine de morts ». Sur les antennes de la Télé Sahel (publique), le Premier ministre, qui s’est rendu dimanche sur les lieux, a déploré « un bilan désastreux », « une situation horrible », en parlant de 70 morts à Tchoma Bangou et « une trentaine » à Zaroumadareye. Il a confirmé le bilan de 100 morts au total précédemment établi par le maire. Celui-ci a aussi fait état de « 25 blessés ».

Accompagné des ministres de l’Intérieur, Alkache Alhada, de la Défense Issoufou Katambé et du Gouverneur de Tillabéri Tidjani Ibrahim Katiella, le Premier ministre a promis « des enquêtes pour que ces crimes ne soient pas laissés impunis ». Il a aussi affirmé que « le gouvernement prendra très bientôt des mesures pour que les populations de ces villages soient sécurisées dans les meilleures conditions ».

Selon la chaîne publique nigérienne, les autorités prévoient d’installer « une compagnie militaire » dans le cadre de l’opération anti-jihadiste « Almahaou » (tourbillon en langue locale) « pour sécuriser tous les villages menacés » dans la zone.

Le président Mahamadou Issoufou a présenté dimanche, dans un tweet, ses « condoléances les plus émues aux populations de Tchombangou et Zaroumdareye, suite à l’attaque lâche et barbare de leurs villages ».

A en croire un haut responsable de la région de Tillabéri, l’attaque meurtrière a été perpétrée vers midi (11h GMT). Au même moment que la proclamation des résultats du premier tour de l’élection présidentielle du 27 décembre.

Mohamed Bazoum, le candidat du parti au pouvoir, est arrivé en tête avec 39,33% des suffrages exprimés. Cet ex-ministre de l’Intérieur entend renforcer la lutte contre les groupes jihadistes.

Dans une vidéo, il a indiqué avoir une « pensée pieuse » pour les populations touchées par ce « drame (qui) rappelle que les groupes terroristes constituent une menace grave pour la cohésion au sein de nos communautés et un danger à aucun autre comparable ».

Le FPI, parti de Gbagbo, réaffirme sa participation aux élections législatives ivoiriennes de mars

Le Front populaire ivoirien (FPI, opposition), le parti fondé par Laurent Gbagbo, a réaffirmé dimanche sa participation aux élections législatives de mars 2021, au terme d’une décision de son Comité central tenue en décembre 2020, selon un communiqué.

« Le FPI réaffirme, au terme de la décision du Comité central du 12 décembre 2020, sa participation » aux élections législatives, dans un communiqué signé par son secrétaire général et porte-parole, Issiaka Sangaré. 

La confirmation de cette décision intervient après la libération de Affi N’guessan, le président du FPI. Le 30 décembre 2020, suite à son audition par le juge d’instruction du 9e Cabinet d’Angré, dans l’Est d’Abidjan, il a été libéré et placé sous contrôle judiciaire.

Toutefois, en attendant l’évolution du dossier, le FPI « se réjouit de la libération de son président, le premier ministre Pascal Affi N’guessan » et « réaffirme son engagement à faire prospérer le dialogue politique » impliquant le gouvernement et l’opposition, poursuit le texte. 

Le parti encourage en outre le gouvernement à « continuer dans la voie de la décrispation en libérant les autres détenus » et dit rester convaincu que la mise en œuvre des recommandations pertinentes issues du dialogue politique contribuera au renforcement de la démocratie et participera à la cohésion nationale.

Il « remercie » le gouvernement, la classe politique, la société civile, la plateforme des partis de l’opposition, la communauté internationale, le Parti socialiste français et le Parti communiste français pour la convergence des actions ayant abouti à la libération de M. Affi.  

Les élections législatives ont été fixées au 6 mars 2021. L’ouverture du dépôt des dossiers de candidatures débute le 4 janvier pour s’achever le 20 janvier 2021, un délai jugé relativement court par des organisations de la société civile.  

A l’issue du dialogue politique, ayant réuni le gouvernement,  la société civile et l’opposition,  les différentes parties ont arrêté des conditions pour la bonne tenue du scrutin et un meilleur fonctionnement de la Commission électorale indépendante (CEI). 

Présidentielle au Niger: Mahamane Ousmane, le revenant

L’ex-président nigérien renversé par l’armée en 1996 est arrivé deuxième à l’issue de la présidentielle organisée dimanche dernier et est qualifié au second tour prévu fin février.Ousmane est apparemment un bon cavalier. Après son score de 6% à la présidentielle de 2016, il vient de tripler ce résultat lors du scrutin organisé dimanche 27 décembre 2020. Selon les chiffres officiels publiés samedi 2 janvier, 811.836 parmi ses compatriotes ont voté pour lui. Ce qui représente un taux de 17%, le classant deuxième après le candidat du pouvoir Mohamed Bazoum avec lequel il est qualifié pour un second tour dont l’issue est incertaine. Bazoum qui espérait pourtant  passer par « un coup KO », c’est-à-dire une élection dès le premier tour, a récolté  39,33%, soit 1.879.543 voix. Un score qui l’installe très loin devant, mais qui devrait inévitablement le contraindre à des tractations sans doute complexes pour obtenir le soutien de certains parmi les candidats battus. 

Né le 20 janvier 1950 à Zinder (sud), Mahamane Ousmane a été le premier président démocratiquement élu du Niger, en 1993. Mais trois ans plus tard, une crise politique, provoquée par la défaite de son parti aux élections législatives de janvier 1995, se termine par un coup d’État militaire. Le colonel Ibrahim Baré Maïnassara, qui prend alors le pouvoir, se fait élire à la présidence le 8 juillet suivant. Il dirige le pays jusqu’à son assassinat dans une embuscade à l’escadron militaire de l’aéroport de Niamey en avril 1999, ouvrant la voie à de nouvelles élections présidentielle et législatives dans la foulée. 

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Ousmane est alors élu président de l’Assemblée nationale, poste qu’il occupe durant dix ans. En avril 2004, il est désigné à la présidence du comité interparlementaire sur les droits de l’homme de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Il est aussi élu président du Parlement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en novembre 2006.

 Soutien contre soutien

 Ainsi, face à un candidat du pouvoir qui recueille déjà près de 40% des voix et qui bénéficie des moyens presque illimités de son parti et du soutien des services de l’Etat, selon ses adversaires, a-t-il des chances de revenir au pouvoir ? Avec 17%, le candidat du Renouveau démocratique et républicain (RDE-Tchanji) dispose en revanche du soutien de son ancien Premier ministre et actuel chef de file de l’opposition écarté de la présidentielle 2020 à cause de démêlés judiciaires: Hama Amadou. 

Ousmane l’avait soutenu lors de la présidentielle de 2016, sans pour autant réussir à détrôner Mahamadou Issoufou, réélu au second tour avec une écrasante majorité. 

Depuis 1993, date du premier scrutin présidentiel pluraliste dans ce pays, aucun chef de l’Etat nigérien n’a été élu au premier tour. L’opposition parvient à chaque fois à imposer son candidat au final. Sera-t-il le cas pour Mahamane Ousmane, qui aujourd’hui porte ce costume-là, lorsque le 20 février prochain il sera seul au second tour face au candidat du pouvoir, Mohamed Bazoum? 

Mais l’union entre les deux poids lourds de l’opposition semble avoir déjà fait mouche. Avant le premier tour du 27 décembre, Tatiana Smirnova, chercheuse russe spécialiste du Niger, confiait à APA que le soutien d’Amadou à Ousmane « peut théoriquement compromettre » les chances de Bazoum.

Statisticien économique formé en France puis au Canada, Mahamane Ousmane a critiqué les dix années de gestion du président sortant. Selon lui, Mahamadou Issoufou n’a pas réussi à extirper le Niger du rang de « dernier pays de la planète en termes d’indices du développement humain ». En plus de cela, ajoute Ousmane, « l’insécurité, l’absence d’éducation, l’absence d’emploi » sont d’autres points noirs du régime sortant.

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Aujourd’hui, « tout le monde s’attend à une alternance démocratique pacifique », estime-t-il. Et il n’y a aucun doute que cela ne puisse pas se réaliser « s’il s’agit d’élections libres, inclusives, transparentes, honnêtes, sans trucage ». Dans ce cas, « Monsieur Bazoum n’a absolument aucune chance de gagner », a prévenu l’ancien président sur RFI.

S’il est élu le 20 février prochain, Mahamane Ousmane indique que la première priorité de son programme sera « de traiter et de résoudre, en grande partie, la question tout simplement de l’eau, dans ce Niger sahélien désertique, enclavé, de manière à gérer les questions de l’agriculture, de l’élevage, de l’alimentation et de la lutte contre l’exode rural et de l’émigration, c’est très important ce premier point ».

Ousmane promet de s’attaquer ensuite à la question de l’éducation, et de « faire en sorte que nos jeunes, plutôt que d’être désœuvrés et très réceptifs aux sirènes des jihadistes et autres, soient dans des structures de travail soit au niveau de l’État, soit au niveau du privé, soit dans les champs, qu’ils soient donc occupés ».

Soro dénonce le « caractère arbitraire » des arrestations de ses proches pour le « faire chanter »

L’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, actuellement hors de son pays, a dénoncé vendredi le « caractère arbitraire » des arrestations de ses proches pour le « faire chanter », dans un message à l’occasion de l’an 2021.

« Je dénonce le caractère arbitraire de ces arrestations, car manifester est un droit constitutionnel, on maintient en prison des femmes, des mamans, qui auraient mérité l’attention du plus insensible », a dit M. Guillaume Soro, dans une vidéo postée sur Facebook. 

« On enferme des compagnons et des frères, juste pour faire mal, des otages, pour me faire chanter », a ajouté le président du mouvement citoyen Génération et peuples solidaires (GPS), leur exprimant toute son affection et sa solidarité.

Il a en outre demandé « la libération de tous les détenus politiques civils ainsi que les membres des forces de défense et de sécurité incarcérés depuis la crise postélectorale de 2010 ». 

« Malgré la terreur et la répression, je plaide pour que nous ne devoyions pas la valeur sacrée de notre engagement en faveur de la démocratie », a-t-il souligné, invitant ses partisans à « garder espoir, car malgré tout, rien n’est perdu pour notre pays ».

Selon le président de GPS, 2020 a été aussi « l’année de la perpétration des pires exactions contre les droits humains et partant contre la démocratie » en Côte d’Ivoire, car « la Constitution a été violée ».

M. Soro, à l’instar des leaders de l’opposition estiment que le chef de l’Etat Alassane Ouattara, a brigué un troisième mandat contrairement à la loi fondamentale. Selon le Conseil constitutionnel il s’agit de son premier mandat de la IIIe République. 

Pour M. Soro, en aucun cas l’on ne peut « légitimer un passage en force, car c’est piétiner les principes universels de la démocratie pour féliciter l’imposture et demander à l’opposition politique de s’y conformer au nom d’une certaine stabilité ».  

« Comment peut-on espérer bâtir une stabilité durable basée sur une farce, croit-on qu’ on aurait ainsi créé les conditions de la paix, ne croit-on pas qu’ on crée plutôt les conditions de la fragilisation de notre pays », s’est-il interrogé. 

L’ex-Premier ministre de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, soutient qu' »il ne peut jaillir autre chose que du désordre et de l’instabilité ». Il envisage de « faire la politique autrement avec l’innocence de l’idéal nourri depuis des décennies ».

Niger: Bazoum contraint à un second tour

Mohamed Bazoum, acteur clé de la vie politique au Niger depuis trente ans et candidat du pouvoir à l’élection présidentielle n’a pas été élu dès le premier tour comme il l’espérait.Il arrive. Drapé dans un boubou blanc, la tête coiffée d’un bonnet rouge, Mohamed Bazoum s’avance vers le bureau de vote numéro un, à l’hôtel de ville de Niamey, la capitale. Après avoir glissé son bulletin de vote dans l’urne, le candidat et président du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya, au pouvoir) à l’élection présidentielle dont le premier tour se jouait au Niger ce jour-là, dimanche 27 décembre, parle déjà comme un chef d’Etat établi. 

Le candidat du pouvoir, 60 ans, grand favori de ce scrutin dont il ne sortira finalement pas vainqueur par « un coup KO », c’est-à-dire une victoire dès le premier tour, comme il l’espérait, déclare devant la presse sa « grande fierté ». Il se dit frappé par « le grand patriotisme » des Nigériens et l’efficacité des Forces de défense et de sécurité, sans manquer de saluer la « prouesse » de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), l’instance chargée d’organiser le scrutin. 

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Selon lui, c’est pour  « la première fois » depuis qu’il participe à des élections, que « des bureaux de vote ont été mis en place » dès la veille du scrutin, « dans les coins les plus reculés, comme la circonscription de Tesker », le village de ses parents où il a passé son enfance après sa naissance à Bilabrine, non loin de Diffa et de la frontière avec le Tchad. 

Issu de la tribu arabe minoritaire des Ouled Slimane, Bazoum est souvent attaqué sur ses origines par certains de ses opposants qui mettent en cause la nationalité de ses parents. Mais pour lui, le Niger n’a pas besoin de ce genre d’accusations. « D’un point de vue symbolique, mon élection éventuelle à la tête du Niger pourrait servir de bel exemple à beaucoup de pays africains pour dépasser ce genre de querelles inutiles et avancer vers la consolidation des liens entre les différentes communautés nationales. C’est un des sens que je donne d’ailleurs à ma candidature et je pense que l’écrasante majorité de mes compatriotes ont déjà largement dépassé ces considérations tribales et ethniques », confiait-il récemment à Apa lors d’une tournée électorale menée au pas de charge dans la région d’Agadez, non loin des frontières avec la Libye et l’Algerie.

Serein malgré le second tour

Bazoum, le candidat du pouvoir est celui qui a visité le plus de localités lors de la campagne électorale pour le premier tour. Grâce aux immenses moyens de son parti « mais aussi de l’Etat » selon la rumeur, il s’est rendu dans 238 des 266 communes du Niger, ce vaste Etat sahélien de près de 20 millions d’habitants classé parmi les plus pauvres du monde par l’ONU. Mais l’ancien ministre des Affaires étrangères puis de l’Intérieur assume toutefois le bilan du président sortant, Mahamadou Issoufou, que la Constitution impose de s’en tenir à ses deux quinquennats. 

S’il est élu d’ailleurs, Bazoum compte s’inscrire dans « la continuité du travail entrepris par Mahamadou Issoufou », dont il a été le bras droit et éminence grise tout au cours de ses deux mandats à la tête du pays. 

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Pourtant, rien ne les prédestinait à devenir si liés. Bazoum, l’Arabe du Sud-est du pays qui à fait son lycée à Zinder dans le Sud, puis des études philosophie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, au Sénégal, est enseignant de profession. Son aîné de huit ans, Issoufou, est un Haoussa (ethnie majoritaire au Niger) de la région de Tahoua dans le Centre-ouest, qui a fait des études en mathématiques et en ingénierie des mines entre  Niamey et la France, avant d’occuper plusieurs postes dans la haute fonction publique. 

Leurs liens doivent beaucoup à ces hasards dont seule l’histoire a parfois les secrets. En 1990, un puissant vent de revendication démocratique souffle un peu partout en Afrique. Le Niger n’y échappe pas. Une « conférence nationale  souveraine » à laquelle participent les différentes organisations politiques et de la société civile y est convoquée en 1991. Bazoum qui après son retour au pays et son entrée à l’Education nationale est alors un des dirigeants du SNEN (Syndicat national des enseignants du Niger) et membre du Bureau exécutif de l’USTN (Union syndicale des travailleurs du Niger). A ce titre, la centrale syndicale le désigne pour la représenter à cette fameuse conférence, à l’issue de laquelle des élections générales démocratiques sont décidées, dont une présidentielle. Celle-ci est tenue en 1992. Issoufou y participe au nom du PNDS-Tarayya que Bazoum et lui avaient fondé deux ans plus tôt. 

L’ancien ingénieur des mines arrive troisième derrière le candidat de l’ancien parti unique Mamadou Tandja et Mahamane Ousmane. Un second tour est prévu entre les deux premiers. Issoufou et Bazoum décident de soutenir Mahamane Ousmane finalement élu, mais très vite balayé par un coup d’état militaire  quelques années plus tard. 

Par une étrange ironie du sort, l’ex président renversé est aujourd’hui dans la posture du principal adversaire du binôme Issoufou-Bazoum, ses anciens soutiens. 

Ce samedi 2 janvier 2021, la Ceni a crédité Bazoum de 39.33% des voix contre 17%  en faveur de Mahamane Ousmane, rendant impossible ce fameux « Un coup KO » dont ses partisans et lui rêvaient, surtout après la publication des résultats des communales et régionales organisées le 13 décembre et remportées par le parti au pouvoir. « Ce résultat traduit le rapport de force réel sur le terrain entre mes adversaires et mes partisans. Je peux donc croire à une victoire dès le premier tour, même si je ne crains pas non plus d’aller à un second tour », confiait-il à Apa lors de sa tournée électorale dans le Nord du pays. 

Mohamed Bazoum et Mahamane Ousmane doivent s’affronter lors d’un second tour prévu le 20 février. Le dauphin du président sortant Issoufou devra tout de même convaincre les 28 autres candidats qui étaient dans la course pour fortifier son avance et réaliser son rêve présidentiel.

Législatives ivoiriennes: l’ONG GOFEHF appelle à une prorogation du dépot des candidatures jusqu’au 31 janvier

Le Groupe des organisations féminines pour l’égalité homme-femme (GOFEHF), souhaite que le dépot des candidatures pour les législatives ivoiriennes soit repoussé jusqu’au 31 janvier 2021 vu « la lenteur » pour obtenir les documents administratifs, a dit samedi sa présidente, Rachel Gogoua, face à la presse.

Le GOFEHF invite « le gouvernement qui voudra bien à travers la CEI (Commission électorale indépendante) repousser la date de dépôt de candidatures jusqu’au 31 janvier 2021, compte tenu de la lenteur administrative dans la production des documents administratifs », a indiqué samedi Mme Rachel Gogoua. 

L’ONG milite pour une participation massive des femmes aux prochaines élections législatives ivoiriennes. Pour ces législatives, l’organisation envisage de former 75 candidates, 75 suppléantes et 75 directeurs ou directrices de campagne.  

A l’issue de cette formation, le GOFEHF s’engage à accompagner toutes ces femmes dont les candidatures seront retenues et prévoit aussi d’aller dans les circonscriptions où elles sont candidates et bien implantées, a-t-elle assuré.

De ce fait, la plate-forme lance un appel à « toutes les femmes désireuses d’être candidates et qui sont sur le terrain depuis un certain nombre d’années (1 à 15 ans) et avoir fait une pre-campagne, de venir s’inscrire auprès du GOFEHF », a déclaré Mme Rachel Gogoua.

A l’endroit des partis politiques, elle a exhorté les dirigeants à bien vouloir faire sienne la loi sur le quota et son décret d’application afin que les listes des femmes candidates soient alternées femmes-hommes ou homme-femme et qu’il y ait au moins 30% des femmes pour le scrutin uninominal. 

Mme Gogoua s’est félicitée de ce que le chef de l’Etat Alassane Ouattara est le premier président francophone « He for she », engagé pour l’égalité de genre, avec le vote de la loi de 30% sur le quota des femmes aux postes électifs et son décret d’application.

Elle a appelé en outre l’administration fiscale à faire diligence dans la délivrance de l’attestation de régularité fiscale aux femmes candidates, et au Garde des sceaux, ministre de la Justice et des droits de l’Homme, de « faire preuve de sa disponibilité pour la cause de la femme ».  

Lors des législatives de 2016, le GOFEHF a mis en œuvre un projet pour accompagner les femmes candidates aux législatives, a rappelé Mme Mada Sangaré, conseillère politique de Mme Gogoua, qui a co-animé la conférence de presse.

Au cours de ce projet, soulignera-t-elle, plus de 170 femmes ont été formées sur plusieurs thématiques en rapport avec les élections. Au terme de cette formation, 41 femmes parmi les candidates féminines retenues ont été accompagnées par le GOFEHF. 

Pour réussir ce projet, le GOFEHF a mobilisé des ressources financières auprès de bonnes volontés pour un appui minimum aux candidates sur le terrain. Concernant ces législatives, l’ONG sollicite des dons auprès des partenaires techniques et financiers.

Mme Sangaré a fait observer que, déjà, une quinzaine de femmes se sont inscrites pour bénéficier de l’accompagnement du Groupe des organisations féminines pour l’égalité homme-femme.  

La presse locale a rapporté ces derniers jours que le dépôt des candidatures pour les élections législatives en Côte d’Ivoire est prévu du 4 au 20 janvier 2020. Le scrutin est fixé au 6 mars 2021. 

Présidentielle au Niger: second tour entre Bazoum et Mahamane

Le second tour de l’élection présidentielle du Niger va opposer Mohamed Bazoum et Mahamane Ousmane.Selon les résultats publiés samedi matin par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), M. Bazoum, candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya, au pouvoir) a récolté 1.879 543 des voix, soit 39.33%. Son principal challenger à la présidentielle du 27 décembre, le candidat du Renouveau Démocratique et Républicain (RDR), l’ancien président Mahamane Ousmane a obtenu 811.836 voix, soit 17%.

Conformément au Code électoral, le second tour de la présidentielle doit se tenir au plus tard le 20 février prochain.Depuis 1993, date du premier scrutin présidentiel pluraliste dans ce pays, l »élection du chef de l’Etat au Niger s’est toujours jouée en deux tours. L’opposition politique arrive souvent à chambouler les cartes. 

Pour ces dernières élections, plus de 7 millions de Nigériens étaient appelés aux urnes ce dernier dimanche de l’année 2020 pour élire 171 députés de l’Assemblée nationale, mais aussi un nouveau président de la République. Ce dernier scrutin opposait une trentaine de candidats, dont plusieurs anciens ministres et présidents.

Côte d’Ivoire: «Bientôt nous conjuguerons nos malheurs présents au passé » ( Soro)

L’opposant ivoirien, par ailleurs, président du mouvement citoyen «Générations et peuples solidaires » ( GPS), Guillaume Kigbafori Soro, a soutenu vendredi soir dans une adresse de nouvel an adressée à ses compatriotes, que « bientôt nous conjuguerons nos malheurs présents au passé». 

« Bientôt nous conjuguerons nos malheurs présents au passé. Une ère de justice, de concorde, de fraternité prendra le pas sur ces temps dramatiques et tragiques », a affirmé M. Soro dans cette adresse solennelle diffusée sur Facebook.

Réagissant sur la troisième phase du dialogue politique en Côte d’Ivoire qui s’est achevée récemment, M. Soro a estimé qu’il a souhaité cela il y a plusieurs années. 

« Que nous y participions ou pas, l’essentiel est que la Côte d’Ivoire soit  au-devant et au cœur de nos actes  », a-t-il indiqué.

Auparavant, il a dénoncé la réélection de M. Ouattara à l’issue de l’élection présidentielle du 31 octobre dernier estimant « qu’il n’y a eu que simulacre ».

Depuis sa démission de la présidence du parlement ivoirien en février 2019, M. Soro  qui est en exil en Europe, a rejoint les rangs de l’opposition ivoirienne.

Bédié exige la libération des « détenus politiques et militaires » pour faciliter le dialogue

Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition), Henri Konan Bédié, a exigé jeudi la libération « des détenus politiques et militaires » pour faciliter un « dialogue national inclusif », dans un message à la veille du nouvel an.Selon M. Bédié, « la violence inouïe qui a caractérisé la période pré et post-électorale a occasionné un bilan lourd de pertes en vies humaines, en nombre de blessés et de détenus extrajudiciaires ».

« La nation n’oubliera jamais ses martyrs ! Quant aux détenus politiques et militaires, nous exigeons sans condition, leur libération pour faciliter le dialogue national inclusif que j’ai préconisé au nom de l’ensemble de l’opposition ivoirienne », a déclaré M. Bédié.

Évoquant l’année 2020 qui vient de s’écouler, il a estimé que le Plan de sauvetage Covid-19 de 1.700 milliards de FCFA initié par le gouvernement « n’a été, en réalité, qu’une simple annonce sans effets ».

En conséquence, ajoutera-t-il, « les petites et moyennes entreprises, ainsi que le secteur informel et le monde rural sont plongés dans un naufrage sans nom ». Et, cela est une réalité que la vie sociale du pays est « en forte régression ».  

« Les organismes internationaux nous confirment que nous ne sommes pas dans un « imaginaire » comme les dirigeants actuels veulent nous le faire croire », alors que « le RHDP nous avait prédit une année 2020 qui serait celle de l’émergence », a -t -il relevé. 

Outre la pandémie de Covid-19, « en cette année 2020 qui vient de finir, la Côte d’Ivoire a aussi assisté, à la tentative obstinée de démolition de l’État de droit ; que nous nous évertuons à consolider depuis l’indépendance de notre pays », a-t-il affirmé.    

Le pouvoir RHDP, par ailleurs, a « usé d’actes de menaces de tout genre, notamment la violation de notre Constitution, la violence physique et morale, l’atteinte aux libertés des citoyens, y compris des pressions sur les opposants et sur la majorité silencieuse que sont les Ivoiriens », a-t -il poursuivi. 

M. Bédié,  chef de file de l’opposition, a fait savoir qu' »il est important de noter que la terreur utilisée comme arme de combat par le régime actuel, n’a nullement entamé la combativité du peuple ivoirien (à) défendre sa liberté, ses droits, son indépendance et son honneur ».

Le président du Pdci, candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 avait refusé de participer au scrutin, avec le chef du Front populaire ivoirien  (FPI), Affi Nguessan, estimant que les conditions n’étaient pas réunies pour un scrutin crédible. 

L’opposition avait appelé à la désobéissance civile et au boycott du scrutin, ce qui a entraîné des heurts et des décès, puis mis un Conseil national de transition en place, qui a été freiné dans son élan par des arrestation. 

Aujourd’hui, l’opposition a abandonné son projet de désobéissance civile et de Conseil national de transition, sensé notamment se substituer aux institutions, laissant place au dialogue politique. Elle demande la libération de ses responsables pour des débats fructueux.

Affi appelle à la libération des « camarades en prison » après une rencontre avec Bédié

Le porte-parole de l’opposition ivoirienne, Affi Nguessan, qui bénéficie d’une liberté conditionnelle, a appelé jeudi à la libération des « autres camarades en prison », après une rencontre avec Henri Konan Bédié à sa résidence à Cocody (Est Abidjan).

M. Affi, désigné porte-parole de la plate-forme des partis politiques et groupements de l’opposition par l’ancien président Henri Konan Bédié, le chef de file de l’opposition, a dit juger bon de lui dire « merci » pour le leadership exercé et tout le soutien apporté en détention. 

Cette entrevue de M. Affi avec le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), Henri Konan Bédié, intervient au lendemain d’une mise en liberté conditionnelle du porte-parole de la plateforme l’opposition ivoirienne.

Le président du Front populaire ivoirien (FPI), Affi N’Guessan, candidat au scrutin présidentiel du 31 octobre 2020, avait été arrêté dans la nuit du 6 novembre 2020 à la suite d’un appel de l’opposition à la désobéissance civile et la mise sur pied d’un Conseil national de transition (CNT).    

Il avait refusé de participer à l’élection présidentielle avec M. Bédié, tous deux jugeant que les conditions n’étaient pas réunies pour un scrutin crédible. Alors que l’opposition s’apprêtait à instaurer un gouvernement de transition, certains de ses leaders ont été interpellés. M. Affi, lui sera arrêté plus tard.  

Sa libération a également lieu après la troisième phase du dialogue politique entre le gouvernement, la société civile et l’opposition. Les parties prenantes ont requis « la libération des personnes poursuivies pour des faits liés au mot d’ordre de désobéissance civile de 2020 et à la crise post-électorale de 2010 ».

M. Affi a salué ce dialogue politique, tout en souhaitant qu’il s’inscrive dans « un processus de réconciliation nationale, de restauration d’une paix durable en Côte d’Ivoire et de la réconciliation entre les fils et les filles de ce pays ».

« Et qu’après moi, tous les autres camarades qui sont en prison soient libérés et toux ceux qui sont en exil puissent rentrer dans leur pays et que la situation de Gbagbo, Charles Blé Goudé et l’ex-maire Akossi Bendjo trouvent une solution », a-t-il lancé.

Pour lui, « la paix et la réconciliation, ce n’est pas seulement la libération de Affi qui va mettre fin à tous ces problèmes qui nous divisent ». Il faut permettre au pays de retrouver une paix et une vie démocratique « durables ». 

« Il ne faut pas que ce dialogue se limite à la préparation des législatives, mais qu’il s’inscrive dans un processus de normalisation durable et de réconciliation nationale », a fait observer M. Affi Nguessan, qui avait à ses côtés une délégation de son parti.  

Le Botswana et la Namibie appellent au calme face aux tensions frontalières

Le Botswana et la Namibie ont appelé au calme et à la patience, suite au climat de tension née de la fusillade du mois dernier dans laquelle trois Namibiens et un ressortissant de la Zambie ont été tués par les Forces de défense du Botswana (BDF).Les quatre victimes ont été abattues par des soldats des BDF en début novembre, du côté botswanais de la rivière Chobe. Ils étaient accusés d’être des braconniers.

Dans une déclaration commune mercredi soir, le Président du Botswana Mokgweetsi Masisi et son homologue namibien Hage Geingob ont appelé les citoyens des deux pays voisins de l’Afrique australe à rester calmes et à s’abstenir de toute action de représailles.

Une enquête conjointe a été convenue et est en cours d’examen par les deux gouvernements, indique le communiqué.

En conséquence, les deux chefs d’Etat souhaitent exhorter les citoyens et les résidents de la République du Botswana et de la République de Namibie à rester calmes, patients et à maintenir leurs liens historiques fondés sur leur culture commune et leur respect mutuel,” poursuit le communiqué.

L’assassinat des quatre personnes avait soulvé des tensions entre les deux pays, les Namibiens organisant des manifestations qui ont entraîné la destruction de biens et la perturbation des mouvements transfrontaliers.

Guinée: Cellou Dalein « empeché» d’effectuer un voyage vers le Mali pour les obsèques de Soumaïla Cissé

L’opposant guinéen Cellou Dalein Diallo dit avoir été « empêché » d’effectuer un voyage de Conakry ( Guinée) pour Bamako au Mali où il devrait prendre part aux obsèques de l’opposant malien Soumaïla Cissé. 

« Mon voyage d’aujourd’hui sur Bamako via Dakar a été empêché par Alpha Condé. Rappelons que j’y allais pour prendre part aux obsèques de mon ami Soumaïla Cissé dont le corps est attendu demain jeudi à Bamako et l’inhumation prévue le vendredi après la grande prière », a écrit mercredi M. Cellou dans une note d’information transmise jeudi à APA. 

Selon M. Cellou, une fois à l’aéroport de Conakry, son directeur de protocole n’a pu régler  les formalités liées à son voyage vers Bamako  « sur instruction du commissaire de l’aéroport  ».  

« Je me suis dirigé vers le bureau du commissaire. Mais ce dernier était introuvable jusqu’à la fermeture du vol. Je décidai alors de revenir tranquillement à la maison, déçu d’ avoir été empêché, arbitrairement,  d’aller à Bamako accompagner mon ami Soumi à sa dernière demeure », a déploré M. Cellou.

 Ancien Premier ministre, président de l’Union des forces démocratiques de Guinée ( UFDG) et plusieurs fois candidats malheureux à l’élection présidentielle en Guinée, Cellou Dalein Diallo est considéré comme le principal opposant  au régime du président Guinéen Alpha Condé. 

Candidat malheureux à la présidentielle guinéenne du 18 octobre dernier, M. Cellou a recueilli selon l’institution électorale guinéenne 33,5% des voix contre 59,49% pour le président sortant Alpha Condé. 

L’opposant ivoirien Affi Nguessan mis en liberté conditionnelle (avocat)

Le porte-parole de la plateforme de l’opposition ivoirienne, Affi Nguessan, incarcéré pour atteinte à la sûreté de l’Etat, a été mis mercredi en liberté conditionnelle, après plus de 5h d’audition devant un juge d’instruction, au 9e Cabinet à Angré, à la cellule spéciale d’enquête, dans l’Est d’Abidjan, selon Me Godé Dagbo, l’un de ses avocats.Interrogé par APA, Me Godé Dagbo, a dit que « M. Affi a été mis en liberté conditionnelle, c’est-à-dire qu’il a été mis sous contrôle judiciaire, et il a pu regagner son domicile ». Pour lui, c’est une « satisfaction ».

« On avait déjà plaidé le 9 novembre dernier cette libération, qui n’ a pas été suivie et après l’audition au fond » cette décision a été prise « en même temps l’instruction suit son cours et n’est pas finie », a-t-il fait savoir.

« L’instruction suit son cours et nous allons essayer de travailler en conséquence,  en attendant si le procès a lieu, de plaider pour notre client », a-t-il relevé, avant d’ajouter qu’ « Il a l’obligation de se présenter une fois par mois au 9e Cabinet du juge d’instruction ».  

M. Affi Nguessan avait à ses côtés son Conseil. Conduit devant le juge d’instruction par quelques forces de l’Ordre, en armes, dans la matinée aux environs de 10 h GMT (heure locale), il a été relaxé autour de 15h 30. 

Le leader de l’opposition Pascal Affi N’Guessan, candidat au scrutin présidentiel du 31 octobre 2020, a été arrêté dans la nuit du 6 novembre 2020 et « détenu au secret ». Il avait refusé de participer à l’élection avec l’ancien président Henri Konan Bédié. 

Ces deux personnalités ont appelé au boycott du scrutin, ce qui a entraîné des morts. Alors que l’opposition s’apprêtait à mettre en place un Conseil national de transition, un organe visant à se substituer aux institutions, les autorités ont interrompu cette entreprise, interpellant certains opposants. 

Cette libération intervient au lendemain de la troisième phase du dialogue politique entre le gouvernement ivoirien, la société civile et l’opposition. Les parties prenantes ont requis des mesures d’apaisement de l’environnement politique.

Le rapport final du dialogue politique entre le gouvernement et l’opposition ressort « la libération des personnes poursuivies pour des faits liés au mot d’ordre de désobéissance civile de 2020 et à la crise post-électorale de 2010 ». 

Reprise du « dialogue bilatéral » Ouattara-Bédié dans la 2e quinzaine de janvier

Le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a indiqué mercredi avoir parlé avec Henri Konan Bédié sur la crise liée au scrutin présidentiel, annonçant un dialogue bilatéral dans la deuxième quinzaine du mois de janvier 2021, à l’entame d’un Conseil des ministres.

« Le président Bédié et moi, nous nous sommes parlé à plusieurs occasions ces derniers temps et nous avons convenu de reprendre le dialogue bilatéral dans les prochains jours certainement dans la deuxième quinzaine du mois de janvier », a déclaré M. Alassane Ouattara, face aux ministres.  

Il a souligné que cela permettra d’ « évoquer un certain nombre de points en suspens » et de montrer à leurs concitoyens qu’ils sont sur la voie de la consolidation de la paix, tout en souhaitant un État stable et qu’avec les progrès réalisés, le pays aille « encore plus vite » dans son développement.

Avant de commencer le Conseil des ministres, M. Ouattara a félicité le Premier ministre Hamed Bakayoko pour l’accord obtenu lors de la troisième phase du dialogue politique avec les partis de l’opposition pour aller aux élections législatives en mars 2021.

M. Ouattara a également adressé des félicitations à tous les participants à la troisième phase du dialogue politique aussi bien aux membres du gouvernement qu’aux représentants des partis politiques et de la société civile.

« Je crois que c’est un pas important, on ne peut pas tout régler en un seul jour, mais, le fait qu’il y ait eu un accord pour aller aux élections législatives dans le courant du mois de mars », s’est-il réjoui, ajoutant que « ceci est un élément très important d’avoir des élections inclusives ».

Le président ivoirien a noté que « tous les partis politiques ont indiqué leur souhait de participer à ces élections qui nous permettront de voir le vrai paysage politique de notre pays après plus de 10 ans d’absences de certains partis politiques ».

Il s’est dit « personnellement engagé à faire en sorte que les mesures d’apaisements puissent être prises mais dans le cadre de la loi », faisant observer que « le Premier ministre et le ministre de la Justice ont déjà fait des propositions ».

Toutefois, relèvera-t-il, « ce sont des dossiers qui sont entre les mains de la justice et je souhaite que tout le monde tienne compte de notre volonté d’apaisement et de reprise du dialogue après les élections législatives ».

Dialogue politique: le gouvernement ivoirien et l’opposition conviennent de la tenue des législatives en mars 2021

L’opposition ivoirienne, le gouvernement et la société civile ont convenu mardi, à l’issue de la troisième phase du dialogue politique, de la tenue des prochaines législatives en mars 2021, selon le rapport final de leurs rencontres.Les parties prenantes, ont au nombre des recommandations, souhaité qu’avant la tenue des élections législatives, il y ait la désignation des membres des bureaux des Commissions électorales locales, conformément aux dispositions légales.

Elles ont demandé « le retour dans les organes de la Commission électorale indépendante des partis politiques membres qui ont suspendu leur participation » au sein de cette institution. 

En outre, les parties ont requis « l’élargissement à d’autres partis politiques, de la composition de la Commission Centrale de la CEI, conformément aux recommandations de la CEDEAO, sans préjudice de l’équilibre de celle-ci ». 

La désignation des membres des bureaux des Commissions électorales locales devrait se faire par voie élective, les partis politiques étant encouragés à des « compromis sur le terrain ».  

La réunion  a validé « l’organisation des législatives en mars 2021″ et la remise aux représentants des candidats d’exemplaires du procès- verbal de compilation après le dépouillement par les Commissions électorales locales ». 

Pour tenir un scrutin apaisé, ils ont convenu du renforcement de la sécurisation du processus électoral, « la levée du mot d’ordre de désobéissance civile » et la mise en œuvre de mesures qui concourent à l’apaisement de l’environnement politique.

A moyen et long termes, l’opposition et le gouvernement souhaitent « la poursuite des discussions à un haut niveau entre le Président de la République et le président Henri Konan Bédié, président du Pdci (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) ».

Les participants ont encouragé « le président de la République à ouvrir des discussions avec l’ancien président Laurent Gbagbo et tous les autres leaders politiques ».  

Ils ont également souhaité l’amélioration du découpage électoral, en maintenant les acquis, la « repentance des auteurs et des acteurs politiques pour les actes de violence perpétrés ».

L’opposition a appelé à « la prise de mesures en faveur des personnes poursuivies pour des faits liés au mot d’ordre de désobéissance civile de 2020 et à la crise post-électorale de 2010, au terme des procédures judiciaires en cours ». 

Toutes les parties ont manifesté la volonté de voir « le maintien du cadre permanent de dialogue politique et la signature d’une charte de bonne conduite par les leaders politiques ». 

Concernant les mesures d’apaisement de l’environnement politique, ils ont aussi demandé « la libération des personnes poursuivies pour des faits liés au mot d’ordre de désobéissance civile de 2020 et à la crise post-électorale de 2010 ». 

Pour sa part, le pouvoir veut « la poursuite des procédures judiciaires en cours, afin d’éviter toute impunité » ainsi que la réparation et le dédommagement des victimes des violences. 

Le rapport ressort « l’organisation d’assises nationales pour la paix et la réconciliation ». Il a été lu par le ministre de l’Intérieur et de la sécurité, Vagondo Diomandé. 

Du 21 au 29 décembre 2020, une session du dialogue politique, a été présidée par le Premier ministre ivoirien Hamed Bakayoko.

Dialogue politique ivoirien: l’opposition va soumettre le rapport final à Bédié et Gbagbo (responsables)

L’opposition ivoirienne envisage de soumettre le rapport final sur la troisième phase du dialogue politique aux anciens présidents Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, leurs chefs de file, afin d’apporter des « éclairages » avant le paraphe du document.L’information a été donnée, mardi, par MM. Niamkey Koffi et Armand Ouégnin, les représentants de la plate-forme de l’opposition, lors d’un point de presse conjoint, après la clôture de la troisième phase du dialogue politique ivoirien.

Ce dialogue politique a réuni une délégation du gouvernement ivoirien, des organisations de la société civile et partis et groupements de partis politiques, proches du pouvoir et de l’opposition. Et ce, dans l’optique de débattre des prochaines élections législatives.

« Nous n’avons signé aucun document » relatif du rapport final de ce dialogue, a déclaré M. Armand Ouégnin, président de Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), une plate-forme dont le référent politique est Laurent Gbagbo. 

« Il est évident que certains l’ont fait, mais nous ne l’avons pas fait » car « nous avons reçu la mouture finale en début d’après-midi et nous avons dit que nous réservons notre signature après des éclairages sur certains points », a-t-il indiqué.

Ces éclairages devraient être apportés par MM. Gbagbo et le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), Henri Konan Bédié, a soutenu M. Ouegnin, mentionnant que l’opposition s’est rendue à ce dialogue politique « par souci de bonne foi ».

Pour sa part, M. Niamkey Koffi, un cadre du Pdci, « lorsqu’on va à des assises, le rapport final doit faire l’objet d’une adoption, or ce n’est pas le cas aujourd’hui ». De ce fait, l’opposition a pris connaissance de ce rapport et a demandé qu’on diffère sa signature.

« Nous ne pouvons pas apposer notre signature sans un examen préalable », a relevé M. Niamkey, évoquant des « ambiguïtés et des équivoques  (qui) devront faire l’objet d’éclaircissement à travers la poursuite de ce dialogue entre Alassane Ouattara, MM. Bédié et Gbagbo ».

« C’est au terme de ces éclaircissements que la plateforme de l’opposition va apposer sa signature au bas de ce document », a fait savoir M. Niamkey qui a suivi tous les débats avec les autres représentants de l’opposition. 

Le Premier ministre ivoirien, Hamed Bakayoko, qui a présidé cette session du dialogue politique tenue du 21 au 29 décembre 2020, a assuré que le rapport a fait l’objet d’un « large consensus » entre les parties prenantes.

Interrogé à l’issue des travaux de restitution du rapport final, Adama Bictogo, le directeur exécutif du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp, pouvoir),  a noté que « la plateforme de l’opposition a des réserves,mais ne s’est pas retirée du dialogue ».

« Elle a juste exprimé quelques réserves, ce qui de mon point de vue, n’est pas une remise en cause de la dynamique qui a été engagée », a ajouté M. Bictogo, déclarant que « les élections auront bel et bien lieu en mars 2021 ». 

Pour lui, « c’est à l’opposition de prendre toutes ses dispositions pour se mettre dans le convoi qui nous amène aux élections législatives. Mais, en tout état de cause, c’est net, nous irons aux élections législatives en mars ».

« Ceci étant, des dispositions ont été notées dans le document pour qu’ il y ait un apaisement qui prend la composante politique, la composante juridique, la composante électorale qui relève de la CEI (Commission électorale indépendante) », a-t-il poursuivi.

M. Bictogo a estimé que « le plus important est que l’opposition prenne l’opinion à témoin et qu’ elle aille à ces élections, (car) on ne peut pas chaque fois marchander. Sortons du marchandage et des chantages ».

Il a admis toutefois que « l’opposition a fait la preuve de son engagement en venant à ces réunions ». Ce qui pourrait permettre à la nation de retrouver la paix et comme le Rhdp le souhaite « une Côte d’Ivoire rassemblée ». 

La violence a empêché plusieurs Centrafricains de voter

Les populations de plusieurs villes en République centrafricaine (RCA) n’ont pas pu accomplir dimanche leur devoir civique à cause du contexte sécuritaire tendu.En RCA, le regain de violences risque d’amoindrir fortement le taux de participation aux élections présidentielle et législatives. Environ 1,8 million d’électeurs étaient appelés dimanche 27 décembre à désigner un chef de l’Etat et 140 députés. Mais dans les villes de Bouar (ouest), Bambari (centre) et Baboua, les coups de feu entendus tôt dans la matinée ont obligé les habitants de rester chez eux.

Selon le site du Réseau des journalistes pour les droits de l’homme (RJDH), les rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) ont envahi la première localité, située à l’ouest du pays et contrôlée par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca). Cette manœuvre a empêché le déroulement des votes.

Baboua et Bambari étaient également occupées par des hommes armés. Toutefois, d’autres dysfonctionnements rendaient difficiles déjà l’organisation du double scrutin dans la sous-préfecture de Baboua : non déploiement du matériel électoral et manque de formation des agents déployés dans les bureaux de vote, entre autres.

Le RJDH rapporte par ailleurs que l’élection a pu se tenir dans la ville de Bria, mais partiellement. Des tirs ont été entendus aux environs de cinq heures du matin, faisant que seuls quatre bureaux de vote ont été ouverts sur les dix prévus.

En revanche, les populations d’autres villes comme Grimari, située à 80 Km de Bambari, ainsi que Bangui, la capitale du pays, ont pu voter dans le calme.

Des élections dans la violence

Depuis le 18 décembre dernier, une coalition de groupes armés se déplace dans le pays, créant de l’insécurité dans plusieurs régions. L’objectif affiché, selon plusieurs observateurs, était d’empêcher la tenue des élections.

Déjà la veille, samedi 26 décembre, la Cour Constitutionnelle s’était opposée aux demandes de report formulées par des candidats à la présidentielle comme Anicet Georges Dologuele et Mahamat Kamoun.

La semaine dernière, la violence s’était corsée avec des affrontements notamment à Bambari entre les éléments du groupe armé de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) et les forces armées centrafricaines.

Une équipe de l’Autorité nationale des élections (ANE) avait été directement visée lundi dans le centre du pays. Et mardi matin, à Bossangoa, les anti-balaka ont chassé les électeurs qui venaient récupérer leurs cartes à la mairie avec des armes, mais sans coup de feu.

Le 16 décembre dernier, le Parquet général de Bangui avait annoncé l’ouverture d’une enquête sur les violences à l’intérieur du pays.

« Nous avons arrêté un élément qui est un ancien soldat de l’armée. Les enquêtes sont ouvertes pour déterminer l’identité de ces mouvements armés qui ont perpétré ces violences notamment à Markounda, à Bozoum, Bossembele… dans l’objectif de perturber la tenue des élections générales dans le pays », affirmait le maître des poursuites, interrogé par le RJDH, avant d’ajouter que l’ex-président François Bozizé (2003 – 2013) est accusé d’être le commanditaire de ces actes de violences d’envergure nationale.

Devenu principal opposant du président sortant Faustin-Archange Touadera, sa candidature à la présidentielle a été invalidée par la Cour constitutionnelle. Le motif avancé est que François Bozizé est poursuivi dans son pays notamment pour « assassinats » et « tortures » et sous le coup de sanctions de l’ONU qui lui reproche d’avoir soutenu depuis son exil la contre-insurrection de milices anti-balaka.

Accusations contre Bozizé

En effet, la chute de Bozizé en 2013 a précipité la RCA dans un conflit qui a fait des milliers de morts et poussé plus du quart des habitants à fuir leur domicile. Et même si les combats ont beaucoup baissé d’intensité, les deux tiers du pays sont contrôlés par des groupes armés rebelles.

Pour cette élection présidentielle, le sortant Faustin-Archange Touadera apparaît comme le favori parmi 17 candidats dont deux anciens Premier ministres, Anicet-Georges Dologuélé et Martin Ziguélé.

Fier de ses réalisations depuis 2016 (accord de paix avec les rebelles, investissements dans l’éducation et la santé et reconstruction de l’armée nationale…), le candidat du Mouvement Coeurs Unis (MCU) avait promis de faire un « premier tour KO ! » le jour de l’élection.

Le second tour de la présidentielle est prévu le 14 février prochain si aucun candidat ne parvient pas à obtenir la majorité des suffrages du premier tour du dimanche 27 décembre.

Présidentielle nigérienne : l’heure est au dépouillement

Après des élections qui se sont tenues dans une atmosphère plutôt apaisée dimanche, jour du scrutin présidentiel et législatif au Niger, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) s’affère à la compilation des résultats.Plus de 7 millions de Nigériens étaient appelés aux urnes dimanche, pour élire un nouveau président de la République et 171 députés de l’Assemblée nationale. A l’arrivée, le scrutin qui opposait plusieurs anciens ministres et présidents, s’est passé sans incident majeur. Des compétitions électorales dont l’enjeu est crucial pour l’avenir de cet Etat considéré par l’Onu (Organisations des Nations unies) comme le pays le plus pauvre du monde.

Après la fermeture des bureaux de vote à 18h Gmt, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), a commencé son travail de compilation des résultats dans la grande salle du Palais des congrès. Le bureau de l’organe, les observateurs, et autres journalistes accrédités pour la nuit électorale sont présents pour suivre le dépouillement. Plus de six mille observateurs nationaux et internationaux ont été accrédités par la commission électorale, dont ceux de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) et de la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD)

Les résultats attendus jeudi ou vendredi

Selon le code électoral, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) doit compiler les résultats des 25.978 bureaux de vote répartis sur l’ensemble du pays dans un délai maximum de cinq jours. Ces résultats seront ensuite transmis à la Cour Constitutionnelle pour leur validation. Les éventuels recours seront déposés auprès de la Cour, dix jours au plus tard après la transmission des résultats par la Commission électorale.

Le candidat du pouvoir Mohamed Bazoum est considéré par certains observateurs comme le favori du scrutin. Il doit faire face à vingt-neuf (29) candidats issus d’une opposition divisée mais « croit en l’alternance ». Et pour cause, depuis 1993, la présidentielle nigérienne s’est toujours jouée en deux tours. L’opposition politique arrive souvent à chambouler les cartes. Un second tour de la présidentielle, si nécessaire, est prévu le 20 février prochain. 

Le président sortant Mahamadou Issoufou ne s’est pas présenté à cette élection après avoir fait deux quinquennats (2011 – 2020) comme le prévoit la Constitution.

Quel bilan pour Issoufou et quels défis pour son successeur?

Les électeurs nigériens se rendent aux urnes ce dimanche 27 décembre pour choisir le successeur du président Mahamadou Issoufou. En exclusivité pour Apa news, Tatiana Smirnova, chercheuse associée au Sahel Research Group (Université de Floride) et spécialiste du Niger dresse le bilan des deux quinquennats du président sortant et décrit les défis qui attendent son successeur.Le président Mahamadou Issoufou s’apprête à quitter le pouvoir au Niger. Quel héritage laisse-t-il à ses compatriotes ?

Il faut tout d’abord situer les deux mandats du président Mahamadou Issoufou dans un contexte politique nigérien de longue durée. Arrivé pour la première fois au pouvoir en 2011 après des dizaines d’années passées en opposition, son projet était de reconstruire complétement le paysage socio-économique du pays à travers les deux volets du programme de la « Renaissance ». En dépit d’énormes problèmes liés à l’insécurité croissante avec les allocations budgétaires au secteur de la Défense et de la Sécurité, représentant en moyenne 17% du budget de l’État et des prix défavorables des matières premières, plusieurs réalisations ont été faites. Le Niger affichait la croissance économique nettement supérieure en comparant avec celle des mandats des prédécesseurs.

La construction de nouvelles infrastructures dans les centres urbaines et surtout dans la ville de Niamey (nouvel aéroport, échangeurs, ponts, hôtels) est l’aspect le plus visible et spectaculaire des changements. Mais il y a eu aussi de grands désespoirs, comme l’échec du projet de la construction du chemin de fer Niamey-Cotonou et de la centrale électrique, le barrage de Kandadji. Le réseau routier national a été renforcé, mais pas suffisamment. Les grands axes reliant les centres urbains aux périphéries sont à peine développés. Par exemple, la route liant la ville de N’guigmi à N’gourti est quasiment absente. L’initiative les « Nigériens nourrissent les Nigériens », initiée en 2011 pour rompre avec la logique d’assistant  a montré ses limites, posant la question sur la nécessité de redynamiser l’agriculture autrement.  

Un autre aspect important concerne le développement du système d’enseignement. Les efforts ont été faits avec le recrutement des enseignants contractuels et la construction de nouvelles écoles, mais le taux de réussite aux examens de Brevet et de Baccalauréat reste encore très bas. Les nouvelles universités publiques ont été créées à Agadez, Dosso, Maradi, Zinder, Tahoua, Diffa et Tillabéry, mais le défi principal reste la qualité et le contenu des enseignements qui seraient adéquats avec le marché d’emploi. Sur le plan du développement des services de santé, deux hôpitaux nationaux de référence ont été construits ainsi que d’autres infrastructures sanitaires, or les zones rurales restent encore largement dépourvues des Centres de Santé Intégrés et des maternités.  

Les deux mandats de Mahamadou Issoufou laissent également en héritage l’exploitation du bloc d’Agadem. Les enjeux des recettes pétrolières sont de taille pour le Niger car elles pourraient représenter jusqu’à 24% du PIB après l’opérationnalisation du pipeline Niger-Bénin.  La question de distribution équitable et effectif des recettes pétrolières se pose ainsi de manière inéluctable au niveau communal, régional et national d’ailleurs comme c’était le cas pour l’uranium) et pourrait générer des tensions politiques et sociales supplémentaires à gérer.

Sur le plan de la politique extérieure, le Niger a incontestablement pris une place sur la scène régionale et internationale avec le siège de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU pour la période 2020-2021, mais aussi un sommet de l’Union africaine organisé en juillet 2019. La crise sécuritaire y a joué sans aucun doute un rôle crucial, en donnant de l’importance au Niger en tant que pays relativement stable en comparant avec d’autres pays de la sous-région.

Globalement, malgré les défis posés par le contexte sécuritaire, l’héritage laissé par le président Mahamadou Issoufou se repose sur des nouvelles dynamiques socio-économiques et de la politique étrangère.

Issoufou accepte de ne pas briguer un 3e mandat en respectant la Constitution de son pays, contrairement à l’Ivoirien Alassane Ouattara et  Guinéen Alpha Condé. Cela fait-il de lui un modèle de démocratie pour son pays et en Afrique ?

Le président Mahamadou Issoufou a effectué deux mandats, le maximum autorisé par la Constitution (article 47), et il ne se représente pas. Cette décision est honorable pour un pays qui a déjà vécu quatre coups d’Etat réussis (1974, 1995, 1999 et 2010) et plusieurs tentatives échouées. En effet, ce sera pour la première fois au Niger que le chef de l’Etat élu quittera le pouvoir à l’échéance de son mandat.

Si cette décision atteste d’une grande maturité politique, il est encore tôt, il me semble, de parler du Niger en tant que modèle de démocratie sur le continent.  Il faut que la tradition de passation des pouvoirs de manière paisible soit durable, ce qui n’est pas évident. Les élections actuelles se déroulent dans un contexte de tensions extrêmes, avec une forte implication des ex-officiers, devenus hommes politiques. Ces tensions pourront avoir un impact important sur la stabilité des institutions républicaines pendant le mandat du nouveau président élu.

Sur le plan socio-économique, les Nigériens ont-ils mieux vécu sous son magistère que sous les précédents régimes ?

On ne peut pas comparer les modes de vie des populations sous les mandats du président Mahamadou Issoufou avec les précédents régimes. Tout d’abord, parce que cette dizaine d’années a coïncidé avec une crise sécuritaire sans précédent et une crise sanitaire mondiale.  L’insécurité a profondément bouleversé le microcosme socio-économique local dans les zones périphériques du Niger, avec des populations déplacées se trouvant toujours dans une situation d’urgence humanitaire. Par ailleurs, la situation a créé une forte pression sur les ressources naturelles partout dans le pays, ce qui a contribué à exacerber les conflits locaux exploités par les insurgés. En plus, comme partout dans le monde, la pandémie de Covid-19 a également lourdement pesé sur l’économie nigérienne, en raison de l’augmentation des dépenses en matière de santé.   

Comme d’autres pays du Sahel, le Niger n’est pas épargné par la violence jihadiste. Quel est le bilan sécuritaire d’Issoufou ?

Il faut souligner que malgré la dégradation spectaculaire de la situation sécuritaire dans les pays limitrophes, le Niger semble encore résister à l’implantation durable des groupes armés sur son territoire. Globalement, c’est un point positif. Cependant, comme cela a été déjà souligné par de nombreux analystes, les insurgés continuent à exploiter de manière intelligente des conflits et frustrations locales pour établir leur assise dans les zones rurales touchés par l’instabilité, surtout dans les régions de Tillabéry et de Diffa. L’on peut ainsi se poser la question sur la diffusion ultérieure d’instabilité vers les zones urbaines de Niamey, mais aussi à Maradi, dans les localités frontalières avec le Nigeria.

L’intensification des attaques depuis la fin de l’année 2019 et les pertes colossales au sein des forces armées nigériennes indiquent également sur le fait que les politiques sécuritaires ne sont pas efficaces. Cela amène à se demander sur la nécessité de reconsidérer les fondements même d’une approche de la lutte « anti-terroriste ». Par ailleurs, un autre défi important à relever concerne l’éthique de gestion de la politique sécuritaire au Niger. Les frustrations au sein de l’armée sont importantes.  Elles ne sont pas encore très visibles, mais leurs conséquences peuvent être dramatiques à long terme pour le pays.

Mohamed Bazoum, le candidat du pouvoir, est désigné comme le favori de cette présidentielle. Mais est-ce que le soutien de l’opposant Hama Amadou, qui est interdit de se présenter, au candidat Mahamane Ousmane ne va pas compromettre ses chances de succéder à son ami et compagnon Issoufou ?

Oui, ce soutien peut théoriquement compromettre les chances de Mohamed Bazoum, candidat du PNDS-Tarayya, de gagner la présidentielle. En effet, Mahamane Ousmane est susceptible d’apporter à l’opposition les votes de la région de Zinder, l’une des plus peuplées au Niger. Dans cette hypothèse, sur huit régions (Niamey, Dosso, Tillabéry, Tahoua, Agadez, Maradi, Zinder, Diffa), au moins quatre pourraient voter pour l’opposition, puisque trois d’entre elles (Niamey, Dosso et Tillabéry) ont voté pour la candidature d’Hama Amadou en 2016, s’ajoutant à la région de Zinder, bastion de Mahamane Ousmane.

La configuration de ce soutien pose également problème pour les résultats des élections législatives, avec un risque éventuel d’une « cohabitation » dans l’hypothèse où la majorité parlementaire serait importée par l’opposition. Les fortes tensions politiques contribueront à fragiliser le fonctionnement des institutions, comme c’était déjà le cas dans l’histoire du Niger en 1995, en aboutissant au coup d’Etat militaire.  

Quels seront les défis du prochain chef de l’État nigérien ?

Je pense que les principaux défis du futur président seront articulés autour de la sécurité des nigériens et des réformes pour relancer l’économie dans un contexte d’une démographie galopante et de la gestion des conséquences de la pandémie liée à la Covid-19.

D’abord, du fait de sa position géostratégique, le Niger a un potentiel d’un leadership régional dans la gestion de la crise sécuritaire au Sahel. Le président sortant a joué cette carte diplomatique en se positionnant en tant qu’interlocuteur important des partenaires internationaux. Cependant, la longue durée d’engagement dans le conflit indique sur des failles structurelles profonds dans la stratégie sécuritaire d’aujourd’hui qu’il faudrait probablement revisiter au niveau régional, en négociant une marge de manœuvre solide avec des acteurs internationaux. Ce sera l’un des défis principaux du prochain chef de l’Etat.

Ensuite, ce sont les populations dans les zones rurales qui sont directement concernées par l’instabilité régionale. L’insurrection se greffe sur la combinaison complexe de plusieurs facteurs liés, notamment aux conflits locaux pour le pouvoir, à la distribution perçue comme inéquitable des ressources mais aussi aux effets directs et indirects des opérations militaires menées par l’armée. La question de la protection des civiles dans les zones rurales sera également un défi majeur pour le nouveau gouvernement. Cet aspect est également lié au processus de décentralisation qu’il faut continuer à mener afin d’asseoir la présence de l’Etat dans les zones rurales. Le défi du nouveau chef d’Etat sera ainsi de trouver les investisseurs pour des réformes socio-économiques nécessaires.

Présidentielle au Niger: « On croit en l’alternance » (Opposant)

Au Niger où le candidat du pouvoir à l’élection présidentielle de ce dimanche 27 décembre paraît comme le grand favori, certains de ses rivaux croient réellement à leur chance de gagner.Au Niger, le chef de l’Exécutif va changer de nom au sortir du scrutin de ce dimanche. Pour la première fois de son histoire, cette ancienne colonie française d’Afrique de l’Ouest classée par l’ONU comme le pays le plus pauvre du monde, s’apprête à voir un président succéder à un autre de manière pacifique à l’issue d’un scrutin dont le premier tour est organisé ce dernier dimanche de l’année 2020.

Selon les pronostics les plus lucides, c’est Mohamed Bazoum, éminence grise, bras droit et dauphin désigné du président sortant Mahamadou Issoufou qui est le grand favori de ce scrutin. Une compétition électorale à laquelle ce dernier ne peut se présenter pour avoir achevé ses deux quinquennats autorisés par la constitution. Dans le camp du pouvoir, on croit même à une possible victoire par « Un coup, KO », soit une victoire dès le premier tour.

Pourtant au niveau de l’opposition, la confiance règne. « Les Nigériens en ont assez d’être mal gouvernés, de vivre sous un régime de corruption à tous les étages, d’être toujours statistiquement les plus pauvres de la planète, de vivre sous une gouvernance qui excelle dans la démagogie et le mensonge. Ils ne veulent surtout pas d’une continuité du même qui les gouverne depuis dix ans. Ils veulent y mettre fin et donc réaliser une alternance », dénonce dans un entretien avec Apa news Hamma Hamadou, secrétaire général adjoint du parti « GÉNÉRATION DOUBARA PJP » du candidat Salou Djibo, un ancien général putschiste, qui, en 2010 avait empêché le président de l’époque, Mamadou Tandia, de briguer un troisième en violation de la constitution et ouvert la voie à un processus démocratique à l’issu duquel a été élu en 2011 pour la première fois Mahamadou Issoufou, le président sortant.

Pour Hamadou, les  Nigériens « sont conscients qu’ils vivent une immense tragédie faite d’insécurité, d’injustice et de mauvaise méthodes de gouvernance, raison pour laquelle ils veulent aujourd’hui des dirigeants exemplaires ».

Même s’il reconnait que cette alternance qu’il souhaite ne sera pas obtenue de manière « facile face aux moyens conséquents dont dispose la mouvance présidentielle », il reste convaincu que « le bien triomphera du mal», son camp incarnant à ses yeux le premier et le régime sortant le second.

Le proche de l’ancien chef putschiste dit compter beaucoup sur la « dignité des nigériens qui, dans leur très grande majorité, ont envie de changer cette trajectoire tragique pour se donner un meilleur destin, un meilleur vivre-ensemble avec une nouvelle gouvernance, avec de nouvelles gens, patriotes et exemplaires ».  

Sa formation qui fait partie d’un groupe dit des « partis non-affiliés » dispose de deux  commissaires qui siègent à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), boycottée par la majorité des autres candidats. A travers ces deux personnalités et le reste des observateurs déployés sur le territoire national, les partisans du candidat Djibo espèrent veiller à ce que le service public électoral soit « au service du citoyen et non d’une catégorie de formations politiques ou de fraudeurs », selon les mots de Hamadou.

« Si malgré tout, des fraudes venaient à être attestées ou des circuits de fraudes détectés, nous utiliserons tous les moyens légaux pour agir, anticiper et empêcher les manœuvres frauduleuses et rétablir l’authenticité des suffrages populaires. Nous sommes déterminés à constituer notre peuple en vigie de l’intégrité du processus électoral », avertit-il.

« Ce n’est pas simplement l’affaire de la CENI mais de toute une chaîne qui va jusqu’à la juridiction électorale suprême », conclut cet énarque qui a occupé plusieurs hautes responsabilités dans la son pays.

Le Roi Mohammed VI s’entretient avec le Premier ministre israélien

Le Roi Mohammed VI, a eu ce vendredi, un entretien téléphonique avec le Premier ministre de l’Etat d’Israël, Benjamin Netanyahu, indique un communiqué du Cabinet royal.Au cours de cet entretien, le Souverain a rappelé les liens forts et particuliers entre la communauté juive originaire du Maroc et la monarchie marocaine. Le Souverain a, également, réitéré la position « cohérente, constante et qui demeure inchangée du Maroc au sujet de la question palestinienne ainsi que le rôle pionnier du Royaume pour la promotion de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient ».

C’est dans ce contexte que le Roi s’est « félicité de la réactivation des mécanismes de coopération entre le Maroc et l’Etat d’Israël, et de la reprise des contacts réguliers, dans le cadre de relations diplomatiques pacifiques et amicales ».

Pour sa part, le Premier ministre israélien a assuré le Souverain de sa détermination à mettre en œuvre tous les engagements pris, selon un calendrier précis de mise en œuvre.

La déclaration trilatérale entre le Royaume du Maroc, les États-Unis d’Amérique et l’Etat d’Israël, signée le 22 décembre courant, constitue le cadre de référence pour le développement et l’évolution de ces relations ».

Cet entretien téléphonique intervient deux semaines après l’annonce, le 10 décembre, de la reprise des relations entre le Maroc et Israël, en vertu d’un accord qui prévoit la réouverture de bureaux diplomatiques à Tel-Aviv et Rabat ainsi que le développement de la coopération économique bilatérale.

Les deux pays ont signé mardi dernier à Rabat quatre accords de coopération portant sur les domaines diplomatique, aérien, de la gestion hydrique, du commerce et de la promotion des investissements.

Bah N’daw: « Soumaïla Cissé s’en va à un tournant critique »

Le président de la Transition malienne Bah N’daw, s’est dit sous le « choc » après l’annonce de la disparition de Soumaïla Cissé, décédé ce vendredi à la Covid-19 à Paris.La présidence malienne a rendu hommage à l’opposant malien Soumaïla Cissé. Le président de la Transition évoque une grosse perte à l’heure où le Mali fait face à plusieurs défis.  « Soumaila Cissé s’en va à un tournant critique de notre évolution en tant que nation. Nul doute qu’en ce moment, le pays avait encore particulièrement besoin de son expérience et de sa sagesse pour relever les défis de l’heure » regrette-t-il.

Bah N’daw se souvient  « d’un homme plus déterminé et plus engagé après sa libération » au cours de l’audience d’octobre dernier avec Soumaila Cissé dans la foulée de sa libération. « Il m’avait laissé l’impression d’un homme encore plus déterminé et engagé pour son pays. Son optimisme était demeuré intact et sa dure détention de plusieurs mois l’avait comme davantage aguerri » se rappelle-t-il.

En cette douloureuse circonstance, le président de la Transition malienne adresse à son nom et au nom du peuple malien, « ses condoléances les plus émues à la veuve du défunt, ses enfants, ses proches, ses collaborateurs, ainsi qu’à ses nombreux sympathisants au Mali comme à l’extérieur » conclut-il.

Mali: décès de Soumaïla Cissé de la Covid-19

Le chef de l’opposition malienne Soumaïla Cissé est décédé à Paris où il était hospitalisé pour le coronavirus.Soumaïla Cissé était évacué à Paris à l’hôpital américain de Neuilly pour y être soigné. Il avait contracté le coronavirus depuis quelques jours. 

Son décès brutal a été confirmé par plusieurs cadres de son parti, l’URD. Nous y revendrons.

Le Maroc et le Royaume se félicitent de l’application provisoire à partir du 1er janvier 2021 de leur accord d’association

Les gouvernements marocain et du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord se félicitent de l’application provisoire, à partir du 1er janvier 2021, de l’accord d’Association entre le Maroc et le Royaume-Uni, signé à Londres le 26 octobre 2019.Les deux pays ont précédé, ce 24 décembre 2020 à Rabat, à un échange de notes verbales à cet effet, indique jeudi un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

L’accord restitue, dans le contexte des relations bilatérales, l’ensemble des effets que les deux pays s’accordaient, mutuellement, dans le cadre de l’Accord d’Association Maroc-UE. Il assure, ainsi, la continuité des échanges entre le Maroc et le Royaume-Uni après le 31 décembre 2020, souligne la même source.

L’accord constituera une garantie aux entreprises marocaines et britanniques qui entreprennent des relations économiques et commerciales dans tous les secteurs de coopération.

Les relations d’investissement continueront de se dérouler dans le cadre de l’accord entre le gouvernement du Maroc et celui du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord pour la promotion et la protection réciproque des investissements.

Le nouvel accord d’association constituera un pilier fondamental dans la consolidation et le renforcement des relations entre les deux pays, en termes de commerce et d’investissement.

Les deux pays confirment, à cette occasion, leur engagement à poursuivre le renforcement de leurs relations et le développement de leur coopération, dans la perspective de l’établissement d’un partenariat stratégique global, conclut le communiqué.

Dialogue politique: l’opposition ivoirienne soulève des préoccupations

L’opposition ivoirienne a soulevé jeudi des préoccupations pour la suite des travaux du dialogue politique qui a repris, lundi, souhaitant entre autre la cessation des poursuites visant certains de ses responsables, dans une déclaration. »La Coalition des plateformes et des partis politiques de l’opposition a décidé de prendre part aux travaux en vue de la prise en compte de ses préoccupations », a indiqué Armand Ouégnin, qui a lu la déclaration au siège du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci).

Ces préoccupations sont, entre autres, « l’élargissement du cadre de discussion à tous les acteurs politiques dans le cadre d’un dialogue national inclusif, la relecture de la loi organique et du Code électoral », a relevé M. Ouégnin.

L’opposition demande en outre « la prise en compte des arrêts de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) sur la Commission électorale indépendante (CEI), la libération des prisonniers politiques et militaires ».

Elle souhaite également le « retour de tous les exilés politiques avec à leur tête l’ancien président Laurent Gbagbo, l’ancien Premier ministre Soro Guillaume, M. Charles Blé Goudé, l’ex-maire Akossi Bendjo et la cessation des poursuites contre des membres de l’opposition ».

La Coalition des plateformes et des partis politiques de l’opposition assure son « attachement au dialogue et au respect des textes qui régissent notre pays (et) au respect de la Constitution, notre loi fondamentale », a poursuivi M. Armand Ouégnin.

Selon M. Ouégnin, président de la plate-forme EDS dont le référent politique est Laurent Gbagbo, l’opposition a accepté de prendre part au dialogue politique au regard du cadrage prometteur fait par le Premier ministre qui veut une concertation fraternelle et des discussions franches.

L’opposition est revenue lundi à la table des discussions impliquant le gouvernement et la société civile, pour « écouter » les autorités et « décider de la ligne de conduite pour la suite des travaux », a-t-il souligné. 

Les travaux du dialogue politique, regroupant l’opposition, le gouvernement et la société civile,  devraient permettre des réglages pour une CEI consensuelle par l’adoption de mesures concertées permettant des élections transparentes et crédibles.