Un Cameroun nouveau prend forme, affirme Paul Biya

Le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, a invité mardi soir ses compatriotes à s’engager pour «un Cameroun nouveau qui prend forme».«Un Cameroun nouveau prend forme. Un Cameroun adapté au temps présent. Un Cameroun qui regarde vers l’avenir », a dit le président BiyaBiya dans son discours de nouvel an d’une vingtaine de minutes.

Il a rappelé que l’objectif majeur du gouvernement reste l’amélioration des conditions de vie et, à terme, l’éradication de la pauvreté. Il a appelé à des efforts supplémentaires pour rester sur la trajectoire du redressement économique durable.

«Notre croissance a repris, l’inflation est maîtrisée, les déficits budgétaires et extérieurs sont contenus, notre dette publique reste soutenable», a-t-il souligné, constant que la croissance avait repris, l’inflation maîtrisée, les déficits budgétaires et extérieurs contenus et la dette publique soutenable.

S’attardant davantage sur le conflit sécessionniste dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, considéré comme «l’un des problèmes les plus urgents», Paul Biya a regretté que l’activité criminelle des groupes armés continue de perturber la vie publique, économique et sociale dans ces zones alors que diverses mesures ont été prises, ces derniers mois, pour ramener à la raison des jeunes qui, pour la plupart, se sont laissé endoctriner.

«Pour ceux qui s’obstinent à demeurer dans la mauvaise voie et qui continuent à avoir recours à la violence, nous n’aurons pas d’autre choix que de les combattre pour protéger tous nos concitoyens. Nos forces de défense et de sécurité feront une fois de plus leur devoir avec mesure, mais sans faiblesse», a-t-il lancé, assurant par ailleurs l’armée de son total soutien et de sa haute considération.

Rappelant qu’un Grand dialogue national s’est tenu du 30 septembre au 4 octobre en vue de parvenir à une sortie de la crise séparatiste, le chef de l’État, après avoir rappelé les multiples mesures prises depuis lors, a condamné les actes d’«une minorité, au Cameroun comme dans la diaspora, (qui) paraît avoir oublié les règles qui gouvernent la vie démocratique».

Évoquant les élections municipales et législatives du 9 février prochain, le président de la République a annoncé que des dispositions sécuritaires ont été prises afin que, sur toute l’étendue du territoire, tous les citoyens puissent exercer leur droit de vote, ces moyens pouvant être «davantage renforcés» si cela s’avérait nécessaire.

Bédié appelle à l’ouverture «urgente d’un dialogue politique» en Côte d’Ivoire

Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) Henri Konan Bédié a appelé, mardi soir, dans un message de nouvel an à «l’ouverture urgente d’un dialogue politique constructif avec l’opposition significative» pour adopter les mesures garantissant la tenue d’un scrutin «présidentiel juste et transparent» en octobre 2020.Dans son message d’un peu plus d’un quart d’heure diffusé sur la web télévision du PDCI, M. Bédié a invité le pouvoir exécutif à l’acceptation de « l’ouverture urgente d’un dialogue politique constructif avec l’opposition significative pour adopter, les mesures garantissant la tenue d’un scrutin présidentiel juste et transparent ».

Poursuivant, il a souligné que ces mesures concernent principalement la révision de la loi promulguée portant création de la commission en charge des élections et la gratuité de l’acquisition des nouvelles cartes nationales d’identité, avec la prorogation du délai de validité, au-delà de 2020, de celles arrivées à expiration.

« Cette gratuité s’impose, en raison des charges élevées pour l’obtention des pièces administratives nécessaires à l’établissement de la carte nationale d’identité », a expliqué M. Bédié, précisant cependant que « ces conditions seules ne suffisent pas pour garantir un environnement apaisé pour l’élection présidentielle d’octobre 2020 ».

« Il reviendra au peuple souverain de Côte d’Ivoire d’exprimer son droit légitime de dévolution du pouvoir d’État en faveur de l’opinion politique majoritaire, dans un environnement que je souhaite, vivement, apaisé », a ajouté l’ex-chef de l’Etat ivoirien (1993-1999).

A ce jour, a-t-il poursuivi,  « je note qu’aucun progrès significatif n’a été effectué par le gouvernement en termes de réponse efficace aux dérives constatées et dénoncées, régulièrement, par mes soins ».

A ce propos, le leader du PDCI a rappelé avoir dénoncé toute l’année 2019,  « l’instrumentalisation de la justice par le pouvoir exécutif », ce qui met selon lui, en péril les droits humains du justiciable et rabaisse l’état de droit et la démocratie.

Il en a pris pour preuve, « la condamnation, par contumace » de deux cadres de son parti, « Noël Akossi Bendjo, contraint à un exil pour des faits non fondés et celle de Jacques Mangoua, pour délit imaginaire ».

« Ce bilan, peu reluisant, impose au PDCI-RDA, aux partis politiques membres de la coalition CDRP (Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix) et leurs alliés de EDS (Ensemble pour la démocratie et la souveraineté) un engagement politique soutenu sur le terrain au cours de l’année 2020 », a lancé Henri Konan Bédié.

Pour lui, l’engagement et la détermination du personnel politique de « nos partis respectifs permettront une mobilisation de nos militants pour une victoire certaine à l’élection présidentielle d’octobre 2020 ».

Au regard du contexte actuel, a-t-il encore ajouté, « nous devons être solidaires pour obtenir les meilleures conditions d’organisation de l’élection présidentielle d’octobre 2020 ».

« Nous devons œuvrer à la reconstitution des ressorts sociaux indispensables à la cohésion nationale pour le triomphe de la démocratie et de l’état de droit », a encore lancé M. Bédié à l’endroit de ses alliés, appelant à un déploiement sur le terrain pour « encadrer, organiser et accompagner nos braves populations dans l’acquisition de toutes les pièces requises afin qu’elles puissent exprimer leur droit de vote, lors du scrutin présidentiel à venir ».

Au plan économique, M. Bédié a dénoncé « la paupérisation accrue des masses paysannes en raison de la baisse des revenus des principaux produits de rente que sont le cacao, le café et l’hévéa, faute d’une stabilisation efficace ».

Cela s’est traduit selon lui,  « par une tendance baissière du taux de croissance du PIB qui est passé de 8,2% en 2016 à 7,4% à fin 2018 et un accroissement du niveau du chômage dont le taux se situe entre 70 et 90% de la population active ».

Macky Sall en croisade contre l’insalubrité au Sénégal

Le président de la République Macky Sall, dans son message à la nation pour le nouvel an, a notamment réaffirmé son engagement pour faire du Sénégal un pays « propre » avec « zéro déchet ».« Je souhaite vous entretenir du Sénégal zéro déchet, le Sénégal propre. Ce Sénégal est possible si nous y travaillons et si chacun de nous considère le pays comme sa propre demeure », a souligné Macky Sall.

Partant de là, le chef de l’Etat a lancé « un appel solennel à une mobilisation nationale et citoyenne contre l’insalubrité et l’occupation anarchique de la voie publique », non sans inviter « les élus locaux et les mouvements associatifs » à s’inscrire instamment dans cette démarche salutaire.

Le président de la République, pour parvenir à ses fins, a informé que « le Gouvernement a déjà (entamé) les opérations de désencombrement. Elles seront poursuivies sur l’ensemble du territoire national avec l’appui de l’administration et des collectivités territoriales ». 

Dans le même ordre d’idées, Macky Sall a fait savoir qu’ « un programme d’aménagement paysager urbain, de traitement et de valorisation des déchets, sera aussi mis en place sans délai, pour des villes vertes, zéro déchet ».

En outre, a-t-il déclaré, le gouvernement proposera un projet de loi portant sur la création d’une Brigade spéciale de lutte contre les encombrements, l’aménagement de fourrières et la modification des amendes pour encombrement de la voie publique. 

Le chef de l’Etat, persuadé que « le Sénégal peut et mérite d’être plus propre », s’est félicité des « belles initiatives citoyennes » des mouvements associatifs qui mènent des actions régulières de nettoiement et d’entretien des espaces publics.

Pour maintenir cet élan, il a ainsi décidé d’instaurer « le Grand Prix du président de la République pour la Propreté et la Journée mensuelle du nettoiement, dont la première édition se tiendra dès ce samedi 4 janvier 2020 ».

Maghreb: les présidentielles, événement marquant de 2019

En Mauritanie, comme en Tunisie ou encore en Algérie, les élections présidentielles ont constitué incontestablement l’événement phare de cette année 2019.L’année qui tire sa révérence a été marquée par les élections présidentielles dans la région du Maghreb. La Mauritanie a ouvert le bal d’un scrutin présidentiel où six candidats se sont présentés pour la succession du président sortant Mohamed Ould Abdel Aziz, qui ne pouvait plus se représenter après deux mandats.

Ce scrutin a marqué la première passation de pouvoir entre deux présidents élus dans ce pays secoué par de nombreux coups d’Etat de 1978 à 2008, date du putsch de Mohamed Ould Abdel Aziz.

C’est ainsi que le candidat du parti de l’Union pour la République (UPR, au pouvoir), Mohamed Cheikh El-Ghazouani a été proclamé vainqueur au premier tour, avec 52% des suffrages devant les indépendants Biram Ould Dah Ould Abeid (18,59%), Sidi Mohamed Ould Boubacar (17,87%) et Baba Hamidou Kane de la Coalition Vivre Ensemble (8,7%).

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Les cinq rivaux de M. Ghazouani ont dénoncé des irrégularités et l’expulsion de leurs représentants de certains bureaux de vote. Mais la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a affirmé n’avoir relevé aucun incident significatif.

Trois des quatre candidats de l’opposition ont déposé un recours en annulation devant le conseil constitutionnel, appelant la Ceni à publier les résultats bureau de vote par bureau de vote.

Coupant court à toute contestation, le Conseil constitutionnel a confirmé le 1er juillet 2019 les résultats, rejeté les recours pour « insuffisance de preuves » et proclamé Ghazouani vainqueur. La prestation de serment a eu lieu le 1er août.

La France par la voix de la porte-parole du quai d’Orsay a « salué le bon déroulement de l’élection présidentielle » qualifiée de « moment démocratique historique » et « félicité » le nouvel élu.

Premier chantier du président Ouled Ghazouani est de rétablir la confiance d’une partie de la population qui accuse l’ancien pouvoir d’avoir géré le pays de manière clientéliste.

Dans sa première prise de parole en qualité de chef de l’État, Mohamed Ould Ghazouani s’est voulu rassembleur et au service de tous les Mauritaniens. « Je serai le président de tous les Mauritaniens, quelles que soient leurs divergences d’opinion politique ou leur choix électoral », avait-t-il promis.

Il avait ajouté : « Je mesure l’importance des charges de la plus haute fonction de la République que le peuple mauritanien vient de me confier pour gérer ses affaires durant les années à venir. Ceci est un immense honneur pour moi. Ce choix me conforte dans ma détermination à œuvrer sans relâche pour bâtir un État fort, émancipé et solidaire. Un État où s’épanouiront les citoyens, sans distinction, dans la paix et la dignité. Un État prospère, dont les richesses sont équitablement reparties ».

En tant que chef d’état-major des armées pendant dix ans, c’est lui qui a été l’artisan de la stratégie de défense de Mohamed Ould Abdel Aziz. Et cette stratégie a payé car, dans un Sahel miné par le terrorisme, aucun incident n’a été déploré en Mauritanie depuis 2011.

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Cependant, les attentes sont énormes. Dans de nombreuses parties du pays, les besoins sont flagrants pour certaines franges de la population qui n’ont pas accès à l’eau, aux services publics de base, comme la santé ou l’éducation, et qui se sentent exclues.

Dans ce sillage, le président Mohamed Ould Ghazouani a promis de créer une Agence d’inclusion sociale, directement rattachée à la présidence de la République et dotée d’un budget de 500 millions d’euros sur cinq ans.

En Tunisie, un nouveau président vient d’être largement élu, en l’occurrence Kaïs Saïed. Cet universitaire, un néophyte en politique, est le deuxième chef de l’État élu depuis la révolution de 2011.

L’élection de Kaïs Saïed intervient après le décès en juillet du président Béji Caid Essebsin, premier président élu démocratiquement au suffrage universel en Tunisie.

Quasi inconnu sur la scène politique, sans parti politique ni moyens financiers, Kaïs Saïed, 61 ans, a été élu nouveau président de la Tunisie avec 72,71 % des voix, devançant très largement l’homme d’affaires controversé Nabil Karoui, emprisonné le 23 août pour « blanchiment d’argent » et « évasion fiscale » et libéré le 9 octobre, à la veille du second tour du scrutin présidentiel.

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Saluée par toute la communauté internationale, cette élection présidentielle a une nouvelle fois démontré que la jeune démocratie tunisienne constitue un modèle dans le monde arabe.

Il va sans dire que la Tunisie traîne encore ses séquelles économiques de 2011, et avec l’élection du nouveau président de nombreux défis s’annoncent.

Le premier défi est le chômage, puisque 15,33% de la population active est au chômage en Tunisie, dont la grande majorité sont jeunes et diplômés. Pour ce faire, la machine économique du pays doit être graissée et relancée. En effet, l’économie du pays a réellement souffert de l’instabilité politique suivant la Révolution du Jasmin et le printemps arabe, et de l’insécurité générée par la multiplication d’actes terroristes qui ont en majorité ciblé des touristes. Malgré ces événements, le tourisme en Tunisie reprend doucement mais sûrement.

Autre défi, l’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen et des services sociaux. L’inflation a dévoré les portefeuilles des citoyens, et la dépréciation du dinar face aux grandes devises n’a rien ajouté de bon au lot. En plus de cela, les services sociaux comme la santé et l’éducation se sont dégradés à vue d’œil et le citoyen lambda en a largement souffert.

Troisième défi, le déficit budgétaire accentué par la masse salariale étatique. Sur un budget global de 47 milliards de dinars au titre de 2019, la masse salariale engrange à elle seule 19 milliards de dinars, soit 40,42% du budget, qui représente lui 40% du PIB.

De même, la dette extérieure s’est aggravée ces dernières années de plus de 70% depuis fin 2016. Et le taux d’endettement du pays dépasse les 90%.

Ce n’est pas tout, la liste est encore longue et elle comprend les décisions définitives relatives à l’Accord de libre-échange complet et approfondi entre la Tunisie et l’Union européenne, l’agriculture tunisienne et plusieurs autres réformes.

Le gouvernement tunisien est appelé à prendre en charge ces chantiers pour sortir le pays de cette crise économique dont il pâtit.

En Algérie, tout a commencé avec l’annonce de candidature du président Abdelaziz Bouteflika pour un 5ème mandat. Cette annonce a déclenché un mouvement de contestation sans précédent dans ce pays de 1,5 million de martyres. Ainsi, le 22 février des centaines de milliers de personnes défilent dans les rues de tout le pays, envoyant valser pacifiquement des années de résignation. Depuis, le torrent humain ne s’arrête plus de couler et les manifestations s’enchaînent, chaque mardi (pour les étudiants) et chaque vendredi (pour tout le monde), emportant tout sur son passage : Bouteflika lui-même, poussé à la démission le 2 avril, l’élection deux fois reportée et de nombreux piliers du «système», jetés en prison.

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Mais l’institution militaire menée par l’homme fort du pays, le Général Gaïd Salah entend rester maîtresse de la transition. Elle a réussi à imposer un scrutin présidentiel le 12 décembre, malgré son rejet massif par la rue.

Cinq candidats, tous issus du clan Bouteflika, étaient en lice pour succéder à Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission en avril, après vingt années au pouvoir.

Et c’est enfin Abdelmadjid Tebboune (74 ans), qui a été élu au premier tour de la présidentielle avec plus de 58 % des suffrages. Il a devancé largement ses concurrents, respectivement Abdelkader Bengrina (17,38 %), Ali Benflis (10,55 %), Azzedine Mihoubi (7,26 %) et Abdelaziz Belaïd avec 6,66 %.Le scrutin a enregistré un très faible taux de participation (39,83 %).

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Pur produit du « système », Abdelmadjid Tebboune démarre sa carrière politique en 1991 par un poste de ministre délégué aux Collectivités locales sous la présidence (1979-1992) du colonel Chadli Bendjedid, après une grande expérience dans l’administration préfectorale.

Abdelaziz Bouteflika élu président en 1999, lui confie plusieurs portefeuilles, dont celui de la Communication et celui du Commerce, avant de le nommer Premier ministre en mai 2017. Mais il sera limogé au bout de trois mois, après s’être attaqué, à travers un programme de lutte contre la corruption, aux oligarques gravitant dans l’entourage du chef de l’État.

Le nouveau chef de l’État algérien a du pain sur la planche et doit faire face à la contestation populaire qui réclame la chute de tout « le système ».

Gambie : le président Adama Barrow crée son parti politique

Le président gambien, Adama Barrow a créé son propre parti politique, le National People’s Party (Parti populaire national) dont la devise est « Paix, progrès et unité », a annoncé mardi la Commission électorale indépendante.Dans un communiqué de presse, la CEI a indiqué que M. Barrow est le secrétaire général par intérim du NPP et le chef du parti. Le NPP a choisi le gris foncé comme couleur tandis que son symbole est un cheval blanc.

« La Commission électorale indépendante souhaite par la présente informer le grand public qu’après avoir rempli les conditions d’enregistrement en vertu de l’Article 105 de la loi électorale de 2009, qu’un nouveau parti, le National People’s Party a été dûment enregistré en tant que parti politique de bonne foi le 31 décembre 2019 », a-t-elle déclaré.

Barrow avait démissionné du Parti démocratique unifié (UDP) fin 2016 pour se présenter à la présidentielle à la tête d’une coalition de partis d’opposition et a fini par déloger le président sortant, Yahya Jammeh.

Les Gambiens se rendront aux urnes en 2021 et M. Barrow, qui n’avait pas tenu sa promesse électorale d’assurer une transition de trois ans en lieu et place d’un mandat complet de cinq ans, se présentera probablement pour un second mandat.

Crise Soro-Ouattara: vers une médiation équato-guinéenne?

La visite du président équato-guinéen samedi dernier à Abidjan pourrait avoir pour but de tenter une médiation entre le président Alassane Ouattara et son ancien allié Guillaume Soro, aujourd’hui exilé en Europe.Il y a de ces visites de chefs d’Etat dont le but n’est pas celui officiellement annoncé. Celle effectuée samedi dernier 28 décembre à Abidjan par l’équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema en ferait partie. Présenté comme une visite de travail et d’amitié, le séjour du président de Guinée-Equatoriale en Côte d’Ivoire serait à « mettre sous l’agenda» du conflit qui oppose le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara à son ancien protégé et ex-président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, en raison des liens de ce dernier avec la famille du président équato-guinéen, notamment son fils Theodorin Obiang », estime le politologue ivoirien, Claude Pregnon.

L’agenda officiel de la rencontre ne le mentionne pas. Mais la proximité existant entre le fils du président Obiang et l’ancien président de l’assemblée nationale ivoirienne laisse transparaître une « forte possibilité que cette affaire fasse partie de l’agenda de la rencontre entre les chefs d’Etat ivoirien et équato-guinéen», soutient le politologue.

Parmi les amitiés africaines de Guillaume Soro, celle avec Teodorin Obiang, fils du chef de l’Etat et vice-président de son pays, est une des plus intimes et solides. Informé par le grand écho du mandat d’arrêt international lancé contre son ami ivoirien, Obiang fils aurait initié une médiation par personnes interposées.

« S’il y a des négociations, c’est de bonnes guerres, surtout à dix mois des élections présidentielles, cela pourrait permettre une sortie politique de la crise », toutefois « au-delà de ce qu’on peut croire, la crise actuelle n’est pas une crise nationale », souligne le politologue ivoirien.

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Soro est peut-être celui qui a sollicité ces émissaires, car « en politique, la fonction n’exclut pas la négociation », observe Pregnon. D’ailleurs, le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara qualifie l’ex-chef de l’Assemblée nationale de « fils rebelle ».

« Quand une crise est politique, elle n’exclut pas la négociation, parce que lorsqu’une crise est politique, nécessairement sa résolution est politique », dit le politologue ivoirien, ajoutant qu’ « il peut avoir des tensions et avoir l’impression qu’il y a implosion, mais en réalité la négociation et le dialogue ne sont pas exclus, parce que quoi qu’on dise l’issue de la crise sera politique ».

Le président Ouattara a réitéré samedi sa fermeté face à une quelconque déstabilisation de la Côte d’Ivoire impliquant même « des candidats ou pas » à la présidentielle d’octobre 2020. « Cela n’exclut pas qu’il puisse écouter ou rencontrer des personnes supposées conduire des missions », soutient Pregnon.

Teodorin Obiang, fils du chef de l’Etat Equato-Guinéen, a eu, il y a quelques années, à soutenir des activités sociales de Guillaume Soro en Côte d’Ivoire, un ami qui aujourd’hui peut l’amener à juguler cette situation judiciaire qui pourrait le disqualifier des joutes électorales à venir si elle ne trouve pas d’issue politique.

La rupture entre Soro et Ouattara couve depuis 2017. L’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne a fait savoir, à travers une déclaration de son mouvement politique Génération et Peuples Solidaires (GPS), qu’il était « espionné ».

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Le conflit s’est accentué lorsque Soro a décidé de ne pas adhérer au Parti unifié Rhdp (Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix), la coalition au pouvoir, aujourd’hui présidée par M. Ouattara.

« Nul ne sera autorisé à déstabiliser la Côte d’Ivoire, perturber la quiétude des Ivoiriens, le droit sera appliqué à tous, candidat ou pas », a déclaré samedi le président Ouattara, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue équato-guinéen à sa résidence.

Le chef de l’Etat ivoirien a fait observer que « les candidatures ne sont pas encore ouvertes par la Commission électorale indépendante et même si c’était le cas, nul n’est au-dessus de la loi, aussi bien les anciens présidents, les présidents d’institutions, le président de la République ».

A la suite d’un retour avorté de Guillaume Soro, à l’aéroport d’Abidjan le 23 décembre, un mandat d’arrêt international a été émis contre lui pour « complot contre l’autorité de l’Etat ». En outre une quinzaine de personnes qui lui sont proches ou réputées telles ont été arrêtées.

Au nombre des personnes interpellées, figurent cinq députés : Alain Lobognon, Soro Kanigui Mamadou, Yao Soumaïla, Camara Loukimane, Soumahoro Kando. Ils ont été inculpés et mis sous mandat de dépôt pour « trouble à l’ordre public, diffusion de nouvelle fausse et atteinte à l’autorité de l’Etat ».

Selon Claude Pregnon, « le gouvernement qui a plus de responsabilités a besoin de trouver une sortie, un terrain d’entente politique pour que cela ne puisse pas entacher la stabilité du pays ».

Outre le clan Obiang au pouvoir en Guinée-Equatoriale, Guillaume Soro a de solides amitiés au sein de plusieurs présidences africaines dont le chef de l’Etat congolais Denis Sassou Nguesso également ami personnel du président Alassane Ouattara.

Crise Soro-Ouattara: « Il est inenvisageable qu’ils se réconcilient » (analyste)

Le journaliste et analyste politique spécialisé dans les affaire africaines, Louis Keumayou, explique les raisons et les évolutions possibles de la crise actuelle en Côte d’Ivoire entre le président Alassane Ouattara et son ancien allié Guillaume Soro. Un entretien exclusif avec APA.Quelles sont les origines du conflit entre Guillaume Soro et Alassane Ouattara, qui secoue actuellement la Côte d’Ivoire ?

Ouattara et Soro ont des relations historiquement très fortes. Quand Guillaume Soro alors jeune leader étudiant crée, avec des miliaires originaires du nord comme Ouattara et lui, une rébellion contre le pouvoir de Laurent Gbagbo, une de ses motivations étaient de mettre fin à l’interdiction de briguer la présidence dont était à l’époque victime Ouattara au nom de la notion d’ivoirité. Quand Alassane Ouattara est finalement autorisé à présenter sa candidature à la présidentielle de 2010 et qu’il l’a remportée, c’est avec le soutien des Forces Nouvelles de Guillaume Soro qu’il peut défendre sa victoire et entrer au Palais présidentiel. Cela se passe après une crise post-électorale dont le bilan en pertes humaines dépasse les 3000 morts. Guillaume Soro devient un précieux allié du nouveau président. Nommé Premier ministre, l’ex-chef rebelle devient ensuite président de l’Assemblée nationale. Cependant, la relation entre les deux hommes ne résiste pas à l’épreuve du pouvoir. Cette dégradation s’est accentuée et accélérée à l’approche de l’élection présidentielle prévue à l’automne 2020 qui, selon les partisans de Guillaume Soro, devait normalement ouvrir la porte à une succession de Ouattara. Aujourd’hui, les désaccords profonds entre les deux hommes ne sont pas une surprise. C’est la manière de les gérer qui est importante aujourd’hui. Et l’impression générale qui est donnée c’est que ces désaccords sont très mal gérés.

Que représente Soro dans la vie politique ivoirienne ?

Il représente une génération nouvelle d’hommes politiques. Il s’est fait connaître en politique par les armes. Il a certes été chef syndicaliste lors de son passage à l’université d’Abidjan. Mais il a surtout été un chef rebelle. Depuis la fin du conflit armé, il a en quelque sorte normalisé sa situation en devenant un homme politique de premier plan. Il a été ministre de la Défense, Premier ministre, président de l’Assemblée nationale. Il a fait une carrière qui a failli faire oublier le fait qu’il ait pris les armes, au début, contre les autorités de son propre pays. Aujourd’hui, il prétend assumer la fonction suprême dans son pays, son passé revient le hanter. Il sera peut-être son principal handicap sur le chemin du pouvoir. Mais il est jeune, donc tout est encore possible.

Que signifie l’émission récente d’un mandat d’arrêt international contre Soro ?

Il y a deux possibilités: Soit c’est exécuté, soit il ne l’est pas. Dans le cas actuel, il y a de fortes chances qu’il ne soit pas exécuté. Parce que Guillaume Soro se trouve en France, et que le président Macron ne veut pas forcément être accusé de faire de l’ingérence dans la vie politique ivoirienne, surtout dans cette période pré-électorale. Donc je pense que le mandat ne sera pas exécuté. Mais même s’il était exécuté, la chose qui pourrait arriver, c’est que Guillaume Soro serait arrêté et mis en prison. Et cela pourrait dégénérer sur une nouvelle crise politico-sociale en Côte d’Ivoire. C’est le risque qui est aujourd’hui encouru.

Pour être candidat à la présidentielle de 2020, il doit rentrer en Côte d’Ivoire. S’il ne rentre pas, il restera dans la posture du candidat à la candidature. Et s’il rentre, on verra bien ce qui se passera. Rien ne garantit qu’à son retour il lui soit interdit de se présenter, mais encore faudrait-il qu’il remplisse toutes les autres conditions pour que sa candidature soit jugée recevable par les autorités ivoiriennes.

Alassane Ouattara et Guillaume Soro partagent la même base politique, celle des populations originaires du nord du pays. Est-ce que ce conflit ne les affaiblit pas tous les deux ?

Je ne suis pas certain que les deux soient affaiblis de la même manière par cette crise. Ils sont tous les deux du nord de la Côte d’Ivoire, partagé entre les Dioula, comme Alassane Ouattara et les Sénoufo, comme Guillaume Soro. C’est une base électorale qu’ils ont en commun. Ils ne sont pas candidats à la députation, mais pour être présidents de tous les Ivoiriens. Donc est-ce que cela va avoir le même impact d’abord dans leur base, au nord de la Côte d’Ivoire que dans le sud ? C’est la grande inconnue sur laquelle il est, en l’état actuel des choses, difficile de se prononcer. La seule chose qui aurait pu permettre de contourner cet obstacle, ce sont les alliances politiques. Or en la matière, Alassane Ouattara n’a pas une surface très importante. Guillaume Soro, de son côté, a essayé de se réconcilier avec la plupart de ses adversaires politiques d’hier. Que ce soit Konan Bédié, Charles Blé Goudé ou d’autres militants du FPI (le parti de Gbagbo). Il y a une caravane qui a parcouru la Côte d’Ivoire en son nom. Il a fait le tour de la diaspora aussi. Je pense que sur le terrain de la mésentente, Guillaume Soro s’en tirerait le mieux qu’Alassane Ouattara.

Peut-on s’attendre à une médiation entre les deux hommes ?

Je crois que nous sommes arrivés à un point de non-retour par rapport à la possibilité pour les deux de se rabibocher. Je pense que ça devient de moins en moins envisageable aujourd’hui. L’émancipation de Guillaume Soro, sa déception de ne pas avoir la présidence du RHDP (nouveau rassemblement de partis politiques de la majorité ou le RDR, le parti de Ouattara) comme cela lui avait été annoncé, le fait qu’on lui ait forcé la main pour qu’il démissionne de la présidence de l’Assemblée nationale et tout ce qui est en train d’être dit sur lui aujourd’hui avec le point culminant qu’est ce mandat d’arrêt… Tout cela, ce sont des pierres dans le jardin des deux hommes. De mon point de vue, il est inenvisageable qu’ils se réconcilient.

Sur le plan diplomatique, comment analyser le fait que le Ghana ait refusé d’accueillir Guillaume Soro ?

Nous sommes sur un terrain qui est très politique, mais aussi très diplomatique. Le Ghana est un voisin immédiat de la Côte d’Ivoire. Je pense qu’il est important pour ce pays de rester en bons termes avec son voisin ivoirien. Maintenant, vous pourriez dire que des militants du FPI restent encore au Ghana sans que cela pose de problèmes diplomatiques entre les deux pays. Mais la menace n’est pas de même nature. Guillaume Soro est accusé d’avoir tenté un coup d’Etat contre le président Ouattara. A partir d’une accusation comme celle-là, tant qu’on n’a pas la preuve de sa véracité ou pas, je crois qu’il est prudent de ne pas s’impliquer dans les affaires intérieures en prenant partie. Le Ghana essaie de donner des gages de neutralité.

La présence de Soro n’est-elle pas aussi menacée en France, suite aux critiques contre le président Emmanuel Macron ?

La France n’a pas à être au centre du jeu quand il s’agit de politique ivoirienne. Elle a à respecter ses règles en matière d’accueil des étrangers. Guillaume Soro est un étranger en France. S’il remplit les conditions pour vivre en France, il sera accueilli en France. Si sur le plan légal rien n’oblige les autorités françaises à l’expulser du territoire, il restera en France. Si à un moment ou un autre il y a un problème de légalité concernant son séjour, il sera expulsé vers la Côte d’Ivoire ou vers un autre pays. Mais pour l’instant, la question ne se pose pas.

Est-ce que Soro a toujours des fidèles au sein de l’armée dont une partie des chefs actuels et des soldats est issue de la rébellion qu’il a lui-même dirigée dans les années 2000 ?

La question n’est pas de savoir s’il a toujours des amis, ou pas, dans l’armée. Elle est de savoir si l’armée ivoirienne est devenue républicaine. Le vrai enjeu est là. Parce qu’après avoir combattu pour renverser le président qui était là, en l’occurrence Laurent Gbagbo, il fallait convertir cette armée de mercenaires en armée républicaine, en les intégrant au sein de l’armée ou en les désarmant. Cette mutation n’a pas eu lieu. En plus, le processus de réconciliation en lui-même n’a pas réussi. On s’est retrouvé avec des soldats au sein de l’armée qui étaient plus des partisans que des soldats républicains. Les différentes mutineries qui se sont produites ont montré que cette fusion n’avait pas eu lieu. Et récemment encore, le président Ouattara a reçu les commandants de zone, probablement pour leur demander de quel côté ils étaient. Mais c’est assez inquiétant pour un pays comme la Côte d’Ivoire. Si après plus de 10 ans de pouvoir, le président Ouattara en est encore à recevoir les commandants de zone, c’est qu’il constate lui-même qu’il y a un problème. Ce n’est pas l’état-major des armées qu’il a reçu, mais des anciens commandants de zone. Il subsiste donc un problème d’intégration de ces anciens commandants de zone au sein de l’armée ivoirienne. Rien ne garantit que la loyauté de ces combattants soit nationale, et qu’ils ne reprendront pas les armes contre leurs frères d’armes ou le peuple ivoirien, si la situation socio-politique dérivait vers une nouvelle crise socio-politique.

Combattant dans l’âme, Guillaume Soro affronte son destin politique (portrait)

Homme politique de conviction, Guillaume Soro, ex-chef du Parlement ivoirien, veut toujours garder cette stature. L’ex-chef de guerre, qui s’est battu pour davantage de justice dans son pays, affronte son destin politique, en dépit des conséquences de son choix politique.Bien qu’étant dans son confort de président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, acteur politique important du système au pouvoir, a pris du recul face au Parti unifié Rhdp (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix) dont le président est Alassane Ouattara, dénonçant sa démarche d’unification des Houphouétistes, au point de céder son fauteuil.

Au perchoir de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, y a pris les commandes à l’âge de 40 ans, devenant la deuxième personnalité de l’Etat de Côte d’Ivoire, et se positionnant comme dauphin Constitutionnel de Alassane Ouattara, tout en visant la magistrature suprême.

Le passage de la primature, en tant que chef du gouvernement de Côte d’Ivoire, première puissance économique de l’Union économique ouest-africaine (Uemoa), à la tête de l’hémicycle n’est pas fortuit, il reste un pas pour succéder à M. Ouattara.

Le changement de la Constitution en 2016 avec un vice-président, successeur constitutionnel, il est mis hors circuit. Un deal qui tombe à l’eau. M. Soro s’apprêtait à succéder à M. Ouattara, un « père », qu’il perdra pour se rapprocher de Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition).

Selon M. Guillaume Soro « il ne fallait pas se précipiter pour créer le Rhdp unifié (parti au pouvoir) » car « créer le Rhdp unifié sans le Pdci (ex-allié de taille) reviendrait à créer le Rhdp unifié contre le Pdci et ceci risquerait de mettre en péril la tranquillité des Ivoiriens ».

« Je ne pouvais pas militer au Rhdp (Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix), ça serait trahir ma conviction et le président Henri Konan Bédié » dont « je suis le protégé », avait expliqué Guillaume Soro à la résidence du président du Pdci à Daoukro, dans le Centre-Est ivoirien.

« Dans le projet de création du Rhdp, le président de la République (Alassane Ouattara) m’a reçu et m’a demandé de rendre ma démission si je n’acceptais pas de militer au sein du Rhdp », avait révélé Guillaume Soro.

« Il n’était pas opportun de m’accrocher à un poste à la présidence même si cela aurait pu être légitime (…). Je me suis dit, pour la paix pour mon pays, même si je considère que c’est injuste, j’accepte de démissionner (de la présidence de l’Assemblée nationale) pour garder la paix en Côte d’Ivoire », a-t-il dit.

M. Guillaume Soro a démissionné de la présidence de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, le 8 février 2019, lors d’une session extraordinaire. Il est remplacé par Amadou Soumahoro. Affectueusement appelé «Tchomba» dans le milieu du parti au pouvoir, M. Soumahoro est élu par ses paires.

S’accomplir seul

« Quand Macron lançait En marche !, toute la classe politique était unanime pour dire qu’il ne serait jamais président. (…) J’ai décidé de prendre mon destin en main. J’ai 47 ans et je pense que je ferai cavalier seul », avait déclaré M. Soro dans un entretien à la Radio France internationale (RFI) et la chaîne de télévision France 24.

Ancien allié du président Alassane Ouattara, M. Soro, qui veut briguer la magistrature suprême, n’a pas de parti politique et n’est soutenu par aucun des trois grands partis en Côte d’Ivoire. Il a de ce fait, mis en place un mouvement citoyen dénommé Générations et peuples solidaires (GPS).

Le président de GPS, Guillaume Soro (47 ans), assure avoir encore « 30 ans à 40 ans de vie politique » devant lui, contrairement à ceux qui clament qu’il est « fini ». A l’instar de Barack Obama, il aurait souhaité être président à l’âge de 47 ans.

Engagé dans la course à la présidentielle après son départ de l’Assemblée nationale, il a commencé à se faire un électorat. Avec un langage de vérité, il a su conquérir des militants dans le Nord du pays dont il est originaire, se positionnant sur un terrain miné, chasse gardée du Rhdp.

Dans la visée présidentielle, un gros nuage apparaît, un mandat d’arrêt international est requis par la justice ivoirienne contre lui pour « tentative contre l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire national, recel de détournement de deniers publics et pour blanchiment de capitaux. »

Pour atteindre son objectif, il devra se défaire de cet imbroglio juridique annoncé le lundi 23 décembre 2019 par le procureur de la République de Côte d’Ivoire. Fin stratège qui a conduit l’ex-rébellion ivoirienne des Forces nouvelles (FN) de 2002 à 2007, il devra trouver la parade pour s’en sortir.

Avec la maturité politique acquise auprès de M. Ouattara et l’ancien président Laurent Gbagbo, Guillaume Soro a commencé à se bâtir un empire politique. Il y a adjoint plusieurs membres de l’ex-rébellion depuis la primature ivoirienne (Cabinet du Premier ministre).

Homme de conviction

Guillaume Kigbafori Soro, né en 1972 à Kofiplé, dans le Nord ivoirien, est devenu Premier ministre de Côte d’Ivoire de 2007 conformément à l’accord politique de Ouagadougou à 2012, avant de devenir président de l’Assemblée nationale ivoirienne de 2012 à 2019.

Ancien secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), M. Guillaume Soro, surnommé le Che ou encore Bogotha, se rapproche de M. Ouattara, avant de basculer dans la rébellion, pour dit-il permettre que tous les Ivoiriens accèdent à une nette justice et à la nationalité.

Il participe au gouvernement de réconciliation nationale, sous l’ère Laurent Gbagbo, de février 2003 à mai 2004, puis d’août 2004 à décembre 2005, comme ministre de la Communication. Le 28 décembre, il est nommé ministre d’État, ministre de la Reconstruction et de la réinsertion dans le gouvernement de Charles Konan Banny.

La signature de l’accord politique de Ouagadougou, sous les auspices de Blaise Compaoré, offre aux ex-Forces nouvelles le poste de Premier ministre. Les ex-Forces nouvelles désignent M. Soro Guillaume Soro, le 26 mars 2007 pour occuper le poste de Premier ministre, un grand pas dans l’arène politique.

A la tête d’une rébellion qui a coupé le pays en deux avec un Sud gouvernemental et un Nord sous contrôle de l’ex-rébellion des Forces nouvelles, il devient ainsi Premier ministre en 2007 jusqu’en mars 2012, où il décroche pour devenir président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire.

Alors qu’il dirigeait la FESCI, il était aussi engagé politiquement de 1995 à 1998. Et ce, pendant qu’il préparait une licence d’anglais à l’Université Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan. À la faculté des lettres, arts et sciences humaines, il obtient une licence d’anglais et ensuite une maîtrise.

En décembre 1998, il quitte la tête de la FESCI pour poursuivre ses études en France où en 1999, il s’inscrit simultanément dans les universités Paris-VII et Paris-VIII, respectivement pour des cours d’anglais et de sciences politiques.

Très proche d’Alassane Ouattara qu’il a soutenu pendant la crise de 2010-2011 face à Laurent Gbagbo, Guillaume Soro a contribué à l’arrivée de M. Ouattara au pouvoir. En 2018, il obtient un master en économie à l’École supérieure de commerce de Lyon, en France.

La Kényane Mama Ngina lauréate du « Prix Macky Sall pour le Dialogue en Afrique »

La Kényane Mama Ngina a remporté l’édition 2019 du « Prix Macky Sall pour le Dialogue en Afrique » (PMSDA), a appris APA auprès du Centre Indépendant de Recherches et d’Initiatives pour le Dialogue (CIRID), initiateur dudit prix.« Mama Ngina a joué un rôle important dans l’apaisement du climat politique au Kenya, notamment entre l’actuel président, Uhuru Kenyatta et l’opposant historique, Raila Odinga. C’est pourquoi, son dossier a retenu l’attention du jury du PMSDA », explique Deo Hakizimana, président du CIRID dans une note à la presse.

Agée de 86 ans, Ngina Kenyatta, plus connue sous le nom de Mama Ngina est l’ancienne Première Dame du Kenya et mère de l’actuel président du pays. Elle est considérée comme la mère de la nation kenyane.

«Mama Ngina s’est illustrée avec discrétion dans la résolution du conflit post-électorale de 2017 qui a opposé son fils Uhuru Kenyatta à l’opposant Raila Odinga. Grâce à sa médiation, elle a pu sauver son pays d’un conflit sanglant qui aurait pu plonger toute la région de l’Afrique de l’est dans une crise profonde », affirme M. Hakizimana.

Le « Prix Macky Sall pour le Dialogue en Afrique » (PMSDA) est institué le 2 juin 2016 par le Centre indépendant de recherche et d’initiative pour le Dialogue (CIRID) une institution bénéficiaire d’un statut consultatif auprès des Nations Unies et basée à Genève.

Doté d’une enveloppe de 50. 000 euros, soit plus de 32 millions de FCFA, le « Prix Macky Sall pour le Dialogue en Afrique » a été décerné pour sa première édition en 2017 au Mogho Naaba Baongho, Chef spirituel et traditionnel burkinabé.

Le « Prix Macky Sall pour le Dialogue en Afrique » est une distinction qui honore et encourage toutes les initiatives de dialogue politique et social en Afrique.

Législatives guinéennes : trente-trois partis font acte de candidature (Ceni)

Trente-trois partis politiques dont seulement deux de l’opposition ont fait acte de candidature pour les élections législatives en République de Guinée, prévues le 16 février 2002, a annoncé, mardi à Conakry, la Commission électorale nationale indépendante guinéenne (Ceni).Elle faisait à la presse le point, après une prorogation de 72 heures du délai de dépôt des candidatures.

« Parmi ces 33 partis politiques, nous avons 12 qui ont présenté des candidats à la fois au scrutin de liste nationale à la représentation proportionnelle et au scrutin majoritaire uninominal à un tour. 17 autres ont présenté de candidats uniquement à la liste nationale à la représentation proportionnelle et 4 autres ayant présenté uniquement des candidats à l’uninominal», a expliqué Amadou Macka Diallo, membre de la commission de réception et de gestion des dossiers de candidatures.

En outre, l’Union des forces démocratiques (UFD) de Mamadou Bâadiko et l’Union pour le développement en Guinée (UDD) de Mamadou Sylla,  sont les deux partis de l’opposition ayant décidé de prendre part aux législatives.  

Ce faisant, ils passent outre l’annonce du chef de file de l’opposition Cellou Dalein Diallo, portant sur la décision de l’opposition de boycotter les législatives.

Justifiant l’acte de son parti,  Dembo Sylla, 1er vice-président de l’UDD, a déclaré : « la décision de participer à ces élections est venue de la base. Nos militants ont estimé qu’il faut prendre part à ce scrutin. C’est pourquoi nous avons décidé de déposer le dossier de candidature de notre parti ».

L’archevêque d’Abidjan demande à Ouattara de gracier les prisonniers pro-Soro

L’archevêque métropolitain d’Abidjan, le Cardinal Jean-Pierre Kutwa a demandé « humblement » lundi soir au président ivoirien Alassane Ouattara de gracier les proches de Guillaume Soro, l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne, emprisonnés la semaine dernière pour trouble à l’ordre public.« La paix que nous recherchons est également le chemin de réconciliation dans la communion fraternelle. Au nom de cette réconciliation, je demande humblement à vous M. le président de la République, vous qui détenez le pouvoir de la grâce présidentielle de bien vouloir accepter de faire sortir du cachot tous ceux qui ont été arrêtés suite aux derniers événements que connaît notre pays », a plaidé le cardinal Kutwa dans une homélie lors d’une messe à la cathédrale Saint-Paul d’Abidjan à l’occasion de la 53è Journée mondiale de la paix. 

Cette messe pour la paix a enregistré la présence du président ivoirien Alassane Ouattara et son épouse, du vice-président et son épouse, du premier ministre et de plusieurs membres du gouvernement.

« Je rêve d’un moment où tous nos grands leaders pourront s’asseoir autour d’une même table pour s’écouter mutuellement afin de travailler à ce que la recherche de la cohésion, de l’unité et de la paix président à toutes leurs paroles et actions politiques », a souhaité le dignitaire religieux invitant les uns et les autres à œuvrer pour un « environnement électoral apaisé » en 2020.

« Il y’a pour nous urgence aujourd’hui, de donner des signes qui vont dans le sens de l’apaisement et du vivre-ensemble », a estimé le Cardinal Kutwa.

Lundi dernier, la justice ivoirienne a arrêté puis déférés à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) quinze personnes proches de M. Soro pour trouble à l’ordre public. M. Soro lui-même fait l’objet d’un mandat d’arrêt international lancé contre lui par la justice ivoirienne pour atteinte à l’autorité de l’État, recel de détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux.

Mauritanie : le parti au pouvoir tourne la page de l’ex-président Aziz

Le congrès de l’Union pour la République (UPR), parti au pouvoir en Mauritanie, a pris fin sur la mise en place d’un nouveau directoire confié aux proches du chef de l’Etat Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, une démarche qui met fin aux ambitions de l’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz.Malgré son départ à la tête du pouvoir, ce dernier ne cessait de se présenter comme le  fondateur de l’UPR et, partant de là, à en réclamer la présidence.

En prenant fin, dimanche soir, le congrès de l’UPF en a décidé autrement.  En effet, c’est à l’unanimité des voix que les centaines de délégués ont décidé du renouvellement de l’ensemble des instances dirigeantes, allant de son président et ses adjoints à son comité exécutif en passant par son conseil national et son secrétaire général.

Ainsi, la présidence du parti est revenue à l’ancien ministre et diplomate Sidi Mohamed Ould Taleb Amar alors que le poste de secrétaire général a été confié à l’expert et haut cadre à la retraite, Fall N’guissali.

Ils sont tous des hommes de l’actuel président de la République, Ghazouani.

Avec cette nouvelle configuration de l’UPR, les ambitions de Ould Abdel Aziz de garder une mainmise sur cette formation politique sont réduites à néant.

Pourtant, l’ex-président avait tenté par tous les moyens de maintenir ses inconditionnels à la tête du parti afin de conserver l’influence sur la vie politique du pays, après avoir perdu le contrôle de l’exécutif.

Mais ces tentatives se sont heurtées à un refus catégorique de Ghazouani qui a fait convoquer le congrès du parti pour placer son équipe, ce qu’il a obtenu avec les décisions du congrès.

Mieux encore, de nombreuses petites formations politiques évoluant jusque là dans l’opposition ont fusionné avec l’UPR version Ghazouani, montrant ainsi leur satisfaction de son style d’ouverture sur la classe politique tous azimuts.

Présidentielle bissau-guinéenne : un second tour pour mettre fin à l’instabilité

Les Bissau-Guinéens élisent ce dimanche 29 décembre leur président lors d’un second tour avec comme enjeu principal, l’espoir de mettre fin à l’instabilité politique qui secoue le pays depuis plus de 40 ans.Les bureaux de vote sont ouverts de 7 heures à 17 heures (GMT) pour les quelque 700.000 électeurs.

Ce scrutin oppose deux anciens Premiers ministres, à savoir Domingos Simoes Pereira, candidat du traditionnel Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) et Umaro Sissoco Embalo, porte-étendard du Madem, une dissidence du Paigc.

Perira, 56 ans, avait obtenu 40,13 pourcent à l’issue du premier tour du 24 novembre tandis que son rival Embalo, 47 ans, avait recueilli 27,65 pourcent des suffrages.

Lors de la campagne électorale de 15 jours sans incident, les deux candidats ont chacun promis de réduire les taux de pauvreté et de corruption afin de relancer une économie morose.

Présidentielle bissau-guinéenne : les défis qui attendent le vainqueur

La Guinée-Bissau vit ce dimanche un tournant dans sa vie de jeune nation avec une élection présidentielle qui, comme le lui souhaitent beaucoup d’observateurs, devrait permettre au vainqueur de s’entourer d’une équipe capable de faire face aux défis politiques, économiques et sécuritaires, tirant incontestablement le pays vers le bas.Le second tour de la présidentielle de dimanche est considérée comme une opportunité de rompre avec une longue série de crises depuis 2015 marquée par des limogeages de premiers ministres et leur gouvernement, contraires aux principes des Accords de Conakry,.

En dépit du climat d’incertitude qui planait sur le premier tour du 24 novembre, les deux anciens Premiers ministres qualifiés pour le second tour, Domingos Simoes Pereira, candidat du traditionnel Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) et Umaro Sissoco Embalo du Madem, une dissidence du Paigc ont bouclé vendredi soir deux semaines de campagne sans incident.

Ainsi, le prochain vainqueur de ce second tour présidentiel connait d’avance la lourde tâche qui l’attend pour relever des défis sécuritaires et économiques d’envergure, entre autres impératifs liés à la précarité de l’état de droit dans le pays.

Selon le think tank Wathi, l’instabilité en Guinée-Bissau a été l’un des obstacles majeurs au développement du pays.

Après plus de quatre décennies d’indépendance, la Guinée-Bissau continue de souffrir de crises politiques récurrentes. Les acteurs politiques n’ont pas su apprécier la gravité de la situation dans laquelle se trouvait le pays en 2015, les ambitions personnelles et partisanes ayant primé sur l’intérêt collectif, fait-t-il remarquer.

La présence de la Mission de la Cédeao en Guinée-Bissau (Ecomib) a, depuis sa création en 2012, contribué à renforcer le dispositif sécuritaire dans le pays. Avec un effectif d’environ 500 policiers et militaires, l’Ecomib en tant que force de dissuasion, devrait se renforcer pendant tout le processus électoral pour parer à tout risque de guerre civile dans le pays.

Trajectoires différentes

Pour Abba Seidik, ancien rédacteur en chef du magazine Jeune Afrique, la différence de trajectoires s’explique par le fait que « la Guinée-Bissau n’a pas bénéficié d’élites politiques nationalistes, bien formées. Alors qu’au Cap Vert, les gens ont misé sur la formation ».

S’y ajoute, selon lui, que l’armée s’en est mêlée a commettant plus d’une fois des putschs qui ont fait qu’aucun chef d’Etat élu n’a jamais terminé son mandat, à l’exception de Vaz. Ce dernier a terminé le sien depuis juin et il est intérimaire jusqu’après la présidence, grâce à la feuille de route de la CEDEAO, médiatrice dans la crise bissau-guinéenne.

« L’influence de l’armée a longtemps porté préjudice au pays. Même si elle n’a jamais exercé directement son pouvoir, elle a acquis une certaine autonomie en devenant une force politique importante », reconnait Wathi.

L’ethnicisation graduelle de l’armée avec une forte composante de Balantes représentant environ le quart de la population, combinée au clientélisme et le factionnalisme participent à la détérioration d’un tissu social également gangréné par le trafic de drogue.

Défi économique

Ainsi, l’autre défi majeur est sans doute le redressement de la situation économique longtemps difficile et dont « les perspectives sont très incertaines », comme l’a noté la Banque africaine de développement (BAD) dans un rapport publié en 2019.

Ce présage est imputable, d’après le document, à « l’instabilité politique » de la Guinée-Bissau et aux « fortes variations de prix des noix de cajou, principale source de revenus de plus des deux tiers des ménages » du pays.

En Guinée-Bissau, la croissance du PIB réel, stabilisée à environ 5,3 % en 2018, légèrement en dessous des 5,9 % de 2017, est soutenue par une agriculture (6,3 %) et une industrie de la pêche (8,3 %) « solides », selon la Bad.

Son économie dépend fortement de l’agriculture, notamment le riz et les noix de cajou, qui comptent pour 45,3 % du PIB, près de 85 % de l’emploi, et plus de 90 % des exportations, ajoute la BAD, précisant que la croissance est tirée par les exportations et la consommation des ménages concernant la demande.

Ce tableau est moins reluisant que celui du Cap-Vert, un pays montré aujourd’hui en exemple, après avoir arraché avec la Guinée-Bissau en 1974 son indépendance au Portugal. Les deux pays lusophones ont mené leur guerre de libération via le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) qui est resté aux avant-postes en Guinée-Bissau.

Narcotrafic et sécurité

Dans tous les cas, le futur président devra, entre autres chantier, lutter contre l’image d’Etat narcotrafiquant qui colle au pays et ne prospère que dans l’insécurité.

« Bien que la Guinée-Bissau soit surtout connue en raison du trafic de cocaïne né au cours des dix dernières années, le pays a souffert des trafics illicites et de leurs effets délétères sur la stabilité avant l’arrivée des cargaisons de drogue », notait dans un rapport daté de 2013 le Centre d’études stratégiques de l’Afrique, tout en relevant que ce pays n’est pas à l’abri du terrorisme.

Début 2008, deux membres d’AQMI ont été capturés dans un hôtel de catégorie supérieure de Bissau où ils se cachaient à la suite des meurtres de quatre touristes français en Mauritanie en décembre 2007.

Algérie : Abdelaziz Djerad nommé Premier ministre

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a nommé samedi Abdelaziz Djerad au poste de Premier ministre, a annoncé la télévision publique, citant un communiqué de la présidence.Universitaire et titulaire d’un doctorat en Sciences politiques, Djerad a « été chargé de constituer un nouveau gouvernement », selon la même source.

Il succède à Sabri Boukadoum, ministre des Affaires étrangères qui avait été nommé Premier ministre par intérim après la démission de Noureddine Bedoui le 19 décembre.

« Nous devons travailler avec toutes les compétences nationales et les cadres du pays, les citoyennes et les citoyens afin de sortir de cette étape difficile » et faire aux défis économiques et sociaux », a déclaré M. Djerad.

La nomination de Djerad intervient deux semaines après l’élection à la présidence d’Abdelmadjid Tebboune, au terme d’un scrutin largement boudé par les Algériens (60%) et décrié par le puissant mouvement de contestation qui secoue le pays depuis le 22 février.

Affaire complot contre l’autorité de l’Etat: «Nul ne sera autorisé à déstabiliser la Côte d’Ivoire» (Ouattara)

Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara a déclaré samedi à Abidjan que « nul ne sera autorisé à déstabiliser la Côte d’Ivoire » et que « le droit sera appliqué à tous, candidat ou pas » à l’élection présidentielle de 2020, lors d’une conférence conjointe avec Obiang Nguema, en visite dans le pays.« Nul ne sera autorisé à déstabiliser la Côte d’Ivoire, perturber la quiétude des Ivoiriens, le droit sera appliqué à tous, candidat ou pas », a dit Alassane Ouattara face à la presse à sa résidence, lors d’une conférence de presse conjointe avec le président de la Guinée-Équatoriale, Obiang Nguema. 

M. Ouattara a fait observer que « les candidatures ne sont pas encore ouvertes par la Commission électorale indépendante (en charge d’organiser les élections) et même si c’était le cas, nul n’est au-dessus de la loi, aussi bien les anciens présidents, les présidents d’institutions, le président de la République ». 

« Nous sommes des citoyens et nous sommes responsables devant les juridictions », a soutenu M. Ouattara,  avant d’ajouter que « la Constitution de la Côte d’Ivoire a des éléments très clairs concernant les députés (qui) ne sont pas au-dessus de la loi ».

A la suite d’un retour avorté de Guillaume Soro, ex-président de l’Assemblée nationale, à l’aéroport d’Abidjan, le 23 décembre 2019, un mandat d’arrêt international a été requis contre lui pour complot contre l’autorité de l’Etat. En outre une quinzaine de personnalités politiques dont des députés ont été arrêtées.   

Au nombre des personnes mises aux arrêts, figurent cinq députés : Alain Lobognon, Soro Kanigui Mamadou, Yao Soumaïla, Camara Loukimane, Soumahoro Kando. Ils ont été inculpés et mis sous mandat de dépôt pour trouble à l’ordre public, diffusion de nouvelles fausses et atteinte à l’autorité de l’Etat.

Le président ivoirien a souligné que les députés « ne peuvent pas être poursuivis dans le cadre de l’exercice de leur fonction (en Côte d’Ivoire), mais quand ils sont mêlés à la déstabilisation de ce pays, ils doivent faire face à la rigueur de la loi ».

« La loi sera appliquée, intégralement appliquée à tous les citoyens Ivoiriens  quel que soit le lieu où ils résident en dehors de la Côte d’Ivoire », a déclaré M. Ouattara, au moment où Guillaume Soro, un ex-allié, qui a dérouté le 23 décembre denier son vol alors qu’il rentrait à Abidjan, est hors des frontières ivoiriennes.

Arrivée à Abidjan du président de la Guinée-Équatoriale Obiang Nguema

Le président de la Guinée-Équatoriale, Obiang Nguema, est arrivé samedi en fin de matinée à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, où il a été accueilli par son homologue ivoirien Alassane Ouattara et des membres du gouvernement.M. Obiang Nguema a atterri à 11h59 (GMT, heure locale) à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, avec son épouse pour une visite d’amitié et de travail. Après les honneurs militaires, ils ont été accueillis au pavillon présidentiel par Alassane Ouattara et son épouse, ainsi que le Premier ministre ivoirien.   

Le président de la Guinée-Équatoriale a été également accueilli par une trentaine de ressortissants de son pays, en liesse, arborant le drapeau national sur l’esplanade du pavillon d’honneur de l’aéroport d’Abidjan.    

Cette visite intervient dans un contexte pré-électoral tendu, près d’une semaine après l’annonce d’un mandat d’arrêt international requis contre Guillaume Soro, ex-chef de l’Assemblée nationale, poursuivi pour « attentat et complot contre l’autorité de l’Etat ».

Un entretien est prévu dans l’après-midi entre les deux chefs d’Etat à la résidence du chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, sise à la Riviera-Golf, un quartier de Cocody, une commune huppée dans l’Est d’Abidjan. 

La Côte d’Ivoire ne permettra jamais à quiconque de perturber sa pente vertueuse (PM)

Le Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly a mis en garde vendredi à Abidjan ceux qui ont éventuellement des projets de déstabilisation de la Côte d’Ivoire affirmant que « nous ne permettrons jamais à quiconque de perturber la pente vertueuse sur laquelle notre pays est aujourd’hui ».M. Coulibaly s’exprimait dans un discours de lancement de la phase 2 du projet dénommé Filets sociaux productifs, un programme étendu à 127 000 bénéficiaires dans le pays qui vise à lutter contre l’extrême pauvreté en octroyant une allocation trimestrielle de 36 000 FCFA aux familles démunies.

 « C’est en Côte d’Ivoire qu’on peut voir un pays sorti de crise et avec le leadership de son président retrouver la paix, la stabilité. Tous ces acquis je vous le dit, nous ne permettrons jamais et à quiconque de perturber la pente vertueuse sur laquelle notre pays la Côte d’Ivoire est aujourd’hui», a-t-il indiqué invitant les populations à «dénoncer» toutes les tentatives qui visent à troubler la quiétude des ivoiriens.

« La pente vertueuse sur laquelle notre pays est aujourd’hui, je peux en donner l’assurance au nom du président de la République, que cette pente vertueuse sera maintenue, maintenant et pour l’avenir. N’ayez peur de rien, n’ayez aucune crainte. La Côte d’Ivoire est tenue et elle continuera d’être bien tenue », assuré M. Coulibaly.

Cette mise en garde du chef du gouvernement ivoirien intervient quelques jours seulement après le mandat d’arrêt international lancé par la justice ivoirienne contre Guillaume Kigbafori Soro, l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne accusé de complot contre l’autorité de l’État et recel de détournement de deniers publics.

L’opposition ivoirienne exige la «libération» des personnalités politiques incarcérées

La Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (CDRP), la plate-forme de l’opposition ivoirienne, a appelé vendredi à la « libération immédiate » des personnalités politiques incarcérées ainsi que le retour « sans condition de celles contraintes en exil », dans une déclaration.« Nous exigeons la libération immédiate de toutes les personnalités politiques et les militants arrêtés, et le retour sans conditions de toutes celles qui sont contraintes en exil», a dit Ouattara Gnonzié, dans une déclaration , au nom de la plate-forme de l’opposition, face à la presse.

A la suite d’un retour avorté de Guillaume Soro, ex-président de l’Assemblée nationale, à l’aéroport d’Abidjan, le 23 décembre 2019, un mandat d’arrêt international a été requis contre lui pour complot contre l’autorité de l’Etat. En outre une quinzaine de personnes dont cinq députés ont été arrêtées.    

Au nombre des personnes mises aux arrêts, figurent les députés Alain Lobognon, Soro Kanigui Mamadou, Yao Soumaila, Camara Loukimane, Soumahoro Kando, ainsi qu’une maire et deux dirigeants de partis et mouvements politiques.  

Ils ont été inculpés et mis sous mandat de dépôt pour trouble à l’ordre public, diffusion de nouvelle fausse et atteinte à l’autorité de l’Etat. Pour M. Ouattara Gnonzié c’est « un prétexte de faux délits pour étouffer les partis politiques pour que plus personne ne s’exprime ».  

Dans une déclaration, en fin de matinée, Yasmina Ouégnin, porte-parole des groupes parlementaires de l’opposition, notamment le Pdci (Parti démocratique de Côte d’Ivoire), Vox Populi, et Rassemblement, a appelé à la « suspension de la détention » des députés arrêtés depuis le lundi 23 décembre 2019.  

Elle a dénoncé une « procédure expéditive » au terme de laquelle ils ont été déférés à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), où « ils font l’objet de procédure pénale en violation de la Constitution et du règlement de l’Assemblée nationale en raison de l’immunité parlementaire dont ils bénéficient ».  

A l’occasion d’une conférence de presse qu’ils organisaient au siège de leur mouvement Génération et peuples solidaires (GPS dont M. Soro est le président), le 23 décembre 2019, plusieurs responsables dudit mouvement ont été interpellés par les forces de l’ordre qui ont pris d’assaut ce siège à Cocody, dans l’Est d’Abidjan. 

Il leur est reproché des infractions de troubles à l’ordre public. Selon la loi, au cours d’une session parlementaire, aucun député ne peut être poursuivi ou arrêté en matière criminelle ou correctionnelle qu’avec autorisation de la Chambre dont il est membre sauf cas de flagrant délit.

« Vu la gravité des faits et en raison de la flagrance de délit de ceci, j’ai immédiatement ordonné à la direction de la surveillance du territoire de procéder à la recherche et à l’arrestation de tous les mis en cause », a laissé entendre jeudi le procureur de la République, M. Richard Adou, devant des journalistes.     

Les groupes parlementaires de l’opposition constatent ainsi que pour contourner l’immunité parlementaire dont jouissent les députés, le parquet d’Abidjan invoque de « manière « abusive le flagrant délit sans jamais démontrer la réalité de cette situation », a déploré Yasmina Ouégnin. 

Par ailleurs, la plate-forme de l’opposition demande une Commission électorale indépendante (CEI) consensuelle. M. Ouattara Gnonzié a déclaré que « rien n’est fini », espérant qu’une nouvelle institution chargée des élections se mettra en place pour la présidentielle d’octobre 2020. 

Présidentielle 2020: Amadou Soumahoro interpelle les politiques ivoiriens pour des élections apaisées

Le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Amadou Soumahoro, a appelé vendredi les élus et toute la classe politique « au sens du patriotisme et de responsabilité » pour des élections présidentielles apaisées en 2020, à la clôture de la session ordinaire de l’année 2020.« Au moment où notre pays s’apprête à aborder ces échéances importantes, j’en appelle au sens du patriotisme et de responsabilité des élus de la nation et de toute la classe politique pour des élections apaisées », a déclaré M. Amadou Soumahoro, dans un discours à l’hémicycle, devant le vice-président Kablan Duncan, représentant le chef de l’Etat Alassane Ouattara.

La clôture de ces travaux de la session ordinaire de l’année 2019 intervient dans un contexte pré-électoral visiblement tendu. L’année 2020 en Côte d’Ivoire devrait être marquée par la tenue d’ une élection présidentielle notamment prévue en octobre 2020.  

A la suite d’un retour avorté à l’aéroport d’Abidjan, le 23 décembre 2019, un mandat d’arrêt international a été requis contre Guillaume Soro, ex-président de l’Assemblée nationale, pour complot contre l’autorité de l’Etat. En outre une quinzaine de personnes dont cinq députés ont été arrêtés. 

M. Amadou Soumahoro a appelé au « dépassement de soi et la mise en avant de l’intérêt général » de tous comme en 2015 pour organiser des élections passibles. Car, c’est seulement à ce prix que le pays parviendra à poursuivre sa dynamique de paix et de progrès en cours depuis 2011. 

A l’entame de la session, Maurice Kakou Guikahué, chef du Groupe parlementaire du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), a au nom des trois groupes parlementaires de l’opposition, appelé M. Amadou Soumahoro à user de son pouvoir pour « mettre fin à l’incarcération » de ces cinq députés.

Cette demande, introduite à l’Assemblée, « si elle me parvenait, je crois qu’elle est dans la maison, elle sera traitée avec diligence selon les règles prescrites en la matière », a assuré le président de l’Assemblée.

Lorsque l’Assemblée nationale est saisie d’une demande concernant une affaire judiciaire, elle constitue une commission spéciale pour l’examen du dossier. Le procureur de la République, Richard Adou, a évoqué jeudi face à la presse une flagrance délit pour les cinq députés interpellés, notamment pour divulgation de fausse nouvelle.

Selon le procureur de la République « dans le but de mettre en œuvre leur funeste dessein, certains soutiens de M. Soro dont des Parlementaires, sous le prétexte que l’avion de ce dernier aurait été dérouté par les autorités aéroportuaires diffusaient de fausses nouvelles et appelaient à l’insurrection populaire ». De ce fait, ils ont été arrêtés.

L’Assemblée nationale a examiné 72 projets de lois dont 23 projets de lois ordinaires adoptés, 29 projets de lois de ratification d’ordonnance et 20 projets de lois d‘autorisation de ratification de conventions internationales, a fait savoir M. Amadou Soumahoro. 

Au cours de cette session qui a débuté en avril et qui devrait prendre fin le 31 décembre 2019, il a été adopté entre autres les projets de lois sur la nouvelle Commission électorale indépendante (CEI), sur la carte d’identité biométrique et le projet de loi sur la représentation de la femme dans les assemblées élues visant à assurer la parité hommes-femmes.

La bande audio imputée à Soro est d’une «légèreté déconcertante» (Affoussiata Bamba)

La bande audio rendue publique par le procureur de la République de Côte d’Ivoire Adou Richard et imputée à Guillaume Soro, l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne l’accusant de préparer un projet de déstabilisation du pays, « date de 2017 et est d’une légèreté déconcertante», a affirmé jeudi Me Affoussiata Bamba-Lamine, dans une déclaration depuis Paris (France).« Cette bande audio est d’une légèreté déconcertante. Je précise qu’elle date de 2017. Pourquoi l’exhumer aujourd’hui ? Et pourquoi l’audio est-il incomplet ?…A dose homéopathique, nous vous livrerons tous les secrets de ce feuilleton d’espionnage mal monté par Abidjan », a promis l’avocate du camp Soro qui dit avoir écouté l’enregistrement audio « complet original» et dont des services étrangers en ont également copie.

 Selon elle, quand M. Soro se vante dans cet enregistrement audio du soutien des ex-chefs de guerre ivoiriens, cette affirmation n’a d’autre objectif que « de tirer le vers du nez de l’espion du jour qui accompagnait M. Francis Pérez, le nommé Olivier Bazol de son nom de Barbouze».

De ses explications, il ressort que cet enregistrement est un «espionnage mal monté» par les autorités ivoiriennes « qui n’avaient d’autre objectif que de cueillir M. Soro en vain».

« Le GPS entend dès à présent faire vigoureusement front à l’autocratie en Côte d’Ivoire », a poursuivi Me Affoussiata-Bamba, estimant que la résistance est la «seule façon de faire face à l’autocratie».

Un mandat d’arrêt international a été lancé lundi  par la justice ivoirienne contre Guillaume Kigbafori Soro, l’ancien patron de l’hémicycle pour atteinte à l’autorité de l’Etat et recel de détournement de deniers publics.

Le procureur de la République Adou Richard Christophe a brandi, jeudi après-midi, dans une conférence de presse  ses « pièces à conviction », notamment, des photos d’armes de guerre saisies et une bande audio accusant M. Soro de préparer un projet de déstabilisation de la Côte d’Ivoire.

Affaire complot contre l’autorité de l’Etat: Soro risque l’emprisonnement à vie (procureur)

Accusé d’attentat et de complot contre l’autorité de l’Etat ivoirien, Guillaume Soro, député et ancien chef de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, encourt « un emprisonnement à vie », a dit jeudi le procureur de la République, Richard Adou.« Comme sanctions encourues l’attentat et le complot contre l’autorité de l’Etat, c’est l’emprisonnement à vie. En la matière, c’est la peine maximale de l’infraction la plus gravement réprimée qui est appliquée », a dit Richard Adou face à la presse, ajoutant que c’est le juge qui décidera à l’issue du procès.

M. Guillaume Soro, actuellement hors de la Côte d’Ivoire après un retour avorté, est accusé d’ « acte d’attentat et de complot contre l’autorité de l’Etat, de l’intégrité du territoire, et de blanchiment de capitaux ».

Dans un enregistrement sonore, présentant deux personnes en conversation, le procureur a attaché des propos à des déclarations de M. Soro : «  Hamed a essayé de faire un tour, mais les gens vont basculer. Il y a aura quelques-uns, les pro-IB qui ne seront pas avec nous, mais dans ces genres d’actions, c’est la puissance de feu qui rallie tout le monde ».

« On ne va pas commencer là-bas (Bouaké) mais les gens sont très sereins, c’est nous qui les calmons, on veut que ça tombe dans une situation assez intéressante pour que ça ne soit pas du n’importe quoi », ajoute-t-il dans les échanges.

Poursuivant, il laisse entendre « on a la télécommande, c’est pourquoi ce qui va se faire en amont avec la communication, qui va discréditer le régime et tout, mais je retiens que j’ai un délai à ne pas dépasser d’un an. En fait, il faut minimiser les coûts humains, le sang et tout ça, si on doit s’entretuer, ça va s’enliser ». 

« A part Zacharia, les com zones (ex-commandants de zone de l’ex-rébellion) ne vont pas réagir, ils essaient de récupérer les com zones, mais ça ne marche pas, on les a infiltrés, tout ce qu’on dit à un com zone, je suis informé. Ils ont réussi à récupérer un com zone sur dix », poursuit-il.

Selon le procureur de la République « dans le but de mettre en œuvre leur funeste dessein, certains soutiens de M. Soro dont des Parlementaires, sous le prétexte que l’avion de ce dernier aurait été dérouté par les autorités aéroportuaires diffusaient de fausses nouvelles et appelaient à l’insurrection populaire ». De ce fait, ils ont été interpellés. 

« Vu la gravité des faits et en raison de la flagrance de ceci, j’ai immédiatement ordonné à la direction de la surveillance du territoire de procéder à la recherche et à l’arrestation de tous les mis en cause », a laissé entendre M. Richard Adou. 

Il a fait savoir que ce sont les services de renseignement ivoiriens qui ont pu « intercepter des audio et trouver des personnes qui s’apprêtaient à venir porter un coup aux institutions de la République », alors une information judiciaire a été ouverte pour poursuivre les investigations.  

Avant l’atterrissage de l’avion de M. Soro, le 23 décembre 2013, « nous avons donné mandat aux services de renseignement et aux officiers de police judiciaire d’interpeller tous ceux dont nous avons l’assurance qui avaient participé à ce complot », a-t-il dit, expliquant les arrestations survenues. 

Une commission rogatoire a donnée aux officiers de police judiciaire afin d’appréhender les personnes impliquées et de faire des perquisitions dans les domiciles pour pouvoir rassembler les preuves et les indices, a-t-il souligné.

« Dans ce cadre, nous avons vu certaines personnes s’empresser d’aller déménager des armes dans certains domiciles et c’est ainsi que nous avons pu appréhender ces armes, malheureusement ces personnes avaient pris la clé des champs », a indiqué le procureur de la République qui a cité des armes saisies.

Ces armes sont « 16 téléphones, neuf puces téléphoniques, un lot de matériel de communication radio, cinq gilets par balles, quatre treillis, trois mitrailleuses de types 12/7, six caissettes de munition de 12/7, quatre RPG 7, 13 roquettes, quatre missiles anti-chars, 59 paquets de munitions A4, 19 chargeurs de kalachnikov AK47, 14  kalachnikovs AK47…».

Par ailleurs, le Trésor public ivoirien a déposé la plainte le 20 décembre 2019 pour une affaire qui a commencé en 2007 où M. Soro a été admis dans une maison achetées avec  des fonds « sortis des caisses du Trésor public pour acquérir » ce bien immobilier pour le compte de l’Etat de Côte d’Ivoire.

Le 23 décembre 2019, le procureur de la République a annoncé un mandat d’arrêt requis contre M. Soro qui projetait d’attenter à l’autorité de l’Etat et à l’intégrité du territoire national. Il est également accusé de recel de détournement de dénier public et de blanchiment de capitaux. 

2019, une année présidentielle en Afrique

En 2019, les citoyens d’une dizaine de pays africains sont retournés aux urnes pour élire ou réélire leurs chefs d’Etat, avec quatre candidats qui accèdent pour la première fois à la magistrature suprême.En Guinée-Bissau, Domingos Simões Pereira et Umaro Sissoco Embalo, deux ex-Premiers ministres, vont clôturer le cycle des élections présidentielles en 2019 en s’affrontant le 29 décembre prochain au second tour. Le président sortant José Mario Vaz, non soutenu par le PAIGC, est sorti dès le premier tour au sortir duquel Pereira et Embalo sont arrivés en tête avec respectivement 40,13% et 27,65% des suffrages.

Par ailleurs, ce scrutin est un tournant dans la vie de jeune nation lusophone et devrait permettre au vainqueur de s’entourer d’une équipe capable de faire face aux défis politiques, économiques et sécuritaires, tirant incontestablement le pays vers le bas.

En Algérie, la présidentielle a pu se tenir le 12 décembre malgré son impopularité. Plus de la moitié des électeurs (60,2%) ont refusé d’aller voter tandis qu’un nombre record de votes blancs ou nuls (12,8 %) a été enregistré. Cependant, l’ancien Premier ministre Abdelmadjid Tebboune est élu au premier tour avec 58,2% des suffrages exprimés, après avoir battu ses quatre adversaires et tous anciens membres de gouvernement sous Bouteflika.

Théâtre d’un mouvement de protestation dénommé « Hirak », les manifestants continuent de réclamer le renouvellement de la classe politique qu’ils accusent de « corrompue ». En avril dernier, ils ont forcé à la démission l’ex-chef d’Etat d’Abdelaziz Bouteflika pendant que la justice mettait aux arrêts plusieurs personnalités parmi ses ex-collaborateurs accusés de malversations.

De nouvelles têtes au Maghreb

La Tunisie a pour sa part élu le candidat social-conservateur indépendant, Kaïs Saïed (72,71%), au second tour du 13 octobre contre Nabil Karoui, candidat du parti « Au cœur de la Tunisie ». Le premier tour s’est tenu de manière anticipée le 15 septembre 2019 en Tunisie et du 13 au 15 septembre à l’étranger. Il s’agit de la deuxième élection présidentielle au suffrage universel direct depuis la révolution de 2011. Elle est organisée par l’Instance supérieure indépendante pour les élections. Initialement prévu le 17 novembre 2019, le scrutin est avancé en raison de la mort du président sortant, Béji Caïd Essebsi, en juillet 2019.

En Mauritanie, le général Mohamed Ould El-Ghazouani, soutenu par le président sortant Mohamed Ould Abdelaziz et son parti, a remporté l’élection présidentielle du 22 juin au premier tour avec 52,0% des voix face à cinq autres candidats, dont le candidat anti-esclavagiste Biram Dah Abeid. Mohamed Ould Abdel Aziz, arrivé au pouvoir en 2008, ne pouvait plus se représenter après avoir bouclé ses deux mandats.

Cependant, il semble aujourd’hui être en froid avec son successeur après avoir indiqué récemment que « Mohamed Ould Ghazouani n’est même pas membre de l’UPR et sa candidature à l’élection présidentielle ne s’était pas faite sous (les) couleurs » de cette formation politique.

En Namibie, la présidentielle était couplée aux législatives. Le sortant Hage Geingob (SWAPO : centre-gauche) est réélu président de la République avec 56,8% des voix face à dix autres candidats, dont notamment Panduleni Itula (centre-gauche sans étiquette, 29,4%). Toutefois, le SWAPO perd sa majorité des deux tiers à l’Assemblée nationale mais conserve une confortable majorité absolue avec près de 60% des sièges. Le Mouvement démocratique populaire (centre-droit conservateur) est la principale force d’opposition à l’Assemblée, avec un siège sur six.

Au Malawi, le président Peter Mutharika (Parti démocrate-progressiste, libéral) est réélu avec 38,6% des voix à la présidentielle du 21 mai. Il devance les six autres candidats dont Lazarus Chakwera (Parti du congrès, conservateur) qui obtient 35,4% des voix.

Pas moins de quatre présidentielles en 2020

En Égypte, le référendum du 20 au 22 avril allonge le mandat présidentiel de deux ans, soit jusqu’en 2024. Les réformes qui portaient également sur la création d’un poste de vice-président et sur celle d’un Sénat sont approuvées par 88,8% des votants, avec un taux de participation de 44,3 %.

Aux Comores, Azali Assoumani (Convention pour le Renouveau des Comores : centre-gauche) est réélu avec 60,8% des voix dès le premier tour du 24 mars, après que son gouvernement a fait modifier la constitution par référendum en juillet 2018 pour lui permettre de se représenter. Il triomphe ainsi face à douze candidats sans étiquette politique et considérés comme mineurs. L’opposition conteste les résultats et des violences post-électorales s’en sont suivies.

Au Sénégal, le président sortant Macky Sall, candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY, unis pour un même espoir) est réélu dès le premier tour du 24 février avec quelque 58% des voix face à quatre autres candidats, dont l’ex-Premier ministre Idrissa Seck (+20%) et la figure montante de la politique sénégalaise Ousmane Sonko (+15%).

A la veille de ce scrutin déjà, le 23 février, le président sortant du Nigéria Muhammadu Buhari se voyait réélu avec quelque 56% des voix face à 72 autres candidats, dont notamment Atiku Abubakar (Parti démocratique populaire : conservateur).

En 2020 par ailleurs, des élections présidentielles sont prévues dans plusieurs pays du continent, notamment au Togo (février), en Guinée et en Côte d’Ivoire (octobre) ainsi qu’au Niger et en République Centrafricaine en décembre.

Le climat politique crispé dans plusieurs pays africains en 2019

Le climat politique est resté délétère en 2019 dans plusieurs pays africains secoués par des manifestations anti-gouvernementales. De l’Algérie au Soudan, des mouvements populaires se sont dicté leurs lois.L’Algérie a battu les records des manifestations contre le « régime » enclenchées depuis le 22 février. Malgré l’élection à la présidence de la République de l’ancien Premier ministre Abdelmadjid Tebboune avec un faible taux de la participation de 39,9%, le 12 décembre dernier, les marches se tiennent toujours.

Et ce mardi 24 décembre, au lendemain-même de la mort du chef d’Etat-major de l’armée, le Général Ahmed Gaïd Salah, une des figures de l’après-Bouteflika, les étudiants ont tenu leur 44è marche hebdomadaire.

La manifestation pacifique de vendredi dernier, la première après la prestation de serment la veille de Tebboune, semble révéler une détermination à poursuivre le triptyque du combat du mouvement « Hirak » pour « un État de droit, une justice libre et une presse indépendante ».

Tout a commencé quand l’ancien président Abdelaziz Bouteflika a voulu brigué un cinquième mandat. Après qu’il est poussé à la démission le 2 avril 2019 par le soutien de l’armée, les protestataires réclament la mise en place d’une deuxième République, et le départ de tous les symboles du régime déchu.

Après la disparition du Général de corps d’armée Ahmed Gaid Salah, symbole fort de la lutte contre le mouvement « Hirak », son successeur Said Changriha, chef d’état-major par intérim, aura-t-il la même influence politique ou laissera-t-il au Président Tebboune une marge de manœuvre ?

Au Soudan, le climat politique, déjà confus en fin 2018, a été toujours secoué cette année par des protestations contre le régime d’Omar el-Béchir.

Tout est parti d’un mouvement d’humeur contre le triplement du prix du pain et une pénurie d’essence. La contestation s’est vite transformée en un front politique qui a mené à la chute de l’ancien régime de Omar el-Béchir après 30 ans au pouvoir. Après sa destitution par l’armée le 11 avril dernier, el-Béchir dont le régime est régulièrement accusé de violations de droits humains, a été condamné le 14 décembre par un tribunal de Khartoum à deux ans en « résidence surveillée » pour corruption.

Un an après le premier anniversaire du déclenchement de ce mouvement de contestation célébré le 19 décembre dernier, le gouvernement de transition mis en place en septembre s’attèle a relever une économie exsangue et assise sur une dette de plusieurs dizaines de milliards de dollars. Tout en prenant la compte du ratio entre les dépenses publiques et le panier de la ménagère !

« Esprit de suivisme »

Comme Denis Sassou-Nguesso en République du Congo en 2015, Pierre Nkurunziza au Burundi en 2015, ou encore Faure Gnassingbé au Togo parmi la dizaine d’exemples en Afrique depuis 2000, le président guinéen semble vouloir imiter ses pairs qui ont changé la Constitution de leurs pays pour rester au pouvoir.

Depuis l’annonce en septembre d’une série de consultations sur la Constitution, une vague de protestations secoue le climat politique en Guinée.

Le projet de troisième mandat attribué au Président Condé a suscité une série de manifestations populaires, déjà soldées par un bilan macabre.

Décrié et contesté par l’opposition et la société civile, le référendum pour une nouvelle Constitution risque d’alimenter la tension.

Avec le boycott annoncé de l’opposition des élections législatives du 16 février initialement prévues le 28 décembre, le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) continuera de compter des interpellations dans ses rangs.

En Gambie, le Mouvement « Three Years Jotna » (les trois ans sont révolus), s’érige contre le régime de Adama Barrow dont la promesse électorale en 2016 était quitter le pouvoir au bout de trois ans.

Alors que le président gambien a finalement manifesté son souhait de rester à la tête du pays jusqu’en 2021, les protestations commencent à s’organiser un peu régulièrement. Selon la charte fondatrice de la « Coalition 2016 », le nouveau président devait diriger un gouvernement provisoire pendant trois ans, avant d’organiser une nouvelle élection à laquelle il ne pourrait participer.

« Parfums de troisième mandat »

Même si le sujet est encore « tabou », un air de soupçon se dégage en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Le président Alassane Ouattara n’a pas « explicitement » rejeter l’idée d’un troisième mandat. Et l’ambition politique de Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée nationale pourrait mener à une rebelote des cartes, en perspectives de la présidentielle de 2020. Alors que le fonctionnement et la composition de la Commission électorale indépendante (CEI) continue de diviser le pouvoir et l’opposition.

Obiang, Biya et Museveni : une longévité au pouvoir de plus en plus contestée

À eux trois, les présidents Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée Équatoriale), Paul Biya (Cameroun) et Yoweri Museveni (Ouganda), ils totalisent 110 ans de règne ininterrompu.Le premier cité, aujourd’hui âgé de 77 ans, détient le record absolu de longévité au pouvoir sur le continent. Il a débuté son magistère après avoir, le 3 août 1979, renversé son oncle Francisco Macias Nguema Biyogo. Surfant sur la rente pétrolière d’un petit État continental et insulaire d’un million d’âmes, et trônant à la présidence du Parti démocratique de Guinée Équatoriale (PDGE), M. Obiang a réussi à «pacifier» le front de l’opposition où la dizaine de partis légalisés font figure d’alliés.

Conscient de santé précaire, l’homme fort de Malabo a réglé la question successorale en nommant, comme vice-président, son propre fils Teodoro Nguema Obiang Mangue. Surnommé «Teodorín», il est actuellement en délicatesse avec la justice française pour des faits de «biens mal acquis».

Son voisin sur le plan géographique, également présenté comme un intime, a accédé à la magistrature suprême le 6 novembre 1982 à la faveur d’une disposition constitutionnelle, faisant du Premier ministre le successeur du démissionnaire Ahmadou Ahidjo. Après la prestation de serment ponctuée par un discours moraliseur sur la gestion des affaires publiques, Paul Biya sera, dès le 6 avril 1984, confronté à un coup d’État ourdi par des partisans de son prédécesseur.

L’entrée en récession du Cameroun, dès 1987, viendra davantage crisper le climat sociopolitique.

Fils de catéchiste, M. Biya, né le 13 février 1933 à Mvomeka’a (Sud), règne sur un pays d’environ 25 millions d’habitants et qui compte près de 300 partis depuis la réinstauration du multipartisme, en décembre 1990. Malgré ses adversaires, il s’est fait reconduire dans ses fonctions en janvier 1984, avril 1988, octobre 1992, octobre 1997, octobre 2004, octobre 2011 et octobre 2018. En 2008, il a fait modifier une disposition de la Loi fondamentale limitant le nombre de mandats présidentiels.

En dehors d’une situation économique toujours préoccupante, le Cameroun doit également faire face aux assauts de la secte islamiste Boko Haram dans l’Extrême-Nord, à une crise sécessionniste dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, mais également à l’afflux des réfugiés centrafricains à l’Est et dans le septentrion. 

Quant à Yoweri Museveni, il est âgé de 75 ans dont 33 ans passés à la tête de l’Ouganda. Ayant débuté son règne en 1986 et après avoir renversé Milton Obote, il est à la fois chef de l’État et chef du gouvernement.

Également leader du Mouvement de la résistance nationale (NRM), son arrivée aux affaires coïncide avec l’avènement de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), un groupe rebelle sévissant aussi en République démocratique du Congo (RDC), au Soudan du Sud et à l’est de la République centrafricaine (RCA).

Peuplé de 43 millions d’habitants, l’Ouganda est fortement impacté par les différentes crises dans la région des Grands Lacs.

Malgré une situation économique du pays qualifiée d’encourageante par les institutions spécialisées, M. Museveni doit désormais compter avec une opposition bien décidée à l’évincer. Ce qui est loin d’une mince affaire.

Et pour cause : à la suite d’une réforme constitutionnelle controversée supprimant la limite d’âge pour accéder à la magistrature suprême, il nourrit l’espoir de briguer en 2021 un 6ème mandat. Voire un 7éme, s’il le désire…

Côte d’Ivoire: 15 proches de Soro déférés à la MACA pour trouble à l’ordre public

Quinze personnalités politiques proches de Guillaume Soro, l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne, interpellées lundi à Abidjan, ont été déférées à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan ( MACA) pour trouble à l’ordre et diffusion de fausses nouvelles après plus de 10 heures d’audition, a appris APA mercredi sur place dans la capitale économique ivoirienne.« Les détenus ont été auditionnés de 18h jusqu’à 4h ce matin dans la nuit de mardi à mercredi. Ils ont été inculpés des faits de troubles à l’ordre public et de diffusion de fausses nouvelles jetant le discrédit sur les institutions et leur fonctionnement. Ils ont été déférés ensuite à la MACA», a dit dans une conférence de presse, Koné Boubacar, l’un des vice-présidents du Mouvement pour la promotion des valeurs nouvelles en Côte d’Ivoire (MVCI), un mouvement politique proche de Guillaume Soro présidé par Félicien Sékongo (l’un des détenus).

Selon M. Koné, ces détenus pro-Soro, notamment Alain Lobognon,  Kanigui Soro, Félicien Sékongo et Koné Tehfour sont dans « un état combatif avec le moral haut à continuer la lutte ».

« Le MVCI exige la libération sans délai et sans condition de tous les détenus, l’arrêt immédiat des interpellations, les intimidations, voire menaces de l’opposition ivoirienne. Le MVCI condamne l’instrumentalisation de la justice à des fins purement politiques», a poursuivi M. Koné dénonçant «un déficit de démocratie» en Côte d’Ivoire.

S’étonnant par ailleurs du mandat d’arrêt international lancé par la justice ivoirienne contre l’ancien chef de l’hémicycle ivoirien, le conférencier a soutenu que son organisation est prête à utiliser «toutes les voies légales »  pour dénoncer le « déni de démocratie » dans le pays et  obtenir la libération des siens.

Lundi, quinze leaders politiques proches de M. Soro, ont été interpellés par les forces de sécurité ivoiriennes. Dans la nuit de mardi à mercredi, ils ont été auditionnés pendant plusieurs heures et déférés à la MACA, la plus grande prison du pays pour trouble à l’ordre public.

Quant à leur leader, Guillaume Soro dont le retour en Côte d’Ivoire a été avorté lundi, un mandat d’arrêt international a été lancé contre lui par la justice ivoirienne pour attentat à l’autorité de l’État et recel de détournement de deniers publics portant sur la somme de 1,5 milliard FCFA.

Le FPI appelle les autorités judiciaires à surseoir aux arrestations des partisans de Soro

Le Front populaire ivoirien (FPI, opposition) présidé par Pascal Affi N’Guessan, a appelé mardi les autorités politiques, judiciaires et policières ivoiriennes « à surseoir aux arrestations» des partisans de Guillaume Soro, l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne dont plus de quinze proches ont été interpellés lundi à Abidjan.Poursuivant, Issiaka Sangaré, le porte-parole et secrétaire général du FPI  dit attendre les suites de l’information judiciaire ouverte contre M. Soro par le procureur de la République pour présomption grave de tentative d’atteinte à l’autorité de l’État, de recel de deniers publics et de blanchiment de capitaux.

Il a, par ailleurs, invité au respect de la procédure concernant les députés arrêtés qui bénéficient de l’immunité parlementaire et a demandé leur libération.

Dans le même élan, la Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix ( CDRP), une plateforme de l’opposition ivoirienne présidée par l’ancien président ivoirien Henri Konan Bédié,  a dénoncé mardi dans une déclaration, des « dérives dictatoriales» en Côte d’Ivoire après le mandat d’arrêt international émis par les autorités ivoiriennes contre Guillaume Soro, l’ex-président du parlement ivoirien et l’arrestation de plusieurs cadres proches de celui-ci.

 « La CDRP s’insurge contre ces dérives dictatoriales répétées du régime RHDP-unifié, contraires aux principes élémentaires de la démocratie et de l’Etat de droit…», rapporte cette plateforme politique marquant sa « surprise et son indignation » devant les accusations d’attentat à la sûreté de l’État et de détournement de deniers publics portées contre M. Soro.

« La conférence des présidents demande aux militants de rester sereins, de ne pas se laisser distraire des axes prioritaires de la lutte ; à savoir la réforme de la CEI (Commission électorale indépendante), la libération de tous les prisonniers politique, civile et militaire pour donner une chance à la réconciliation, la prolongation du délai de validité des cartes nationales d’identité arrivées à expiration et la gratuité des Carte nationales d’identité», a ajouté Aka Ahizi, le porte-parole de la conférence des présidents de cette plateforme qui a signé la déclaration.

 L’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro dont l’avion  le transportant en provenance de Paris ( France), devait atterrir à l’aéroport d’Abidjan lundi, a été dérouté au Ghana.

 Plus tard dans la soirée du même lundi, le procureur de la République de Côte d’Ivoire, Adou Richard Christophe a annoncé un mandat d’arrêt international requis contre M. Soro pour tentative d’atteinte contre l’autorité de l’État, de recel de deniers publics et de blanchiment de capitaux.

Dans la foulée, plus de quinze proches de M. Soro ont également été interpellés par la justice ivoirienne.

UA : Le 33ème Sommet les 9 et 10 février à Addis-Abeba

Le 33ème Sommet de l’Union africaine (UA) se tiendra les 9 et 10 février prochain dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, sous le thème « Faire taire les armes : créer des conditions propices au développement de l’Afrique », a annoncé mardi la Commission de l’UA sur son site web.Cette session ordinaire de l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (UA) sera précédée par la tenue de la 39e session ordinaire du Comité des représentants permanents (COREP), les 21 et 22 janvier 2020 et de la 36ème session ordinaire du Conseil exécutif au niveau des ministres des Affaires étrangères, les 6 et 7 février, précise-t-on de même source.

Le dernier Sommet de l’UA a eu lieu en juillet 2019 à Niamey au Niger et qui a connu le lancement effectif de la Zone de libre échange continentale africaine.

Combattant dans l’âme, Guillaume Soro affronte son destin politique (PORTRAIT)

Homme politique de conviction, Guillaume Soro, ex-chef du Parlement ivoirien, veut toujours garder cette stature. L’ex-chef de guerre, qui s’est battu pour davantage de justice dans son pays, affronte son destin politique, en dépit des conséquences de son choix politique.Bien qu’étant dans son confort de président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, acteur politique important du système au pouvoir, a pris du recul face au Parti unifié Rhdp (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix) dont le président est Alassane Ouattara, dénonçant sa démarche d’unification des Houphouétistes, au point de céder son fauteuil. 

Au perchoir de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, y a pris les commandes à l’âge de 40 ans, devenant la deuxième personnalité de l’Etat de Côte d’Ivoire, et se positionnant comme dauphin Constitutionnel de Alassane Ouattara, tout en visant la magistrature suprême.   

Le passage de la primature, en tant que chef du gouvernement de Côte d’Ivoire, première puissance économique de l’Union économique ouest-africaine (Uemoa), à la tête de l’hémicycle n’est pas fortuit, il reste un pas pour succéder à M. Ouattara.

Le changement de la Constitution en 2016 avec un vice-président, successeur constitutionnel, il est mis hors circuit. Un deal qui tombe à l’eau. M. Soro s’apprêtait à succéder à M. Ouattara, un « père », qu’il perdra pour se rapprocher de Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition).   

Selon M. Guillaume Soro « il ne fallait pas se précipiter pour créer le Rhdp unifié (parti au pouvoir) » car « créer le Rhdp unifié sans le Pdci (ex-allié de taille) reviendrait à créer le Rhdp unifié contre le Pdci et ceci risquerait de mettre en péril la tranquillité des Ivoiriens ».  

 « Je ne pouvais pas militer au Rhdp (Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix), ça serait trahir ma conviction et le président Henri Konan Bédié » dont « je suis le protégé », avait expliqué Guillaume Soro à la résidence du président du Pdci à Daoukro, dans le Centre-Est ivoirien.  

« Dans le projet de création du Rhdp, le président de la République (Alassane Ouattara) m’a reçu et m’a demandé de rendre ma démission si je n’acceptais pas de militer au sein du Rhdp », avait révélé Guillaume Soro. 

 « Il n’était pas opportun de m’accrocher à un poste à la présidence même si cela aurait pu être légitime (…). Je me suis dit, pour la paix pour mon pays, même si je considère que c’est injuste, j’accepte de démissionner (de la présidence de l’Assemblée nationale) pour garder la paix en Côte d’Ivoire », a-t-il dit.

M. Guillaume Soro a démissionné de la présidence de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, le 8 février 2019, lors d’une session extraordinaire. Il est remplacé par Amadou Soumahoro. Affectueusement appelé «Tchomba» dans le milieu du parti au pouvoir, M. Soumahoro est élu par ses paires.        

S’accomplir seul

 « Quand Macron lançait En marche !, toute la classe politique était unanime pour dire qu’il ne serait jamais président. (…) J’ai décidé de prendre mon destin en main. J’ai 47 ans et je pense que je ferai cavalier seul », avait déclaré M. Soro dans un entretien à la Radio France internationale (RFI) et la chaîne de télévision France 24. 

Ancien allié du président Alassane Ouattara, M. Soro, qui veut briguer la magistrature suprême, n’a pas de parti politique et n’est soutenu par aucun des trois grands partis en Côte d’Ivoire. Il a de ce fait, mis en place un mouvement citoyen dénommé Générations et peuples solidaires (GPS).   

Le président de GPS, Guillaume Soro (47 ans), assure avoir encore « 30 ans à 40 ans de vie politique » devant lui, contrairement à ceux qui clament qu’il est « fini ». A l’instar de Barack Obama, il aurait souhaité être président à l’âge de 47 ans.

Engagé dans la course à la présidentielle après son départ de l’Assemblée nationale, il a commencé à se faire un électorat. Avec un langage de vérité, il a su conquérir des militants dans le Nord du pays dont il est originaire, se positionnant sur un terrain miné, chasse gardée du Rhdp.

Dans la visée présidentielle, un gros nuage apparaît, un mandat d’arrêt international est requis par la justice ivoirienne contre lui pour « tentative contre l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire national, recel de détournement de deniers publics et pour blanchiment de capitaux. »  

Pour atteindre son objectif, il devra se défaire de cet imbroglio juridique annoncé le lundi 23 décembre 2019 par le procureur de la République de Côte d’Ivoire. Fin stratège qui a conduit l’ex-rébellion ivoirienne des Forces nouvelles (FN) de 2002 à 2007, il devra trouver la parade pour s’en sortir.

Avec la maturité politique acquise auprès de M. Ouattara et l’ancien président Laurent Gbagbo, Guillaume Soro a commencé à se bâtir un empire politique. Il y a adjoint plusieurs membres de l’ex-rébellion depuis la primature ivoirienne (Cabinet du Premier ministre).     

Homme de conviction   

Guillaume Kigbafori Soro, né en 1972 à Kofiplé, dans le Nord ivoirien, est devenu Premier ministre de Côte d’Ivoire de 2007 conformément à l’accord politique de Ouagadougou à 2012, avant de devenir président de l’Assemblée nationale ivoirienne de 2012 à 2019.    

Ancien secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), M. Guillaume Soro, surnommé le Che ou encore Bogotha, se rapproche de M. Ouattara, avant de basculer dans la rébellion, pour dit-il permettre que tous les Ivoiriens accèdent à une nette justice et à la nationalité. 

Il participe au gouvernement de réconciliation nationale, sous l’ère Laurent Gbagbo, de février 2003 à mai 2004, puis d’août 2004 à décembre 2005, comme ministre de la Communication. Le 28 décembre, il est nommé ministre d’État, ministre de la Reconstruction et de la réinsertion dans le gouvernement de Charles Konan Banny.

La signature de l’accord politique de Ouagadougou, sous les auspices de Blaise Compaoré, offre aux ex-Forces nouvelles le poste de Premier ministre. Les ex-Forces nouvelles désignent M. Soro Guillaume Soro, le 26 mars 2007 pour occuper le poste de Premier ministre, un grand pas dans l’arène politique.

A la tête d’une rébellion qui a coupé le pays en deux avec un Sud gouvernemental et un Nord sous contrôle de l’ex-rébellion des Forces nouvelles, il devient ainsi Premier ministre en 2007 jusqu’en  mars 2012, où il décroche pour devenir président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire.   

Alors qu’il dirigeait la FESCI, il était aussi engagé politiquement de 1995 à 1998. Et ce, pendant qu’il préparait une licence d’anglais à l’Université Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan. À la faculté des lettres, arts et sciences humaines, il obtient une licence d’anglais et ensuite une maîtrise. 

En décembre 1998, il quitte la tête de la FESCI pour poursuivre ses études en France où en 1999, il s’inscrit simultanément dans les universités Paris-VII et Paris-VIII, respectivement pour des cours d’anglais et de sciences politiques.

Très proche d’Alassane Ouattara qu’il a soutenu pendant la crise de 2010-2011 face à Laurent Gbagbo, Guillaume Soro a contribué à l’arrivée de M. Ouattara au pouvoir. En 2018, il obtient un master en économie à l’École supérieure de commerce de Lyon, en France.

L’arrestation d’opposants inquiète des défenseurs de droits de l’homme ivoiriens

La Ligue ivoirienne des droits de l’homme (LIDHO) et le Mouvement ivoirien des droits de l’homme MIDH), deux organisations de défense des droits de l’homme en Côte d’Ivoire se disent préoccupées et inquiètes après l’arrestation de certains opposants et la virulence du discours politique en Côte d’Ivoire à moins de 10 mois de la présidentielle de 2020. « …Au regard de ce qui précède, de la cristallisation des positions des acteurs politiques, de la virulence des discours et déclarations politiques, la LIDHO s’inquiète de ce que l’on assiste à la construction du contexte qui a prévalu à la survenue des événements de 1999, 2002 et 2010», indique cette organisation dans une déclaration transmise mardi à APA.

 « A 10 mois de l’élection Présidentielle, la LIDHO voudrait interpeller tous les acteurs politiques quant à leur responsabilité individuelle et collective dans le maintien et la consolidation d’un environnement favorable à la tenue d’élections transparentes, impartiales, inclusives et crédibles, garantie de la stabilité et de l’État de Droit», ajoute la déclaration.

«  Le MIDH constate avec tristesse et amertume que l’espace démocratique est en train de se rétrécir gravement en Côte d’ivoire à moins d’un an de l’élection présidentielle», a fait remarquer de son côté  dans un communiqué, Yacouba Doumbia, le président du Conseil d’administration du MIDH qui dit être préoccupé par cette situation dans le pays.

Selon lui, « la construction de l’État de droit passe par le respect des règles démocratiques et de l’opposition politique».

Auparavant, le PCA du MIDH a rappelé l’actualité politique ivoirienne dominée par l’affaire Guillaume Soro, l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne dont l’avion attendu à Abidjan lundi, a été dérouté sur Accra (Ghana) et contre qui la justice ivoirienne a lancé un mandat d’arrêt international. Par ailleurs, plus de quinze proches de M. Soro dont cinq députés et un maire, ont été interpellés par les autorités sécuritaires ivoiriennes.