La sortie du ministre de l’Administration territoriale en couverture des journaux camerounais

La sortie musclée, la veille du ministre de l’Administration territoriale (Minat) contre des organisations non gouvernementales et des médias, accusés de comploter pour la déstabilisation du pays, fait réagir les journaux camerounais parus mardi.Sous le titre «Atanga Nji lance la chasse aux ONG complices des Ambazoniens», InfoMatin explique que le membre du gouvernement a fustigé le rôle trouble que certaines de ces structures jouent dans la crise sécessionniste anglophone, s’écartant totalement des objectifs et des missions pour lesquels elles ont été agréées, véhiculant régulièrement des informations complètement fausses et erronées sur la gestion de la bataille contre la scission du pays.

 Il s’agit en effet d’un complot à ciel ouvert de ces structures pour la déstabilisation, auquel participent des médias locaux, acquiescent le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune et La République. C’est que le Minat étouffe de rage, constate en écho Mutations, relayant les accusations de cette personnalité qui affirme que les ONG de défense des droits humains, au premier rang desquelles Amnesty International, Human Rights Watch, International Crisis Group, l’Office de coordination des affaires humanitaires (Ocha) des Nations Unies, mais également le Réseau de défenseur des droits humains en Afrique centrale (Redhac), ont empoché plus de 5 milliards FCFA pour faire le sale boulot.

 Le même en a profité, prolonge Aurore Plus, pour inviter les médias à cesser d’être des relais des rapports erronés contre les forces de défense et de sécurité, diffusés par les ONG aux ordres. Estimant que le Cameroun n’a pas besoin d’une «radio de mille collines», il a souligné que les médias n’ont pas pour vocation de jeter de l’huile sur le feu.

 «Atanga Nji veut museler la presse», titre pour sa part Le Messager, énumérant les médias nommément cités dans la foulée, et sur qui pèsent désormais des menaces de fermeture. Pour Le Jour, une des cibles de sa prise de parole, cet homme «est le sinistre de la communication» gouvernementale, la brutalité de ses discours constituant un gros risque pour le pouvoir de Yaoundé.

Femmes, politique, crise séparatiste et Ouattara au menu des journaux camerounais

La Journée du 8 mars consacrée à la femme, l’actualité politique nationale, rehaussée par les derniers développements de la crise sécessionniste anglophone ainsi que la renonciation à un 3ème mandat à la tête de la Côte d’Ivoire par Alassane Ouattara, occupent le devant de l’actualité dans les journaux camerounais parus vendredi.À la veille de la Journée internationale des droits des femmes, Mutations, sous le titre «Approche genre : la maire à boire», a choisi de faire mentir le gouvernement par rapport à ses grands engagements en matière d’égalité des sexes. En effet, note la publication, alors que le nombre de députés femmes est en hausse, les élections municipales du 9 février dernier consacrent un recul de la représentativité de la gent féminine à la tête des exécutifs communaux et le statu quo, pour ce qui est exécutifs communautaires.

Son confrère Le Messager, sur le même sujet, consacre un dossier sur celles dont on ne parle pas souvent, ces femmes qui font bouger le secteur informel, se couchent tard pour se lever les premières, approvisionnent les marchés de produits vivriers et donnent un sens à l’humanité.

Le même journal, sur le front de la diplomatie, s’interroge sur les nouvelles amitiés du pouvoir de Yaoundé avec la Russie, avec un président de plus en plus accablé quant aux présumées exactions de son armée sur les civils en zone anglophone et isolé sur la scène internationale. La Russie rejette les immixtions étrangères au Cameroun, particulièrement dans le cadre de la crise séparatiste en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NO/SO), estimant que le président Paul Biya est à la hauteur de la situation, résume The Guardian Post.

Comme pour ne rien arranger, insiste Le Jour, l’ONG International Crisis Group, dans son dernier rapport, accuse les forces de défense camerounaises d’avoir tué 50 civils en février dans cette partie du pays.

Pourtant, en dépit des dénégations outrées du pouvoir de Yaoundé et que relaie de nouveau The Guardian Post, on dirait bien, soupire Émergence, que M. Biya redoute les conclusions d’une vraie enquête indépendante et impartiale.

Cameroon Tribune, sous le titre «On garde le contact», semble vouloir clouer le bec à ceux qui annonçaient des relations orageuses avec la France, l’ancien colonisateur : la veille, note le quotidien à capitaux publics, le président de la République a reçu en audience l’ambassadeur Christophe Guilhou pour évoquer les échanges bilatéraux, la situation sociopolitique au Cameroun ainsi que le sommet Afrique-France de juin prochain à Bordeaux.

C’est le temps de la désescalade, renchérit La République : les relations entre Paris et Yaoundé se réchauffent, après une période de tension consécutive aux propos d’Emmanuel Macron promettant de «mettre la pression» sur son homologue camerounais en vue d’une résolution rapide de la crise anglophone.

Et voilà que la Côte d’Ivoire parle au Cameroun, souligne perfidement Émergence à propos de l’annonce, la veille par Alassane Ouattara, de ne pas briguer un 3ème mandat à la tête de son pays. Il faut savoir partir, insiste La Nouvelle Expression, s’en prenant lui également au phénomène des présidents à vie à l’image du Cameroun, justement, dirigé par la même personne depuis début novembre 1982.

Les journaux camerounais à fond sur la crise au sein du parti au pouvoir

L’élection des nouveaux conseils municipaux, dans les grandes agglomérations du pays, révèle des plaies béantes au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), à en croire les commentaires qu’en font les journaux locaux parus jeudi.La grande manchette de Le Jour, «Élection des maires : grande pagaille au RDPC», suffit sans doute à elle seule pour traduire le malaise à l’intérieur même d’une formation revendiquant la suprématie sur des centaines d’autres. En effet, explique la publication, alors qu’on se serait attendu à un consensus, les opérations de désignation des super-maires, dans les grandes agglomérations jadis régentées par un délégué du gouvernement nommé par le chef de l’État, ramènent à la surface des batailles fratricides.

Dans plusieurs localités du pays, rapporte le quotidien à capitaux privés, les choix du comité central, venant imposer des personnes investies on ne sait quand, ni par qui, cristallise les frustrations et met à mal le principe de démocratie dont se targue le parti.

Dans la métropole économique, Douala à Cameroon Tribune signale l’élection de Victor Roger Mbassa Ndine au poste de maire de la Ville, il a fallu, précise InfoMatin, deux bons jours pour ramener les rebelles à la raison au nom du respect de la discipline du parti, de l’impérieuse nécessité de préserver la cohésion dans les rangs ainsi que l’ordre public.

«RDPC, chaos debout», persiffle Mutations à propos de «la victoire du désistement» sur fond de tractations de coulisses. La rupture semble actée entre les instances dirigeantes du parti aux affaires et ses militants de base, soupire Défis Actuels. Et ce n’est pas avec l’élection des maires de ville que le problème a commencé. «Lors de l’élection des conseillers municipaux, les populations de plusieurs villes se sont opposées au diktat des candidats du parti.»

«Cela démontre un réel malaise au sein du RDPC. Une totale déconnexion entre le sommet et la base du parti», commente, dans les colonnes de la dernière publication citée, le chercheur Guy Beaudry Jengu, craignant désormais une implosion inéluctable si ce malaise n’est pas réglé par les instances dirigeantes.

Politique et droits de l’homme meublent les journaux camerounais

L’élection des super-maires, dans les grandes agglomérations et la réaction du gouvernement, face aux accusations d’exactions de l’armée dans les régions anglophones, constituent l’essentiel du menu des journaux camerounais parus mercredi.Comme s’ils s’étaient concertés, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune et les tri-hebdomadaires Essingan, L’Œil du Sahel et Repères affichent, en couverture, les portraits de quelques nouveaux maires de ville, élus la veille dans les grandes agglomérations pour remplacer les délégués du gouvernement dans le cadre de la récente loi portant Code général de la décentralisation.

Dans la métropole économique, Douala, les choses ne sont pas allées aussi aisément qu’espéré, notent la première publication citée et l’hebdomadaire satirique Le Popoli. Ici, explique InfoMatin, la volonté du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) d’imposer un homme s’est heurtée à la farouche opposition d’autres prétendants.

Le RDPC joue entre mascarade, pagaille et jeu anti-démocratique, persiffle le Messager alors que, pour Le Jour, cette formation, plutôt que de laisser le suffrage universel s’exprimer, a choisi de nommer ses super-maires en passant en force partout où des oppositions se manifestent.

Comme dans une série devenue récurrente, les confrères se font l’écho de l’offensive communicationnelle du pouvoir de Yaoundé, qui selon Essingan,  s’insurge sans réserve contre des actes de terreur commis par des individus déshumanisés qui au quotidien sèment l’effroi et la désolation dans les deux régions du Nord‐Ouest et du Sud‐Ouest.

En grande ouverture chez InfoMatin et The Guardian Post, le porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, s’en prend ainsi à ce qu’il qualifie de propagande mensongère contre les forces de défense et de sécurité. Il s’agit, relaie Mutations, d’une thèse véhiculée à travers les médias en ligne, accusant l’armée d’avoir tué 15 personnes, dont 5 femmes et 4 enfants en fin de semaine dernière.

Le pouvoir de Yaoundé, explique Repères, parle d’une riposte à la suite d’une opération de ratissage récemment menée dans la ville de Bamenda (Nord-Ouest), à l’issue de laquelle certains esprits ont cru devoir imputer des atteintes aux droits humains à l’armée régulière luttant contre des bandes de terroristes sécessionnistes.

Et Signatures de pointer un doigt accusateur sur certaines organisations non gouvernementales, que certains pensaient crédibles jusque-là et qui se livrent, depuis un certain temps, à une cabale ouverte contre le Cameroun pour des desseins de plus en plus visibles, et dont les dessous démontrent une légèreté qui conforte dans l’idée d’un véritable complot contre le Cameroun.

Mais si le pouvoir était si serein et si confiant en son armée, pourquoi redoute-t-il donc une enquête indépendante sur les allégations d’exactions, là se déroule le conflit séparatiste ? s’interroge Émergence. Il y a comme de l’obstruction dans l’air, appuie Le Messager, qui fait état de deux colonels, présumés commanditaires d’un assassinat de masse le 14 février à Ngarbuh et qui sont aujourd’hui dans le collimateur des ONG de défense des droits de l’homme.

Politique et polémiques à la Une des journaux camerounais

Les résultats des élections législatives du 9 février, proclamés en fin de semaine dernière par la Cour constitutionnelle, retiennent l’attention des journaux camerounais parus lundi, lesquels continuent de porter un regard attentif sur la situation controversée des droits humains en zone anglophone.Pour un taux de participation de l’ordre de 43,79%, ainsi qu’en fait état Mutations, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) conserve la majorité absolue à l’Assemblée, note Émergence. Malgré un recul par rapport à la dernière législature, cette formation, renchérit L’essentiel, sort grand vainqueur des dernières législatives avec 139 députés en attendant la reprise des élections dans 11 circonscriptions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

De l’analyse des données qu’en fait cette publication, il ressort de ces chiffres, en attendant la reprise du scrutin dans certaines circonscriptions, que 28 sièges sont occupés par les partis de l’opposition. Au total, résume le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, 8 partis politiques seront représentés à la Chambre basse avec déjà 58 femmes et 90 nouvelles figures dans l’hémicycle.

Le RDPC est même en passe de faire mieux que lors de la législature précédente, au cours de laquelle il totalisait 148 députés sur 180 possibles, analyse Mutations. «Le pouvoir de Yaoundé gagnerait donc à ne pas s’en gargariser, du moins à ne pas dormir sur ses lauriers électoraux.»

Ce que Le Messager retient, lui aussi, c’est majorité obèse dont il se demande à quoi elle va lui servir au pouvoir de Yaoundé. Pour le Front social démocratique (SDF), premier parti de l’opposition parlementaire crédité de 5 sièges contre 18 auparavant, l’espoir de remonter la pente, ose le même journal, réside désormais dans la reprise annoncée du scrutin législatif dans 11 circonscriptions des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NO/SO).

Si cette élection a été annulée à ces endroits pour cause d’insécurité, le SDF espère, dans la même logique et selon The Sun, que de nombreux résultats des municipales, organisées le même jour, seront également reprises au terme des 27 recours déposés.

Des résultats provisoires des élections dans les collectivités territoriales décentralisées, Municipal Updates ressort un chiffre qui démontre à quel point la parité reste une vue de l’esprit au Cameroun : seulement 33 femmes portées à la tête des 360 mairies du pays. Ce à quoi, complète The Median, il convient d’ajouter les 57 femmes élues à l’Assemblée.

La tempête électorale est donc loin d’être passée, insiste The Advocate à propos du NO/SO. Cet orage politique est loin d’avoir effacé le spectre des violences, répondent en écho Mutations et Le Guideon, qui prennent en exemple l’incendie criminel perpétré, samedi à l’entrée de Bamenda, le chef-lieu du Nord-Ouest, sur un bus de transport interurbain de 70 places par un groupe armé se réclamant des séparatistes.

Reste que la polémique s’envenime et que les rapports se dégradent au fil des rapports des ONG étrangères de défense des droits humains sur la situation dans cette partie du pays, le gouvernement allant, mentionne Mutations, jusqu’à accuser ces institutions de partialité et de collusions avec les indépendantistes.

Localement aussi, appuient Émergence, The Horizon et The Post, elles sont plus d’une trentaine, les organismes évoluant dans le même domaine et qui notifient elles aussi des exactions imputées aux forces de défense et de sécurité. Le pouvoir de Yaoundé, souligne pour sa part The Star, peut au moins se targuer de ne pas être le seul en cause puisque les milices séparatistes sont elles aussi pointées du doigt dans plusieurs autres cas de violations des droits de l’homme.

La politique en couverture des journaux camerounais

La fin du contentieux postélectoral des législatives du 9 février dernier devant le Conseil constitutionnel meuble les colonnes des journaux camerounais parus mercredi, lesquels restent rivés sur la polémique sur les propos jugés controversés du président français Emmanuel Macron à l’endroit de son homologue Paul Biya.Les législatives sont à reprendre dans 11 circonscriptions des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NO/SO), titrent Cameroon Tribune, Le Jour et Le Messager à propos de la sentence rendue la veille par l’instance de délibération.

Et si le Front social démocratique (SDF, opposition) récupérait les 13 sièges de députés en jeu dans cette partie du pays ? se demande Forum Libre, annonçant une bataille épique entre 5 formations dont le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir). Le premier parti cité, précise Mutations, avait avancé, entre autres motifs imposant l’invalidation du scrutin, le fait que les opérations électorales ne s’étaient pas déroulées du tout dans certaines circonscriptions dans fait de l’insécurité et des violences.

Le SDF, dont la zone anglophone constitue le fief naturel et qui était déjà certain de ne plus avoir de groupe parlementaire, peut de nouveau caresser l’espoir de glaner quelques précieux sièges à l’Assemblée nationale, se hasarde InfoMatin.

Si le ciel semble s’éclaircir sur le front de la politique interne, les choses ont par contre l’air plus compliquées entre la France et le Cameroun avec, note Cameroon Tribune, signalant l’indignation qui continue de monter au sein de l’opinion locale après une déclaration d’Emmanuel Macron. Le dirigeant français, rappelle le journal, a affirmé avoir fait «pression» sur Paul Biya pour faire libérer des opposants politiques et annonçant d’autres «pressions», afin d’amener son homologue à ouvrir davantage le jeu pour parvenir à une paix durable dans le NO/SO où la guerre sécessionniste fait rage depuis 3 ans.

Le ciel semblait pourtant sans nuages entre l’Élysée et le Palais de l’unité, ces derniers temps, soupire Repères qui évoque «la déchirure». C’est que, explique Ouest-Échos, Macron a réussi à semer la panique au sein d’un régime vautré dans la médiocrité, et qui à tout propos aime à se réfugier derrière le mot «souveraineté» pour ne pas subir les critiques de l’étranger.

Et, alors que L’Action, publication du RDPC mais aussi Expression Économique et Le Soir, tous proches du pouvoir, se font l’écho des marches de protestation organisées à travers le pays, l’hebdomadaire satirique Le Popoli ironise sur une mise en scène pathétique, une «mobilisation manquée des patriotes contre Emmanuel Macron».

Entre Paris et Yaoundé et de François Mitterrand à Emmanuel Macron, les rapports sont faits de hauts et de bas entre Paul Biya et les cinq présidents français de la Vè République qu’il a vu passer, constate Mutations. «Macron est un digne héritier du discours paternaliste français», analyse, dans les colonnes de la publication, l’enseignant de diplomatie Emmanuel Wonyu.

La crise diplomatique Yaoundé-Paris fait les choux gras des journaux camerounais

Une brouille diplomatique, à la suite d’une déclaration controversée du chef de l’État français Emmanuel Macron à l’endroit de son homologue Paul Biya, continue de faire les choux gras des journaux camerounais parus mardi.«Propos d’Emmanuel Macron : la présidence de la République exprime sa surprise», titre le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune : dans un communiqué publié la veille au soir, le secrétaire général de ladite présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, «s’étonne de la sortie du président de la République française, rejette les allégations mensongères de l’activiste interlocuteur d’Emmanuel Macron et appelle les Camerounais à garder leur calme».

«France-Cameroun : le manque d’élégance qui choque», répond en écho Tribune d’Afrique. En effet, explique l’hebdomadaire, interpellé samedi dernier par un activiste en exil dans son pays au sujet de supposées atteintes aux droits de l’homme et aux libertés, M. Macron, sans filtre, s’est lancé dans des déclarations qui froissent le régime de Yaoundé, suscitant une levée de boucliers de «patriotes».

 Des dizaines de personnes ont ainsi manifesté la veille dans la capitale, Yaoundé, après cette sortie, au cours de laquelle le jeune président a révélé avoir exercé des «pressions» contre Paul Biya pour faire libérer des prisonniers politiques, promettant d’autres «pressions» sur la crise sécessionniste anglophone, informe The Guardian Post. Gadgets, banderoles, drapeaux en main, hommes et femmes ont tenu à exprimer avec patriotisme leur ras-le-bol par rapport à l’ingérence du chef de l’exécutif français, détaille InfoMatin.

«On peut donc manifester au Cameroun !» s’exclame Le Jour, ironisant sur cette agitation n’ayant reçu aucune autorisation préalable de l’autorité préfectorale compétente, alors que les manifestations publiques de partis de l’opposition, dûment déclarées, sont systématiquement interdites depuis des années.

Cette manifestation publique a lieu dans un contexte où les réunions et manifestations publiques organisées par les partis politiques d’opposition et des organisations de la société civile sont régulièrement interdites au Cameroun, confirme Mutations, le motif invoqué, à chaque fois par les autorités administratives, étant le «risque de trouble grave à l’ordre public».

 C’est que, pour emprunter à Émergence, «Yaoundé plonge dans la panique» : pour la première fois, le régime autorise une manifestation anti-française devant l’ambassade de ce pays au Cameroun. Il s’agit d’une mobilisation manquée contre Emmanuel Macron, pouffe l’hebdomadaire satirique Le Popoli. Il s’est agi d’un grand bluff, confirme Le Messager, évoquant sans y toucher des primes promises par des caciques du pouvoir à de jeunes désœuvrés.

La presse camerounaise se focalise sur la crise anglophone

Les colonnes des journaux camerounais parus vendredi sont tachées de sang, après les incompréhensions consécutives à l’assassinat de plusieurs civils, voici une semaine dans la région du Nord-Ouest.Le moins que l’on puisse dire est que la situation empire dans les zones anglophones, rappelle The Guardian Post, l’une des preuves de cette escalade étant la tuerie du 14 février, de plusieurs paisibles civils dont la responsabilité reste à établir et qui fait réagir à travers la planète.

L’holocauste à Ngarbuh dévoile la brutalité du conflit sécessionniste anglophone, note The Voice, se faisant également l’écho des condamnations, sans équivoque, venant du monde entier, ayant par ailleurs poussé un regroupement d’évêques catholiques étrangers à supplier le président Paul Biya de convoquer des pourparlers de paix dans l’urgence.

Dans cette partie du pays où la violence ne connaît pas de répit, c’est désormais, soupire Le Messager, la guerre des chiffres macabres que se livrent le gouvernement et les milices séparatistes, chacun rejetant sur l’autre la responsabilité des exactions. Entre les deux camps, c’est désormais surenchère contre esquive, acquiesce Mutations.

Comme si cela ne suffisait pas, s’insurge Essingan, ce sont maintenant des pontes du régime qui se livrent à une guerre de tranchées pour le contrôle du ministère de la Défense dont le titulaire, Joseph Beti Assomo, écrit l’hebdomadaire, est au cœur d’une cabale montée par ses propres collègues du gouvernement qui lui imputent des plaintes imaginaires contre des activistes des réseaux sociaux.

Résultat des courses, renchérit The Voice, le pouvoir de Yaoundé diverge outrageusement dans sa communication de guerre, aidé en cela par une presse à gages qui dévoile le visage le plus hideux qu’on puisse imaginer en matière de tentative de manipulation des consciences.

Mais si le système s’ébat autant pour se disculper, c’est bien qu’il y a un fort soupçon d’actes crapuleux commis par ses soldats, ose The Post. Ceux qui jettent ainsi l’anathème sur les forces de défense et de sécurité semblent, répond en échos Repères, oublier le rôle crucial qu’elles jouent dans ces deux régions où perdure des velléités sécessionnistes depuis plus de trois ans.

Cette surenchère ressemble beaucoup plus à une cabale contre nos forces de défense, explique, dans les colonnes de Mutations, le député Jean Simon Ongola Omgba, membre du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), dénonçant «une entreprise de décrédibilisation et de destruction de l’image du Cameroun au niveau international».

Crise anglophone et JIF 2020 au menu des journaux camerounais

La controverse autour des auteurs du récent massacre de populations civiles dans la région anglophone du Nord-Ouest continue de susciter l’intérêt des journaux camerounais parus mercredi avec, en appendice, la polémique autour de la rareté du pagne de la Journée internationale de la femme (JIF) qui se célèbre le 8 mars.«Massacre de Ngarbuh : l’ONU demande une enquête» est la grande manchette de Le Jour, relayant l’appel du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, afin que tout soit mis en œuvre afin que les coupables de la boucherie répondent de leurs actes. Les autorités devraient veiller à ce que l’enquête soit indépendante, impartiale et approfondie et à ce que les responsables soient pleinement tenus de rendre des comptes, prolongent Mutations et The Guardian Post.

Avec cette position claire de l’institution mondiale, constate Le Messager, le pouvoir de Yaoundé est plus que jamais sous pression. Pourtant, répond en écho Repères, deux communiqués du ministère de la Défense rétablissent la vérité sur les événements survenus le 14 février dans cette localité du Nord-Ouest : elles contredisent la version en circulation sur les réseaux sociaux et les déclarations mensongères du représentant des Nations Unies pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Sur les prétendus massacres dans le département du Donga-Mantung, la vérité des faits est que, appuie le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, il n’y a pas eu 22 morts à Ngarbuh. Et le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, de fustiger les stigmatisations et calomnies injustifiées dirigées contre les forces de défense et de sécurité dont l’activité au quotidien repose sur les sacro-saints principes du respect des institutions républicaines et de la défense du pays.

Ces allégations sordides et mensongères proviennent des ennemis du Cameroun, en vue de sa recolonisation par des puissances étrangères assoiffées de ressources naturelles, s’insurge La République. Après avoir usé de tous les stratagèmes pour forcer une intervention militaire étrangère au Cameroun, les séparatistes n’hésitent plus à multiplier les exactions pour faire porter le chapeau à l’armée, histoire de susciter une intervention étrangère notamment celle des États-Unis, mais le disque semble désormais rayé puisque l’opinion connait la vérité, se rengorge La Nouvelle.

Sauf qu’en dépit de ces cris d’orfraie, la paix ne revient pas et que, note Émergence, la crise anglophone émeut à ce point à travers le monde que plusieurs évêques viennent d’adresser leur plaidoyer au président Paul Biya en vue de l’ouverture d’un dialogue avec les leaders séparatistes.

Pour l’instant, conviennent InfoMatin, Essingan, Le Quotidien, Le Soir, L’Indépendant ou encore L’Orphelin, le gouvernement tient les auteurs de la propagation des fausses nouvelles : le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), Maurice Kamto, l’avocat et homme politique Akere Muna ainsi que son confrère, par ailleurs président du Centre pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique (Chrda), Felix Agbor Balla Nkongho. Lesquels pourraient bientôt être traînés devant les tribunaux.

Tout à côté de la barbarie en cours dans les régions anglophones, la gents féminine du pays, signale Le Messager, vit sa part de drame avec la rareté du fameux «pagne du 8-Mars», qu’elle a l’habitude d’arborer à l’occasion de la JIF : après avoir recherché désespérément le tissu de la Journée qui leur est dédiée, elles finissent par céder aux enchères du marché noir. Chez Mutations, c’est «le pagne qui froisse» : à trois semaines de la célébration, l’étoffe tant prisée est peu disponible dans les points de vente agréés et hors de prix, la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) justifiant la carence observée par des retards de livraison de la matière première, en provenance de Chine.

Drame et CHAN 2020 en vedette dans les journaux camerounais

La tuerie de masse, perpétrée en fin de semaine dernière dans la partie anglophone où un conflit sécessionniste fait rage, s’invite dans les colonnes des journaux camerounais parus mardi, juste au lendemain de la désignation des groupes du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) de football qu’accueille le pays du 4 au 25 avril prochain.On en sait donc un peu plus sur les violents événements du 14 février dernier dans l’arrondissement de Ndu, région du Nord-Ouest, dont le bilan diverge et qui, selon Mutations, a suscité la veille une vive réaction du ministère de la Défense (Mindef). Lequel reconnaît qu’il y a eu des tirs nourris entre l’armée et des séparatistes.
 
Les forces de défense et de sécurité se défendent de tout assaut contre des populations civiles, renchérit le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune. «L’armée n’a pas massacré femmes et enfants», appuie Le Pélican. «Le Mindef restitue la vérité», ose Le Point Hebdo. Alors que la société civile accuse l’armée d’avoir brulé et tué 22 femmes et enfants, le gouvernement parle d’un accident et minimise les dégâts, résume Le Jour.
 
«Massacre de Ngarbuh : le gouvernement plaide coupable», titre Le Messager pour qui le seul fait d’évoquer «un malheureux accident», conséquence collatérale d’opérations de sécurisation en cours en zone anglophone ayant abouti à la mort d’une femme et de quatre enfants, suffit pour comprendre que le régime est impliqué dans ces tueries de trop.
 
En bonus, quelques confrères rendent compte après la cérémonie du tirage au sort, la veille, des poules du CHAN réservé aux joueurs locaux. «CHAN 2020 : l’acte 1 validé», se pourlèche Cameroon Tribune : les 16 équipes qualifiées pour la compétition sont désormais fixées sur leurs adversaires, une manifestation en sons et en couleurs préparant déjà le public à une belle et riche compétition. Tenant du titre, note-t-il, le Maroc se retrouve dans le même groupe C que le Rwanda, le Togo et l’Ouganda.
 
Quant au pays organisateur, précisent en chœur Le Jour et Le Messager, il croisera, avec beaucoup de chance d’accéder au second tour, le Burkina Faso, le Mali et le Zimbabwe. S’il est vrai qu’en trois participations au CHAN, le palmarès du Cameroun reste vierge avec une seule qualification en quarts de finale en 2016, les «Lions indomptables» A’, espère Mutations, pourront s’appuyer sur la loi du domicile pour aller chercher leur premier sacre continental.

Crise anglophone et politique alimentent les journaux camerounais

Le massacre d’une vingtaine de civils, dans la région du Nord-Ouest en proie à une guerre séparatiste, émeut les journaux camerounais parus lundi et qui restent, cependant, rivés sur les leçons à tirer des élections législatives et municipales du 9 février.«Crise anglophone : Saint Valentin noir à Ntumbaw», «Horreur : 27 civils massacrés dans le département du Donga-Mantung», «Arrêtez de massacrer les enfants !», titrent respectivement Le Messager et The Star à propos de la folie meurtrière du 14 février dans un village isolé.

C’est la controverse autour d’un «massacre» commis le 14 février 2020 dans la localité de Ngarbuh, titre Mutations qui, se fondant sur des sources locales, a du mal à dire avec exactitude qui sont les auteurs de la tuerie. Les riverains ne savent pas si ce sont des séparatistes qui se sont déguisés en militaires pour orienter leur appréciation ou ce sont de vrais soldats.

The Post nage également en plein mystère, se demandant qui, de l’armée, des justiciers sécessionnistes ou des bergers ont perpétré le massacre de Ngarbuh-Ntumbaw. Et de soupçonner également un antagonisme inter-villageois, qui se serait transformé en carnage où femmes et enfants ont été brutalement abattus.

Condamnation généralisée du meurtre d’au moins 30 civils à Ngarbuh, soupire The Sun. Ce qui étonne Scoop, c’est le «silence provocateur» du pouvoir de Yaoundé par rapport à ce drame. Raison de plus, selon Indepht-News, pour exiger la mise sur pied d’une commission d’enquête internationale indépendante sur le sujet.

En attendant, répond en écho Intégration, c’est une conférence internationale sur le conflit armé dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest qui est annoncée en mi-mars prochain aux États-Unis, le lobby organisateur de ces assises confessant évoluer en marge des faux-semblants, et estimant que les choses méritent d’être dites clairement.

Replongeant aussitôt dans le marigot politique, le même hebdomadaire, suivi en cela par Défis actuels et L’Essentiel, entreprend de dessiner la nouvelle carte politique au lendemain des élections municipales, dans laquelle trônent désormais 10 partis politiques avec des fortunes diverses.

Fort de sa majorité obèse dans 316 communes, sur les 360 que compte le pays, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) semble pourtant subitement atteint de fébrilité, lui qui, constate The Star, a décidé de dépêcher des délégués en vue de la supervision de la constitution des exécutifs municipaux. Cette démarche, explique The Median, a pour but d’éviter l’achat des consciences et autres manipulations susceptibles de fausser le jeu démocratique.

C’est la nuit des longs couteaux, pointe L’Indépendant, qui craint que le comité central de la formation n’ait en réalité envoyé ses émissaires sur le terrain uniquement pour instrumentaliser les nouveaux élus dans une atmosphère de marchandages, trafics d’influence, cooptation, passe-droits, clientélisme et quête de crédibilité. Le RDPC va couper les têtes des indociles, moque pour sa part Essingan alors que, pour Défis Actuels, il s’agit d’éviter de replonger le parti dans d’interminables tensions internes.

Plus sérieusement, et d’une manière générale, la dernière publication citée se penche sur ce qu’il qualifie de triomphe du vote identitaire, du vote sanction et du vote par dépit constaté au soir du 9 février 2020. «Au finish, c’est la politique camerounaise en général et sa démocratie en particulier, qui sortent très affaiblies de ce processus électoral finissant, qui aura été très loin d’être un moment fort de confrontation des programmes et des projets de société, mais plutôt celui du renforcement des solidarités primaires et des émotions grégaires.»

Aurore Plus, embraye dans le même sens, condamnant le vote tribal et les replis identitaires, résolument contre la démocratie et les programmes politiques. La démocratie aura finalement été le plus grand perdant de ce double scrutin, acquiesce Indepht-News.

Lendemains de scrutins et discours présidentiel aux jeunes en couverture des journaux camerounais

Après quatre jours d’absence dans les kiosques, les journaux camerounais parus mercredi se penchent sur les élections législatives et municipales de dimanche, et s’attèlent également à décrypter le discours du chef de l’État à la jeunesse de son pays.Le mot «abstention», pour qualifier le déroulement des législatives et municipales du 9 février, revient avec insistance dans les colonnes de Eden, Émergence, Intégration, La Voix du Centre, Le Jour, Le Messager, L’Œil du Sahel, Mutations, The Horizon et The Sun.

 Le faible taux de participation, que La Voix du Centre situe à «près de 75%» est, pour l’avant-dernier titre cité, la principale leçon à tirer de ces consultations. «Le double scrutin a été marqué dimanche par une faible participation, des irrégularités et des violences», résume Mutations sous le titre «Pic de répressions». Ce fut un véritable cauchemar électoral dans le chef-lieu du Nord-Ouest, Bamenda, soupire Intégration qui dénonce les morts, les violences physiques et verbales ayant émaillé la journée de dimanche dans cette cité.

 La faible participation des citoyens peut également s’expliquer par la perte de confiance au processus électoral, renchérit, dans les colonnes de Le Jour, le président national de l’ONG de lutte contre la corruption Transparency International, Henri Ngoh Manga. Les raisons pour lesquelles les gens ne votent pas au Cameroun sont multiples, convient Repères.

 Ces phénomènes auront été plus accentués dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en pleine crise sécessionniste, appuie The Star, notant que la principale victime de l’abstention sera sans conteste le Front social démocratique (SDF), premier parti de l’opposition parlementaire au profit de la formation au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC).

 C’est que, expliquent Municipal Updates, News Watch, The Chronicle Times, The Horizon, The Guardian Post et The Sun, bravant le mot d’ordre de «pays mort» décrété par les milices séparatistes, les dignitaires du régime se sont massivement investis dans cette partie du pays et entraîné avec eux quelques partisans.

 «Quelles que soient les statistiques déjà publiées et celles à venir, informant l’opinion publique d’une participation honorable des électeurs camerounais, il reste évident que la mobilisation des électeurs camerounais aura été très en dessous des espérances du pouvoir. Ce qui traduit au demeurant une tendance lourde du système politique camerounais, à côté du vote tribal, de la corruption et de la violence», analyse Mutations.

 C’est en effet un tout autre visage dudit scrutin que présentent Cameroon Tribune (CT), Essingan, Le Quotidien, Le Point Hebdo, L’Essentiel et surtout l’hebdomadaire du RDPC, L’Action, pour qui «les Camerounais se sont rendus en masse dans les bureaux de vote à travers le pays». En dehors de quelques remous isolés vite maîtrisés dans le Nord-Ouest, le double scrutin de dimanche dernier s’est déroulé globalement dans le calme et la sécurité sur l’ensemble du territoire, acquiesce EcoMatin. Le double scrutin du 9 février s’est tenu dans le calme en dépit d’une forte abstention dans certains grands centres urbains, confirme Repères.

 Cette publication, sous le titre «Paul Biya aux jeunes : ‘’J’ai besoin de vous »», consacre sa grande manchette au discours présidentiel à la veille de la 54ème Fête nationale de la jeunesse célébrée mardi : «Face aux dérives de plus en plus récurrentes à mettre à leur actif, lesquelles plombent le développement du Cameroun, le chef de l’État a, le 10 février, demandé aux jeunes d’adopter un comportement citoyen.»

 Le président de la République a appelé ses jeunes compatriotes à plus de responsabilité et à saisir les différentes opportunités qui leur sont offertes dans le cadre du Cameroun nouveau qui se construit», conviennent CT, Eden, Le Pélican, The Chronicle Times, The Sun. C’est une nouvelle main tendue aux jeunes des zones anglophones pour le dépôt des armes, alors qu’un peu plus de 500.000 emplois ont par ailleurs été créés en 2019, prolonge L’Essentiel. Évoquant «une rupture» dans le ton, Mutations souligne que Paul Biya «a sorti sa mallette pédagogique».

 Sauf que, pour Le Messager, les milliers d’emplois créés dont se félicite le chef de l’État sont tout ce qu’il y a de fictif. C’est un «choc des contrastes», convient L’Indépendant alors que, pour La Voix du Centre, ce fut le discours présidentiel «de trop», tant il sonnait creux.

La veillée d’armes électorale fait les choux gras des journaux camerounais

Les journaux camerounais parus vendredi jettent un dernier coup d’œil sur le jeu et les enjeux des élections législatives et municipales de dimanche prochain.«Législatives et municipales : aux urnes dimanche !» est le mot d’ordre qui s’affiche en grande manchette du quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, précisant que la campagne prend fin samedi. Dans cet ultime virage, renchérit L’Action, le journal du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), les plénipotentiaires du régime doivent rester concentrés sur l’essentiel.

Pendant que L’Œil du Sahel annonce 2,2 millions d’électeurs dans les trois régions septentrionales, Essigan analyse les forces en présence dans le Grand-Sud : une foultitude de candidats et formations en lice, avec dans les rangs des célébrités du régime que veulent détrôner de jeunes loups de l’opposition. Dans le Grand-Nord, rappelle Émergence, l’hégémonie du RDPC lui sera fortement contestée dans les urnes par son pourtant allié, l’Union nationale pour la démocratique et le progrès (UNDP). Les consignes du coach Paul Biya sont claires : faire le maximum possible, tout en laissant quelques miettes ci et là avec parcimonie, ose Signatures.

Ça se jouera entre boycott et simulacre de double scrutin, lance Le Messager, tant le pouvoir, déjà assuré d’une écrasante victoire, entend tout mettre en œuvre pour s’assurer le plébiscite dans un environnement hanté par le mot d’ordre de boycott du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Entre les promoteurs du boycott et ceux ayant décidé d’aller aux urnes, ce sera peut-être le défi le plus intéressant à suivre dimanche, analyse Signatures.

Au sujet de la fraude électorale, chacun, y compris le parti au pouvoir, y va de sa stratégie pour surveiller ses votes dimanche prochain, note Mutations pour qui la tricherie sera le véritable élément perturbateur de la consultation.

On en est jusqu’à oublier, soupire The Post, l’autre drame qui se noue dans les régions anglophones en proie à une crise séparatiste : en dépit d’une forte présence militaire, les électeurs potentiels fuient, en masse, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, les séparatistes ayant promis du feu, du sang et des larmes à ceux qui oseront braver leur mot d’ordre de «pays mort».

Il n’empêche, tacle The Guardian Post, en campagne la veille dans la dernière région citée le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a été accueilli en héros sur cette partie du pays dont il est par ailleurs originaire, faisant ainsi échec à la peur instillée au sein de la population par les activistes de la partition du Cameroun.

Le chef du gouvernement, complète l’hebdomadaire La Météo, a rassuré les uns et les autres des mesures sécuritaires fortes prises par le gouvernement pendant et après l’échéance électorale, invitant par ailleurs les entrepreneurs de guerre à saisir la main toujours tendue du président de la République, Paul Biya. «Il s’agit d’un véritable défi, pour le gouvernement en place, qui doit prouver que son autorité et son emprise ne souffrent de l’ombre d’aucune contestation possible», ajoute Signatures.

Port sous haute tension et politique font les choux gras des journaux camerounais

Les journaux camerounais parus jeudi lancent un avis de tempête sur le port de Douala, la métropole économique, et continuent de rendre compte du déroulement de la campagne pour les élections législatives et municipales de dimanche prochain.«Gestion du terminal à conteneurs : impasse totale» est le titre qui barre la couverture du bihebdomadaire La Veuve, qui a entrepris de pointer les recettes engrangées en un mois par la Régie (RTC) mise en place en début d’année. Et de s’interroger sur la confusion entretenue autour des chiffres d’exploitation qui un coup sont de 22 milliards FCFA et une autre fois baissent à 4,2 milliards FCFA.

Il s’agit de chiffres en trompe-l’œil, tranche Le Messager, accusant le Port autonome de Douala (PAD) d’entretenir l’illusion d’avoir valablement remplacé Douala International terminal (DIT), filiale du franco-suédois Bolloré-Maersk, alors que tout indique que cette entrée majeure des marchandises destinées eu pays, mais aussi en République centrafricaine et au Tchad est en train de sombrer dans la faillite.

Il s’agit d’une véritable catastrophe pour les caisses de l’État, soupire l’«hebdomadaire du monde juridico-judiciaire» Kalara, qui explore les convoitises des opérateurs privés, mais aussi les appétits de certains pontes du régime sur la juteuse exploitation de ladite place à forts enjeux économiques, aujourd’hui engluée dans d’interminables batailles judiciaires.

Au bord des eaux sombres du fleuve Wouri, qui arrose la métropole économique, Le Messager et Mutations plongent aussitôt dans le marigot de la campagne électorale en cours dans la même ville, rendant compte des batailles féroces pour le contrôle de la ville entre le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) et son éternel adversaire, le Front social démocratique (SDF). Les mêmes «batailles», renchérit Baromètre Communautaire, ont cours dans la capitale, Yaoundé, avec toutefois moins de chances pour la deuxième formation citée.

Pour The Guardian Post, le double scrutin de dimanche prochain constitue un test décisif, pour le gouvernement, de prouver qu’il contrôle pleinement les régions anglophones en proie à un conflit sécessionniste : il est temps, pour les gros bonnets du RDPC dans les deux régions troublées, de montrer qu’ils ont vraiment le contrôle sur les populations ainsi qu’ils ont tenté de le démontrer lors des meetings massivement suivis. C’est le sprint final, lance The Sun. D’ailleurs, appuie The Star, afin de galvaniser les électeurs de la région du Sud-Ouest, c’est le Premier ministre en personne, Joseph Dion Ngute, qui descend dans l’arène le même jour.

Si, pour Cameroon Tribune, les garanties d’élections libres et transparentes sont d’ores et déjà acquises, l’autre inconnue qui sème «la terreur» au sein du régime, constate Émergence, c’est le taux de participation, des partis de premier plan ayant appelé au boycott. Cette abstention, signale The Guardian Post, vient de conduire à l’arrestation de quatre activistes du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Ils ont été, explique Le Jour, inculpés le 4 février 2020 pour «réunion et manifestation non autorisée, attroupement en fraude électorale et rébellion» par le parquet près le tribunal de première de Bagangté (Ouest).

Deuil mouvementé et campagne électorale en couverture des journaux camerounais

Si la campagne électorale pour les législatives et municipales du 9 février continue de passionner, le raid de la police et de la gendarmerie contre un pacifique cortège funèbre d’enseignants indigne, lui aussi, les journaux camerounais parus lundi.Dérogeant à la fièvre pré-électorale, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune affiche en grande manchette le message de condoléances du président Paul Biya à la famille de Boris Kevin Njomi Tchakounté, jeune enseignant assassiné le 14 janvier par un jeune élève dans un lycée de la capitale, Yaoundé. Le chef de l’État réconcilie les Camerounais à travers son message de condoléances, note The Horizon, rappelant la grande tension ayant suivi cet acte odieux exacerbée par une posture ambiguë de la patronne des Enseignements secondaires, Nalova Lyonga.

Ce qu’on n’oubliera pas, répond en écho Le Jour, c’est cette répression exercée jeudi dernier sur la caravane funèbre des enseignants en toge qui voulaient juste rendre un dernier hommage à leur jeune collègue. On a tiré sur la dignité des dispensateurs du savoir, soupire le président du Collectif des enseignants indignés du Cameroun, Jacques Bessala Ngono.

Le même s’exprime chez Mutations, déclarant que les événements du 30 janvier «sont tristes et resteront gravés dans la mémoire collective de la grande famille éducative au Cameroun». Cette violence des forces de maintien de l’ordre sur des marcheurs à mains nues est intolérable, acquiesce L’Essentiel.

Le même bihebdomadaire plonge aussitôt dans ce qu’il qualifie de chaudron de la campagne pour le double scrutin à venir. Dans son panorama, des opérations sous haute sécurité en régions anglophones, l’opposition plus que jamais déterminée à casser l’hégémonie du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir).

La campagne électorale entre dans sa dernière ligne droite, annoncent en chœur Cameroon Tribune et l’hebdomadaire The Star, la dernière publication citée, mais aussi The Post, mentionnant toutefois des attaques armées essuyées par des équipes de propagande dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.

Le pays étouffe et grelotte sous la fièvre électorale, soupire Eden. Dans ces régions anglophones, en proie à la crise sécessionniste, les campagnes, renchérit The Sun, s’intensifient face à la montée de la violence, chaque acteur tentant d’exorciser les démons de la division. Témoin de ce sursaut contre la partition du pays, The Median a suivi les pas de quelques candidats et élites qui, bravant les menaces séparatistes, parcourent la zone et appellent les populations à vaincre la peur.

En première ligne de cette mobilisation contre la psychose répressive des indépendantistes, The Voice mentionne l’engagement massif des pontes du RDPC. «La paix revient peu à peu sur cette partie du territoire», se satisfait, dans les colonnes de The Herald Tribune, le cardinal Christian Tumi. Dans tous les cas, prévient L’Avocat, l’armée a pris des dispositions pour que le double scrutin se déroule sans heurts sur toute l’étendue du territoire.

Au sujet du financement public de la campagne électorale, EcoMatin constaté, pour s’en émouvoir, que le dispositif institutionnel censé veillez à la régularité de la dépense des fonds reçus n’a toujours pas été mis en place, de nombreuses années après sa mise en place formelle, toute chose qui laisse libre cours à toutes sortes de pratiques dont la moindre n’est pas la corruption des consciences.

Dans sa chronique quotidienne consacrée aux insolites de la campagne, Mutations s’amuse à observer comment certains dirigeants et élus vivent aux antipodes des préoccupations des populations qu’ils administrent, ou prétendent représenter. Des gens souvent hors du temps, complètement déconnectés des réalités et que les opérations de propagande, qui les obligent à descendre sur le terrain, font subitement découvrir la détresse quotidienne du peuple électeur, qu’on ne fait semblant d’entendre que pour obtenir ses suffrages.

Pénurie de passeports et campagne électorale en couverture des journaux camerounais

La pénurie de carnets de passeports, dans les services de l’émi-immigration du pays, préoccupent les journaux camerounais parus jeudi, qui restent néanmoins rivés sur le déroulement de la campagne pour le double scrutin législatif et municipal du 9 février.Mais que se passe-t-il donc avec les passeports ? La question fait la grande manchette de Le Jour, constatant qu’à travers le pays, les citoyens peinent toujours à obtenir cette importante pièce de voyage, et ce en dépit des mesures prises par la délégation générale à la Sûreté nationale (police). Selon toute vraisemblance, ose la publication, le changement en 2019 de l’opérateur britannique, partenaire depuis plus de 40 ans, serait à l’origine des dysfonctionnements constatés.

 Dans les colonnes de Tribune d’Afrique, le directeur de la police des frontières, Jean Louis Messing me Nnanga, reconnaît certes le malaise, mais s’empresse aussitôt de rassurer quant aux dispositions prises afin d’endiguer le «petit flottement» constaté.

 Une fois cela précisé, l’hebdomadaire plonge aussitôt dans la campagne électorale qui bat son plein depuis samedi dernier à travers le pays. Pour annoncer, en même temps que Cameroon Tribune, La République, Réalités Plus, L’Indépendant, Sans Détour ou encore The Guardian Post, que le financement public de ces opérations de propagande, d’un montant total de 1,7 milliard FCfa, est disponible.

 La première tranche de ces fonds, qui s’élève à 850 millions FCfa, a été distribuée la veille aux formations en lice. L’autre partie, s’empresse de préciser Défis Actuels, sera débloquée après la campagne et au prorata des suffrages obtenus. Sauf que, objecte Le Messager, ce financement arrive bien tard, c’est-à-dire au moment où la campagne bat déjà son plein.

 Le duo ministère de l’Administration territoriale-ministère des Finances «fausse la campagne», renchérit Baromètre Communautaire : en mettant si tard cet argent à disposition, le gouvernement est bien conscient que les formations de moindre envergure sont désavantagées au profit du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) qui peut se permettre de jouir à sa guise des finances publiques, de la logistique et du personnel de l’État pour se déployer.

 Dans son quotidien de campagne, Cameroon Tribune s’intéresse aux stratégies des partis qui, passés les grands meetings d’ouverture, optent la plupart pour le porte-à-porte et le contact direct avec les populations. S’agissant spécifiquement des municipales, Mutations se lance dans un exercice d’inventaire des «gros bonnets et célébrités» que la mairie fait saliver, certains parmi eux n’ayant eu par le passé de véritable ambition que pour le pouvoir suprême, pour un strapontin de ministre ou de président d’une grande institution étatique.

 Qu’ils aient milité dans l’opposition ou au sein de la majorité, ceux-là ont connu des fortunes diverses et, à l’usure, ont dû réorienter leurs appétits, sans dire si c’est par instinct de survie politique ou par résignation.

Les insolites de campagne électorale font les choux gras des journaux camerounais

Les colonnes des journaux camerounais parus mercredi sont parsemées d’histoires insolites, relatives à la campagne pour le double scrutin législatif et municipal du 9 février 2020.Depuis le lancement officiel de la campagne électorale, se désole EcoMatin qui pour une fois déroche à sa ligne, certains leaders de formations politiques se laissent aller au jeu de la destruction des gadgets de campagne dans certaines parties du pays.

Un exemple concret de ce vandalisme en rase campagne s’affiche en couverture de Mutations : le truculent Jean Michel Nintcheu, chef de file du Front social démocratique (SDF, opposition) dans la région du Littoral, pris en flagrant délit en train de piétiner les symboles du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC).

Sauf que le SDF est, lui-même plus qu’à son tour, victime de ce manque criard de fair-play, un de ses candidats aux municipales accusant ses adversaires politiques de poser des actes de vandalisme en détruisant systématiquement ses affiches sur les espaces publics réservés à cet effet.

Dans la région du Centre aussi, ajoute EcoMatin, les crocs-en-jambe sont légion : un candidat de l’opposition à une commune a déclaré avoir reçu une proposition de 50 millions de FCFA venant de la part d’une formation politique concurrente, c’est-à-dire le RDPC, afin de déclarer la liste de son parti non-partante pour cette élection.

Flamboyant dans le septentrion, ainsi que le laisse croire L’Œil du Sahel, cette formation se voit en effet, et de plus en plus selon Repères, contester son hégémonie dans ses fiefs naturels que sont non seulement le Centre, mais aussi l’Est et dans la zone cosmopolite du Littoral.

La preuve d’une certaine panique dans les rangs, renchérit The Info, c’est que les élites du Sud-Ouest sont obligées de monter au créneau pour appeler la base militante, qui conteste l’investiture de certains candidats et menace de basculer, pour appeler à taire les divergences et se concentrer prioritairement sur la victoire contre une opposition en regain de forme.

Autre lieu, autre ambiance : dans le Nord-Ouest anglophone, a constaté Le Jour, la menace sécessionniste a amené les candidats à la jouer profil bas, aucun postulant, passés les grands meetings fortement militarisés du début, n’ose aller à la rencontre des électeurs.

Excédées par les atrocités des séparatistes «ambazoniens», ce sont désormais les populations civiles de la région qui, rapporte The Guardian Post, sortent en masse dans la rue pour défier ces milices qui les persécutent depuis plus de 3 ans.

Mais, qu’on soit du pouvoir ou de l’opposition, impossible d’imaginer une propagande à grande échelle sans le nerf de la guerre, ce financement public des opérations de terrain dont l’absence, signale Le Quotidien, se faisait cruellement ressentir depuis quatre jours. Heureusement, signale la publication, les partis politiques passent à la caisse dès ce mercredi.

«Campagne électorale : le financement public est là», titre fièrement le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, reconnaissant que «quatre jours après le début de la campagne électorale, toutes les attentions des responsables des formations étaient tournées du côté du ministère de l’Administration territoriale». Les partis politiques en lice pour le double scrutin législatif et municipal du 9 février prochain sont attendus ce jour, pour décharger les montants respectifs de la première tranche de ce financement, indique-t-il.

Cette tranche, précise Le Quotidien, est servie au prorata des listes de candidats investis par chaque formation en lice, le reste étant à reporter après la proclamation des résultats, proportionnellement au nombre de sièges obtenus à l’Assemblée nationale et dans les conseils municipaux.

Les journaux camerounais à fond dans la campagne électorale

Plus bruyant encore que les alertes au risque de surendettement du Fonds monétaire internationale (FMI), c’est davantage le déroulement de la campagne pour les législatives et municipales du 9 février qui monopolise l’attention des journaux camerounais parus mardi.«Il y a match !» A s’en tenir à cette manchette surmontée d’images expressives du quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, les opérations de propagande des partis politiques engagés pour le double scrutin font courir à travers le pays. «Depuis l’ouverture de la campagne électorale samedi dernier, rien ne va plus. Il n’y a plus de place pour la retenue, ni pour l’indifférence. Les jeux sont ouverts. 180 sièges de députés attendent preneurs. 360 communes se font désirer avec, en perspective, les habits neufs de la décentralisation.»

Pour ceux qui n’auraient toujours pas saisi les enjeux, la publication se charge de rappeler que le mandat électif n’est plus une formalité, pour ceux qui demandent les suffrages des Camerounais. Que les populations, à travers la ferveur observée en ce moment, affichent leur choix pour un quotidien aisé.

Afin de s’assurer du libre exercice démocratique, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et les Nations Unies ont, fait constater The Guardian Post, délégué sur place plusieurs observateurs qui ont déjà, insiste le quotidien de langue anglaise, mis en garde contre la montée des violences dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest où les sécessionnistes, appuie Le Messager, promettent de faire parler la poudre.

C’est en effet une drôle de campagne électorale qui se déroule dans cette partie du pays qui arbore les allures d’un territoire hanté, soupire Mutations. Ainsi, alors que le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) a opté pour des meetings en salle sous très haute sécurité, son concurrent direct dans la zone, le Front social démocratique (SDF), lui, semble n’avoir pas encore trouvé la bonne formule pour aller au-devant les électeurs.

Comme pour démontrer qu’après la politique l’économie, à la base de tout projet de développement, devra reprendre ses droits, CamerPress (FMI) se fait fort de relayer le récent appel du FMI à l’État camerounais qu’il exhorte à préserver la viabilité de sa dette en respectant, strictement, le plan de décaissement pour les prêts contractés, mais non décaissés.

De même, prolonge Le Jour, de nouvelles mesures, visant à diversifier la base d’exportation et à améliorer l’efficacité des investissements, sont jugées essentielles par l’institution financière afin de libérer le potentiel de croissance du Cameroun. Après avoir constaté que le pays «court un risque élevé de surendettement», le Fonds invite les autorités à limiter les emprunts non concessionnels aux projets macrocritiques, pour lesquels aucun financement concessionnel n’est disponible.

Gouvernance, politique et insécurité en couverture des journaux camerounais

La montée de tension entre le patronat et le directeur général des impôts se paye l’affiche de plusieurs journaux camerounais parus mercredi, en pleine veillée d’armes pour les législatives et municipales du 9 février et ce alors que les menaces sécuritaires continuent de préoccuper.Les portraits patron des impôts (DGI), Modeste Mopa Fatoing et du président du Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam), Célestin Tawamba, ornent les couvertures d’EcoMatin, Le Jour et Le Quotidien de l’Économie (LQE). Les trois publications relaient le contenu d’une lettre au vitriol adressée par le patron des patrons au chef de l’État Paul Biya, dans laquelle il évoque la rupture du contrat de confiance avec l’administration fiscale.

Il déplore, explique Le Jour, l’état de détérioration des relations entre cette dernière et le secteur privé, avec pour conséquences le risque d’affaiblissement les entreprises, de l’investissement, de l’économie et de l’emploi. C’est la tête de M. Mopa Fatoing qui est exigée, précise EcoMatin. À la DGI, note LQE, on ne manque pas de s’étonner de cette sortie suspecte, le cadre de concertation entre les parties, et contrairement aux allégations du patronat, fonctionnant plutôt bien jusqu’ici.

Chez Le Soir, l’autre sujet qui fâche a trait au phénomène de fonctionnaires fictifs dans l’administration publique. Ici, on affirme en avoir débusqué 68 spécialisés dans les faux rappels sur solde ou sur pensions. Une opération en cours, au ministère des Finances, vise à clarifier la situation de près de 8000 personnes dont les documents restent introuvables, renchérit le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune. «L’assainissement du fichier solde de l’État, engagé depuis 2018, a déjà permis de débusquer des millier d’agents fictifs et d’engranger des économies chiffrées à plusieurs milliards de francs. Nul doute que ces chiffres seront revus à la hausse avec ce nouveau volet.»

Une autre pratique, décriée par InfoMatin et qui fait perdre d’autres milliards au Trésor public, ce sont ces hauts cadres de l’État percevant une indemnité de logement, alors qu’ils sont déjà bénéficiaires d’un logement de fonction. À ceux-là comme aux autres, applaudit la publication, le ministère des Finances a décidé de mener une guerre sans merci qui commence à porter des fruits.

Dans l’immédiat, semble répondre en écho Essingan, il faut se préparer pour les prochaines élections législatives et municipales que les Nations Unies, mais aussi la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac), souhaitent libres, transparentes et pacifiques. «Le Cameroun compte beaucoup pour nous. Nous souhaitons que tout se passe dans la paix», précise, dans les colonnes de Mutations, le représentant de l’ONU pour l’Afrique Centrale (Onuca), François Louncény Fall.

Mais certains semblent avoir oublié, s’empresse d’ajouter le même quotidien à capitaux privés, que pendant ce temps, l’Extrême-Nord du pays, qui se trouve dans la zone du lac Tchad, est devenu le nouveau sanctuaire de la secte islamiste Boko Haram qui y a multiplié les attaques depuis fin décembre 2019. Un phénomène attribué, entre autre, au gel des appuis du gouvernement et des communes aux comités d’auto-défense, souvent à l’avant-garde en matière de surveillance, de renseignement et d’alerte.

Élections et violences scolaires font les choux gras des journaux camerounais

L’approche du double scrutin législatif et municipal du 9 février prochain, sur fond de crise séparatiste anglophone, préoccupe les journaux camerounais parus lundi tout autant que la recrudescence de la violence dans les écoles du pays.

La dernière ligne droit du double scrutin est engagée, annonce le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, avec entre autres l’acheminement du matériel électoral, les procédures d’accréditation des observateurs, l’affinement des stratégies avant le début officiel de la campagne samedi prochain.

 

S’il faut considérer que la grande attente des Camerounais, au lendemain de ces consultations, reste la mise en œuvre du processus de décentralisation, Mutations voit comme un jeu de dupes dans la démarche du gouvernement : malgré le nouveau Code général des collectivités territoriales décentralisées, les autorités administratives que sont les gouverneurs de région et les préfets continuent de disposer de pouvoirs immenses qui, utilisés abusivement, peuvent entraver sérieusement l’action des régions et des communes.

 

Si Eden met en garde contre une campagne électorale passionnée, Intégration, lui, dénonce ce qu’elle qualifie d’«équilibre de la terreur électorale», dans les zones anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest où les séparatistes, tout comme le pouvoir de Yaoundé, fourbissent leurs armes. «Le retour de la paix dans les régions anglophones et la mise en œuvre des réformes liées à la décentralisation sont la ‘’grande affaire » du restant du septennat des grandes opportunités» du président Paul Biya, déclare, dans les colonnes de Mutations, Jean Simon Ongola Omgba, député du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir).

 

Avant toute chose, prévient News Watch, Paul Biya doit faire cesser «le génocide» perpétré par son armée dans la partie anglophone du pays. Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest ont besoin d’une décentralisation authentique, et non symbolique, souligne, chez The Sun, le secrétaire d’État américain aux Affaires africaines, Tibor Nagy. C’est comme si les dignitaires du régime ne constataient pas que, chaque jour qui passe et du fait de leurs actions négatives, un plus de Camerounais de ces zones se radicalisent en faveur d’un État indépendant, se désole le même diplomate dans The Voice.

 

La «couteauculture» fait recette, soupire L’Essentiel, faisant un parallèle entre les batailles féroces dans la sphère politique et la barbarie qui s’est emparée des jeunes élèves : «Çà et là monte de la salle un sanglot ou une clameur d’émotion. Certains se couvrent le visage pour ne pas voir, ni se voir, d’autres préfèrent se défausser sur autrui. La modernité démocratique, dans sa version des grandes opportunités semblent ainsi s’allier l’effusion de sang comme symbole du temps, pour tant, et tant s’en faut. C’est le nouvel alphabet des temps androïdes, nous dit-on, dans un sursaut d’hommage du vice à la vertu.»

 

Et, pendant que La Voix du Centre appelle à une discipline plus sévère afin d’endiguer les violences en milieu scolaire, The Median envoie une lettre ouverte à la ministre des Enseignements secondaires, Nalova Lyonga, accusée d’être davantage sur le terrain du folklore que de la réinstauration des codes moraux en milieu éducatif.

 

Face à la nouvelle vague de criminalité dans les écoles, The Star annonce que des mesures draconiennes viennent d’être prises à l’endroit des apprenants : téléphones interdits, à détruire sur place en cas de découverte, fouilles au corps obligatoires afin d’éviter l’intrusion des armes blanches dans les classes. «Malgré les multiples stratégies mises en place par les responsables des établissements scolaires et les ministères en charge de l’encadrement des jeunes, les violences ont atteint la cote d’alerte dans ces lieux censés être des temples du savoir. Comment en est-on arrivé là ? Comment en sortir ?», se demande Cameroon Tribune.

 

Pressant la communauté éducative d’agir, L’Essentiel revient à la charge, déplorant la démission collective des parents, des enseignants et des chefs d’établissements scolaires. Le terme «démission collective» revient également dans les colonnes de Mutations, la décrivant comme «une politique commune de l’autruche, une hypocrisie d’ensemble, une défaite groupée de la pensée au sein d’un pays qui caresse pourtant le rêve d’être émergent dans 15 ans, mais qui laisse la formation et la réussite de sa ressource humaine, principal ferment pour franchir le cap, à la merci du hasard, à l’enivrement technologique du moment, à l’ensauvagement porté par un certain ordre spirituel et moral».

 

Il y a eu beaucoup trop de violences, de larmes et de souffrances, semble répondre en écho l’éditorialiste de Cameroon Tribune, profitant de l’organisation, par le pays, du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) 2020 et de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2021 de football, pour demander de redonner au peuple son rêve de vivre-ensemble, afin de l’aider à se réapproprier «l’esprit Lions indomptables», quintuples champions continentaux de la discipline.

 

Las ! Cet appel au sursaut patriotique risque, pour le moment, de ne pas passer auprès du public, et principalement de la corporation des avocats qui, selon Le Jour, exigent la lumière sur le décès, le 16 janvier au Centre des urgences de Yaoundé (Cury), la capitale, de leur collègue Sylvain Souop à la suite d’une anesthésie qui a mal tourné. Le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, a également instruit une enquête administrative afin que toute la lumière soit faite sur cette disparition intervenue alors que le non moins conseil du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), précise Mutations, devait passer au bloc opératoire pour un bras cassé consécutif à un accident de la circulation.

La fièvre électorale s’empare des journaux camerounais

Les journaux camerounais parus vendredi plantent le décor des législatives et municipales du 9 février prochain, bien avant même le début de la campagne.Le moins que l’on puisse en penser, à parcourir le dossier que lui consacre le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, est que la veillée d’armes pour le double scrutin a gagné les états-majors des formations politiques, qui déroulent déjà leurs stratégies de bataille à une semaine du début officiel des opérations de propagande.

Dans le Nord du pays, renchérit L’Œil du Sahel, c’est une guerre fratricide qui se prépare entre le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) et deux de ses alliés. Si les trois partis sont quasi-certains de pouvoir se déployer sur le terrain, il en va tout autrement de l’opposition, soupire Le Messager à la suite du dernier rapport de l’ONG Human Rigths Watch, qui épingle une fois encore le régime de Yaoundé pour ses multiples atteintes aux droits humains, mais aussi le musèlement systématique de toute idéologie contraire.

La preuve que le pouvoir et ses dignitaires n’ont pas froid aux yeux, répond en écho Repères, est cette rocambolesque histoire concernant le président de l’Assemblée nationale (PAN), Cavaye Yeguie Djibril, qui sortant délibérément de la discipline du parti vient de commander, au Nigeria voisin, plus de 7000 pagnes à son effigie pour battre campagne.

Évoquant une démarche inédite, le bihebdomadaire tance la 3ème personnalité du pays qui, constate-t-il, donne l’impression d’être le seul candidat à la députation d’une liste qui compte tout de même cinq noms. L’initiative du PAN suscite la controverse non seulement dans le RDPC, mais aussi au sein de l’opinion. D’aucuns, bien que conscients qu’il ne revient pas à une élite ou à un élu de se substituer à l’État pour mener des actions en faveur du développement, interrogent la pertinence de ce projet.

«Mieux que quiconque, il sait que l’Extrême-Nord est la région où sévit le plus la pauvreté au Cameroun. Où les enfants trouvent la mort en allant chercher de l’eau, fréquentent en plein air faute de salles de classe pour tous. Où les inondations font des ravages… Comment, dans un tel environnement, faire le choix d’offrir des pagnes aux populations ?» s’insurge Repères.

L’assassinat d’un enseignant par son élève émeut les journaux camerounais

Survenue la veille dans un établissement secondaire public de la capitale, Yaoundé, la disparition d’un jeune dispensateur du savoir, sous les coups de couteau de son apprenant, crée une vive émotion dans les journaux camerounais parus mercredi.«Lycée classique de Nkolbisson : un élève tue son enseignant» ; «Lycée classique de Nkolbisson : à 17 ans, il tue son prof de maths» ; «Yaoundé : un enseignant tué par son élève » ; «Violences en milieu scolaire : il poignarde à mort son prof de maths» ; «Le seuil de l’intolérable» ; «Lycée classique de Nkolbisson : chronique d’un meurtre prémédité» ; «Yaoundé sous le choc, après le meurtre d’un enseignant par son élève» ; «Drame au lycée de Nkolbisson : l’échec de la gouvernance scolaire», titrent respectivement Mutations, InfoMatin, Cameroon Tribune, Le Messager, Le Quotidien, Le Jour, The Guardian Post et Repères.
 
Maurice Njoni Tchakounté, la victime, avait à peine 26 ans lorsque, en plein cours, il a été atteint de plusieurs coups de couteau à lui assénés par son élève de 4ème âgé pour sa part de 17 ans, relate le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune. L’adolescent manipulait son téléphone portable pendant que l’enseignant dispensait son cours, poursuit Mutations. Courroucé, il va lui intimer l’ordre de lui remettre ledit appareil qu’il devra faire confisquer par les services administratifs compétents, conformément aux dispositions du règlement intérieur de l’établissement, mais l’élève va refuser de s’exécuter.
 
«Le professeur lui a demandé de sortir de la salle de classe pour n’avoir pas exécuté une première punition, qui lui avait été infligée vers la fin du premier trimestre, témoigne un apprenant dans les colonnes d’InfoMatin. Pendant l’altercation qui s’en est suivie, l’élève a sorti un couteau à manche bleue qu’il a planté à plusieurs reprises dans la poitrine du prof.»
 
C’est dans cette ambiance lourde que la ministre des Enseignements secondaires, selon Le Jour, a tenu des propos qui indignent : après le drame, Nalova Lyonga, plutôt que d’apaiser, a eu une réaction jugée inopportune en appelant les enseignants à plus de responsabilité, suscitant une vive réprobation de l’assistance.
 
Comme problèmes posés dans les établissements, les enseignants, énonce Le Jour, dénoncent le comportement de certains parents qui ne sont toujours pas prêts à les soutenir lorsqu’il s’agit de punir leurs enfants, regrettant surtout l’impunité qui s’installe aujourd’hui à l’école. C’est la preuve de la dictature de la rue sur l’école, soupire Le Messager, regrettant que les lieux d’acquisition du savoir, pour la jeunesse, soient également devenus des sites d’expression du grand banditisme où circulent stupéfiants et autres armes blanches.
 
Un élève bourreau de son enseignant, il y a comme un monde à l’envers ! s’exclame Repères : finies les bonnes vieilles méthodes qui ont fait pourtant leurs preuves en tenant compte de nos cultures, de nos us et coutumes. Place désormais à la modernisation à outrance et à l’occidentalisation des enseignements. «Le bon vieux fouet, excellent redresseur de torts et autres caprices, a été interdit. Il n’est donc plus rare que l’enseignant écope des sanctions pour avoir ignoré cette règle ou subisse les foudres des parents pour avoir osé punir ou faire des remontrances à son élève.»
 
Cette situation, appuie Le Quotidien, vient exposer les failles des mesures sécuritaires prises par les responsables des établissements scolaires, non sans interpeller toute la communauté éducative sur le rôle qu’elle doit jouer, de commun accord avec les autorités administratives et les forces de maintien de l’ordre, pour sécuriser les écoles, lycées et universités.

Les journaux camerounais en mode politique

Les élections législatives et municipales du 9 février prochain, avec leur lot d’incertitudes, sont en ligne de mire des journaux camerounais parus mardi.Intervenant en pleine crise sécessionniste anglophone, le sujet était au cœur de la conférence des gouverneurs de région ouverte la veille par le ministre de l’Administration territoriale (Minat) Paul Atanga Nji qui, selon Cameroon Tribune et Réalités Plus, en a garanti la sécurité sur toute l’étendue du territoire national.

«Le Minat met les gouverneurs en mission spéciale», titre Sans Détours, indiquant que ces hauts responsables de la préfectorale ont été priés non seulement de prendre toutes les dispositions pour assurer la sérénité du double, mais qu’en plus ils sont désormais chargés de combattre les «fake news» dénigrant les pouvoirs publics et semant la haine à travers les réseaux sociaux.

Les dix régions du pays seront quadrillées par les forces de défense et de sécurité, et spécialement les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest où les séparatistes ont décidé de dicter leur loi, prolongent Le Quotidien et La République. Il en est de ceux-là comme de ceux qui, prolonge InfoMatin, prêchent le boycott des élections et promettent d’empêcher la tenue desdites consultations.

Sans le citer nommément, Paul Atanga Nji a vertement tancé le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition) et son leader, Maurice Kamto, constate le quotidien à capitaux privés, relayant ainsi le discours ministériel : les muscles de l’État se mettront en branle, toute velléité de désordre, venant de quiconque et indépendamment de son statut social, sera traitée avec fermeté et conformément aux lois de la République.

Pour son confrère The Guardian Post, c’est un très mauvais message que le gouvernement passe ainsi auprès de l’opinion, donnant du Cameroun l’image d’une forteresse au sein de laquelle seul l’avis de ceux qui gouvernent compte.

Économie, politique et social au menu des journaux camerounais

Les nouvelles mesures fiscales constituent, à côté des vœux du chef de l’État la veille au corps diplomatique et de la fin de la grogne des candidats au poste d’enseignant des universités publiques, l’essentiel du menu des journaux camerounais parus vendredi.Le moins que l’on puisse constater, c’est que la dernière circulaire du ministre des Finances portant exécution du budget 2020 n’a pas laissé les confrères indifférents. À l’instar de l’Œil du Sahel qui, à propos des contrôles administratifs et fiscaux, constate que Louis Paul Motaze siffle la fin du harcèlement des entreprises. 

Dans ses différentes notes, relatives à la rationalisation des interventions en entreprise des services de contrôle de son département, il est question, explicite Mutations, de rendre ces interventions plus coordonnées, plus efficaces et plus efficientes, toute chose qui serait un pas de plus dans le sens de l’amélioration du climat des affaires, doléance permanente des opérateurs économiques. «Parce que menés à l’excès, ces multiples contrôles sont de nature à détériorer l’environnement des affaires au Cameroun», acquiesce Défis Actuels.

Et, pendant que InfoMatin, Le Jour, The Post et The Guardian Post se font le devoir de publier l’intégralité des instructions relatives à l’exécution, au suivi et au contrôle de l’exécution du budget de l’État et des autres entités publiques pour l’exercice 2020, le même Louis Paul Motaze, sur le même sujet, trône en couverture de Le Financier d’Afrique qui salue son rappel à l’ordre, s’agissant de la gestion efficiente du matériel roulant dédié au service public.

De la cérémonie de vœux du corps diplomatique, tenue la veille au palais présidentiel, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune a retenu l’appel du chef de l’État à la communauté internationale pour une mondialisation qui mette l’homme et son environnement au cœur de toute activité.

Rendant compte de la posture des représentants des pays étrangers au Cameroun, The Guardian Post retient leur satisfecit à propos de la tempérance avec laquelle Paul Biya gère la crise anglophone, tout en condamnant l’option armée des combattants séparatistes. La communauté internationale salue les mesures d’apaisement du gouvernement dans la crise anglophone, renchérit Le Quotidien. «Le corps diplomatique canonise Paul Biya», titre Repères. 

Pendant ce temps, soupire The Post, les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en proie aux violences indépendantistes, sont progressivement et lourdement militarisées en prélude aux scrutins législatifs et municipaux du 9 février prochain, dont on se demande du coup comment les candidats pourront battre campagne, ou encore de quelle manière les citoyens en âge de voter, pris au piège de la barbarie, pourront se rendre aux urnes dans cette partie du pays. 

Mais, s’il y a un seul terrain en ce moment où l’accalmie semble retrouvée et que signale The Guradian Post, c’est bien l’arrêt, annoncé la veille, de la grève de la faim qu’observaient, depuis le 15 décembre dernier, des dizaines de candidats lésés dans le recrutement des enseignants dans les universités d’État. «Faim de détente», ironise Mutations : l’affaire des docteurs/PhD recalés a pris une tournure presque inattendue jeudi après-midi, le gouvernement ayant convenu avec les manifestants d’un remplacement numérique pour les candidats frappés par la limite d’âge, et du reversement des plus jeunes dans la deuxième vague du recrutement spécial visant au total 2000 diplômés.

Le ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, qui s’adressait hier aux grévistes, a reconnu quelques erreurs dans la publication de la liste ayant motivé la grève des enseignants recalés, ajoute Le Jour.

Les incertitudes des élections législatives et municipales à la une des journaux camerounais

Les incertitudes autour de la tenue effective des élections législatives et municipales du 9 février prochain, dans les régions anglophones en proie aux violences sécessionnistes, s’affichent en couverture des journaux camerounais parus jeudi.Il y a péril sur le double scrutin dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest (NO/SO), titre Le Messager, constatant la recrudescence des actes de macabres attribués aux séparatistes et à quelques jours de l’ouverture de la campagne électorale. Et, parmi leurs derniers faits d’armes, le quotidien à capitaux privés cite l’incendie du bureau d’Elections Cameroon (Elecam), l’organe en charge des opérations électorales et référendaires.

Dans le même sens, plusieurs villages viennent d’être rasés dans un climat de terreur généralisée. «Feu sur les candidats aux élections», confirme Le Jour : des pyromanes, d’un genre particulier, s’en prennent aux biens appartenant aux personnes engagées dans le prochain scrutin législatif et municipal.

Une illustration de cette frayeur est apportée par The Guardian Post qui rend compte de l’enlèvement, depuis dimanche, de Choh Issa Bouba, maire de la localité de Babessi (Nord-Ouest) et quatre de ses conseillers municipaux, tous membres du Rassemblement démocratique du Cameroun (RDPC, au pouvoir).

Dans cette avalanche de brutalités, répond en écho Mutations, on retrouve néanmoins quelques repentis, que présente la publication, qui aujourd’hui ont le courage de témoigner pour dire comment ils ont été enrôlés, parfois de force, dans les mouvements indépendantistes qui écument aujourd’hui le NO/SO.

Loin de ces tumultes et actes de barbarie, L’Épervier se contente de rappeler aux différentes parties prenantes aux élections qu’il ne leur reste plus que 30 jours pour convaincre les électeurs.

La politique en vedette dans les journaux camerounais

Les élections législatives et municipales du 9 février prochain occupent une place de choix dans les journaux camerounais parus mercredi.La bonne tenue des scrutins à venir semble préoccuper au plus haut point les dirigeants du pays, à lire Le Quotidien qui s’intéresse à la situation insurrectionnelle dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en proie à un conflit sécessionniste armé et où un nouveau contingent de forces de sécurité vient d’être dépêché.

Un contingent de 350 gendarmes supplémentaires a été déployé dans la région du Sud-Ouest avec, étaye Mutations, la mission principale de rendre optimales les conditions de sécurité dans chacune des circonscriptions avant, pendant et après l’élection des députés et conseillers municipaux.

Il y a une mobilisation pour la sécurité desdites consultations, acquiesce le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, évoquant «un accompagnement nécessaire» : les renforts envoyés dans les localités où la paix est menacée vont ainsi permettre de rassurer davantage les populations, qui vivent la peur au ventre.

Et la preuve qu’il y a lieu de s’inquiéter est apportée en grande manchette par Ouest-Échos, rapportant une récente attaque sécessionniste contre une brigade de gendarmerie par des sécessionnistes ayant débordé des zones sous conflit pour venir sévir dans la région voisine de l’Ouest.

Mais ce n’est pas tout, rétorque La Nouvelle Expression qui s’intéresse, elle, à la fronde observée par une partie de la classe politique par rapport au rendez-vous avec les urnes. Le quotidien à capitaux privés constate ainsi que le mot d’ordre de boycott, lancé par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), est en train d’écarteler l’opposition qui s’y présentera en rangs dispersés.

Le leader de la formation sus-évoquée, Maurice Kamto, surnommé «président élu de Facebook» par Repères, est violemment pris à partie par ce bihebdomadaire pour son agitation sur les réseaux sociaux, lui qui a été sèchement recadré par le président Paul Biya à l’occasion de message de Nouvel an à la nation, lui rappelant que «le silence et la modération ne sont pas des signes de faiblesse».

«Ce qui se passe dans mon pays n’est pas bon», renchérit l’artiste-musicien Saint Désir Atango, se joignant à l’appel au boycott du double scrutin : «Ce n’est pas pour punir les maires, députés et autres élus, non ! Le MRC a décidé de ne pas aller aux élections tout simplement parce que, comme moi aussi je l’ai remarqué, le Code électoral est truqué et ça fait que nous aurons les mêmes imbéciles aux affaires, et le pays ira toujours très mal si on continue de fonctionner comme cela, si on n’apprend pas à dire ‘’non ».»

Boko Haram s’affiche en couverture des journaux camerounais

Les derniers assauts meurtriers de la secte islamiste Boko Haram, dans l’Extrême-Nord du pays, préoccupent les journaux camerounais parus mardi.«Fotokol : 13 morts dans une explosion» est le titre, sur fond noir, qui s’affiche en couverture de Le Jour, rendant compte de l’attentat terroriste survenu la veille est attribué au mouvement jihadiste.

Le bilan de l’attentat suicide survenu lundi soir au pont El Beid, entre Fotokol (Cameroun) et Gambaru (Nigeria), est lourd, soupire InfoMatin, évoquant un bilan provisoire de 12 morts et 26 blessés, parmi lesquels des femmes et des enfants. Pour l’instant, renchérit Mutations, il est difficile de déterminer avec exactitude les identités des victimes. «Mais il convient de préciser que le nombre important de morts se justifie par l’affluence que connaît ce pont en raison des activités commerciales qui y ont cours les lundis.»

Pour Le Messager, il s’agit d’un «baptême du sang» pour le général de division Sally Mohamadou, général Sally Mohamadou, fraîchement porté à la tête de la quatrième Région militaire interarmées (RMIA), dans une localité où Boko Haram était en voie d’éradication.

La preuve que rien ne s’arrange, selon Mutations, ce sont ces raids meurtriers opérés par les combattants de la secte dans plusieurs îles du lac Tchad le 18 décembre 2019, où une attaque a fait 14 morts, 13 autres individus ayant par ailleurs été pris en otage. Dans la nuit du 22 suivant, 19 autres Camerounais ont été tués. Les assaillants, selon le quotidien à capitaux privés, citant des sources locales, sont venus à bord de pirogues à moteur, semblables à celles qu’utilisent les commerçants ambulants qui sont à la recherche des pêcheurs pour acheter du poisson. Sans oublier que,.

Au total, répond en écho Le Jour, ce sont 50 corps de pécheurs qui ont retrouvés début janvier, parmi lesquels des Nigérians et des Tchadiens, les assaillants ayant utilisé des couteaux et des machettes pour éviter d’attirer l’attention des soldats avec des armes à feu.

InfoMatin, face à cette recrudescence d’assauts terroristes, n’hésite pas à établir un lien entre la vague meurtrière et le retrait récent de 1200 soldats tchadiens de la ligne de front entre le Cameroun et le Nigeria.

Les journaux camerounais en mode rétroviseur

Après une dizaine de jours de congés, la plupart des journaux camerounais parus lundi consacrent l’essentiel de leurs contenus à la rétrospective de l’année 2019.Tous les observateurs de la vie politique camerounaise sont d’accord sur un fait : l’année 2019 aura été une année sombre, débute l’éditorialiste de Mutations, passant en revue les sinistres et avanies ayant émaillé les 12 derniers mois que Le Jour et Eden, pour leur part, qualifient d’«horribles».

«Paul Biya promet d’intensifier la lutte contre les groupes armés», titre Défis Actuels à propos de l’allocution présidentielle du 31 décembre : dans un contexte sécuritaire toujours tendu, le chef de l’État a réaffirmé sa détermination de combattre les groupes armés qui continuent de «perturber la vie publique, économique et sociale dans les régions anglophones».

 Pour Le Messager, le président de la République apparaît ici tout simplement comme «un chef de guerre impuissant», incapable de ramener la paix dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest (NO/SO) depuis plus de 3 ans. «Dommage que le chef de l’État, lors de son dernier message à la nation, soit resté dans une logique guerrière, alors que les derniers actes (…) laissaient plutôt penser que nous étions dans une logique d’apaisement !», se désole Mutations.

 2019 aura été l’année du pardon dans la crise sécessionniste anglophone, celle aussi d’un Grand dialogue national (GDN) controversé ainsi que des morts inutiles enregistrées en régions anglophones, soupire The Post.

 Défis Actuels, pour sa part, entreprend de faire le bilan du Premier ministre Joseph Dion Ngute, un an après sa prise de fonction à l’Immeuble étoile. Pour constater qu’il a déjà relevé plusieurs défis majeurs, de la réussite du GDN aux réformes visant à rationaliser les dépenses de l’État en passant par son volontarisme vis-à-vis du secteur privé.

 L’Essentiel reprend à son compte ce bilan, y ajoutant les marches interdites du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), les inondations dans le septentrion, le glissement de terrain de Gouache (Ouest) et ses 43 morts, ou encore la nouvelle loi portant Code général des collectivités territoriales décentralisées (CTD).

 Ce texte, explique Repères, consacre le statut spécial du NO/SO qui prend en compte les spécificités du sous-système éducatif et juridique anglophone ainsi que de la chefferie traditionnelle. 

Dans le même esprit, prolonge La Météo, la nouvelle loi renforce la participation des populations à la gestion du patrimoine local, consacre également la suppression de l’institution du délégué du gouvernement, l’instauration d’un maire élu de la ville, l’octroi de la fraction de 15% des recettes de l’État à affecter aux CTD.

 Le nouvel exécutif, renchérit l’hebdomadaire La Météo, a eu à affronter un contexte économique difficile, dont l’une des conséquences est la baisse, de l’ordre de 260 milliards FCfa, du budget 2020 de l’État par rapport à l’année écoulée. Les bases d’un retour à la paix dans le NO/SO sont posées, les rapports entre le gouvernement et le secteur privé s’améliorent en même temps que le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, évoquant «une année bien remplie», note qu’un certain nombre de projets structurants s’accélèrent en dépit d’une conjoncture nationale et internationale difficile.

Le Cameroun accuse un faible taux d’avancement du projet de fibre optique en Afrique centrale

Le Cameroun a introduit, auprès de la Banque africaine de développement (BAD), une demande de prorogation du projet de fibre optique en Afrique centrale (Central African Backbone, CAB) dont le taux national de réalisation est estimé à 15%, a appris APA jeudi auprès des services compétents du ministère des Postes et Télécommunications.Financée à hauteur de plus de 30 milliards FCFA par l’institution continentale pour une durée de trois ans, la composante nationale du réseau de télécommunications haut débit est arrivée à échéance le 31 décembre dernier. Le gouvernement évoque plusieurs difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des 52 activités du projet, dont certaines en sont encore à la phase de contractualisation ou de préparation.

Ce n’est qu’en 2019, apprend-on, qu’ont débuté les travaux de pose de la fibre optique dans les régions de l’Est et du Sud, pour l’interconnexion respectivement avec la République centrafricaine et le Congo.

Le CAB prévoit, localement, l’extension de la dorsale à fibre optique sur cinq tronçons essentiels pour quelque 916 kilomètres, la fourniture d’équipements solaires, bureautiques et informatiques pour les télé-centres communautaires polyvalents, les centres d’éducation et d’actions communautaires et les centres de promotion de la femme avec le déploiement de panneaux solaires photovoltaïques.

Avec plus de 4,8 milliards FCFA de contrepartie camerounaise, il est également prévu la mise en place d’un centre de développement des compétences à l’École nationale supérieure des postes et télécommunications.

Economie, politique et gouvernance en vedette dans les journaux camerounais

A l’heure où plusieurs de leurs confrères s’accordent un repos annuel, les autres journaux camerounais parus lundi se penchent sur la révolution monétaire en Afrique de l’ouest où l’Eco va remplacer le franc CFA, mais aussi sur des sujets sociopolitiques intérieurs.«Macron libère le franc CFA», titre L’Essentiel : dès l’année prochaine, c’est l’Eco qui servira de monnaie commune aux 8 pays membres de la Communauté des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). Pour le bihebdomadaire, si l’arrivée de cette nouvelle monnaie peut se présenter comme une libération de ces pays vis-à-vis de la colonie, la France, les relations monétaires avec l’Hexagone ne changent pas fondamentalement.

Il reste néanmoins, réplique Le Jour, de nombreuses questions et zones d’ombre autour de cette mutation, au moment où la France tente de montrer sa bonne volonté à accompagner la réforme, y compris avec la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).

Le franc CFA, créé en 1945 par la France dans les deux régions africaines de son empire colonial, a évolué en ne cessant de faire débat depuis les indépendances. Il circule dans 14 pays d’Afrique de l’ouest et centrale qui forment la «zone franc», en plus des Comores soit, a calculé Repères, 173 millions d’habitants.

Il reste néanmoins évident, insiste L’Essentiel, que des changements majeurs interviennent avec la mise sur pied de l’Eco, notamment la fin de la centralisation de la moitié des réserves de change de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (Bceao) au Trésor français ainsi que le retrait des représentants de la France des instances de gouvernance où elle était représentée.

Et, pendant que le débat fait rage ici et là, Le Jour est au chevet des malades souffrant d’insuffisance rénale et qui, face à la pénurie de médicaments, manifestent dans la capitale, Yaoundé. Un énième mouvement d’humeur de ces personnes pour la plupart indigentes, précise la publication.

Pénurie pour pénurie, celle des pièces de monnaie, en vigueur depuis une année, connaîtra bientôt sa fin en zone Cemac, affirme La Veuve qui tient cette information de la Banque centrale.

Sur le front de la politique, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune signale que le projet de loi portant Code de la décentralisation a été adopté par le Parlement. D’abord destinée à desserrer l’étau de la crise sécessionniste anglophone, avec la consécration d’un statut spécial pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest l’avènement de ces nouvelles dispositions est, selon The Guardian Post, salué par un groupe de réflexion.

Le projet de loi spécial du gouvernement est-il vraiment la recette pour la paix en zone anglophone ? se demande The Sun pour qui il faudrait, sans doute, d’autres mesures de décrispation pour mettre un terme à l’activisme séparatiste en cours depuis plus de 3 ans.