Politique et gouvernance en couverture des journaux camerounais

Le contentieux avant les législatives et municipales de février 2020 et la publication du rapport national 2018 sur la corruption, constituent l’essentiel du menu des journaux camerounais parus vendredi.L’audience marathon tenue la veille, par le Conseil constitutionnel au sujet du contentieux du double scrutin du 9 février, a fait beaucoup de dégâts, dans les camps aussi bien du pouvoir que de l’opposition, annoncent en chœur Essingan, Le Quotidien, Mutations, The Guardian Post et Tribune d’Afrique.

Au total, résume le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune (CT), 55 décisions ont été rendues dont les plus spectaculaires sont sans conteste la disqualification de listes à la députation du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, pouvoir) et du Front social démocratique (SDF), la première formation de l’opposition parlementaire. Dans le même temps, complète la publication, 5 listes, conduites par le parti historique Union des populations du Cameroun (UPC), ont été réhabilitées.

Présentant le rapport, publié la veille par la Commission nationale anti-corruption (Conac) sur l’état du fléau dans le pays, CT note qu’en 2018, l’État a perdu plus de 40 milliards FCfa dont 4 milliards FCfa seulement ont été récupérés à travers les juridictions.

L’aspect que retient The Guardian Post, dans ce document, concerne la Communauté urbaine de Limbe (Sud-Ouest) où les malversations financières de divers ordres, mais aussi des fautes de gestion, ont occasionné une perte de plus de 9 milliards FCfa pendant la période étudiée.

En 2018, la Conac a enregistré 23.048 dénonciations contre 3000 cas un an plus tôt, signale Intégration qui constate un intérêt certain des citoyens vis-à-vis de cette gangrène. Les administrations du Cameroun, elles aussi, s’intéressent de plus en plus à la lutte contre la corruption,  souligne, dans les colonnes de CT, le président de l’institution, Dieudonné Massi Gams.

Parfum d’économie, de politique et de gouvernance dans les journaux camerounais

Un parfum de rétrospective économique 2019 souffle sur les journaux camerounais parus jeudi, dans un environnement où le fait politique et la gouvernance ont également les faveurs des confrères.C’est un travail d’inventaire de l’année économique nationale qu’entreprend l’hebdomadaire à capitaux publics Cameroon Business Today, avec grosso modo une litanie de bonnes nouvelles à l’instar du taux de croissance, projeté à 4,1% contre 3,9% en 2018, une meilleure prise en compte des préoccupations des populations à la base et, surtout, un parc infrastructurel amélioré aux plans énergétique, portuaire, routier et autoroutier.

Il y a certes résilience, la «réalisation de quelques infrastructures de base» et l’accélération du processus de décentralisation, reconnaît Le Financier d’Afrique, s’empressant toutefois de souligner la régression de deux places du pays au dernier classement «Doing Business» de la Banque mondiale sur le climat des affaires.

Tout n’est pas à jeter, en effet, note The Guardian Post à la lecture du récent rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), qui affirme que la stratégie gouvernementale de réduction de la pauvreté porte ses fruits.

Plongeant aussitôt dans la sphère politique, le quotidien à capitaux privés de langue anglaise s’intéresse à la crise sécessionniste dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Commentant, dans les colonnes de ladite publication, le projet de loi gouvernemental sur le Code général des collectivités territoriales décentralisées (CTD), le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Kumba, l’une des zones les plus agitées par la crise séparatiste, note que le gouvernement vient de céder aux Anglophones plus que ce qu’ils espéraient en matière d’autonomie.

Dans les rangs du pouvoir, The Post semble pourtant percevoir comme une cacophonie à l’exemple de la sortie d’un député du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), David Manfouo, pour qui octroyer un statut spécial aux régions anglophones est contraire à l’esprit d’État unitaire du Cameroun.

N’empêche qu’à l’Assemblée, rétorque le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, le projet de texte sus-évoqué a fini par être adopté en dépit de la controverse. «Code des collectivités : adopted !» s’écrie Mutations : malgré la polémique autour de l’article 246 sur l’autochtonie des maires des villes, les députés de la majorité présidentielle ont fait passer le texte comme une lettre à la poste.

Après avoir présenté «les innovations» de ladite loi, Défis Actuels s’intéresse à la nouvelle croisade du gouvernement contre les loyers fictifs de l’État en matière de bureaux et de logements administratifs, un phénomène tenace et qui, révèle le bihebdomadaire, fait perdre annuellement 4 milliards FCfa aux caisses publiques.

Dans un dossier plus globalement dédié à la gouvernance, InfoMatin s’intéresse à la corruption, qui «est devenue un cancer social au Cameroun» où le mal persiste et tend à se banaliser, malgré toutes les mesures drastiques prises par le gouvernement.

Les journaux camerounais en mode polémiques

Les journaux camerounais parus mardi traduisent, à leur manière, les malaises culturels, judiciaires et politiques qui secouent actuellement le pays.Présenté en grande pompe en fin de semaine dernière au public par le gouvernement, la mascotte du prochain Championnat d’Afrique des nations (CHAN) de football, qu’accueille le pays l’année prochaine, sème la discorde au sein de l’opinion. Le Messager, qui se fait l’écho de ce malaise, présente «Tara» sous les traits d’«une momie», tant la laideur de ce lion sous le physique d’un humain a tout pour repousser le public.

«Une mascotte est un porte-bonheur. C’est un objet chargé émotionnellement, voire spirituellement, qui vous accompagne dans une entreprise conquérante », explique, dans les colonnes de Mutations, le critique et chroniqueur culturel Joseph Owona Ntsama. Pour lui, les référents auxquels cette mascotte renvoie s’inscrivent foncièrement en faux avec la prestance, la majesté et cette force tranquille que dégage cet animal redoutable même au repos.

Et voici qu’on reparle du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), cette formation d’opposition qui semble donner des insomnies au pouvoir de Yaoundé. Cette fois, rapporte Le Jour, c’est le sous-préfet de la localité de Nkongsamba (Littoral) qui vient de déposer une plainte contre ses militants, accusés de troubles à l’ordre public. Un des responsables locaux du parti, cité par la publication, évoque un harcèlement permanent.

Toujours au chapitre de l’insolite, Kalara, «l’hebdomadaire du monde juridico-judiciaire», révèle que des greffiers décédés, ou démissionnaires, ont été promus en grade à la faveur des derniers arrêtés du ministre de la Justice (Minjustice) portant avancements d’échelon. La faute, dénonce leur syndicat, à une série de dysfonctionnements qui soulèvent l’émoi dans les milieux judiciaires.

Décidément sur la sellette, le ministère de la Justice se retrouve aussi au cœur de ce que Le Messager qualifie de «guerre des nerfs entre Yaoundé et Washington» : des critiques acerbes des États-Unis, en particulier et de la communauté internationale, en général, au sujet de la situation des droits de l’homme dans le pays. Il se passe, explique le quotidien à capitaux privés, que le rapport publié sur le sujet par ce département, est également qualifié de biaisé par la société civile locale.

Mais, comme si de rien n’était, le patron de la Justice, Laurent Esso cité par InfoMatin, vient d’engager les chefs de cours d’appel et délégués régionaux de l’administration pénitentiaire à débattre de la meilleure manière possible dont doivent intervenir les services judiciaires impliqués dans le processus du scrutin législatif et municipal du 9 février 2020.

En dehors du double scrutin à venir, complète le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, le Minjustice vient également d’engager la croisade contre les lenteurs judiciaires, en grande partie à l’origine de la surpopulation carcérale.

Dans le champ de la politique proprement dite, l’hebdomadaire satirique Le Popoli n’est toujours pas sorti de la polémique autour du projet de loi portant Code général des collectivités territoriales décentralisées (CTD), actuellement en étude au Parlement. En couverture, il représente le président Paul Biya, se faisant lire par un collaborateur la réaction musclée du Front social démocratique (SDF, opposition) par rapport au statut spécial projeté pour les régions anglophones et qui, excédé, rétorque en empruntant à une parabole : «C’est cette ‘’malbouche » qui a vidé la décentralisation de son contenu… Trop de critiques percent le tonneau !

Pendant ce temps, mentionne en grande manchette The Guardian Post, la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (Cndhl) monte au créneau pour presser le gouvernement de mettre en œuvre les résolutions du Grand dialogue national (GDN), tenu du 30 septembre au 4 octobre dans la capitale, Yaoundé, avec en ligne de mire la résolution de la crise sécessionniste anglophone.

Les journaux camerounais se focalisent sur la session extraordinaire du Parlement

Les journaux camerounais parus vendredi révèlent, dans un bel ensemble, le contenu du projet de loi du gouvernement appelé à ramener la paix dans les régions sécessionnistes anglophones, en proie à un conflit sécessionniste et qui sera examiné dès le même jour par le Parlement siégeant en session extraordinaire.La crise sécessionniste, dans les régions anglophones, sera au cœur de la session extraordinaire du Parlement qui s’ouvre ce jour, annonce InfoMatin. «Convoquée à l’initiative du président Paul Biya, elle devra examiner le +projet de loi portant Code de la décentralisation+, inspiré en grande partie par le Grand dialogue national (GDN), tenu du 30 septembre au 4 octobre à Yaoundé.»

Le «suspense» est de rigueur chez le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, qui fait état de supputations allant bon train au sein de l’opinion entre l’accélération de la décentralisation, statut spécial pour les régions anglophones, voire révision de la Constitution. Ce qui va changer, rétorque L’Indépendant, c’est justement les deux premiers points cités.

Ce que le président Paul Biya s’apprête également à supprimer, prolongent L’œil du Sahel et The Guardian Post, c’est le poste de délégué du gouvernement, ces super-maires nommés par décret du président de la République, trônant à la tête des grandes agglomérations au-dessus des maires d’arrondissement élus.

Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest reviennent aussi, applaudissent NewsWatch, The Guardian Post et The Horizon, à leurs systèmes éducatif et judiciaire d’inspiration anglaise, avec en prime la réinstauration de l’Assemblée générale des chefs traditionnels longtemps phagocyté par le régime de Yaoundé.

«Code de la décentralisation : Paul Biya donne tout aux anglophones», renchérissent en chœur Génération Libre, La Météo, Le Soir et Réalités Plus, reprenant à leur compte les affirmations de The Guardian Post selon lesquelles les régions anglophones se verront attribuer, tout au moins pour l’exercice budgétaire à venir, des moyens financiers plus importants que les huit autres régions francophones.

Sous le titre «Région à statut spécial : 20 questions-réponses», Mutations, pour sa part, a fait le choix de revisiter les implications juridiques, politiques et sociétales de ce concept. «Les régions à statut spécial sont le fruit des efforts des décideurs politiques et des négociateurs de paix pour tenter de maîtriser des situations dans lesquelles un État a un groupe minoritaire souvent occupant un espace territorial défini, et avec des particularités difficiles à gérer par l’État central», explique un spécialiste dans les colonnes de ce quotidien à capitaux privés.

La sortie de la crise sécessionniste préoccupe les journaux camerounais

La convocation, pour ce vendredi, d’une session extraordinaire du Parlement avec en toile de fond la résolution de la crise sécessionniste anglophone, meuble les colonnes des journaux camerounais parus jeudi.À peine la session ordinaire sur le budget de l’État s’est achevée, que le président de la République, Paul Biya, fait convoquer une assise supplémentaire et pour des travaux qui, précise le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, n’excéderont pas 15 jours.

Si le principal sujet à l’ordre du jour n’a pas été indiqué, au vu de son caractère spécial, Aurore Plus et Le Financier d’Afrique croient savoir qu’il s’agira d’étudier et de voter des textes en rapport avec la crise sécessionniste dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest (NO/SO).

Le chef de l’État, confirment L’Indépendant et Mutations, devrait introduire auprès du législatif des projets de textes en rapport avec les conclusions du Grand dialogue national (GDN), tenu du 30 septembre au 4 octobre 2019 à Yaoundé.

L’intention affichée du sommet du pays est l’accélération de la mise en œuvre d’un statut spécial pour les régions anglophones, de hâter le processus de décentralisation mais aussi de supprimer le poste de délégué du gouvernement, principales frustrations officielles au projet de partition du Cameroun par des activistes anglophones.

Les Anglophones, estime The Guardian Post,  retiennent leur souffle pour savoir si la session donnera lieu à des statuts spéciaux qui répondent aux aspirations de ceux qui ont pris les armes contre l’État. The Post décrit également des Anglophones anxieux, au moment où le régime Biya présente un paquet de statuts spéciaux au Parlement.

Pour dire vrai, croit savoir Le Messager, ce sont les États-Unis qui font paniquer le Cameroun : face au rouleau compresseur de la communauté internationale, Paul Biya demande au Parlement de se réunir d’urgence. «Désormais en proie à la surenchère, Paul Biya a finalement compris que l’option militaire n’était pas la bonne, opine Aurore Plus. Et s’apprête donc à conférer les attributs d’un État fédéré au sein d’un Cameroun ‘’un et indivisible » et décentralisé.»

Pour la dernière publication citée, vu ainsi, les régions anglophones garderaient la forme spécifique d’éducation anglo-saxonne, leur Common Law, leur Chambre des chefs traditionnels, etc., «de quoi inspirer d’autres formes de particularismes, et peut-être d’autres pulsions séparatistes à travers le pays».

En attendant que le suspense soit levé au Parlement, c’est l’Italie, répercute Le Quotidien de l’Économie, qui vient de mettre la main au portefeuille pour la reconstruction du NO/SO.

Dans le projet de budget 2020, fraîchement voté par le Parlement et dont la promulgation par Paul Biya est attendue, il est prévu, ajoute Cameroon Business Today, une enveloppe de 120 milliards FCfa destinée à la réhabilitation des régions sinistrées, au premier rang desquelles la zone anglophone mais aussi l’Extrême-Nord, en proie aux assauts de la secte islamiste Boko Haram.

Les journaux camerounais à fond sur les législatives et municipales de février 2020

La publication, bien que tardive, des noms des candidats validés pour les législatives et municipales du 9 février 2020, inspire des commentaires controversés dans les journaux camerounais parus mercredi.Comme après un accouchement difficile, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, Le Jour et The Median annoncent la publication, la veille par Elections Cameroon (Elecam), l’organe en charge des scrutins et opérations référendaires, des noms des candidats à la députation et dans les conseils municipaux.

Prévues lundi, ces listes ont finalement été rendues publiques le lendemain c’est-à-dire, constate The Guardian Post, hors des délais légaux, preuve s’il en était encore besoin de pressions diverses venues des instances gouvernementales. Lesquelles pressions ont, par exemple, permis la miraculeuse résurrection de l’inamovible président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril, pourtant écarté de la course par sa base électorale.

Pour Ouest-Échos, à travers les multiples tergiversations constatées, allant jusqu’à différer la publication des listes des candidats au double scrutin, il est aujourd’hui clair que le pouvoir garde la mainmise sur Elecam, organe réputé indépendant et qui pourtant agit comme un démembrement du régime.

Elecam, c’est «le show et l’effroi», moque Mutations. «Le Rdpc ou l’âge d’or de l’indiscipline», titre Le Messager, notant lui aussi que les directives du président du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), la formation aux affaires et recommandant le renouvellement du personnel dans ledit parti, ont été royalement foulées au pied en rase campagne par les hiérarchies intermédiaires.

En plus d’être présent sur l’ensemble du territoire, le parti au pouvoir, a décompté Mutations, fera cavalier seul dans 17 circonscriptions sur les 85 réparties à travers les 58 départements que compte le pays. Vu ainsi, note Émergence, le Rdpc a d’office déjà remporté 35 sièges sur les 180 que compte l’Assemblée.

Et, alors que L’Œil du Sahel s’attèle à présenter les forces en présence dans le septentrion, le plus grand vivier de suffrages du pays et sur le régime entend garder la haute main, Essingan présente, dans le grand-Sud, les figures des «duels dans la grande forêt.

La politique en couverture des journaux camerounais

Les journaux camerounais parus mardi se passionnent pour la publication, tard la veille, des listes des candidats aux élections législatives et municipales du 9 février prochain.Les candidats au double scrutin sont donc connus, affiche en grande manchette le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, précisant que toutes les listes présentées par l’Union des populations du Cameroun (UPC), ont été rejetées pour bicéphalisme. La plus vieille formation du pays est victime de ses luttes intestines, note Le Messager.

Au total, résume Le Quotidien, 470 listes ont été présentées par 35 partis politiques, mais seulement 451 listes ont été validées par le conseil électoral d’Elections Cameroon (Elecam), l’instance de gestion des scrutins et opérations référendaire. Le premier constat est, mentionne la publication, que le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) aura des candidats dans les 85 circonscriptions.

Ce que retient d’emblée Émergence, c’est que le mystère est entretenu sur les noms des candidats retenus particulièrement pour ledit parti. «Après des investitures tumultueuses, particulièrement au sein du parti majoritaire, des frustrations nées des désillusions de ceux qui ont été mis à l’écart pourront faire l’objet d’un contentieux préélectoral», confirme L’Essentiel prévoyant déjà des rebondissements et de nombreux recours.

S’agissant du Front social démocratique (SDF), The Sun fait observer qu’après avoir longtemps tergiversé, le premier parti de l’opposition parlementaire prendra finalement part aux élections où la bataille, avec le RDPC, s’annonce féroce dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en proie à un conflit sécessionniste.

Craignant, dans les colonnes de The Guardian Post, que les élections à venir ne puissent se tenir dans ces zones considérées comme son bastion le leader du Front, John Fru Ndi, blâme Biya pour sa lenteur à résoudre la crise séparatiste, condition sine qua non pour qu’un scrutin honnête et équitable soit organisé en pays anglophone.

Politique et économie font les choux gras des journaux camerounais

L’approche des élections législatives et municipales, l’examen de la Loi de finances par le Parlement et le changement de gestionnaire au Port autonome de Douala font ce lundi les choux gras de la presse camerounaise.Le vin est tiré à propos du double scrutin du 9 février prochain, affiche en grande manchette Cameroon Tribune. Le quotidien à capitaux publics, au même titre que l’hebdomadaire La Voix du Centre, Cameroon Insider et NewsWatch, s’intéresse à la publication attendue, dans la journée par Elections Cameroon (Elecam), de l’intégralité des listes des candidats auxdites consultations.

Et la deuxième publication citée de préciser que les prétendants recalés auront deux jours pour déposer leur requête auprès de l’organe de gestion des scrutins et opérations référendaires. Si Elecam, note Eden, met en garde les partis politiques contre des manipulations souterraines des listes, les plaintes risquent, très peu, de venir des rangs du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir) prônant la promotion de nouvelles figures et donc l’injection du sang neuf dans les listes.

En effet, et selon le bihebdomadaire La Météo, les choix consensuels de la base, consignés sur procès verbaux et conformes aux directives du camarade-président, Paul Biya, ont subi une profonde chirurgie esthétique au niveau du comité central, une instance qui a souverainement remis en selle des élus vomis par le sommier politique.

Au premier rang des heureux bénéficiaires du miracle de la résurrection, pointe le président sortant de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril, vomi par le sommier politique et qui a été réhabilité par les instances dirigeantes. Ces pratiques antidémocratiques, se désolent Aurore Plus, Le Messager, L’Œil du Sahel et Sans Détour, créent de sérieuses frustrations à la base, allant parfois jusqu’à des démissions massives de militants. Plus globalement, pointe Mutations, la météo politique n’est pas clémente et tend même à faire le lit d’une rage qui peut déboucher sur l’orage.

Aussitôt dit, le quotidien à capitaux privés s’empresse d’aller fureter du côté de l’Assemblée nationale où, en fin de semaine dernière, le Front social démocratique (SDF, opposition) a fait sensation en perturbant le vote du projet de Loi de finances 2020, estimant que le prochain budget de l’État ne prend pas assez en compte la crise qui affecte le pays.

L’enveloppe, précisent Cameroun Infos, Cameroon Insider, Cameroon Tribune s’élève à 4951,7 milliards FCfa en baisse de 260,3 milliards FCfa par rapport à l’exercice finissant. Après deux décennies de déficit en continu, les pouvoirs publics décident d’arrimer le pays à la logique de sincérité budgétaire. C’est l’histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein, note Intégration.

Afin de renflouer les caisses, note Le Financier d’Afrique, le gouvernement a débusqué de nouvelles niches de recettes qui augmenteront la pression fiscale, la faisant ainsi passer de 12,7 à 13% du produit intérieur brut (PIB). «À l’analyse du projet de Loi de finances 2020, soupire EcoMatin, les ressources disponibles semblent bien limitées pour faire face aux contraintes et auraient pu être mieux réparties pour doper la croissance, accroître la productivité et contribuer à réduire la pauvreté.»

Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en proie à un conflit sécessionniste armé et déclarées zones économiquement sinistrées, le gouvernement s’emploie par contre, note Le Quotidien de l’Économie, à inciter les investisseurs à s’y installer en proposant des exonérations fiscales et douanières. Au registre des sanctions, annoncent Le Zénith et The Horizon, le gouvernement prévoit d’infliger de lourdes pénalités pour les prêteurs défaillants dans les banques. Dans le même temps, renchérit L’Anecdote, le recouvrement des créances sera plus serré.

Considéré comme l’un des poumons économiques du pays, la situation au Port autonome de Douala (PAD), appelé à fonctionner en mode régie déléguée dès le 1er janvier 2020 après le départ, ainsi que l’annoncent Cameroon Tribune, EcoMatin, Le Financier d’Afrique, Le Quotidien de l’Économie, Mutations et Repères, du concessionnaire franco-danois Bolloré-Maerks (APMT), inspire de réelles inquiétudes Intégration qui ne manque pas d’évoquer des «risques et incertitudes», alors que Le Messager déroule dores et déjà une litanie de «difficultés» à l’horizon.

Défis Actuels note ainsi qu’entre 2005 et 2017, les volumes des marchandises manutentionnés ont plus que doublé, représentant plus de 151% de croissance en 14 ans, le taux annuel moyen de progression des trafics s’établit désormais à plus de 13%.

Le départ de Bolloré est confirmé de la place portuaire, se réjouit La Nouvelle au même titre qu’Essignan, saluant la reprise de la gestion du très convoité terminal par l’expertise locale.

La politique et l’économie en vedette dans les journaux camerounais

Le sort du projet de loi à problèmes sur le bilinguisme au Parlement, de même que la bataille judiciaire pour l’exploitation du terminal à conteneurs du Port autonome de Douala (PAD), la métropole économique, constituent l’essentiel des articles développés par les journaux camerounais parus vendredi.Voici donc que le gouvernement s’incline sous la pression des avocats anglophones et retire son projet de loi sur la promotion du bilinguisme qualifié d’«odieux» par The Post. Il s’agit, croit savoir l’hebdomadaire de langue anglaise, mais aussi son confrère Le Messager, des conséquences de la manifestation organisée la veille par les avocats de la Common Law ressortissants majoritairement des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NO/SO).

C’est que, étaye Mutations sous le titre «Le pouvoir file à l’anglaise», l’article 26 du projet de texte initié par le gouvernement fait polémique, particulièrement en son l’alinéa 1 disposant que «l’anglais et le français sont indifféremment utilisées devant les juridictions de droit commun et spéciales», et l’alinéa suivant précisant que «les décisions de justice sont rendues dans l’une ou l’autre langue officielle».

Pour l’ex-bâtonnier de l’Ordre national des avocats, Akere Muna, cité par The Guardian Post, cette posture constitue une tentative d’alimenter davantage la crise sécessionniste, dans la mesure où elle ouvrira la voie à la domination du français sur l’anglais dans les tribunaux des régions sous conflit, l’une des causes, justement, de la crise séparatiste qui ensanglante une partie du pays depuis 3 ans.

Restant au Parlement, mais sous un autre angle, Émergence révèle que le gouvernement, pour 2020, prévoit le déblocage d’une enveloppe de 120 milliards FCfa pour la reconstruction du NO/SO. Mais comment reconstruire en pleine guerre ? s’interroge la publication.

Comme pour lui répondre, Cameroon Tribune signale que les partenaires bilatéraux, à travers une quinzaine de leurs représentants ainsi que les organismes du système des Nations Unies, reçus la veille par le Premier ministre Joseph Dion Ngute, ont promis leurs appuis multiformes.

Sur fond de grandes convoitises, le même quotidien à capitaux publics se fait l’écho du rejet, par la Cour suprême, du pourvoi formé par le PAD en conflit avec le concessionnaire franco-danois Bolloré-Maerks (APMT) pour l’exploitation du terminal à conteneurs. En d’autres termes, explicite la publication, la procédure engagée en début 2018 pour désigner un nouvel opérateur au terme du contrat cette fin d’année de l’actuel, est purement et simplement suspendue.

Le processus avait abouti, rappelle Mutations, le 16 septembre dernier, à la désignation de la société suisse Terminal Investment Limited (TIL) comme nouveau concessionnaire. Mais l’incidence du verdict rendu par la Chambre administrative de la Cour suprême est-elle de nature à limiter l’option prise par le PAD, aujourd’hui, de «nationaliser» la gestion de son terminal à conteneurs dès le 1er janvier 2020 ? se demande la même publication.

Selon toute vraisemblance, ose The Post, l’on s’achemine vers une gestion provisoire de cet important pôle économique par l’Autorité portuaire elle-même, qui toutefois risque de manquer d’expertise pour manager un site aussi complexe qu’un terminal à conteneurs.

Les journaux camerounais s’émeuvent de la crise sécuritaire, politique et économique

La montée de l’insécurité, dans plusieurs grandes agglomérations du pays, émeut au plus haut point les journaux camerounais parus jeudi, au même titre que les futures élections législatives et municipales sur fond de présentation du projet de budget 2020 de l’État.Comme s’ils s’étaient donné le mot, Émergence, Le Jour et Mutations sont en état d’alerte devant la multiplication des actes violents dans les principales villes du pays. Si Le Jour attribue ces agressions, parfois suivies de mort d’homme, à des bandits de grand chemin, il les lie davantage à l’approche des fêtes de fin d’année.

Dans la métropole économique, Douala, sacrée «capitale du crime» par Mutations et «ville cruelle» par Émergence, les raids à l’arme à feu se sont multipliés depuis peu, les braquages à main armée s’ajoutant aux crimes en bandes organisées. Selon le sociologue Louis Roger Kemayou, interrogé par la première publication citée, ce phénomène peut s’expliquer à la fois par la guerre sécessionniste qui règne dans les régions anglophones voisines du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où des armes circulent en abondance, l’inefficacité des contrôles routiers, mais aussi le malaise social que vivent des milliers de jeunes désœuvrés.

Autre forme de psychose, qui s’étend également à travers le pays et que signale The Guardian Post : les alertes à la sorcellerie qui, dans le département du Moungo, non loin de Douala, viennent d’obliger les parents à retirer leurs enfants d’une l’école. Mais s’il y a une forme d’agression dont on ne parle pas souvent, et à laquelle Cameroon Tribune consacre une réflexion, ce sont les violences conjugales. Des actes quasi-tabous et dont le silence qui les entoure freine le travail de la justice, soupire le quotidien à capitaux publics,.

Toujours est-il que la même publication consacre sa principale manchette à la fièvre qui monte dans les états-majors des partis politiques, à la veille de la publication des listes de candidature pour le double scrutin législatif et municipal du 9 février 2020. Sauf que, les principales formations de l’opposition ont demandé le report de ces consultations que, s’empresse de préciser Baromètre Communautaire, le gouvernement vient de rejeter en refusant de se soumettre à toute forme de chantage ou de surenchère.

Réagissant à cette inflexion du régime, l’avocat Claude Assira, interrogé par Défis Actuels, estime que cette fermeté affichée ne contribue pas à l’apaisement du climat sociopolitique : «Notre personnel gouvernant est l’un des rares, dans le monde, qui considère ses initiatives comme des vérités absolues. De fait, je n’ai jamais vu le gouvernement camerounais prendre en compte des opinions émanant de ses adversaires politiques ou de son peuple. Il recule peu sur la demande des autres acteurs politiques. Le centralisme excessif du pouvoir et son hyper concentration autour du président de la République font que lui seul peut décider de ce qui est bon ou pas, sans d’ailleurs risquer de s’aliéner l’adhésion de ceux qu’il aura contredit.»

C’est dans ce contexte de grande tension que ce bihebdomadaire signale l’entrée en vigueur, dès le 1er janvier prochain, de nouvelles taxations sur les cosmétiques éclaircissants, les cigarettes, les machines de jeux vidéos ou encore les motocycles. Cette mesure, apprend-on, vise d’une part à protéger la santé publique en limitant la consommation de produits nocifs, et d’autre part à accroître les recettes de l’État.

2020 sera l’année du patriotisme économique, annonce Baromètre Communautaire, l’accent des pouvoirs publics étant mis sur les nouveaux objectifs industriels du pays à travers le «made in Cameroon». Avec une enveloppe équilibrée en recettes et en dépenses à 4951,7 milliards FCfa, en baisse de 260,3 milliards FCfa par rapport à l’exercice 2019, le nouveau budget est jugé «réaliste» par Cameroon Business Today, justifiant le dégraissage de 5% par la récession internationale ainsi que la situation sécuritaire du pays.

Dans les domaines de l’eau et de l’énergie, complète Mutations, l’une des réalisations attendues et frappées du sceau de l’urgence est la réhabilitation de la Société nationale de raffinage (Sonara), hors service depuis le grave incendie ayant décimé son plateau technique en fin mai, de nouveaux aménagements hydroélectriques mais aussi la densification des travaux de construction d’adductions d’eau potable.

Budget 2020 et sport au menu des journaux camerounais

La présentation, devant le Parlement, de la Loi de finances 2020, mais aussi la révocation controversée d’un entrepreneur italien d’un chantier d’infrastructure sportive, inspirent plusieurs commentaires dans les journaux camerounais parus mercredi.Proposé en recettes et en dépenses à 4951,7 milliards FCfa, en baisse de 260,3 milliards FCfa par rapport à l’exercice finissant soit un dégraissage de 5%, le prochain budget de l’État n’est pas pour rassurer EcoMatin : avec 1347 milliards FCfa, le budget d’investissement public (BIP) ne représentera que 27,2% de l’enveloppe globale de 4951,7 milliards Fcfa, bien en deçà des 30,3% promis par un gouvernement sous programme économique et financier triennal avec le Fonds monétaire international (FMI), une institution ayant exigé au pays de ramener le déficit budgétaire à un niveau compatible avec les critères de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).
 
Pour Ouest-Echos, en décidant de la baisse du budget de l’État, le gouvernement s’est résolument inscrit dans la logique de la déflation de l’économie nationale. Il s’agit d’un budget réaliste pour la relance, lui répond en écho L’Action, l’hebdomadaire du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir).
 
«Le projet de Loi de finances actuellement examiné au Parlement propose plusieurs actions fortes, destinées à encourager la production et la consommation locale, et à améliorer les conditions de vie des populations», résume le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune qui cite, entre autres «mesures phares», l’introduction de nouvelles taxes pour limiter les importations de riz, de maïs, d’huile de palme et de soja, la création de 55.000 emplois au cours de l’année à venir, une taxation plus sévère des produits décapants ainsi que l’entrée en vigueur de la couverture santé universelle.
 
C’est dans le même cadre, appuie Essingan, qu’est prévue la modernisation de l’administration du cadastre, la réforme et l’optimisation des recettes foncières. Le gouvernement se ment à lui-même, tranche l’hebdomadaire satirique Le Popoli, qui ne croit pas un traitre mot des grandes annonces du pouvoir.
 
Avec pour titre «Péril sur le complexe d’Olembé», Expression économique s’émeut de son côté de la brutale et unilatérale résiliation, par les pouvoirs publics, du contrat de construction d’une infrastructure sportive majeure dans la capitale, Yaoundé, exécuté par l’entreprise italienne Piccini qui, en retour, menacé de traîner l’État du Cameroun devant les instances judiciaires internationales.
 
C’est l’histoire d’un «mélodrame à l’italienne», soupire Le Soir, se demandant qui, du Cameroun ou du constructeur qui crie à un tacle irrégulier, a roulé l’autre. Appelé à accueillir les rencontres d’ouverture et de clôture de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football 2021, la tâche d’achèvement de l’ouvrage, indique InfoMatin, incombe désormais à l’entreprise canadienne Magil, qui a pris l’engagement de livrer les travaux dans les délais. Les choses sont allées très vite, décrit Cameroon Tribune, le nouveau prestataire ayant été officiellement installé sur le site mardi.
 
Il s’agit, avise EcoMatin, d’un pari très risqué pour le nouvel opérateur, qui n’aura que six petits mois pour parachever l’ouvrage principal aux normes de la Confédération africaine de football (CAF). Plusieurs interrogations, insiste Le Jour, demeurent quant aux garanties d’achèvement de l’ouvrage aux normes olympiques.
 
Pour Signatures, il s’agit du «scandale financier de la décennie» : lancée en 2008 pour un coût initial de 163 milliards FCfa, l’avancée actuelle de l’infrastructure, quatre ans plus tard, n’incite guère à l’optimisme. Ce dossier pourrait également être le déclenchement d’une affaire qui livrera, peut-être enfin, les responsables du retrait de la CAN 2019 au Cameroun.

La mise au point du gouvernement sur les élections fait les choux gras des journaux camerounais

L’annonce, par les principaux partis de l’opposition, de ne pas prendre part aux élections législatives et municipales du 9 février 2020 a suscité, la veille, une vive réaction du gouvernement sur laquelle se penchent les journaux camerounais parus mardi.Face à l’attitude de certaines formations politiques qui menacent, sur fond de surenchère et de chantage, notamment de boycotter cette échéance, le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji et son collègue de la Communication, René Emmanuel Sadi ont, explique le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, rappelé les dispositions légales en la matière.

Les rapports sont tendus, ces derniers jours entre les leaders de certains partis politiques et le gouvernement, alerte Mutations : en dehors des aspects liés à la sécurité, les leaders des partis politiques estiment que le délai de 15 jours accordé par la loi pour l’établissement et le dépôt des dossiers leur a été fatal. Ils accusent également les autorités administratives d’avoir volontairement torpillé la signature de leurs documents afin de les empêcher d’être à jour par rapport cette échéance et, à défaut de reporter ces élections locales, ils exigent un moratoire de deux semaines pour compléter leurs dossiers déposés.

Il était question, précise InfoMatin, de lever non seulement l’équivoque sur l’éventualité d’un report des élections, mais surtout de garantir du bon déroulement du double scrutin. S’agissant spécifiquement de la situation sécuritaire dans les régions anglophones du Nord-Ouest et le Sud-Ouest, où règne une guerre sécessionniste, la situation est sous contrôle, le chef de l’État, en convoquant le corps électoral, ayant tenu compte des tous les paramètres garantissant des consultations sereines et équitables.

Le vote aura bel et bien lieu, résume Tribune d’Afrique. C’est que le pouvoir, prolongent Le Jour et The Guardian Post, juge irresponsables les partis qui, connaissant de longue date le calendrier politique, s’interrogent encore sur l’effectivité de la tenue du double scrutin. Aucun report n’est à l’ordre du jour, martèle L’Épervier, pointant «la fuite en avant» des adversaires du régime, manifestement pas prêts à affronter la vérité des urnes.

La demande de report des élections a donc été jugée irrecevable, constate Mutations avec une pointe de dépit, cependant que son confère Le Messager voit, à travers la sortie gouvernementale, un procès en règle contre l’attitude pernicieuse du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et du Front social démocratique (SDF), en même temps que l’ingérence des puissances occidentales est pointée du doigt.

Reste que, objecte Émergence, des élections législatives et municipales sans la participation des poids lourds de l’opposition est un coup dur, pour un régime obligé de passer à l’offensive pour se donner de la contenance.

Budget 2020, gouvernance et politique en vitrine dans la presse camerounaise

La présentation, en fin de semaine dernière au Parlement, du projet de Loi de finances 2020 inspire les commentaires des journaux camerounais parus lundi, en même temps qu’ils s’intéressent à la résiliation par le gouvernement d’un marché de complexe sportif à une entreprise italienne, sans oublier la controverse qui enfle autour du scrutin législatif et municipal du 9 février.Le budget de l’État pour le compte de l’exercice 2020, annonce Cameroon Tribune, Défis Actuels, Insider, L’Épervier, L’Indépendant et The Guardian Post, s’équilibre en recettes et en dépenses à 4951,7 milliards FCfa, en baisse, insiste Émergence, de 260,3 milliards FCfa par rapport à l’exercice finissant. C’est un dégraissage budgétaire de 5% qui est en vue, admet The Horizon etMutations.

Il s’agit d’un budget de crise, constatent L’Essentiel et The Post, résultante de chocs internes et externes auxquels le Cameroun fait face depuis près de 5 ans. C’est la première fois, en plus d’une décennie, que l’État du Cameroun doit se résoudre à faire contre mauvaise fortune bon cœur, soupire EcoMatin.

 Avec des ambitions de croissance pour l’année 2020 estimées à 4%, le gouvernement, temporise Repères, vise une reprise de la croissance dans le secteur pétrolier, une meilleure offre en énergie électrique et une bonne tenue du secteur des bâtiments et travaux publics.

 En termes de priorités, expliquent Eden, Essingan, Le Financier d’Afrique et Le Quotidien de l’Économie, les pouvoirs publics entendent procéder à la reconstruction de la Société nationale de raffinage (Sonara), victime d’un grave incendie en fin mai 2019, densifier le processus de décentralisation, opérationnaliser le statut spécial des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, accélérer les travaux d’infrastructures du Championnat d’Afrique de football (CHAN) 2020 et de la Coupe continentale de la même discipline (CAN) 2021,.

 Mais ça bloque, justement, au niveau du Grand stade de la capitale, Yaoundé-Olembé où le ministre des Sports (Minsep), Narcisse Mouelle Kombi, s’exclament Cameroon Tribune et Le Jour, vient de résilier le contrat de construction attribué à l’italien Piccini. Le chantier, croit savoir Défis Actuels sur la base de plaintes du constructeur se disant victime d’un tacle irrégulier, est coincé entre accusations, démentis et contre-vérités.

 C’est le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, qui a en réalité décidé de cette spectaculaire rupture de contrat, corrige L’Indépendant. C’est le même homme, s’emporte Aurore Plus, qui fut au cœur du fiasco des chantiers de la CAN initialement prévue en 2019 au Cameroun, finalement renvoyée à 2021.

 «Ngoh Ngoh joue avec le feu», titre La Météo, notant que Piccini, qui crie à la mauvaise foi, a donné 72 heures au pouvoir pour être réhabilitée sous peine de poursuites judiciaires. Cette résiliation, craint Le Messager, ouvre la porte à un conflit diplomatique avec l’Italie aux conséquences désastreuses pour le Cameroun.

 «Faisant suite au communiqué du Minsep, par le même canal, Piccini, appuie Mutations, a affirmé que la décision du ministre intervient alors même que les travaux se poursuivent sur le site pour respecter les engagements mutuels pris en octobre 2019 à l’issue des réunions dans le cabinet du ministre au cours desquelles le ministre s’est engagé en contrepartie, pour un accompagnement financier avec paiement des décomptes en urgence.»

 Sous pression de la Confédération africaine de football (CAF), le Cameroun change de constructeur à Olembé, renchérit Repères, indiquant que Yaoundé vient de confier l’achèvement du chantier à l’entreprise canadienne Magil. « Au demeurant, au même titre que l’entreprise Piccini avait été présentée hier à l’opinion nationale, aujourd’hui une autre entreprise internationale possède ‘’l’expertise et l’expérience avérées, ayant fait des preuves en matière de construction d’infrastructures sportives au Cameroun », moque L’Essentiel. Pourvu que les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets dans cette récurrente mauvaise conduite des travaux de construction de certains ouvrages au Cameroun.»

 La dernière publication citée réserve toutefois sa principale manchette au boycott annoncé, par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), des élections législatives et municipales du 9 février 2020. Elle subodore que le leader de ladite formation, Maurice Kamto, qui se dit par ailleurs vainqueur de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, refuse en fait de sauter la barre afin d’apporter la preuve de son assise réelle revendiquée.

 Il s’agit, affirment La Nouvelle et L’Indépendant, d’une posture sur fond de planification d’un projet insurrectionnel, une stratégie ayant reçu la caution de grandes puissances. «Opposition : il était une fois Maurice Kamto», s’amuse Avenir, prédisant déjà la fin d’un homme politique qui vient de se tirer une balle dans le pied.

 Le gouvernement panique, affirme Eden, face aux appels de plusieurs partis de l’opposition au boycott du double scrutin. Mais pourquoi ces formations s’agitent-elles tant ? s’interroge lourdement La Veuve, invoquant un chantage abject contre le pouvoir de Yaoundé à qui ils exigent notamment la réforme du Code électoral et le retour à la paix dans les régions anglophones sous crise sécessionniste.

 « Législatives et municipales 2020 : le Rdpc, seul contre… lui-même», tacle Aurore Plus : isolé localement, boudé par la communauté internationale, le régime Biya, sous le couvert du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, s’apprête à organiser une mascarade électorale qui risque de l’enfoncer davantage.

 

Crises pré-électorales en vitrine dans les journaux camerounais

La menace, grandissante, des poids lourds de l’opposition de boycotter les élections législatives et municipales du 9 février 2020, est en haut de l’affiche des journaux camerounais parus vendredi.Ce fut au départ le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), auquel viennent de se joindre le Front social démocratique (SDF) et le Parti camerounais de la réconciliation nationale (PRCN) pour fixer, annonce Le Messager, les conditions pour leur participation au double scrutin.

Comme la première formation citée, explique Mutations, les arguments du SDF tiennent uniquement à la situation de crise sécessionniste dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, présentées comme son bastion. Quant à la dernière, qui exige la prolongation des délais de dépôt des listes de ses représentants, elle a déroulé une litanie d’obstacles rencontrés par ses militants lors de la confection des dossiers de candidature avec, entre autres, le refus de signer les pièces par les élus municipaux proches du pouvoir, des faits visiblement délibérés et constitutifs de fraude pré-électorale, visant tout simplement à faire éliminer des candidats de l’opposition.

S’intéressant particulièrement au SDF, The Guardian Post voit dans son attitude une tentative désespérée pour gagner la sympathie du public : le premier parti de l’opposition parlementaire avait d’abord investi des candidats et, face au risque de tout perdre dans les zones où il est le mieux représenté, fait aujourd’hui machine arrière pour s’inscrire chez les frondeurs.

L’on aurait tort de penser que l’opposition est la seule à se révolter contre le système, objectent Essingan et Signatures, signalant un vent mauvais au sein même du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) qui, depuis une dizaine de jours, tient la vedette avec des investitures à problèmes où les barons ont décidé de faire fi de la circulaire de leur président national, et décidé d’introniser leurs copains au grand dam de la base qui promet se venger par un vote sanction le 9 février prochain si le tir n’est pas rectifié.

«La panique s’installe dans le RDPC», confirme Aurore Plus : du fait des tripatouillages en rase campagne, des alliances implosent, des camps s’écartèlent et les divisions se sont transformées en fractures. «Certains caciques du parti, soupire Signatures, reprennent tranquillement leur siège après plus de 20 ans à l’Assemblée nationale. Parfois sans consensus ni vote, au mépris des directives du président national. Ainsi plusieurs postes ont été confisqués par la même famille ou le même village. Comme si ces caciques veulent vraiment prendre le président en otage.»

Sans doute, ose le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, toutes ces polémiques pourront trouver remède auprès du Conseil électoral d’Elections Cameroon (Elacam), l’organe en charge des scrutins et opérations référendaires, qui tient une session de plein droit vendredi au terme de laquelle d’importantes décisions pourraient intervenir.

Diplomatie et politique en couverture des journaux camerounais

L’audience, accordée la veille par le chef de l’État Paul Biya à la mission conjointe constituée du président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, des secrétaires générales de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo et du Commonwealth, Patricia Scotland, retient l’attention des journaux camerounais parus jeudi, dans un contexte local marqué par une valse-hésitation de l’opposition quant à sa participation aux législatives et aux municipales de février 2019.«Union africaine, Francophonie, Commonwealth : soutien assuré», affiche Cameroon Tribune. Selon le quotidien à capitaux publics, les dirigeants de ces trois instances se sont intéressés à la mise en œuvre des résolutions Grand dialogue national (GDN), tenu du 30 septembre au 4 octobre 2019 dans la capitale, Yaoundé, avec en ligne de mire le retour à la paix dans les régions anglophones.

La mission de bons offices sus-évoquée, selon The Guardian Post, a pris l’engagement ferme de tout faire afin de pousser le gouvernement à mettre en œuvre lesdites conclusions. La pression monte, renchérit The Post, s’étonnant plutôt de la sérénité affichée sur la question par le président Paul Biya, évoquant des entretiens cordiaux alors que les sujets à l’ordre du jour ne peuvent en aucun cas prêter à la concorde mutuelle

Cette visite, étaye Mutations sous le titre «Situation sociopolitique au Cameroun : le trio d’attaque», intervient en effet au moment de la préparation du double scrutin législatif et municipal du 9 février 2020 et, surtout, l’attente de l’implémentation des résolutions du GDN avec une attention particulière sur le statut spécial annoncé dans les régions sus-évoquées. Et de rappeler que les États-Unis et l’Union européenne ont, formellement, appelé le gouvernement camerounais à tenir un nouveau dialogue «plus inclusif» sur la question.

Relativement aux élections législatives et municipales du 9 février, poursuit la publication, certains acteurs politiques de l’opposition, notamment le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition) de Maurice Kamto, ont officiellement signifié leur boycott et appelé «les Camerounais à rester chez eux» le jour du vote. Cette formation semble avoir été pris de court par la convocation du corps électoral, ose Défis Actuels.

«Beaucoup croient voir en l’annonce de non participation de Maurice Kamto, une stratégie murement pensée, visant à mettre le régime de Yaoundé dos au mur et peut-être à le déstabiliser. Et ce avec l’appui de certaines grandes puissances. A l’observation de certains éléments, il n’en est rien. Et c’est bien au contraire Maurice Kamto qui est dans une mauvaise passe. Avec un futur politique plus qu’en pointillés.»

Du coup, soupire Le Messager, c’est la guerre de leadership qui est relancée au sein de l’opposition où le MRC commençait à faire de l’ombre à certains. «Kamto ressuscite Fru Ndi», acquiesce Baromètre Communautaire : le leader du Front social démocratique (SDF), mal en point depuis que le MRC laboure dans ses fiefs, pourrait retrouver un second souffle parlementaire et dans les conseils municipaux après le 9 février.

Quant à Le Jeune Enquêteur, Maurice Kamto, en choisissant de se mettre en marge du processus électoral, vient d’asséner un cinglant revers au pouvoir qui comptait en faire un alibi démocratique. Désormais, ajoute l’hebdomadaire, l’option d’un report du double scrutin, avec la pression de l’UA, de l’OIF et du Commonwealth, n’est plus à écarter.

Élections 2020 et crise sécessionniste en vedette dans les journaux camerounais

La décision de boycotter les élections législatives et municipales du 9 février prochain, par un des principaux partis de l’opposition, continue de faire jaser les journaux camerounais parus mercredi, avec en appendice les incertitudes dans les régions anglophones où la crise sécessionniste continue de préoccuper.Ils sont quatre, des cadres du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) dont les portraits s’affichent en couverture et dont Le Messager évoque le «rêve brisé» : celui d’occuper les bancs de l’Assemblée nationale au lendemain du double scrutin auquel leur formation ne prendra finalement pas part. Avec le système électoral actuel, avait alors justifié lundi dernier son leader, Maurice Kamto, les mêmes causes produiront inévitablement les mêmes effets à savoir : fraudes massives, vol des résultats et nouvelle crise postélectorale. Kamto trahit les ambitions de ses cadres dirigeants, prolonge Essigan.

Analyste politique et enseignant de droit public, Ambroise Louison Essomba redoute, dans les colonnes de Mutations, une implosion dudit parti du fait d’un véritable choc au niveau de la masse des militants. Pour lui, le MRC prend un sérieux coup au niveau de son organisation, et surtout de la volonté militante de réformer les institutions du pays.

En appelant ses cadres à se mobiliser pour ces élections, pointe The Guardian Post, M. Kamto et les siens savaient pertinemment que le système continuait de verrouiller le processus démocratique et que, surtout, rien n’était réglé dans la crise sécessionniste dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, principales raisons avancées pour se mettre en marge du double scrutin.

En martelant que le dispositif électoral actuel n’est rien d’autre qu’une souricière politique, que des personnes porteuses d’un sombre projet contre le peuple sont à l’œuvre au sommet de l’État, prêtes à tout pour garder le pouvoir, le président du MRC, rappelle La Nouvelle Expression, a également indiqué qu’à partir du 9 février prochain, ou même avant, les Camerounais doivent s’attendre à tout. Toute chose qui laisse planer de lourdes menaces, la suite du processus politique du pays se conjuguant désormais dans l’incertitude.

«Maurice Kamto croit ainsi avoir porté son coup de Jarnac au pouvoir de Yaoundé, cogne L’Anecdote. Sauf – et l’histoire l’enseigne à suffire – que la lame de son épée a traversé le manche pour le frapper lui-même. On ne fait pas de politique autrement que sur des réalités.»

Le désistement annoncé du MRC marque la mort politique de son président national, dont les postures brillent par leur inconstance, tranche Repères sous le titre «Maurice Kamto, la fin d’une imposture» : «On le voit bien, Maurice Kamto, les États-Unis et le Commonwealth font jonction sur un point : la situation sécuritaire dans les régions anglophones. Le désistement du MRC est alors le cheval de Troie dont se servent les deux autres.»

Et voilà qui sert de transition au quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, qui consacre sa principale manchette à l’arrivée dans le pays du président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, la secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo et sa collègue du Commonwealth, Patricia Scotland, qui y effectuent une mission conjointe afin d’appuyer les efforts du gouvernement dans la recherche d’une solution à la crise séparatiste anglophone.

Après avoir passé son temps à tergiverser et à laisser pourrir la situation, voilà le président Paul Biya, ajoute Émergence, désormais encerclé par ces trois institutions dont l’actuelle démarche laisse poindre une certaine insatisfaction par rapport aux mesures préconisées jusqu’ici par le pouvoir de Yaoundé.

Le boycott des élections de 2020 par le MRC en vedette dans les journaux camerounais

La décision, annoncée la veille par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition) de boycotter les élections législatives et municipales du 9 février 2020, est en haut de l’affiche des journaux du pays parus mardi.À travers sa manchette «Le MRC n’ira pas aux élections», Le Jour indique que cette formation, pour expliquer sa posture et en appelant les Camerounais à ne pas se rendre aux urnes, invoque la nécessité de résoudre préalablement la crise sécessionniste dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

«Coût de théâtre !» s’exclame Mutations : l’un des principaux adversaires du pouvoir a fini par rendre les armes, las de subir les obstructions d’une administration publique aux ordres et qui, de manière ostentatoire, refusait de délivrer aux représentants du MRC les documents requis pour la constitution de leurs dossiers. Et de se pencher sur les enjeux et lourdes conséquences de ce volte face sur la scène politique nationale.

Il s’agit d’une décision dont les conséquences vont bien au-delà de la sphère politique nationale, appuie Émergence qui voit, dès lors, le parti en réserve de l’animation et du calendrier politique du pays pendant les années à venir.

C’est plutôt un aveu d’échec d’une stratégie fondée sur la surenchère et la défiance permanente du régime de Yaoundé, corrige Le Point Hebdo. Habitué à l’anarchie, le parti de Maurice Kamto, acquiesce Génération Libre, a fini par craquer face à la fermeté du gouvernement, qui rend désormais les partis politiques responsables en cas de troubles à l’ordre public.

Ce leader, rappelle Le Soir, ancien membre du gouvernement passé avec armes et bagages chez l’ennemi, s’était autoproclamé président élu à l’issue du scrutin du 7 octobre 2018, entraînant plus d’une centaine de partisans derrière les barreaux du fait de son attitude frondeuse.

Le régime de Yaoundé, analyse The Guardian Post, sur lequel le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, aux affaires) a fait main basse, plutôt que de se réjouir du retrait de son plus redoutable adversaire, devrait se sentir couvert de honte. Pour le quotidien à capitaux privés de langue anglaise, la décision du MRC révèle davantage la réticence du pouvoir à s’inscrire véritablement dans la voie de la démocratie.

Le sommet de la Cemac en vedette dans les journaux camerounais

Le sommet extraordinaire de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), qui s’ouvre ce vendredi à Yaoundé, la capitale du pays, est en vitrine dans les journaux camerounais parus aujourd’hui.Après une période trouble de 3 ans, marquée par des chocs économiques provoqués par la baisse des cours du pétrole, les pays de la Cemac redécollent, écrit Le Quotidien en guise de mise en bouche, regrettant néanmoins un produit intérieur brut (PIB) flageolant à l’échelle mondiale.

Les fondamentaux macroéconomiques sous-régionaux sont robustes, rétorque, dans les colonnes de Le Jour, Jeannot Christophe Gouga III, le porte-parole des cadres de la Commission de la Cemac. Place aux travaux, donc, lance Cameroon Tribune, rappelant qu’un huis clos est prévu dans l’agenda des dirigeants. La Cemac est face à elle-même et face à ses démons, soupire Mutations : il s’agit, dans la capitale camerounaise, de dresser un premier bilan des résolutions de 2016 et tenter de redresser la barre économique et sécuritaire, entre autres.

«Cemac : du cœur à l’ouvrage», titre Intégration, qualifiant le sommet de Yaoundé de capital pour la survie d’une sous-région qui, plutôt de s’employer à sortir de l’ornière, se manifeste ces derniers mois par des intrigues à travers des publications médiatiques à charge contre certains patrons d’institutions sous-régionales.

«L’avenir du franc CFA se joue à Yaoundé», titre Le Messager. Le seul fait que le sommet revêt un caractère extraordinaire suffit, à lui seul, pour en situer la gravité des enjeux, lance Le Soir. Ils sont sous pression, les leaders de la sous-région, renchérit Baromètre Communautaire qui décline ainsi l’agenda du conclave : les évolutions futures du franc CFA, notamment le Compte d’opérations des pays membres auprès de la Banque de France ; la parité entre le franc CFA et l’euro dans un logique de souveraineté des États.

«Objet de beaucoup d’espoirs, le rendez-vous de Yaoundé est prioritairement économique, résume Mutations. Ainsi, si l’on se fie à divers signaux, la question de l’avenir du franc CFA devrait être abordée. Économistes et chefs d’État de la zone franc divergent en effet quant à l’opportunité ou non de se détacher de cette monnaie héritée de la colonisation. De nombreux experts estiment qu’elle constitue un frein au développement. En face, on avance l’argument de la stabilité qu’offre cette monnaie face aux spéculations.»

C’est dans ce contexte, indique l’hebdomadaire, que le patronat d’Afrique centrale appelle à l’instauration d’une monnaie unique étendue à l’Angola, au Burundi, à la République démocratique du Congo, au Rwanda et à Sao Tomé et Principe. Mais, s’empresse-t-il d’ajouter, malgré la pression populaire, les leaders d’Afrique centrale ne semblent pas prêts à briser les chaînes de la servitude monétaire avec laquelle la France maintient leurs pays.

Sommet de la Cemac et élections 2020 en couverture des journaux camerounais

Le sommet extraordinaire de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) prévu vendredi prochain dans la capitale camerounaise, Yaoundé, mais aussi le double scrutin législatif et municipal de février 2020, font les choux gras des journaux camerounais parus jeudi.C’est demain que les dirigeants de l’Afrique centrale se retrouvent autour de Paul Biya, annoncent en chœur Cameroon Tribune et The Guardian Post. Au menu dudit sommet, explique InfoMatin, seront débattus des thèmes aussi divers que les dossiers économiques et sécuritaires, mais également en bonne place l’épineuse question de la libre circulation à travers la suppression des visas dans l’espace communautaire.

Dans son acte constitutif de 1994, rappelle la dernière publication citée, cette institution avait fait de la réalisation de cet objectif une de ses missions essentielles, gage selon elle d’un développement harmonieux des États membres. «Mais, 25 ans plus tard, les frontières entre pays restent désespérément fermées, et les citoyens doivent s’acquitter des frais de visa pour se rendre d’un pays à un autre. La mise en place d’un passeport unique («Passeport CEMAC») ne comble pas encore les attentes.»

Ce conclave, souligne Le Quotidien de l’Économie, intervient également dans un contexte de grands «vulnérabilités» qui continuent de plomber les performances économiques de la sous-région. La situation économique de la CEMAC demeure fragile, renchérit Défis Actuels, du fait de la dépendance au pétrole, de la faible mobilisation des recettes, mais aussi d’un environnement des affaires à parfaire. Autant de maux qui fragilisent encore les pays de la zone.

Pour Mutations, si la zone CEMAC est sortie de la récession, il reste que ses indicateurs macroéconomiques n’ont pas encore atteint les prévisions de croissance. Le taux de croissance 2019 se situe à 2,7%, le taux d’inflation à moins de 3%. Quant aux déséquilibres extérieurs et budgétaires, ils ont été en partie résorbés. Il y a une légère amélioration des agrégats macroéconomiques, acquiesce Cameroon Business Today. Pas loin de partager cet avis, Le Financier d’Afrique évoque également, à l’agenda des leaders sous-régionaux, le difficile financement de l’organe, sans oublier le débat sur l’avenir du franc CFA à l’instar de ce qui se passe aujourd’hui en Afrique de l’ouest.

Au-delà des questions macroéconomiques ou encore d’intégration, le sommet de Yaoundé pourrait aussi, s’avance Diapason, être celui de la fusion entre la CEMAC et Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), deux entités qui se chevauchent et se neutralisent finalement dans un même espace.

Ramenant l’actualité au plan local, Mutations, sous le titre «Quelle race, les Camerounais !» entreprend de psychanalyser un citoyen à la fois impatient et indécis, qui veut changer ses dirigeants mais hésite à faire le saut décisif à l’instar des tergiversations vécues depuis la convocation du corps électoral pour le 9 février.

À ce propos, prolonge Le Jour, la plupart des partis politiques de l’opposition, engagés pour ces législatives et municipales, ont maille à partir avec les autorités préfectorales qu’on dirait entièrement acquis au régime de Yaoundé, eux qui posent toutes sortes d’écueils à leurs candidats pour leur délivrer les pièces requises pour la constitution des dossiers.

Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais contrôle tout le système électoral, affirme, dans les colonnes de Le Messager, le vice-président de l’Union démocratique du Cameroun (UDC), Cyrille Sam Mbaka.

En prélude au double scrutin, avertit pour sa part InfoMatin, la Commission nationale anticorruption (Conac) a lancé sa campagne baptisée «Caravane Conac Road Show» : une campagne dont l’objectif est non seulement d’éduquer les différents acteurs sur les attitudes à adopter pour éviter la corruption pendant les élections, mais aussi de permettre à l’institution d’implémenter l’une de ses missions fondamentales à savoir la prévention et la communication de la stratégie nationale de lutte contre ce fléau.

Politique, santé et religion, au menu des journaux burkinabè

Les quotidiens burkinabè de ce mercredi traitent l’actualité nationale marquée par des questions liées à la santé et à la religion, sans oublier la politique, avec le point de presse animé, la veille, par les partis affiliés au Chef de file de l’opposition politique (CFOP).«Il faut aider Roch à partir en 2020 par les urnes», affiche Aujourd’hui au Faso qui reprend les propos du président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Eddie Komboïgo, prononcés hier, lors du point de presse de l’opposition.

A ce sujet, L’Observateur Paalga, le doyen des quotidiens privés du Burkina Faso, rapporte que lors de son traditionnel point de presse, le Chef de file de l’opposition politique (CFOP) a passé au peigne fin certaines questions d’actualité.

Et le journal de mentionner qu’«à cette tribune», les deux principaux animateurs que sont Eddie Komboïgo et Yumanli Lompo «ne se sont pas fait prier pour émettre des critiques».

De son côté, Le Pays, autre quotidien privé fait savoir qu’au sujet de la crise sécuritaire au Burkina Faso, le CFOP souhaite que Simon Compaoré (président par intérim du parti au pouvoir, Ndlr) soit entendu par la justice pour rétention de preuves».

Le même journal informe que des syndicats du secteur de la Santé sont en grève de dix jours.

Le sujet est évoqué dans ‘’On murmure » du quotidien national Sidwaya, sous le titre: «Des agents de santé en grève du 20 au 30 novembre». 

De son côté, Aujourd’hui au Faso titre: «Santé: Préavis de débrayage de 10 jours pour 4 syndicats», là où  Le Quotidien arbore: «Secteur de la santé au Burkina: 4 syndicats en grève du 20 au 30 novembre 2019».

Parlant de religion, L’Observateur Paalga revient sur le 4econgrès de l’Afrique et de Madagascar sur la miséricorde divine qui se déroule du 18 au 24 du mois courant à Ouagadougou, sous le thème: «la miséricorde divine une grâce pour notre temps».  

Pour sa part, Sidwaya met en exergue: «Congrès pour la miséricorde divine: Des prières pour la paix en Afrique». 

Le confrère fait observer que la rencontre officiellement ouverte, hier mardi, réunit dans la capitale burkinabè, plus de 900 fidèles catholiques, venus d’Afrique et d’Europe.

Élections et malaise avec les USA en vedette dans les journaux camerounais

Les journaux camerounais parus mardi ont accompagné les postulants dans les méandres de la constitution des dossiers de candidature aux élections législatives et municipales du 9 février, sans oublier de relayer la réaction du gouvernement après la récente suspension du pays de la Loi américaine sur la croissance et les opportunités de développement en Afrique (Agoa).Après la convocation du corps électoral par le président Paul Biya, et à moins d’une semaine de la clôture du dépôt des candidatures pour le double scrutin, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune se veut formel : pendant que les aspirants continuent de courir pour l’obtention des pièces exigées, les administrations concernées mettent tout en œuvre pour leur faciliter la tâche.

Cette image semble trompeuse pour Mutations, qui affirme avoir vu «des candidats à la candidature aux abois» dans l’opposition, où des prétendants aux postes de députés et de conseillers municipaux décrient des obstacles dans la constitution de leurs dossiers. Dénonçant des velléités d’obstruction de l’administration publique, ils décrient toutes sortent de tracasseries en vue de décourager les plus téméraires, contrairement aux postulants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir) devant qui toutes les portes s’ouvrent.

Mais dans ce parti auquel tout semble promis il se pourrait bien, selon The Guardian Post, qu’il y ait des grincements de dents sur le profil et les modalités d’investiture, lesquels tendent manifestement à disqualifier des barons. Un exemple concret est à cet effet donné par InfoMatin, qui fait état d’une lettre incendiaire envoyée au président national, Paul Biya par le président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril, qui se sent visé par la disposition visant à privilégier le critère de la jeunesse chaque fois qu’un cacique se trouvera en ballotage défavorable.

Dans l’entendement de celui qui est au perchoir depuis mars 1992, le terme «retraite parlementaire» n’est ainsi qu’un appât pour vider les rangs du Rdpc des plus précieux soutiens au régime et à celui qui l’incarne. «Une aberration, au moment où Paul Biya a, justement, besoin de femmes et d’hommes d’expérience pour conduire le septennat des ‘’grandes opportunités ».» Et, s’il y en a qui devraient trouver leur compte, ce sont bien les femmes de ladite formation dont les candidatures, à en croire Émergence, seront privilégiées.

La même publication, autant que Le Jour et Cameroon Tribune, rendent compte du point de presse tenu la veille par le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, au sujet de la suspension du pays de l’Agoa. Selon la seconde publication citée, il s’est agi d’apporter un démenti formel aux accusations d’exactions portées contre les forces armées dans la crise sécessionniste anglophone, et d’appeler à plus de discernement de la part des autorités américaines, afin qu’elles reconsidèrent leur jugement excessif.

Le gouvernement camerounais ne peut dissimuler, traduit Le Quotidien, son étonnement face à l’absence, dans le communiqué du président des États-Unis, de la moindre allusion, sans parler de condamnation, aux atrocités innombrables et innommables perpétrées par les bandes armées de sécessionnistes dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, tant à l’encontre de des forces de défense et de sécurité que des populations innocentes, alors même que de nombreuses banques d’images et de vidéos en témoignent sans cesse.

Pour Émergence, cette sortie traduit clairement la panique du régime de Yaoundé, la sanction américaine étant une menace claire à sa stabilité.

La politique fait les choux gras des journaux camerounais

La veillée d’armes pour les élections des députés et des conseillers municipaux du 9 février prochain revient en force dans les journaux camerounais parus lundi, avec une grosse interrogation sur la tenue effective de ce double scrutin dans les régions sous conflit sécessionniste.«Législatives et municipales 2020 : la chasse aux candidatures est ouverte », annonce Le Jour pour décrire comment les différentes formations politiques s’organisent pour aller à la conquête des suffrages. La machine électorale est lancée, confirme le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune à la faveur de la réunion, vendredi dernier, du conseil électoral d’Elections Cameroon (Elecam), l’organe en charge des scrutins et opérations référendaires qui se mobilise pour la cause.

En décembre 2019, comme prévu, l’impression des documents électoraux devrait être achevée et, en janvier, la totalité du matériel sera réceptionnée dans les différentes circonscriptions accompagnée de l’installation, la formation et le déploiement des membres des commissions mixtes électorales sur le territoire national, acquiesce InfoMatin.

Cette sérénité affichée est pourtant loin d’habiter les rangs du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) où Émergence évoque un climat d’«ébullition» du fait du système de cooptation adopté pour le choix des candidats, et qui déjà donne lieu à des batailles épiques.

«Danger !» alerte Pile ou Face : «Contre la discipline du parti qu’ils brandissent, le choix des candidats par les patrons politiques au détriment de la volonté des populations, est une épine sous le pied du parti au pouvoir dont le flambeau est de moins en moins ardent. Où sont donc passés les primaires ?»

«On prend les mêmes et on recommence», soupire Mutations : outre le fait qu’elle apparaît comme une prime à l’indiscipline, la reconduction déjà annoncée des caciques ayant orchestré le désordre en 2013, pour le choix des candidats du parti, risque de tourner à l’avantage de l’opposition. «Si certains militants expriment leur satisfaction et rassurent quant à la transparence des présélections, d’autres s’opposent aux candidats annoncés par le comité central du parti au pouvoir et menacent de quitter le navire», témoigne Défis Actuels.

L’Indépendant ne voit pas les choses sous le même angle, pour qui les balises instituées par la hiérarchie de la formation visent à mettre hors-jeu les fossoyeurs du parti et autres élus en délicatesse avec la justice du fait de crimes économiques. Ce sont encore les barons qui se chargent de choisir les candidats à la base, s’exclame également Essignan. C’est la haute saison, confirme perfidement Le Zénith, voyant déjà s’ouvrir le «comptoir» pour le parachutage des prétendants à un poste électif, sur fond de clientélisme et de marchandages, «au grand dam des militants de la base».

Un extrait de la circulaire du président national du Rdpc, Paul Biya, relative aux opérations d’investiture des candidats du son parti à l’élection des députés à l’Assemblée, devrait faire perdre le sommeil à ceux que la publication qualifie de «fossiles» : «Afin d’arrimer le parti aux évolutions démographiques et sociologiques de notre pays, il est vivement recommandé d’encourager l’émergence de nouvelles figures, notamment dans le cas des candidats bénéficiant de la retraite parlementaire.» Une mesure qui, convient l’Œil du Sahel, vise manifestement le président de la Chambre basse, Cavaye Yeguie Djibril mais également plupart des membres des commissions de l’Assemblée nationale.

Le bihebdomadaire Repères évoque «un pistolet à double gâchette» avec une investiture impulsée par deux commissions : l’une de présélection et d’investiture, et l’autre de contrôle et de supervision. Autrement dit, que la hiérarchie du RDPC aborde ces élections n’a pas réussi à trancher le débat entre ceux qui souhaitaient que l’on procède aux primaires et d’autres, qui penchaient pour des investitures comme il est de coutume depuis 2007.

Pour le secrétaire général du parti aux affaires, Jean Nkueté, cité par L’Essentiel, les opérations d’investiture se dérouleront dans la transparence, la rigueur, l’objectivité, le respect des considérations liées à la sauvegarde du vivre ensemble, notamment la recherche du consensus, l’équité, le partage, l’ouverture, le respect de la diversité, la promotion de nouvelles figures, le genre, les minorités.

Défis Actuels et La Voix du Centre en profitent pour attirer l’attention quant au jeu trouble des agents de l’administration publique, qui roulent ouvertement pour le pouvoir en refusant, à travers moult tracasseries, de délivrer les pièces légales requises pour les dossiers de candidature aux représentants de l’opposition. D’où viendra donc la lumière dans ce que certains observateurs entrevoient déjà comme une nuit noire électorale ? s’interroge Mutations, invitant les partis politiques de l’opposition à avoir, une fois les dossiers de leurs représentants validés, des représentants dans tous les bureaux de vote le moment venu.

Chez The Star, c’est la sécurité qui préoccupe dans les régions anglophones, se demandant comment la campagne électorale, mais aussi le double scrutin lui-même, vont pouvoir se tenir dans un climat de violence armée. D’où, selon l’hebdomadaire, l’appel de l’opposition au gouvernement afin que le gouvernement engage véritablement des actions en vue d’un retour à la paix durable.

C’est en train d’être fait, semble répondre en écho The Guardian Post à travers la tournée, annoncée du Premier ministre Joseph Dion Ngute dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest au lendemain du Grand dialogue national, tenu voici six semaines sur le sujet. Après avoir constaté la futilité de l’option militaire, le président Paul Biya envoie des délégations dans les zones en crise en vue de répandre l’apaisement, notent The Horizon et The Median, se demandant néanmoins quel message les envoyés spéciaux d’un régime honni vont pouvoir tenir pour amener les séparatistes à déposer les armes.

Dans cette «caravane pour la paix», précisent Municipal Updates et The Sun, le gouvernement a fait appel à des prélats pour débloquer une impasse. Et parmi les princes de l’Église catholique qui seront de la partie, The Post dresse le portrait de l’évêque atypique de Mamfe (Sud-Ouest), Andrew Fuanya, qui demande d’avance la démission de tous les élus des régions anglophones, accusés d’avoir depuis trois années fui les localités en crise pour se réfugier dans les grandes agglomérations, abandonnant ceux à qui ils comptent de nouveau solliciter les suffrages à leur triste sort.

Politique et faits sociaux en couverture des journaux camerounais

Les faits de société et la veillée d’armes pour les élections législatives et municipales du 9 février prochain, occupent une place de choix dans les journaux camerounais parus vendredi.Délaissant un champ politique bouillonnant en cette veille de double scrutin, Mutations consacre sa principale manchette à la séparation, réussie dans un hôpital français, de sœurs siamoises dont l’incroyable histoire tient le pays en haleine depuis quelques mois. gées d’un an, Bissie et Eyenga ont été séparées le 13 novembre dernier à l’Hôpital femme-mère-enfants des hospices civils à Lyon, renchérit son confrère à capitaux publics Cameroon Tribune.

Il a fallu sept heures et la collaboration d’une vingtaine d’experts, pour la réussite de cette séparation, s’extasie cette publication face à la prouesse médicale, rendue possible grâce à la solidarité de plusieurs structures en France et au Cameroun.

Si les sœurs siamoises peuvent désormais grandir dans la sérénité, Le Jour, lui, est allé recenser ce qu’il considère comme «les quartiers dangereux de la capitale», ces lieux où, à Yaoundé, des populations se sont installées dans des zones non constructibles, vivant en permanence sous la menace d’une catastrophe naturelle.

Pêle-mêle, la publication a dénombré des milieux marécageux, à flanc de montagne ou encore des reliefs à l’affleurement rocheux. Directeur de l’urbanisme à la Communauté urbaine, Marie Solange Mbang dénonce l’occupation anarchique et illégale des sols et des bas-fonds, dans une ville abritant désormais quelque 3,5 millions d’âmes. Et d’annoncer le déguerpissement imminent de 3000 maisons identifiées et à déguerpir à travers la cité.

À plus de 1000 kilomètres de Yaoundé, L’Œil du Sahel dresse le portrait d’un vénérable personnage à qui on donnerait le bon Dieu sans confession : Dalgo Mangalkra. Sauf que cet homme de 80 ans vient d’être pris dans les filets des forces de défense et de sécurité dans sa posture de preneur d’otages en chef contre rançons, à tête d’un gang de malfrats où trône également son propre fils.

Pour The Guardian Post, à cheval entre le social et la politique, le sujet phare de l’heure est l’introduction, par le gouvernement au Parlement, d’un projet de loi criminalisant l’apologie du tribalisme et la promotion de la haine entre communautés, dans un pays qui compte plus de 241 groupes ethniques. «Il était temps !» se réjouit Cameroon Tribune : «Tous les observateurs sont aujourd’hui unanimes pour dire que si l’expansion du tribalisme n’est pas stoppée et combattue vigoureusement, il suffira d’une étincelle pour que tout s’embrase.»

Le climat est également tendu au sein des partis politiques de l’opposition, semble répondre en écho Le Messager à propos de la constitution des dossiers de candidature pour les prochaines élections législatives et municipales : entre chantage, marchandage et arnaque, l’obtention des pièces s’avère un véritable chemin de croix pour les adversaires du Rassemblement démocratique du peuple camerounais.

Avant même les dossiers, temporise Cameroon Tribune, il faut déjà résoudre l’équation des investitures où «l’ombre d’une primaire ne plane pas» dans de nombreuses formations en lice alors que, rappelle le quotidien bilingue, la date limite de dépôt des dossiers est fixée au 25 novembre prochain.

«À la recherche des bons candidats», titre fort à propos L’Action, l’hebdomadaire du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir), qui pour sa part s’en remet à la circulaire attendue du président national, Paul Biya, quant à la procédure choisie pour leur investiture. Il s’agit d’«un choix cornélien» entre les primaires au nom de la démocratie, et les investitures au nom de la discipline du parti, reconnaît perfidement, dans les colonnes de Le Soir, Saint Eloi Bidoung, adjoint au maire de Yaoundé 6 et dignitaire du pouvoir.

Quelle que soit la formule choisie par les uns et les autres, The Post attire l’attention sur la situation chaotique qui continue de prévaloir dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où la guerre séparatiste continue de faire rage et où, manifestement, aucune élection ne peut être envisagée en l’état actuel de l’insécurité et des violences.

Les journaux camerounais à fond sur le fait sociopolitique

L’avènement d’une loi contre le tribalisme, mais également la veillée d’armes pour les élections législatives et municipales, occupent une place de choix dans les journaux camerounais parus jeudi.Il y aura bientôt de lourdes sanctions contre les dérives tribales, annonce le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, à propos du cadre répressif proposé au Parlement par l’exécutif, qualifiant le discours haineux de fléau social de plus en plus décrié à travers le pays et qui trouve un terreau fertile à travers les réseaux sociaux. Sur ces plateformes en effet, appuie L’Anecdote, les dérives langagières, la haine et le tribalisme sont devenus la chose la mieux partagée dans le pays.

«Tribalistes de tous bords, la récréation est terminée !» s’écrie Mutations, saluant lui aussi la pénalisation attendue d’un phénomène qui s’étend telle une gangrène, mettant en péril la cohésion sociale. Il faut préciser, appuie Le Jour, que jusqu’à présent le Code pénal camerounais ne punissait que les outrages aux races et aux religions.

Les causes du tribalisme sont multiples, mais se ramènent toutes à une seule chose actuellement : la quête du pouvoir présidentiel, analyse, dans les colonnes de Mutations, l’historien et écrivain Dieudonné Enoh Meyomesse : «Parce que les Camerounais se plaisent dans le tribalisme, voilà l’explication. Il ne revient pas au seul gouvernement de lutter contre ce fléau, mais à l’ensemble du peuple camerounais. Or, celui-ci le désire-t-il vraiment ?»

Et voici que la même publication, au sujet des élections législatives et municipales du 9 février prochain, constate un phénomène quasi-général au sein des partis politiques, pour ces scrutins de proximité, qui privilégient les investitures directes de leurs candidats, plutôt que les primaires considérés comme la volonté du peuple.

C’est sur ces entrefaites que le Front social démocratique (SDF), le premier parti de l’opposition parlementaire, vient de virer à 180 degrés, lui qui, ironise le même journal, après avoir appelé au boycott a finalement lancé les investitures de ses candidats. Il convient de noter, appuie Défis Actuels, qu’avant ce revirement, la participation du SDF à ces élections ne faisait pas l’unanimité au sein même du parti.

La formation de Ni John Fru Ndi y va finalement, acquiesce The Horizon. Un véritable rétropédalage, par rapport aux résolutions prises le 10 août dernier où cette formation jurait, soupirent Cameroon Tribune et The Guardian Post, de se mettre en réserve de la vie politique tant que le n’aura pas ramené la paix dans les régions anglophones, en proie à une féroce guerre sécessionniste.

«Le SDF s’engage dans la panique», titre le bihebdomadaire Aurore Plus pour qui si, dans les régions anglophones sous conflit, cette formation peut continuer de caresser l’espoir de sauver les meubles en glanant quelques postes dans son fief naturel, grâce au sursaut d’orgueil du régime Biya qui tiendra, quitte à militariser tous azimuts, à y organiser le double scrutin, cette espérance s’avère par contre hasardeuse dans la région de l’Ouest où le parti pouvait continuer, voici un quinquennat encore, à compter sur quelques bastions imprenables qui lui sont désormais contestés par d’autres partis de l’opposition.

Les troubles sociopolitiques en vitrine dans les journaux camerounais

La grogne des moto-taximen, la veille dans la capitale, Yaoundé, a retenu l’attention des journaux camerounais parus mercredi au même titre que le séjour mouvementé du président Paul Biya en France.«Moto-taxis : défiance capitale» est la manchette qu’a inspirée, à Mutations, la situation chaotique vécue la veille à la suite de la mesure, fort contestée par les concernés, de restriction de circulation des engins à deux roues dans le centre-ville. Circulation fortement perturbée, actes de vandalisme malgré la forte présence des forces de l’ordre.

C’était la grande pagaille, décrivent Émergence et The Guardian Post, revisitant les différents points chauds de la cité, et présentant une autorité plutôt embarrassée entre l’appel au calme et la répression, et soucieux autant que possible d’éviter un nouveau front de crise sociopolitique.

Cette activité de transport urbain est devenue un vrai boulet pour le gouvernement, constate EcoMatin, rappelant qu’il s’agit du deuxième mouvement d’humeur de ce genre dans la ville depuis le début de l’année : «Véritables égéries pour le pouvoir et l’opposition en période électorale, ces acteurs économique d’un genre nouveau, qui ont paralysé la circulation à Yaoundé hier, attendent toujours la ‘’structure d’encadrement massif » annoncée par le président de la République en 2013.»

Pour éviter les dérapages observés, des équipes mixtes de la gendarmerie nationale et de la police, annonce le quotidien à capitaux publics Mutations, sont en faction dans les zones désormais interdites d’accès, et les conducteurs de motos-taxis téméraires qui vont franchir la limite seront confrontés à la rigueur des pandores et des policiers afin que l’ordre continue de régner à Yaoundé.

Pendant ce temps, signale Émergence, participant à la 2ème édition du Forum de Paris sur la paix, le président Paul Biya doit faire face à la furie de ses compatriotes de la diaspora ayant pris d’assaut l’hôtel où loge sa délégation pour dénoncer la dictature du pouvoir de Yaoundé.

Regroupés au sein de la fameuse Brigade antisardinards (BAS), ces opposants au régime pourchassent désormais le couple présidentiel lors de ses différents déplacements à l’extérieur, soupire Ouest-Échos. Et l’hebdomadaire satirique Le Popoli, sous le titre «Le film d’une traque au Lion», d’abonder dans les détails de la battue engagée par cette armée d’un autre genre pour humilier celui qui, au pays, passe pour être un fauve.

S’il y a des agressions récurrentes contre Paul Biya, lors de ses séjours parisiens, c’est la faute à la France, accuse Essingan, ce pays se montrant particulièrement laxiste lorsqu’il s’agit d’assurer la sécurité du chef de l’État camerounais sur son sol. Il ne faudrait, rétorque La Nouvelle, non plus oublier l’inefficacité maladive de la Direction générale à la recherche extérieure (Dgre, renseignement), incapable d’anticiper sur les déconvenues vécues par le président de la République à l’étranger.

Plus sérieusement, The Guardian Post se demande si, au contact d’autres dirigeants du monde dans ce genre de sommet, Paul Biya finira un jour par s’abreuver à la source de l’alternance au pouvoir et de la bonne gouvernance.

La veille, justement, rappelle Émergence, Paul Biya, 37 ans aux affaires, a passé un sale quart d’heure devant le feu nourri des questions du milliardaire Mo Ibrahim, président de la fondation éponyme pour la démocratie.

Paul Biya a pourtant rassuré le monde, corrige Cameroon Tribune : lors du débat auquel il prenait part, le président de la République en a profité pour édifier certains observateurs sur la situation qui prévaut dans son pays et dont les difficultés actuelles, à savoir la crise sécessionniste dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ont des origines lointaines.

La politique en vedette dans les journaux camerounais

L’incertitude sur la tenue des élections législatives et municipales de février 2020, couplée à la rentrée parlementaire, meublent les colonnes des journaux camerounais parus mardi.Aura-t-il lieu? Le double scrutin donne dans le suspense. Quotidien à capitaux publics, Cameroon Tribune (CT) ne se pose pas de questions : le compte à rebours est lancé. Ainsi, constate la publication, au lendemain de la convocation du corps électoral, c’est le branle-bas dans les états-majors de plusieurs partis politiques ainsi qu’à Elections Cameroon (Elecam), l’instance en charge de l’organisation des scrutins et opérations référendaires.

Si CT emploie le terme «plusieurs», c’est qu’il y a un os quelque part. Et justement, Le Jour mais aussi The Guardian Post sont allée prospecter autour desdites formations où, en dehors du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), déjà sur les starting-blocks, beaucoup de ses adversaires invoquent la situation insurrectionnelle en zone anglophone pour refuser de participer à la partition de fait du pays.

«Si la situation dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest reste chaotique, il n’y aura pas d’élections, confirme le président régional du Front social démocratique (SDF) pour le Centre, Emmanuel Ntonga. Le SDF va entrer en action pour qu’il n’y ait pas élections. Nous allons mettre sur pied une stratégie pour que les élections ne se tiennent pas sur toute l’étendue du territoire national. Il est impossible que se déroulent des élections alors que toute une grande partie du pays est instable, pas de mairies, pas de bureaux d’Elecam, pas de bureaux administratifs opérationnels, etc.».

Les agents d’Elecam sont prêts à se déployer dans ces zones sous conflit sécessionniste, répond en écho le directeur général des élections à Elecam, Éric Essousse, «à condition que leur sécurité soit assurée. Les électeurs aussi n’attendent que cette garantie pour se mobiliser le jour du scrutin».

Jauger le poids réel des nouveaux partis politiques, mettre un terme aux guerres de positionnement dans les collectivités territoriales, les élections du 9 février sont, selon Expression Économique, un test de retour à la paix dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.

Présidente du Parti du peuple camerounais (CPP, opposition), Edith Kah Wallah se déchaîne dans les colonnes de Le Jour : «Après 37 ans, nous disons NON ! Nous n’allons plus accompagner ce président. Nous n’allons pas non plus rester les bras croisés. Nous allons crier notre NON dans les médias, sur les réseaux sociaux par tous les moyens. Nous allons informer et éduquer nos citoyens sur leurs droits et sur leurs devoirs. Nous allons manifester sans violence pour dire NON ! Cette fois ci c’est NON ! Le Cameroun a besoin de Transition, le Cameroun a besoin de réconciliation, le Cameroun a besoin de refondation. Pas de distraction, nous disons NON aux élections de M. Biya !»

À l’occasion de la session parlementaire dont l’ouverture est confirmée ce mardi par CT, The Guardian Post constate que la pression est plus que jamais sur les épaules du président Paul Biya qui, comme promis par les résolutions du Grand dialogue national tenu du 30 septembre au 4 octobre 2019 dans la capitale, Yaoundé, doit faire voter des textes en vue de l’instauration d’un statut spécial pour les régions anglophones.

Ce mouvement d’humeur est un très mauvais présage pour l’unité du Cameroun», prévient The Guardian Post. «Pas de démobilisation», décrète CT à propos des menaces de boycott de ladite session par le SDF : «S’il y a lieu de craindre d’avoir un hémicycle qui aura du mal à remplir le quorum requis pour la tenue des travaux des députés, des dispositions du règlement intérieur de la Chambre prévoient (…) d’y faire face», l’importance et les enjeux de la session étant, en dehors de la crise anglophone, l’examen du budget 2020 de l’État ainsi que le vote d’autres textes législatifs.

La politique en vedette dans les journaux camerounais

Le fait politique, avec comme fil conducteur les élections législatives et municipales convoquées pour le 9 février 2020, tient le haut de l’affiche dans les journaux camerounais parus lundi.Le corps électoral est donc convoqué, annoncent Essingan, Le Soir, La Voix du Centre, L’Anecdote, Le Messager et The Guardian Post. L’acte présidentiel de la veille, soulignent en chœur Info Matin et The Sun, vient mettre un terme aux spéculations quant à une éventuelle et 3ème prorogation du mandant des députés et conseillers municipaux élus en fin septembre 2013.

Les dés sont jetés pour «la bataille du 9 février», lance L’Essentiel : si l’élection présidentielle permet de brouiller les pistes à cause notamment de la circonscription électorale unique, les élections locales permettent de jauger les capacités des partis politiques et les leaders qui les représentent.

Les potentiels candidats à la députation ou au poste de conseiller municipal, précise le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, ont 15 jours à compter de la date de la convocation du corps électoral, pour déposer leurs dossiers.

Sauf que, objecte Intégration, Paul Biya vient d’ouvrir un nouveau front : dans l’esprit des partis politiques, le décret présidentiel convoquant le corps électoral provoque un mélange d’acquiescements et d’interrogations au vu du contexte sociopolitique, marqué par un conflit sécessionniste armé dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

C’est en effet, prolonge Émergence, sur fond de crise que ce scrutin couplé est programmé. Pour Mutations, c’est «le sceau de l’inconnu», le quotidien à capitaux privés ne comprenant pas pourquoi le chef de l’État s’empresse de programmer ces consultations, alors que les recommandations du Grand dialogue national organisé du 30 septembre au 4 octobre 2019 dans la capitale, Yaoundé, avec pour objectif affiché de ramener la paix dans les zones sous conflit séparatiste.

«S’achemine-t-on vers un passage en force dans un contexte pour le moins préoccupant ?» s’interroge L’Indépendant sous le titre «La messe est dite». Eden n’est pas loin de partager ce pessimisme, se demandant comment Paul Biya réussira le pari de faire tenir deux scrutins de proximité dans des régions meurtries, depuis octobre 2016, par une guerre ravageuse.

C’est justement, renchérissent Émergence et The Guardian Post, pour protester contre cette fuite en avant que le Front social démocratique (SDF), le premier parti de l’opposition parlementaire, a annoncé non seulement sa non participation auxdites élections, mais aussi le boycott du Parlement qui ouvre sa dernière session mardi.

«Le SDF en mode boycott total», titre InfoMatin : la formation conditionne son retour à la vie politique nationale par la mise en œuvre des résolutions du Grand dialogue national, synonyme d’un retour à la normale dans 2 des 12 régions que compte le Cameroun.

La politique en point de mire dans les journaux camerounais

Les sujets à caractère politique se mangent à toutes les sauces, dans les journaux camerounais parus vendredi.La session parlementaire de novembre, généralement consacrée à l’examen du prochain budget de l’État, s’ouvre mardi prochain. Si le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune consacre sa principale manchette au sujet, c’est surtout pour souligner le contexte marqué, entre autres, par la fin imminente de la législature en cours à l’Assemblée nationale et de nombreuses attentes, à la suite du Grand dialogue de septembre-octobre consacré à la résolution de la crise sécessionniste anglophone.

Toutefois, relève le journal bilingue, s’agissant de la Chambre basse, la Loi fondamentale accorde, au chef de l’État, des prérogatives pour une nouvelle prorogation du mandat des députés. Ça tombe plutôt bien, ironise Mutations, puisque le mandat des députés et conseillers municipaux est «en cours de téléchargement», la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, le couplage des législatives et des municipales ainsi que la reforme du système électoral, étant en voie d’imposer une nouvelle rallonge.

Le 19 juillet dernier, rappelle ledit journal, le président de la République promulgué un décret portant prorogation du mandat des députés pour une durée de deux mois ayant débuté le 29 octobre pour s’achever le 29 décembre prochain. «A vrai dire, et à mon humble avis, la seule marge de manœuvre dont dispose le président est de proroger le mandat des députés et celui des conseillers municipaux», acquiesce, dans les colonnes de La Nouvelle Expression, l’expert en décentralisation Barthélemy Kom Tchuenté.

Pendant ce temps, dans le chef-lieu de la région de l’Ouest à Bafoussam, c’est le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), Maurice Kamto, qui recevait, selon le même journal, un accueil triomphal la veille alors qu’il se rendait sur le site de l’éboulement de terrain du quartier Gouache qui, voici une dizaine de jours, avait fait 43 morts.

Et Le Jour de relater le quotidien des sinistrés du site maudit, sommés de quitter les lieux mais toujours préoccupés par la question du recasement que les officiels disent toujours en préparation. Sur les causes du drame, Libération Plus pointe un doigt accusateur sur le gouvernement qui, en dépit du danger réel, a laissé les populations occuper anarchiquement un flanc de colline.

En matière d’indemnisation des victimes, il faudrait éviter que ce qui s’est passé après le grave incendie de février 1998 à Nsam, un quartier de la capitale, Yaoundé où des cas d’intrus et des contestations dans la récupération des dépouilles s’étaient signalés, n’arrive à Gouache. D’ici à ce que la justice et la médecine légale interviennent pour amoindrir les risques, Cameroon Tribune signale d’autres affaissement de terrain dans la même ville de Bafoussam, soumise ces dernières semaines à de fortes averses.

L’après-fête des 37 ans du régime Paul Biya en vedette dans les journaux camerounais

La célébration, la veille des 37 ans du régime Biya, est revenue en force dans les journaux camerounais parus jeudi.Ouvrant le bal, Mutations constate que 37 ans après son accession à la magistrature suprême, Paul Biya doit réformer ou s’égarer, relever le défi du ré enchantement dans un contexte politique, social et économique particulièrement difficile pour le Cameroun et son peuple : le régime n’a pas d’autre choix que d’opérer des changements pour remonter sa cote de sympathie sérieusement entamée.

Outre les mutations visant à décrisper dans les régions anglophones, un toilettage du code électoral est attendu, mais aussi une clarification de loi portant régime des réunions et manifestations publiques.

La première année du nouveau septennat du président de la République n’a pas été un long fleuve tranquille, reconnaît Défis Actuels, entre un contentieux électoral très mouvementé, la crise postélectorale qui s’en est suivie et la permanente sécessionniste crise anglophone, le chef de l’État a encore subi les foudres de la communauté internationale qui lui reproche, entre autres, de violer les droits de l’homme.

Sur le dernier aspect du problème, et selon l’hebdomadaire satirique Le Popili, après plusieurs rappels à l’ordre quant aux exactions attribuées aux forces de défense et de sécurité dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, les ONG, à la tête desquelles se trouvent Human Rigths Wacth, appellent désormais «à punir Biya» en prenant des sanctions exemplaires contre son système.

Les premiers effets de ces mesures de rétorsion, répond en écho Le Financier d’Afrique, c’est la récente suspension, par le gouvernement Trump, du Cameroun de la Loi américaine sur la croissance et les opportunités de développement en Afrique (Agoa).

N’empêche, tacle le quotidien à capitaux publics Cameroun Tribune qui consacre pas moins de 6 pages à l’événement que, mercredi, les Camerounais de tous bords ont une fois de plus renouvelé leur attachement aux idéaux défendus par le chef de l’État. «37 bougies du Renouveau : le RDPC réitère sa flamme à Paul Biya», titre L’Action, l’hebdomadaire du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais, dont le chef de l’État est également le leader.

S’il y a une seulement chose que Le Messager reconnaît à cette formation, c’est «l’art de la parade», lui dont les dignitaires, insensibles aux drames sociopolitiques qui s’abattent sur leur pays, se sont produits à travers le pays dans un spectacle à la fois indécent et désolant. «Mais pourquoi le Cameroun ne se développe pas ?» ose, dans les colonnes du même journal, l’ex-conseiller aux affaires économiques du chef de l’État, Christian Penda Ekoka, fraîchement sorti de prison et qui depuis peu à basculé dans l’opposition.

«Comme un bon vin qui se bonifie à chacun des souffles du moment, l’expérience à la fonction et la maturation de l’âge, en Afrique, sont comparables à la fable du sage qui indique le chemin mais dont tout le monde ne regarde que le bout du doigt», rétorque L’Anecdote. Déjà, prolonge The Guardian Post, dans ce Nord-Ouest à feu et à sang, traumatisé par les assauts séparatistes, un dignitaire du pouvoir et fils du terroir, Fuh Calistus, n’a pas eu peur d’appeler les populations à se mobiliser derrière Paul Biya pour relever les nombreux défis qui interpellent la nation.

Dans l’extrême-Sud aussi, ajoute InfoMatin, les élites ont exalté le respect de la différence dans la localité de Ma’an, où les populations sont appelées à garder intact et dans la démocratie, ce fief présidentiel.

Les sujets qui fâchent en vedette dans les journaux camerounais

Un vent mauvais souffle dans les journaux camerounais parus mardi, qu’il s’agisse de la politique, de l’économie que des faits de société.Que sont donc devenues les résolutions du Grand dialogue national, tenu du 30 septembre au 4 octobre dernier dans la capitale, Yaoundé, et qui ambitionnait d’apporter une réponse politique à la crise sécessionniste anglophone ? En posant la question, le quotidien à capitaux privés de langue anglaise constate qu’un mois plus loin, après avoir englouti des milliards d’argent public pour la cause, aucune matérialisation concrète n’est perceptible sur le terrain et, pire, le conflit armé s’envenime.

 

La bataille armée contre les séparatistes reste de rigueur, confirme Aurore Plus, qui par ailleurs consacre un dossier aux 37 ans de pouvoir de Paul Biya, l’homme qui a refusé de gouverner par procuration ainsi que le souhaitait son «illustre prédécesseur», Ahmadou Ahidjo. «Ce mercredi, cela fera exactement 37 ans que Paul Biya est le maître du Palais d’Etoudi», rappelle le bihebdomadaire qui en profite pour revisiter les angoisses, déceptions et frustrations, les grosses ombres et petites lumières, les rendez-vous manqués, les espoirs déçus et les légers frémissements ayant marqué ces années, sans doute les plus palpitantes de l’histoire du Cameroun indépendant.

 

Le Messager, qui procède au même inventaire, affirme que c’est le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) qui a «coulé» le régime avec ses caciques cupides, corrompus : entre batailles de leadership et mal-gouvernance, cette formation a fini par «tuer» la doctrine de Paul Biya qui avait placé son magistère sous le signe de la rigueur et de la moralisation des comportements.

 

Et s’il y a un domaine où le pouvoir de Yaoundé a lamentablement échoué, c’est, selon Mutations, celui des marchés publics, et plus particulièrement de la construction des routes où la résiliation en série de contrats avec les prestataires défraie la chronique sur fond de fausses déclarations, mauvais choix des entreprises pour des résultats inversement proportionnels à la commande et aux ambitions de développement du pays.

 

Le Point Hebdo semble rapprocher cette incurie de la situation catastrophique que connaît la Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co) qui, depuis son lancement en 2001 n’a jamais véritablement pris son envol, plombée qu’elle est par des crises multiples, des erreurs managériales à n’en plus finir avec, à l’horizon, des menaces de cessation des activités.

 

Économiquement sinistré, le Cameroun doit régulièrement recevoir la visite des gendarmes financiers de Bretton Woods, soupire CamerPress à la lumière du séjour actuel d’une mission du Fonds monétaire international (FMI) à Yaoundé. Il convient sans doute de rester mesuré dans l’analyse, répond en écho le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune qui, se fondant sur les premières déclarations des délégués venus de Washington, évoque un «bilan satisfaisant à mi-parcours» de la revue des performances macroéconomiques du pays.

 

Une fois que cela est dit, Mutations, à travers un recensement des zones à risque du pays, replonge son lecteur dans la catastrophe survenue voici une semaine à Bafoussam (Ouest), où un éboulement de terrain a fait 43 morts. Des vies humaines son en danger à travers le pays, rappelle la publication, avec comme principales causes l’occupation anarchique des terrains a priori non constructibles, sous le regard parfois passif des autorités. Après avoir recensé quelques sites dans plusieurs villes du Cameroun, la publication tire la sonnette d’alarme quant à l’ampleur du phénomène et l’urgence de réagir.

 

La preuve qu’il y a péril, renchérit Le Messager, c’est cet autre glissement de terrain survenu la veille dans un quartier de la capitale, Yaoundé, avec un mort et plusieurs blessés enregistrés après de fortes averses. Après le drame de Gouache à Bafoussam, L’Épervier signale que le Génie militaire est entré en action en vue de viabiliser un site de recasement des sinistrés.