Can 2021 : tableau quasi complet

Seize mois après le début des éliminatoires de la prochaine Coupe d’Afrique des nations, il ne reste plus qu’un seul ticket à décrocher.Un imbroglio lié au nouveau coronavirus a fait capoter la « finale » du groupe L entre la Sierra Léone et le Bénin prévue le mardi 30 mars.

En effet, peu avant le coup d’envoi de cette rencontre comptant pour la 6e journée des qualifications, six joueurs titulaires du Bénin (dont Steve Mounié ou Jodel Dossou) ont reçu des résultats positifs pour des tests Covid effectués à Freetown.

Les Écureuils crient alors au complot. Car, arguent-ils, l’ensemble de la délégation avait été testé négatif samedi soir à Cotonou. Après plusieurs heures d’incompréhension, le match décisif a été reporté. Il se jouera « en juin 2021
à la prochaine fenêtre internationale de la Fifa », a annoncé le Comité d’organisation de la Can 2021.

Excepté cet accroc, les éliminatoires ont livré leur verdict. Dans la poule A, la Guinée (2e, 11 points) a tué tout suspense en battant le Mali (1er, 13 points) lors de la 5e journée. Le revers du Syli national sans ses cadres en Namibie (2-1) n’a eu aucune incidence au classement.

Le Malawi (10 points) a créé l’exploit dans le groupe B en se classant deuxième au nez et à la barbe de l’Ouganda (3e, 8 points) pourtant séduisant durant la précédente phase finale de la Can. Alors qu’ils n’avaient besoin que d’un petit point pour participer à la grand-messe du football africain, les Cranes ont été défaits sur le score d’un but à zéro par les Flames.

Après 1984 et 2010, le Malawi refait surface sur la scène continentale. Avec douze points au compteur, le Burkina Faso a terminé à la première place de la poule. Les Etalons signent ainsi leur retour puisqu’ils n’étaient pas au rendez-vous égyptien en 2019.

Dans le groupe C, le Ghana (1er, 13 points) et le Soudan (2e, 12 points) sont qualifiés. Dans l’obligation de gagner, les Crocodiles du Nil ont sorti le grand jeu lors de l’ultime journée pour coiffer au poteau l’Afrique du Sud (2-0). Bourreaux de l’Egypte sur ses terres il y a deux ans, les Bafana Bafana retombent dans leurs travers.

La Gambie, logée dans la poule D, a fait sensation dans ces éliminatoires. Indépendante depuis 1965, elle était jusque-là l’unique pays de l’Afrique de l’Ouest à n’avoir jamais goûté à la Can. Avec trois victoires, un nul et deux défaites, les Scorpions ont plié l’affaire le 25 mars dernier à Banjul contre l’Angola (1-0). Le pion d’Assan Ceesay (62e mn) a transporté tout un peuple au septième ciel.  

L’autre place qualificative de ce groupe est occupée par le Gabon de Pierre-Emerick Aubameyang. Absents à la Can 2019, les Panthères ont surclassé les Léopards de la République démocratique du Congo (3-0) lors de l’avant-dernier acte pour composter leur ticket pour le Cameroun voisin.

Dans la poule E, le Maroc (1er, 14 points) a effectué un parcours sans faute ponctué par quatre succès et deux nuls. Les Lions de l’Atlas sont suivis des Mourabitounes ayant glané neuf points. Dans son duel à distance avec le Burundi, la Mauritanie a fait le job en allant s’imposer (0-1) en Centrafrique. C’est la deuxième qualification d’affilée de la sélection entraînée par le Français Corentin Martins.

Pays hôte du tournoi, le Cameroun est le leader du groupe F avec 11 points dans son escarcelle. Le quintuple champion d’Afrique devra néanmoins rehausser son niveau de jeu pour espérer reconquérir le titre. Victorieux en Mozambique (0-1) le 30 mars, le Cabo-Verde (2e, 10 points) a réduit à néant les espoirs de qualification du Rwanda (3e, 6 points). Les Requins bleus, qui en seront à leur troisième Can après 2013 et 2017, ont repris des couleurs suite aux échecs de 2017 et 2019.

Situés au Sud-Est de l’Afrique, les Comores (2e, 9 points) ont frappé fort dans le groupe G au détriment du Kenya (3e, 7 points) et du Togo (4e, 2 points). Le 25 mars, un match nul vierge lors de la réception des Eperviers a suffi au bonheur des Cœlacanthes. Cet archipel de l’océan Indien a obtenu sa toute première qualification à la Can après avoir loupé de justesse celle de 2019. De son côté, l’Egypte a tenu son rang en s’installant à la première place avec trois victoires et autant de nuls.

L’Algérie sur sa lancée

Les champions d’Afrique en titre ont fait un carton plein à domicile et arraché deux nuls et une victoire à l’extérieur dans la poule H. L’Algérie de Djamel Belmadi, invaincue depuis 24 matchs, a conclu sa campagne par un succès convaincant à Blida face au Botswana (5-0).

Battu 0-2 par la Zambie avant-hier, le Zimbabwe de l’attaquant lyonnais Tino Kadewere accompagne les Fennecs. Les Warriors ont assuré leur présence au Cameroun grâce à leur courte victoire au Botswana (0-1) pour le compte de la 5e journée.

Dans le groupe I, le Sénégal (1er, 14 points) s’est qualifié dès la 4e journée tandis que la Guinée Bissau (2e, 9 points) a dû batailler jusqu’au bout. L’équation était simple pour les Djurtus : battre à domicile le Congo (3e, 8 points). Au final, les protégés du sélectionneur Baciro Candé l’ont fait avec la manière. Score final : trois buts à zéro.

Parmi toutes les équipes engagées dans ces éliminatoires, celle de la Tunisie a enregistré le plus de points. Les Aigles de Carthage ont remporté cinq matchs et concédé un nul dans la poule J. Deuxième avec 9 points, la Guinée équatoriale a acquis sa première qualification sur le terrain. En 2012 (avec le Gabon) puis en 2015, le Nzalang nacional avait bénéficié de son statut de pays organisateur de la compétition.

La Côte d’Ivoire et l’Ethiopie ont fait la différence dans la poule K. Les Eléphants se sont qualifiés le 26 mars au Niger (0-3). La veille, à Addis-Abeba, les Walya n’ont pas eu froid aux yeux devant les Baréa  (4-0).  Même si une victoire contre le Mena (0-0) lui aurait permis de renverser la vapeur, Madagascar ne s’est jamais remis de cette lourde défaite.  La dernière participation de l’Ethiopie à la Can remonte à 2013.

Enfin dans le groupe L, le Nigeria a assuré sa première place à la faveur de ses triomphes face au Bénin (0-1) et au Lesotho (3-0). La Sierra Léone et le Bénin se disputent le second ticket.

Initialement prévu en 2021, le tournoi phare de foot du continent noir a été reporté en raison de la pandémie de Covid-19. Finalement, la Coupe d’Afrique des nations se tiendra du 15 janvier au 28 février 2022 au Cameroun.

Liste des 23 pays qualifiés : Mali, Guinée, Burkina Faso, Malawi, Ghana, Soudan, Gambie, Gabon, Maroc, Mauritanie, Cameroun, Cabo-Verde, Egypte, Comores, Algérie, Zimbabwe, Sénégal, Guinée Bissau, Tunisie, Guinée équatoriale, Côte d’Ivoire, Ethiopie et Nigeria.

Soudan : un nouveau gouvernement incluant d’anciens rebelles

Un nouveau gouvernement comprenant sept ministres issus de groupes rebelles actifs sous l’ancien régime a été dévoilé par le premier ministre soudanais Abdallah Hamdok, en vertu de l’accord de paix signé en octobre.Après plusieurs mois de négociations et de consultations avec les groupes rebelles et les bandes armées, le Premier ministre a annoncé lundi dans la soirée, la formation d’un nouveau gouvernement, comprenant des ministres issus des différents groupes armés, notamment du Darfour.

« Nous sommes parvenus à un consensus pour vingt-cinq ministères et nous avons reporté l’annonce concernant le ministre de l’Éducation dans l’attente de consultations supplémentaires », a expliqué M. Hamdok lors d’une conférence de presse.

« Cette formation vise à éviter l’effondrement du pays. Nous savons qu’il y aura des défis, mais nous sommes certains que nous pourrons avancer », a-t-il soutenu, précisant que le nouveau gouvernement comptait se concentrer sur la remise en état de l’économie.

Le gouvernement de transition et le Front révolutionnaire soudanais (FRS), coalition de cinq groupes rebelles et quatre mouvements politiques, ont signé un accord de paix en octobre.

Les deux derniers groupes rebelles sont en pourparlers avec le Premier ministre pour trouver un accord de paix.

Au total, le gouvernement comprend vingt-cinq ministres, dont d’anciens chefs rebelles, des militaires et des membres de l’opposition sous Omar el-Béchir.

Parmi les figures marquantes de ce nouvel attelage, on note la présence de Mariam al-Sadeq al-Mahdi, fille du dernier premier ministre élu démocratiquement du Soudan et qui a été renversé par le coup d’État de Béchir en 1989. Cette dernière hérite du portefeuille des Affaires étrangères.

Sept ministères reviennent aux groupes rebelles, deux pour l’armée et les dix-sept autres de la mouvance des Forces pour la liberté et le changement (ALC), moteur de la révolution populaire.

Seul le poste de ministre de l’Education n’a pas encore été pourvu et nécessite des consultations supplémentaires.

La formation de ce gouvernement marque un pas important dans la mise en œuvre de l’accord de paix signé avec les groupes armés en octobre dernier. Désormais la prochaine étape est la mise en place d’un Parlement de transition d’ici le 25 février.

Soudan : le Pm dissout son cabinet

Le Premier ministre soudanais, Abdalla Hamdok, se sépare de ses collaborateurs en attendant la nomination de nouveaux membres lundi, a appris APA.Le bureau du Premier ministre Hamdok a déclaré que les membres sortants de son ancienne équipe conserveraient leurs fonctions, en attendant que leurs successeurs soient désignés.

Ce changement s’inscrit dans le cadre du processus de renforcement de la démocratie, 22 mois après le renversement d’Omar el-Béchir par l’armée, au terme de plusieurs mois de manifestations de masse.

Un Conseil de transition avait été formé en 2019 dans lequel siégeaient des civils, dans le cadre d’un accord de partage du pouvoir. Il résulte de plusieurs mois de protestations supplémentaires contre les chefs militaires du pays que les Soudanais ordinaires accusent d’être sympathiques à Béchir et aux membres de son ancienne administration.

Omar el-Béchir dirigeait le Soudan depuis son coup d’Etat militaire de 1989 avant d’être destitué par l’armée en avril 2019 sous la pression d’un soulèvement populaire.

Litige frontalier : L’Ethiopie demande le retrait des troupes soudanaises

L’Ethiopie a exigé que le Soudan retire ses forces d’un territoire contesté avant que les pourparlers visant à déterminer leur frontière commune de 744 km de long ne reprennent.Dans son point de presse bihebdomadaire de mardi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères éthiopien, Dina Mufti, a déclaré qu’Addis-Abeba avait la ferme volonté de résoudre leur conflit frontalier par des moyens pacifiques.

Addis-Abeba est convaincue qu’un conflit militaire ouvert ne serait pas une solution au différend.

Toutefois, le Mufti a déclaré que l’Ethiopie se réserve toujours le droit de défendre sa souveraineté lorsqu’elle est menacée par une force extérieure.

Les affrontements armés le long de la frontière entre le Soudan et l’Éthiopie sont le dernier rebondissement d’une histoire de rivalité entre les deux pays vieille de plusieurs décennies.

 Il est rare que les deux armées s’affrontent directement pour un territoire.

La zone contestée est connue sous le nom d’al-Fashaga, où le nord-ouest de la région d’Amhara en Éthiopie rencontre l’État soudanais de Gedaref, le grenier à blé.

Les escarmouches à la frontière ont éclaté alors que l’Éthiopie et le Soudan se préparaient à se rencontrer à Khartoum pour un deuxième cycle de pourparlers visant à résoudre le conflit.

Le Soudan absent des pourparlers sur le barrage du Nil

Les autorités soudanaises ont refusé de prendre part aux discussions virtuelles sur le remplissage et l’exploitation du controversé barrage éthiopien en construction sur le Nil, a indiqué le ministère de l’Eau, de l’irrigation et de l’énergie à Addis-Abeba.La délégation soudanaise ne s’est pas présentée car les ministres de l’Eau et les experts d’Éthiopie et d’Égypte et du Soudan étaient présents aux pourparlers de médiation de l’UA lundi pour des raisons non divulguées.

L’Éthiopie, tout en communiquant ses réserves au président du Conseil exécutif de l’UA, avait accepté d’adopter un document rédigé par les experts désignés par l’organe comme contribution à la négociation trilatérale.

Néanmoins, la réunion prévue pour faire le point sur les questions convenues et en suspens n’a pas pu avoir lieu en raison de l’absence de la délégation soudanaise.

Selon le ministère de l’Eau, de l’irrigation et de l’énergie, l’Éthiopie a notifié ce développement au président du Conseil exécutif de l’UA.

Dans un communiqué publié lundi dernier, le Soudan a déclaré qu’il ne participerait pas aux discussions directes avec l’Égypte et l’Éthiopie sur le Grand barrage de la renaissance éthiopienne.

Le Soudan a déclaré que les négociations devraient avoir lieu avec la médiation de l’Union africaine.

« Sur la base des résultats de la réunion ministérielle entre les trois pays qui s’est tenue dimanche, le Soudan a soumis une demande pour tenir une réunion avec les experts et les observateurs de l’UA », a déclaré le ministère soudanais des Ressources en eau et de l’irrigation dans un communiqué.

« Au lieu d’une réponse à cette demande, le Soudan a reçu une invitation pour une réunion tripartite directe, il a donc exprimé ses réserves quant à la participation à cette réunion », précise le communiqué.

Le ministère soudanais a souligné que tous les futurs pourparlers doivent se dérouler avec la médiation de l’UA.

Khartoum a réitéré sa position selon laquelle les pourparlers du GERD devraient se tenir sous la médiation de l’UA afin de parvenir à un accord juridique contraignant et satisfaisant pour les trois parties concernées.

Conflit au Tigré: 24,6 millions $ nécessaires pour les réfugiés (Pam)

Le Programme alimentaire mondial (Pam) des Nations Unies a besoin de 24,6 millions de dollars pour répondre aux besoins immédiats des réfugiés éthiopiens au Soudan.« Ce financement supplémentaire est essentiel pour garantir que les personnes souffrant d’insécurité alimentaire, les plus vulnérables, puissent recevoir un soutien continu au cours des six prochains mois », rapporte le Pam dans un communiqué de presse parvenu dimanche à APA.

L’agence onusienne doit faire face à un déficit de 153 millions de dollars au cours des six prochains mois pour son opération visant à répondre aux besoins alimentaires des plus vulnérables au Soudan. Sur ce total, 20 millions de dollars sont destinés à l’assistance alimentaire et nutritionnelle aux réfugiés éthiopiens qui arrivent, 3,8 millions de dollars à l’augmentation du nombre de vols des UNHAS vers l’est du Soudan, et 750 000 dollars à la réparation des routes afin de permettre aux intervenants d’atteindre les zones éloignées et inaccessibles où les réfugiés arrivent.

Le conflit qui s’est intensifié le 4 novembre dans la région du Tigré, en Éthiopie, a forcé plus de 30 000 éthiopiens à fuir en franchissant la frontière vers le Soudan.

« La situation humanitaire à la frontière entre l’Éthiopie et le Soudan se détériore rapidement et est extrêmement urgente. Le Pam joue un rôle essentiel en fournissant une assistance alimentaire et un soutien logistique aux côtés des agences des Nations Unies, du gouvernement soudanais et des partenaires locaux », a déclaré le Dr Hameed Nuru, représentant du Pam et Directeur pays au Soudan.

Il a ajouté que « tous les acteurs doivent se mobiliser pour répondre à cette situation désastreuse. Nous appelons les donateurs à la générosité, afin que nous puissions sauver des vies dans cette crise ». 

Le Pam fournit des repas chauds aux réfugiés qui arrivent dans les centres d’accueil. Lorsque les installations de cuisson ne sont pas disponibles, le Pam fournit des biscuits enrichis à haute teneur énergétique. Une fois que les réfugiés atteignent les camps après être passés par les centres d’accueil, ils reçoivent des rations comprenant des lentilles, du sorgho, de l’huile et du sel.

Il fournit également un soutien logistique à la communauté humanitaire en mettant en place des centres d’approvisionnement pour le stockage de la nourriture et d’autres assistances humanitaires vitales. Elle joue un rôle primordial dans le transport du personnel humanitaire vers les zones touchées grâce au Service aérien d’aide humanitaire des Nations Unies (UNHAS), dont il assure la gestion.

Les PM éthiopien et soudanais discutent des conflits autour des zones agricoles frontalières

Le Premier Ministre éthiopien Abiy Ahmed et son homologue soudanais Abdalla Hamdok ont eu des discussions sur fond d’informations faisant état de conflits portant sur les zones agricoles frontalières.Le bureau du Premier ministre éthiopien a déclaré dimanche que les dirigeants des deux Etats voisins avaient discuté des moyens de renforcer leurs relations de longue date pour un développement économique et social commun.

Rappelant le soutien du Premier ministre Abiy en particulier et du gouvernement éthiopien en général pendant la période de besoin du Soudan, le Premier ministre Hamdok a réitéré la solidarité de son pays avec l’Éthiopie dans les opérations de maintien de l’ordre qu’il mène au Tigré, a indiqué le bureau dans un communiqué.

Les discussions entre les deux dirigeants ont débouché sur la signature d’un accord sur plusieurs questions d’intérêt mutuel, selon le cabinet du Premier ministre.

APA a appris que la tension était de plus en plus forte à la frontière entre des deux pays d’Afrique de l’Est au sujet des droits de propriété des zones agricoles, qui sont actuellement détenus par les agriculteurs éthiopiens.

« Les soldats soudanais nous ont expulsés de nos terres agricoles où nous labourons depuis des générations », ont confié des victimes à APA sous couvert de l’anonymat.

Les rapports indiquent, cependant, que l’armée soudanaise a déployé ses troupes dans les zones agricoles frontalières de Gadaref qui étaient contrôlées depuis plus de deux décennies par les milices éthiopiennes.

« Les forces de l’armée soudanaise ont continué d’avancer vers les zones frontalières occupées à Al-Fashaqa, lors de la reprise de la région de Kurdie, après avoir expulsé les agriculteurs éthiopiens », ont déclaré des sources militaires au journaliste du Sudan Tribune à Gadaref.

Les forces de la sixième infanterie ont regagné la région de Jebel Tayara dans la localité orientale de Qallabat, à l’est de la région de Sondos, a ajouté le responsable de l’armée soudanaise.

En mai dernier, l’armée et les miliciens éthiopiens se trouvaient dans la région de Jebel Tayara et ont bombardé l’armée soudanaise dans la région d’Anfal.

A l’époque, l’armée soudanaise avait déclaré avoir combattu les troupes éthiopiennes et non des miliciens.

Covid-19: le Fonds africain de développement alloue 28 millions $ au Soudan

Le Conseil d’administration du Fonds africain de développement a approuvé, mercredi, des subventions d’une valeur de 28,233 millions de dollars au Soudan pour renforcer le système de santé du pays afin de contenir la pandémie de la Covid-19.Cet appui devrait également permettre d’atténuer les impacts sociaux et économiques de la pandémie et renforcer la résilience aux futures pandémies, y compris le climat et les épidémies induites, informe le communiqué parvenu ce jeudi à APA.

Le financement prendra la forme d’un don du Fonds africain de développement de 26,47 millions de dollars et d’un don de 1,764 million de dollars provenant de l’enveloppe de la facilité d’appui transitoire de la Banque, renseigne la note.

Cette dernière ajoute que les subventions sont fournies dans le cadre de la Facilité d’intervention COVID-19 de la Banque africaine de développement.

Dans le cadre du projet, détaille le communiqué, quatre composantes seront déployées aux niveaux national et régional: le renforcement des systèmes de santé et le renforcement de la résilience pour répondre à la Covid-19 et aux épidémies et pandémies futures; l’amélioration de l’engagement communautaire et de la communication des risques; le renforcement des analyses et de la surveillance en laboratoire; et la gestion de projet.

Le premier volet comprendra l’augmentation des Unités de Soins Intensifs (USI), l’équipement et l’infrastructure médicaux et la création de centres d’isolement. Le deuxième élément prendra en charge la sensibilisation et l’engagement de la communauté sur le port du masque et d’autres pratiques d’hygiène ainsi que les efforts de lutte contre la stigmatisation.

Les tests de laboratoire et les interventions de surveillance proposés comprennent la surveillance épidémiologique et une réponse rapide, ainsi que des formations et l’adoption de procédures de test standard. Le quatrième et dernier volet concerne les fonctions de recrutement, de gestion et d’administration du projet.

Le projet est aligné sur le plan de préparation et de réponse à la Covid-19 du gouvernement soudanais, ainsi que sur la stratégie décennale de la Banque et le programme High 5 sur l’amélioration de la qualité de vie des populations africaines.

Il complète les autres aides à la réponse à la Covid-19 que la Banque fournit à la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE), à l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) et aux Centres africains pour le Contrôle et la Prévention des maladies (CDC Afrique) sous les auspices de l’Union Africaine (UA).

Le PM soudanais à Juba pour la signature d’un accord de paix historique

Le Premier Ministre soudanais Abdalla Hamdok s’est envolé pour Juba, la capitale du Soudan du Sud, pour prendre part à la signature historique d’un accord de paix avec les milices qui s’activent dans le pays.Hamdok a quitté Khartoum vendredi et s’entretiendra avec les représentants des mouvements rebelles soudanais qui sont déjà à Juba pour la cérémonie.

Le gouvernement soudanais espère que la signature mettra fin à des décennies de violence armée à travers le pays.

Une série de guerres font rage au Soudan depuis des années, voire des décennies, mais un accord de paix final le mois prochain devrait mettre un terme définitif aux multiples conflits du pays, à en croire les indications fournies par les médiateurs.

Selon une équipe de médiateurs impliqués dans les pourparlers de paix initiaux qui se sont déroulés à Juba en août derniers, les principaux protagonistes des conflits sont sur la bonne voie pour un accord historique qui mettrait fin à toutes les formes d’hostilité.

Le vice-ministre sud-soudanais de la Défense, Ruben Malek, qui est fait partie de l’équipe de médiation, a partagé cet optimisme avec les journalistes.

Il a suggéré que le 3 octobre serait un moment décisif pour le Soudan, étant donné la signature prévue d’un accord historique devant mettre un terme à toutes les guerres et instaurer une paix complète.

D’ores et déjà, les autorités de Juba ont attiré l’attention des dirigeants de la région sur cette date imminente, les invitant à assister à la cérémonie de signature de l’accord.

Depuis que le gouvernement de transition a pris le contrôle du Soudan, il a tendu la main à des factions rebelles disparates dispersées dans toutes les régions de ce vaste pays en vue de conclure « la mère de tous les accords » qui mettraient enfin un terme à des décennies de guerre.

Selon Malek, quelque chose d’inhabituel s’est produit pour arriver à ce qui semblait irréalisable il y a quelques mois. « La particularité de cette médiation est que ce sont les Soudanais qui règlent eux-mêmes leur problème. Notre rôle est simplement de prodiguer des conseils et de donner de l’expérience, mais ils ont négocié leur accord », a déclaré M. Malek.

Le Soudan du Sud, pays natal de Malek a été en proie à ces conflits alors qu’il faisait encore partie du Soudan jusqu’en juillet 2011. La guerre pour l’indépendance a duré près de vingt ans avant que le Soudan du Sud ne devienne la plus jeune nation du monde. Mais d’autres conflits, pour la plupart étroitement liés se sont poursuivis au Soudan, notamment au Darfour occidental, avec des guerres de nature tribale.

Alors que toutes les autres milices armées prennent le train en marche pour la paix, la seule tache dans cette heureuse perspective est peut-être le Mouvement de libération du Soudan d’Abdu Al Wahid Mohamed Al Nuor, qui a jusqu’à présent refusé de souscrire à l’esprit de la longue et quête ardue d’une paix définitive.

Ce n’est qu’en les convaincant de prendre le « train de la paix » que les pourparlers soudanais visant à mettre fin à ses conflits seront une affaire inclusive, a averti Malek.

Les nombreuses personnes déplacées à travers le Soudan ne peuvent pas attendre.

Barrage sur le Nil : un accord contraignant sur le remplissage et l’exploitation en gestation

La Commission de l’Union africaine, dans un communiqué parvenu ce lundi à APA, dit avoir exhorté les parties prenantes des négociations trilatérales sur le Grand barrage de la renaissance éthiopienne (Gerd), à travailler rapidement à la finalisation du texte d’un accord contraignant sur le remplissage et l’exploitation de la centrale hydroélectrique.La réunion du bureau de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA, convoquée le 21 juillet dernier par le président de la République d’Afrique du Sud, Matamela Cyril Ramaphosa, en sa qualité de Président de l’Union africaine (UA), a longuement discuté de la question du premier remplissage et de l’exploitation annuelle du Gerd, et des projets de développement futurs sur le Nil Bleu en amont du Gerd, informe la note. 

En conséquence, ajoute cette dernière, la Réunion du Bureau a convenu du processus de finalisation des négociations sur le texte d’un accord contraignant sur le remplissage et l’exploitation du Gerd, qui devrait inclure un accord global sur les projets futurs sur le Nil Bleu.

Par ailleurs, poursuit le document, le Bureau a accueilli avec satisfaction le rapport des experts de l’organisation panafricaine sur la reprise des négociations trilatérales sur le Gerd, qui indique des progrès sensibles dans les négociations, et présente des options de règlement des questions juridiques et techniques en suspens.

Le Bureau de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UA a, en outre, félicité les chefs d’État et de gouvernement de l’Égypte, de l’Éthiopie et du Soudan pour leur sens politique et pour leur engagement à trouver une solution durable par la voie de la diplomatie, de la négociation et du compromis.

L’instance décisionnelle de l’UA a ainsi convenu de maintenir des contacts réguliers et dynamiques avec toutes les parties à « cette étape critique » du processus de négociation. De même, elle a renouvelé son appel aux parties à s’abstenir de toute déclaration ou action susceptible de porter atteinte au processus conduit par l’UA.

La République d’Afrique du Sud, en sa qualité de Président de l’UA, prendra contact avec les parties en ce qui concerne la prochaine session de négociations trilatérales afin de trouver une solution aux questions juridiques et techniques en suspens concernant le Gerd, informe le communiqué.

Le Bureau de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UA a également exprimé sa profonde gratitude aux Nations Unies, par l’intermédiaire du Secrétaire général de l’ONU, M. Antonio Guterres, pour le soutien qu’elles apportent au processus conduit par l’UA. 

Elle s’est enfin félicité de la disposition de la communauté internationale à mobiliser des ressources financières et techniques pour aider les Parties en ce qui concerne la gestion des eaux transfrontières et des questions connexes, dès la conclusion de l’Accord.

Soudan : découverte d’une « fosse commune des putschistes de 1990 »

Une fosse commune contenant les restes de 28 officiers de l’armée accusés d’avoir exécuté un coup d’Etat avorté contre l’ancien président Omar el-Béchir il y a trente ans a été découvert, ont indiqué les autorités soudanaises.Selon un communiqué du procureur général, le site a été sécurisé par les forces de l’ordre alors qu’une enquête est en cours pour découvrir les circonstances exactes qui ont mené à cette découverte macabre.

 L’ancien président Omar el-Béchir avait écrasé une révolte militaire qui s’était transformée en coup d’État avorté en 1990, et certains de ses architectes auraient été tués après avoir été arrêtés.

 Il était au pouvoir depuis un an après avoir réussi son propre coup d’État en 1989.

Agé de 76 ans, il a continué à diriger le Soudan jusqu’à ce que des officiers militaires le chasse à son tour l’année dernière. Il est accusé de trahison pour son coup d’État de 1989 et risque la peine de mort s’il est reconnu coupable.

 La Cour pénale internationale a inculpé M. el-Béchir en 2009 pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans la région du Darfour, au Soudan.

 Les nouvelles autorités soudanaises affirment qu’il est peu probable qu’il soit remis à la CPI étant donné la compétence de leurs tribunaux pour juger l’ancien chef militaire.

Le Soudan va mener des réforme pour réajuster sa monnaie (Pm)

La série de réformes planifiées par le Soudan devra inclure des réajustements de la monnaie locale, a déclaré le Premier ministre Hamdook.S’exprimant lors d’un point de presse, hier mercredi, le Premier ministre a déclaré que la livre soudanaise serait introduite graduellement, afin d’augmenter sa valeur par rapport aux autres devises internationales.

Pour ce faire, Hamdok a indiqué que des ajustements devront être apportés au budget 2020, alors que le pays se remet lentement de l’impact de l’épidémie de coronavirus.

Le chef du gouvernement soudanais a déclaré que les subventions aux carburants devraient être supprimées mais que celles sur d’autres produits, tels que le pain, le gaz de cuisine et l’électricité ne seraient pas touchées.

L’économie soudanaise a été directement touchée par la pandémie de coronavirus, entraînant une perte de 40% des recettes publiques, selon le ministre des Finances par intérim, Hiba Mohamed Ali.

Le ministre a ajouté que le gouvernement affecterait 484,7 millions de dollars sur les 1,8 milliard de dollars promis par les bailleurs internationaux pour permettre de subventionner un programme en faveur des couches démunies au Soudan.Cependant, le F onds monétaire international (FMI)a averti que l’économie soudanaise é

tait en passe de reculer de 8% d’ici la fin de l’année, malgré une contraction de 25% notée en 2019.

Le mois dernier, les nouvelles autorités soudanaises et l’Institution de Bretton Woods (FMI) ont convenu d’une série de programmes de réformes pour renforcer les recettes publiques et supprimer les subventions énergétiques, dans le but de libérer des fonds pour les dépenses de santé et de protection sociale en général.

L’Ethiopie annonce la fin de la première étape de remplissage du GERD

Le Premier ministre Abiy Ahmad a annoncé mercredi que la première phase de remplissage du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD) est terminée.L’annonce a été faite après la réunion extraordinaire de suivi du bureau de l’assemblée de l’Union africaine qui s’est tenue en visioconférence sur les négociations en cours entre l’Ethiopie, le Soudan et l’Egypte concernant le premier remplissage et l’exploitation annuelle du barrage.

 « La situation actuelle des précipitations et du ruissellement dans la région a rendu propice le remplissage du barrage », a déclaré le bureau dans un communiqué publié après la réunion convoquée par le président sud-africain et président de l’Union africaine, Cyril Ramaphosa.

 La réunion entreprise au niveau des chefs d’État et de gouvernement s’est conclue par un accord commun majeur entre toutes les parties qui ouvre la voie à un accord décisif, a indiqué le bureau.

 Les trois pays ont convenu de poursuivre les discussions techniques sur le remplissage afin de poursuivre le processus mené par l’Union africaine (UA) et de parvenir à un accord global.

 Lors de ces pourparlers, l’Éthiopie a réitéré son engagement en faveur d’une négociation équilibrée et gagnant-gagnant qui assure que la rivière Abay profitera aux trois pays. 

 Le Premier ministre Ahmed a envoyé des messages de félicitations au public éthiopien et a exprimé sa gratitude aux anciens premiers ministres, ingénieurs, ouvriers, experts en eau, négociateurs et autres qui ont joué un rôle dans ce succès.  

 Par conséquent, le barrage contient 4,9 milliards de mètres cubes d’eau et commencera à produire de l’électricité en septembre prochain en utilisant deux turbines. 

 Il a déclaré que le barrage sera entièrement achevé au cours des trois prochaines années si des efforts conjoints sont déployés et a appelé les Ethiopiens à réaliser le programme de plantation de cinq milliards d’arbres lancé par le gouvernement.

Barrage sur le Nil : pas d’accord à la fin des négociations tripartites

Les négociations organisées sous les auspices de l’Union africaine (UA) entre l’Ethiopie, le Soudan et l’Egypte sur le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD) se sont terminées sans accord, ont rapporté les médias mercredi.Les trois pays négocient virtuellement le premier remplissage et les opérations annuelles du barrage depuis deux semaines.

Cependant, les négociations de deux semaines menées par le Bureau de l’Assemblée de l’Union africaine se sont conclues sans accord entre les trois voisins.

Selon un communiqué de presse publié par le Ministère éthiopien de l’eau, de l’irrigation et de l’énergie, l’Ethiopie, l’Egypte et le Soudan ont tenu ces négociations trilatérales en présence de onze observateurs et experts.

Malgré certains progrès, aucun accord majeur n’a été réalisé au cours des pourparlers, a indiqué le communiqué de presse.

Par conséquent, les équipes de négociation ont préparé des rapports qui seront examinés par l’Union africaine (UA) et leurs dirigeants respectifs.

Des négociations devraient reprendre après examen des rapports par le Président de l’UA, les membres du bureau de l’UA et les dirigeants des trois pays, conformément à leurs instructions.

Les trois pays se sont engagés dans un large éventail de négociations, notamment sur les questions techniques relatives au remplissage et au fonctionnement annuel du GERD.

Il convient de rappeler que l’Ethiopie a souligné que l’Accord sur la Déclaration de principes (DdP) sur le GERD doit être respecté dans son intégralité et appelle à une coopération fondée sur la bonne foi, le droit international et les avantages mutuels.

L’Ethiopie est accusée par l’Egypte d’avoir délibérément entravé les négociations tripartites, les pourparlers se poursuivant sur la base des principes d’une utilisation juste et équitable des eaux du Nil.

L’Ethiopie exerce clairement son droit souverain sur l’utilisation du Nil, car le pays est le plus grand contributeur des eaux du Nil et la population est toujours dans la pauvreté et l’obscurité.

Khartoum et Le Caire craignent que le GERD ne menace les approvisionnements essentiels en eau ; cependant, Addis-Abeba affirme que le barrage est essentiel pour son développement et insiste sur le fait qu’il ne causera pas de dommages importants aux pays en aval.

Le droit international stipule que les pays ayant des fleuves transfrontaliers ont le droit d’utiliser leurs fleuves sur leurs territoires sur la base d’une utilisation équitable et juste. 

L’Éthiopie remplit-elle secrètement le Grand barrage de la renaissance ?

L’Ethiopie a toujours insisté sur le fait que son ambitieux projet énergétique sur le Nil ne compromettra pas la part d’eau du plus long fleuve d’Afrique vers ses voisins immédiats mais la nation de la Corne de l’Afrique court-circuite-t-elle les négociations pour commencer à remplir secrètement le barrage ?

 

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a récemment insisté sur le fait que le remplissage du Grand barrage éthiopien de la Renaissance commencerait à l’approche de la saison des pluies, malgré les objections de l’Égypte et, dans une moindre mesure, du Soudan. 

Il a assuré aux voisins tendus d’Éthiopie que le remplissage du barrage ne menacera pas leur part de l’eau du fleuve le plus majestueux d’Afrique, un processus qui, selon le Caire, ne peut garantir un accès ininterrompu à cette précieuse ressource du Nil. 

En dépit d’une rhétorique dure des deux côtés du différend sur le barrage du Nil, les efforts internationaux menés par l’Occident ont réussi à amener les nations en conflit à la table des négociations pour aplanir leurs divergences sur la manière dont le barrage serait rempli. 

Alors que l’Égypte privilégie une approche graduelle pour remplir le réservoir du barrage, l’Éthiopie voit dans cette démarche un stratagème du Caire pour gagner du temps et saper la capacité de ce grand projet à changer la vie de plus de 100 millions de personnes.  

Le Caire a récemment averti que le refus strict de l’Éthiopie de bouger sur cette question risque de mettre en danger les progrès réalisés jusqu’ici dans les négociations.

En juin, Djibouti, la Somalie et le Qatar ont rejeté une résolution de la Ligue arabe demandant à l’Éthiopie de retarder le remplissage du Grand barrage jusqu’à ce qu’un accord global soit conclu avec le principal protagoniste, l’Égypte.

Une grande partie des 100 millions d’Égyptiens dépendent du fleuve pour leur approvisionnement en eau mais depuis 2011, date à laquelle la construction du barrage a commencé sur le Nil Bleu, le Caire a exprimé des réserves quant à ses implications pour ses citoyens. 

Mohamed Al-Sebaei, porte-parole du ministère des Ressources en eau du Caire, aurait déclaré que rien n’indique encore que l’Éthiopie a décidé unilatéralement de remplir le barrage sans avoir conclu d’accord à cet effet avec l’Égypte et le Soudan.

Les négociations sur le remplissage du barrage, suspendues ces derniers mois, ont repris la semaine dernière et se poursuivent depuis, a déclaré M. Sabeal. 

Cependant, le Soudan soupçonne l’Ethiopie d’avoir commencé à remplir secrètement le barrage à l’insu de ses voisins.

Un mouvement qui se fait appeler les Forces de la liberté et du changement a déclaré qu’il avait des preuves suggérant que le barrage controversé était déjà rempli avec l’eau du Nil. 

Un haut responsable du mouvement (dont le nom n’a pas été divulgué) a affirmé que le Soudan connaissait des pénuries d’eau provenant du Nil. 

Le quotidien soudanais Alrakoba a déclaré que cette situation s’est aggravée à un moment où l’on soupçonne de plus en plus que l’Ethiopie est déjà en train de passer à la prochaine étape controversée de la mise en service du barrage, qui sera le plus grand projet hydroélectrique d’Afrique une fois terminé.

 Les travaux sur le Grand barrage de la renaissance éthiopienne devraient s’achever en 2023, ce qui constituera un élément essentiel de la réémergence de l’Ethiopie en tant qu’exportateur d’électricité dans la région de la Corne de l’Afrique.  

Le barrage, d’une hauteur de 482 pieds et d’une longueur de 1,8 kilomètre, aura une capacité de stockage de 74 milliards de mètres cubes d’eau.

 L’Éthiopie prévoit de produire jusqu’à 6 475 mégawatts pour son usage national et l’exportation vers ses voisins.

Barrage de la renaissance: l’UA exhorte les parties à trouver «une solution amiable»

L’Union Africaine (UA) invite l’Éthiopie, l’Égypte et le Soudan à engager un dialogue franc en vue d’aboutir au règlement du différend sur le Grand barrage de la renaissance éthiopienne (Gerd).À cet effet, Cyril Ramaphosa, le chef de l’État sud-africain, par ailleurs président de l’UA, a convoqué par visioconférence, le 26 juin dernier, une réunion extraordinaire du Bureau de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union « afin de débattre des évolutions récentes » dans ce dossier sensible. 

Dans un communiqué reçu ce lundi à APA, l’organisation panafricaine informe que « le Bureau de la Conférence a reçu avec satisfaction le rapport de Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA ». Cette étude signale entre autres que « plus de 90 % des problèmes dans les négociations tripartites entre l’Égypte, l’Éthiopie et le Soudan ont déjà été résolus ».

Partant de là, le Bureau de la Conférence a exprimé « sa vive reconnaissance pour l’approche positive et constructive qu’ont adoptée les trois parties dans la recherche d’un règlement pacifique et négocié de toutes les questions en suspens ».

Après avour souligné l’importance d’un « résultat avantageux pour tous, dans un esprit de solidarité et de coopération », cet organe de l’UA a décidé d’insuffler « un nouvel élan aux négociations tripartites » pour une entente sur les problèmes techniques et juridiques qui subsistent.

Pour mettre toutes les chances de son côté, le Bureau de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement a convenu d’élargir le Comité tripartite sur la question du Gerd composé de l’Égypte, de l’Éthiopie et du Soudan. Ainsi, l’Afrique du Sud sera incluse comme observateurs puisqu’elle assure la présidence de l’UA. 

Ce comité sera aussi ouvert aux membres du Bureau de l’UA et à quelques experts de la Commission. Le Comité élargi a une première mission : présenter un rapport à M. Ramaphosa dans un délai d’une semaine.

Au cours d’une réunion prévue dans deux semaines, le rapport du Comité élargi sur le résultat des négociations relatives aux questions en suspens concernant le Gerd sera examiné par le Bureau de la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement.

En outre, cet organe s’est félicité de « l’engagement que les trois parties ont pris de s’abstenir de faire des déclarations ou de prendre des mesures qui pourraient entraver ou compliquer le processus mené par l’UA visant à trouver une solution acceptable sur toutes les questions en suspens ».

Durant ses travaux, le Bureau a pris note « du potentiel du projet Gerd pour l’Afrique ». Les participants à la visioconférence ont demandé au Conseil de sécurité des Nations Unies de prendre note du fait que « l’UA est saisie de la question ».

Tous les membres du Bureau de la Conférence ont pris part à cette réunion. Il s’agit de Felix Tshisekedi, président de la République Démocratique du Congo, d’Abdel Fattah al Sisi, président de l’Égypte, d’Uhuru Kenyatta, président du Kenya et d’Ibrahim Boubacar Keïta, président du Mali.

Abiy Ahmad, le Premier ministre éthiopien, et son homologue soudanais Abdalla Hamdok ont, quant à eux, été invités.

Barrage sur le Nil, l’Ethiopie réaffirme sa position à l’ONU

L’Ethiopie a réaffirmé sa position sur son Grand barrage de la Renaissance (GERD) par une lettre adressée au Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU), ont indiqué mardi les médias.La correspondance a été envoyée après que l’Egypte a appelé le CSNU pour la deuxième fois pour lui demander d’intervenir dans les négociations trilatérales sur le GERD.

Dans sa lettre adressée mardi au Conseil de sécurité des Nations Unies, l’Ethiopie a réaffirmé que son barrage sur le Nil n’était pas une menace pour la paix et la sécurité.

L’Ethiopie s’est déclarée préoccupée par la deuxième demande de l’Egypte au Conseil de sécurité des Nations Unies après avoir interrompu les pourparlers trilatéraux sur le barrage.

Le ministre éthiopien des Affaires étrangères, Gedu Andargachew, dans sa lettre au Conseil de sécurité, a réaffirmé que le grand barrage éthiopien de la Renaissance ne causerait aucun préjudice aux pays en aval et ne constituerait pas une menace pour la paix et la sécurité.

Les mesures prises par l’Egypte visent à exercer des pressions politiques et diplomatiques sur l’Ethiopie, a rappelé M. Gedu dans sa lettre.

Il est injuste de considérer les accords de l’ère coloniale sur le Nil qui excluaient l’Ethiopie comme point de négociation, a déclaré Gedu.

Gedu a noté, par une lettre, que les négociations en cours étaient basées sur le remplissage des réservoirs du barrage, et non sur les problèmes de partage de l’eau.

L’Ethiopie a réaffirmé son engagement à poursuivre le dialogue sur la base d’une utilisation juste et raisonnable des eaux du Nil et à réaliser le barrage sans nuire aux pays en aval.

C’est à l’Egypte, qui n’a cessé d’intimider l’Ethiopie, d’assumer la responsabilité des menaces potentielles sur la paix et la sécurité concernant la construction du barrage, a expliqué Addis-Abeba au Conseil de sécurité.

Le Soudan s’oppose à l’extradition d’Omar el-Béchir à la CPI

Le procureur général de Khartoum a déclaré que l’ancien président Omar el-Béchir et d’autres Soudanais recherchés par la Cour pénale internationale, pour crimes de guerre ne seront pas extradés, a appris APA mardi.S’exprimant lundi, Tagelsir al-Hebir a déclaré qu’il n’y aura peut-être pas d’extradition de citoyens de soudanais vers la CPI puisqu’ils ne se présenteront pas nécessairement en personne à La Haye pour leur procès.

 Sans parler d’el-Béchir personnellement, le procureur général a affirmé qu’il pourrait y avoir des obstacles de nature juridique à l’extradition des personnes recherchées par la CPI.

 Toutefois, le dirigeant n’a pas exclu de coopérer avec la CPI sur d’autres sujets.

 Deux mandats d’arrêt de la CPI ont été émis contre el-Béchir pour son rôle présumé dans le meurtre de civils pendant le conflit dans la région soudanaise du Darfour au début des années 2000.

 Il est accusé de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité depuis 2009.

 L’ancien dirigeant Soudanais, évincé à la suite de violentes protestations l’année dernière, avait rejeté les accusations contre lui, les qualifiant « d’absurdes ».

 Les déclarations de Tagelsir al-Hebir interviennent alors qu’Ali Kushayb, l’homme accusé d’avoir joué un rôle majeur dans les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité au Darfour occidental, a plaidé lundi non coupable des accusations portées devant la CPI.

Ali Kushayb, qui est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité au Darfour, est apparu en République centrafricaine la semaine dernière où il s’est rendu à la CPI.

 Apparaissant devant la CPI une semaine après s’être rendu en République centrafricaine, Kushayb a soutenu avoir commis aucun crime au Darfour.

  Il est accusé d’avoir joué un rôle actif dans le conflit au Darfour entre 2000 et 2004, ce qui a donné lieu à un mandat d’arrêt contre lui en 2007.

 Le conflit au Darfour a entraîné la mort d’environ 300.000 personnes et le déplacement de millions d’autres.

Un chef de guerre soudanais s’est rendu à la CPI

Le chef des milices Janjaweed, accusé d’avoir joué un rôle de premier plan dans le massacre qui a eu lieu dans la région du Darfour, au Soudan, s’est rendu à la Cour pénale internationale (CPI), a appris APA mercredi.Ali Kushayb, accusé de 50 chefs d’accusation dont des crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour, est acheminé à la CPI depuis la Centrafrique. Il est accusé d’avoir joué un rôle actif dans le conflit au Darfour entre 2000 et 2004, suite à quoi un mandat d’arrêt lui a été délivré en 2007.
 
Le conflit au Darfour a entraîné la mort d’environ 300.000 personnes et le déplacement de millions d’autres.
 
Le président soudanais, Omar al-Bechir, évincé du pouvoir, est également accusé de crimes de guerre par la CPI. Les nouvelles autorités de Khartoum sont ambivalentes à l’idée de le remettre à la CPI pour qu’il soit jugé.

Le barrage éthiopien est plus sûr que les barrages soudanais et égyptien (Officiel)

Le ministre soudanais de l’Irrigation et des ressources en eau, Yasser Abbas, a déclaré que le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD) est plus sûr que les barrages du Soudan et de l’Egypte.« Le degré de sécurité du barrage Renaissance est meilleur que celui des barrages soudanais et du grand barrage égyptien, selon certaines études », a déclaré M. Abbas aux médias locaux lundi.

 Ceci, a-t-il expliqué, est dû aux matériaux et à la technologie utilisés pour sa construction.

 « Nous ne faisons que défendre nos intérêts, et parfois ils vont de pair avec ceux de l’Egypte ou de l’Ethiopie. Quand nous avons dit que le barrage Renaissance nous était bénéfique, on nous a accusé de prendre parti pour l’Éthiopie », a-t-il indiqué.

 L’Éthiopie, le Soudan et l’Égypte sont en pourparlers depuis quelques années afin de parvenir à un accord sur le barrage. L’Égypte craint que le barrage éthiopien ne réduise ses réserves d’eaux.

 Cependant, l’Éthiopie affirme que le barrage n’a pas été conçu pour nuire aux intérêts de l’Égypte, mais pour produire de l’électricité.

 Dans son discours à la Chambre des représentants du peuple (HPR) lundi, le Premier ministre Dr Abiy a déclaré que l’Éthiopie construit le barrage pour se développer, prospérer et sortir son peuple de la pauvreté, et non pour nuire aux autres.

Le Soudan exclut toute attitude conflictuelle avec l’Ethiopie

Le Premier ministre soudanais, Aballa Hamdok, a indiqué que son pays n’avait aucune intention d’entrer en conflit avec son voisin éthiopien.Les propos de M. Hamdok font suite à la mort la semaine dernière d’un officier de l’armée et d’un enfant soudanais dans des attaques transfrontalières qui seraient perpétrées par des forces armées et milices éthiopiennes.

Selon le Brigadier général Amer Mohamed al-Hassan, porte-parole de l’armée soudanaise, l’attaque est intervenue quand des militaires soudanais avaient interdit à des milices éthiopiennes de chercher de l’eau dans la rivière Atbara au Soudan.

Le Premier ministre s’exprimait à l’occasion d’un événement organisé vendredi en mémoire aux civils tués par des forces de défense et de sécurité soudanaises lors des manifestations qui avaient mené à l’éviction de l’ancien président Omar Al Béchir.

« Le Soudan entretenait auparavant des relations inamicales avec ses voisins, mais aujourd’hui il n’est pas dans une posture de conflit avec son voisin éthiopien », a déclaré le chef du gouvernement soudanais cité par la presse éthiopienne.

Les relations fraternelles entre le Soudan et l’Ethiopie reposent sur un socle culturel, historique et géographique, et de bon voisinage de leurs peuples frères.

« Nous avons une approche stratégique qui puisse nous aider à résoudre nos problèmes dans la paix chaque fois qu’il y aura un malentendu entre nous », a ajouté le Premier ministre.

L’Ethiopie et le Soudan se sont accusés mutuellement d’attaques pour des différends frontaliers.

L’Egypte veut reprendre les négociations sur le grand barrage éthiopien

L’Egypte a exprimé son intérêt à reprendre les négociations avec l’Ethiopie et le Soudan sur le remplissage du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD).Le changement de position de l’Egypte est intervenu à la suite de discussions à distance tenues jeudi entre le Premier ministre éthiopien, le Dr Abiy Ahmed, et le Premier ministre soudanais Abdala Hamdok.

L’Ethiopie a déclaré qu’elle lancerait le remplissage du réservoir du GERD en juillet, malgré l’insistance de l’Egypte et des Etats-Unis pour que le remplissage de ce barrage controversé se fasse après la conclusion d’un accord entre les trois pays.

Le Service d’information national, citant jeudi le ministère égyptien des Affaires étrangères a indiqué que « l’Egypte est toujours prête à entamer des négociations et à participer aux prochaines réunions pour parvenir à un accord juste, équilibré et global ».

Les PM éthiopien et soudanais, dans leurs discussions, ont convenu de solutions amiables concernant le GERD, pour résoudre les problèmes en suspens et les incompréhensions entre les deux parties.

En réponse à la récente proposition de l’Ethiopie sur le remplissage du barrage, le Soudan s’est rangé du côté de l’Egypte et a demandé un accord entre les trois pays avant tout remplissage.

L’Egypte a récemment adressé une lettre au Conseil de sécurité des Nations Unies pour protester contre le projet de l’Ethiopie de commencer à remplir le barrage.

Selon le bureau du Premier ministre éthiopien, l’inquiétude du Soudan porte sur l’environnement, la sécurité du barrage et les problèmes d’échange de données.

Le bureau a estimé que le Soudan et l’Ethiopie avaient convenu de poursuivre les discussions sur les niveaux techniques, des échanges qui devraient être dirigés par les ministres de l’Eau des deux pays.

Covid-19: La CAE au chevet des États partenaires

La Communauté de l’Afrique de l’Est, dans le cadre du projet de laboratoires mobiles, a déployé mercredi neuf laboratoires mobiles et des kits de test pour les coronavirus dans tous les États partenaires afin de détecter et de lutter contre les maladies hautement infectieuses telles que le Covid-19 et Ebola.S’adressant aux médias, Amb Liberat Mfumukeko a déclaré que chaque État partenaire recevrait un véhicule 4×4 équipé de matériel de laboratoire et de TIC, ainsi que tous les consommables nécessaires à un laboratoire pleinement fonctionnel capable de réaliser des tests pour le virus Ebola et le coronavirus en plus d’autres agents pathogènes.

 « Au total, 9 laboratoires mobiles sont déployés dans les États partenaires comme suit : République du Burundi -1, République du Rwanda -1, République du Soudan du Sud -1, République du Kenya – 2, République de l’Ouganda – 2 et République-Unie de Tanzanie – 2 », a déclaré le Secrétaire général.

 Le Secrétariat de la CAE a également fourni aux États partenaires des kits de test Covid-19, d’équipement de protection individuelle (EPI) comprenant des gants, une blouse, un masque, des lunettes de protection et des protège-chaussures, ainsi que d’autres consommables.

 M. Mfumukeko a révélé dans un communiqué que les laboratoires mobiles avaient été équipés d’un matériel moderne et pouvaient diagnostiquer la plupart des agents pathogènes en plus de fournir des résultats sûrs, précis et opportuns aux patients pour les tests Covid-19, Ebola et autres agents pathogènes…

 Il a ajouté que le secrétariat de la CAE a formé au total 18 experts de laboratoire des États partenaires, qui sont des formateurs qualifiés et des opérateurs/utilisateurs compétents et certifiés, au fonctionnement des laboratoires mobiles.

Report du sommet de la CAE sur la pandémie Covid-19

Le 18e sommet extraordinaire des chefs d’État de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE), initialement prévu ce mercredi pour discuter de la pandémie actuelle du nouveau coronavirus (Covid-19), a été reporté à une date ultérieure, a appris APA.Ce sommet extraordinaire, qui devait se tenir par vidéoconférence, a été convoqué par le président rwandais et président du sommet, Paul Kagame, pour échanger sur la réponse régionale contre le Covid-19, y compris ses conséquences fiscales, économiques et sociales sur la région.

Selon le secrétaire général de la CAE, Liberat Mfumukeko, et le ministre rwandais des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Vincent Biruta, le sommet a été reporté sur requête de la République du Soudan du Sud.

 M. Biruta, par ailleurs président du Conseil des ministres de la CAE, a déclaré dans un communiqué publié à Nairobi qu’une nouvelle date pour la tenue du sommet extraordinaire serait communiquée ultérieurement.

 A la date du 15 avril 2020, tous les États partenaires ont confirmé des cas de coronavirus. Le Kenya compte 216 cas et 9 décès, le Rwanda 134, l’Ouganda 55, la Tanzanie 53 avec 3 décès, le Burundi 5 et un décès et le Sud-Soudan 4 cas.

 Le Rwanda, le Soudan du Sud et l’Ouganda n’ont enregistré aucun décès à ce jour.

 Une réunion ministérielle de la CAE sur la préparation et la réponse à la pandémie de Covid-19 a notamment décidé de demander à tous les États partenaires de continuer à imposer 14 jours de quarantaine obligatoire à tout voyageur arrivant dans un des pays de la région, et d’éviter les cas importés en appliquant des procédures de dépistage strictes à tous les points de passage frontalier.

Les ministres ont en outre décidé de maintenir la suspension des réunions régionales en salle, recommandant plutôt les organes et institutions de la CAE à recourir au cas échéant aux technologies modernes telles que les vidéoconférences, les webinaires et les appels Skype jusqu’à ce que la situation soit maîtrisée.

 La CAE a demandé à tous les États partenaires de systématiser les contrôles de sortie et d’entrée en appliquant le mécanisme multicouche pour éviter certaines failles, comme les passagers en transit.

 Les ministres ont également décidé de réduire au minimum la circulation transfrontalière des personnes tout en facilitant la libre circulation des biens et des services dans la région de la CAE. Et ce, pour garantir une fluidité des transactions commerciales dans toute la région.

Afrique : Les droits humains « violés » par conflits armés et répression (Amnesty)

L’ONG Amnesty International a conclu mercredi dans son rapport 2019 que les conflits armés et la répression orchestrée par les autorités en Afrique « favorisent les violations des droits humains ».« Dans toute l’Afrique subsaharienne, des manifestants (es) ont bravé les tirs et les coups pour défendre leurs droits face aux conflits et à la répression qui perdurent », a déclaré Amnesty à l’occasion de la publication de son rapport annuel sur les droits humains dans la région.

Dans le document dont APA a obtenu copie, l’organisation des droits humains dit avoir analysé en Afrique subsaharienne les « principales évolutions » observées depuis l’année précédente, notamment la destitution du président soudanais Omar el Béchir, la réaction du gouvernement zimbabwéen face aux manifestations de grande ampleur et les attaques de plus en plus fréquentes visant des civils au Mozambique et au Mali.

Amnesty « salue le courage et l’attitude de défiance des personnes qui sont descendues dans la rue pour réclamer un changement et montre que leurs espoirs ont été déçus par les États, qui continuent à perpétrer des violations des droits humains dans l’ensemble de la région ».

Mais « en 2019, nous avons vu l’incroyable pouvoir du peuple s’exprimer lors de manifestations de grande ampleur organisées dans toute l’Afrique subsaharienne. Du Soudan au Zimbabwe, de la République démocratique du Congo (RDC) à la Guinée, des personnes ont bravé une répression brutale pour défendre leurs droits », a souligné Deprose Muchena, directeur du bureau Afrique de l’Est et Afrique australe à Amnesty International.

« Dans certains cas, ces manifestations ont abouti à des changements importants : après la chute d’Omar el Béchir, qui dirigeait le Soudan de longue date, le nouveau régime a promis des réformes favorables aux droits humains et, à la suite de manifestations, une série de réformes relatives aux droits humains ont été lancées par l’État éthiopien », a-t-il poursuivi avant de déplorer les autres changements nécessaires « bloqués par des gouvernements répressifs, qui continuent à commettre des violations en toute impunité ».

Victoires notables

Pour l’ONG, des défenseurs des droits humains ont été « persécutés et harcelés » pour s’être opposés ouvertement aux autorités, citant les exemples du Malawi, de la Guinée, du Zimbabwe ou du Burundi.

« Les violations persistantes des droits humains ont contraint des centaines de milliers de personnes de la région à fuir leur domicile en quête de protection. Il y avait 600 000 personnes déplacées en RDC, plus de 222 000 au Tchad et plus d’un demi-million au Burkina Faso », estime Amnesty.

« En dépit du contexte maussade, certaines victoires notables ont été remportées dans le domaine des droits humains l’an dernier », s’est par ailleurs réjoui l’ONG internationale.

Si des manifestations de grande ampleur au Soudan ont mis fin au « régime répressif » d’Omar el Béchir en avril 2019, elle souligne que les autorités de la RDC « ont annoncé la libération de 700 détenus (es), dont plusieurs prisonniers d’opinion ».

Amnesty a constaté aussi des « avancées » en 2019 en Mauritanie où le blogueur Mohamed Mkhaïtir a été libéré et en Somalie où la population a vu pointer « une lueur d’espoir » lorsque le Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM) a reconnu pour la première fois, en avril 2019, avoir tué des civils lors de frappes aériennes visant Al Shabaab, « ouvrant ainsi la possibilité pour les victimes d’obtenir réparation ».

Par ailleurs, les tribunaux de droit commun de la République centrafricaine ont progressé dans l’examen d’affaires concernant des atteintes aux droits humains commises par des groupes armés, a salué Amnesty International, précisant que la Cour pénale spéciale « a reçu 27 plaintes et commencé ses enquêtes l’an dernier ». 

Covid-19 : le Soudan enregistre un deuxième décès

Le Soudan a enregistré son deuxième décès lié à la pandémie de coronavirus après l’annonce d’un sixième cas dimanche dernier.Le ministère de la santé a déclaré que le patient est revenu récemment des Émirats arabes unis et est décédé à l’hôpital de Jabra, dans le sud de Khartoum, où il avait été admis. 

 Le patient est le deuxième à mourir de la maladie dans le pays.

 Selon des sources médicales, le patient avait laissé les médecins perplexes après avoir menti sur son voyage à l’étranger et avait tenté de fuir l’hôpital.

 Ce dernier décès dû au Covid-19 intervient alors que le ministre de l’Information Faisal Mohamed Saleh a annoncé la prolongation du couvre-feu du crépuscule à l’aube imposé dans tout le Soudan afin d’endiguer la propagation du virus qui a jusqu’à présent tué plus de 80.000 personnes dans le monde.

Le Premier ministre soudanais « en sécurité » après avoir échappé à un attentat

Le Premier ministre du Soudan, Abdalla Hamdok, ayant échappé de justesse à un attentat ce lundi à Khartoum (la capitale), dit être « en sécurité et en bonne forme ».« Je tiens à assurer au peuple soudanais que je suis en sécurité et en bonne forme », a écrit Abdalla Hamdok sur son compte Twitter.

Dans sa publication,  le Premier ministre soudanais s’est adressé à ses compatriotes : « Soyez assurés que ce qui s’est passé aujourd’hui ne fera pas obstacle à notre transition. Il s’agit plutôt d’une impulsion supplémentaire à la roue du changement ».

M. Hamdok a été la cible d’un attentat non encore revendiqué alors qu’il se rendait sur son lieu de travail. Selon Radio France Internationale (RFI) dont le site a été visité par APA, l’explosion s’est produite aux environs de 9 heures mais n’a pas fait de victime.  Le quartier de Kober, dans le nord-est de la capitale, où a eu lieu l’attaque, a été complètement bouclé par les forces de l’ordre.

Abdalla Hamdok avait été unanimement désigné le 15 août 2019 pour diriger le gouvernement de transition soudanais après huit mois de bras de fer entre l’armée et les civils.  Plus de 250 victimes ont été notées dans les rangs des manifestants.

«Le barrage éthiopien est une question de souveraineté» (expert)

Pape Ibrahima Kane, directeur du Programme de plaidoyer pour l’Union africaine du Bureau régional pour l’Afrique de la Fondation Open Society Initiative for West Africa (OSIWA) analyse pour APA la crise née de la construction en cours sur le Nil du plus grand barrage hydroélectrique en Afrique.Pourquoi le Nil suscite tant d’intérêt pour l’Ethiopie et l’Egypte ?

Le premier aspect du barrage pour l’Ethiopie est une question de souveraineté.

L’Ethiopie a besoin d’électricité et d’eau pour irriguer beaucoup de terres parce qu’elle doit nourrir sa population surtout qu’elle est la deuxième population africaine après le Nigéria. Le pays fait une population de 110 millions d’habitants, d’après les estimations. Donc il faut la nourrir, produire de l’énergie pour créer la richesse, si l’on sait que l’Ethiopie devient maintenant une banlieue de l’industrie chinoise.

A lire aussi: Le barrage éthiopien : entre renaissance et menace existentielle

Autrement dit, le pays a besoin de beaucoup d’électricité pour faire fonctionner les zones économiques spéciales qui ont été créées un peu partout.

En troisième lieu, il y a aussi une dimension symbolique parce que le traité sur lequel s’appuie l’Egypte pour défendre des droits sur le Nil est un traité colonial datant des années 20 qui a été adopté par la puissance coloniale d’alors. C’est l’Angleterre qui dominait à la fois le pays d’où venaient les eaux du Nil, c’est-à-dire l’Ouganda, le Soudan et l’Egypte. C’est pour dire que l’Angleterre avait un pouvoir de déterminer comment l’eau pouvait être distribuée à travers ses trois pays. A l’époque, l’Ethiopie était dirigée par un empereur qui n’était pas assez puissant mais une bonne partie des eaux du Nil blanc viennent des montagnes éthiopiennes et ne pouvaient pas servir l’économie nationale. C’est maintenant que le pays, en raison de l’augmentation de sa population, en raison de ses ambitions économiques et aussi de ses ambitions de puissance, a voulu adopter une stratégie qui comporte une maitrise de l’eau dans le but de produire de l’énergie.

Ce qui se passe, c’est quand l’Ethiopie a commencé à mettre sur la table la question de la maitrise de l’eau du Nil blanc pour que ça puisse aider son économie à décoller, les Égyptiens se sont appuyés sur ce traité et ont pris la mauvaise décision de boycotter les réunions que l’Ethiopie et les autres pays avaient convoquées. Il s’agit notamment du Soudan, du Sud Soudan, de l’Ouganda et de la Tanzanie parce qu’une bonne partie des eaux du Nil viennent du Lac Victoria et donc, cette question intéresse aussi le Kenya.

A lire aussi: Pourquoi le Nil est-il tant convoité ?

L’Egypte n’a pas participé à ces réunions. Les autres pays se sont entendus sur une façon de distribuer la quantité d’eau produite annuellement par le Lac Victoria et les différents affluents du Nil. L’absent a toujours tort. Maintenant se rendant compte que la politique de la chaise vide n’a pas produit ses effets, l’Egypte veut revenir à la table.

Que peut-on attendre de la médiation américaine ?

Ce qui est aussi curieux de la part de l’Egypte, c’est que ces négociations ont commencé sous la présidence égyptienne de l’Union Africaine, au lieu d’utiliser les nombreux mécanismes de cette organisation pour essayer de trouver une solution à cette crise, ils sont allés demander l’intermédiation des Etats-Unis. Et puisque Washington est proche des pays du Moyen-Orient qui essaient aussi d’influencer les discussions pour imposer un peu une pax égyptienne sur la question du barrage éthiopien. Dans une moindre mesure, le Soudan refuse parce qu’il a besoin dans sa partie orientale de l’eau pour ses terres fertiles pour ne pas parler aussi de l’électricité. On sait que depuis la division du pays en deux, le Soudan n’a plus de pétrole donc il a besoin aussi d’électricité et le barrage peut vraiment lui en offrir beaucoup.

L’Egypte aurait-elle commis des erreurs de procédure dans le dossier du Nil ?

Je pense qu’en demandant qu’un arbitre puisse aider les parties à trouver un accord, l’Egypte admet maintenant que c’est la seule solution qui est possible.

Sous le régime de (l’ancien président) Hosni Moubarak, les Egyptiens sont passés à côté. Même s’ils ne devraient pas être d’accord sur le contenu de l’accord en participant à la discussion, ils auraient pu retarder la prise de décision et influencer encore les discussions. Mais en appliquant la politique de chaise, ils ont laissé les autres le soin de déterminer. Je pense qu’il est aujourd’hui difficile pour l’Egypte puisqu’elle est totalement isolée dans cette affaire non seulement parmi les pays qui partagent le Nil, mais même au niveau continental, les gens disent que la période coloniale est terminée.

A lire aussi: L’Egypte adhère à la proposition américaine sur le Grand barrage éthiopien

L’Egypte n’a pas encore produit le document qui prouve que le Nil va limiter son accès à l’eau. L’histoire joue des tours à ce pays-là. Quand il procédait à la construction du barrage d’Assouan, il n’avait demandé l’avis à personne et tout le monde savait que ce barrage était une manière de capter l’eau… donc l’Egypte serait mal placée pour donner des leçons aux autres.

Faudrait-il craindre une confrontation autre que diplomatique ?

La confrontation militaire est presque exclue à moins que les relations entre l’Erythrée et l’Ethiopie se dégradent parce que l’Erythrée est le seul pion qui peut vraiment dérailler ou aider l’Egypte à mener une guerre. Et puisque c’est loin du territoire égyptien d’autant plus que l’Egypte a menacé, surtout du temps de Meles Zenawi (ancien Premier ministre éthiopien), de détruire le barrage.  Ce qui est maintenant impossible d’un point de vue très pratique même si l’Egypte décidait de bombarder parce que le barrage existe réellement. On a commencé à remplir le lac artificiel et personne ne peut imaginer les conséquences d’un tel désastre qui seraient sous la responsabilité de l’Egypte.

Le barrage éthiopien : entre renaissance et menace existentielle

La construction du Grand barrage éthiopien de la Renaissance (GERD) suscite depuis neuf ans des tensions nationalistes régionales qui impliquent l’Ethiopie et l’Egypte principalement ainsi que le Soudan.Le GERD dont les travaux en cours ont été lancés depuis 2011 constitue pour Addis-Abeba un idéal de développement à travers le futur plus grand ouvrage hydraulique d’Afrique en matière de production d’énergie.

Cependant la crise régionale née des « divergences nationalistes » entre l’Ethiopie et l’Egypte compromet la signature d’un accord pour la construction du barrage. 

Alors que l’Ethiopie défend et revendique la légitimité du barrage, l’Egypte craint pour sa survie et évoque les traités coloniaux de 1929 et 1959 qui lui consacreraient « des droits historiques sur le Nil ». 

Compromis, Renaissance ensuite

Jusque-là les nombreux rounds de pourparlers n’ont pas encore permis de trouver un compromis durable et coopératif, même sous l’égide des Etats-Unis d’Amérique et de la Banque Mondiale. 

En octobre 2019, quand les tensions étaient plus vives, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed avait exprimé l’attachement de son pays à la construction du GERD.

« S’il y a besoin d’aller à la guerre, nous pouvons mobiliser des millions d’hommes », menaçait-il.

L’Ethiopie abrite la rivière Abbay, principal affluent du plus grand fleuve du monde. Et le Nil bleu qui prend sa source en Ethiopie assure plus de 80% des eaux du Nil. Malgré ce potentiel hydrique, le pays a longtemps souffert des épisodes de famines et de sécheresse. L’explosion démographique suit une courbe ascendante avec une population qui est passée de 22 millions en 1960 à plus de 110 millions en 2018, selon la Banque Mondiale.

Face aux exigences d’une croissance soutenue à la hauteur de la demande en services basiques (eau, électricité, soins de santé), l’Ethiopie mise beaucoup sur le barrage de la Renaissance.

L’approvisionnement régulière en continu d’électricité aux populations, à l’administration, aux usines, au monde rural, participerait à asseoir un climat social propice au développement du pays.

Financé à hauteur de 3,5 milliards d’euros, le GERD devrait commencer à fournir de l’électricité avant la fin de l’année 2020. A terme, en 2023, la production est estimée à plus de 6000 mégawatts.

 Son financement propre a été accompagné par un fort élan de solidarité nationale à travers des ponctions desalaire des fonctionnaires, l’achat par la diaspora d’obligations d’Etat, l’organisation de loteries, detournois sportifs, d’expositions, etc.

 Au-delà d’assurer son propre décollage économique, l’Éthiopie qui affiche la meilleure croissance moyenne du PIB en Afrique au cours de la dernière décennie, aspire à une hégémonie même au-delà de la Corne de l’Afrique. 

Une question de survie 

« L’Égypte est le don du Nil aux Égyptiens, et le don des Égyptiens à l’humanité ». Ainsi commence le préambule de la Constitution égyptienne de 2014. L’article 44 de la Loi fondamentale consacre que « L’État s’engage à protéger le Nil, préserver les droits historiques de l’Égypte qui y sont liés, rationaliser et optimiser les usages du fleuve et combattre le gaspillage et la pollution des eaux ».

 Le Caire qui dépend à plus 90% du Nil Bleu pour ses ressources hydriques, estime qu’à terme le GERD devrait inéluctablement entrainer un débit faible du fleuve. 

 « Le barrage est construit sur le grand affluent du Nil qui qui est le Nil bleu qui charrient 95% des eaux du fleuve. Donc les Egyptiens considèrent que toute retenue à ce niveau va influencer négativement sur le volume d’eau qui atteint l’Egypte », reconnait KabinéKoroma, ancien Haut-commissaire de l’organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS).

Quand le président Abdel Fattah al-Sissi exprimait dans un tweet la détermination de l’Égypte « à défendre son droit à l’eau », la bataille de l’eau semblait inévitable.

Une réaction consécutive au rejet par Addis-Abeba de toutes les propositions qui prennent en compte les intérêts de l’Égypte en matière d’eau.

« Si vous construisez un barrage, vous barrez l’eau et il faut remplir le réservoir pendant des années d’abord ; or pendant ce temps cela prive ceux qui sont en aval d’un volume substantiel d’eau », explique M. Koroma.

Pour l’ancien Premier ministre guinéen, s’il n’y a pas concertation, les divergences peuvent subsister entre l’Ethiopie et l’Egypte, compte tenu de la « géostratégie économique » qu’engendre le barrage pour les pays du bassin du Nil.

« C’est assez évident que les pays en aval du barrage dépendent de l’eau pour l’agriculture, leur eau potable, leur navigation, etc. », souligne Gérard Govers, professeur de géographie physique à l’Université catholique de Louvain (Belgique). 

Remplira, remplira lentement

L’un des principaux points d’achoppement des pourparlers concerne le rythme de remplissage du réservoir. Addis-Abeba le prévoit à partir de juin 2020 pendant trois ans pour atteindre un volume de74 milliards de m3 d’eau. Le Caire craint que ce remplissage n’affecte le débit du Nil, si l’opération n’est pas étalée sur une période de 21 ans d’années. En outre, l’Égypte réclame des garanties sa fourniture en eau à raison d’un minimum annuel de 40 milliards de m3 contre 55 milliards pour l’Éthiopie.

« Partout dans le monde où il y a des barrages très proches d’une frontière ou impliquant différents pays, il y a une forte probabilité de changements assez importants dans le régime du fleuve et peut-être de la quantité d’eau à utiliser », souligne l’universitaire Govers.

Lors des négociations du 13 au 15 janvier dernier àWashington, sous la médiation des États-Unis et de la Banque Mondiale, les trois principaux pays du bassin du Nil semblaient aller vers un compromis sur un rythme de remplissage initial « à hauteur de 595 mètres au-dessus du niveau de la mer ».

Cependant, l’absence de l’Ethiopie à la dernière rencontre tripartite (Egypte-Soudan) tenue fin février dernier à Washington, n’a pas permis de finaliser l’accord tripartite sur la Déclaration de principes (DoP) signée en 2015.

Pourquoi le Nil est-il tant convoité ?

Pourquoi le Nil, le fleuve le plus long d’Afrique, constitue-t-il une ressource si convoitée pour l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan? Les deux principaux affluents du Nil – le Nil bleu et le Nil blanc – se jettent dans le Nil à Khartoum, la capitale soudanaise, avant de s’écouler vers le nord à travers l’Egypte, pour se déverser dans la mer Méditerranée.

Tout comme les Egyptiens, les Ethiopiens ressentent un sentiment de droit sur le Nil bleu appelé localement « Abay », qui provient de l’un des hauts plateaux du nord de l’Ethiopie et fournit 85% de l’eau de ce fleuve épique.

L’enjeu ne peut être plus important, car les pourparlers sur la gestion future d’un méga-barrage en cours de construction sur le fleuve par l’Ethiopie ont échoué pour la énième fois en début de ce mois, l’Egypte et le Soudan maintenant leur position sur le remplissage et l’exploitation de son réservoir.

Depuis que la querelle sur le barrage controversé a commencé il y a neuf ans, l’Egypte et dans une moindre mesure le Soudan, n’avaient pas caché leur détermination à défendre leur part du Nil, même si cela signifiait aller en guerre pour cette cause.

En 2013, des informations ont fait état d’un enregistrement secret avec des politiciens égyptiens proposant une série d’actes hostiles contre l’Ethiopie à propos de la construction du barrage.

Le président Abdel Fattah al-Sisi aurait également déclaré que l’Egypte prendrait toutes les mesures nécessaires pour protéger ses droits sur les eaux du Nil.

En octobre 2019, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a déclaré aux députés de son pays qu’aucune force ne pouvait empêcher la construction du barrage.

Cependant, avec le temps, la forte rhétorique des deux côtés du débat s’est adoucie, au profit de la diplomatie.

Même les Etats-Unis ont été impliqués en tant que facilitateur, pesant lourdement sur les pourparlers, mais avec peu de progrès jusqu’à présent pour parvenir à un compromis sur le temps qu’il faudrait et le volume d’eau requis pour remplir le barrage.

L’analyste économique libyen, Waheed Aljabu, un observateur avisé du contentieux diplomatique autour de l’avenir du Nil, s’est dit rassuré par le fait que les trois pays semblaient hésiter à recourir à d’autres moyens que la diplomatie, pour résoudre le problème.

« Equilibrer les intérêts disparates de ces pays serait une tâche énorme pour ceux qui sont impliqués dans les pourparlers », a confié Aljabu à APA.

Le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD), un ouvrage de 145 mètres de haut et 1,8 km de long, est en construction dans la région de Benishangul Gumuz, à 25 kilomètres à l’est de la frontière soudano-éthiopienne.

Le GERD sera la plus grande centrale hydroélectrique d’Afrique conçue pour alimenter l’Ethiopie et la région de la Corne de l’Afrique en général, selon les souteneurs du projet.

L’Ethiopie prévoit que ses voisins, le Soudan, le Soudan du Sud, le Kenya, Djibouti et l’Erythrée bénéficieront de l’électricité générée par le barrage, dont les travaux devraient être entièrement achevés d’ici 2025.

Ce projet hydroélectrique entre dans le cadre des efforts du gouvernement éthiopien relatifs à l’accès universel à l’électricité d’ici 2025.

Actuellement, seulement 35% de ses 110 millions d’habitants ont accès à l’énergie électrique et à travers toute l’Ethiopie, c’est une source d’espoir pour les agriculteurs pauvres qui attendent avec impatience l’achèvement de l’ouvrage dont la capacité de production est de 6.000 mégawatts.

Même à Addis-Abeba, l’électricité est inégalement répartie et la ville a subi des semaines de coupures de courant au cours de la dernière période de rationnement de l’électricité en mai et juin 2019.

Aljabu indique que ce n’est pas seulement une initiative de l’Ethiopie pour stimuler son économie mais aussi un « projet de prestige » pour annoncer la grande émergence du pays en Afrique et sur la scène mondiale.

Cependant, il ajoute qu’il s’agit d’un stratagème que les voisins de l’Ethiopie continueront de considérer comme un cadeau empoisonné, malgré un aspect bénéfique pour les Ethiopiens.

Rampe pour l’économie

Littéralement comme sa pierre angulaire, le Nil est à l’Egypte ce que la nourriture est au corps humain, l’un incapable de se passer de l’autre pendant une longue période.

L’Egypte dépend du Nil pour près de 90% de son eau d’irrigation et de son eau potable. Il revendique un « droit historique » sur le Fleuve qui, selon le Caire, était garanti par des traités de 1929 et 1959 avec les Britanniques, lorsqu’ils administraient conjointement le Soudan dans le condominium.

Les autorités égyptiennes craignent que le GERD ne remette en cause l’approvisionnement déjà très précaire du Nil en eaux, et dont la crue et la décrue conditionnent presque entièrement la vie de leur population de 104 millions d’habitants.

« Un pays comme le mien, la Libye, reçoit la plupart de ses besoins alimentaires de l’Egypte et du Soudan, et ses relations avec l’Ethiopie sont presque similaires, donc une résolution pacifique de la crise serait une bonne chose pour les quelque 268 millions d’habitants de la région », a poursuivi l’analyste libyen.

Bien sûr, les enjeux seront toujours plus élevés pour la grande population de l’Ethiopie (114, 963,588 millions), de l’Egypte (102, 334 404 millions) et, dans une moindre mesure, le Soudan (43,849,260 millions), en particulier ceux qui vivent de l’agriculture, des activités pastorales et industrielles.

Le barrage éthiopien d’un coût de plus de quatre milliards de dollars est au cœur de son rêve industriel, qui est de générer suffisamment d’énergie pour son économie et un surplus d’électricité à vendre à ses voisins immédiats.

Fierté nationale

Les Ethiopiens considèrent également le barrage comme une question de souveraineté nationale, comptant non seulement sur des financements extérieurs, mais aussi sur des obligations d’Etat et des dépenses privées de l’intérieur de l’Ethiopie pour financer le projet.

Les fonctionnaires et les employés privés versent ont participé à son financement, depuis le lancement du projet en 2011.

Même les agriculteurs vivant dans le nord du pays participent à des activités de conservation des sols pour réduire l’ensablement du réservoir du GERD et affecter ainsi la capacité de production d’électricité du barrage.

L’Egypte craint que l’Ethiopie ne remplisse le réservoir trop rapidement, ce qui réduira le débit d’eau en aval avec des « implications indicibles » pour sa population.

L’impasse actuelle est enracinée dans les craintes du Caire que le barrage ne puisse pas apporter de l’eau, créant l’insécurité alimentaire pour des millions d’Egyptiens.

Pour sa part, l’Ethiopie affirme que le GERD ne causera pas de dommages signifiants aux pays en aval, mais l’Egypte maintient la position opposée et doute de l’opportunité du barrage.

Ainsi, les deux Etats, qui sont d’ailleurs des alliés des Etats-Unis, ne semblent pas disposer à céder de leur souveraineté malgré les nombreuses médiations internationales.

Pendant ce temps, les travaux du barrage se poursuivent.