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Tanzanie: deux sociétés égyptiennes pour construire un barrage controversé

Deux sociétés égyptiennes vont construire un puissant barrage hydroélectrique dans une réserve tanzanienne classée au Patrimoine mondial de l'Unesco, un…

Deux sociétés égyptiennes vont construire un puissant barrage hydroélectrique dans une réserve tanzanienne classée au Patrimoine mondial de l’Unesco, un projet auquel tient le président John Magufuli en dépit des protestations des défenseurs de la nature, a-t-on appris mercredi de source officielle.

D’une capacité de 2.100 mégawatts, la centrale doit être construite sur la rivière Rufiji, dans la réserve de Selous (sud), réputée pour son riche et vaste écosystème.

Les deux sociétés, Arab Contractors et El Sewedy Electric, qui ont remporté l’appel d’offres, ont signé le contrat mercredi à Dar es Salaam avec la partie tanzanienne, en présence du président Magufuli et du Premier ministre égyptien Mostafa Madbouli.

Dans son allocution, le chef de l’Etat tanzanien a rejeté les affirmations selon lesquelles le barrage aura un impact négatif sur l’environnement et a réaffirmé que son pays comptait sur cette installation pour son développement industriel.

« Nous sommes déterminés à renforcer le développement de notre économie. Il nous faut de l’électricité sûre, suffisante. Nous ne reculerons pas », a déclaré M. Magufuli lors de cette cérémonie retransmise en direct à la télévision.

Selon le ministre tanzanien chargé de l’Energie, Medard Kalemani, les deux sociétés égyptiennes ont trois ans pour construire le barrage, une projet évalué à trois milliards de dollars.

Le président Magufuli a assuré que l’électricité générée par cette centrale permettra non seulement de répondre aux besoins de la Tanzanie mais pourra également être exportée vers les pays voisins à des prix compétitifs.

Oublié un temps, ce projet vieux de plus de 50 ans a refait surface après l’élection fin 2015 du président John Magufuli, qui affirme que ce sera une des principale réalisation de son mandat.

L’Unesco a plusieurs fois réclamé l’annulation de ce projet, qu’elle considère comme « incompatible » avec le statut de site classé au Patrimoine mondial de la réserve.

Le braconnage, l’exploitation minière et le manque de financements sont les autres menaces auxquelles est confronté Selous, qui couvre 50.000 km2 et abrite une des plus fortes concentrations au monde d’éléphants et de rhinocéros noirs, notamment.

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