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Tanzanie: Magufuli tente de rassurer les écologistes sur le barrage de Selous

Le président tanzanien John Magufuli a essayé mardi de rassurer les défenseurs de l'environnement en affirmant que le barrage hydroélectrique…

Le président tanzanien John Magufuli a essayé mardi de rassurer les défenseurs de l’environnement en affirmant que le barrage hydroélectrique prévu dans la réserve naturelle de Selous (sud) contribuerait à la protection de l’écosystème.

Ce projet, dans l’une des plus grandes réserves d’Afrique, a déclenché de vives critiques de la part des écologistes et de l’Unesco, qui en a plusieurs fois réclamé l’annulation, le jugeant « incompatible » avec le statut de site classé au Patrimoine mondial, de la réserve.

« Je voudrais rassurer tout le monde. Ce projet vise plutôt à promouvoir l’environnement », a pourtant assuré le président Magufuli, arguant qu’avec l’électricité produite par le barrage, la population locale n’aurait plus besoin de couper du bois dans la forêt pour pouvoir cuisiner.

« De plus, il s’agit seulement d’une toute petite partie de la réserve, soit 3% de la superficie totale de la réserve », a—t-il encore fait valoir, lors de l’inauguration du nouveau parc national de Burigi-Chato, dans le nord-ouest du pays.

« Ceux qui affirment que nous n’aimons pas l’environnement m’étonnent beaucoup », a ajouté le chef de l’État, soulignant qu’un tiers du territoire tanzanien est constitué de terres protégées.

Dans un pays où l’accès à l’électricité est un des plus limités du continent, en dépit d’énormes potentiels énergétiques, la construction de ce barrage est censée permettre de produire 2.100 mégawatts d’électricité.

Dans une lettre adressée l’an passé à M. Magufuli, la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, s’était inquiétée que ce barrage « puisse avoir un impact dévastateur et irréversible sur l’écosystème unique de Selous ».

Oublié un temps, ce projet vieux de plus de 50 ans a refait surface après l’élection fin 2015 du président Magufuli, qui entend en faire une des principales réalisations de son mandat.

Le braconnage, l’exploitation minière et le manque de financements sont les autres menaces auxquelles est confronté Selous, qui couvre 50.000 km2 et abrite une des plus fortes concentrations au monde d’éléphants et de rhinocéros noirs, notamment.

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