InternationalAFP




Tchad: 2 responsables d’un groupe rebelle jugés à N’Djamena

Deux responsables d'un important groupe rebelle tchadien basé dans le sud de Libye, frontalier du Tchad, comparaissent ce jeudi devant…

Deux responsables d’un important groupe rebelle tchadien basé dans le sud de Libye, frontalier du Tchad, comparaissent ce jeudi devant une cour criminelle à N’Djamena pour participation à « des mouvements insurrectionnels », a annoncé cette juridiction.

Les deux hommes – arrêtés au Niger en 2017 et extradés vers le Tchad en 2018 – risquent la peine de mort, selon une association tchadienne des droits de l’homme.

Leur procès doit durer deux jours, a précisé le procureur général.

Ces deux rebelles sont Hassan Boulmaye, président du Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR), un groupe rebelle tchadien, et Ahmat Yacoub Adam, le porte-parole de ce groupe.

Les deux hommes ont le statut de réfugiés, respectivement en France et en Egypte, selon leurs avocats.

Hassan Boulmaye et Ahmat Yacoub avaient été arrêtés en octobre, dans la région d’Agadez, dans le nord du Niger, avec un troisième membre du CCMSR, Abderrahman Issa.

Fin octobre, le Tchad, pays allié, avait demandé leur extradition pour « terrorisme ». Selon des sources concordantes, les rebelles avaient été transférés à Koro Toro, un bagne situé en plein désert à 300 km au nord-est de N’Djamena.

Le troisième rebelle, Abderrahman Issa, est « décédé dans la prison de Koro Toro suite à de mauvais traitements », a indiqué la Convention tchadienne de Défense des Droits de l’Homme (CTDDH), dans un communiqué publié mercredi soir.

En outre, la CTDDH dénonce « les préparatifs effectués dans le secret le plus total en vue de juger » MM. Boulmaye et Yacoub.

« Il s’agit pour les autorités tchadiennes de les mettre sous le régime de la fameuse loi anti-terroriste connue pour son caractère liberticide et de les condamner à mort », écrit l’association dans son communiqué.

Le Tchad a aboli fin 2016 la peine de mort à l’exception des affaires de « terrorisme ».

Apparu en 2016, le CCMSR se définit comme une opposition politico-militaire au pouvoir d’Idriss Déby et revendique plusieurs milliers de combattants.

En août 2018, le groupe avait attaqué depuis la Libye voisine des villages et positions militaires du nord tchadien. Dans la foulée, le Tchad avait lancé une opération militaire dans tout le Tibesti (nord), toujours en cours.

Le nord du Tchad, frontalier du Soudan, de la Libye et du Niger, est une région volatile du Sahel, désertique, peu habitée et difficile à contrôler.

Plusieurs groupes rebelles tchadiens ont établi leur base dans le sud libyen voisin d’où ils mènent des incursions en territoire tchadien.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne