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Tchad: prison à vie pour deux responsables d’un groupe rebelle tchadien

Deux responsables d'un important groupe rebelle tchadien ont été condamnés jeudi à N'Djamena à la prison à vie pour participation…

Deux responsables d’un important groupe rebelle tchadien ont été condamnés jeudi à N’Djamena à la prison à vie pour participation « à des mouvements insurrectionnels », a constaté un journaliste de l’AFP.

Ces deux rebelles sont Hassan Boulmaye, président d’un groupe basé dans le sud de la Libye frontalier avec le Tchad, le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR), et Ahmat Yacoub Adam, porte-parole de ce groupe.

La Cour d’appel de N’Djamena – réunie en session criminelle spéciale – a reconnu les accusés coupables, les condamnant à une peine d’emprisonnement à vie, a déclaré le président de cette cour Yenan Timothe.

Le procureur général avait requis la prison à vie.

« J’ai créé ce mouvement pour apporter un changement démocratique au Tchad (…) pour contraindre l’Etat tchadien à dialoguer avec nous », a déclaré à la barre l’un des accusés, M. Boulmaye.

A la question, « Reconnaissez-vous avoir participé à un mouvement insurrectionnel? », les deux accusés ont répondu « Oui », selon un journaliste de l’AFP qui a assisté à l’audience.

MM. Boulmaye et Yacoub Adam ont le statut de réfugiés, respectivement en France et en Egypte, selon leurs avocats.

Ils avaient été arrêtés en octobre, dans la région d’Agadez, dans le nord du Niger, avec un troisième membre du CCMSR, Abderrahman Issa.

« Nous avons été enlevés par les autorités nigériennes », a déclaré M. Boulmaye au cours du procès, puis « transférés au Tchad par un vol spécial sans respecter les procédures judiciaires ».

Les rebelles avaient été transférés à Koro Toro, un bagne situé en plein désert au nord du pays.

Un troisième rebelle, Abderrahman Issa, est « décédé dans la prison de Koro Toro suite à de mauvais traitements », avait déclaré à l’AFP une source sécuritaire.

Apparu en 2016, le CCMSR se définit comme une opposition politico-militaire au pouvoir d’Idriss Déby et revendique plusieurs milliers de combattants.

En août 2018, le groupe avait attaqué depuis la Libye voisine des villages et positions militaires du nord tchadien. Dans la foulée, le Tchad avait lancé une opération militaire dans tout le Tibesti (nord), toujours en cours.

Le nord du Tchad, frontalier du Soudan, de la Libye et du Niger, est une région troublée du Sahel, désertique, peu habitée et difficile à contrôler.

Plusieurs groupes rebelles tchadiens ont établi leur base dans le sud libyen voisin d’où ils mènent des incursions en territoire tchadien.

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