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Thaïlande: la périlleuse évacuation des enfants de la grotte lancée

La difficile opération d'évacuation des douze enfants et de leur entraîneur de football coincés dans une grotte en Thaïlande depuis…

La difficile opération d’évacuation des douze enfants et de leur entraîneur de football coincés dans une grotte en Thaïlande depuis 15 jours a débuté dimanche, et devrait durer deux à trois jours, sous la menace de nouvelles pluies faisant monter l’eau.

« Aujourd’hui est le grand jour », a déclaré Narongsak Osottanakorn, le chef de la cellule de crise, lors d’une conférence de presse organisée à distance du site de la grotte, d’où ont été expulsés les centaines de journalistes du monde entier mobilisés depuis des jours.

« Ils sortiront un par un, cela prendra deux à trois jours », a précisé le général Chalongchai Chaiyakorn.

Le premier devrait sortir vers 21 heures (14H00 GMT) dimanche. Chacun d’eux sera escorté par deux plongeurs, un étranger et un thaïlandais. « Ensemble, équipes thaïlandaises et étrangères, nous allons ramener à la maison les sangliers sauvages », écrivent dimanche les commandos de marine thaïlandais sur leur page Facebook.

Les « sangliers sauvages » est le nom de l’équipe de football des enfants, partis explorer la grotte le 23 juin après leur entraînement pour une raison encore inconnue. Ils s’étaient retrouvés piégés par la montée des eaux dans cette grotte au fin fond du nord de la Thaïlande, à la frontière avec la Birmanie et le Laos.

– Cinq heures par enfant-

Jusqu’ici, il fallait onze heures à un plongeur aguerri pour faire l’aller-retour jusqu’aux enfants: six heures aller, cinq heures retour grâce au courant. Long de plusieurs kilomètres dans des boyaux accidentés, le parcours pour sortir de la grotte comprend de difficiles passages sous l’eau.

Signe du péril de l’entreprise, un ancien plongeur de la marine thaïlandaise a péri vendredi lors d’une opération de ravitaillement des enfants.

Or, une bonne partie des enfants, âgés de 11 à 16 ans, ne savent pas nager, et aucun n’a fait de plongée.

« Je leur envoie ma force. J’espère qu’ils vont y arriver », a réagi Nopparat Khanthavong, l’entraîneur de football principal de l’équipe, interrogé par l’AFP. Les familles ne répondaient pas au téléphone dimanche.

Les conditions pour une évacuation sont jugées « parfaites » par la cellule de crise, notamment en ce qui concerne le niveau d’eau dans la grotte.

– Retour de la pluie –

Mais des pluies attendues prochainement pourraient recouvrir une bonne partie du rocher sur lequel le groupe a trouvé refuge.

Samedi soir, une grosse averse de mousson est tombée pendant une demi-heure, rappelant l’urgence à évacuer les enfants.

Les sauveteurs ont fait évacuer dimanche matin le site de la grotte.

« Tous ceux qui ne sont pas impliqués dans l’opération doivent sortir de la zone immédiatement », a annoncé la police par haut-parleur sur le site, où se trouvent des centaines de journalistes suivant cette « saga » ayant pris une ampleur internationale.

L’annonce de la police a été suivie par un branle-bas de combat dans le campement monté par les journalistes, avec des caméras partout et des lits de camp pour être aux meilleures places pour filmer l’évacuation des enfants.

Le chef de la cellule de crise, avait prévenu vendredi soir que l’afflux de médias dans cette zone montagneuse de forêt tropicale posait problème. « Nous avons de plus en plus de médias qui arrivent et s’installent partout », avait-il critiqué. « Les équipes médicales se sont plaintes auprès de moi que cela devient un problème », avait-il dit.

Face à l’afflux de journalistes, pataugeant dans la boue depuis des jours, les autorités avaient posé des barrières métalliques pour les tenir à distance et permettre aux secouristes de travailler sans caméras autour.

– Black-out médiatique-

Dimanche, nombre de médias se sont précipités devant l’hôpital de Chaing Rai, à une heure de route du site, où les victimes doivent être évacuées. Mais là aussi les autorités ont interdit l’abord immédiat de l’hôpital.

Les secours s’interrogeaient depuis des jours sur l’opportunité de déclencher une évacuation périlleuse, des pluies de mousson attendues prochainement risquant de ruiner les efforts continus depuis plusieurs jours pour drainer l’eau de la grotte.

Les secours avaient réussi à insérer un tuyau de plusieurs kilomètres pour acheminer de l’oxygène dans la poche où le groupe s’est réfugié et le niveau d’oxygène s’est stabilisé dans la grotte.

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