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Treize ans de présence militaire française en Afghanistan

La France a été présente militairement durant 13 ans en Afghanistan, de 2001 à 2014, une période marquée par des…

La France a été présente militairement durant 13 ans en Afghanistan, de 2001 à 2014, une période marquée par des événements tragiques comme l’embuscade d’Uzbeen qui a coûté la vie à 10 de ses soldats.

Au total, la France a compté jusqu’à près de 4.000 militaires dans ce pays en 2010, au plus fort de l’engagement de l’Otan.

Depuis le début de l’intervention militaire internationale en 2001, 89 soldats français ont été tués en Afghanistan et 700 ont été blessés, parfois grièvement.

– Renverser le régime des talibans –

Le 7 octobre 2001, le président Jacques Chirac annonce la participation des forces françaises aux actions militaires américaines (Operation Enduring Freedom) visant à renverser le régime des talibans en Afghanistan, coupables d’avoir refusé de livrer le chef d’Al-Qaïda Oussama ben Laden après les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis.

Dès le début 2002, 640 soldats français sont déployés au sein de la force internationale de l’Otan en Afghanistan (Isaf). La France participe pour la première fois le 5 mars aux bombardements de cibles du réseau Al-Qaïda.

Fin 2007, la France compte 1.600 soldats sur le sol afghan. Elle y restera « aussi longtemps qu’il le faudra », déclare le président Nicolas Sarkozy, arrivé six mois plus tôt à l’Elysée.

– La tragédie d’Uzbeen –

Le 18 août 2008, 10 soldats français sont tués dans une embuscade de grande ampleur alors qu’ils effectuaient une mission de reconnaissance à Uzbeen, une vallée du district de Surobi, dans la province de Kaboul (est du pays).

Il s’agit de l’opération la plus meurtrière pour l’armée française depuis l’attentat du Drakkar en 1983 à Beyrouth (58 paras tués).

Le lourd bilan de cette embuscade a suscité un vif émoi en France, attisant le débat sur la participation du pays à la guerre en Afghanistan.

En comptant les personnels engagés hors d’Afghanistan, mais dans des missions en relation avec ce théâtre, le dispositif français comportait alors plus de 3.600 militaires.

– 2011, année meurtrière –

En octobre 2009, Nicolas Sarkozy dit que Paris « n’enverra pas un soldat de plus en Afghanistan », mais juge que les conditions du retrait ne sont pas réunies.

L’année suivante, pressé par les Etats-Unis d’envoyer des renforts de combattants, il préfère envoyer des instructeurs militaires.

Fin 2010, environ 3.850 soldats sont stationnés en Afghanistan, notamment en Kapisa et à Surobi.

C’est en juin 2011 que l’Elysée annonce « un retrait progressif » des soldats français, parallèlement au rapatriement partiel annoncé par les Etats-Unis. Le premier départ de Français – 200 soldats – intervient en octobre.

L’année 2011 a été la plus meurtrière pour les militaires français avec vingt-six soldats tués dans des attentats et accrochages, dont cinq morts le 13 juillet dans un attentat suicide en Kapisa.

– Retrait accéléré –

En janvier 2012, après la mort de cinq soldats tués par un militaire afghan, le président Sarkozy annonce que le rapatriement des troupes françaises combattantes sera achevé fin 2013.

Mi-avril, l’armée française transfère aux forces de sécurité afghanes le contrôle du district de Surobi.

A son arrivée à l’Elysée, le nouveau président, François Hollande, annonce l’accélération du retrait français. Les troupes combattantes françaises « seront retirées fin 2012 » d’Afghanistan, où la France a fait « plus que (son) devoir », dit-il le 21 mai au sommet de l’Otan à Chicago.

Début juillet, l’armée française transfère aux forces afghanes le contrôle de la Kapisa, le dernier territoire, particulièrement instable, dont elle avait la responsabilité.

Fin juillet, l’armée française quitte définitivement Surobi.

Conformément au calendrier de retrait fixé par le chef de l’Etat, les 400 derniers militaires français déployés en Kapisa entament leur départ le 20 novembre 2012, scellant la fin officielle de la mission de combat française.

– Derniers soldats –

S’ensuit le retrait progressif d’un contingent de quelque 1.500 soldats restés dans le pays pour appuyer les forces et les institutions afghanes – formateurs et logisticiens essentiellement basés à Kaboul, en plus de médecins militaires.

Le 31 décembre 2014, la mission des 150 derniers soldats français s’achève officiellement, en même temps que le retrait des troupes de combat de l’Otan.

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