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Trump fait bloc derrière le juge Kavanaugh malgré de nouvelles accusations

Une "arnaque": Donald Trump a rejeté mercredi sans ambages les nouvelles attaques contre son candidat à la Cour suprême, le…

Une « arnaque »: Donald Trump a rejeté mercredi sans ambages les nouvelles attaques contre son candidat à la Cour suprême, le juge Brett Kavanaugh, qu’une troisième femme accuse d’avoir eu des comportements sexuels agressifs dans sa jeunesse.

Julie Swetnick, une fonctionnaire fédérale, est sortie de l’anonymat pour accuser le magistrat d’avoir fait partie au début des années 80 d’un groupe de garçons qui tentaient de faire boire ou droguer des filles en vue d’abuser d’elles.

Dans une déclaration sur l’honneur rendue publique par son avocat, elle affirme également avoir été elle-même victime d’un viol collectif lors d’une fête où Brett Kavanaugh était « présent » vers 1982.

« Je ne sais pas de qui il s’agit et ceci n’a jamais eu lieu », a immédiatement rétorqué Brett Kavanaugh, en dénonçant dans un bref communiqué une attaque « ridicule », venue de « la quatrième dimension ».

Le président Trump lui a emboité le pas, évoquant sur la chaîne Fox une « arnaque », « ridicule », « triste » et « honteuse », menées selon lui par les démocrates. Inébranlable dans son soutien au juge Kavanaugh, il a de nouveau loué les vertus d’un homme de « grande qualité ».

Les démocrates ont de leur côté exigé que le président retire la candidature du juge Kavanaugh ou qu’il ordonne une enquête du FBI sur l’ensemble des allégations, ce qu’il a refusé jusqu’ici.

Ils ont aussi demandé au Sénat de suspendre le processus de confirmation du juge.

Selon la Constitution, le Sénat doit donner son feu vert pour toute nomination à vie à la Cour suprême, institution chargée de trancher les questions de société les plus épineuses, comme la régulation des armes à feu, le droit à l’avortement ou le mariage homosexuel.

La majorité républicaine a manifesté ces derniers jours son empressement à confirmer le magistrat avant les élections parlementaires du 5 novembre. Donald Trump a en effet promis à son électorat de nommer un juge conservateur à la Cour suprême, ce qui placerait les juges progressistes en minorité pour plusieurs années.

– Viols collectifs –

Julie Swetnick explique dans sa déclaration avoir participé à une dizaine de fêtes dans la région de Washington entre 1981 et 1983 où se trouvaient aussi Brett Kavanaugh et un de ses camarades, Mark Judge, déjà cité par la première accusatrice du juge.

« A plusieurs reprises lors de ces fêtes, j’ai vu Mark Judge et Brett Kavanaugh boire de manière excessive et avoir un comportement totalement inapproprié, notamment en devenant très agressifs avec les filles », écrit-elle, en les accusant notamment d’avoir « caressé et peloté des filles sans leur consentement ».

« Brett Kavanaugh et d’autres tentaient de soûler et de désorienter les filles à un point qu’elles pouvaient être violées en réunion », assure-t-elle encore.

« En 1982, j’ai été victime d’un de ces viols collectifs », confie-t-elle, en expliquant avoir été incapable de se défendre probablement sous l’effet d’une drogue. « Mark Judge et Brett Kavanaugh étaient présents », affirme-t-elle sans donner plus de détails.

Sa déclaration a été transmise à la commission judiciaire du Sénat, qui a commencé à l’examiner.

Ce nouveau témoignage intervient à la veille de l’audition publique au Sénat d’une universitaire de 51 ans, Christine Blasey Ford, qui affirme avoir été agressée sexuellement par le jeune Kavanaugh lors de leurs années de lycée.

Selon ses dires, le jeune Kavanaugh, accompagné de Mark Judge, tous les deux « complètement ivres », l’a isolée dans une chambre, avant de la plaquer sur un lit et de tenter de la déshabiller. Profitant de leur ébriété, elle serait parvenue à fuir.

Une autre femme, Deborah Ramirez, 53 ans, a quant à elle accusé Brett Kavanaugh d’avoir exhibé son sexe devant elle lors d’une soirée arrosée à l’université de Yale.

Jeudi, Mme Blasey Ford et le juge Kavanaugh vont tous les deux prêter serment devant la commission judiciaire du Sénat lors d’une audience publique qui devrait être très suivie.

Avant même l’apparition de la troisième accusatrice, 58% des Américains disaient vouloir suivre leurs témoignages, selon un sondage Marist qui a également mesuré des réactions très contrastées entre les hommes et les femmes sur cette affaire.

Si les hommes sont plutôt portés à croire le juge Kavanaugh (32% contre 28% pour son accusatrice), la proportion s’inverse pour les femmes qui, à 35% croient Mme Blasey Ford et seulement 20% le magistrat.

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