InternationalAPA




Tshisekedi et Kamerhe tournent le dos à l’accord de Genève

L'accord signé dimanche à Genève par l'opposition de la RDC, acceptant de faire de Martin Fayulu son candidat commun pour…

L’accord signé dimanche à Genève par l’opposition de la RDC, acceptant de faire de Martin Fayulu son candidat commun pour l’élection présidentielle du 23 décembre prochain, est sérieusement mis à mal, après le retrait en moins de 24h de deux poids lourds des signataires, en l’occurrence Félix Tshisekedi de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et Vital Kamerhe de l’Union pour la nation congolaise (UNC).C’est peu après leur retour de Genève que Tshisekedi et Kamerhe ont fait part de leur revirement qu’ils ont expliqué par le rejet de leur base politique de tout soutien à Martin Fayulu. Il est vrai qu’au lendemain de l’accord de Genève les militants de deux opposants s’étaient réunis devant la permanence de leur parti pour faire part de leur désaccord quant au choix porté sur Fayulu pour se présenter, au nom de l’opposition, face au candidat de la majorité présidentielle, Emmanuel Ramazani Shadary.

A en croire Tshisekedi et Kamerhe, il n’était pas question pour eux de ramer à contre-courant de leur base politique en continuant à se ranger derrière Fayulu, même s’ils reconnaissent avoir contribué, par leur participation au vote, à sa désignation comme candidat commun de l’opposition.

Cette explication est battue en brèche par plusieurs observateurs de la scène politique congolaise qui soutiennent que du côté de Tshisekedi, ce sont plutôt les caciques qui ont fait valoir leur position assimilable à un rejet catégorique de tout soutien à Fayulu. Ils auraient exprimé cet avis sans même attendre la signature de l’accord de Genève.

Concernant Kamerhe, les observateurs estiment que son parti, l’UNC, remet en cause le mode de désignation de Fayulu. Même si les partisans de Kamerhe en avaient pris connaissance avant la rencontre décisive de Genève qui a duré trois jours, ils soulignent qu’il aurait fallu faire un deuxième tour après un premier tour n’ayant pas désigné un vainqueur, au lieu d’opter pour le consensus qui a fait le bonheur de Martin Fayulu.                       

Ce dernier, réagissant à l’attitude peu cavalière de Tshisekedi et de Kamerhe, s’est demandé comment « un homme sérieux » peut signer de manière volontaire un accord avant de le dénoncer 24 heurs après. Il a toutefois promis de continuer à maintenir avec les autres signataires de l’accord de Genève sa candidature, non sans profiter de l’occasion pour rejeter, comme il l’a toujours fait, l’usage de la machine à voter pour la présidentielle du 23 décembre.

Au moment où l’opposition semble ne pas savoir où donner de la tête, les partisans de Shadary ont lancé via les réseaux sociaux des messages appelant les déçus de l’opposition à les rejoindre pour travailler à la victoire du candidat de la majorité présidentielle.

      

Suivez l'information en direct sur notre chaîne