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Tunisie: les dates-clés du régime de Zine El Abidine Ben Ali

Rappel des grandes dates du régime du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, décédé jeudi en Arabie saoudite, où…

Rappel des grandes dates du régime du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, décédé jeudi en Arabie saoudite, où il vivait en exil depuis la révolution de 2011.

– Ben Ali dépose Bourguiba –

Le 7 novembre 1987, Ben Ali écarte du pouvoir Habib Bourguiba, malade et reclus dans son palais, « pour incapacité absolue », après une longue dérive autoritaire.

Décrite parfois comme un « coup d’Etat médical », la mise à l’écart du père de l’indépendance tunisienne, qui régnait sans partage depuis trente ans et s’était autoproclamé président à vie, se déroule dans les formes constitutionnelles.

En octobre, après plusieurs mois de manifestations islamistes, le président Bourguiba, qui avait toujours estimé que la place des militaires était dans les casernes, avait nommé son ministre de l’Intérieur, le général Ben Ali Premier ministre. Un spécialiste des questions de sécurité auquel il faisait appel à chaque période de troubles.

Le changement en douceur est accueilli avec calme et soulagement par les Tunisiens. Les partisans de Ben Ali le saluent comme « le sauveur » d’un pays à la dérive.

En juillet 1988, des amendements de la Constitution suppriment la présidence à vie et limitent à trois le nombre de mandats présidentiels, d’une durée de cinq ans.

– Plébiscites –

En 1989, Ben Ali, unique candidat, est élu pour son premier mandat avec 99,27% des suffrages exprimés.

Cinq ans plus tard, il est réélu avec un score de 99,91%. L’opposition entre au Parlement pour la première fois depuis l’indépendance du pays en 1956.

En 1995, la Tunisie est le premier pays au sud de la Méditerranée à signer un Accord d’association et de libre échange avec l’Union européenne (entré en vigueur en 1998).

En 1999, Ben Ali est reconduit pour un 3e mandat avec un pourcentage de 99,44% des suffrages.

– « Pluralisme de façade » –

En mai 2002, Ben Ali fait amender par référendum la Constitution pour briguer un nouveau mandat.

L’opposition, des ONG internationales et des militants de droits de l’Homme dénoncent la répression policière, des atteintes aux libertés, un « pluralisme de façade » et une presse muselée.

Fin 2005, le « Collectif du 18 octobre pour les droits et les libertés » est fondé autour de huit opposants qui avaient observé une grève de la faim de plus d’un mois.

Regroupant des opposants de diverses tendances, y compris des islamistes du parti Ennahdha, interdit, le collectif demande le respect des libertés d’association et de la presse, ainsi que la libération des « prisonniers politiques ».

En 2009, Ben Ali est réélu sans surprise pour un nouveau mandat de cinq ans, obtenant 89,62% des voix, un score sans appel mais pour la première fois en dessous de la barre fatidique des 90%.

– Chute de Ben Ali –

Le 17 décembre 2010, un jeune vendeur ambulant Mohamed Bouazizi s’immole par le feu à Sidi Bouzid (centre-ouest), déclenchant un mouvement de protestation contre le chômage et la vie chère. Il décède le 4 janvier.

Les manifestations, marquées par des émeutes sanglantes, s’étendent à tout le pays.

Le 14 janvier 2011, des milliers de manifestants, aux cris de « Ben Ali dégage », se rassemblent à Tunis et en province. Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans, fuit en Arabie saoudite. Le soulèvement a fait 338 morts. D’autres pays arabes vont être gagnés par une contestation populaire.

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