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Turquie: élections, mode d’emploi

Les électeurs turcs se rendent aux urnes dimanche pour des élections législatives et présidentielle cruciales. Ces élections se tiendront simultanément…

Les électeurs turcs se rendent aux urnes dimanche pour des élections législatives et présidentielle cruciales.

Ces élections se tiendront simultanément en vertu d’une réforme constitutionnelle adoptée en avril 2017 qui renforce considérablement les prérogatives du président issu des urnes.

Voici quelques chiffres et informations-clé sur ce scrutin:

– Les chiffres

En tout, 56,3 millions d’électeurs sont appelés à voter dimanche, tandis que les quelque 3 millions de Turcs de l’étranger ont pu voter entre le 7 et le 19 juin, selon les pays.

Près de 181.000 bureaux de vote ont été mis en place en Turquie dimanche, et seront ouverts entre 08H00 (05H00 GMT) et 17H00.

– Le mode de scrutin

Lors de ces élections, les Turcs voteront à la fois pour leur président et leur député, en glissant deux bulletins dans une même enveloppe.

Le président est élu au suffrage universel direct.

Si aucun candidat n’obtient plus de 50% des voix dès le premier, un second tour aura lieu le 8 juillet.

Quant aux députés, ils sont élus en un seul tour au scrutin de liste dans chacune des 81 provinces du pays. Les sièges y sont attribués proportionnellement au nombre de voix qu’ils obtiennent.

Afin de favoriser des majorités stables, seuls les partis qui réunissent plus de 10% des suffrages au niveau national participent à cette répartition.

Par ailleurs, en vertu de la réforme constitutionnelle d’avril 2017, 600 députés seront élus dimanche contre 550 dans la Chambre sortante.

– Principales mesures de la nouvelle loi électorale –

Aux termes d’une loi adoptée en mars, les partis pourront pour la première fois constituer des alliances lors des législatives. Cette mesure peut permettre à des partis qui n’auraient pas obtenu 10% de voix d’entrer au Parlement.

Sur les bulletins de vote, les partis sont regroupés par alliance mais les électeurs apposeront leurs tampons dans la case d’un seul parti.

La nouvelle loi autorise également la validation des bulletins de vote sur lesquels ne serait pas apposé le sceau officiel, une mesure qui avait été déjà été prise ponctuellement au cours du référendum d’avril 2017 et qui avait fait polémique, l’opposition mettant en avant des risques de fraude.

La loi autorise aussi la fusion de certaines circonscriptions électorales et le déplacement d’urnes d’une circonscription à une autre par « mesure de sécurité ».

Les forces de l’ordre sont par ailleurs autorisées à entrer dans les bureaux de vote en cas d’appel par un citoyen, un observateur ou un responsable, en cas de perturbations dans le bureau de vote. Elles pourraient ainsi en faire sortir les électeurs ou observateurs jugés responsables des troubles.

L’opposition dénonce des mesures visant à intimider certains électeurs, voire à compliquer le vote, notamment dans le sud-est à majorité kurde.

– Les partis et candidats qui se présentent –

Six candidats se présentent à l’élection présidentielle: Meral Akşener (Iyi Parti), Selahattin Demirtas (HDP), Recep Tayyip Erdogan (AKP), Muharrem İnce (CHP), Temel Karamollaoglu (SP) et Dogu Perinçek (VP).

Pour ce qui est des législatives, deux alliances ont été formées.

La première, l' »Alliance du peuple », regroupe le Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir) et le Parti d’action nationaliste (MHP). Le parti de la Grande union (BBP) présente des candidats sur les listes de l’AKP.

La deuxième, l' »Alliance de la nation », regroupe le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), le Bon parti (Iyi Parti, droite nationaliste) et le Parti de la Félicité (Saadet, conservateur). Le Parti Démocrate (DP, centre-droit) présente des candidats sur les listes du Bon parti.

Le Parti démocratique des peuples (HDP, pro-kurde),Hüda-Par (islamiste kurde), et le Parti patriotique (VP) se présentent seuls.

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