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Un ex-ministre d’Obama, Julian Castro, rejoint la course à la présidentielle

En plein débat sur l'immigration aux Etats-Unis, l'ancien maire de San Antonio Julian Castro, ex-ministre de Barack Obama, a annoncé…

En plein débat sur l’immigration aux Etats-Unis, l’ancien maire de San Antonio Julian Castro, ex-ministre de Barack Obama, a annoncé samedi depuis le Texas sa candidature pour devenir le premier président hispanique du pays.

Petit-fils d’une immigrée mexicaine, M. Castro, 44 ans, devient le démocrate le plus en vue à faire son entrée officielle dans la course à la présidentielle de 2020, à laquelle devraient participer des candidats divers et variés pour faire face à Donald Trump.

« Quand ma grand-mère est arrivée ici il y a près de 100 ans, je suis sûr qu’elle n’aurait jamais imaginé que seulement deux générations plus tard, un de ses petits-fils serait un élu du Congrès des Etats-Unis et l’autre se tiendrait aujourd’hui devant vous pour dire ces mots: je suis candidat à la présidence des Etats-Unis », a déclaré M. Castro, 44 ans, devant plusieurs centaines de partisans réunis sur une esplanade de San Antonio, dans le quartier où il a grandi avec son frère jumeau Joaquin, membre de la Chambre des représentants.

Cette annonce, faite sous le slogan « Une nation, un destin », intervient alors que Donald Trump a fait de l’immigration un sujet brûlant. Une partie des administrations fédérales est d’ailleurs en « shutdown » –paralysée– parce que le président exige 5,7 milliards de dollars pour un mur à la frontière avec le Mexique.

M. Castro s’est emparé du sujet. « Oui, il nous faut de la sécurité à la frontière, mais il y a une façon intelligente et humaine de le faire », a-t-il lancé, dénonçant une « crise de leadership » sous Donald Trump. « Et ce n’est certainement pas mettre des enfants en cage qui va assurer notre sécurité. Nous disons non à la construction du mur et oui à la construction de communautés ».

– Réintégrer l’accord de Paris –

Parmi ses propositions: une couverture santé universelle aux Etats-Unis, des investissements dans l’éducation, la protection des minorités et le changement climatique. « Si je suis président, mon premier décret sera de réintégrer l’accord de Paris », a-t-il dit.

Connu pour ses talents d’orateur, le télégénique Julian Castro fut ministre du Logement de Barack Obama et maire de la septième ville des Etats-Unis. Il présente le double avantage d’être hispanique et originaire du Texas, un Etat pour l’instant majoritairement républicain, mais que les démocrates espèrent un jour conquérir à la faveur des changements démographiques.

Il devient le troisième candidat présidentiel latino d’envergure en quatre ans, après les sénateurs républicains Ted Cruz et Marco Rubio, qui ont fait face à M. Trump pour être nommés par le parti républicain en 2016.

Pour l’instant, il fait figure d’outsider dans une course qui pourrait voir concourir plusieurs poids lourds, comme l’ancien vice-président Joe Biden, les sénateurs Elizabeth Warren, Bernie Sanders et Kamala Harris, et peut-être même le milliardaire Michael Bloomberg.

L’élue démocrate hawaïenne du Congrès Tulsi Gabbard a elle annoncé vendredi, à seulement 37 ans, qu’elle serait aussi en lice.

La candidature de M. Castro pourrait raviver l’enthousiasme pour les démocrates chez les électeurs hispaniques, qui ont soutenu Hillary Clinton, mais dans une moindre proportion que Barack Obama.

L’ancien maire de San Antonio a acquis une notoriété nationale en 2012, lorsqu’il est devenu le premier Latino à donner un discours lors de la convention nationale démocrate.

Quatre ans plus tard, il faisait partie des finalistes pour devenir candidat à la vice-présidence aux côtés d’Hillary Clinton.

Féroce critique de Donald Trump, il a dit qu’il ne pourrait probablement pas se trouver aux Etats-Unis aujourd’hui si l’actuelle politique migratoire était en place quand sa grand-mère, alors petite fille, a traversé la frontière avec le Mexique en 1922.

Dans son discours devant la convention, Julian Castro avait souligné son « aventure improbable », évoquant aussi son frère jumeau Joaquin, élu au Congrès. L’expression est devenue le titre des mémoires qu’il a récemment publiés.

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