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Un responsable canadien d’une société minière enlevé au Burkina Faso

Un responsable canadien d'une société minière a été enlevé mardi soir par des hommes armés lors d'un raid, dans l'est…

Un responsable canadien d’une société minière a été enlevé mardi soir par des hommes armés lors d’un raid, dans l’est du Burkina Faso, un pays en proie à des attaques jihadistes qui se multiplient.

« Un expatrié canadien a été enlevé dans la soirée du mardi 15 janvier, aux environs de 19h45 (locales et GMT), sur le site de Tiabangou, dans la commune de Mansila », a déclaré à l’AFP le ministre burkinabè de la Sécurité, Clément Sawadogo, confirmant des informations d’autres sources.

Selon une source minière, le responsable kidnappé est le vice-président de la société canadienne Progress Minerals, Kirk Woodman, géologue, responsable de l’exploration minière au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire.

« Les agents qui travaillaient ont été assaillis par une dizaine d’hommes en armes qui ont regroupé le personnel. Ils ont fouillé le camp de base et enlevé certains matériels. Ils ont amené avec eux cet expatrié, arrivé au Burkina le 10 janvier », a détaillé le ministre.

Progress Minerals « procédait à des explorations » sur un site aurifère dans cette localité, a-t-il précisé.

Tiabongou est situé dans la province de Yagha, dans la zone des trois frontières entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, en proie à des attaques jihadistes récurrentes.

L’annonce de cet enlèvement avait été faite mercredi par un haut responsable canadien, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.

« Nous sommes en contact avec les autorités du Burkina Faso, qui sont très impliquées, ainsi que les agences canadiennes concernées, dans cette situation difficile », a assuré la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland.

Le Canada dispose de 250 militaires et de huit hélicoptères déployés dans le nord du Mali voisin, dans le cadre de la mission des Nations unies dans ce pays (Minusma).

Le directeur général de Progress Minerals, Adam Spencer, n’a pas souhaité faire de commentaire.

– Enlèvements multiples –

« Tout est mis en œuvre pour rechercher cet expatrié et les deux autres expatriés, un couple canado-italien, disparus il y a quelques jours dans notre pays. Notre dispositif sécuritaire est en alerte pour rechercher et retrouver ces hommes qui se sont dirigés selon les informations vers la frontière nigérienne » après l’attaque de Tiabangou, a déclaré le ministre burkinabè de la Sécurité, Clément Sawadogo.

Une Canadienne et un Italien sont portés disparus depuis la mi-décembre au Burkina Faso.

Selon les médias canadiens, Edith Blais, 34 ans, originaire de Sherbrooke, à 160 kilomètres à l’est de Montréal, n’a pas donné de nouvelles depuis le 15 décembre.

La jeune femme et son compagnon, Lucas Tacchetto, 30 ans, originaire de Venise, étaient partis, par la route, d’Europe jusqu’en Afrique de l’Ouest, selon les médias locaux.

Les prises d’otages se multiplient dans le pays qui fait face depuis 2015 à des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes et meurtrières.

En septembre 2018, un Indien et un Sud-Africain travaillant également dans le secteur minier ont été enlevés sur la mine d’or d’Inata au Nord-Ouest.

En janvier 2016, un couple australien, le Dr Kenneth Elliot et son épouse Jocelyn, qui dirigeaient une clinique depuis de nombreuses années, avaient été enlevés à Djibo. Mme Elliot avait été libérée après un an de captivité, mais son époux demeure captif.

un Roumain, Iulian Ghergut, qui travaillait pour l’énorme mine de manganèse de Tambao (nord) est lui toujours captif depuis son enlèvement en avril 2015.

Parallèlement, les forces armées sont incapables d’enrayer les attaques attribuées aux groupes jihadistes Ansaroul Islam, au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et à d’autres groupuscules. D’abord localisées dans le nord du pays, elles se sont étendues en 2018 dans l’est et dans l’ouest, faisant plus de 270 morts depuis 2015.

Le 10 janvier dernier, une trentaine d’individus armés avaient attaqué le village de Gasseliki, situé non loin de Tiabongou, faisant douze morts.

La capitale Ouagadougou a elle-même été frappée à trois reprises, avec un bilan total de près de 60 morts. La dernière, en mars 2018, avait dévasté l’état-major général des armées, en plein centre-ville.

Le chef d’état-major général des armées Oumarou Sadou a été limogé la semaine dernière.

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