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Un tribunal sud-africain examine l’extradition d’un ancien ministre mozambicain

Un tribunal sud-africain a commencé mardi à examiner si l'ancien ministre mozambicain des Finances, Manuel Chang, détenu depuis décembre en…

Un tribunal sud-africain a commencé mardi à examiner si l’ancien ministre mozambicain des Finances, Manuel Chang, détenu depuis décembre en application d’un mandat américain, peut être extradé et, si oui, vers quelle destination.

Manuel Chang, 63 ans, avait été arrêté à l’aéroport international de Johannesburg le 29 décembre sur requête de la justice américaine pour son implication présumée dans des prêts frauduleux de 2 milliards de dollars (1,76 milliard d’euros) à des entreprises publiques mozambicaines.

A la fois les Etats-Unis et le Mozambique ont demandé son extradition.

La Cour ne s’est pas prononcée mardi sur la demande qu’elle examinerait en premier et a reporté l’affaire au mois prochain.

Les charges retenues contre Chang concernent des emprunts contractés par Maputo alors qu’il était ministre des Finances entre 2005 et 2015. L’argent aurait servi à acheter secrètement une flotte de pêche thonière et des navires de guerre.

Un audit indépendant a révélé qu’un quart du montant du prêt avait été détourné de manière illicite.

Les États-Unis affirment qu’au moins 200 millions de dollars des prêts ont été dépensés en pots-de-vin, dont 12 millions de dollars ont été versés à Chang, qui aurait approuvé des garanties de dette.

Le Mozambique a arrêté plusieurs suspects liés à ce scandale, dont le fils de l’ex-président Armando Guebuza et des agents du renseignement.

Le ministre sud-africain des Affaires étrangères, Lindiwe Sisulu, avait indiqué la semaine dernière que Chang serait remis à Maputo.

« Nous l’envoyons au Mozambique pour y être jugé », avait déclaré M. Sisulu sur le site d’information du Daily Maverick. « Nous pensons que c’est le plus simple pour tout le monde ».

L’avocat de Chang, Willie Vermeulen, a déclaré mardi à la Cour qu’il ne s’opposerait pas à l’extradition de son client vers le Mozambique. « Cela n’a donc aucun sens de discuter d’abord de l’extradition vers les Etats-Unis où il ne veut pas être extradé », a-t-il ajouté.

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