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Une étude révèle les facteurs bloquant l’accès des femmes sénégalaises au foncier

Une étude sur la promotion de la gouvernance foncière inclusive de l'Initiative prospective agricole et rurale (Ipar), présentée mardi à…

Une étude sur la promotion de la gouvernance foncière inclusive de l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar), présentée mardi à Dakar, et dont APA a reçu copie, explique les raisons qui rendent difficiles l’accès des femmes au foncier.Ces facteurs défavorables sont, entre autres selon l’étude, les pesanteurs socio-culturelles; la réticence de certains époux et des leaders coutumiers; les faibles compétences des femmes élues; le manque de moyens pour valoriser les terres; les difficultés d’accès à l’eau et le déficit de leadership féminin.

Intitulée « Promotion d’une gouvernance foncière inclusive par l’amélioration des droits fonciers des femmes au Sénégal », l’étude a été menée dans les communes de Toubacouta (Fatick, centre), Darou Khoudoss (Thiès, ouest) et Ross Béthio (Saint-Louis, nord).

Parmi les facteurs bloquants, il y a aussi les risques grandissants du phénomène de l’Accaparement des terres à grande échelle (ATGE) ; la corruption qui augmente considérablement les frais de sécurisation; la non-réhabilitation des terres déjà exploitées par les industries et le désintéressement grandissant des femmes de l’agriculture.

L’étude informe que le ménage est la principale source d’accès des femmes à la terre, d’où l’intérêt d’analyser le capital foncier, sa répartition et les rapports de pouvoir dans la gestion de cette ressource.

Selon le document, les femmes détentrices de terres dans ces communes sont aussi confrontées au problème de leur sécurisation car, elles peinent à disposer de papiers légaux. A Darou Khoudoss par exemple, sur 305 propriétaires terriens interrogés, aucune femme ne détient de papiers légaux.

Les trois communes sont tous confrontées au phénomène d’ATGE mais avec un niveau différent. Car si pour Darou Khoudoss et Ross Béthio ce phénomène est bien installé, pour Toubacouta, en revanche, il est naissant mais la pression s’accentue de plus en plus.

Ainsi, malgré les similitudes, chaque commune présente des spécificités concernant le niveau d’accès et de contrôle sur la terre par les femmes et leur participation à la gouvernance foncière.

Par ailleurs, les solutions testées ont eu des incidences différentes, certaines ayant eu plus d’impacts que d’autres, alors que d’autres encore ne sont plus des objectifs qu’une réalité sur le terrain.

A Toubacouta et à Ross Béthio, les initiatives ont permis une amélioration de l’accès et du contrôle des femmes sur le foncier, avec des disparités entre commune.

Pour favoriser l’accès des femmes à la terre, l’étude recommande par ailleurs de négocier avec les propriétaires coutumiers afin de procéder à une redistribution des terres ; de renforcer le leadership des femmes pour réclamer leurs droits.

Elle recommande également de former et sensibiliser davantage les élus, notamment les femmes, pour faire respecter la loi sur la parité, favoriser leur accès aux commissions domaniales et pour que leur participation soit transformative ; de sensibiliser davantage les populations sur les méfaits de la vente des terres, bien que certains producteurs considèrent que c’est le seul moyen pour acheter des intrants ou éviter d’être expropriés.

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