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USA: le numéro 2 de la Justice à la Maison Blanche, son départ évoqué

Le numéro deux du ministère américain de la Justice pourrait quitter ses fonctions après la publication d'informations selon lesquelles il…

Le numéro deux du ministère américain de la Justice pourrait quitter ses fonctions après la publication d’informations selon lesquelles il aurait suggéré en 2017 la mise à l’écart de Donald Trump pour inaptitude à la fonction présidentielle, selon plusieurs médias américains.

Reçu lundi à la Maison Blanche, Rod Rosenstein occupe une position cruciale car il supervise au ministère de la Justice l’enquête du procureur spécial Robert Mueller sur l’ingérence russe dans la campagne présidentielle de 2016.

Il avait fermement démenti vendredi avoir évoqué en 2017, lors d’une réunion interne, la possibilité d’écarter le président Donald Trump du pouvoir, en activant le 25e amendement de la Constitution américaine, comme l’affirmait le New York Times.

Le journal s’appuyait sur plusieurs sources, soit informées directement de ces discussions, soit qui ont consulté des notes prises par des agents du FBI.

Selon les médias américains, Rod Rosenstein, 53 ans, pourrait offrir sa démission ou être purement et simplement limogé. Mais la situation restait confuse sur son sort en milieu de journée.

Donald Trump se trouvant à l’ONU, à New York, il doit rencontrer le principal conseiller du président, John Kelly.

Si son départ est confirmé, l’enquête du procureur Mueller passera temporairement sous la direction de l’avocat du gouvernement fédéral devant le Cour suprême, Noel Francisco, numéro quatre du ministère de la Justice. Un juriste conservateur pro-républicain.

C’est Rod Rosenstein qui avait nommé, en mai 2017, l’ex-chef respecté du FBI Robert Mueller pour diriger l’enquête ultra-sensible sur les soupçons de collusion entre l’équipe de campagne de Donald Trump et Moscou.

Seul habilité à le limoger, Rod Rosenstein servait depuis de pare-feu entre l’enquête et les foudres de Donald Trump, qui dénonce sans relâche une chasse aux sorcières.

La Maison Blanche sera chargée de nommer son remplaçant. Si les nominations de ses hauts responsables sont politiques, le ministère de la Justice est toutefois considéré aux Etats-Unis comme le garant de l’indépendance des juges.

– Tout « pour saper » la présidence –

Derrière Rod Rosenstein, c’est aussi l’avenir du ministre de la Justice, Jeff Sessions, qui apparaît désormais d’autant plus incertain. Peu après l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, en janvier 2017, Jeff Sessions avait décidé de se récuser, en mars, de toute enquête touchant à la Russie à cause de ses rencontres avec l’ambassadeur russe en pleine campagne présidentielle.

C’est ce qui avait placé Rod Rosenstein en première ligne de la supervision de l’enquête Mueller.

Jeff Sessions fait depuis sa récusation l’objet de moqueries et critiques acerbes continues de Donald Trump, qui s’est encore dit « déçu » par son ministre en fin de semaine dernière.

Rod Rosenstein a catégoriquement nié vendredi estimer que Donald Trump n’était pas en mesure d’exercer ses fonctions et qu’il devrait donc être mis à l’écart de sa fonction présidentielle. Il a d’autre part affirmé n’avoir jamais envisagé d’enregistrer le président à son insu, comme avançait le New York Times. Cet article est « inexact », a-t-il martelé.

Le ministère de la Justice a laissé entendre qu’une plaisanterie de M. Rosenstein avait en fait été mal comprise. Apparemment sans convaincre à la Maison Blanche.

Le fils du président, Donald Junior, ironisait sur Twitter vendredi, reprenant la théorie d’un complot ourdi de l’intérieur pour entraver le travail de Donald Trump: « Personne n’est choqué que ces gars fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour saper » la présidence Trump.

Les démocrates avaient immédiatement mis en garde contre toute attaque visant l’enquête de Robert Mueller.

Les révélations du New York Times ne doivent pas être prises « comme prétexte pour servir l’objectif vil de limoger » Rod Rosenstein « afin de nommer un responsable qui autorisera le président à s’immiscer dans l’enquête du procureur spécial », avait tonné leur chef au Sénat, Chuck Schumer.

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