InternationalAFP




Venezuela: sur l’autoroute en quête de réseau téléphonique

Des familles entières étaient garées samedi le long de l'autoroute Francisco Fajardo, la principale de Caracas, pour y capter un…

Des familles entières étaient garées samedi le long de l’autoroute Francisco Fajardo, la principale de Caracas, pour y capter un peu de réseau téléphonique, rendu rare dans un Venezuela qui connaît la pire panne de courant de son histoire depuis jeudi.

« Mon fils et mon frères sont hors du Venezuela, et ils veulent avoir de nos nouvelles. Et je veux aussi avoir des informations, parce que nous ne savons pas ce qui se passe dans le pays. Il y a des relais (téléphoniques) par ici et il y a du réseau », a expliqué Bernardette Ramirez, venue avec quelques-uns de ses voisins.

La gigantesque coupure d’électricité, déclenchée jeudi vers 16h50 locales (20h50 GMT), empêche l’usage des téléphones portables et l’accès à internet.

Cris Carrasco, un commerçant de la capitale, remue son téléphone en l’air pour capter du réseau, la nuit déjà tombée. « Nous essayons d’avoir du réseau pour parler avec nos parents. Il n’y a aucun moyen de communication. On va rester un peu ici, parce que l’insécurité nous cerne aussi et qu’il faut faire attention », a-t-il avancé.

Pendant la journée, des centaines de personnes s’étaient rendues à une place de Caracas disposant de panneaux solaires pour y recharger la batterie de leur téléphone portable.

Outre les télécommunications, la panne paralyse l’approvisionnement en eau et commence à menacer les aliments frais dans ce pays au climat tropical.

Surtout, elle affecte les hôpitaux: au moins quinze patients souffrant de maladies rénales sont morts en 48 heures faute de dialyse, selon une ONG qui se consacre aux questions de santé, la Coalition des organisations pour le droit à la santé et à la vie (Codevida). La plupart des établissements de soin ne disposent pas de générateurs, ou alors ils ne fonctionnent pas.

Les Vénézuéliens sont confrontés à la pire panne d’électricité de l’histoire du pays, que le gouvernement de Nicolas Maduro attribue à une « guerre électrique » menée selon lui par les Etats-Unis, causée par une « attaque cybernétique ».

Le chef de file de l’opposition Juan Guaido, président par intérim autoproclamé reconnu par une cinquantaine de pays depuis le 23 janvier, attribue cette panne à la mauvaise gestion de M. Maduro, dans un pays habitué aux coupures de courant, mais pas de cette ampleur-là.

La compagnie vénézuélienne d’électricité Corpoelec a dénoncé, sans plus de précision, un « sabotage » de la centrale hydroélectrique vénézuélienne de Guri, l’une des principales d’Amérique latine et la plus importante du pays.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne