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Vers une année économique 2019 en clair-obscur pour le Cameroun (Coface)

L'année 2019 devrait voir une augmentation de la croissance économique au Cameroun, avec toutefois des difficultés budgétaires persistantes auxquelles s'ajoutent…

L’année 2019 devrait voir une augmentation de la croissance économique au Cameroun, avec toutefois des difficultés budgétaires persistantes auxquelles s’ajoutent les incertitudes du conflit sécessionniste dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, selon la dernière évaluation de la Compagnie d’assurance française pour le commerce extérieur (Coface).Le pays devrait ainsi bénéficier de la montée en puissance de la production de gaz naturel liquéfié (GNL), grâce à la mise en service d’une unité flottante de liquéfaction au large de Kribi (Sud), qui viendrait compenser le déclin progressif de la production de pétrole brut, du fait de la baisse depuis 2014 de l’investissement dans de nouveaux projets.

Le secteur secondaire devrait également bénéficier de la bonne tenue du secteur de la construction, grâce aux investissements dans des projets tels que l’extension du port en eau profonde de Kribi ou la construction du barrage hydroélectrique de Nachtigal (Centre), dans un environnement douché par le retrait au pays de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football 2019 et le retard observé dans certains investissements sur le plan infrastructurel.

Le secteur primaire, pour sa part, continue d’être plombé par la faible protection des droits fonciers et l’accès limité au crédit, en même temps que la production de café et de cacao est perturbée dans les bassins anglophones aujourd’hui en proie à des revendications séparatistes.

Pendant l’année en cours, et selon Coface, la réduction du déficit budgétaire, quoique alourdie par la pression des dépenses sécuritaires, devrait se poursuivre grâce, entre autres, aux efforts entrepris dans l’amélioration de la collecte des recettes non pétrolières, à l’instauration de la perception de l’impôt foncier à travers les factures d’électricité ou encore la réduction du train de vie de l’État.

En 2019, selon Coface, la balance courante du Cameroun, qui a augmenté de +22,8% en 2018, demeurera déficitaire, le recours à l’endettement, combiné au soutien du Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre d’un programme de facilité élargie de crédit (FEC), seront de nature à palier les besoins de financement extérieurs.

Au rang des incertitudes, Coface pointe la dernière élection présidentielle aux résultats controversés, la poursuite, voire l’intensification des affrontements entre l’armée et les séparatistes anglophones, l’activité de la secte islamiste Boko Haram dans l’Extrême-Nord mais aussi le retrait de la CAN 2019, ayant terni l’image du président Paul Biya que le rapport qualifie de «Sphinx d’Etoudi».

Dans le même ordre d’idées, le climat des affaires du Cameroun continue de souffrir d’un environnement institutionnel et réglementaire lourd et complexe, comme en témoigne son 166ème rang (sur 190 pays) dans le classement Doing Business 2019 de la Banque mondiale, ainsi que de la prévalence de la corruption.

En termes d’atouts du pays, Coface mentionne les ressources agricoles, pétrolières et minières, la diversification de l’économie, comparée à celle d’autres pays exportateurs de pétrole ainsi que la modernisation en cours des infrastructures.

Dans l’autre sens, les points faibles, sont constitués de comptes extérieurs et publics dépendants des hydrocarbures, d’une croissance peu «inclusive» et d’un environnement des affaires encore difficile, d’un risque politique accru du fait de l’insécurité dans l’Extrême-Nord et la montée des tensions entre la minorité anglophone et un régime majoritairement francophone.

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