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Vol MH17 abattu en Ukraine : qui sont les quatre suspects?

Quatre hauts gradés des séparatistes de l'est de l'Ukraine à l'époque du crash du vol MH17, dont l'un de leurs…

Quatre hauts gradés des séparatistes de l’est de l’Ukraine à l’époque du crash du vol MH17, dont l’un de leurs chefs de guerre les plus connus, ont été désignés par l’équipe internationale d’enuêteurs comme suspects dans cette tragédie.

– Igor Guirkine –

Avec Igor Guirkine, les enquêteurs visent l’un des principaux commandants des séparatistes du début du conflit avec l’armée ukrainienne il y a cinq ans, et probablement leur représentant le plus médiatique à l’époque.

Connu sous son nom de guerre « Strelkov » (« Tireur »), ce Russe de 48 ans est un ancien colonel du FSB (services de renseignements russes, ex-KGB). Il organise les premières milices armées avec des volontaires venus de Russie et de Crimée dès le début de la rébellion séparatiste dans l’est de l’Ukraine en 2014.

Fort de l’expérience qu’il a acquise dans les guerres de Tchétchénie et de Yougoslavie, il prend ensuite la tête des forces séparatistes en tant que ministre de la Défense de la République autoproclamée de Donestk.

Il organise la défense de Slaviansk, bastion emblématique des séparatistes, finalement abandonné aux forces ukrainiennes début juillet 2014. Le vol MH17 est abattu moins de deux semaines plus tard.

Il est démis de ses fonctions en août 2014 dans des conditions mystérieuses et revient en Russie, où il perd toute influence et fait état de difficultés financières.

Réagissant mercredi aux révélations des enquêteurs, il a de nouveau nié toute implication des séparatistes et indiqué qu’il ne comptait pas témoigner.

Il fait déjà l’objet d’une plainte déposée en 2015 aux Etats-Unis par des proches de passagers décédés lors du crash du vol MH17.

– Sergueï Doubinski –

Surnommé, parmi d’autres pseudonymes, « Khmoury » (« Morne » en russe), le Russe Sergueï Doubinski, 56 ans, est vétéran de la guerre soviétique en Afghanistan et de la première guerre de Tchétchénie, où il aurait fait la connaissance d’Igor Guirkine, également cité comme l’un des responsables présumés du crash.

Utilisant aussi le nom de Sergueï Petrovski, il aurait été lors de la destruction de l’avion de la Malaysia Airlines le responsable du renseignement militaire des séparatistes de la République autoproclamée de Donetsk. Il serait également lié au renseignement militaire russe, le GRU, selon les autorités ukrainiennes.

Selon le site d’investigations Bellingcat, c’est lui qui avait demandé la livraison du système de défense anti-aérienne BUK à la Russie afin de soutenir les forces séparatistes sur le front. Il aurait personnellement supervisé son transport en Ukraine et son retour en Russie après la tragédie.

Il aurait quitté les territoires séparatistes en 2015 et réside aujourd’hui dans une maison de campagne dans la région de Rostov-sur-le-Don, dans le sud de la Russie, non loin de la frontière ukrainienne, selon Bellingcat.

– Oleg Poulatov –

Surnommé « Guiourza » (« Vipère »), le Russe Oleg Poulatov, 52 ans, est un ancien officier des forces armées russes. A l’été 2014, il est l’un des adjoints de Sergueï Doubinski au sein du renseignement militaire des séparatistes. Il aurait ainsi aidé au transport du système BUK en Ukraine et, après le crash, à assurer la sécurité de la zone où sont tombés les débris du MH17.

Selon le groupe de militants ukrainiens Myrotvorets, il réside actuellement en Russie.

– Leonid Khartchenko –

L’Ukrainien Leonid Khartchenko, surnommé « Krot » (« Taupe »), 47 ans, est également lié aux services de renseignement des séparatistes au moment de la destruction du vol MH17. Il aide au transport et à l’évacuation, après le crash, du système BUK.

Il est recherché par la justice ukrainienne pour sa participation au conflit du côté des séparatistes.

Dans une interview publiée en 2015 par l’agence d’information des rebelles, il qualifie les autorités de Kiev de « régime fasciste » construit sur une idéologie « nazie ».

Son sort est inconnu. Les services de sécurité ukrainiens ont indiqué mercredi à l’AFP n’avoir « aucune information » sur sa localisation et ne pas savoir s’il est encore en vie.

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