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Zimbabwe: la justice confirme l’élection du président Mnangagwa

La Cour constitutionnelle du Zimbabwe a sans surprise confirmé vendredi la victoire du président sortant Emmerson Mnangagwa lors du scrutin…

La Cour constitutionnelle du Zimbabwe a sans surprise confirmé vendredi la victoire du président sortant Emmerson Mnangagwa lors du scrutin du 30 juillet, rejetant « faute de preuves » les allégations de fraudes et de manipulations de l’opposition.

« La requête (de l’opposition) est rejetée (…). Emmerson Mnangagwa est déclaré vainqueur de l’élection présidentielle », a annoncé le président de la plus haute instance judiciaire du pays, Luke Malaba, en conclusion de la lecture de son arrêt.

« En dernière analyse, la Cour estime que le requérant n’a pas présenté devant elle de preuves claires, directes et suffisantes » des irrégularités alléguées, a justifié le juge Malaba.

Arrivé au pouvoir dans la foulée de la chute de Robert Mugabe en novembre, M. Mnangagwa s’est réjoui de la décision, unanime, rendue par la Cour.

« Nous n’avons pas été surpris (…). Je veux une fois de plus réitérer mon appel à la paix et à l’unité par-dessus tout », a-t-il écrit sur son compte Twitter. « Laissons tous désormais derrière nous nos différences, il est temps d’avancer ensemble ».

Le camp de son rival du Mouvement pour un changement démocratique (MDC), Nelson Chamisa, a accueilli avec déception le verdict de la justice.

« Nous exprimons respectueusement notre désaccord avec la Cour », a réagi devant la presse le secrétaire général du MDC Douglas Mwonzora. « C’est la fin du processus judiciaire mais nous avons des recours politiques, dans le cadre de la loi, nous pouvons manifester », a-t-il ajouté.

Quatre jours après le scrutin du 30 juillet, la commission électorale avait proclamé la victoire de M. Mnangagwa en le créditant de 50,8% des suffrages, contre 44,3% à M. Chamisa.

Mais le candidat du MDC avait contesté ces résultats devant la Cour constitutionnelle, arguant de nombreuses irrégularités.

« Nous sommes confrontés à une tentative de manipulation grossière », avait résumé à la barre un des avocats du parti, Thabani Mpofu, « une nouvelle élection est inévitable ».

– « Mensonges » –

Les défenseurs d’Emmerson Mnangagwa avaient balayé ces accusations d’un revers de manche et dénoncé des « mensonges » et le dossier « vide de preuves » des plaignants.

Emmerson Mnangagwa, bientôt 76 ans, a pris la tête du Zimbabwe en novembre après la démission de Robert Mugabe, 94 ans aujourd’hui, poussé à la démission par l’armée et son parti après un règne autoritaire de trente-sept années.

Ancien proche de Robert Mugabe, l’ancien vice-président a depuis promis de tourner le dos à son régime autoritaire et de relancer l’économie d’un pays au bord de la faillite.

De fait, la campagne électorale est apparue plus ouverte que lors des scrutins précédents, systématiquement entachés de violences et d’intimidations du pouvoir contre ses adversaires.

Mais la sanglante répression par l’armée d’une manifestation de l’opposition dans les rues de Harare deux jours après le scrutin, qui s’est soldée par six morts, a ravivé le spectre du passé. Tout comme les accusations de fraudes de l’opposition.

Les observateurs internationaux ont pour la plupart accordé leur onction au déroulement du scrutin.

Seuls ceux de l’Union européenne (UE) avaient relevé une « inégalité des chances » entre le sortant et ses rivaux, notamment en matière d’accès aux médias audiovisuels publics.

Bruxelles a prié vendredi toutes les parties d’accepter le verdict de la Cour constitutionnelle, invitant dans un communiqué le gouvernement à adopter des réformes après un scrutin qui « a révélé des améliorations mais aussi des problèmes ».

Reportée jusqu’au verdict de la Cour, la cérémonie d’investiture de M. Mnangagwa a été fixée à dimanche, a annoncé à l’AFP le ministre de la Justice Ziyambi Ziyambi.

« Le président Mnangagwa a gagné, ce n’est plus contestable. Il est maintenant prêt à promouvoir un Nouveau Zimbabwe », s’est réjoui devant la presse un de ses avocats et porte-parole, Paul Mangwana. « Il est concentré sur l’économie, déjà au travail ».

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