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Zimbabwe: la police empêche un médecin-syndicaliste de se faire soigner à l’étranger

La police zimbabwéenne a empêché mardi un médecin et syndicaliste enlevé plusieurs jours la semaine dernière dans des conditions encore…

La police zimbabwéenne a empêché mardi un médecin et syndicaliste enlevé plusieurs jours la semaine dernière dans des conditions encore mystérieuses de se rendre à l’étranger pour s’y faire soigner, malgré le feu vert de la justice.

Mardi soir, des dizaines de policiers se sont déployés dans un hôpital de la capitale Harare pour interdire au Dr Peter Magombeyi d’en sortir pour aller se faire soigner en Afrique du Sud voisine, ont annoncé ses avocats.

« Des renforts de (la police) antiémeute sont arrivés là où des policiers empêchent le Dr Magombeyi de se rendre à l’aéroport », a tweeté l’association des Avocats du Zimbabwe pour les droits de l’homme (ZLHR) qui le défend.

Quelques heures plus tôt, un tribunal de Harare avait pourtant autorisé le médecin à se rendre en Afrique du Sud.

« Le jugement interdit à la police d’empêcher le Dr Magombeyi de voyager en Afrique du Sud pour s’y faire soigner », a déclaré à l’AFP un de ses défenseurs, Alec Muchadehamawho.

Président du syndicat des médecins hospitaliers (ZHDA), le Dr Magombeyi a disparu le 15 septembre devant son domicile de la capitale Harare et est réapparu cinq jours plus tard à une trentaine de km de là, totalement désorienté selon ses proches.

Le ZHDA a accusé la sécurité d’Etat de l’avoir séquestré pour avoir organisé une grève, toujours en cours, des médecins contre la détérioration de leurs conditions de vie.

Depuis les violentes émeutes causées en janvier par la hausse des prix des carburants, les ONG accusent le régime du président Emmerson Mnangagwa d’avoir enlevé et torturé une cinquantaine d’opposants, membres de la société civile ou citoyens qui dénoncent les effets de la crise économique.

Le Dr Magombeyi n’a pas fait de déclarations depuis sa libération. Aucun détail n’a été révélé sur son état de santé mais des proches ont suggéré qu’il avait été torturé.

Le médecin s’est contenté d’un bref tweet dans la nuit de lundi à mardi. « MERCI A TOUS. Je suis touché. Je vous aime ».

Plusieurs centaines de ses confrères ont défilé à plusieurs reprises dans les rues de Harare la semaine dernière pour obtenir sa libération, soutenus par de nombreuses ONG.

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