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Zimbabwe: premiers échanges de la nouvelle quasi-monnaie

La nouvelle quasi-monnaie introduite par le Zimbabwe pour tenter de desserrer l'étau financier qui étrangle son économie a commencé à…

La nouvelle quasi-monnaie introduite par le Zimbabwe pour tenter de desserrer l’étau financier qui étrangle son économie a commencé à s’échanger vendredi au taux de 2,5 pour un dollar américain, lors des premiers échanges sur les marchés.

« Les échanges ont commencé ce matin », a annoncé le gouverneur de la Banque centrale zimbabwéenne John Mangudya lors d’une rencontre avec des responsables économiques à Harare.

« Le taux d’ouverture a été fixé à 2,5 dollars RTGS (real time gross settlement) pour un dollar américain en accord avec les vendeurs de devises des banques », a-t-il ajouté.

Dans la matinée, cette valeur n’a que peu varié. Ecobank achetait ainsi ses billets verts au taux de 2,5625 dollars RTGS et les revendait à celui de 2,439.

La Banque centrale a annoncé mercredi la fin de la parité fixe entre sa quasi-monnaie, connue jusque-là sous le nom de « bond notes »‘, et le dollar américain, afin d’assécher le marché noir et d’enrayer la fuite des capitaux vers l’étranger.

Le Zimbabwe avait abandonné en 2009 son dollar zimbabwéen, totalement dévalué pour cause d’hyperinflation, au profit du dollar américain.

Mais les précieux billets verts se sont faits de plus en plus rares, au point d’étrangler l’économie. En 2016, le gouvernement a alors introduit des « bonds notes », des sortes d’obligations de même valeur que les billets verts.

Là encore l’opération a échoué et la valeur des « bonds notes » a chuté. Ils se sont échangés ces dernières semaines au marché noir à des taux entre 3 et 4 pour un billet vert.

L’inflation a repris de plus belle, creusé les déficits et provoqué, depuis plusieurs mois, le retour des pénuries des produits de base, comme le pétrole, l’huile ou les médicaments.

L’introduction des dollars RTGS a été saluée comme un premier pas vers un retour à la réalité des prix mais analystes et habitants redoutent qu’elle ne provoque une nouvelle vague d’inflation, officiellement déjà à plus de 50%.

Au pouvoir depuis la fin 2017, le président Emmerson Mnangagwa a promis de relancer l’économie au bord du gouffre du pays, jusque-là sans résultat.

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