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Grève à l’agence de presse sénégalaise (APS) – Le ministère de la Communication au banc des accusés

En mouvement d’humeur depuis le 6 septembre dernier, les travailleurs de l’Agence de presse sénégalaise (Aps) ne comptent pas lâcher…

En mouvement d’humeur depuis le 6 septembre dernier, les travailleurs de l’Agence de presse sénégalaise (Aps) ne comptent pas lâcher du lest. Le secrétaire général de la section Synpics, Bamba Kassé, l’a rappelé hier, au cours d’un rassemblement de solidarité à la Maison de la presse.

‘’Je vous demande d’accélérer le processus de modernisation de l’Aps’’, instruisait le président de la République, Macky Sall, au cours d’un Conseil des ministres. Cela avait suscité de l’espoir chez les agents de l’Agence de presse sénégalaise (Aps) qui étaient alors en plein mouvement d’humeur. Seulement, neuf mois après, rien n’a été fait dans ce sens. La situation s’empire et semble laisser de marbre l’autorité.

En mouvement depuis la semaine dernière, les membres du Syndicat national des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) section Aps, ont annoncé, lundi dernier, 10 jours de grève, après les 96 heures qui semblent n’avoir pas eu d’effets sur la tutelle. Touchées par ce que vit le ‘’grossiste’’ de l’information, toutes les organisations professionnelles de la presse ont tenu à leur apporter main-forte, hier, au cours d’un rassemblement tenu à la Maison de la presse. Toutes les organisations (patronat, syndicat, la Convention des jeunes reporters, journalistes, etc.) de la presse ont répondu présent à l’appel des agenciers.

D’après le secrétaire général du Synpics/Aps, Bamba Kassé, si rien n’est fait jusque-là, c’est à cause d’une lenteur du ministère de la Communication. Cette inaction est due à la mise à disposition tardive de la Lettre de politique sectorielle à la Direction du secteur parapublic (Dsp) qui s’occupe de la question. Cette dernière est une entité du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan.

Quoi qu’il en soit, il est urgent que les autorités réagissent maintenant. A court terme, si rien n’est fait, cette situation va mener, selon Bamba Kassé, à ‘’la mort programmée de l’Aps qui est en train d’être exécutée’’.

Le secrétaire général du Synpics, Ibrahima Khaliloulah Ndiaye, est du même avis : ‘’Il y a un dilatoire qui s’est installé depuis belle lurette. On a eu à rencontrer notre ministre de tutelle, le ministre de la Communication, vendredi dernier, pendant une longue séance. Mais jusqu’à présent, on n’arrive pas à redonner à l’Aps toute sa dignité’’, se désole-t-il.

Face à cette situation, les agents de l’Aps, soutenue par toutes les entités de la presse, entendent accélérer le processus. Car ils notent une négligence des autorités. ‘’Il n’est pas étonnant que l’Aps soit dans cette situation parce que la politique de communication du Sénégal, en réalité, n’existe pas. Nous ne comprendrons pas que l’Etat puisse laisser une institution comme l’Aps dépérir’’, regrette le président du Conseil des éditeurs et diffuseurs de la presse (Cdeps) Mamadou Ibra Kane.

‘’Dignité’’ et ‘’respect’’ étaient les maîtres-mots de la mobilisation. D’après Bamba Kassé, en janvier 2019, l’Aps aura 60 ans. ‘’L’Agence de presse sénégalaise a traversé tous les régimes, mais c’est toujours les mêmes problèmes. Rien n’a changé’’, déclare-t-il. Avant d’ajouter : ‘’Il est donc plus que temps de revoir les choses. Nous sommes la voix des sans voix. Nous devons continuer cette mobilisation. Nous le ferons jusqu’à ce qu’on nous donne ce qui nous revient de droit. Nous ne sommes pas dans une logique politique, ni dans des calculs. Nous pensons que la presse mérite le respect qui lui est dû’’, plaide Ibrahima Khaliloulah Ndiaye.

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