Les gains de la LONASE passent à la caisse

La bonne nouvelle d'un gain à la LONASE s'accompagnera désormais d'une moins joyeuse réalité fiscale. À compter de ce samedi…

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La bonne nouvelle d’un gain à la LONASE s’accompagnera désormais d’une moins joyeuse réalité fiscale. À compter de ce samedi 1er novembre, une taxe de 20% s’appliquera systématiquement sur tous les gains, qu’ils proviennent d’un billet physique acheté chez un buraliste ou d’un pari en ligne. Une décision gouvernementale qui fait déjà grincer des dents.

La Loterie Nationale Sénégalaise assume cette nouvelle donne dans un communiqué officiel. L’entreprise publique présente cette mesure comme une « contribution citoyenne au développement national », soigneusement encadrée par la loi n°17/2025. Derrière ce vocabulaire technocratique se cache une réalité simple : l’État cherche à augmenter ses recettes en ciblant un secteur en pleine expansion.

Une mise en œuvre échelonnée

Le calendrier de déploiement épouse la dualité du marché. Les points de vente physiques appliqueront la taxe dès le 1er novembre, tandis que le canal digital bénéficiera d’un délai supplémentaire jusqu’à mi-novembre. Ce décalage témoigne des complexités techniques liées à la modernisation du secteur, mais aussi de la volonté de ne brusquer personne.

La LONASE tente de rassurer sa clientèle en promettant « la continuité de ses services ». L’entreprise souligne son engagement à maintenir « des produits de divertissement responsables », comme si cette fiscalité nouvelle participait d’une forme de régulation vertueuse.

Une contribution à l’effort national

Le gouvernement justifie cette ponction par les impératifs du développement. Les gains du jeu, jusqu’ici relativement épargnés, rejoignent désormais le rang des revenus soumis à l’impôt. Une manière pour l’État de diversifier ses sources de financement dans un contexte budgétaire tendu.

Cette réforme s’inscrit dans une vaste modernisation du secteur des jeux et paris. La LONASE, acteur historique, entend conserver sa place face à la montée en puissance des opérateurs privés. Son argument : une partie de cette taxe reviendra in fine financer des politiques sociales et sportives.

Reste à voir comment réagiront les joueurs habitués à empocher l’intégralité de leurs gains. Certains verront dans cette mesure une forme de double peine : la probabilité infime de gagner, suivie d’un prélèvement systématique. D’autres y trouveront une raison supplémentaire de se tourner vers les bookmakers étrangers, hors de portée du fisc sénégalais.

La LONASE joue son avenir sur sa capacité à convaincre que cette fiscalité sert l’intérêt général. Dans les jours à venir, les réactions des premiers joueurs touchés par la mesure diront si l’argument de la « contribution citoyenne » suffit à faire passer la pilule.

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