DAKAR – Le 28 octobre, le Sénégal a rendu hommage à Amadou Mahtar Mbow, figure majeure du panafricanisme et premier Africain à diriger l’UNESCO. Devant sa famille, des diplomates et des citoyens émus, le président de la République a salué « l’homme qui fit rayonner l’Afrique sur la scène mondiale ». L’université qui porte désormais son nom devient un symbole de cette reconnaissance.
« Porte-étendard des peuples privés de voix et de reconnaissance », a déclaré le chef de l’État dans un discours empreint d’émotion. Cet hommage dépasse la simple mémoire d’un homme. Il marque, selon le président, « un acte fondateur pour un Sénégal réinventé », guidé par les valeurs d’égalité culturelle et de dignité universelle.
L’éducation au cœur de l’héritage de Mbow
Le président a présenté l’éducation comme la clé de la souveraineté nationale, suivant la voie tracée par Mbow à la tête de l’UNESCO entre 1974 et 1987. « L’éducation n’est pas une dépense, mais le viatique de toute prospérité durable », a-t-il affirmé.
Plusieurs projets sont déjà lancés : la stratégie numérique pour l’Éducation 2025-2029, l’initiative NITHÉ pour une transformation humaniste de l’enseignement, et la réforme des daaras, ces écoles coraniques appelées à devenir un pont entre tradition et modernité numérique.
Un héritage tourné vers la jeunesse
Au-delà des réformes, le message du président s’adresse à la jeunesse sénégalaise. « Notre destin n’est inscrit dans aucune fatalité », a-t-il lancé, invitant les jeunes à poursuivre le combat moral et intellectuel de Mbow.
Alors que le soleil se couchait sur Dakar, la cérémonie s’est conclue par une promesse : celle d’un pacte collectif avec l’histoire. Amadou Mahtar Mbow n’est plus seulement un grand disparu ; il incarne désormais la bannière d’une révolution éducative et mémorielle.
Le Sénégal affirme ainsi sa foi en la puissance du savoir, la force du travail et la grandeur d’une civilisation en marche.
