C’est désormais officiel. L’ancien ministre ivoirien Ahoua Don Mello a déclaré sa candidature à la présidentielle du 25 octobre 2025, lors d’une conférence de presse tenue jeudi 31 juillet à Abidjan. Face à l’inéligibilité de Laurent Gbagbo, son ancien mentor, il entend incarner une opposition souverainiste capable de rivaliser avec le président sortant Alassane Ouattara, candidat à un quatrième mandat controversé.
Vêtu d’un costume noir sobre, Don Mello affirme : « Je déclare solennellement ma candidature à l’élection présidentielle. » Il se dit toujours fidèle à Gbagbo, mais rejette la stratégie du boycott. “Si trahir la lutte, c’est d’enlever Ouattara, eh bien, je préfère une telle trahison”, a-t-il martelé.
Révocation immédiate par Laurent Gbagbo
La réaction du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) n’a pas tardé. Dans un communiqué sec, le président exécutif du parti, Sébastien Dano Djédjé, annonce la révocation immédiate de Don Mello de ses fonctions de vice-président en charge du panafricanisme. “Bonne continuation à lui”, conclut-il sobrement.
Cette rupture illustre les tensions internes au sein du parti et surtout, les manœuvres pour l’après-Gbagbo. Plusieurs figures du PPA-CI hésitent entre loyauté absolue et affirmation anticipée.
Une lutte pour l’héritage politique de Gbagbo
Pour le politologue Netton Prince Tawa, deux lignes s’opposent. “Certains cadres misent sur la fidélité à Laurent Gbagbo jusqu’à son dernier souffle politique. D’autres, comme Ahoua Don Mello, préfèrent se positionner dès maintenant.”
Cependant, le politologue juge la candidature de Don Mello peu menaçante pour Ouattara. Son passé de militant communiste et son isolement dans l’appareil partisan ne jouent pas en sa faveur.
En parallèle, Gbagbo, Blé Goudé, Guillaume Soro et Tidjane Thiam ont tous été exclus de la course, pour des raisons judiciaires ou administratives. La voie semble donc libre pour Ouattara, sauf surprise de dernière minute.