Le temps n’efface pas tout. Vingt-trois ans après le naufrage du Joola, le Sénégal se souvient. Ce vendredi 26 septembre, le président Bassirou Diomaye Faye a marqué l’anniversaire de l’une des plus grandes tragédies de l’histoire du pays par un message sobre et solennel, publié sur sa page Facebook officielle.
« En ce 26 septembre, notre Nation se recueille à la mémoire des victimes du naufrage du Joola, survenu il y a 23 ans. Ce drame, l’un des plus douloureux de notre histoire, reste gravé dans la conscience nationale », a écrit le chef de l’État. Aux familles éprouvées, il a exprimé, « au nom du Sénégal, compassion et solidarité indéfectibles ».
Le Joola, une plaie toujours ouverte
Le 26 septembre 2002, le ferry qui assurait la liaison entre Ziguinchor et Dakar sombrait au large des côtes gambiennes, emportant avec lui près de 1 900 vies. Le bilan, catastrophique, faisait du naufrage du Joola l’une des pires catastrophes maritimes mondiales – et une blessure profonde dans la mémoire collective sénégalaise.
Chaque année, des cérémonies de recueillement sont organisées à Dakar, Ziguinchor et dans plusieurs localités du pays. Mais derrière les hommages officiels, la douleur des familles reste vive. Beaucoup réclament encore justice, reconnaissance et soutien concret, plus de deux décennies après le drame.
Une question de réparation toujours sensible
Si les différents régimes qui se sont succédé ont multiplié les initiatives mémorielles et symboliques – stèles, journées de commémoration –, la question de la réparation morale et matérielle reste épineuse. Les familles des victimes attendent toujours des comptes sur les responsabilités et des mesures d’accompagnement durable.
Le message du président Faye s’inscrit dans cette tradition d’hommage national. Mais il ne règle pas, à lui seul, une attente plus fondamentale : celle de la vérité et de la justice pour des vies brisées en pleine mer, un soir de septembre 2002.
Vingt-trois ans après, le Joola continue de hanter le Sénégal. Et si les discours apaisent, seules des actions concrètes pourront, peut-être, commencer à panser cette plaie qui ne se referme pas.