Ce mercredi, l’Assemblée nationale du Sénégal entame un processus décisif. Le Bureau, puis la Conférence des présidents, vont examiner une requête du parquet général près de la Cour d’appel de Dakar. Celle-ci demande la mise en accusation d’anciens ministres, cités dans les rapports accablants de la Cour des comptes sur la gestion des fonds Force Covid-19.
Le procureur général a confirmé la transmission des dossiers au Parlement. Si la requête est approuvée, la Haute Cour de justice pourra être saisie. C’est elle seule qui peut juger d’anciens membres du gouvernement pour des actes commis durant leur mandat.
Les ministères concernés sont nombreux : Géologie et Mines, Culture, Sports, Santé, Femme et Famille, Développement industriel, PME, et Développement communautaire.
Enquêtes en cours et volonté de transparence
Pendant ce temps, la Division des enquêtes criminelles (DIC) continue son travail. Plusieurs anciens responsables ont été entendus. Certains sont inculpés, d’autres relâchés après avoir versé de fortes consignations.
Le procureur Ibrahima Ndoye a clarifié la démarche :
« Notre objectif n’est pas l’incarcération systématique, mais le recouvrement des deniers publics. »
Il assure que toutes les personnes impliquées seront identifiées, sans distinction de rang.
Cette affaire, très suivie par l’opinion publique, symbolise une nouvelle ère dans la lutte contre l’impunité. Si elle aboutit, elle pourrait redéfinir la culture de reddition des comptes au Sénégal.