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Procès de Khalifa Sall au Sénégal: la mairie de Dakar protège son maire

Le procès Khalifa Sall se poursuit toujours au palais de justice de Dakar. Avec ce vendredi matin, les plaidoiries de…

Le procès Khalifa Sall se poursuit toujours au palais de justice de Dakar. Avec ce vendredi matin, les plaidoiries de la mairie de Dakar. Une mairie qui cherche dans cette procédure à protéger le maire. Khalifa Sall est soupçonné de détournements de deniers publics, mais contrairement à l’Etat qui estime que de l’argent a bel et bien été détourné, la mairie s’estime victime d’un préjudice moral, car l’image de la mairie a été écornée.
C’est une posture particulière, une stratégie judiciaire inédite. Dans le droit, une partie civile revendique normalement un préjudice. Mais dans leurs plaidoiries, les avocats de la mairie n’ont jamais évoqué la question des détournements. Tout l’argumentaire déployé à la barre n’a visé qu’une seule chose : prouver que l’Etat n’a rien à faire dans ce procès.

« Car l’argent du budget n’appartient pas à l’Etat, mais bien à la mairie », affirme l’un des avocats. « Les textes de loi, les règles de la comptabilité publique sont clairs », ajoute un autre. Pour les défenseurs de la mairie de Dakar, les avocats de l’Etat ne sont que « des usurpateurs, car l’Etat n’a pas le monopole de la partie civile ».

Jeudi, l’Etat a demandé dix milliards de francs CFA au titre du préjudice moral et financier. « La justice doit être sereine. Nous avons l‘obligation de faire appliquer la loi », explique l’un des avocats de la mairie qui poursuit : « On ne saurait accepter que sur nos propres fonds, l’Etat vienne, par quelle alchimie d’ailleurs et demande six milliards ».

La mairie défend donc son maire, Khalifa Sall, et devra d’ailleurs attendre le verdict pour savoir si sa présence dans ce procès est valide. En effet, sa demande de constitution de parte civile, déposée huit jours avant le procès, a été versée au fond.

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