Le Sénégal vient de franchir une étape majeure dans sa stratégie d’industrialisation. À l’issue d’une mission officielle en Arabie Saoudite, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Dr Serigne Guèye Diop, a signé avec Riyad le deuxième Programme Pays (PCP2), un accord portant sur un financement colossal de 1 000 milliards de francs CFA (environ 1,5 milliard d’euros).
Un financement historique pour l’industrialisation
Ce financement, l’un des plus importants jamais mobilisés par le Sénégal pour son développement industriel, est destiné au développement et à l’aménagement de zones industrielles et agro-industrielles sur l’ensemble du territoire national. Le ministère sénégalais de l’Industrie et du Commerce souligne « l’importance stratégique de ce nouvel accord pour l’accélération du tissu industriel national ».
Le PCP2 s’inscrit dans la dynamique d’une coopération économique croissante entre le Sénégal et l’Arabie Saoudite, qui s’est intensifiée ces dernières années. Au-delà de la signature du programme, le Dr Serigne Guèye Diop a obtenu des engagements supplémentaires visant à attirer davantage d’investissements étrangers et à faciliter l’implantation de nouvelles unités industrielles au Sénégal.
Des visites techniques pour s’inspirer des meilleures pratiques
Durant leur séjour, les membres de la délégation sénégalaise ont effectué plusieurs visites de référence en collaboration avec la Commission royale du ministère saoudien de l’Industrie. Ils ont notamment inspecté :
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Des complexes pétrochimiques de pointe
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Des installations de production d’urée de grande capacité
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Des zones industrielles intégrées modèles
Ces déplacements visaient à analyser les meilleures pratiques internationales en matière de développement industriel, afin de mieux orienter la conception et la gestion des futures zones industrielles sénégalaises.
Des retombées économiques attendues
Le financement de 1 000 milliards FCFA devrait permettre plusieurs avancées majeures :
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La création d’infrastructures modernes adaptées aux standards internationaux
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Le développement de zones agro-industrielles capables de valoriser les productions locales
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L’accélération de la transformation industrielle, un levier essentiel pour la création d’emplois et la réduction du déficit commercial
Ces engagements témoignent de la confiance des partenaires saoudiens dans le potentiel de croissance du Sénégal, notamment dans les secteurs manufacturiers et agro-industriels. Ils interviennent dans un contexte où Dakar cherche à réduire sa dépendance aux importations et à développer une industrie locale compétitive.
Un alignement avec la vision économique du gouvernement
Cet accord s’aligne parfaitement avec la stratégie industrielle du gouvernement Faye-Sonko, qui fait de la transformation structurelle de l’économie l’une de ses priorités. Le Sénégal, qui dispose d’atouts importants (stabilité politique, ressources agricoles, position géographique stratégique), cherche ainsi à attirer des investissements massifs dans des secteurs à forte valeur ajoutée.
Le succès de ce programme dépendra de plusieurs facteurs : la qualité de la gouvernance des fonds, la sélection pertinente des projets, la formation de la main-d’œuvre locale, et la capacité à créer des liens entre les nouvelles zones industrielles et l’économie nationale existante.
Avec ce financement historique, le Sénégal dispose désormais de ressources substantielles pour concrétiser ses ambitions industrielles. Reste à transformer cette opportunité financière en réalité économique tangible, créatrice d’emplois et génératrice de richesse pour l’ensemble de la population.
