Les députés sénégalais ont récemment débattu de la mise en accusation de cinq anciens ministres devant la Haute cour de justice. Alla Kane, député du parti Pastef–Les Patriotes, a insisté sur l’importance de l’égalité devant la loi. Selon lui, personne ne devrait échapper à la justice, quel que soit son statut. « Aujourd’hui, partout au Sénégal, des citoyens sont jugés quotidiennement. Pourquoi les ministres devraient-ils échapper à cette règle ? », a-t-il questionné, dénonçant toute forme de privilège.
Le Rôle Limité de l’Assemblée Nationale
Alla Kane a précisé que l’Assemblée nationale ne se substitue pas à un tribunal. Elle se contente de transmettre les dossiers sur la base des rapports des corps de contrôle. Il a rappelé que les irrégularités liées au Fonds Force Covid-19 ont été relevées par la Cour des comptes avant que le procureur ne saisisse la Division des investigations criminelles (DIC). « Nous n’inventons rien. Nous appliquons simplement une loi existante », a-t-il affirmé.
La Question des Droits des Accusés
De son côté, le député Abdou Karim Sall a critiqué la Haute cour de justice. Il a dénoncé l’absence de voies de recours, un élément qu’il considère comme une violation des droits fondamentaux. En citant l’article 35 de la loi organique n°2002-10, il a rappelé que les arrêts de cette cour ne peuvent faire l’objet d’appel ni de pourvoi en cassation. « Si un citoyen ordinaire peut contester une décision, pourquoi priver les ministres de cette opportunité ? », a-t-il demandé, plaidant pour une réforme en profondeur.
Malgré leurs divergences, les deux députés s’accordent sur un point : le besoin de renforcer la transparence et de garantir l’égalité devant la loi. Pour eux, cette réforme est essentielle pour restaurer la confiance des citoyens dans leurs institutions.