Ce lundi 16 juin 2025, les épreuves du Baccalauréat technique ont débuté dans tout le Sénégal. 3 446 candidats y prennent part, soit une légère hausse par rapport à 2024. Les filles représentent près de 58 % des inscrits. Pourtant, cette filière ne constitue que 2,07 % du total des 166 400 candidats au Bac cette année.
Une filière en transformation, mais inégalement accessible
Les séries industrielles T1 et T2 vivent leurs dernières heures : elles disparaîtront d’ici 2026. Elles laissent place à des options plus actuelles comme la série Stidd (Sciences et techniques industrielles du développement durable), pensée pour répondre aux enjeux environnementaux et technologiques.
Afin d’accompagner cette mutation, les candidats des séries en extinction sont dispensés de soutenance jusqu’en 2025. À l’opposé, ceux de la série Steg — qui regroupe près de 80 % des candidats — ont déjà passé leurs épreuves pratiques en mai.
Mais derrière ces progrès, de fortes inégalités subsistent. Kaffrine, Louga, Matam et Sédhiou n’enregistrent aucune inscription. Le secteur privé domine dans certaines filières : seuls 52,37 % des candidats de la série Steg proviennent du public, contre 100 % dans la série F6.
L’appel à l’action pour un Bac technique plus inclusif
Pour Cheikh Ahmadou Bamba Guèye, directeur de l’Office du Bac, ces chiffres révèlent une réalité préoccupante. Il appelle à une politique éducative plus volontariste pour renforcer la filière technique. Selon lui, l’intérêt des jeunes est bien là, mais l’offre actuelle reste insuffisante pour répondre aux défis de l’industrialisation et du développement durable.