Sénégal – Guinée-Bissau : coopération renforcée en défense, sécurité et santé

La poignée de main fut ferme, les regards déterminés. Le jeudi 18 septembre, le ministre sénégalais des Forces armées, le…

La poignée de main fut ferme, les regards déterminés. Le jeudi 18 septembre, le ministre sénégalais des Forces armées, le général Birame Diop, a rencontré à Bissau le président Umaro Sissoco Embaló. Cette visite, inscrite dans une série de déplacements régionaux, illustre la volonté de Dakar et Bissau de renforcer leur coopération face aux défis communs : trafics, instabilité latente et criminalité transfrontalière.

« Son Excellence le Président nous a accordé cette audience malgré un agenda très chargé », a déclaré le général Diop. Il a rappelé que le Sénégal multiplie les échanges sécuritaires avec ses voisins – Mauritanie, Mali, Gambie, Guinée. Une diplomatie de proximité, centrée sur la sécurité partagée et le destin commun.

Sécuriser une frontière poreuse

Les discussions ont porté sur les 340 kilomètres de frontière commune, souvent utilisés par des trafiquants. Les deux pays prévoient des patrouilles mixtes pour endiguer la criminalité, notamment le vol de bétail qui alimente les tensions entre communautés.

Ils envisagent aussi un renforcement du partage de renseignements et la formation de cadres bissau-guinéens dans les écoles militaires sénégalaises. Des exercices conjoints pourraient compléter ce dispositif et améliorer leur interopérabilité en cas de crise.

La diplomatie sanitaire, nouvel atout

Le général Diop n’est pas venu seul. Neuf médecins militaires sénégalais retraités l’accompagnaient pour évaluer le système de santé bissau-guinéen. Leur mission : identifier les failles et proposer des solutions concrètes. Le ministre parle de « diplomatie sanitaire », une approche qui complète la coopération militaire.

« La santé reste un pilier de la stabilité », rappelle ainsi Dakar, qui élargit son action au-delà du terrain sécuritaire.

Vers une coopération élargie

Le ministre sénégalais juge la relation solide, mais estime qu’elle peut être « améliorée, renforcée et diversifiée ». Dans une région marquée par des défis multiples, ce rapprochement Sénégal–Guinée-Bissau envoie un signal clair : les deux États entendent prendre en main leur sécurité collective.

Il reste à transformer les engagements en actions concrètes. Car la frontière, elle, ne ment jamais.

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